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[RP ouvert à tous] Enseigne Watelse - Orfèvrerie renommée

Isandre.watelse
Une caresse sur son visage et un plongeon dans des yeux d'une couleur si étrange.
En temps normal, jamais elle n'aurait accepté de tels gestes, mais curieusement elle n'avait nulle crainte.
Le danger passé, ses forces l'abandonnaient et elle se sentait comme engourdie dans un nuage. La jeune femme blonde était partie, les laissant dans une sorte de bulle feutrée.
Qui était cet homme qui s'appuyait si familièrement sur elle ? A moins que ça ne soit l'inverse ?
Où l'entrainait il d'un pas claudicant ?
Elle n'en avait cure en fait, toute étonnée d'être encore en vie, redécouvrant les odeurs et les bruits.
Combien de temps étaient ils restés dans cette fournaise ? Sans doute pas plus de quelques minutes ? Cela lui semblait une éternité pourtant.
Abasourdie, elle se laissait entrainer, reprenant progressivement conscience d'une main possessive posée sur sa taille.
Son bras était douloureux, mais il fonctionnait. Ses jupes étaient en loque et sa coiffe partie quelque part dans la masure qui finissait de s'effondrer dans un bruit de fin du monde.
Le chaos semblait avoir pris les commandes du quartier. D'inutiles chaines de volontaires portaient des seaux, mais c'était trop tard pour la boutique du Maistre Orfèvre. Où était il d'ailleurs ?
Inquiète, elle scrutait la foule et finit par dire :


- Il faut que je retrouve mon père. Il ne doit pas être allé bien loin...


Mais nul part elle n'apercevait le chapeau de l'auguste Paon. Dans quel coin sombre était il allé lécher ses blessures ? Pour le moment, seul l'inconnu lui semblait offrir une protection contre la folie ambiante. Aussi assura-t-elle sa prise sur le drap rêche de sa veste, espérant qu'il ne la conduirait pas vers un autre piège.

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--Adhemar_watelse


Il faut que je retrouve mon père. Il ne doit pas être allé bien loin...

Ils progressaient lentement, avançant à contresens, évitant la populace qui courrait. Parfois il mettait le bras en protection à hauteur du visage de la jeune femme. Parfois, il la blottissait contre lui l’entourant par les épaules pour lui éviter un choc. Les gens courraient, essayant de limiter les dégâts pour sauver quelques boutiques, celle de son frère était perdue. Il s’en remettrait, on se remettait toujours d’une plaie d’argent et puis « ça le fera tomber de son piédestal pensa-t-elle ». Sa sauveuse scrutait tous les visages, semblait inquiète. Il ne pouvait l’aider, il n’avait pas le souffle pour parler et avancer et il comptait bien se faire soigner. La rue semblait interminable, ou bien était lui qui n’allait pas vite ?

Qui était-elle ? Une cliente surement, elle était trop jolie et avait des vêtements de trop bonne qualité pour être une simple paysanne. Son esprit tournait au ralentit mais il tournait. Ils traversèrent une masse compacte de badauds et débouchèrent enfin vers un endroit où des blessés gisaient. Quelques personnes s’affairaient autour. Un lieu de soin surement. A peine approchés qu’un homme le prit en charge.

- Venez par ici Messire, on va regarder votre jambe. Votre nom, vous aviez une boutique ici ?

Il indiqua des caisses de bois retournées un peu plus loin pour qu’il s’y installe. Il hocha de la tête, s’asseoir serait une bénédiction. Puis d’une voix enrouée il dit :

- Non c’est mon frère qui avait une boutique, je suis Adhémar... Adhémar Watelse
Isandre.watelse
Comment aurait elle pu traverser la cohue dans cette épaule secourable et ce bras protecteur ? La folie et la panique semblait avoir pris la direction de ce quartier d'habitude si industrieux.
Perdue, elle s'agrippait au drap de Flandres et s'appuyait sur ce bras robuste, sans guère de soucis du qu'en dira-t-on. Qui se souciait de la bonne conduite quand sa vie était en danger. Faisant fi des convenances, elle s'accrochait à cet inconnu qui finit par la conduire dans un havre sûr.

