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[RP ouvert] La balade des vilaines...

Natasha
[…Ouais, mais j’ai pas dit quand !]

Que faire, quand on est blonde, seule, isolée ; à des lieues de son avenir mais surtout, cernée par la mièvrerie, minauderie, cajolerie et autres saloperies du même acabit…En bref, comment passer le temps dans une ville dégoulinante de sentiments ?
La détestable frissonna en songeant aux prochaines heures, peut-être aux prochains jours, à devoir subir encore et encore, assiégée –ah mais nan, j’en fais pas trop !! faut l’voir pour le croire hein- par les couples ; pires, à supporter les jérémiades des amoureux ayant « égaré » leur moitié…malédiction qui semblait peser sur la cité cosnoise tant ils étaient nombreux à vivre telle situation. Et l’ennui qui regagnait du terrain, toujours plus vite, toujours plus longtemps.

Qu’est-ce que tu fous là Nat’ ? Pourquoi t’es venue ? Pourquoi tu restes ? Autant d’interrogations pour quelles réponses…Je m’entraine ! Par bêtise ! Par erreur !...quoiqu’en passant devant les fenêtres crasseuses d’une taverne, elle aperçue une vraie raison de prolonger un peu le séjour…Kyr’ faisait escale et nul doute qu’avec elle, l’oisiveté disparaitrait.
Et ce fut le cas ; bien que la platine ne s’attende pas à ce genre d’activités…la complice d’un jour était parvenue à la trainer aux abords d’une église ! Sans doute avait-elle profité d’une soirée arrosée, de la caboche embrumée pour que l’impie obtempère…m’enfin, elle resta sur le seuil, fallait pas déconner non plus ; pas le genre de sanctuaire qu’elle pénétrait volontiers.
Quelques débordements sans gravité, nombres de chopines vidées et éclatées au sol ; défi à la mignonne pour la certitude du potentiel deviné jusque là ; jeu de séduction et provocation mêlées…retour aux réjouissances ! Erf, si on oublie la traitrise ourdie contre la féline qui gouta aux baisers baveux d’un chiard ; elle en gagna une gourde – heu, le récipient hein…pas une de ces cruches, ‘fin bref- prêtée par « le juge », surnom dont elle avait affublé un blond toujours prompt à supputer, et qui parti sans récupérer son bien…un jour, peut-être, lui rendra-t-elle vidée bien sur !

L’heure du départ approchait et d’ailleurs…C’est quand qu’on va où ?

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Natasha
[Retour vers le futur…ou reculer pour mieux sauter !]

Fin du périple en terres bourguignonnes…la page se tournait au profit d’une nouvelle ; l’avenir se dessinait plus nettement, les desseins se matérialisaient peu à peu et bientôt, ils prendraient toute leur mesure.
Mais avant la véritable aventure, celle pour laquelle la blonde s’était tenue tranquille, sage et discrète –rhoo, ben si quand même hein !-, il fallait rentrer ; retrouver les routes helvètes, régler les affaires en cours s’il en est et, peut-être, entrainer des énergies dans son sillage avant de clôturer définitivement le chapitre…éternel recommencement ; passage obligatoire pour la renaissance des vilaines au sein d’un nouveau royaume ; changement de décors pour la continuité d’une alliance.

La patience…parait que c’est une qualité ; la platine semblait en disposer ou du moins la découvrait-elle au fil des lieues parcourues. Que n’avait-elle pas investies des tavernes vides de toute âme, de villes dépouillées d’intérêt…autant de jours et de nuits passés, dépossédée du moindre plaisir ; déserts aussi arides de voluptés que le cœur de la belle était dénué de sentiments…ne trouvant le réconfort qu’auprès de la mignonne qui partageait finalement ses sommeils ; chaleur bienfaisante d’un corps désintéressé, bras fraternels qui l’extirpaient, l’espace de quelques heures, de ses propres vices.
Malheureusement, pour aller d’un point A à un point C, il fallait fatalement passer par un point B ; pourquoi malheureusement ? Simplement parce que ledit point n’était autre que la Franche-Comté - Erf, j’entends d’ici les comtois ; on respire et on lit gentiment^^ - ; paradis des encapuchonnés et autres culs bénis.

