Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

Funérailles de Matthilde de Beaugency/de l'Epine

Baudouin
Baudouin avait été chargé de veiller au bon déroulement de "l'événement". Il avait reçu des recommandations de la part de la jeune Clémence, qui avec lui avait discuté de la façon dont allait se passer ces obsèques.

Primo, il fallait préparer l'église. L'abbesse avait suggéré le noir, et les fleurs bien entendu. Baudouin avait alors drapé l'autel et le catafalque d'une étoffe noire. Il aurait ajouté des fleurs noires, si la saison et le lieu s'étaient prêtés à leur floraison. Il s'était bien creusé la tête, pour savoir ce qu'il allait bien pouvoir mettre comme fleurs ! En ce début de printemps, la plupart n'était encore que bourgeons. Il se rabattit alors sur de très jeunes roses rouge cinabre à peine écloses qu'il mêla à d'autres rares roses d'Outremer noires dont la précocité l'avait ragaillardi. Le contraste entre le rouge et le noir en était saisissant.

Secondo, avait-elle dit, il faudrait maquiller et vêtir la Marquise, afin qu'elle soit présentable sous son meilleur jour à ceux qui viendraient l'honorer par leur présence.

Terzo, avait-elle poursuivi, il devait se charger de recruter quatre des gardes les moins rustres. Ceux-là devraient être apprêtés de noir pour mener la bière jusqu'au catafalque devant l'autel.

Quarto, veiller à l'arrivée de ceux qui ne manqueraient sans doute pas de se diriger vers l'enceinte du castel et les rediriger vers la chapelle en contrebas, vers le hameau.

Quinto, s'assurer de la bonne préparation du banquet funéraire, aussi bien en cuisine que dans la salle de réception, où tréteaux et planches devraient être dressés.

Sesto... Assister à la cérémonie. A la mise en bière... et à tout ce qui s'ensuivrait. En tant qu'intendant du domaine, c'était son devoir.

La demoiselle avait aussi parlé d'initiatives, de liste non exhaustive... Baudouin ferait de son mieux, il débutait, mais il savait aussi qu'il n'aurait pas droit à l'erreur : c'était quelque chose d'envergure, qu'il avait à préparer, et Clémence serait sans doute intransigeante pour cette cérémonie qui visait à rendre un dernier hommage à sa mère et à lui faire une place au Paradis Solaire.


Ainsi, il avait préparé, il avait recruté, il avait fait tout ce qu'il était nécessaire de faire avant le début de la cérémonie. Il n'attendait plus que les personnes souhaitant assister aux obsèques, qu'elles prennent place face à l'autel et au catafalque vide, encore.
Alexandre
De bonne heure le matin, Alexandre de Chéroy arriva en la chapelle de l'Epine.

Quelques jours auparavant, il avait reçu un faire part lui annonçant la mort de sa suzeraine par alliance. Il ne la connaissait que trop peu ne l'ayant croisée qu'en de rares occasion. Tout comme son suzerain en fait.

Néanmoins, c'était pour lui un devoir d'être présent au coté de son suzerain et de sa famille en ce jour sombre.
Clémence de l'Epine
De très bonne heure également, Clémence se rendit à la chapelle pour constater le travail de Baudouin. Point trop chargé, sobre, l'intérieur reflétait le deuil et pourtant, il n'évoquait pas le désespoir que pouvait inspirer la mort à certains. Cette mort qui, jusqu'à il y a peu, la terrorisait elle-même.

Un peu à l'écart des grandes portes de la chapelle, elle revoyait avec l'intendant le déroulement des opérations. Elle avait revêtu le même type de parure qu'elle portait depuis ce jour funeste. Une robe qu'on ne pouvait trouver parfaitement immaculée puisque le blanc était si difficile à obtenir de façon pure et parfaite, et taillée dans une étoffe qui n'évoquait pas la richesse dans laquelle Clémence de l'Épine pouvait évoluer au jour le jour. Elle avait, comme simple bijou de fortune -et encore, sa valeur était avant plus sentimentale que vénale- un médaillon délicatement ouvragé d'or que lui avait offert sa mère dans sa prime enfance et qu'elle avait retrouvé par hasard dans l'un de ses coffrets. De discrètes boucles d'oreilles et quelques rubans et fils de soie dorés pour retenir sa masse de cheveux blonds en arrière venaient naturellement parachever son portrait.