Déjà on les prenait en charge, alors qu'autour d'eux des blessés et des brulés gémissaient et des enfants pleuraient.
Comment le quartier se relèverait il d'une telle catastrophe ? Sans doute par le travail de ses habitants, comme à l'accoutumée.
Un bon samaritain s'approcha pour les conduire vers une caisse. Effectivement, son compagnon d'infortune avait besoin de soins. Son pas devenait de plus en plus lourd.
Elle s'apprêtait à le laisser auxmains des médicastes quand soudain son coeur loupa un battement, la ramenant brutalement sur terre.

Adhémar.... Watelse. Le frère de son père, donc, selon toute logique ...
D'un geste, elle écarta le jeune homme plein de bonne volonté qui semblait vouloir prendrela charge du blessé.


- Laissez donc.... Je vais m'en occuper. Je crois que vous avez déjà bien de l'ouvrage ici.

Alors que le jeune homme s'éloignait, elle aida son compagnon à s'assoir lourdement sur une caisse retournée.
Avisant un seau d'eau, elle déchira un coin de son voile, déjà sérieusement écorné et l'humectant, elle entreprit de nettoyer le visage du blessé, couvert de sang.

Tout en essuyant la suie, en écartant les mèches collées et en nettoyant délicatement le sang séché, elle scrutait ce visage, cherchant des indices qui confirmeraient sa parentelle.

Indéniablement, ressemblance il y avait. La forme des yeux, même si la couleur était différente, les pommettes un peu saillantes... Elle retrouvait dans les traits qui se dévoilaient un air de famille.... Finalement, elle prit la parole.


- Ainsi, vous ètes un Watelse vous aussi... Décidement, cette famille réserve bien des surprises. Le maistre orfèvre m'avait caché votre existence.


Finalement, la plaie sur la joue n'était pas inquiétante. Elle laisserait une marque mais elle ne présentait pas de danger.

- Vous voilà avec une jolie marque Messire. Je suis sûre qu'elle ajoutera à votre charme. Si vous permettez, voyons votre jambe à présent...

Elle sourit, imaginant soudain le comique de la situation. Pour soigner cette jambe, il n'y avait pas 36 solutions. Soit l'homme devait baisser culotte devant une inconnue, soit il faudrait retirer la botte et couper le bas des braies. Dns les 2 cas, cela les mettait dans une situation d'intimité assez incongrue au milieu de tous ces gens. Il était peut être temps de le mettre un peu plus à l'aise.
- Au fait, je ne me suis pas présentée. Je me nomme Isandre Watelse. Ravie de vous avoir sorit des flammes Messire ... mon Oncle.
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--Adhemar_watelse


Des mains fraiches allaient et venaient sur sa joue tuméfiée. Il grimaçait par moment, voulant presque arrêter sa sauveuse, pour qu'elle se fasse soigner. D'ailleurs pourquoi avait-elle congédier le jeune médicastre ? Il l'ignorait. Surement parce qu'elle était ainsi, qu'elle aimait offrir. Il aurait voulu voir son visage que cachait la suie. Elle était jolie, surement très même, mais il n'était pas l'heure de faire le jolie coeur. Elle s'activait telle une abeille butineuse quand elle le regarda. Tout à ses pensées confuses, il entendit à temps ce qu'elle lui dit :

- Vous voilà avec une jolie marque Messire. Je suis sûre qu'elle ajoutera à votre charme. Si vous permettez, voyons votre jambe à présent...

Il suivit son regard, comprenant l'inconfort de la situation. Il sentait de plus, le tissu de sa culotte coller à son mollet. Inutile de se leurrer, il allait devoir trouver une solution.

Maladroitement il sortit un petit poignard tout fin, d'une poche intérieure de son mantelet et faillit lui tendre, quand il se ravisa. Une femme armée était dangereuse, mais ce qu'il entendit ensuite le désarma bien plus que si elle s'était emparée de son arme.

- Au fait, je ne me suis pas présentée. Je me nomme Isandre Watelse. Ravie de vous avoir sortit des flammes Messire ... mon Oncle.

Le ciel semblait lui tomber dessus, non pas tout à fait dessus, mais sur la tête oui. Il restait bouche béée à la regarder, incapable du moindre mouvement.

