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[RP ouvert à tous] Enseigne Watelse - Orfèvrerie renommée

Watelse
Juteuse. L'affaire était tout bonnement juteuse. Et prestigieuse par dessus le marché!

Pour le règlement, je me répète mais vostre prix sera le nostre. Je vous porterai la somme lorsque les commandes seront prestes. A moins que vostre trésorerie ne préfère une petite avance ?

Sieur Bisac lui tendait une perche que le Maitre aurait du mal à ne pas saisir. Maitre Watelse aurait toutefois l'élégance de ne pas se montrer nécessiteux.

En effet, cette commande nécessite nombre de matériaux que seuls les marchands vénitiens ont à foison.

Le Maitre s'approcha de Bisac et d'une voix basse compléta :

Et Ma Personne ne sait si vous avez déjà eu affaire à des marchands vénitiens, mais ceux-ci exigent souvent un paiement comptant avant même de recevoir le bien acheté. Ce sont bien des gens qui savent devenir riches et s'empêchent de devenir pauvres...

Le ton était rigolard, même si intérieurement, Watelse se serait bien réjoui de naître vénitien. Il fit mine de balayer la question de l'argent telle une broutille sans importance. L'argent était une tracasserie qu'il était élégant de toujours évoquer comme une bagatelle.

Bref, laissons ces tracasseries pécuniaires, et disons qu'une avance de la moitié du prix que je vous inscris sera des plus confortables pour faire commande rapide aux Italiens.

Il s'était armé d'une plume pour dessiner à l'encre un prix exorbitant. Le chiffre était rond et représentait un peu plus de la moitié de la dette de Watelse. Il aurait pu grossir le montant, mais la crainte de voir ce bel argent s'envoler, avait rétréci la ligne d'un zéro. L'orfèvre alla même jusqu'à jouer sa comédie commerciale habituelle : faire croire à son client qu'il fait une bonne affaire :

Mais le Souverain est le souverain, et Ma Personne serait honteuse de vider les caisses de l'état pour une tâche aussi noble qu'embellir ceux qui protègent la santé royale. Je vous fais un prix.

Watelse baisse sensiblement le prix à l'écrit, et ajoute :

Mais pour vous-même, Sieur Bisac, n'avez vous pas une envie que mon talent pourrait assouvir?
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--Adhemar_watelse


Florence... Florence...

Parfum de rêves, parfum de grandeur, parfum de femmes mais aussi parfum de fuite... Il avait fui la ville un petit matin de brume, un de ceux où l'humidité ne parvint qu'à se dissiper qu'après une longue matinée d'un soleil voilé. Emportant avec lui ce qui pouvait contenir son attelage, il avait fui avant que la justice ne le rattrape.

Cette vie là reviendrait un jour, en attendant il faudrait qu'il se fasse oublier.

Il avait avec lui, sous sa chemise, un ceinture à poches qui contenait l'équivalent de tout un coffret à bijoux. Sautoirs en pierres précieuses d'une pureté sans égale, pendants d'oreilles assortis, bracelets et bagues... Tout un assortiment d’orfèvreries, des plus somptueux.

Combien d'années avait-il mis à récolter cela ? Il ne saurait le dire, mais toute sa fortune se trouvait dans cette ceinture, car il avait payé son cousin par alliance grassement et bien plus encore pour lui avoir fabriqué des faux pour remplacer chaque pièce volée. A force d'avoir dédommagé un faussaire trop gourmand, il n'avait pu honorer ses créances et de mois en mois...

De florins il ne lui en restait plus.

Juste une maison et sa boutique qui seraient vendues aux enchères pour régler ses fournisseurs, juste une condamnation pour dette qu'il ne comptait pas laver dans une geôle florentine. Alors il s'était enfui...

Un soupir et quelques mois plus tard, il arpentait les rues de Paris. Se refaire une vie ne lui fut pas malaisé, il était bien fait et élégant, il s'était évertué à apprendre les bonnes manières, les convenances, les pas de danse. Bref ! Il plaisait aux femmes et s'était trouvé une veuve pas trop terne qui l'hébergeait gracieusement contre une place réservée dans son lit.