De loin, elle vit un homme dont elle ne pouvait reconnaître les traits -parce que de toute évidence elle ne le connaissait pas- pénétrer dans la chapelle. Etait-ce Alexandre de Chéroy ? Parmi ceux à qui elle avait envoyé l'annonce de la mort de la Marquise, il n'y avait sans doute que lui qu'elle n'avait jamais vu. Mais en temps que vassal, il lui paraissait normal de le prévenir du décès de sa suzeraine par alliance.

Les cloches ne tarderaient pas à sonner, appelant à la prière et au souvenir, en l'honneur de Feue la Dame de ces lieux. D'un signe de tête résigné, elle indiqua à Baudouin qu'il lui fallait aller quérir les gardes au château, pour transporter le cercueil jusqu'ici. Pour sa part, elle allait s'installer au premier rang et profiter quelques derniers instants de l'intimité de la chapelle.
Cappa de Sens-Caumun
La campane battait le glas sur un rythme monotone et lugubre, appelant les Fidèles à venir en la chapelle Saint-Jean de l’Epine rendre un dernier hommage à la Marquise, et prier pour que son âme soit accueillie pour l’Eternité, si tant est que ce fut la Volonté du Très-Haut, auprès des Saints du Paradis solaire. La chapelaine de Saint-Jean avait revêtu une stricte bure noire, qui tranchait avec la blancheur de son aumusse. Elle portait autour de son col la même patenôstre de grosses billes de buis qu’elle avait glissé, quelques soirs auparavant, entre les mains jointes de Matthilde, avant que celle-ci ne rendît son ultime soupir, faisant une sorte de lien, à la fois spirituel et sensuel, entre la Marquise et l’abbesse.

L’abbesse n’avait pourtant point connu la Marquise, et ne pouvait, en conséquence, juger des chances que l’âme de la défunte avait de réussir son Passage. Cappa, qui avait l’habitude de côtoyer des fermiers et des artisans, ignorait si les âmes des nobles étaient plus vertueuses que celles des rustres et des bourgeois, mais elle se disait que l’élévation de la condition sociale, qui laissait moins de prise à la rudesse du quotidien, devait permettre l’élévation de l’âme, et offrir à ceux qui en jouissent la pleine latitude de cultiver la Vertu, et l’aisance de plus facilement toucher au Juste Milieu. La question taraudait son esprit dans les moments de doute, aurait-elle, toute fille de Dieu qu’elle fut, vécu de manière suffisamment vertueuse, comment pourrait-elle savoir si son âme serait assez pure et légère, le moment venu, pour se dégager de la lourdeur de son corps imparfait, à fin d’aller à la Glorieuse rencontre de Celui à qui elle avait fait l’inconditionnel Don d’Elle-même ?

Cappa était venue tôt de Sainte-Menehould, et s’était rendue directement à la chapelle. Elle y avait retrouvé la Demoiselle, à qui elle avait souhaité un bon jour, en dépit des circonstances, et donné sa bénédiction. Elle lui avait aussi demandé de faire déposer à l’entrée de la chapelle, posée sur un guéridon, la Corbeille de l’Amitié, à l’intérieur de laquelle elle avait placé un médaillon d’Aristote. Cette banne en osier était destinée à recevoir les dons que voudraient bien y déposer les personnes de l’assistance, qui un peu de pain, qui un fruit, une petite pièce, ou tout ce qui pourrait procurer un peu de réconfort aux miséreux et déshérités de la paroisse.

