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[RP ouvert à tous] Enseigne Watelse - Orfèvrerie renommée

Della
Elle avait écouté parler le bellâtre, gratifiant de quelques grimaces les piques lancées sans autre forme de procès à son encontre. Cela était une façon de faire étudiée...Lorsqu'il aurait terminé de faire joujou, elle pourrait l'entretenir de la raison de sa visite, qui, elle le savait ne manquerait pas de raviver le feu qui brûlait entre eux, le feu éternel de la passion que se vouent des partenaires particuliers...ennemis.

Tiens, elle avait raison, voici qu'il parlait lui-même d'eau et de méfiance...Ce qui, bien évidemment, fut la perche qu'elle attendait !


Vous faites bien, Watelse, méfiez-vous.
Moi aussi, je suis heureuse de vous revoir, sachez-le. Je me languissais de votre répartie...
Le tout asséné dans un délicieux sourire qui ferait trembler tous les saints du paradis.
Mais venons-en au but.
Point d'eau.
Mais une canne !
Oui, vous entendez bien, j'ai besoin d'une canne...d'un bel ouvrage, il va de soi...garnie d'un joyau symbolisant une Fouine...argent, or...pierreries...peu me chaut, il faut que cela soit beau...et unique, bien évidemment.

Le regard si bleu avait accroché le regard si sombre, défi entre deux partis.
Parler du prix ? Inutile.
La saveur des échanges était en soi-même un salaire suffisant.

La porte s'ouvrit sur...

Ailvin ? Pour une surprise !
Un reproche s'entendit dans la voix...C'est que le sieur avait posé un lapin à la Blonde et...même s'il ne s'en doutait pas, il avait réussi à la mettre de très mauvaise humeur le concernant !
Un regard traîna sur la jeune femme que Thorn traînait derrière lui avant de revenir sur Watelse, seul objet de tout son intérêt. Pour le moment.


Alors, Watelse ?
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Watelse
Maître Georges Léonard Watelse n'avait jamais trop compris comment, alors que se passsaient maintes journées sans qu'aucune âme ne franchisse le pas de son atelier, l'arrivée d'une cliente pouvait en appeler plusieurs autres à sa suite : ainsi, comblé par la présence de la pinçante Della, le Maitre se frottait maintenant les mains à l'idée d'autres riches clients.

Après avoir salué le beau monde (à qui il demanda gentillement de patienter un instant), il se mit à écouter un long moment la tirade de sa fidèle ennemie, sourire en coin et esprit attentif à l'évocation des détails de sa commande : une canne!


Voilà un coup du sort, très chère Femelle à la Langue pendue : vous brisez ma canne, et me payez pour en avoir une autre. Pour la casser de nouveau?...

Puis s'arrêtant sur un mot en particulier, il dit :

Avant d'accepter cette commande, pourrais-je savoir s'il s'agit d'une tendre offrande ou d'un cadeau empoisonné....? Une fouine pourrait se servir de cette canne pour vous rosser en traitre...

Grand sourire en pensant à la blonde se faire rabattre la caquet à coups de canne.
Della
Quel jeu délicieux se jouait là, dans cette sombre boutique où brillaient mille éclats d'ors et de pierreries, paradoxe émouvant.

Non point ! Je ne briserai pas celle-là puisque je vais l'offrir à mon époux...Et si on tentait l'émotion ? D'une voix plus basse, presque tremblante, Della se mit en devoir de raconter à son meilleur ennemi, que son mari était un héros, qu'il s'était rendu sur le front, à Tours et que là, hélas, après s'être battu comme un lion face à l'ennemi, il avait été lâchement et sauvagement attaqué par une harde d'affreux ponantistes qui ne firent pas de quartier et abandonnèrent le pauvre baron dans une marre de sang...Sa jambe était foutue !
Vous comprenez donc, cher Watelse...Ajouta-t-elle en battant des cils...que cette canne...cette canne, non, jamais, je ne la briserai !

Et...Reprit-elle, d'un air beaucoup plus décidé...Mon époux n'est pas un rustre ! Il ne serait jamais violent avec moi, lui.
Et toc !
Quand ma commande sera-t-elle prête ?
Bien entendu, il n'y avait aucun doute...Watelse ferait cette canne. Entre ennemis, il faut bien s'entraider, après tout.
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Watelse
Maitre Watelse souleva gaiement le sourcil à la petite pique de la blondinette :

Et bien alors, si cette merveille -et je ne parle pas de vous, ennemie adorée - est pour un brave mâle, alors c'est une chose que Watelse ne peut refuser.