Poligny ou quand l’insolente se prépare à l’ennui… rues désertes, plus rien ne bouge –hum, désolée, c’est pas allumé à tous les étages – et nulle fatigue qui ne provoquait l’assoupissement ; la nuisible répondit à l’appel de la nuit et, accessoirement, au grincement d’une enseigne malmenée par le vent ; bref, d’une taverne !
Devant l’évidente léthargie du coin, elle étanchait sa soif à défaut de la faim… l’appétit de la prédatrice renforcé par l’inexistence de plaisirs charnels ; affligeant constat des derniers jours qui exacerbait d’autant les sens… quand le blond entra, réveillant aussitôt la licencieuse endormie, suivi de près par un autochtone. Un baiser du sédunois suffit à embraser l’helvète, dont les souvenirs n’avaient qu’attiser la flamme du désir ; enivrés de l’ambiance sensuelle, la bienséance céda à la convoitise, la tentation à la possession… et le trio de s’immerger dans l’enfer luxurieux ; union de lèvres gourmandes et curieuses, caresses ardentes dans l’exploration fébrile, fusion des corps avides. Délice de la chair, saveur épicée de la peau, fragrance animale jusqu’à la rupture de s’abandonner…

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Natasha
[Plus on est d’fous…]

L’abandon ! Aux vices et péchés bien sur, mais pas seulement ; bien longtemps que la voluptueuse avait délaissée la solitude… nulle entrave, inexistence des sentiments étaient son crédo, et pourtant, la mignonne toujours était auprès d’elle. Elle suivait sans râler, subissait les travers sans broncher, la supportait simplement et la platine de s’attacher à la gamine malgré ses convictions.

La détestable, qui ne l’était pas tant, parti pour St Claude le lendemain ; pourquoi penser qu’elle n’était pas si insupportable ? Simplement parce que le duo s’était transformé en quatuor…et quelle équipe ! Sa sauvage brunette, le blond débauché et la blonde insaisissable – ah ben oui, fallait lire « le clan des…si vilaines » pour comprendre hein !- qu’elle croisa par hasard.
L’accueil fut mitigé, augmentant le ravissement de l’arrogante ; elle s’en divertit sans complexe, tantôt agaçante, tantôt provocante, tantôt mielleuse…et le sablier d’égrainer les heures jusqu’au réveil de la féline ; la proximité du sédunois exacerbant l’appétence de la libertine.
Certains rituels chevillés au corps, la belle occupait une taverne choisie au hasard, picolant plus que de raison pour tromper l’ennui ; calamité qui cessa avec l’entrée fracassante de sa complice oxygénée. Echanges verbaux, prononcés du bout des lèvres dont l’incarnat appelait à la gourmandise ; douceur sucrée excitant les sens, incitation aux caresses sensuelles, exploration des peaux brulantes ; lubricité des mains fureteuses pour un déferlement de délices partagés par les sirènes, jusqu’au déluge de plaisir.
La soirée, sous le signe de l’alliance, promettait d’être divertissante ; rien de comparable à la veille où, conversant tranquillement avec Caren’ et le charmant autochtone, elle vit débarqué un jeune homme…jusque là, rien d’anormal me direz-vous ; sauf que ladite personne ne manqua pas d’agacer sensiblement la blondasse. S’il en était, elle penserait volontiers être créature des enfers, et celui-là lui servait du Très Haut en veux-tu en voilà à toutes les sauces, allant jusqu’à vouloir la baptiser ; autant dire qu’il a été reçu !
Bref, allées et venues des citoyens, palabres sans reliefs et tournées rythmèrent la veillée jusqu’à l’isolement du groupe ; éloignement volontaire du trio doré dont les membres n’avaient que la sulfureuse en commun…l’estaminet déserté, propice au dialogue, favorisa le rapprochement des étrangers. Caboches blondines abritant perversion et dépravation ; excès dans le stupre provoquant le chaos dans les esprits à l’instar du vice suintant des corps…quand les inconnus ne le sont plus.