La seule chose stupide qu'il réussit à dire fut :

- Alors si vous êtes ma nièce, je suis votre oncle. Mais vous êtes la fille de qui ?

Et oui de qui, pas de Richard s'était un gamin. Enfin un gamin de... Il réfléchi... quarante ans, non c'est impossible, de Georges Léonard cette mocheté. Comment avait-il pû engendrer une beauté pareille.

- Mais qui est votre père ?

Isandre.watelse
Citation:
Mais qui est votre père ?


Cette remarque arrêta sa main qui se dirigeait vers le coutelas et la plongea brutalement dans un gouffre de perplexité.
Qui était son père ?
En dehors de l'aspect purement rhétorique de la question, cela ouvrait des perspectives auxquelles elle n'avait songées.
Y avait il donc plusieurs choix possibles ?
Sa mère n'avait jamais été très prolixe sur son mariage et sur la famille qui allait avec. Après tout, peut être qu'il y avait d'autres choix possibles...
Un peu secouée par cette idée nouvelle d'une grande famille potentielle, ce fut à son tour de bredouiller une réponse idiote...


- Comment ça, qui est mon père ? Mais votre frère bien sûr...

Se rendant compte de la stupidité de sa réponse, elle tenta de rassembler ses idées en saisissant le coutelas et en s'agenouillant devant la jambe blessée.


- Désolée, il va falloir que je coupe vos braies.


Joignant le geste à la parole sans attendre d'autorisation, elle pinça le tissu entre ses doigts meurtris et attaqua la toile épaisse. Ses mains étaient douloureuses, aussi avait elle besoin de toute sa concentration pour éviter d'entamer la chair déjà bien mise à mal par l'incendie.
Finalement, le vêtement finit par craquer dans un bruit de déchirement plaintif.
Dessous la peau avait échappé à la brûlure, mais une entaille de belle taille zébrait le mollet là où la chute de la poutre avait fait pression.


- Hum... l'os semble heureusement intact, mais il va vous falloir un chirurgien pour recoudre tout ça. J'ai peur qu'ici on ne puisse pas faire grand chose. Cela dépasse mes compétences.

Soulevant légèrement sa jupe déchirée, elle découpa une large bande de lin fin dans son jupon et entreprit d'en panser la plaie.

- Ceci devrait limiter les dégâts, mais peut être devrions nous essayer d'aller chez la veuve Lacroix ou à l'hotel Dieux...

Son travail finit, elle se redressa et tendit le coutelas à son propriétaire, le tenant par la lame.

- Au fait, pour répondre à votre question, je suis la fille de Georges Léonard Watelse. C'est un peu pour ça que j'étais dans sa boutique de si bonne heure. Je suis son ainée, de son premier lit.

Parcourant la petite place d'un oeil inquiet, elle ajouta :


- Et je me demande bien d'ailleurs où il a pu disparaitre...Il a filé avec son fils...
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Watelse
Dans toute cette fumée et le tumulte des gens jetant des seaux d'eau, Watelse ne voyait pas ses mains, mais il les sentait. Douloureuses, il les tenait le plus ouvertes qu'il pouvait. Il avait déposé son fils, inerte encore bien que respirant, dans un recoin, le protégeant ainsi des passants. Derrière lui, sa boutique, ou ce qu'il en restait, se dessinait en flammes rougeoyantes. Son passé d'orfèvre venait de prendre fin. Et curieusement, cela ne lui manquait pas. Seule son épouse, son calme légendaire, lui manquait en cet instant.

Les cris, les mouvements hâtifs, la peur autour, plus rien ne lui importait. Il se força à chercher du regard d'autres rescapés de l'orfèvrerie. Il vit sa fille, sa grande fille pour qui il n'éprouvait rien. Il vit son frère, son petit frère, avec qui il ne partageait aucun souvenir fondateur d'une fratrie. Il vit Lona pour qui il n'avait aucune amitié sincère.

Et son fils remuait à sa droite.

Watelse n'avait pas eu une vie des plus drôles, ni un passé des plus palpitants. Il avait aimé deux fois et avait souffert les deux mêmes fois de manière cruelle. Il avait conçu deux enfants, mais aucun ne semblait avoir de tendresse pour Lui. Oui, Georges Léonard Watelse, l'esprit tourné vers les flammes, faisait face à l'incroyable inutilité de sa vie, ce qui, pour un mâle qui se pensait aussi Immense que le Monde, était improbable.

