La Brume sort de lAcapulco où elle a lhabitude de prendre désormais ses repas. La soirée déjà entamée, fatiguée par son travail à la mine, elle décide de rejoindre immédiatement sa hutte qui se trouve en bordure de forêt.
Ses yeux de félins scrutant lobscurité, elle remarque alors un peu plus loin une masse sombre allongée sur la route. Intriguée, la pisteuse sen approche avec méfiance.
Elle distingue au fur est à mesure de son avancer, que cette silhouette nest autre quun corps humain étalé dans la terre. Rapidement, mais toujours sur ses gardes, Brume Sauvage sapproche du corps. Elle saccroupie lentement, puis analysant la silhouette comme un animal le ferait face à un objet inconnu, elle prend le risque de le retourner.
Cest un jeune mâle
de son âge certainement.
Le mâle respire toujours, mais son corps est parsemé de bleu et dhématome. En voilà un qui a passé un sale quart dheure.
Il nen faut pas plus à la nahualli
Avec toute la force quelle puisse puiser dans son corps elle soulève le corps par les épaules, elle le traîne ten bien que mal dans sa hutte.
Peut importe doù il vient, peu importe qui il est, ce mâle à besoin de soin, et la Brume peut laider
*
Cest essoufflée quelle arrive devant les murs de sa hutte surélevée. Gravissent la petite marche de lentré, poussant les tentures, elle pose le corps de linconnu sur sa natte avant de sétaler lourdement elle-même à côté de lui pour reprendre sa respiration.
Tcheku, locelot qui se reposait dans le coin de la bicoque, se met à gronder.
La sauvageonne ne saccorde pas plus de temps.
Se redressant, elle prépare un feu au cur de la hutte. Dans une calebasse, elle fait brûler du copal et de
l'Yauhtlipour soulager lâme de ce mâle qui a du bien souffrir.
Elle fait ensuite bouillir de leau dans une poterie pour pouvoir lui préparer une infusion à son réveil.
Se penchant de nouveau au dessus du corps, la brume analyse ses blessures. La plupart sont superficielles, mais les hématomes sur certain de ses membres laissent prévoir des blessures plus grâves.
Elle avait ramené hier, de la foret, des fleurs de cacauaxochitl pour soigné une blessure quelle sétait faite en travaillant. Elle avait déjà broyer la plante pour en sortir un jus ferme qui referme les plaies. Elle se lève alors pour aller chercher la fameuse calebasse qui contient le précieux jus.
Nouveau grondement. La brume, agacée de sa mauvaise humeur, réprimande locelot dun même grognement.
Se mettant au travail, sans aucune hésitation, la nahualli comme à nettoyer les plaies ouvertes du mâle avec une étoffe quelle trempe dans une eau propre. Un fois les blessures lavées, elle pourra les traiter avec le jus médicinal.
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