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[RP] Rue St-Martin, l'Antre de l'Ordre des Encapuchonnés

Atirenna
Affolée, affolant le parcours jusqu’à destination, des mains semblaient lui tirer les jupons, quand d’autres frôlaient sa bourse, des regards la déshabillaient, quand d’autres la fusillaient… il semblait se perdre et elle frissonnait de peur… il la lâchait parfois, comme s’il l’oubliait et elle était perdue… pourquoi l’entrainait il ? et elle… pourquoi le suivait elle ?

Le palpitant accéléré, les lèvres entrouvertes… elle cherchait le moyen d’échapper à son emprise… la main ferme de l’inconnu, l’entrainait comme un torrent dans ces ruelles peu fréquentables, et mal fréquentées… les odeurs nauséabondes faisaient perdre haleine à la belle, s’il ne la tirait pas elle resterait certainement pétrifiée !

Quand enfin il poussa la porte, Ati écarquilla les yeux, balayant de tous côtés de son regard vert/noisette, elle ne vit dans cette pièce sombre et lugubre rien qui semblait l’inspirer à rester… Satan avait refermé la porte derrière elle, se dirigeant dans la pièce comme chez lui, et la laissant là seule contre ce mur froid !

Son sang était baigné de torpeur, et pourtant, malgré se sentiment d’insécurité, elle déglutissait et restait sur place… ses yeux se perdaient à chercher quelque chose de familier… elle se demandait vraiment ce qu’elle faisait là…

Quand il était assez éloigné d’elle, Atirenna, s’approcha discrètement de la porte, cherchant vainement à l’ouvrir… tremblante, la sueur perlait sur son visage et se mêlaient à ses larmes, sa poitrine rebondissait à chaque à-coup de respiration fortement donnée, la gorge nouée et la main toujours en quête d’ouverture sur la ruelle… la douce et triste jeune femme ne voulait se résigner, cependant elle se demandait si elle serait plus en sécurité de l’autre côté de la lourde porte aux charnières noires forgées !

Satan revenait vers elle, d’une voix assurée il s’adressa encore à elle… elle qui cherchait toujours et encore à savoir ce qui l’interpelait en lui !

Comment t'appelles tu?
Nous devons manger. J'ai moi aussi grande faim.


En disant ces mots, il la serrait contre lui et elle se demandait si vraiment ce ne serait pas elle le festin ?

Je……………. Atirenna……………… Dame de…. De Verlinghem… Ambassadrice de…

Elle ne parvenait plus à parler… sa gorge avait trop serré ses cordes vocales, la peur était à ses limites… tout devint blanc autour d’elle et elle s’effondra sur l’homme qui la tenait encore dans ses bras…
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--Satan_l_encapuchonne


Offerte. Le mot était faible lorsqu'il l'eut pensé la première fois en la voyant. Offerte...Elle n'avait pas tenu longtemps à sa frayeur, à l'homme qui la maintenait dans ses bras, s'évanouissant sous le coup de trop d'émotions. Il sourit sombrement sous son masque, glissant une main sur sa peau de lait, sur son bras, son ventre, sa poitrine ferme et ronde, avant de rejoindre son cou. Il inclina son visage, s'approcha de sa chevelure qu'il inspira profondément. Son odeur lui fit fermer les yeux quelques instants tandis qu'il l'imaginait, nue, allongée et endormie sur son lit dénué de draps. Soupirant, il réfléchit quelques instants à la suite des évènements. Azazel serait ravi de la découvrir ainsi, si belle, si douce, si tendre... Si prête de servir l'Acédie. Il sourit à nouveau, avant de se diriger vers sa chambre qu'il ouvrit d'un coup de pied, s'approchant de son lit pour déposer la belle au bois dormant. Là encore, il se dirigea vers la fenêtre, entrouvrit les volets et contempla la rue. Ce qu'il chercha, nul ne le sut. L'important dans l'histoire étant qu'après avoir observé un voleur de bas étage détrousser une passante, il s'esclaffa, ravi et satisfait, et retourna prêt de l'Ambassadrice.
Une dame donc. Importante qui plus est. La situation devenait de plus en plus intéressante, suffisamment pour rendre jaloux Bélial il en était sûr. Qui ferait mieux que lui? Qui pouvait faire mieux que l'Envie?

S'asseyant sur le lit, arrachant à ce dernier une longue plainte métallique, il contempla Atirenna, se pencha vers elle à nouveau pour l'observer de prêt. Il écouta son souffle encore inquiet, aperçu un petit grain de beauté à peine visible sur sa joue, effleura de ses cils les lèvres rosées avant de se redresser, troublé.
Inspirant profondément, il se leva, s'éloigna d'elle et sorti de la chambre pour rejoindre la cuisine. Asmodée rirait de lui s'il savait qu'il lui fallait manger pour mieux réfléchir en cet instant. Qu'importe, qu'il fasse. La Gourmandise n'était que parce que l'Envie la créait.
Amusé, il soupira avant de chercher de quoi les nourrir, ouvrant placards, tiroirs, fouillant paniers et sous de table, avant de dénicher une bouteille poussiéreuse, un saucisson sec, de prendre deux verres et un couteau. Satisfait, il déboucha le vin, s'empiffrant de l'odeur échappée puis se dirigea vers sa dulcinée. Un rayon de lumière effleurait une cuisse découverte, aussi généreuse que l'était son décolleté, sans que cela ne semble gêner la brune toujours évanouie. Regagnant sa place, il se coupa un bout de saucisson qu'il engouffra aussi sec dans le bec, mâchant la viande salée en contemplant le spectacle. Qu'allait-il faire d'elle maintenant? Par où commencer? Il sourit sadiquement tandis qu'il trancha à nouveau une tranche de viande.
Satan allait la mener jusqu'à l'inconnu, jusqu'aux portes de ses Envies, au delà même si elle se montrait sage et coopérative, là ou dorment les pires démons refoulés, les pires pêchés endormis, où sommeillent les cris de plaisir, les soupires de jouissances, les hurlements de passions, sans scrupule, aveuglée par sa réelle nature...
Remplissant un premier verre de vin qu'il s'empressa de vider, il renouvela l'opération, plongea son index dedans avant de le porter aux lèvres de la belle, les humidifiant légèrement, colorant la pulpe d'une jolie couleur sang.