Devant des cendres qui s'échappaient dans un tourbillon à ses pieds, il se fit une promesse : devenir un autre homme. Quelqu'un de mieux. Quelqu'un qui aurait un futur plus estimable. Il se promit donc de devenir un humble errant sur les routes ou muré dans son silence assis sous un pommier. Il se voulait autre, et cela commencerait par un changement de nom. Il s'appellerait Frère Jacques. Ou Frère Thomas. Ou Frère Riendutout. On verra bien.

Et ainsi disparut un temps Georges Léonard Watelse de la circulation. A un passant il indiqua le petit Juste Parfait toujours inconscient et lui montra le reste de sa famille qui pourrait le prendre en charge. Le passant prit l'enfant et le porta vers les dites personnes.

Georges tourna les talons. Une pensée pour celle qui avait été son épouse. Et il s'en alla.

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Watelse
[Des mois et des mois après...]


Dans la rue, plus aucune trace de l'incendie qui avait embrasé les colombages et mis à termes à nombre de vies. Georges Léonard Watelse, Maitre Orfèvre, mit un moment pour reconnaitre les coins de murs où parures et bagues avaient vu le jour : ici, travaillaient autrefois les ouvriers du Maitre jusqu'à ce que la lueur des chandelles ne suffisent plus ; là, le Maitre recevait ses clients, souvent femelles, prêts à dépenser des fortunes dans des parures sensées rehausser leur terne beauté ; derrière la poutre calcinée, Watelse rangeait ses outils façonné pour lui et par lui plus de trente ans auparavant. Tout étaient parti en fumée, sinon ses souvenirs.

Les doigts gâtés par le temps effleuraient la surface d'une vitre, les cendres d'une porte.


Isandre, nous ouvrirons de nouveau boutique pour les temps de Noël.

L'homme au cheveux poivre et sel ne jeta pas un regard derrière son épaule, vers cette trentenaire qu'était sa fille. Il lui avait peu montré d'attention par ailleurs depuis leurs retrouvailles plus tôt dans la journée dans la capitale. Il avait choisi le devant d'une cimetière de quartier pour lieu de rendez-vous. Étreintes aussi glaciales que le vent flirtant avec les coirx de bois et de pierre entre le père et la fille. Les narines du vieil homme avait frémi pourtant à l'odeur de cocotte qu'il exécrait, mais se figèrent en y retrouvant un parfum appartenant au passé : l'odeur de Blanche Watelse, feue première épouse de l'orfèvre.

Tu seras prêtes...

Pas une question, mais une affirmation. Elle serait prête car elle était de sang Watelse avant d'être de sang femellement pourri. Elle serait prête car il ne tolèrerait pas l'échec d'un membre de sa famille. Il lui avait proposé de devenir sa nouvelle apprentie, elle avait accepté, comblant ainsi le vide qu'avait créé le départ de son dernier et exceptionnel apprenti Gascon, Firmin Malhaye. Watelse espérait retrouver dans les gestes de sa fille, la délicatesse de ses propres mouvements. Le goût assuré de ses créations devant être héréditaire, il s'attendait à retrouver splendeur semblable à son propre génie. Il exigerait tout d'elle, de le sur-passer, but pourtant qu'il pensait hors d'atteinte pour une faible nature comme Isandre.

Seule une pièce avait été épargnée par les flammes, ne léchant qu'une partie de la poutre de soutient. La pièce avait la froideur des endroits abandonnés. Avant prévue pour stocker les métaux précieux, elle contenait encore quelques matériaux prêts à se soumettre au talent de l'orfèvre et des balbutiements de son apprentie. Deux tables. De la lumière. Georges Watelse avait jadis commencé avec moins que ça.