Alors, le Maitre prit la main de Della et dessina vaguement dans sa paume des traits.

Le pommeau de cette largeur, ou plus grosse? Plus grosse assurément! Aussi énooorme que son courage! ... Cependant, pour l'attente, il me faudra deux bonnes semaines. Je m'y attèlerai jour et nuit, et mes apprentis n'y mettront pas un petit doigt. Ceci sera mon oeuvre...

Il ne put s'empêcher d'ajouter, grand sourire taquin:

... je ne peux que bichonner la canne qui un jour vous rossera le postérieur : Dans vingt ans de mariage, malgré tout son courage, votre ne pourra plus souffrir vos babillages et vous fera taire du bout de sa... "fouine"!

Il continua en lui apprenant qu'il effectuerait lui-même la livraison.

A l'adresse que vous souhaiterez. Vous ne vous déplacerez pas, c'est un ordre de Watelse : on ne déplace pas une vache prête à mettre bas, sauf pour en faire un steak.... Ma femme en est à son sixième mois, le saviez-vous? Elle a la grace d'une baleine en pleine mer et je nage dans un océan de joie paternelle. Ah.. mais le bonheu me fait radotter, je vous l'avais déjà dit.
Della
Elle frissonna alors qu'il laissait courir son doigt sur sa paume, sans qu'elle cherche à le cacher, il la troublait, le bougre !

Ma foi, s'il survit à vingt ans de mariage, il aura le droit de me faire taire ! Rit-elle...Mais faudra-t-il encore qu'il m'attrape...Continua-t-elle, taquine.
J'en connais qui courent, qui courent mais jamais n'atteignent leur but.

Faites-la pour un mieux, prenez votre main pour modèle, celle de mon époux correspond à peu près à la mesure de la vôtre.

Je réside au Louvre puisque vous le savez sans doute, mon époux est Grand Officier.
Je serais enchantée de vous y recevoir.
Faites-vous annoncer à l'entrée et l'on vous conduira jusqu'à moi.

Oh et toutes mes félicitations pour votre...enfant...Une fille, sans aucun doute !


Le clin d'oeil avait quelque chose d'assassin, connaissant l'aversion de la gente féminine de cet cher Watelse, lui souhaiter une fille était...très coquin !
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Watelse
Madame... s'inclina t'il solennellement. Puisse mon enfant ne jamais vous ressembler. Dernière pique et léger sourire satisfait d'avoir le dernier mot.

Je vous apporterai sous peu mon oeuvre et votre volonté. Je gage que vous n'en aurez jamais vu de telle. Au Louvre donc? Il est étonnant que Mon avisée Personne ne vous ai pas croisée durant son cours passage auprès de la Royauté.

Il approcha ses lèvres près de son oreille et lui sussura :

Ne faites pas rire de moi à la Cour après cette confession mais... j'ai perdu les clés qu'on m'avait confiées pour entrer au Louvre. Ma Personne n'a jamais pu les retrouvées. La vieillesse prend le dessus sur ma mémoire, car je ne parviens pas non plus à me souvenir du nom de quelqu'un pouvant me rouvrir les portes.

Il guetta un regard moqueur dans les yeux de la maline Della mais n'arrêta pas pour autant son récit :

Si j'avais su que vous y étiez, j'aurais su à qui adresser mon problème en toute discrétion... Ou alors, j'aurais peut-être fui ma tâche en vous sachant dans les lieux. Qu'en sais-je? Qu'en savons-nous, n'est ce pas?

Courbette. Léger baise main qui lui déchira une grimace simulée.
Liloute
Madame se laissait bercer par le mouvement des roues du coche sur les pavés parisiens… Elle pensait que jamais elle ne se lasserait de ce ballottement caractéristique. Dans la voiture avec elle, Maturin, valet prêté par le clerc du Baron... Bien que non noble, Maturin était un homme assez fin… En tout cas, il était très bien éduqué, et savait finement rehausser les égaux des nobliaux qu’il accompagnait! Ce qui, évidemment, était loin de déplaire à Madame!

Le carrosse avançait s’approchant des Halles… Quartier oh combien animé en cette période de l’année ! Et puisqu’elle avait été l’auteur de l’idée, c’est à elle qu’échoit le fardeau de la commande… Fardeau tout relatif, dans la mesure où elle avait, elle même décidé de faire un tour à la boutique du désormais célèbre Maître Watelse! Pire encore, quand elle avait ourdie ce plan, ces deux compères de sexe masculin l’avaient encouragée en lui confiant leur argent… Oui, souvent les hommes sont inconscients!