Ce n'était pas la vie dont il rêvait mais l'avantage c'est qu'il était bien logé ! Cependant la femme commençait à le lasser, comme toutes les femmes d'ailleurs, il voulait retrouver une certaine liberté. La sienne de femme avait eu la délicatesse de mourir et c'était finalement la seule qu'il vénérait à présent. Post mortem bien entendu ussi de tant à autre il murmurait un "Oh Sophi ia qu'Aristote vous ait gardé de voir ceci de votre vivant" qui suscitait de la compassion chez les dames !

A présent ouvrir une nouvelle boutique lui tenait à cœur et pour cela il lui fallait revendre quelques orfèvreries. Après tout il était un tailleur d'habits très coté à Florence, la mode était sa spécialité. Vêtir les femmes pour mieux les dévêtir... aussi !

La veuve qui roucoulait dès qu'elle le voyait, espérant comme toutes veuves se remarier avant qu'elle ne décatisse, lui avait indiqué qu'un orfèvre très réputé de renom tenait échoppe dans la rue principale.

Il chercha, lorgnant chaque boutique, s'arrêtant pour faire quelques emplettes, et alors qu'il avait oublié le pourquoi il était venu, il fut pris de stupeur en découvrant une enseigne. Comment était-ce possible ? Lui ? Ce devait être un homonyme, dans son souvenir il ne pouvait... Il était trop... du moins pas assez... Il

Il poussa la porte et entra dans la boutique. Salua les hommes présents penchés au dessus de ce qui semblait être un comptoir et qui étaient en train de parlementer :

- buongiorno tutti, Bonjour à tous pardon...

et attendit son tour patiemment.

Watelse
Le Maitre s'affairait dans l'arrière-boutique, rouspétant contre le manque de justesse d'un apprenti, injuriant leur lenteur de réalisation... Autour du Maitre Georges Léonard Watelse, tout s'effondrait : son mariage, sa richesse, ses relations avec la société... lui restait uniquement : Son Talent. Comme tout mâle délaissé qui ne peut attendre des autres les louanges et les égards qu'il se sent mérité, l'orfèvre bien-connu encensait sa propre personne avec verve. Cette tendance était accentuée par un profond orgueil :

Il me semble que Ma Personne a encore fait des miracles avec cette parure...! S’enthousiasmait-t'il. Comme Ma Personne a du goût! Tout Paris... Non! Tout le Royaume veut les œuvres de Watelse. Avec Watelse, on est toujours conquis!

Le Paon se pavanait, ce qui n'étonnait plus ses employés qui trimaient pour un maigre salaire, soumis aux tempêtes caractérielles de leur patron qui ne voyait que l'éclat de son propre talent sans reconnaître l'apport des gens de son atelier.

Pendant que travail se faisait en arrière salle, l'échoppe avait été confiée à son second : Firmin Malhaye. C'est ce dernier qui vint bientôt pointer le bout de son nez.


Maitre, un client. Un homme...

Watelse lui avait confié toutes les ventes avec les femelles. Ces derniers jours il ne pouvait les supporter, et ne pouvait se permettre de perdre une seule vente tant ses finances étaient difficiles. Difficultés accentuées par la présence d'un créancier qui demandait remboursement... Cet Enzo Blackney.... Pfff...pesta t'il en silence. Néanmoins, Watelse éprouvait une sorte de fierté passagère à montrer à tout mâle qu'il les valait bien par Son Art. Le Paon aimait faire la roue devant d'autres paons plus fortunés : il se sentait ainsi moins minables.

Ah... Un mâle dépensier. Comme Ma Personne aime ça!