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Natasha
[Acte III – conscience, apprentissage et sentiments…]

Chasses le naturel, il revient au galop ! Quoiqu’elle n’avait pas voulu museler sa nature ; juste que, selon les lieux, les proies se faisaient rares ou méfiantes et la prédatrice de s’ankyloser... Paralysie qui disparue dés ses retrouvailles avec le blond, son blond comme elle aimait à l’appeler ; l’appartenance lui étant aussi étrangère que la fidélité, l’utilisation du possessif était plus un signe de complicité que d’attachement…

L’attachement… sentiment qui naquit avec l’intrusion de la mignonne dans sa vie, il intégrait davantage la caboche quand elle ne voyait pas la gamine ; conscience d’une capacité à la tendresse pour l’insensible.
Le sentiment… émotion nouvelle qu’elle découvrit avec le teigneux, provoquant tantôt colère, joie, agacement, enchantement et déception ; conscience d’avoir baissée la garde, d’avoir cédé du terrain pour l’orgueilleuse.
L’émotion… trouble qui l’habitait depuis la séparation avec sa brune, souffrance envahissante et silencieuse qui la poussait toujours plus loin dans l’inconduite ; conscience d’une lente décadence pour l’indécente.
Le trouble…chaos qui apparu à l’instar du sédunois, nébuleuse qui l’emmenait dans les profondeurs infernales du vice, docilité consentie pour le plaisir éphémère de la perversion ; conscience d’une emprise pour la féline.

L’apprentissage se faisait progressivement ; elle apprenait les autres, elle apprenait le royaume… comme venue d’un autre monde, elle découvrait peu à peu ; ce qui les faisait avancer, ce qui les faisait vibrer, ce qui les faisait vivre ou mourir…ce qui faisait d’eux des Hommes.
La conscience… c’est ce qui dessinait le sourire à ses lèvres, tantôt malsain tantôt enjôleur ; c’est ce qui assombrissait ses prunelles, changeant les ambres diurnes en hématites nocturnes ; c’est ce qui faisait d’elle une angélique blondinette et, l’instant d’après une diabolique blondasse…

Et la platine était…est…et sera toujours « vilaine ».

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Carensa


Ballade Savoyarde, où mise en situation d'un rude apprentissage

La brunette avançait, son cheminement n'était pas, certe celui des jeunes donzelles de son age. Quand celles-ci étaient au couvent à être des jeunes filles bien comme il faut, apprenant à lire, à écrire, à chanter, danser, broder elle..apprenait à boire, le jeu de la séduction, à donner le plaisir autant que d'en recevoir et là mignonne y prenait goût.

C'est d'ailleurs sur les terres de Belley qu'elle décida de se jeter à corps perdu - enfin pas si perdu que ça hein - dans cette nouvelle découverte. Après tout rien ne valait mieux qu'une mie en situation. Comme lui aurait dit sans doute la platine "La théorie c'est bien, mais la pratique c'et mieux".

Natasha était devenue pour elle son modèle, son Mentor, elle la respectait comme elle avait respecté le boiteux plus tôt dans sa vie et ses parents adoptifs.Natasha avait ce pouvoir de lui faire perdre ses moyens. Lorsque celle ci était absente tout se déroulait toujours bien, quand le Maitre était là, l'élèvre était paniquée à l'idée de faire mal.

La mignonne savait pourtant que Nat ne jugeait jamais, qu'elle aurait attendu d'être seule pour lui dire ce qui n'allait pas mais..non Carresse était troublée. Mais était ce lien "nouveau" qui les unissait comme deux soeurs ou ces défis qu'elles se lançaient pour rire. Non décidemment Carry était bien avec sa blonde et à présent elles avaient été rejointes par deux autres effrontés.

C'est un matin que Carry se retrouva seule avec le blondinet, brefs bavardages, visite improvisée du jardin de l'auberge, un chène, et sans comprendre réellement comment ni pourquoi leurs lèvres se frolèrent et leurs corps s'affolèrent. Sous le désir fougueux du Sédunois, Carensa comprit alors tout le sens du mot "plaisir".

Un nouveau jour venait de naître, Carensa aurait sa revanche.
Natasha
[Fondue d’savoyards ?... Nan, suivre seulement Savoie] (vi, lamentable)

Le passage en Helvétie, pour court n’en fut pas moins mouvementé ; tantôt à Genève, tantôt à Lausanne… Laisser une blonde, entrainer un brun ; départ d’un quatuor, retour d’un duo… Récupérer une brunette et nouveau trio… Bref, nombres d’allers retours au lieu du repos convoité. Qu’à cela ne tienne, la russe ne dérogerait pas et de reprendre la route ; elle galoperait vers son sort sans jamais regarder derrière… à quoi ressemble son avenir ? Une évidence ou un mystère… elle se fabrique un empire, fait d’ombre et de lumière…*

Elle quittait sa terre d’accueil… encore. Le pêne resterait immobile cette fois, sa tanière helvète abriterait qui voudrait ; peut-être y reviendrait-elle un jour lointain…peut-être pas.