La chapelaine de Saint-Jean s’était fait accompagner par une jeune diaconesse, à qui l’on venait à peine de confier la lourde charge du salut des âmes des paroissiens de Varennes. Cette enfant était pleine d’enthousiasme et de promesses, mais elle manquait encore de cette pratique qui fait les sacerdoces accomplis, et Cappa avait pensé qu’un peu d’expérience in vivo, si l’on pouvait ainsi s’exprimer en de telles circonstances, ne pourrait point lui faire de mal. Elle se rendit devant l’autel, croisa ses mains sur sa patenôstre, et tout en considérant l’assistance d’un œil bienveillant, échangea quelques pensées avec le Très-Haut, en attendant que tout le monde fût prêt.

_________________

Croyez en Dieu, car hors de Dieu [...], point de vérité n’existe [...] En revanche, son existence est gratuite, donc, croyez en lui et arrêtez de me les casser menu. Chr. Log. XIV
cammassou
Cammassou s'était levé de tôt pour rejoindre Mère Cappa à la sortie de Sainte Ménéhould. Convié à participer à une cérémonie qu'elle devrait par la suite elle-même officier, bien que les gens présents soient nécessairement différents, elle enfila sa soutane et prit la route. Silencieuse de façon général en ce matin funeste, bien que posant quelques question à Mère Cappa, elle appréhendait la cérémonie.
Mère Cappa lui avait indiqué ce quel serait son rôle mais jamais auparavant, Cammassou n'eut connaissance de tel rituel.

Arrivée au domaine, elle suivait toujours l'abbesse, jusque la chapelle. Quelques personnes étaient déjà sur les lieux : la famille sans doute.
Les cloches retentirent : près d'elle, Mèce Cappa semblait sereine, tandis qu'elle se posait encore un tas de question, connaissant pourtant la plupart des réponses. Elle prit une profonde inspiration et commença à faire le vide, afin de pouvoir mieux se concentrer sur la tâche qui serait sienne.
Jehanne Elissa
L’arrivée passée, la troupe Volpilhatesque s’était dirigée sobrement vers l’Eglise du domaine de l’Epine pour la cérémonie à l'honneur de la Marquise maintenant ancienne maîtresse des lieux. Selon les conventions Catalina et elle étaient à la tête du groupe suivies d’Eilinn et Candice et à sa droite Archybald, un tantinet pensive. La petit Vicomtesse était là alors quelle ne connaissait personne de cette auguste famille car avant de venir elle s'était quand même un minima renseignée envers le fait que "l'Epine" soit un nom revenant souvent dans l'histoire du Royaume. Certes il y aurait indubitablement Clémence quelle avait eu l’occasion de rencontrer bien plus jeune au bal du Roy et ensuite au mariage de la jeune Castelmaure. Et encore, elles avaient échangé des banalités on ne peut plus plates. Mais derrière cette connaissance mondaine, et ne pensez pas que la jeune de l’Epine ne lui semble pas agréable, il y avait surtout des liens familiaux. On en trouvait souvent à l’héritière Volpilhat qui se retrouvait ensuite à ce genre de funeste événement pour honorer la mémoire de ses aïeuls.

On l’avait prévenue: plusieurs personnes viendraient à elle, ferraient appel à elle uniquement pour son nom et ce qu’il a représenté jadis. En soi elle avait accepté ce fait depuis toujours du moins depuis qu’on le lui avait dit: c’était son lot à prendre, son héritage et elle l'acceptait et l'assumait fièrement. Mais plus elle grandissait, plus elle sortait de son cocon Languedocien et rencontrait le Monde et plus ça avait tendance à l’effrayer. Passera t-elle sa vie sur les routes entre deux enterrements et deux mariages? Ces gens s’intéresseront-ils à elle un jour? Non pas quelle ai honte de son nom mais quand même imaginez, une enfant qui ne demande qu’a rire qui se retrouve par son patronyme parmi une foule d’inconnus en deuil qui reconnaissent en elle les traits d’individus partageant certes son sang mais quelle n’a jamais vu. Soupir, et son regard va d’Eilinn à Archybald: eux au moins sont là pour elle et l’accompagner. Sourire.