Le vieil orfèvre se précipita dans la salle de vente, l’arthrite lui décrochant une grimace légère à chaque pas. Mais le pas se ralentit de lui-même. Et la grimace se dessina maintenant bien profondément sur son visage. LUI. Il n'aurait jamais pensé le revoir, son petit frère. Watelse était du genre "loin des yeux, loin du cœur". Mais de toute manière, Watelse savait-il se servir de son cœur?

Que fais-tu là, Adhémar....?
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--Adhemar_watelse


Il détailla la boutique, un peu terne à son gout, lui qui venait d'une Florence où les couleurs s'affichaient dans des palettes très gaies. Tout lui sembla terne et vieillot, mais il avait un esprit critique très aiguisé et il était en train de contempler la devanture, montrant ainsi son profil quand il entendit une voix surgit comme du passé.

Que fais-tu là, Adhémar....?

Un demi tour sur les talons de ses bottes rutilantes plus tard, il se retrouva en face de son frère. Oui son frère... son aimable frère, qui le recevait avec tant de chaleur. Il fit une grimace qu'il transforma en un sourire sans éclat, puis répondit :

- Je suis ravi de te revoir... aussi... Georges-Léonard !


Une inspection hâtive du regard vers cet ainé qui a force de mépriser tout ce que ses yeux croisaient gardait au visage un rictus de dédain, lui indiqua qu'il avait bien mal vieilli. Déjà jeune homme il était attifé avec un gout déplorable, il ne put que constater que ça allait de mal en pis. Mais il essaya de ne rien laisser paraitre, son sens du commerce lui avait appris à flatter même les gens les plus laids au monde. Et là c'était presque le cas.

- Ça fait si longtemps, je vois que tu n'as pas changé et si peu vieilli en plus... Tu sembles être dans une forme resplendissante, quand j'ai vu cette enseigne j'ai eu un doute alors... je suis entré. C'est divinement coquet ce chapeau, surement très tendance à Paris.

Au siècle dernier faillit-il ajouter dans un sourire qui illuminait ses yeux de petites lueurs qui auraient aisément pu passer pour une pure émotion due à leurs retrouvailles. Aurait pu oui ! C'était bien le mot...
Watelse

Le vieil orfèvre, touché malgré lui par cette basse flatterie, rajusta son chapeau à larges bord qu’il avait acheté un écu dans sa prime jeunesse. A en croire Adhémar, le chapeau et son porteur ne faisaient pas leur âge…. Après coup, il se dit que porter un chapeau dans son orfèvrerie n’était pas approprié et enleva complètement son couvre-chef, laissant paraître une chevelure abondante aux teintes argentées. Ainsi, ce serait par un coup de la malchance qu'Adhémar avait eu vent de l'orfèvrerie à son nom. Il en doutait. Néanmoins, il y avait chez Watelse comme une impatience, une curiosité qui ne le fit pas broncher. Il préférait attendre que son frère dévoile son jeu avant de ruer dans les cartes.

Le destin sans doute.....

Watelse avait mis plus de vingt ans à oublier sa famille et à s'en construire une nouvelle. Le fringuant frère remettait toute sa frêle stabilité en péril.

Par un regard. Par une contenance si propre aux Watelse. Adhémar tenait indéniablement de leur père, là où Léonard avait pris les traits de géni sa Mater et également son faciès olympien. Il lui montra un petit fauteuil dans le coin de la pièce où habituellement de riches clientes posaient leur précieux derrière avant d’ouvrir leur bourse.
Adhémar avait leur côté un peu précieux des hommes élégants qui aiment plaire quoi que cela leur en coûte. Un mielleux sûrement. Watelse était d’une nature plus abrupte hormis avec ses clientes et déjà il prenait en grippe le trait de caractère de son frère.
Son visage se mua en une moue légèrement dégoutée, relevant ses sourcils en un cercle hautain.


Mais chose étrange, ses narines se plissèrent. Bien entendu, ceux qui connaissent ce vieux misogyne, savait que seule l'odeur des viles femelles provoquait cette sorte de tic. Pourtant autour de lui, aucune pintade ne roucoulait, aucune oie stupide n'ouvrait son bec. Le nez restait pourtant indéniablement froncé, reniflant une odeur qu'il ne reconnut pas immédiatement.