Maintenant réveilles toi. Il est l'heure.

Souriant, le regard froid posé sur elle il attendit, caressant en attendant sa cuisse illuminée.
Elle gémit, sortant de ses sombres rêves lentement, tandis qu'il remonta progressivement vers son entre-jambe. La rendre folle de plaisir... Il but à nouveau une gorgée de vin, s'arrêta à l'aine avant de poser sa main sur sa peau fraiche, et attendit, impatient.


Réveilles toi Dame De Verlinghem...


Atirenna
Sombre après la blancheur de sa vision, perdue dans l'antre et les bras d'un inconnu, cette noirceur sans rêves l'avait conduite dans une chambre lugubre ou trop peu éclairée, un filet de lumière perçait et déformait quelques ombres devant ses yeux... La dame tentait avec difficulté d'ouvrir son regard noisettes aux reflets d'émeraude, alors que son coeur palpitait en accélérant la cadence, à la seule sensation qui venait d'une main sur sa cuisse, dessinant lentement les courbes et arrivant presque à un endroit qui ne se nomme pas dans la noblesse de la cour...

Réveilles toi Dame De Verlinghem...

L'instinct lui fit serrer les jambes et sa main bloqua la sienne, son regard se fit ouvert fixant Satan comme si elle ne le reconnaissait pas, la gorge tremblante et l'envie naissante... ou renaissante, elle se redressa de l'autre main maintenue sur le lit, pour s'assoir en reculant, tentant fermement de l'empêcher d'aller plus loin...

je.......... où..... suis je ?

Son jupon relevé à outrance, dévoilait de longues et fines jambes, les chevilles maintenues par de délicates chaussures montantes aux lacets noirs, sur des bas de soie noirs tenus au dessus des genoux par des rubans rouges en satin...

Des dessous italiens aux dentelles de Venise apparaissaient noirs et rouges à l'entrejambe, une envie ne pouvait résister à de tels attraits dévoilés, alors que le corsage brillant des perles noires d'Orient, se disparaissaient tant bien que mal dans la plissure généreuse aux parfums de fleurs...

Elle le regardait, et sentait son haleine, de la charcuterie fraichement mâchée, du vin, dont elle semblait avoir le goût elle même sur ses lèvres et ce regard perçant dont l'étincelle lui parlait à demi mot...

L'homme était là, ses yeux semblaient sourire, alors que son visage était ignoré, caché par un masque qui ne laissait rien percer, la belle éveillée sentait venir l'affolement de ses actes, comment faire marche arrière, comment avancer, il était devant elle, près d'elle et prêt à consommer, le désir était présent, elle le sentait... alors que depuis bien des mois et des années, elle en avait oublié le sens et les émotions qu'il pouvait lui procurer...

Pour changer de conversation sans doute afin de reprendre ses esprits, Ati ouvrit enfin la bouche et d'une voix douce, mais tremblante elle répondit à son interlocuteur qui semblait ciblé sur les rondeurs féminines et ce qu'elles pouvait lui apporter...

J'ai .................. j'ai faim !!!
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--Satan_l_encapuchonne


Elle esquive, saute sur le côté et entame quelques pas de danse pour éviter qu'il ne s'approche trop prêt d'elle. Offrande parfaite pour Asmodée qu'elle lance d'une voix tremblotante, il n'en prit pas ombrage, il l'avait cherché et l'avait même porté sur un beau plateau argent.
Pourtant elle l'aguiche, timide, un rien hésitante. Il lit dans son regard qu'elle cherche vainement une issue, alors qu'il a la main coincée entre ses cuisses. Elle empêche sa progression mais ne l'enlève pas pour ôtant, qu'il s'éloigne, mais pas trop. Elle a besoin de lui, se le refuse pourtant. Soit. Il était patient. Très patient lorsqu'il s'agissait de Luxure. Il l'observe un instant, les yeux luisants, et tandis qu'il fait semblant de se résigner, il lâche un soupire et s'éloigne d'elle. Remplissant un verre de vin qu'il lui tend, coupant quelques bouts de saucisson, il la regarde du coin de l'oeil, avant de porter à ses lèvres un bout de viande. Elle a faim? Il la nourrissait, prenant plaisir à la voir manger ce qu'il lui offre. Lui même se ressert un peu, calmant progressivement son appétit dans un léger râle de satisfaction. Elle a eu peur la belle, elle tremble encore, il la voit, l'entend . Gagner sa confiance progressivement, il le fallait. Il s'interroge pourtant sur sa retenue. Certes elle était une grande dame, certes certaines choses ne se font pas dans son monde. Mais autre chose l'empêchait de se laisser aller totalement à lui bien qu'elle n'ait qu'une envie, gémir à son oreille...
Un mari, un enfant? Il ne savait pas, s'en foutait royalement. Son monde à elle n'existait plus pour le moment. Seule l'Envie était et comptait. Elle devait le savoir car elle ne lui disait pas de partir. L'aurait-il fait? Non. Il ne lâchait jamais prise tant que l'Envie n'était pas poussée à son comble. D'une voix douce il lâche.


