Kwisatz reprit ses esprits très vite. A peine éveillée, elle était debout. A peine debout, elle levait son poing vers le ciel. Une fois debout, elle s'exprima d'une fois ferme mêlée de sanglots et d'émotions :
Oui, tous vos badinages sont des plus gracieux, mais personne ne m'a répondu.
J'ai été agressée sans raison par des inconnus que je n'ai pas provoqué alors que je voulais me rendre dans le sud, là où des prix fixes encadrent les activités du commerce !
Au lieu de ça, on m'empêche de voyager, on m'attaque,
on m'impose des amitiés ou des inimitiés du passé dont je n'ai cure et qui ne me concernent pas, on m'affame, et on dédaigne mes appels à l'aide !
J'ai crevé des semaines à Olac, à gratter le sol avec mes ongles pour trouver des racines, un jour sur deux. J'ai trimé dans les mines et dans les champs des notables. Et tout ça pour quoi ? Engraisser des spéculateurs ! Et quand je m'en plains, on me répond : "spécule aussi !" Non, non et non !
Qu'on me laisse aller là où j'aurai ma place, et de la nourriture à un prix décent, un travail honnête avec des concitoyens courtois et fraternels ! Hors de cette région infernale peuplée de cyniques, de mercenaires et d'esclaves !
Elle semblait être soulagée. Alors qu'elle allait pour s'évanouir encore une fois.
Ah oui, j'exige aussi un dédommagement pour le temps perdu, et pour rembourser au moins ma canne brisée. A qui dois-je m'adresser ?