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[RP] Rue St-Martin, l'Antre de l'Ordre des Encapuchonnés

--Belzebuth_l_encapuchonne


Bong ! Bong !

Au loin sonne Notre Dame l’heure de la prière. Dehors le ciel est sombre, et de sa gueule immense la nuit s’apprête à dévorer la Ville. Silence, Paris, gagne ta demeure, car la nuit vient, c’est l’heure du brigand, c’est l’heure du vaurien. On allume torches, bougies, lampes, et l’on clôt le logis. Seul l’archer sans crainte arpente la ruelle, il sait que le danger dort dans les plus sombres – il s’en tient éloigné. Des bottes sur le pavé, le cri d’un chat. Dehors dansent les ombres.

Au loin sonne Notre Dame l’heure de la prière. Sa main nue repose sur le cuir de la reliure, son front plissé de soucis repose dans sa senestre. Ses yeux clos, sa poitrine, houleuse. Il vient de comprendre que la folie est un immense territoire s’étendant au-delà des frontières de la norme, répondant à d’autres lois, mais ordonnée tout de même. Il cherchait des fantasmes, il cherchait des chimères, il a plongé dans la Science. L’Œuvre sous ses yeux s’est déroulée, son père l’halluciné est devenu l’hermétique, le savant, l’alchimiste.
MATERIA PRIMA, SPIRITVS MVNDI, MAGNVM OPVS, autant de mots qui dansent sous son crâne, éclairant l’Univers.

Au loin sonne Notre Dame l’heure de la prière. Il se lève et ses yeux s’ouvrent, sous sa main le pommeau de sa lame. Il ajuste son masque, rabat son capuchon. Dans le coffre il jette les livres, tous sauf un, et la lampe. Le feu mange le papier, le fait taire. Il referme la trappe, et la porte de la chambre derrière lui. En sortant, trouve le mot du cuisinier, esquisse un sourire sous le masque et quitte l’antre des Sept Frères.

Au loin sonne Notre Dame l’heure de la prière. Dehors le ciel est noir, et de sa gueule immense la nuit a dévoré la Ville. L’heure est venue de tomber la bure, l’heure est venue de recommencer.


--Leviathan_l_encapuchonne


[Rue St Martin : Parvis. Pars, vis !]


Hihihihihihihihihihihi !


Le rire hystérique, comme un gloussement de hyène, éclata dans le coupe-gorge. Au son de sa joie, l'on pouvaient attester que Léviathan revenait des courses et qu'il avait saisit une affaire juteuse. Parti en chasse aux abords des Halles, il rentrait glorieux, poursuivit par une âme d'angelot à la chair tendre et grasselette, assaisonné aux épices de la fâcherie. L'enfant le talonnait, injurieux. Il pu voir le mantel sombre de l'Irascible s'engouffrer dans un dédale de pavés disjoints, ombragé.
Galvanisé par cette petite mise-en-jambes, Léviathan n'en était que plus affamé. Aurait-il seulement la patience de cuisiner son dîner ?

Vade mecum per inania regna..*

Fredonne-t'il, avec l'accent guttural qui sié au chanoine Docre, poussant la porte du gîte dont le loquet avait depuis longtemps rendu l'âme.

Revenu au bercail, il piétine un plateau d'argent, envoie valser la reliure d'un manuscrit, et se fond instantanément dans le décor. Sa haute stature épouse la pénombre des arcades ; et jusqu'à son crâne qui fait corps-à-corps avec la moulure grotesque d'une niche, en forme de lion décapité. Le choc manque de l'assommer
.

Meeeeeeerde !

Il s'en fallut de peu qu'il ne décapite le leo rugiens** de ses propres mains. Mais il cessa tout mouvement en oyant les pas de l'enfant résonner dans le couloir du repère. Le Prince démon de la Colère se fondit dans le mur, la face écarquillée par son sourire immense.

La pièce ne laissait filtrer que d'infimes rayons de jour à travers le feutre épais et la moisissure des rideaux.
Seules quelques pièces d'or, jetées au sol, jetaient un éclat malsain.



*Viens avec moi dans le royaume des ombres.
**Lion rugissant.

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Horkos.
Le garçonnet courait à la suite du géant, le tançant de mots assez peu convaincants il faut bien l'avouer.

Revenez là, spèce de bousier, que je vous larde le fondement...

Tandis qu'une petite voix s'essaie à résonner ou raisonner aller savoir à son oreille, lui rappelant les conseils de maman. Mais l'impétuosité de la jeunesse, son désir de faire payer au malotrus les insultes au sujet de sa mère l'emportaient sur la raison.
D'ailleurs, depuis quand un enfant de six ans était raisonnable ?

Il ralenti le pas à mesure qu'il s'engouffre plus profondément dans les méandres de la ville. L'odeur des immondices choque son nez, la misère ambiante, la saleté des lieux, tout cela allant augmentant commença à faire naître en lui un sentiment de peur.

Alors il serra le poing plus fort sur la garde de sa petite épée, inspira un grand coup faisant fi des relents nauséabonds et retrouva un peu de courage. Il vit la silhouette disparaitre sous le parvis d'une bâtisse lugubre. L'huis moisi avait du être de belle facture en son temps, mais il tenait à peine debout.

Retenant maintenant sa respiration, il franchit la barrière invisible à pas feutrés. L'obscurité l'entoure, l'enveloppe, il plisse les yeux pour essayer de s'accommoder à la faible luminosité. Son attention un court instant se porte sur le reflet doré de piécettes jetées au sol. Un sourire narquois se dessine sur le visage enfantin. Serait-ce là piège pathétique pour le tester ? Il repousse l'objet du délit du bout de la botte. Retenant un petit rire. A peine...