Maturin l’avait précédée, après l’avoir aider à descendre du coche, c’est lui qui fit tinter la petite cloche de la porte de la boutique…

Et en bonne dinde… De Noël! Liloute, attendant qu’on la reçoive, cherchait déjà des yeux…Tout ce qui brille…

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Watelse
Les doigts de l'artiste s'affairait sur une chaine particulièrement fine. Les douleurs de la vieillesse rendait son art toujours plus difficile - ses articulations le gênaient, sa vue baissait - et le vieil homme espérait revoir son apprenti Firmin revenir de ses escapades au bout du monde. En effet, le vieil homme songeait à déléguer une partie de ses charges.

Les clochettes annonçant l'entrée d'un client se firent entendre (et oui, le vieux n'était pas encore sourd!). Le Maitre relève sa carcasse de sa chaise, se maintient le dos en grimaçant. Grimace qui s'accentua en voyant ... une oie.

Pas n'importe qu'elle oie : elle était de cette race qui préférait gaver les autres de paroles plutôt que de se faire gaver elle-même. Et de cette oie, il ne pourrait pas lui couper le cou, il avait trop besoin de ses sous. Les lèvres plissées légèrement de dédain concurrençaient un regard faussement enjoleur
:

Gente Dame, venez séant poser vos plumes .... enfin, vos atours .... sur cette chaise et venez confier au talentueux Watelse vos préférences en matière d'ornement. Car Watelse est le divin Créateur de la Beauté dorée et, vous avez l'immense privilège d'avoir Maitre Watelse devant vous.

Le Maitre s'aimait et tenait à ce que tout le monde le sache et que tous l'aiment en retour.
Liloute
Étonnement, ce qui brillait le plus dans la boutique, du moins ce qui rayonnait le plus, était peut-être son insolente jeunesse tant cet homme mi courbé contrastait avec elle… Elle, droite comme un I, fière et hautaine…

Maître Watelse la recevait en personne! Non seulement elle allait pouvoir jauger l’homme et ses talents, mais en prime elle se gargarisait de la situation se délectant à l’avance de tout ce qu’elle pourrait se vanter une fois rentrée chez elle… C’est d’ailleurs ce dernier point qui rendit son sourire si radieux…

En bonne mijaurée, elle inclina doucement sa tête...


Maistre Watelse, enchantée… Je me présente… Madame de Rozières.

Prenant place sur le siège elle continuait…

J’ai besoin d’un cadeau tout particulier… Splendide, mais pas trop!

Oui, elle savait exactement quand rester à sa place!

Pour une prime naissance… Et d’un garçon! Au sein du couple de nos suzerains… Des Barons...

Et ses paroles s’accompagnait de gestes de main …

Voyez vous j’avais pensé à un hochet en argent ou encore un service de table…En argent toujours! Composé d’une petite timbale, d’une petite écuelle et une petite cuillère… Évidemment si le nom de l’enfant et ou ses armoiries pouvaient y être gravé ce serait le summum de la perfection…

Enfin je parle je parle mais après tout c’est vous l’expert…


Plongeant ses yeux interrogatifs dans le regard sombre de l’homme :

Que me conseillez vous?
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Watelse
Un fier mâle de plus dans nos contrées, un vaillant de plus pour protéger la royauté! S'enthousiasma le vieil artiste.

Il tourna un moment sur lui-même à la recherche de son géni.

Ma Personne à elle-aussi songé à un gobelet, mais cette idée n'est pas à la hauteur de l'originalité Watelesque. Attendez...

Il partit chercher une large boite, contenant toutes sortes d'objets. Parmi eux, il lui sortit une toupie. Pas n'importe quelle toupie: à son sommet une pierre de lune et sur tout l'arrondi une inscription en latin gravée qu'il lui traduisit : "Joue avec la vie, amuse-toi du temps". Cette toupie fut mon dernier travail en tant qu'apprenti. La pierre fut posée par feu mon maître. En argent, cette pièce ne serait que plus belle. Des blasons peuvent être gravés...

Il la fit tourner sur la table devant eux. La toupie forma des cercles réguliers longuement avant de freiner sa course devant la cliente.