Plus humble, tête basse, la petite équipée pénètre dans l’édifice et se place. Premier enterrement a laquelle assiste l’héritière Goupil. D’un œil presque craintif elle regarde là ou va se passer la cérémonie. Que va-t-elle y voir ? Un homme de Dieu officiant pour une dame qui a traversé le monde et qui est morte comme ça, clac, zouip, fini. Elle a de la chance de ne pas être trop près du corps ou d’avoir l’esprit trop occupé par des considérations familiales car pour sur que ce genre de vision et de prise de conscience n’épargne pas un esprit si jeune et si demandeur de légèreté. Imaginez-vous de faire réaliser à une jeune fille dont les rires et la joie sont les pierres fondatrices même de sa vision de la vie que tout peut s’arrêter d’un jour à l’autre sans message d'alerte avant? Alors elle ne comprends pas et ne cherche pas à comprendre, et c’est tant mieux. D’ailleurs elle tente de ne pas trop y penser, de ne pas trop réaliser car sait-on jamais ça peut faire mal. Et elle l’a eue, sa dose de mal ces derniers mois.

Un nouveau soupir, et elle se redresse. Les gens entrent peu a peu dans le lieu et elle les regarde, un a un tandis que l'officiante prépare son œuvre. Des visages connus, déjà vus à d’autres occasions du début de sa vie mondaine. Ces gens sont-ils eux aussi de tous les événements en vertu de liens familiaux? Si oui elle pense alors que se sont ses pairs. Mais tout de même, quel ennui!

Les pieds qui fourmillent. Elle se met donc à croiser les jambes, à les décroiser. Elle se dandine un peu et triture le tissus de sa robe. Un soupir. Elles sonnent quand, les cloches? Sa petite main pâle passe dans sa masse rousse et elle soupire à nouveau. Quel temps fait-il en Languedoc? Fait-il assez beau pour aller jouer en Vaunage? Oh il faut tellement quelle fasse découvrir les terres à Eilinn! Elles joueront et ensuite si Archybald veut venir ils iront voir les sources surprenantes de Vergèze. Et peut-être même oseront-elles aller à Bernis cette terre réputée hantée, maudite, habitée par le mauvais esprit et on en passe... C'est vrai que du haut des collines de Cauvisson on peut l'apercevoir et les terres délaissées ainsi que la surement par le passée cossue demeure sont passablement inquiétantes. Y a t-il vraiment un mauvais esprit? Elle se tourne vers Eilinn, bouche ouverte pour lui en parler car honte sur elle elle ne l'a pas encore fait mais s'arrête. Parler de terre hantée au commencement d'un enterrement? Pas bien. Malpoli. Pas digne. Bon sang , on est à des funérailles!

Mais ce qui ne l’empêche pas, gênée, de lever la tête vers Catalina et de lui donner un petit sourire contrit. Sait-on jamais, elle aurait pu voir que sa nièce est un tout petit peu dissipée.
Clémence de l'Epine
La corbeille de l'amitié avait donc, selon les recommandations de Mère Cappa, était posée à l'entrée de la chapelle. Naturellement, Clémence avait été la première à y mettre quelques écus. Elle était ensuite revenue s'assoir, avait remarqué l'entrée des Volpilhat et leur avait adressé un sourire reconnaissant. Elle ne pourrait pour l'heure jouer convenablement le rôle de l'hôte qu'elle était, mais cela pouvait, selon son propre jugement, paraître parfaitement compréhensible. Elle irait vers les demoiselles et les autres plus tard, après la cérémonie. Quand tout... quand tout serait terminé.

Les mains dans son giron, elle écoutait les cloches appelant les fidèles, prévenant que des funérailles allaient avoir lieu ici même. Et elle restait là, attendant craintivement le début de la cérémonie, le regard perdu dans le vide, plongée dans ses pensées les plus profondes.