Tu es chez moi. Dans ma chambre.

Il balaye la pièce du regard, songe avec amusement que cela devait la changer de ses lieux fréquentés habituellement. Depuis le temps qu'il n'avait pas foulé l'endroit, il paraissait logique que la pièce soit aussi nue qu'elle le serait bientôt. Il caresse sa joue doucement, jouant avec quelques mèches de cheveux qu'il enroule autours de ses doigts. Il se penche à nouveau, respire encore son parfum, sa peur, se nourrissant de tout cela tandis qu'il murmure:

Tu n'as pas peur de moi j'espère?

Mensonge offert gratuitement, cela n'en ferait pas ombrage à Belzébuth il le savait. L'Envie n'aime pas prendre de force. Cela lui semble indigne. Bien sûr lorsqu'il le fallait, il ne s'en privait pas. Mais cela le dérangeait. Un goût léger d'échec se posait alors sur sa langue et l'empêchait d'en profiter. Cependant il savait qu'il n'aurait besoin de ça avec la douce. Après tout, il ne lui voulait rien de mal. Pour le moment du moins. C'est pourquoi il se redressa, se dirigea vers la fenêtre pour ouvrir davantage les volets, laissant cette fois entrouverte la fenêtre d'où s'échappèrent les clameurs de la rue.
Prenant place à nouveau à ses côtés, il ne dit rien, se contenta de poser sa main sur son genoux qu'il caresse lentement, sans forcer les choses.


J'attends toujours que tu me racontes.


Il sourit, appelle aux confidences dont il aime se repaître. Juge il était passé Maître, comprenant les hommes et leurs défauts bien plus qu'eux même ne pouvaient comprendre le pourquoi du comment. Il savait montrer oreilles compatissantes lorsqu'il le fallait, et cette femme en avait grand besoin. Ainsi, il revêtit le masque de confident quelqu'instants, prêt à soulager ses peines s'il le fallait. Progressivement, la proie se dirigeait vers le centre de la toile qu'il ne créait que pour elle...

Atirenna
Infortune... destinée... le dernier baiser de la vie... depuis que ses malheurs prenaient ampleur dans le quotidien de son existence, la belle italienne ne se berçait plus d'illusion sur son avenir...

La voix de l'homme se faisait plus douce, compréhensive et sa main libérait l'étreinte sur sa cuisse fébrile où il avait laissé les traces de ses caresses enjouées...

Il se servait en la servant, se voulant rassurant... elle, dispersée et envoûtante par ses gestes maladroits et craintifs, mangeait à petites bouchées et buvait du bout des lèvres trempées dans le nectar aux senteurs divines qui chatouillait son palais et ses narines...

Tu es chez moi. Dans ma chambre.

Elle s'en serait doutée, cela ne saurait être une auberge de choix, ni une chambre aux couleurs de noblesse, cependant malgré son rang elle avait connu bien pire comme lieu de repos... à ses débuts, sa paillasse était bien plus sale et miséreuse...

Ce fut comme pour la rassurer, ou bien pour l'inquiéter plus encore qu'il ajouta :

Tu n'as pas peur de moi j'espère?

Peur ? par tous les Dieux.... non... enfin........... oui ! mais cela elle ne le lui dirait pas, son regard cherchait son épée qu'elle avait dû laisser tomber quelque part, la belle ne sentait plus la froideur de la lame sur elle, malgré que son griffon soit encore logé au dos de son molet...

Peur ? devrais je avoir peur de toi ? ton masque intrigue, il est certain que cela serait plus rassurant de voir le visage de celui qui s'avance devant moi... aurais tu peur............ toi... de le montrer ? tu dis être Satan, mais j'aurais mal entendu ! ce nom familier des enfers, n'est point un nom coutumiers de là où je viens...

Se rasseyant près d'elle il pose sa main sur son genoux, tel un confesseur, un ami de confiance, mais alors que la belle brune au regard effrayé, tente d'esquiver la présence chaude de cette chair sur sa chair, ce contact brûlant jusque dans son corps, celui-ci se veut attentif, tel l'oreille attendrie d'une amie intime...

J'attends toujours que tu me racontes.

Que je te raconte ?

La question semblait sans appel, et la réponse interrogative...
Mais elle reprit sur elle, le poids qui s'alourdissait, les heures n'étaient pas en sa faveur... ses yeux de bois tendre aux reflets d'émeraudes baissés, étaient plongés dans des pensées profondes, comme si soudain elle cherchait à se remémorrer là où tout avait commencé !

Ma vie n'est qu'un sinistre cirque d'infortune... que puis je dire ? je ne sais même pas pourquoi je suis venue ici ! ma seule présence en ces lieux de débauche, me vaut un divorce... alors que je n'étais venue ici que pour libérer mon âme de mille blessures qui s'y sont incrustées !