M'auriez vous pris pour le premier va-nu-pieds venu ?

Il pénètre plus profondément, inconscient du danger. L'hérédité n'a pas joué en sa faveur c'est le moins qu'on puisse dire. A moins que... Et si le piège était ailleurs ? L'esprit enfantin cherche mais il ne peut imaginer qu'en ce lieu déserté de toute chaleur le danger soit pire que les loups comtois... C'est dire s'il est innocent.

Montrez vous donc à la fin...

Le filet de voix tremblotte, colère retombée d'un cran mélangée à un soupçon de crainte. Légitimes toutes deux.
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De Thunes.Même si maman veut pas que je le dise.
--Leviathan_l_encapuchonne


A ta guise.

La voix gronde derrière le minot. Tandis que celui-ci fait sursauter la poussière en faisant volte-face, Léviathan s'arrache mollement du mur et se profile dans les tâches de lumières poudreuses qui volettent ci et là. Pas un pas de plus : son apparition est parfaite. Eh oui, le style avant tout.

Exalté, salivant à gros bouillons, il dévore son invité des yeux. L'heure est venue de mettre à profit ses talents de maître-queue, non pas en sagouin mais en véritable matamore.

Une moue piquée de sérieux s'affiche sous son masque. Ayant préalablement relevé le bout de sa manche de manière à dégager son petit doigt ganté, il étend les bras, longs et drapés, telles deux ailes d'annonciateur funeste, singeant quelque signe de croix tragique plagié sur une gravure populaire.


Allons ! Frappe si tu l'oses !

L'Abominable retient un gloussement.

Il se tient prêt. Et d'un geste théâtral il rabat le pan de son vêtement sur le premier coup de lame. L'ardeur de l'enfançon y perce un trou qui laissera dorénavant passer l'air. Fortuitement : c'est bientôt l'été.


Olé !

Le Chétif s'acharnera.
Et bientôt le Diable l'achèvera.

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Horkos.
Et l'horrible personnage déploie ses ailes, tel un monstre des temps anciens, l'enveloppant de toute sa noirceur. Epée en main, il frappe et frappe encore... Jusqu'à ce qu'il prenne conscience de jouer le rôle du taureau dans l'arène, et dont l'issue est plus qu'incertaine.

Essoufflé, il s'arrête. Petit certes, mais pas un lapin de six semaines tout de même. Un coup d'oeil rapide à son environnement qu'il devine plus qu'il ne voit. L'immense forme lui bloque le passage jusqu'à la porte, et la peur qui s'installe, mêlée à l'envie de lui faire ravaler les mots injurieux, et celle instinctive de vivre.


Vous êtes agile pour un gros...

Ca me rappelle quand je joue avec maman. Sauf qu'avec elle c'est bien plus drôle.


Il marque une pause, pour reprendre son souffle et peut-être gagner du temps. Loin d'imaginer les projets de celui qui lui fait face.

Laissez moi repartir, pis c'est mon papa qui viendra vous mettre une raclée.

D'accord il arrache. C'est maman qui viendrait. Mais ça l'autre n'est pas sensé le savoir.
Dans l'attente, il recule lentement, cherchant un abri précaire.

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De Thunes.Même si maman veut pas que je le dise.
--Leviathan_l_encapuchonne


Gros ?

S'insurgea le Colérique dans un petit glapissement. Accroché au mur à quelques pieds du sol, les orteils et les doigts rivés à la cloison, il avait paré le dernier coup de rapière en exécutant la fameuse feinte de l'arachnide. Après des siècles immémoriaux occupés à provoquer la colère d'autrui, il était passé maître es esquives. Gifles, beignes, morsures, carreaux d'arbalète, pointe de fleurets, crachas mousseux, croc-en-jambe, estocades diverses et variées : il contrait aisément ces témoignages d'amitié, avant qu'ils ne l'atteignent dans sa chair. Exception faite des injures, qui touchaient toujours dans le mille.

Gros ?

Un voile trouble emplit soudainement ses yeux, l'arrête de son nez se plisse et un sang purulent vient battre au carrefour de ses tempes. Entre ses dents serrées, son authentique colère s'échappe en fins filets de vapeur, au parfum aigre.

Moi ! Gros ?

Déglutition. Il redescend de son perchoir et tape un pli sur son coude, pour chasser un copeau de pierre désobligeant.

Merci.

Ce mouflet commence à lui courir sur le haricot, mais il se contient. La viande n'est pas à point. Et puis, Léviathan n'est pas aussi bestial que son confrère Gourmand, lui, il a la courtoisie de jouer avec la nourriture. C'est donc avec un sérieux implacable qu'il déplie lentement son index pour désigner l'entrée de la pièce, dont l'encadrement se dessine par quelques traits lumineux dans le noir le plus sinistre ; le ton ne prête pas à la discussion :

Cette porte-ci est condamnée.

Un bruit de verrou se fait entendre. L'éclat d'une clef disparaît dans la manche du Furieux.

Il existe un sauf conduit hors de ces couloirs. Démerrrde-toi, trouve ton chemin, et si ta pugnacité vient à bout de mon domaine, ta vie sera sauve.

Par deux fois, il tape dans ses gants.

Sursum corda !*
AHAHAHAhahahahahahah !


Un vase en porcelaine de chine — que Belial avait monnayé au rabais — se renverse et éclate bruyamment à l'autre bout de la pièce. L'encapuchonné s'engouffre par un battant et disparaît tout à fait.

*Haut les coeurs !

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