Elle pensa d'abord aux deux jeunes filles, non loin d'elle, les deux rousses Volpilhat. Jehan de Volpilhat, le Goupil, avait été un proche de son propre grand-père, Raffaello de la Francesca, le Lion. Elle se sentait plus proche de ces deux jeunes filles qu'elle ne l'aurait cru, qu'elle ne l'aurait dû. Le père de l'une, le grand-père de l'autre, avait juré à Caedes de protéger sa descendance, et il avait veillé autant qu'il l'avait pu sur Matthilde. Cette dernière lui avait même légué l'épée de son père - où était-elle, désormais ? Et puis Louis-Raphaël, page de Matthilde et écuyer d'Albert dans son enfance, l'ami le plus cher de Clémence, presque le frère qu'elle n'avait eu, -Non, Raphaël, tu es irremplaçable-, s'était vu marié à Marguerite, l'énigmatique, l'incompréhensible Fleur d'Oc... Les générations devaient conserver les amitiés. Elle le souhaitait, elle le voulait, cela l'importait peut-être trop, mais c'était ainsi.

Viendraient bientôt, sans doute, sa chère Isaure et Amaël, qui étaient déjà présents au castel la veille. Et les autres, ceux qui l'avaient explicitement assurée de leur présence, et ceux qu'elle espérait voir, sans avoir eu de leurs nouvelles, forcément. Et avant tout autre, son père...

...

Sa mère, d'où qu'elle puisse être, devait se réjouir de voir que sa fille n'était pas seule en ces heures sombres. Qu'elle pouvait compter sur les quelques amitiés que sa famille et elle-même avaient pu forger au cours de ces dernières années. La Marquise devait être fière, oui, de la voir réussir à sourire, à sortir, à décider d'elle-même, à supporter ces responsabilités difficiles, malgré la perte douloureuse, malgré la peur de l'avenir... Et c'était avant tout pour cela, que Clémence gardait la tête haute. Non pas uniquement pour dissimuler ses faiblesses, mais parce qu'elle désirait, par delà la mort, contenter, satisfaire sa mère et se montrer à la hauteur de ses attentes.
beulbeul
Beulbeul était revenue du Limousin accompagnée de Clémence. Elle avait admiré la jeune fille, prenant ses responsabilités, avec une telle rigueur, un tel courage.

Elle se sentit fière d'elle, malgré les évenements.
Beaucoup de personnes s'agitaient. Beaucoup de personnes qu'elle ne connaissait pas, qu'elle ne connaissait plus. Le temps avait passé depuis qu'elle avait quitté la champagne. Elle n'avait pratiquement reconnu personne.
Mais voilà le jour était arrivé. Le jour de dire au revoir à sa grande amie, à celle qui avait su lui donner sa confiance, qui l'avait aidé...
Le coeur lourd, Beulbeul souria tristement à Clémence.
Isaure.de.morvilliers
Toute la matinée, Isaure avait regardé sa cousine et Baudouin s’agiter sans pouvoir se montrer utile. La cérémonie approchait, et la brune décida qu’elle laisserait Clémence aller seule à la chapelle. Depuis deux jours déjà, elles ne se quittaient pas et sa cousine avait certainement envie de se recueillir avant le bal des condoléances et d’embrassades qui allait suivre. Le temps de se préparer et elle rejoindrait la jeune fille pour la soutenir.

Madeline lui avait envoyé de Brienne quelques vêtements. Et comme toujours, elle avait bien fait les choses. La jeune Morvilliers enfila une robe simple, sombre, elle avait ôté ses bijoux et tout signe de richesse avait été prohibé. Aujourd’hui, elle ne serait qu’Isaure venue prier pour l’âme de cette tante qu’elle n’avait jamais connue.