Sa voix se gorgeait de larmes, alors que sa tête basculée en arrière contre ce mur délavé... le visage penché de côté, qui cherchait dans le vide, l'image... une pensée... un reflet de ces souvenirs...

j'ai perdu ma fille à sa naissance... la froideur de son corps me retourna le sang, alors que je dû me hâter à la tâche avec le jumeau qui était en second... nous dûmes le faire garder par une nourrice dans une contrée voisine, alors que prise de désespoir, je ne cherchais qu'à le revoir... le poignard dans le cœur, je partis à sa rencontre pour enfin le retrouver, alors qu'une idiote prise de folie... le blessa en voulant me tuer !

La rage avait emplit son regard mais sa voix se perdait à n'en plus finir, une fois commencé, Ati n'arrêtait plus le récit...

Je sais que je perds la tête... je sens mon âme perdue sur les chemins, mais j'ai peur à chaque pas de ce qui m'attend derrière ! aujourd'hui mon fils à treize ans et il se meurt sous une tente d'infortune, j'ai quitté mon époux, pour la honte que je lui ai fait en venant icelieu, une Dame digne n'inflige pas ce déshonneur à son mari, mon corps n'a jamais été à un autre et il me traite déjà de catin... je n'ai pas peur de mourir... je suivrais mon destin, Aristote ne voudra plus de moi, mais je forcerais la porte au trépas pour retrouver les miens... mon premier enfant s'y repose, ma fille et mes parents...

Elle sanglote quelque peu, essuie une larme trop importante, cache sa bouche de ses doigts en voyant ce passé si noir...

J'étais l'ombre de Ghent à mon arrivée sur le royaume des Flandres, je le fut encore des années durant, je crus en cet époux que je pensais me défendre, et qui me délaissait à chaque jour suivant, des obligations de la plus haute importance, occupaient son esprit et à chaque instant, mon ami Hypocras fut de bonne compagnie, moi qui du goût de vivre, en avait perdu toute envie ! l'envie............ ce sentiment avait quitté mon corps et éteint toute flamme... me voilà pleine de remords et j'ai baissé les armes... je deviens l'infidèle sans avoir d'amant, le coeur à l'agonie et perdant tout mon sang... pourquoi le malheur sur moi s'acharne ? je croyais enfin au bonheur et me voilà sans armes !!!

Elle n'avait pas parlé ainsi depuis bien des mois... comment un inconnu pouvait délier sa langue ? elle ne le voyait plus, les yeux dans le vague voulaient pleurer encore, et retenaient ses larmes... sa main sur le drap aux couleurs douteuses, semblait se déchirer sous les ongles serrés, crispant le poing et par sa gorge sèche, sa voix enrouée finissait en murmure...
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--Satan_l_encapuchonne


Elle, si belle, si désirable dans son habit de fortune misérable. Il l'observait, guettant chaque tressaillement de voix, observant le contour de ses lèvres se plisser légèrement lorsqu'elle tentait de contenir sa rage, ses yeux s'emplir de larmes tandis que ses paupières luttaient pour les contenir. Il écoutait sa vie qu'elle lui confiait sans retenue, comme l'on confie son coeur à l'être aimé.
Il sourit sous sa lugubre façade en songeant qu'il l'avait toute entière, et tandis que Colère pointait le bout de son nez au gré du torrent de mots, il se resservit un verre de vin, se détournant d'elle et attendit qu'elle finisse de pleurer. Pas une fois il hocha la tête, gémit de désolation, se montra compatissant, pourtant il buvait chaque parole comme l'alcool de son verre, s'en nourrissait encore et toujours jusqu'à plus soif. Quand finalement elle eu fini sa litanie, il se contenta de lâcher un immense soupire et posa son verre sur la table. Il laissa le silence s'installer, bien qu'entre coupé par les sanglots d'Atirenna, puis se tourna vers elle et la fixa longuement. Sa main se posa à nouveau sur son genou, descendit lentement jusqu'à la cheville et s'empara de la lame de la brune qu'il lui tendit aussitôt.


Je te trouve bien armée pour une femme sans armes.

Confiance pour Confiance.
Il attrapa sa main, la porta à son masque et fit mine de déposer un baiser dessus, ne perdant pas un instant l'Enfant du regard. Tant de douleur sous ses prunelles, tant de souffrance sous sa poitrine, tant de frustration entre ses cuisses. Condamnée elle était déjà. Comme eux tous. Elle se croyait perdue. Elle était loin de l'être pourtant. Elle aurait à affronter bien pire. Il le savait. Il le prédisait... Et tandis qu'un sombre sourire fit place sur son visage, il se lécha les lèvres, satisfait de la voir ainsi. L'Acédie pouvait être fier de son oeuvre, les hommes détruisaient tout sur leur passage par pur plaisir. Orgueil, Envie, appelez ça comme vous voulez. Tout jusqu'à la plus belle femme du royaume s'il le fallait.


Cesse de pleurer, essuies tes larmes. Cela ne te va pas.

Il glissa une main dans ses cheveux, effleurant sa nuque du bout des doigts, l'attirant à lui par la même occasion. Si prêt de lui, elle pouvait ainsi lire dans son regard tout ce qu'il souhaitait.

On dit que le regard est le miroir de l'âme le savais tu? Regardes mes yeux, tu n'as pas besoin d'en voir plus de moi. Pour l'instant.

Il fit glisser sa main sur son cou, rejoignit la naissance de sa poitrine qu'il dessina doucement, sans la perdre pour autant du regard. Lentement il remonta à son épaule pour faire glisser lentement le tissu sur son bras, dévoilant lentement le début d'un sein qu'il laissa caché à demi pour ne pas froisser sa pudeur. Il la voulait à lui, tout entière et consentante pour la saisir entre ses bras et l'emmener avec lui.

