Agnia
[Un champ quelque part dans le royaume]
Il était tôt. Très tôt. Le soleil pointait à peine son nez à l'horizon et une fraîche petite brise de printemps caressait le visage de la brune, mêlant ses cheveux au vent.
Bien campée sur ses deux jambes, chaussée de ses vieilles bottes de cuir, la jeune femme attendait, appuyée sur son épée. Derrière elle, son canasson mâchouillait dédaigneusement l'herbe du champ.
Bon, ça n'était pas le matériel de l'ost, mais au grand air, avec une solide arme bien forgée, rien de mieux pour faire un peu d'exercice et se rappeler le bon vieux temps. Le temps de ses seize ans et de son apprentissage de soldat. Il était loin. Et les crises de nerfs piquées par l'adjudant parce que la brune était un peu saoule ou complètement ivre morte résonnaient pourtant encore dans ses oreilles.
Hmm. Cerdanne allait-elle être ponctuelle... Les deux jeunes femmes s'étaient trouvées. Chieuses à souhait toutes les deux, plutôt indépendantes, elles avaient une fâcheuse tendance à ronchonner souvent. Leur différence majeure était que Cerdanne avait plus de tact et parlait moins, là ou Agnia mettait ses gros sabots dans le plat et où elle pouvait jacasser comme une pipelette. On est du sud ou on l'est pas! Leur point commun où plutôt ce qui les avaient réunies, c'était Théo bien sûr!
Compagnon de l'une et meilleur ami de l'autre, elles se détestaient cordialement et s'aimaient haineusement. Une belle paire.
Bref, les deux brunes se complétant et partageant quelques passions communes, comme faire chier le monde. Elles avaient décidé, d'un commun accord, de partager leur savoir.
Agnia était donc, de bon matin, à se geler les miches dans un grand champ paumé au milieu de nulle part, à attendre sa cothurne pour lui enseigner l'art de la guerre, où le maniement de l'épée.
Pour ce qui était du maniement de l'épée sur un canasson... il faudrait attendre un peu tout de même. Et puis se dérouiller un peu, ça ferait pas de mal! C'est que ça faisait un bail qu'elle ne s'était pas entraîné la gueuse!
Un peu impatiente, elle se mit à faire des moulinets avec son arme pour se délier le poignet. Cerdanne... si tu es en retard, je vais devoir te fesser...
Sourire sadique au coin des lèvres, la petite brune s'étira faisant craquer muscles et os, elle se mit à siffloter, le coeur content et l'âme en paix.
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Il était tôt. Très tôt. Le soleil pointait à peine son nez à l'horizon et une fraîche petite brise de printemps caressait le visage de la brune, mêlant ses cheveux au vent.
Bien campée sur ses deux jambes, chaussée de ses vieilles bottes de cuir, la jeune femme attendait, appuyée sur son épée. Derrière elle, son canasson mâchouillait dédaigneusement l'herbe du champ.
Bon, ça n'était pas le matériel de l'ost, mais au grand air, avec une solide arme bien forgée, rien de mieux pour faire un peu d'exercice et se rappeler le bon vieux temps. Le temps de ses seize ans et de son apprentissage de soldat. Il était loin. Et les crises de nerfs piquées par l'adjudant parce que la brune était un peu saoule ou complètement ivre morte résonnaient pourtant encore dans ses oreilles.
Hmm. Cerdanne allait-elle être ponctuelle... Les deux jeunes femmes s'étaient trouvées. Chieuses à souhait toutes les deux, plutôt indépendantes, elles avaient une fâcheuse tendance à ronchonner souvent. Leur différence majeure était que Cerdanne avait plus de tact et parlait moins, là ou Agnia mettait ses gros sabots dans le plat et où elle pouvait jacasser comme une pipelette. On est du sud ou on l'est pas! Leur point commun où plutôt ce qui les avaient réunies, c'était Théo bien sûr!
Compagnon de l'une et meilleur ami de l'autre, elles se détestaient cordialement et s'aimaient haineusement. Une belle paire.
Bref, les deux brunes se complétant et partageant quelques passions communes, comme faire chier le monde. Elles avaient décidé, d'un commun accord, de partager leur savoir.
Agnia était donc, de bon matin, à se geler les miches dans un grand champ paumé au milieu de nulle part, à attendre sa cothurne pour lui enseigner l'art de la guerre, où le maniement de l'épée.
Pour ce qui était du maniement de l'épée sur un canasson... il faudrait attendre un peu tout de même. Et puis se dérouiller un peu, ça ferait pas de mal! C'est que ça faisait un bail qu'elle ne s'était pas entraîné la gueuse!
Un peu impatiente, elle se mit à faire des moulinets avec son arme pour se délier le poignet. Cerdanne... si tu es en retard, je vais devoir te fesser...
Sourire sadique au coin des lèvres, la petite brune s'étira faisant craquer muscles et os, elle se mit à siffloter, le coeur content et l'âme en paix.
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