Quand elle arriva à la chapelle, il y avait déjà quelques personnes présentes, mais personne qu’Isaure ne connaissait. Elle aperçut sa cousine et discrètement vint prendre place à ses côtés.

_________________
Eilinn Melani
Bien sage derrière la vicomtesse de Cauvisson, Eilinn suivit la petite troupe jusqu'à la chapelle de l'Epine. Quelques pièces déposées dans la corbeille à cet effet, et il était déjà bien temps de s'asseoir.
Au bout d'un moment et déjà la demoiselle de compagnie sentait que l'héritière goupilesque commençait à se dissiper un peu. Ainsi elle vit un court instant la vicomtesse la bouche grande ouverte comme celle d'un poisson cherchant l'air (ou plutot l'eau), avant de la refermer aussi sec et de tenter de se concentrer un peu.

Eilinn elle avait réussi à calmer ses envies de folles débandades, et commençant à être une habituée des enterrements, elle savait qu'elle avait interet à être patiente. Son esprit commença d'ailleurs à dériver, repensant aux évènements lors de l'enterrement à St Omer. Enfin repensant surtout au neveu de la Comtesse de Lille, rencontré la-bas, avant de se morigéner à son tour. "Pas bien. Malpoli. Pas digne. Bon sang , on est à des funérailles!" comme l'avait pensé un instant plus tôt Jehanne Elissa.
Elle rougit d'un coup et baissa la tête, attendant le début du service funéraire.

_________________
Cappa de Sens-Caumun
A un moment venu, le glas cessa son funèbre appel. A l'extérieur, un équipage tout caparaconné de noir avait mené la dépouille de la marquise devant la porte de la chapelle, et tandis qu'un écuyer maintenait les chevaux au mors, quatre des plus forts gaillards d'entre les gens de la Maison saisirent la bière à bras et s'en vinrent la porter et déposer solemnellement sur un catafalque tendu de noir, dressé à senestre de l'autel.

Ores la bière reposait sur le catafalque. Un doux bruissement montait de l’assistance, fait de sanglots et de reniflements, mêlés à ces chuchotements que le commun a pour us de nommer ironiquement messes basses. L’abbesse, ayant d'un bref regard mandé l'assentiment de la Demoiselle, jugea que le moment était venu d’officier. Elle éleva largement ses bras vers les Cieux, pour demander à tous de faire silence et d’écouter ses Saintes paroles. Puis sa voix s’éleva, dans ce registre de soprano léger colorature dont elle jouait à la perfection, vers les ogives de la chapelle, et, par delà, vers Dieu.


Au nom du Seigneur, de Christos et d’Aristote,
Que la Grâce du Très-Haut tout puissant et des Prophètes soit toujours avec vous
Et avec votre esprit,
Ainsi soit-il.


Elle marqua une courte pause, à fin que tous icelieu s’imprégnassent de la Divine Bénédiction.

Biens chers Filles & Fils, je vous souhaite à tous la Bienvenue dans la Maison du Très-Haut. Nous sommes en ce jour réunis autour d’une bien triste occurence, à fin d’accompagner l’enveloppe temporelle de Matthilde de l’Epine vers sa dernière demeure terrestre, mais également, et surtout, à fin d’implorer le Très-Haut de bien vouloir, dans Son Infinie Mansuétude, accueillir l’âme éternelle de la chère défunte dans Son Paradis solaire. Car si le corps de l’Homme est fait de terre et d’eau, et qu’il est par nature attiré vers le centre de la terre, l’Amitié vraie élèvera son âme, et si celle-ci est digne de rejoindre le Tout-Puissant, elle ne s’enfoncera pas avec son corps vers la glaise temporelle, mais au contraire s’en délivrera et trouvera sa Voie vraie qui est de s’élever vers le Très-Haut.

Mais avant toutes choses, bien chers Enfants, confessons nos péchés, à fin que nos suppliques au Très-Haut soient l’expression de la pureté de nos âmes.