Ton mari est un idiot. Vois ce qu'il a fait de toi. Alors que tu pourrais être avec lui dans votre couche, en ce moment même, à soupirer à son oreille tout le plaisir qu'il pourrait te donner, te voilà dans la gueule du loup à te confier à moi, Satan, pour cesser d'étouffer.

Il remonta à sa gorge qu'il pressa légèrement, la privant d'air quelques secondes avant de rejoindre son menton qu'il approcha davantage de son masque, avant de caresser tendrement sa joue.

Parce que tu étouffes.

Ses cils n'étaient plus qu'à quelques centimètres des siens, pouvant presque les effleurer si le masque ne faisait pas barrage. Il s'approcha de son oreille, inspira à nouveau son odeur, puis la prit contre lui sans ménagement et la serra dans ses bras. Un sombre sourire se fit sur son visage tandis qu'il murmura, caressant dans son dos ses boucles brunes:

N'est ce pas?
Laisses moi te libérer de ton fardeau....


Et avant qu'elle n'ait pu émettre la moindre protestation, il la fit basculer sur le lit et se pencha sur elle, la dominant de toute sa splendeur.
A porter de doigts....


Atirenna
L’empressement de l’homme qui se voulait en ces instants de confidences, moins inconnu qu’au début, gênait Ati qui sentait la frayeur décupler dans stout son être… aurait elle dû avoir peur ? Pourquoi l’avait elle suivit, alors qu’il lui faisait deviner à mi mots, ses intentions ? Une caresse sur la joue… une furtive sur sa peau… se regard brûlant qui se plongeait jusque dans le plus profond de son âme, et qui par on ne sait quel miracle, la faisait obéir au moindre de ses gestes ! Quand enfin il l’allonge sur le lit en la serrant tel un amant désireux… Elle savait ce qu’il voulait… Elle ne le devinait plus… Il lui disait presque…

Cette sensation d’esclave la répugnait et à la fois l’attisait… alors que sa main s’avançait de son genoux à sa cheville et remontant sur sa cuisse, elle se fit ferme, la bloquant une deuxième fois… son regard se changea en un jeu de sensualité, jouant de diableries, elle tentait de l’amuser… Ati le poussa lentement et glissa hors du lit, continuant ses récits, aguichant par de langoureux mouvements de ses jambes, cambrant ses reins avec une impudeur certaine et guettant d’un œil les réactions du Sire… la démarche élégante et le verbe charmeur, elle s’approche de la fenêtre qu’il avait ouverte… assise en un saut sur le rebord grisé par la mousse sèche des pierres, laissant un dégout à la seule idée de toucher !

Chaque jour à ma peine, je fuis ces instants, je frémis à mes pas qui me font aller avant, j’ai peur de souffrir plus… j’ai peur de tout perdre… je ne suis en ce jour plus rien… plus rien d’important !
Pourquoi m’as-tu choisie ? Moi l’ombre de la ville ? et moi … pourquoi t’ais je suivit ? Qu’est ce qui me rend si docile ? Ton masque te donne t-il un pouvoir quelconque ? Mon cœur se réveille à chaque mot de toi… du regard que tu pose à ta chair sur la mienne !
Tu me rends faible… je ne parviens pas à me défendre de tes gestes, je deviens esclave… moi qui suis rebelle !
Je voudrais mourir, ne pas être là ! Mourir…………….. Pas à cause de toi !!! À cause de ma vie… mon cœur est las d’attendre… je souris en vain à cette vie sans soleil… personne ne peut aimer la traitresse que je suis… personne ne me parlera plus la nuit… je n’entendrais plus ces mots doux et tendres… j’ai brisé mon sommeil… je suis dans les méandres d’une existence où mes pas se perdent… où tout m’es inconnu !
Je ne peux être aimée… pourquoi me cherches-tu ? Tu ne veux de moi qu’une nuit ! Demain… pour toi je n’existerais plus… satisfaction d’un soir ? À quoi bon ! Je ne vaut rien !


A ces mots elle relève ses pieds avec douceur… jouant avec sensualité des gestes aguicheurs… lâchant sa chevelure qui retombe sur ses épaules et posant sur le rebord les petites chaussures, appuyant le bout sur une paroi du mur…
Il la regardait… un doute ? Écoutait… un reflexe ? Il se leva doucement et s’approcha à pas lents… les yeux dans les siens il pensait savoir… il savait… mais fuirait elle ?

Comment peut on m’aimer… j’ai perdu tout mon charme… mon époux m’a quitté ! Depuis des mois, personne ne me regarde… tu es le premier à m’aborder ainsi, je ne t’ai pas parlé… même pas sourit… tu as l’air pressé de consommer la viande… que veux tu dévorer ? il n’y a rien de tendre !!! La peau sur les os… sans désirs et sans rien…

Elle se retourne lentement, les jambes dehors de la fenêtre… balançant comme une enfant, ses pieds de part et d’autre, la tête penchée, comme résignée, haussant les épaules, persuadée de ne rien laisser paraître, alors que Satan le mystérieux, s’avançait encore et alors que tout près il semblait la tenir, elle saute du rebord, pour finir dans la rue… courant à pleines enjambées, dans ces rues incertaines, sans se retourner de peur de ralentir… elle l’imaginait la rattrapant déjà… mais elle se perdait dans ces ruelles qu’elle ne connaissait pas !