Pour l’heure, l’arrivée d’un pigeon donnait le signal… se fondre dans la masse, ne pas faire de vagues ; parcourir les lieues qui les séparaient sans sortir des sentiers battus, demeurer dans la légalité ; le message l’informait des possibilités, et le groupe d’entrer en Duché savoyard.
Annecy … nécessité de faire escale pour la platine ; les navettes effectuées en terres helvétiques ayant mis à mal son organisation originelle. Qu’en dire ? ville dortoir, ville fantôme ; au choix, mais elle n’avait croisés que des voyageurs… dont l’Excellence d’une rencontre – comprenne qui pourra^^. Echanges exaltants des non-dits, trouble de la séduction indirecte, émoi d’une approche dissimulée ; deux jours à se traquer, tantôt chasseur, tantôt proie dans une fascinante chasse au désir. Finalité sensuelle d’un partage de plaisirs enivrants, grisante conclusion du séjour et la féline de poursuivre son chemin…
Chambéry… passage inévitable et pourtant ; capitale méprisante et méprisable, peuplée de pédants aussi vaniteux que stupides dans les jugements portés sur autrui… insipides et futiles qui engendrèrent l’appréhension dans la caboche dorée quant à la suite du périple en Savoie.



*selon les paroles de « l’ombre et la lumière ». Calogéro

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--Cerbere

[Acte IV – Tu seras un homme ma fille !]

Par un beau matin, dans la toundra, naquit une poupée blonde comme les blés et aux yeux d’or… et blabla, et blabla ; on ne va pas s’éterniser sur la période « nourrisson », pas de bonnes fées penchées sur le berceau, pas de sorcière jetant un sort quelconque… non, juste une famille de nantis qui s’étoffait d’une âme supplémentaire. La naissance de la blondinette les poussa à regagner leur Etat et plus précisément, leur ville d’origine, Novgorod.
La fillette grandit donc au milieu des boyards, ne manquant de rien et recevant une éducation digne de sa noblesse ; tranches de vie partagées avec les siens, choyée par ses parents, dorlotée par ses ainés, petite princesse en devenir… bonheur éphémère en vérité quand le destin cogne à la porte.

Des hommes solides, puissants, que la blondinette pensaient indestructibles… mais le commerce, la piraterie et ses frères disparurent ; au fil des ans, l’absence durant, son univers s’ébranla et la douceur maternelle céda la place à la rudesse paternelle… S’en était fini de la broderie, des cours de lettres, des belles toilettes et des salons cossus ; commencement d’un nouvel apprentissage aussi différent que surprenant dans son regard d’enfant.
Préparation rigide, résistance à toute épreuve, force et ténacité… maniement des dagues, haches et autres lames ; formation au combat avec ou sans armes ; chasses, rabattages et autres traques ; équitation, natation et autres épreuves physiques… les années passèrent au rythme des entrainements, la platine évoluant dans les milieux masculins ; disparue l’innocence enfantine sous les mains baladeuses des sbires patriarcales, éveil au plaisir par le dévergondage.
A l’aube de la vingtaine, son mentor estima qu’elle était prête à affronter la vie et pour cause ; elle savait être cruelle, sanguinaire, violente comme elle savait être douce, délicate, charmante… singularité d’un être capable de trancher une carotide sans émoi alors qu’un baiser pourrait la faire frémir ; contrôle des émotions et bannissement des sentiments… n’écouter que sa caboche, jamais son cœur et conclusion d’une leçon en quelques mots qui sonnèrent le glas, tel un couperet :

Tu seras un homme ma fille !

Phrase toute simple, qui glaça le sang de la donzelle, dont elle ne saisira le sens que plus tard ; quand enfin elle comprendra l’importance de l’instruction et que j’y gagnerais ma liberté. En attendant, tapis dans l’ombre, j’observe l’évolution de la jeune femme qui soulève la question ; Qui es-tu vraiment Natasha ?...