Te parfumes-tu à la cendre, Adhémar ? Nouvelle mode qui veut que l’on hume la chair comme on renifle un incendie ?

Watelse ne pensait pas si bien dire : au dehors, les halles s’embrasaient, l’incendie se propageant de chez LaDurée aux différentes échoppes. Dont l’Orfèvrerie Watelse. Ceci, Georges ne le savait pas encore, aussi ponctua t’il sa remarque d’un petit rire sarcastique.

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--Adhemar_watelse


George l'examinait en détail et il se revit enfant à toujours craindre le regard de ce frère. Tout comme à leur mère il avait essayé de leur plaire mais rien n'y avait fait. Alors il était devenu celui qui fit les pires bêtises pour recevoir un peu d'attention. Ce regard qu'il dardait sur lui, un rien méprisant l'agaçait au plus au point. Il avait appris le calme olympien, à force de travail, à force de brider cette colère qui sourdait toujours en lui. Son visage en restait décontracté à présent, avenant presque souriant, presque un rien moqueur. Il avait travaillé cette mimique durement et puis le temps y faisant, ce calme apparent c'était installé en lui, a présent il n'avait plus besoin de se forcer.

Apparent parce qu'en dedans il bouillait de rage, il était à nouveau cet enfant mettant des aiguilles bien acérées sur la chaise de ce frère ainé à qui il avait tant cherché à plaire. Et réalité il le haïssait, là aujourd'hui, à cet instant précis il le haïssant plus que tout au monde. Un mélange semblable à celui qu'il avait ressenti pour sa mère, un mélange d'amour et de haine mêlées, mais la haine s'immisçait plus que l'amour aujourd'hui.

Il ne s'installa pas dans le fauteuil désigné du menton, il resta debout face à celui qu'il avait chassé de sa mémoire.

Et puis sa remarque attira un éclat dans son regard, car il venait de comprendre, avant même que ce grand nigaud de Georges ne réalisa, que l'arrière boutique allait flamber.

- Non Georges, je n'ai pas ce manque de gout, mais je crois que ce que tu sens n'est autre qu'un départ de feu. As-tu un fourneau ou une cheminée dans ton arrière boutique ? Car vois-tu si c'est le cas, ton échoppe va se transformer en brasier sous peu.

Mais à peine eut-il fini sa réplique dit d'un air moqueur qu'un cri hystérique de femme se fit entendre, suivi d'une multitude d'autre et on entendit nettement dans la rue.

AU FEU !!! AU FEU !!!

Tandis qu'un affolement général s'installa.

Adhémar détourna la tête et regarda la rue puis quand il se tourna vers son frère il n'y eut plus aucune animosité ni tension dans ses yeux mais une grande inquiétude.
Andrea_
Le spectacle est ragoutant, le brasier s'étend désormais aux autres échoppes et la panique gagne maintenant toute la rue.

Et la Colombe, toujours sur son muret, bouteille de vinasse à la main apprécie toujours autant l'animation. Déos sait qu'elle aimait le feu, mariée longtemps à un jongleur de feu, elle en avait gardé des séquelles profondes allumant dès qu'elle le pouvait un feu.
Dès que l'envie la prenait, ou que l'ennui était trop pensant, armée de sa torche elle choisissait une cible au hasard. Aussi loin que je me souvienne, tout ou presque y est passé. Taverne, granges, habitations, mairie -forcément-, bureau des différentes administrations, et même des églises. Les échoppes, elles, n'avaient pas encore eu ce privilège, et la Chiasse regrettait que quelqu'un l'ai devancé. La vie est injuste parfois !


Si elle s'inquiète de savoir si des gens sont encore à l'intérieur ?
Pas le moins du monde, de toute façon on le saura bien assez tôt... L'odeur de la chair grillée est inimitable.