Ici vous aurez vos enseignements. Prenez place.
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Passer du chaud au froid et du froid au chaud. Ainsi son père trempait sans doute les alliages de métaux, ainsi entendait il peut être tremper le caractère de sa fille à présent.
C'est en tout cas l'impression qu'elle retira de leurs retrouvailles après plusieurs mois de séparation.
Elle s'était éclipsée de sa Bourgogne pour le rejoindre dans un Paris froid et austère. Après les lettres enflammées qu'il lui avait fait parvenir ces dernières semaines, le sentir si distant avait quelque peu gâché des retrouvailles qu'elle espérait pourtant.
Avec un soupir de résignation, elle l'avait suivi dans les rues étroites, vers l'ancienne maison qui servait de boutique.
Revoir les lieux où elle avait bien failli mourir lui avait mis un coup au coeur, mais les cendres étaient à présent froides et l'animation du quartier semblait avoir reprise.

Elle observa rapidement ce qui risquait d'être son abri pour les semaines à venir. Pas de cheminé, il ferait froid. Le puit sur la place pour chercher l'eau, annonce probable de difficiles corvées. Mais elle s'était engagée. Elle avait accepté le défis imposé par son père, et elle réussirait, dut-elle passer des nuits entières à la bougie dans le froid.

Docilement, elle prit place devant la table couverte de poussière. Elle n'y voyait nul outil. Sans doute avaient ils étaient rapinés dans cette carcasse vide. Où comptait il recevoir sa clientèle ? Faudrait il travailler sous le regard des passantes ? Elle secoua la tête. Elle était là pour apprendre et uniquement pour ça. A lui de trouver des solutions pour le reste.


- Je suis prête ... Père.

Ce mot sonnait curieusement dans sa bouche. Jamais jusqu'à maintenant elle ne l'avait employé. A la fois doux et rugueux sur la langue, il décrivait un terrain inconnu à explorer avec précaution.

- La Noël arrivera bien vite. Le temps presse.
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Watelse
Si le ton était assuré et la langue prenait un rythme légèrement trainant, il en était tout autrement dans son esprit exubérant et dynamique :

Le Grand Watelse,
Le Génial Watelse,
Le George Watelse
.

Le seul et unique dont l'imaginaire prenait forme dans les dorures et les émeraudes, les rubis et l'argent...

Noël, ma fille, nous attendra. Car le temps lui même se suspend dans l'attente d'une oeuvre watelesque.


Fesses en l'air, corps usé arque-bouté en direction du sol, ses mains époussetaient le bois pour y chercher un crochet. Un crochet qui mit quelques instants à céder, les muscles de notre orfèvre n'étant plus de première fraicheur. Mais l'anneau de fer finit par rendre les armes devant les piteux assauts du Maitre, et la planche avec.

Sous cette planche, l'essentiel de sa vie qu'il chercha à saisir de sa main droite, mais s'interrompit dans la douleur. Depuis l'incendie, sa main experte gardait un souvenir cuisant et ne permettait plus tous les geste souples nécessaires à son métier. La main gauche prit le relais et déterra un coffret de bois peu volumineux. Qu'il tendit à sa fille unique:

Isandre, voici le coffret de mon père. Tu y trouveras tous les outils nécessaires à la création, à l'émulsion de l'âme dans l'or et l'éclat des joyaux. Ma Personne a débuté avec cette pince...

Il sortit un instrument minuscule prêt à exécuter toutes les minuties voulues par le Maitre.

... et s'est faite corrigée par ce burin!

Un sourire léger se dessina sur le bord de ses lèvres, Georges se remémorant les correction de son père, aimant le frapper d'un burin ou d'un paire de claque. Il songea aux corrections qu'il pourrait bientôt asséner à sa propre pouliche. Par ailleurs, la jeune femme le regardait de ses yeux déterminés, assise, prête à l'ouvrage. Une paire de claque et cette grande bringue le mettrait peut être à terre. Quelle tristesse, la vieillesse!

Mon père, Gontran Watelse, votre grand-père, aimait la perfection, et j'ai en moi cette même passion. Vous l’acquériez, ou vous partirez. Le don n'est pas donné à tout le monde, et la maitrise de Mon art demande un souffle qui vous manquera peut être. Ou pas. Car vous êtes Watelse après tout!


Il lui déposa sous le nez la boite en bois, épargnée miraculeusement par les flammes.

Nous nous connaissons mal aussi, vais je vous laisser m'éblouir par votre originalité supposée : quel projet de bijou pour votre premier essai? Un terne bracelet pour menotter la femme infidèle? Une broche prête à se planter dans le crâne vide d'une oie? Une croix d'Aristote pendue au cou des bécasses qui minaudent des prières comme un crapaud régurgite le restant de sa mouche....? Alors, jeune fille? Votre choix?