Je confesse à Dieu Tout puissant, à tous les Saints, ainsi qu'à vous, ici réunis,
Parce que j'ai pêché, en parole, en pensée, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde son pardon, l'absolution et la rémission de tous nos pêchés.
Amen.

_________________

Croyez en Dieu, car hors de Dieu [...], point de vérité n’existe [...] En revanche, son existence est gratuite, donc, croyez en lui et arrêtez de me les casser menu. Chr. Log. XIV
Clémence de l'Epine
Et voilà. Tout commençait. Tout se terminait ? Oh non, on ne lui avait que trop expliqué. Tout se finissait ici, oui, mais tout commençait bel et bien ailleurs.

Tandis que la Marquise remontait lentement la nef, -non point d'elle-même, nous l'aurions saisi avec évidence- Clémence avait désiré garder les yeux rivés devant elle, pour ne pas avoir à affronter, encore, les visages de l'assistance et leurs expressions. Mais elle ne pouvait manquer cela, n'est-ce pas ? Elle n'y parvenait pas, de toute façon.

Alors, elle tourna le regard, observant la marche cadencée des porteurs, le visage fermé, la mine sombre. L'émotion, alors, lui tint la gorge : elle prenait pleinement conscience maintenant de ce qui se déroulait là, sous ses yeux. C'était l'ultime au revoir. L'ultime. Ensuite, physiquement, Matthilde de Beaugency cesserait d'exister aux yeux des autres. A ses yeux aussi. Le cercueil serait enterré, elle avec. Il resterait alors la prière, les souvenirs, et si cela pourrait être réconfortant, cela en demeurerait tout aussi frustrant. Elle s'y ferait pourtant, à cette absence. D'autres avant elle y étaient parvenu. Dans cette même chapelle, il y en avait déjà tant, qui avait perdu des êtres chers.

Elle serra la main d'Isaure, à ses côtés. L'un des rares gestes de tendresse auquel elle se fut jamais livré. Oh non, elle ne pleurerait pas. Les larmes avaient déjà trop coulé et elle s'était rendu compte que cela ne lui était d'aucune utilité. Au contraire.

A l'unisson des autres, elle répéta les mots de l'abbesse, qu'elle ne quitta plus des yeux une fois que les porteurs eurent rejoint le catafalque.

La confession... encore.
dragonet
Il etait arrivé au domaine alors que Matthilde n'avait pas encore totalement rendu son derniér souflle, et il se demanda un instant elle ne l'avait pas attendu pour partir. C'etais une des deux seuls amis qu'il avait eu, et les deux etaient mort.

Il eu du mal à se rendre dans la salle,tant que son âme s'etais averé proche de son corps, il la reconnaissait, mais là il ne voyait plus que de la chair et non son amie. Il avait vu trops de cadavre pour s'emouvoir d'un seul.

En entrant le consul mit quelques pieces dans la corbeille de l'amitié. Il s'installa prés de sa fille, regardant d'un air triste la jeune clemence. Il aimait beaucoups la jeune femme, et elle le savait. Il songea à deux autres jeunes filles de son age..

Puis il ecouta l'Abesse, dont il apprecié le talent et le devouement. Il la trouvé cependant trops stric, et Mythia du Bearn , sa confesseuse et aumoniére lui vint à l'esprit. Elle aussi etait morte.

Un à un, chaque mort vinrent se rappeler a son esprits et ils se faisaient de plus en plus nombreux.
Ellesya de la Louveterie
La jeune duchesse d'Amboise n'avait point trainé aux portes du domaine familial de son amie. Après s'être enquis de l'arrivée de sa jeune soeur et filleule de la défunte et ainsi avoir appris qu'elle n'était pas encore en ces murs, Ellesya se fit conduire en la chapelle.
Sa vesture d'excellente facture n'en était pas moins très sobre et dépouillée en signe de deuil et de respect pour la défunte. D'un discret bleu grisé.