La bouteille est posée et les mains en porte voix encerclent la voix toujours aussi mélodieuse-hahum- de la Colombe.




La Colère de Déos s'abat sur vous, courrez Manants, courrez, ou mourrez...


Maintenant... de là à savoir ce que la Colombe préférait hein... Entre voir courir quelqu'un et l'entendre agoniser devant la perte de son échoppe ou le sentir crâmer et admirer ses proches les pleurer...
Non vraiment, ça lui ai égal.

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Lona
[pendant ce temps dans l'arrière boutique ...]


Lona approchait des boutiques parisiennes, l'orfèvrerie du Gascon Watelse, dans l'espoir cette fois ci d'y croiser son neveu. Elle connaissait les ruelles étroites de Paris, surtout celle ci puisqu'elle l'avait déjà emprunté pour venir icelieu. Elle espérait trouver le jeune homme affairé à une de ces dernières créations...

Elle entra et distingua deux voix dans la boutique, aussi, par simple politesse, patienta t'elle dans un vestibule qu'elle savait mener à l'étage. Une chaise était installée la... Elle y prit place, écoutant distraitement la conversation des hommes en boutique...

Watelse avait un frère ? Etrange, elle ne l'aurait jamais cru... Et celui ci n'avait pas l'air de mâcher ses mots. Elle tendit l'oreille... curieuse comme toutes les femmes...

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Watelse
Le feu?

Les choses tournaient très vite dans la tête de Georges Léonard Watelse : sa boutique, ses bijoux, ses créations, ... tout allait s'envoler en fumer. Il commença à grappiller par-ci par-là ses précieux colliers, diadèmes et autres fanfreluches dorées avant de s'arrêter net. Et son fils?! Le vieillard s'en voulut immédiatement de ne pas avoir pensé à Juste-Parfait dès le départ. Son unique fils, son unique bien terrestre qui vaille encore qu'il vive. Son regard s'emplit d'une panique jamais encore ressentie et il croisa celui de son frère. Il allait perdre son fils.


Il est des événements qui font les hommes : mettre un père devant le choix de la richesse ou de ses enfants était parmi ceux-là. Le vieux Georges prononça hâtivement d'une voix quasi éteinte ces quelques mots à son frères:

Mon fils est à l'étage...

Il n'y avait plus d'arthrite, il n'y avait plus de vieillesse et de muscles endoloris, il n'y avait plus que ces escaliers qui le séparaient de Juste-Parfait et une fine fumée qui envahissait les pièces les unes après les autres. Watelse sauverait son fils, dusse t'il y laisser sa peau. Il monta quelques marches et s'arrêta le souffle court et la main portée au coeur. Appuyé contre le mur, il mesurait le risque de perdre son unique enfant et se tourna vers son frère. En d'autres heures, l'orfèvre aurait plutôt préféré mourir que de lui demander service. Mais il était question d'une autre mort que la sienne. Il souffla entre deux respirations hasardeuses à Adhémar :

Deuxième... chambre... à gauche...

La fumée progressait et empêcher le vieil homme de reprendre rapidement la montée des escaliers.

Sauve mon fils... Sauve-le... Je t'en supplie...

Watelse rageait contre son impuissance, contre sa vieillesse qui encore à l'instant venait de lui humidifier les braies contre sa volonté, contre les coups du destins qui vous rendent inutile quand vous voudriez faire tant. Le Paon n'était plus rien à présent dans cette demeure grignotée par les flammes qu'un coquelet sur le point d'être mis au four. Un coquelet bouffé par la rage, la crainte et l'humiliation.
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Lona
[toujours dans l'arrière boutique]

Lona toussa... une odeur âpre envahissait la pièce. Que se passait il de l'autre côté ? Elle entendait les voix des hommes, le vieux Watelse semblait s'inquiéter... l'odeur qu'elle sentait n'était elle pas celle du feu ? Elle fuya hors de son lieu d'observation et rejoint la boutique à la recherche des frères.