Ma Personne peut également ajouter un plateau d'argent sur lequel la toupie pourrait tourner... Bien entendu, je vous laisserais le loisir de l'inscription et le choix de la pierre. Cette idée vous plaît-elle, chère Dame de Rozières?
Liloute
L’objet,parfaitement équilibré, tournoyait devant la jeune femme, lui renvoyant dans les yeux tout l’éclat de la chose et le talent de l’homme. Elle en resta bouche bée… Certes l’enfant ne pourrait pas s’en servir tout de suite mais l’idée la séduisait… Si seulement elle était seule à décider.

C’est le petit raclement de gorge de Maturin, resté debout à ses côtés, qui tira Liloute de sa rêverie. Décrochant enfin ses yeux émerveillés de la toupie échouée juste devant elle, elle répondit enfin…


Maistre… Pourrions nous envisager une toupie peut-être plus petite sur son plateau et un hochet en plus?

Comprenant que ses mots prononcés à un commerçant pouvaient paraître ridicule, elle précisa, presque en chuchotant…

Comprenez moi… Je me dois de féliciter mes suzerains pour cette naissance… Mais deux cadeaux de leurs vassaux ne serait-ce pas trop? Il est hors de question pour moi de vexée ou de choquée la Baronne….

Liloute vivait un enfer avec la Della… Il était donc exclu de la provoquer de quelles manières que ce soit…
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Richard_watelse
[Un an après le départ de Firmin]

Les pavés de Paris n'avaient en rien changé de puis un an qu'il était parti. Le froid s'engouffrait toujours aussi facilement sous la cape et les chausses rencontraient ça et là quelques flaques de pluie qui avaient fait la renommée de la capitale.

Le jeune Firmin avait pris une année de plus. Ses 17 ans le ferait bientôt quitter le service d'apprenti auprès du Maitre Watelse. A moins que celui-ci ne l'invite à rester auprès de lui.

Le blond entra sans frapper dans l'échoppe. Pas un chat, mais cela ne l'étonnait pas tant : le froid repoussait souvent les potentiels acheteurs.

Où était son Maitre? Il posa son sac à terre et héla :


Maitre...? Votre dévoué est de retour!

En attendant une réponse qui tardait à venir, il jeta un coup d'oeil plus approfondi sur la pièce : les volets étaient ouverts mais l'intérieur restait sombre. L'air semblait ne pas avoir été rafraichi depuis un moment. Une couche épaisse de poussière s’était accumulée sur les étagères.
Firmin pouvait synthétiser le tout en un mot : abandon.

Où était donc son Maitre? Bien sûr, il savait que sa femme était bien ronde, mais Maitre Watelse ne laissait pas facilement son magasin sans surveillance. Où étaient les petites-mains? Loubadour, l’artisan en chef ? L’inquiétude lui empoigna le ventre. S’il était arrivé quelque accident à son Maitre, aurait-il pu le savoir ? Il héla de nouveau, cette fois avec une pointe d’anxiété.


Hola, y a-t-il quelqu’un en ces lieux ?
Ava_lafiole
Everyl déboula dans les escaliers. Oui, elle n'avait pas rêvé? La voix de son frère? Toute occupée à rattraper une couture trop lâche sur son jupon dans sa chambre, elle avait été surprise à penser à son frère. Jusqu'à ce qu'elle réalise que sa voix provenait bien d'en bas, de l'échoppe.

Padam padam padam padam... faisaient les pas précipités de la jeune sur les marches jusqu'à débouler devant un ...

Firmin. Oui, c'était bien son frère. Mais qu'il avait grandi! Elle était petite de taille à la base, mais là, il faisait deux fois sa taille. Et il faisait plus homme. Elle-même devait faire plus demoiselle, elle le savait. Il y avait près de deux ans qu'ils ne s'étaient vus.

Première surprise passée, elle sauta dans les bras de Firmin. Ensuite, elle répondit aux inquiétudes de son frère:


Oh... Ne t'inquiète pas pour Maitre Watelse, il séjourne un peu près de sa femme qui va bientôt accoucher et, n'ayant personne de confiance pour s'occuper de l'enseigne, il a préféré fermer un moment. Il reviendra dès qu'il le pourra.

Elle ne disait pas par contre que le Maitre lui avait demander d'être une "bonne femelle d'intérieur" et de faire le ménage. Mais, ça, elle ne le ferait que le jour précédant son retour. Fallait pas trop demander à Everyl, non plus! Puis, inquiète de ne plus être la Maitresse de la maison, seule à pouvoir faire ce qu'elle voulait elle s'enquit :

Restes-tu longtemps?
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Qui veut de mes petites fioles, qui? Elles vous nettoient la poche à caca en vidant tout par le trou du bas! Personne?
Richard_watelse
Sa sauterelle de soeur bondit de marche en marche jusqu'à ce lancer dans ses bras avec toute l'affection familiale. Il avait bien noté un léger étonnement dans le regard. Bien sûr, il n'avait pas échappé à Firmin que sa physionomie avait prit de la hauteur et de la carrure. Mais pour sa soeur, il resterait toujours un petit diable prêt à lui tirer la natte et la pousser dans l'eau du lavoir de Bayonne.

