Harpege
La jument trottait avec allégresse. Suivait un chariot brinqueballant, attelé de huit mules rousses. Harpège avait été un peu réticente à la vue de cet attelage, la première fois, mais comment faire autrement, avec autant de tonneaux à transporter ? Les bêtes, rétives, grincheuses, remuant sans cesse leurs longues oreilles, se battant pour leur place dans l'attelage, avaient pourtant fini par amener le précieux chargement à bon port.
La route fut poussiéreuse, et chaude, et sèche comme le gosier d'un marin irlandais.
Mais, au départ de Tulle, nuitamment, la pluie avait commencé de tomber. Douce, tiède, agréable, on se serait cru en Irlande. Un incendie dans le lointain, vers le nord, pour compléter le tableau . Zut en fait, à peine arrivés, allait on leur demander de repartir reprendre une ville ? un château ? pffff
Frontière du Rouergue, déserte et sans gardes . Arf, ça, ça change de l'Irlande. Campement aux abords de Rodez, le drapeau de La Mandra flottant au loin. Toujours les mêmes à se dévouer .
Routes désertes, juste quelques voyageurs louches sur les nuds. Heureusement que la petite pluie fine lui remontait le moral. Villages et hameaux endormis, à peines quelques débats et hurlements à proximité des permanences des partis pour les prochaines élections. A peine.
La jument prit un galop lent, pour attendre le chariot. Galop rythmé d'une pensée lancinante "t'as promis", "t'as promis" . Stoooop. On s'arrête, là, tout de suite.
descendre de la jument, sortir l'attirail, poser les vélins et les plumes dans l'herbe au bord du chemin.
Vérifier que les montures ont assez à pâturer, toutes, même l'immense étalon de guerre, acheté une fortune dans son comté d'origine, le Shire. Il était d'ne couleur épouvantable, suie, d'une taille telle qu'il fallait une aide pour l'escalader, mais il se battait comme pas un. Et bouffait, toute la journée, comme trois chevaux normaux.
Trouver un endroit à peu près sec, écrire missive sur missive, laisser voler tous les pigeons encagés dans les bagages ..
Et remettre le convoi en route, direction la première ferme venu, quêter trois sous.
_________________
La route fut poussiéreuse, et chaude, et sèche comme le gosier d'un marin irlandais.
Mais, au départ de Tulle, nuitamment, la pluie avait commencé de tomber. Douce, tiède, agréable, on se serait cru en Irlande. Un incendie dans le lointain, vers le nord, pour compléter le tableau . Zut en fait, à peine arrivés, allait on leur demander de repartir reprendre une ville ? un château ? pffff
Frontière du Rouergue, déserte et sans gardes . Arf, ça, ça change de l'Irlande. Campement aux abords de Rodez, le drapeau de La Mandra flottant au loin. Toujours les mêmes à se dévouer .
Routes désertes, juste quelques voyageurs louches sur les nuds. Heureusement que la petite pluie fine lui remontait le moral. Villages et hameaux endormis, à peines quelques débats et hurlements à proximité des permanences des partis pour les prochaines élections. A peine.
La jument prit un galop lent, pour attendre le chariot. Galop rythmé d'une pensée lancinante "t'as promis", "t'as promis" . Stoooop. On s'arrête, là, tout de suite.
descendre de la jument, sortir l'attirail, poser les vélins et les plumes dans l'herbe au bord du chemin.
Vérifier que les montures ont assez à pâturer, toutes, même l'immense étalon de guerre, acheté une fortune dans son comté d'origine, le Shire. Il était d'ne couleur épouvantable, suie, d'une taille telle qu'il fallait une aide pour l'escalader, mais il se battait comme pas un. Et bouffait, toute la journée, comme trois chevaux normaux.
Trouver un endroit à peu près sec, écrire missive sur missive, laisser voler tous les pigeons encagés dans les bagages ..
Et remettre le convoi en route, direction la première ferme venu, quêter trois sous.
_________________