Tant de souvenirs l'assaillirent, d'incendies où elle avait tant perdu... perdu un être cher.

Elle ouvrit violemment la porte et courut en direction des voix. Les flammes grignotaient de plus en ^plus de terrain, la fumée opaque l'empêchait de voir plus loin que ses pieds, l'obligeant à ralentir son pas.


Maître Watelse ? Firmin ? où êtes vous ?
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--Adhemar_watelse


Mon fils est à l'étage... Deuxième... chambre... à gauche...

Il l'avait suivi dans l'escalier voyant petit à petit le visage de son frère se décomposer, quand l'un et l'autre réalisaient que la boutique prenait feu. Parce que si le ton était moqueur de prime abord, la réalité du drame ne les faisait plus rire.

Il avait vu son frère pris de panique essayer de sauver ses bijoux et comprenant l'infortune qui allait dépouillé un second Watelse s'il n'emportait rien. Mais quand il monta à l'étage murmurant qu'il avait un fils, il lui avait emboité le pas.

Parce que les Watelse avaient bien des défauts, mais ils n'étaient pas des couards. Quand il fallait agir, ils le faisaient sans prendre de chemin de traverse.

Et il était là à côté de ce frère tant détesté pourtant à l'entendre lui dire :

Mon fils est à l'étage... Deuxième... chambre... à gauche...

Il sortit un mouchoir de sa redingote à l'aveugle, toussant, les yeux plein de larmes d'irritation. L'appliquant sur sa bouche, il sentit comme un sursis dans la suffocation. A tâtons il avança, la fumée rendait les lieux sombres.

Un fils ? Il avait un fils, où ? Avec qui ? Quel âge, les pensées se bousculaient dans son esprit tandis qu'il avança une main posée sur le mur bien à plat pour essayer de trouver la seconde porte à gauche.

Un fracas de vitre brisée se fit entendre, était-ce là où dans la maison voisine ? Il ne le sut, il progressait vite. La seconde porte... Telle était son obsession. Un chambranle, sa main butait contre un chambranle le second, il tâtonna pour chercher la poignée, il toussait tant que ses gestes étaient saccadés. La fumée semblait traversée le mouchoir, lui emplir les poumons, l'air viciée qu'il inspirait rendait le paralysait à moitié. Il sembla que tout devenait flou, tout tanguait.

La porte s'ouvrit enfin, le jour ne filtrant plus vraiment dans la pièce. Des lueurs fantomatiques y avaient pris place. Entre les hurlements de la rue, les bruits de poutres qui tombaient avec fracas, de verres qui explosaient sous la chaleur, il dut contrôler les battements sourds de son coeur pour essayer de se concentrer. Là après un moment court cependant mais qui lui parut une éternité, il entendit une plainte, une petite plainte, presque comme un râle.

La nuit, la nuit qui semblait l'enveloper l'engloutir, il ne fallait pas, il fallait aller vers ce souffle de vie et le reste, il l'oubliera à tout jamais. Il avait saisi l'enfant, il avait posé la main sur la bouche et sentit encore un faible souffle. Il était ressorti en titubant, il avait perdu le sens de l'orientation en ressortant, s'était dirigé vers le fond du couloir, puis réalisant son erreur tétaniser par la peur de ne jamais pouvoir ressortir, il avait hurler malgré le peu de force qu'il lui restait :

- Je suis làààà, il est vi...vant, Geor...ges où es...tu ?
Juste_watelse
Juste commençait à s'étouffer, perdu au milieu de cette pièce en feu, ne pouvant rien faire de ses petites mains. Ne sachant encore que la mort existait, le gamin n’eut d'autre reflex que de pleurer sans toutefois faire de bruit. Quelques larmes roulants et s’évaporant avec la chaleur sur ses joues devenus rouge écarlate.

Mais d'un coup, comme par magie, il sentit qu'on le saisissait, qu'un être encore inconnu le prenait contre lui. Apaisé pendant quelques instants, le ballottement et la fumée le ramenèrent vite à la raison... Sa purée remontait... Il ne pu alors que tourner la tête vers l'homme à sa hauteur et le fixer de ses gros yeux avant de tout renvoyer sur celui-ci...