L'entrée dans la chapelle lui fit l'effet d'une poigne de plomb s'abattant sur sa gorge. Elle avait oublié que la norme était le noir, rappel du chagrin et de l'absence. Peut-être était-ce la comparaison avec les funérailles de sa propre mère qui l'avait surprise. Ce jour-là, la collégiale ambacienne de pierre blanche avait vu ses ors resplendir de milles feux et il n'y avait que des parterres de corolles immaculées. Volonté judicieuse de l'officiante, sa Marraine. Cela avait aidé, dans une certaine mesure, à apaiser le chagrin de la jeune fille et à asseoir la certitude d'un repos bien mérité au Paradis solaire.

La jeune femme s'arrêta devant la corbeille et y déposa une poignée d'écus pour qu'en bénéficient les nécessiteux, orphelins certainement de leur bienfaitrice. Sya n'avait toutefois aucun doute sur la bonté de celle qui lui succédait.
A vrai dire, elle n'avait guère croisé la Marquise, hormis au baptême d'Esyllt Catarina. Sa mère avait eu quelques contacts avec celle-ci mais elle n'en connaissait la teneur précise. Hormis que la Louve l'avait en sympathie. Quant au Marquis, la moindre des choses qui pouvait être dite sur les relations avec ses parents, c'est qu'ils n'étaient point amis...
Mais qu'importe, les animosités ne s'héritaient pas toujours. Heureusement, sinon la jeune Valkyrie serait passée à coté d'une rencontre importante à ses yeux.

Avant de prendre place, Ellesya salua sobrement les personnes présentes. Un jeune homme qu'elle ne connaissait point, la délégation Volpilhat, quelques autres personnes inconnues, l'abbesse. Elle nota mentalement de contacter prochainement cette dernière... Certaines armoiries l'avaient chiffonnée... on est Officier Héraut de Rome ou on ne l'est pas... Mais cela attendrait !

Arrivée à hauteur de Clémence, elle lui prit simplement la main et la serra avec chaleur. Le moment était venu maintenant de prendre place, la cérémonie débutait.

A l'invitation de l'officiante, la jeune duchesse reprit à l'unisson, avec ferveur.


Je confesse à Dieu Tout puissant, à tous les Saints, ainsi qu'à vous, ici réunis,
Parce que j'ai pêché, en parole, en pensée, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde son pardon, l'absolution et la rémission de tous nos pêchés.
Amen.

_________________
Cappa de Sens-Caumun
Mes bien chers Filles & Fils, nous allons maintenant ensemble prier le Très-Haut, et l’implorer d’accueillir l’âme de Matthilde à Son Côté.

Après tous nos regards qui ont croisé le sien, qu’elle puisse enfin voir le Tien, Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie

Après l’Amitié qu’elle a reçue et qui a guidé sa vie, accorde-lui l’Amitié ultime qui est la Tienne, Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie

Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie, illumine sa route pour l’éternité, Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie

Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de l’amie qui nous est chère.
Accorde-nous l’espérance de la revoir auprès de Toi pour des siècles et des siècles.
Amen.


Je vous invite ensuite, bien chers Filles & Fils, à communier tous ensemble.

Je crois en Dieu, le Très haut tout puissant
Créateur du Ciel et de la Terre
Des enfers et du Paradis
Juge de notre âme à l'heure de notre mort.

Et en Aristote son prophète
Le fils de Nicomaque et de Phaetis
Envoyé sur Terre pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos
Né de Maria et de Giosep
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce
Il est mort dans le martyr pour nous sauver
Il a rejoint le Soleil, où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut

Je crois en l'action divine
Je crois en la Sainte Église aristotélicienne Romaine, une et indivisible
En la communion des saints
En la rémission des pêchés
En la vie éternelle
Amen

_________________

Croyez en Dieu, car hors de Dieu [...], point de vérité n’existe [...] En revanche, son existence est gratuite, donc, croyez en lui et arrêtez de me les casser menu. Chr. Log. XIV
See the RP information <<   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)