Natasha
[Quand y’en a marre des savoyards…]

Elle n’aimait pas se précipiter la blonde, mais peu encline à débattre ou se battre, elle ne traina pas ; une amertume persistait au départ de la capitale et il était préférable de s’en éloigner avant d’oublier les règles qu’elle s’était dictées. Le trajet séparant la troupe de la prochaine ville se fit dans un silence pesant et, sans doute, chacun fut soulagé de passer les remparts afin de vaquer à sa guise et surtout, loin de l’offensive blondasse.
Belley… encore une escale imposée et la platine d’aller prendre la température de la ville ; hache à la ceinture, bouclier sur le dos et dague à portée de main … prévoyante et carrément prête à en découdre s’il le fallait. L’orgueilleuse, un rapide tour de la cité effectué, s’installa dans une taverne et observa les passants comme de coutume ; erf, passants qui passaient sans jamais s’arrêter. La clepsydre n’avait de cesse d’égrainer le temps quand un blondinet entra ; les regards se croisèrent et le sourire d’éclairer le minois aussitôt… agréable surprise que de le revoir et la belle de prolonger le séjour plus volontiers ; ville fantôme certes mais une âme pour laquelle elle se tint tranquille… enfin, presque ! Pas si simple quand on voyage avec un tel groupe ; impossible placidité face à l’exigeante appétence des corps et quelle aubaine dans les déserts traversés…

[… Attention au départ !]

… accalmie voluptueusement perturbée ; visite impromptue de l’ancien helvète, et confirmation lui était donnée que la licencieuse demeurait. Rapide traversée de Bourg, afin de quitter le triste duché au plus vite et de rejoindre la Bourgogne ; Macon pour deux jours et la route encore…

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--Cerbere

[Acte V – Qui es-tu vraiment Natasha ?]

La fillette aux joues rosies par les jeux d’enfants ; la fillette portant un regard naïf sur le monde qu’elle apprenait dans les livres ; la fillette à la chevelure d’or parée de rubans, assortis à ses toilettes ; la fillette innocente et douce, qui offrait son sourire et sa bienveillance à quiconque ; la fillette à l’image de sa mère, aimante et respectueuse, fidèle et dévouée ; une fillette, telle qu’on les imagine dans les bonnes familles… cette fillette, je l’ai vue s’éteindre au fil des mois qui s’écoulaient, la flamme faiblissant inlassablement malgré l’ardeur dont sont capables les enfants ; on eut raison de sa détermination au profit des desseins paternels, folies d’un homme brisé par le chagrin… liens sanguins qui scellaient le contrat virtuel et la créature fut !

La jouvencelle à l’allure féline et aux formes généreuses ; la jouvencelle posant ses yeux d’ambre sur un monde qu’aucun manuscrit ne contait ; la jouvencelle à la crinière blonde, libre au vent ; la jouvencelle dangereuse et dure, qui distribuait froideur et malveillance à qui s’y risquait ; la jouvencelle à l’image de son père, insensible et arrogante, volage et indifférente ; une jouvencelle, telle qu’on les imagine dans les bas fonds… cette jouvencelle, je l’ai vue devenir au fil des rencontres, tel le phénix renaissant de ses cendres ; on eu raison de sa vertu au profit des instincts bestiales, jalousie d’un homme habité par le désir… liens charnels qui détournaient de la voix tracées, et la créature fut !

Le maitre l’avait formée, préparée, éduquée à devenir une bête de combat ; il l’avait destinée à la protection de l’Etat, promise à diriger ses sbires, vouée à la violence, la haine, le sang… condamnée à perpétuer les traditions, à remplacer les fils disparus, à se comporter comme un homme… et la créature grandit !

Qu’en avais-je fait… colère de n’avoir pas été l’élu, rage de me faire damer le pion par une donzelle, le lignage privilégié à la dévotion… de ma proximité constante, nulle méfiance à mon égard ; sans doute m’appréhendait-elle comme un frère, je lisais la confiance dans ses prunelles, j’entendais l’alliance dans ses mots, je sentais la tendresse dans ses sourires… je lui ai volé le soupçon d’humanité qu’il lui restait ; je l’ai soustraite à ses devoirs, je l’ai soumise à mes exigences, j’ai perverti son esprit, j’ai souillé son corps… et la créature mua !