Libéré de ce poids il s'endormit alors sur l'épaule de l'homme comme si rien ne s'était passé et que la pièce dans laquelle il se trouvait était en parfait état.

Sont sacrement bizarres ces gamins ! !
Isandre.watelse
Un mois.... plus d'un mois même qu'elle était sans nouvelle du maistre orfèvre.

Finalement, profitant de la retraite monastique estivale de Dame Della, sa maitresse, elle avait décidé d'affronter ses démons. Le voyage jusqu'à Paris s'était déroulé sans encombres. Quelques tracasseries administratives pour des histoires de frontières, mais elle était arrivée la veille au soir dans la petite auberge du quartier du Louvre où elle savait le bon accueil.

Après une nuit blanche à rassembler son courage pour faire face aux regards lourds que le Paon ferait certainement peser sur ses épaules, elle avait fini par renoncer à la collation matinale. Autant en finir rapidement.

Aussi, alors que l'aube rougeoyait à peine l'horizon, elle s'était mise en marche dans les rues de Paris qui s'éveillaient lentement, enfin, si cette ville dormait jamais.

D'ailleurs, que ce passait il dans ce quartier ? Plongée dans ses pensées, elle n'avait tout d'abord pas pris garde à l'agitation qui l'entourait, mettant distraitement ça sur le compte des boutiquiers affairés mais un homme, chargé d'un seau l'avait brutalement bousculée, inondant ses chausses sans même s'excuser.

Cette lueur, ça ne pouvait pas déjà être le soleil. Ces cris, ça n'était point ceux des chalands attirant le client.

Inquiète, elle se mit à courir et arriva devant la boutique de son père. Une vision d'horreur s'imposa soudain. Le toit flambait. En fait, tout le pâté de maison semblait flamber !

Saisie d'effroi, elle resta quelques minutes figée à quelques mètres de la boutique. Y avait-il encore des gens à l'intérieur ? Nulle part elle ne voyait de visages connus. Nulle part elle n'apercevait le ridicule chapeau paternel.

La panique finit par la tirer de sa torpeur. Les Watelse avaient certes des rapports familiaux assez complexes, mais elle ne laisserait pas à quelques flammes la joie d'étouffer Georges Léonard. C'était un plaisir éventuel qu'elle se réservait jalousement.
Relevant ses jupons d'une main et protégeant illusoirement son visage de l'autre, elle se précipita vers la porte qui s'ouvrit sans résistance.

Dedans tout était sombre, enfumé. Une quinte de toux la secoua. Il lui semblait entendre des voix.
A l'aveugle, elle se dirigea vers le fond de la boutique tout en appelant, d'une voix éraillée.


- Y'a quelqu'un ? Ohé ! Maistre Watelse ...

A nouveau, la toux l'obligea à s'arrêter, avant de reprendre sa progression. Par les enfers, pourquoi risquait elle sa vie si la boutique était vide !

- OH ! Quelqu'un ... Père ?!

Suffoquant à moitié, elle arriva finalement dans l'arrière boutique ou des formes indistinctes s'agitaient.
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--Adhemar_watelse


Il heurta quelque chose, un mur, une porte, il ne savait plus trop. Un ronflement assourdissant se faisait entendre, il perçut le bruit au travers de son esprit. Quelque chose de chaud lui dégoulinait dans le col, mais il ne percevait pas ce que c'était, le petit serré dans ses bras. Il leva les yeux, le regard attiré par une lueur vive et il comprit.

Le plafond ! Le plafond était en feu. Les poutres se faisaient lécher par les flammes. Surement que le toit flambait déjà. Des voix, il crut entendre des voix, étouffées, indistinctes.
N'aurait-il pas du atteindre l'escalier ?