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Isandre.watelse
Elle eut quelques peines à se retenir de sourire à la vue du postérieur osseux dressé vers le ciel. Mais l'heure n'était visiblement pas à la gaudriole et elle étouffa sa nervosité en se mordant durement l'intérieur des joues.

Le coffret de l'artisan, son ancêtre. Dans cette boite reposait la fortune et la destinée de sa famille. Deux générations s'étaient déjà succédées sur ces manches polis par l'usage. Ce coffret était le symbole d'un trésor inestimable : le savoir faire et le génie. Et cet héritage lui revenait finalement, après tant de luttes et de rejets. Elle avait sous les yeux le symbole même de sa victoire. Elle était l'héritière de son père, malgré son sexe et malgré tous leurs différents. Elle avait gagné sa place.

Figée, elle regardait les outils posés sur un fond de velours rouge où ils avaient laissé leur empreintes au fil du temps. Le coffret n'était pas grand mais il contenait la quintessence de sa famille. Maillets, burins, ciseaux délicats, pinces, poinçons, rifloirs, repoussoirs, tous s'alignaient en bon ordre sur le fond du coffret.

Respectueusement, presque timidement, elle effleura le bord de chêne du bout des doigts avant de saisir délicatement un poinçon effilé. Une sorte de fièvre étrange semblait s'emparer d'elle au contact de l'outil, lui donnant un désir intense, désir de créer, désir de poursuivre une lignée.

Elle était femme, certes, mais elle était Watelse avant tout et malgré elle. Elle prouverait son talent à son père, elle l'obligerait à reconnaitre la beauté de ses œuvres. Elle le forcerait à s'incliner devant son savoir faire.

Mais la route serait longue, à n'en pas douter. Résolue, elle raffermit sa prise sur le manche poli. La question de son père demeura quelques instants en suspens entre eux. Elle devinait bien que ce défi était déjà une première épreuve. Du choix de son bijou dépendrait l'opinion de son père. Elle détacha à regret ses yeux des outils et releva la tête pour le dévisager longuement avant de répondre d'une voix ferme.


- Je ne veux point réaliser de breloques pour le moment. Je veux créer quelque chose qui soit digne de vous. Quelque chose qui aidera vos pas et vous soutiendra...

Oui, elle visualisait déjà l'objet dans son esprit. Il lui faudrait sans doute réaliser un moule pour y couler le bronze, polir et ensuite sculpter les détails minutieusement, ensuite y sertir les pierres. Mais son père serait le destinataire de cet objet. Point de verroteries destinées à embellir quelques nobles sur le déclin non... point de futilité dans ce premier essai, qui serait, elle y était résolue, un coup de maistre.

- Je veux faire une canne, solide et unique. Je souhaite une poignée en forme de tête de paon en bronze, délicatement sculptée pour que chaque plume ressorte. L'aigrette repliée vers l'arrière, exprimant le défi de cet oiseau à un concurrent, les yeux en pierre bleue lapis-lazuli, turquoise ou saphir...Un socle solide, qui aidera vos pas et vous fera traverser la vie en sachant que votre art perdure ...

Oh oui, c'était bien là l’œuvre qu'elle voulait réaliser. Elle voulait que la main usée s'appuie sur ce soutien à chaque pas. Elle voulait que cet objet soit un rappel permanent : le rappel qu'il avait besoin d'elle pour que le savoir des Watelse ne tombe pas dans l'oubli, besoin d'une femme pour faire perdurer sa renommée. Quoi de plus cruel et de plus dur pour un coq que de dépendre d'une poule !

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Watelse
Se moquait-elle de son infirmité? De son incapacité à placer un pas devant l'autre sans boiter? Faisait-elle allusion à cette canne brisée par Dame Della pour l'émasculer publiquement? Oui, la blonde Della avait du lui confier l'histoire de sa victoire sur le vieil orfèvre. Aussi, Georges Léonard Watelse grinça des dents. Perfide oiselle, qui cherchait à se montrer supérieure au Maitre. Mais il arriverait à lui en remontrer à la descendance watelesque : seul Georges Watelse pouvait se montrer faux et sournois, et puis c'est tout.