Mon orgueil me perdit… aujourd’hui prisonnier et gardien de cette femme qui m’ignore ; esclave des souvenirs, enchainé à son destin dont dépendra mon avenir ; liés malgré nous par la trahison…


Natasha
[Z’ai cru voir un ‘ros lyonnais… meuh nan, juste un gras ‘tin d’dauphinois]

Dans la jungle, terrible jungle …hum, je m’égare une fois encore ! Notre folle équipe arriva, vous l’aurez compris, en Lyonnais Dauphiné ; et quelle entrée en matière, par la capitale je vous prie !
Lyon, oui oui… enfin non plutôt ; pas de quoi se taper le cul à dire vrai. Hormis la surprise d’y retrouver quelques connaissances faites ça et là, rien à faire…la blonde détestait les capitales ; départ le soir même !
Vienne…ou la valse incessante des badauds ; et c’était tant mieux car les préjugés et autres jugements de conscience avaient la part belle en cette cité… à moins que déjà, son humeur variait.
Valence… ville étape dans la traversée du duché ; autochtones aimables, accueillants et amusants. L’escale n’en serait que plus sympathique, ça changerait de l’animosité ambiante.
La platine devenait nerveuse, subrepticement une sensation néfaste s’emparait d’elle mais elle n’aurait su dire quoi… pourtant, l’irritation se muait en rage, sentiment qu’elle ignorait depuis l’adolescence et qu’elle n’expliquait pas pour l’heure ; était-ce l’impatience de retrouver son autre ? L’inactivité des déplacements sans saveur ? Les interrogations incessantes dans les échanges de piafs… sans doute était-ce l’amalgame du tout ; peut être quelques détails, qui ne lui échappaient pas, venaient-ils ajouter à la tension ; cette pensée accrocha un sourire malsain à ses lèvres, comme il était pratique d’être blonde…
Bref, l’urgence tenait à l’évacuation de l’agressivité naissante afin de ne pas compromettre ses projets ; la violence éclata au bord du lac, laissant à la féline des séquelles qui lui apprenaient la tempérance, dans la douleur physique...

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Natasha
[…sacrément gratinée !]

Par tous les démons, si elle ne saisissait pas la modération, c’est que ça ne viendrait jamais ; pourtant que la douleur était présente… elle donnait le change la blonde, comme elle l’avait si bien appris avec son père, mais comme elle souffrait en silence. Son mentor, furtive pensée pour celui qui l’avait créée ; furtive pensée pour celui qui avait introduit la haine en son cœur, seul sentiment qu’elle s’autorisait, seul sentiment qui ne décevait pas…
Elle avait aimé un jour, elle avait aimé longtemps, elle pensait aimer toujours… pure utopie, elle l’apprit bien trop vite, bien trop tôt et l’organe indispensable s’était fermé, asséché, durci. Mais peut-on vraiment ressentir la moindre émotion auprès du malin ? Ou n’est-ce que le fantasme d’une femme en devenir ? peut-être un jour le découvrira-t-elle, mais pour l’heure, seule la souffrance comptait et nulle autre intention que de s’en débarrasser.

A force d’arpenter la cité en quête d’une enseigne salvatrice, elle connaissait la moindre ruelle, le moindre recoin et bien sur, la moindre taverne ; inutile de préciser que la platine y passait le plus clair de son temps et que c’est ainsi qu’elle croisa une voyageuse dont les connaissances lui furent profitables… Cataplasmes pour la cicatrisation et autres plantes contre les saignements bien rangés dans sa sacoche, elle était retournée au bivouac de meilleure humeur et accompagnée du sédunois… autant dire que les soins prodigués par ledit compagnon furent aussi savoureux que les heures suivantes ; enivrante sensualité des gestes, apaisante volupté des caresses, union luxurieuse des corps s’épousant dans une parfaite fusion, soupirs et gémissements contrariant le silence de la nuit jusqu’à l’explosion des sens…et de céder au sommeil, enlacés.