La peur se logeait en lui, lui vrillant les tripes, le feu gagnait, ils allaient y rester. Dans un sursaut d'énergie il eut le réflexe de faire demi tour. Trouver l'issue pour se rendre au rez de chaussée, trouver son frère, sauver le petit.

A grandes enjambées il revint sur ses pas, il avait l'impression qu'autour de lui l'enfer voulait les engloutir. Il heurta quelque chose, qui lui entailla la joue. Il protégea l'enfant, le blottissant un peu plus contre lui. Mais la fumée avait raison de sa volonté, son corps devenait de plus en plus lourd. Sans s'en rendre compte il était revenu à son point de départ, à sa droite à présent se trouvait la chambre où il avait sorti l'enfant. Devant lui s'il allait tout droit se trouvait l'escalier.

S'il allait tout droit, s'il avait la force d'y aller. Mais il était perdu, il suffoquait. Dans un dernier éclat de lucidité, il se tourna à demi présentant son dos pour ne pas blesser l'enfant dans sa chute. Car il s'écroula privé d'air, aller plus loin il ne le pouvait plus. La nuit s'installa en lui.
Watelse
La poitrine de l'orfèvre se contractait sur une puissante douleur, qui semblait reculer peu à peu. Par contre, de l'étage s'en venait une épaisse fumée et des craquements de bois funèbres. Adhémar aurait du déjà redescendre. Le Watelse ne pensait même pas au malaise qu'il éprouvait, il ressentait juste de la peur et de l'impuissance. Le Paon ne faisait plus la roue, il

Une voix d'abord, celle de son frère.

Puis une autre, qu'il reconnut comme étant celle de la Dame à la Charrette, la blonde Lona aussi étrange que fut sa présence en ce lieu.
Les deux l'appelaient. Mais alors que Lona se rapprochait, il la sentait comme il sentait toutes les poules femelles de loin, il n'entendait plus rien venant de l'étage.

Il prit une respiration aussi profonde que lui permettait la fumée et hurla :


PAR ICIIIIII! IIIICIIII!

Il tendait la main pour attraper la rampe et se remettre à monter, marche par marche vers son fils et son frère. Chaque pas lui paraissait une montagne, chaque braise qui descendait sur Sa Personne, comme des flèches lancées par le Sans-Nom depuis son sinistre enfer.

Soudain, sous sa main, au lieu d'agripper le bois de rampe, il sentit la douceur et la sollicitude d'une main. La fumée lui bruler les yeux et ce fut avec peine qu'il distingua une silhouette de femelle.


Dame Lona?... parvint-il à dire. Il faut monter.

Il n'avait pas gravi quatre marches, se servant de son affreux chapeau devant la bouche pour éviter d'inspirer trop de cet épais résidu flottant, qu'un fantôme se dressa derrière eux. Il avait entendu quelqu'un l'appeler et s'était retourner vers une apparition : feue son épouse Blanche, ou du moins sa silhouette s'insinuant parmi les vapeurs rougeâtre de l'incendie comme un démon venu de l'enfer pour l'emmener avec lui dans le néant. Blanche, la splendeur de Bayonne revenue parmi les vivant pour réduire Georges Watelse en cendres et accomplir sa vengeance. Il allait la supplier de le pardonner quand il fut remis en un instant dans la réalité :


Père?

Le charme fantomatique s'était évanoui aussi rapidement qu'il était apparu. Sa fille Isandre venait à son secours, au côté de la blonde Lona. Isandre, reflet exact de sa mère... Le Poan secouru par des poulettes. Sa fierté en prit un coup.

Ma fille...? murmura t'il faiblement. Mais son esprit prenait vite une autre tournure.... Fils....Mon fils... Et l'homme dont la terreur galvanisait maintenant les muscles et atténuait les maux de sa poitrine, monta l'escalier jusqu'à son sommet écartant ça et là des poutres brulantes qui se détachaient du toit.

L'une d'elle évita de peu sa tête et atterrit à deux pas d'une silhouette allongée sur le sol. A son côté, ...


Juste!

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