Baile
Des semaines que ce projet lui trottait dans la tête. Des semaines qu'elle se faisait chambrer, harceler, sur le fait qu'elle devait venir en Flandres, au moins une fois dans sa vie. Par une femme, et non une de ses amantes multiples et secrètes, non. Par sa meilleure amie, celle pour qui elle irait au bout du monde, c'est-à-dire à Tournai, quitte à demander des laissez-passer un mois à l'avance, à tous les Duchés / Comtés qu'elle a dû traverser, du DR jusqu'en Artois...
Mais elle l'a fait, elle a laissé sa Cap' sous la protection de sa jeune soeur et d'un ami, et elle a pris la route. Elle a tourné le dos à Montpensier, aux 400 écus qui l'y attendaient, a talonné sa monture et lancé son cri de guerre du moment, sur les chemins de Bourgogne: A moi Mélusine, à toi la Rouge flamande ! Et comme il n'y avait personne pour l'entendre, sur ces routes désertes, elle a éclaté d'un rire juvénile malgré son âge et les marques de fatigue que les épreuves du temps avaient laissé sur son visage.
Euphorique, elle était euphorique comme jamais elle ne l'avait été. Ou presque hein? Mel n'allait pas en croire ses yeux, et de la Normandie en passant par la Commanderie, la Baile avait complètement su garder le secret, pour la première fois de sa vie sans doute. Elle y tenait, à sa surprise, elle y tenait, à son défi, à cette Rouge Flamande qu'elle allait offrir, le temps d'une semaine, à celle qui qui le valait si bien...
Et la veille, dans une taverne de Cambrai où elle essayait de tuer le temps en attendant de prendre la route une dernière fois, elle se sentait bruler de cette grisante impatience qui prend aux tripes quand on sait que ce qu'on attend le plus va enfin se réaliser. Elle a finalement dit aurevoir aux charmants Cambraisiens, et iennes surtout, qu'elle y a rencontrés, en évitant très diplomatiquement d'exprimer sa joie d'enfin voir Tournai, et a foncé vers ces Flandres qui lui tendaient les bras.
Sa première action sur ce nouveau terrain de jeu a été de s'acheter une taverne, avec les sous qu'elle avait mis de côté pour cette opération, une taverne où il n'y avait besoin d'aucun travail de décoration, prête de suite à l'emploi. Elle avait placé bien en évidence son écriteau, à l'attention des éventuelles autorités du Comté qui passeraient par là, et elle s'était dépêchée de trouver LE dispensaire dont Mel l'avait tannée pendant des mois...
Elle inspira profondément avant de pousser brusquement la porte et de hurler un:
Héé! Ya quelqu'un dans c'foutu dispensaire?
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Mais elle l'a fait, elle a laissé sa Cap' sous la protection de sa jeune soeur et d'un ami, et elle a pris la route. Elle a tourné le dos à Montpensier, aux 400 écus qui l'y attendaient, a talonné sa monture et lancé son cri de guerre du moment, sur les chemins de Bourgogne: A moi Mélusine, à toi la Rouge flamande ! Et comme il n'y avait personne pour l'entendre, sur ces routes désertes, elle a éclaté d'un rire juvénile malgré son âge et les marques de fatigue que les épreuves du temps avaient laissé sur son visage.
Euphorique, elle était euphorique comme jamais elle ne l'avait été. Ou presque hein? Mel n'allait pas en croire ses yeux, et de la Normandie en passant par la Commanderie, la Baile avait complètement su garder le secret, pour la première fois de sa vie sans doute. Elle y tenait, à sa surprise, elle y tenait, à son défi, à cette Rouge Flamande qu'elle allait offrir, le temps d'une semaine, à celle qui qui le valait si bien...
Et la veille, dans une taverne de Cambrai où elle essayait de tuer le temps en attendant de prendre la route une dernière fois, elle se sentait bruler de cette grisante impatience qui prend aux tripes quand on sait que ce qu'on attend le plus va enfin se réaliser. Elle a finalement dit aurevoir aux charmants Cambraisiens, et iennes surtout, qu'elle y a rencontrés, en évitant très diplomatiquement d'exprimer sa joie d'enfin voir Tournai, et a foncé vers ces Flandres qui lui tendaient les bras.
Sa première action sur ce nouveau terrain de jeu a été de s'acheter une taverne, avec les sous qu'elle avait mis de côté pour cette opération, une taverne où il n'y avait besoin d'aucun travail de décoration, prête de suite à l'emploi. Elle avait placé bien en évidence son écriteau, à l'attention des éventuelles autorités du Comté qui passeraient par là, et elle s'était dépêchée de trouver LE dispensaire dont Mel l'avait tannée pendant des mois...
Elle inspira profondément avant de pousser brusquement la porte et de hurler un:
Héé! Ya quelqu'un dans c'foutu dispensaire?
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