Alors qu’elle pensait être loin et sûre, les mains agrippaient ses jupons, des culs de jatte de tous modèles… plus loin des lépreux… des rufians et des infidèles… la peur grandissait, criant à s’égosiller… hurlant de toute voix, de la laisser, mais les mains se resserrent et la trainent sur la place… la robe se déchire sur tout un côté, son sang ne fait qu’un tour, il se fige, se glace… fait semblant de tomber… cherche son griffon… mais Satan l’avait prit, elle fait reculer la petite foule par de grands gestes et des coups, celle-ci rit de la voir se débattre ainsi, elle griffe un bras, en mord un au visage… La dame affolée ne laisse pas le choix… la position se devine, elle sait se bagarrer… cela ne s’apprend pas au couvent ni chez soi… elle esquive l’un et en blesse encore un autre… ils jouent autour d’elle comme avec un animal…
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Saens
"Des zigs en bures ?"
"Oui-da, faites gaffe m'sser. ça richonne pas, rue Saint-Martin."


Et le brun de regarder autour de lui. ça n'avait pas l'air de richonner dans les rues d'à côté non plus. ça n'avait pas l'air de richonner tout court d'ailleurs. Drôles de parages. Des coquillards et des putains. Bon. Alors pourquoi pas des gars avec des capuchons ?

Mais toi Saens, humble trimardeur sous le Très-Barbu, que t'arrive-t-il donc pour amener ta grande carne et ta gueule d'ange près de ces timbrés de parigots ? Prenons une petite avance sur le temps. Tu passais près de Paris - Paris, ses jolis pigeons, ses tout-à-l'égout dernier cri, oh la belle Lulu, soulève tes cotillons... Et c'est en regardant en-dessous, mauvais homme, qu'elle t'est venue aux oreilles, la rumeur.

Sous les cuisses moites de la capitale, aux endroits les plus barbouillés, on cherchait un cuistancier chez les encapuchonnés. Un grand, un vrai. Capable de se faire entrer en pâmoison les petits oignons pendant que la côte de porc crie son désir. Et, passé les premières minutes d'indifférence, ça a finit par t'asticoter ta petite fierté. Quand on a appris à jouer du manche -des cassolettes- pour embellir les hanches d'une acide brune, on ne trouvera pas de plus belle inspiration. Mais l'enseignement reste, comme une trace de terre sur la botte immaculée d'un duc.

Alors il avait passé une chainse blanche, des bottes noires et, épis au vent et barbe au salant, s'était amené rue Saint-Martin. Assez brouillon pour se fondre dans la masse, avait interrogé un vieux bègue, n'avait rien compris, interrogé un second, avec une haleine de cric. Les bures, c'est la porte là-bas, celle qui n'a l'air de rien, comme ça.

Le slave armuré avait frappé à la porte, les sourcils en circonflexe, comme contrariés l'un par l'autre. Trois coups sobres.
--Belzebuth_l_encapuchonne


Le pas à mesure qu’il avance se fait guilleret. Drapé d’ombre, masqué d’ivoire, auréolé de mouches, tremble mortel, car voici l’immortel ! Il a vaincu la mort,

Il a déjà vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Un brin de Bélial en lui, ce sentiment de grâce et de puissance. Il le sait, le Mal est une illusion plus traître encore que le Bien, que les enseignements de Manikhaios ne valent rien. Lumière et ombre caressent la Terre en un jeu complexe, et alors ? On ne bascule pas, et se déguiser en diable n’était qu’un nouvel acte.

Il est bien ténébreux, atone, transfiguré,
De son sang d’Aquitaine il a défié la loi :
Sa seule étoile est morte, et pour luth constellé
Il n’a que l’acier bleu de son épée de Roi.

Et alors ?

Regard à son compagnon, à sa compagne, et il comprend. Leurs idéaux, leurs rêves, ridicules, poussière et chimères, regardez-les ! Les loups ne protègent pas les moutons.

Oh Lucifer, oh Léviathan, sang du père, sang de la mère.

Son front est rouge encor du baiser de la reine ;
Il a rêvé dans la grotte où nage la Seyne…

Tu n’es qu’ombre et poussière.
Ombres et chimères.
Désillusions…
Tu souilles sa chair, tu n’es qu’Envie.


« Vois, petit frère, un barbu vient nous visiter. »

L’avait-elle démasqué ? Certainement. Elle l’avait vu vivant, elle l’avait vu mourant. Savait-elle ce qu’il avait fait pour elle, sans y prendre garde ? Pour son fils…


« Que puis-je faire pour vous, mon fils ? »


Devant lui, un inconnu botté et barbu d’ombre. Un inconnu à l’air familier, simple ressemblance, comme un coup dans sa poitrine, il grimace sous l’ivoire.

« Parle vite, de mon temps comme du reste je suis chiche. »

Saens
A l'époque où Nerval n'était pas encore né, grimaçait un barbu en son âme. L'employeur était masqué, au-dessus de l'habit noir. Il n'était pas tant surpris, à près de trente berges il avait vu suffisamment de drôleries, des marivoles busqués de jaulne, des fouteuses peintes en vert de vessie - ou peut-être l'avait-il rêvé - et autres excentricités vestimentaires, organiques, colorées. Pour tout dire, il s'avouait même un peu fade de la mise, blanc, noir, ça lui faisait un côté lombard ascète revenu des bas-fonds de son veuvage. Mais quelqu'un qui masquait son groin sous façade ivoirine, le mettait imperceptiblement mal à l'aise. On n'y voyait que les yeux, ça vous altérait la voix.