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Natasha
[Acte VI – D’amour ou d’amitié]

Souvenirs…

Villes désertiques, tavernes arides… de cités en cités, de lieues en lieues… rien d’autre à faire que songer, penser, rêver et… se souvenir ; quand le passé vous revient tel un boomerang… un regard, un geste, un parfum, tout autant de détails qui vous en rappellent d’autres, lointains, que vous pensiez oubliés mais qui n’étaient qu’enfouis au fond de votre mémoire.
De ceux qu’on souhaite effacer mais qui laissent des stigmates indélébiles, dans le cœur et l’âme ; de ceux qui vous plongent dans un autre monde, qui vous mènent sur un autre chemin, qui font de vous un autre être simplement…

Lui…

D’antan, une silhouette, un visage, une voix, une odeur ; toujours il subsistait, toujours elle sentait sa présence… des bras inconnus dans lesquels elle se perdait, ils étaient siens ; des lèvres goutées, embrassées, mordues, elles avaient sa saveur ; des peaux caressées, son rugueux grain… pourtant, dans la fusion des corps, elle répondait aux pulsions animales, elle cédait aux vices mais jamais ne le reconnaissait…

Eux…

Quand la vie se conjugue à la première personne du pluriel…Nous ! Elle l’avait souvent prononcé ce « nous », elle l’avait souvent écrit leur avenir, elle l’avait souvent rêvé leur couple. Candeur persistante de l’enfance, curiosité naissante de l’adolescence, découverte surprenante de l’adulte… il la protégeait, il la surveillait, il la trahissait… fin de l’histoire, début de l’errance !

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--Cerbere

[Acte VII – Je suis le même]

Le passé, douloureux… physiquement, j’en garde les stigmates dans ma chair ; moralement, prisonnier du couloir de la mort, j’attends la sentence… le verdict est tombé depuis bien longtemps pourtant, j’en paye le prix chaque jour qui se lève ; malédiction que je traine comme un boulet à ma cheville… le cœur enchainé à la blonde qui désavoue mon existence.
La peine lui revient de droit, maitresse de mon destin à son insu… ma vie pour celle qui me prendra mon dernier souffle.
C’est écrit… elle se substituera à la faucheuse et m’offrira l’ultime présent ; la mort ! Comment pourrait-il en être autrement, elle m’a déjà tout donné ou je lui ai déjà tout pris… pour la trahir.

Dans ses défauts, je ne vois que qualités ; dans ses vices que les vertus… La jalousie rend aveugle, autant que l’amour sans doute ; cette pureté des sentiments qu’elle s’interdit aujourd’hui et dont je prends seulement conscience…
Aimer… telle est ma croix ; conséquences de ma perfidie, son départ, mon bannissement de l’Etat. Ma tête hurlait vengeance mais mon cœur…

L’organe saigne à chacun de ses libertinage ; la fureur m’envahie de la surprendre dans les bras d’un autre mais je reste tapis dans l’ombre et je subis la souffrance en silence… j’ai participé activement à la création de la créature et je garde l’espoir qu’elle me reviendra, lasse des aventures sans lendemain, lasse de la solitude qu’elle s’impose, lasse d’être d’une autre simplement…

Ma rédemption est utopie mais peu m’importe finalement ; le fantasme de la serrer contre moi, ne serait-ce qu’un instant, suffit à soulager le mal qu’elle m’inflige sans conscience ; douce illusion qui me protège encore de la folie… comme la femme est cruelle lorsqu’on la blesse…


Natasha
[Le Sud…]

Vole, vole, joli piaf… vas livrer le message à qui de droit ; vole, vole, joli piaf… vas prévenir que la blonde avance. Pour sur, elle avançait la blonde mais à la vitesse d’un escargot estropié et, par ses princes-démons, que ça l’agaçait !

L’insolente troupe avait quitté le Lyonnais pour le Languedoc… Quelques rencontres non dénuées d’intérêt pour l’indécente, ledit comté étant un véritable vivier ; disparue l’irritabilité, la chasse reprenait et ne manquait pas d’attraits… Le séjour pour succinct n’en fut pas moins amusant et, sans les « obligations » qui l’attendaient ailleurs, elle aurait sans doute prolongée la visite.
Direction le Rouergue… hormis le plaisir d’y retrouver Kyr’, rien de vraiment transcendant et, les projets mis à mal, le groupe repartit vers de nouvelles contrées. Retrouver SA brune, nul autre dessein pour la teigneuse et c’est en terres toulousaines qu’ils firent escales.

Elle s’ennuyait la blondasse… peu de rencontres, pas de Mari jusqu’à ce soir d’été où, enfin, elles se retrouvaient dans un tendre baiser ; le sourire de son blond, la présence de son double et la vie reprenait ses droits… bientôt l’Aventure commencerait !

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