Le nez dans ses cheveux de geais, il inspira un long moment un parfum qui ressemblait à s'y méprendre à celui de leur mère. Everyl aussi avait grandi : l'enquiquineuse modèle réduit devenait une casse-pied grande taille. Avec toujours cette malice et cet impertinence dans le regard qui lui attirait tant d'ennui. Il s'étonnait même que leur Tante Solore l'ai laissée seule dans la capitale.


Je m'installe un moment, sauf si Maitre Watelse a besoin de moi à Marmande.... Es-tu ici seule ou notre tante t'a accompagnée?

A son regard embarrassé, elle était bien seule. Et par un pincement léger de lèvre il comprit que leur tante n'était pas au courant de cette solitude. Il imaginait bien le stratagème d'Everyl : alarmé par une lettre de sa femme ou d'un médicastre, il avait précipitamment laissé l'enseigne à Everyl, lui faisant promettre d'en avertir leur tante. La lettre avait du se perdre... comme par enchantement.

... Seule, comme je le vois. Et bien, tu auras en moi une bonne compagnie. J'ai tant de choses à te raconter. Les pays du Sud sont si... Si....

Firmin n'avait jamais été un homme de lettre. Ce défaut se faisait ressentir alors qu'il cherchait à décrire son voyage. La nuance des épithètes et des qualificatifs, voilà une chose qui échappait totalement à notre jeune apprenti.

Si différents!

Le récit fut donc creux et court.
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Ava_lafiole
Everyl se mordilla la lèvre pour ne pas répondre à ses questions embarrassantes. Elle se mordilla encore plus fortement la lèvre pour ne pas rire devant l'éloquence de son frère. Il avait pris de l'âge, de l'allure et une voix plus suave. Mais les voyages ne lui avaient pas délié la langue et le vocabulaire pour s'en servir dignement.

Frangin chéri ... ouvre un jour cette drôle de petite chose qui traîne sur les étagères, ce petit rectangle de feuilles assemblées qu'on appelle "livre". Dedans, on utilise des "mots" que tu pourrais ressortir dans les discussions à l'occasion...

Elle le mena par la main vers la cuisine où elle le fit asseoir pendant qu'elle lui servait à boire, du pain et du fromage.

... Si différents disais-tu? Et les femmes, différentes elles aussi? Tu sais que tu te fais vieux et qu'il va falloir qu'on te marie bien vite. J'ai vu Carlota, la fille du boucher de Bayonne l'été dernier.

Elle lui saisit le poing dans un élan dramatique et larmoyant.

Mon bien aimé frère, promets moi de ne pas te poignarder avec cette lame car je vais te briser le coeur : l'amoureuse de tes six ans vient de se marier avec un charpentier de Dax.

La comédienne avait fini sa représentation Shakespearienne. C'et avec la vivacité d'une artiste jouant Molière qu'elle continua à raconter les nouvelles du Sud.

Albane est fiancée. Mais, là tu ne perds rien. Elle est bien plus vilaine que moi et elle a la peau flétrie de sa grand mère.... Marie est entrée au couvent. Cela dit, on peut la comprendre : Son père la proposait contre trois boeufs et deux cochons à un porc de St Bertrand. Quelle honte! Il aurait au moins pu demander quelques brebis en plus. Moi, je ne me ferai jamais vendre pour moins de six boeufs et deux ânes. Il reste Rosette, mais elle ressemble de plus en plus à un jambon de Bayonne.

Everyl grimace et englobe l'énorme taille imaginaire de la forte Rosette. Elle ponctua :

Et puis qui voudrait d'une Bavera? On sait tous qu'ils n'ont même plus de puits dans leur jardin, incapables de l'entretenir. Des sots et des incapables ceux là.

La cuisine embaumait la chaleur de Bayonne et l'accent chantant qu'elle maîtrisait à la capitale, papillonnait allègrement autour de la table.

Une Bavera n'aura jamais le destin d'une Malhaye, tu en conviens, n'est ce pas Firmin?...

La réponse se fit attendre.

..... Firmin?
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