C'est donc le plus naturellement du monde qu'il décida de s'en foutre, creusant belles digues en les sinuosités abstruses de son esprit, qui firent dévier le flot torrentiel et dégueuliesque de questions existentielles qui se déversaient alors, vers des contrées plus lointaines, qui n'avaient jamais été fleuries. Des bouts de cerveau en jachère. Comme des petits os dans la terre, elles tombèrent, les interrogations : vous le portez sans cesse ? ça vous rend le nez moite ? ça ne pourrit donc pas, un tarin sans cesse couvert ? Où y cultivez-vous une race de champignons verts? Des mites ? Une mauvaise gale ?

Fi, fi le brun, fi. ça pue donc, rue Saint-Martin. Bouche-toi la narine, tu la rouvriras penché sur des aubépines. Mais pour l'heure réponds, car chiche, est le capuchon. Fichtre, c'est le gars puceau, quiche, est la pute sans con. Il avait de jolis proverbes. S'adressa de sa voix grave et placide - bigre ça sonne bien - à cet obscur avare, fixant les trous, et pas les yeux derrière.


"Vous cherchez un homme pour vous dorer des rognons au miel et au verjus ?"
--Azazel_l_encapuchonne


Azazel l’a t’il reconnut son bienheureux frère ? Un instant ou il fit mine de prendre la tête de la marche, alors qu’un vent contraire leva son odeur, sous une odeur bizarre et nauséabonde… Azaz’ellle avait tourné la tête, un peu précipitamment, peut être. Voilà à nouveau cette bure qui marche, presque flâneuse, dans les allées de Paris, sur la crasse de la cour des Miracles.

Les voilà sur le pas.

Et le moment suspendu des temps perdus.

Azaz’elle ne garde pas les distances de sécurité, Azaz’elle palpe, Azaz’elle renifle, doucement.



-« Et rompre le pain avec le pêcheur…


Azaz’elle a la voix grave, basse. Mesurée. Ainsi Azaz’elle ne parle qu’à portée d’oreille. Un courant d’air, et la voilà à nouveau irrésistiblement portée vers son frère. Un parfum d’herbe et de liberté, de sang, de colère… Avec une pointe… Azaz’elle chasse une mouche avec agacement. Cela ne ce peut, donc, cela ne l’est pas, et si cela l’était cela serait mentir. D’où vient donc ce souvenir, gracieux mais aucunement désuet. Azaz’elle rabat son trouble sur le cuisinier.

-« J’ai faim.

Et un nouveau sourire en coin, d’affleurer, alors qu’Azaz’elle s’apprête à passer le seuil. Elle cogne à l’huis, puis ce qu’il est clos, et sans en son âme grimper l’impatience. A nouveau Azaz’elle chasse l’odeur des temps anciens. Une comédie jamais jouée. Peut être un instant sera le moment d’admettre, mais il n’est pas encore venu.


--Belzebuth_l_encapuchonne


"Vous cherchez un homme pour vous dorer des rognons au miel et au verjus ?"

Ha, ha, ha.

Rire sans joie. Et sa faim comme une griffe se referme sur son ventre, il grimace sous le masque. Diable ! faites qu’ils n’entendent ce gargouillis effrayant, ce cri qui lui poigne les entrailles. Détourner l’attention, jouer son rôle, toujours, reprendre l’atout.

« Je ne cherche rien, car je suis parfait, complet. Il semblerait qu’Asmodée, ce perce-bourse, ce ruine-fortune, ce moins-que-rien, aie encore engagé des dépenses inconsidérées… »

Soupir désabusé, regard vers la frangine qui cogne à l’huis : mais si personne n’est là. D’un coup d’œil expert, il examine la serrure, puis, furtivement, les sept clés à sa ceinture. La plus grosse d’entre elles semble convenir…
C’est son va-tout.

D’un geste las, il écarte la sœur. Plonge la clé dans la serrure, et sourit : il a vu juste. Rassuré, il pousse la porte, se tourne vers le cuisinier.

« Bien. Puisque mon décadent frère a faim, j’imagine que nous pouvons vous prendre à l’essai. »

Voix désabusée. Nerfs à vifs.


« Petit frère, veux-tu bien montrer à monsieur le chemin des cuisines ? J’ai, mmh, à faire. »


Volte-face, s’éloigner d’un pas vite, sans leur laisser le temps de répondre et lancer, par-dessus son épaule :

« Et surtout, pas de gâchis ! »

En face de lui, un escalier. Il hésite… La demeure avait brûlé, il ne trouverait rien de ce qu’il cherchait à l’étage. Le connaissant, son prédécesseur avait dû s’arranger pour avoir sa chambre au rez-de-chaussée… il ne restait plus qu’à la trouver.

Saens
Arrive un être parfait. Le brun réprime un grand sourire ; ils sont deux, ah si tu voyais ça messer Capuchon, comme j'suis beau nu avec mes bottes, ça f'rait frémir l'cuissot d'ta soeur... Mais il donnera son récital plus tard. Lors, ce sont les panses qu'il va falloir faire chanter, et joliment, les faire chanter puis les endormir comme un chat s'assoupit dans un gros coussin tendu de panne.

Et il compte, il compte les épigastres qui s'attableront, ou pas. Ledit Asmodée, un avare temporel, une voix de gambe et la perfection incarnée sous un masque. Quatre. Ou peut-être plus. Ils sont exquis dans leur bure, frappants dans le verbe et semblerait-il qu'ils aient une légère fringale de derrière les fagots. Huit donc. En bref, il avisera, en temps et en leurre.

« Et surtout, pas de gâchis ! »

Gâchis ? Nenni, nenni sombre cuculle, je serai la parcimonie orgiaque même, un vrai pisse-vinaigre des restes, et tu en auras pour ta disette. Promis. Et des promesses, il en faisait rarement. Resté sur le seuil, sourcil redevenu calme, qu'il attend que "petit frère" lui montre la voie. Une bure à défaut d'Aristote, c'est toujours ça à prendre.
--Belzebuth_l_encapuchonne


Une porte, et puis une autre.
Trouver la chambre de l’Avarice, la plus sobre certainement.
Comment savoir… depuis l’incendie, d’autres que lui ne sont pas revenus, certainement.
Une nouvelle porte, verrouillée. D’instinct, il tire le trousseau de clé, essaie une clé, puis une autre…


Clic !
« Chenu. »


Bien, bien, bien.
L’ombre de la pièce l’avale, il s’y engouffre. Dans un coin, un briquet d’acier et un silex (ne rien gaspiller), une bougie, qu’il allume avant de refermer la porte derrière lui. Il s’enferme, verrouillant la porte de l’intérieur, et examine la pièce.
Pas de fenêtre, il s’en serait douté. Sur un bureau, proprement empilées le long des bords, des colonnes de papier. Des centaines de pages, peut-être des milliers, couvertes d’une écriture déliée, élégante. Certaines sont rédigées en français, d’autres en latin, d’autres encore en des langages aux alphabets étranges. Mais on ne peut pas vraiment appeler ça une vie, pense-t-il. On ne peut pas appeler ça quoi que ce soit. C’est un désert, ce lieu où on arrive à la fin du monde ; un bout du monde au cœur de Paris, après ça, il n’y a plus rien.
Et pourtant.
Il sait que ce qu’il cherche n’est pas, bien rangé, sur ce bureau, ni dans aucun des meubles monumentaux qui couvrent chacun des murs. Dans un coin, une couche, un semblant de lit, il s’y assied. Ôte son masque, révélant un visage amincit, mal rasé, deux yeux gris. Réfléchit. Examine le sol, qu’on a reboisé depuis l’incendie.
Il ne lui reste qu’une chose à faire. Un sourire de joie primitive tord son visage alors qu’il tire sa lourde bâtarde de son fourreau, se lève et l’abat violemment sur le parquet.


VLAM !

VLAM !

VLAM !


Coup après coup, le sol se fend et vol en éclat dans un tumulte assourdissant. Enfin, il écarte de sa botte les débris, découvrant une trappe calcinée en surface, elle aussi verrouillée. A nouveau, il sort le trousseau de clés, essaie une ou deux clés avant de parvenir à l’ouvrir.


« La première ouvre l’antre.
La seconde la noire profonde.
La troisième la planque.
Il reste quatre tournantes, daron, que débâcleront-elles ?
Tu ne peux plus rien me planquer. »


Dans un crissement grave, la trappe est soulevée, découvrant une cache profonde pour y cacher plusieurs hommes de bonne taille. Il y trouve un coffre.

« La quatrième le bauge. »


Sûr de lui, il enfonce une clé dans la serrure du lourd coffre bardé de fer et l’ouvre sans difficulté.

« Etait-ce bien nécessaire ? »

D’une main tremblante, il tient la bougie au dessus du coffre, hésitant encore à en contempler les entrailles.
Que va-t-il y trouver ?
Journal d’une folie.
Traité de science.
Récits macabres ?
Enfin, il jette un œil ; n’est pas surpris de trouver trois bourses rebondies, quelques bijoux. A côté, de nouveau, un paquet intitulé « Correspondances », groupant des pages couvert d’écritures différentes. La première, il la reconnaît aisément, les autres lui sont inconnues. Des noms surgissent : Nicolas Flamel, Seyfeddin ibn Šayṭān al-Aziz al-Andalusî, Christian Rosenkreutz. A côté, un autre paquet, intitulé « Travaux ». Il se saisit des deux paquets, d’un peu d’or, puis referme méthodiquement le coffre et la trappe.
Il commence à lire et son âme s’ouvre sur des arcanes d’une complexité insoupçonnée. De folie, il ne trouve pas, ou du moins pas de la sorte qu’il attendait…


Saens
"Capuchons,

Il faut croire que votre appétence n'a rien de foutrement pressant. Et mes jambes, qu'onc ne saurait traiter de faiblardes, commencent à se faire gourdes. A poireauter ainsi je vais finir par prendre racine, et les saensiers ne donnent pas de bons fruits.

Faites-moi sonnez lorsque vos estomacs se réveilleront. Quoique, je serai probablement à la Rose. Lors, laissez un mot en bas. Il serait dommage de me déranger en plein exercice. Les rognons vous disais-je, ça demande grand soin.

Cordiablement,

Le cuistancier."


Le brun, las d'attendre, posa sagement le mot devant la porte, épousseta ses manches, jeta un dernier coup d'œil vers l'intérieur, rien, esquissa une moue perplexe, toujours rien, glissa un index dans l'accroc de sa manche, le tortura une minute, et se barra tout cru.
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