Ma Fille, voici une tâche qui vous honore, de vouloir soutenir votre géniteur dans ses vieux jours, mais ne pensez vous pas alors construire de vos mains l'arme de vos propres douleurs? Mes apprentis connaissent ma main leste et mes coups de canne sur leur mains malhabiles. Craignez que votre œuvre vous esquinte…

Petit rictus moqueur. Oui, elle en prendrait des coups de cannes, Isandre Watelse, pour avoir tourné en dérision sa jambe malade. Que serait la prochaine œuvre, une ode à sa main abîmée par les flammes? Une main mécanique ciselée et ornée d'opales?

Impertinence mise à part, votre projet ne manque pas d'originalité. Les matériaux pourrait être un peu moins onéreux pour un premier essai, car il s'agit là de faire vos premières armes, et non de gâcher de la matière noble dans des tentatives infructueuses.

Le Watelse se frotta les mains et y expira une buée pour insuffler un peu de chaleur dans le bout de ses doigts.

J'ai payé des ouvriers : l'atelier devrait reprendre un peu de forme d'ici la fin du mois. Rien de plus mauvais pour des doigts d'orfèvre que de les soumettre aux rudesses du climat. L'orfèvrerie ouvrira ses portes pour le début de l'année à la clientèle, à nous d'y remettre une âme et un cœur. Pour commencer, tenez vous droite sur votre chaise et veillez toujours à avoir deux points lumineux vous éclairant. L'or ne tolère aucun défaut, et un coup porté sans visée claire ne donnera que des résultats minables. N'hésitez pas, ma fille, à allumer des cierges, même coûteux, donc.

Il tira un tabouret auprès d'elle et s'y assis, faisant craquer une ou deux vertèbres au passage et lui déchirant une grimace. Il énuméra un à un le nom des outils, lui faisant répéter consciencieusement les termes. Récitant leur utilité comme seule une encyclopédie humaine du savoir-faire pouvait le faire. Il lui apprit à s'approprier les outils, à les tenir entre les doigts avec une délicatesse assurée.

Ne tenez pas ce maillet tel un bourin, Isandre, mais un ange aux ailes en feuilles d'or, voilà ce que vous devez être.

Parfois, le vieillard lâchait un soupir décontenancé : peu patient, il ne reconnaissait pas la nécessité de laisser au temps faire son œuvre. Il voulait tout, tout de suite, comme un gamin capricieux dont il avait gardé l'âme : il voulait un successeur maintenant et tout de suite.

Mon ancien apprenti se débrouillait mieux, lâcha t'il moins de trois heures après leurs premiers débuts. Il avait des doigts de fée, lui… Il possédait la rétreinte et l'art du recuit, lui….

Le Maitre oubliait bien vite que l'apprentissage avait duré six ans, et non six heures. Et ces critiques s'avéraient aussi injustifiées que ses coups (bien que légers) de maillet sur les doigts d'Isandre.
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Isandre.watelse
L'enseignement avait commencé et Isandre découvrait jour après jour que son père n'était pas un maitre tendre et patient.
Au fil du temps, ses mains se couvraient de marques, petites brûlures, écorchures, coupures, traces de coups... Certaines étaient dues à sa propre impatience et à sa maladresse, d'autres avaient d'autres causes.

Roide sur son tabouret inconfortable, heures après heures, elle apprenait. Parfois c'était simple, d'autres fois c'était douloureux, rarement c'était insupportable. Les sautes d'humeur du vieil orfèvres étaient fréquentes, mais elle s'efforçait de ne pas le provoquer. Elle se mordait les lèvres au sang pour ne pas répliquer, baisser la tête et recommençait, espérant cacher les larmes qui perlaient parfois.

Selon le conseil de son père, elle brûla nombre de bougies pour veiller bien après la tombée de la nuit et continuer à dessiner, marteler, effiler...
La tête de paon prenait lentement forme sous ses doigts gourds.

C'était l'aube blafarde d'un petit matin froid. Enveloppée dans un châle, elle était déjà dans le réduit qui servait à la préparation des repas spartiates qui composaient leur ordinaire. Elle préparait le plateau de son père. Tisane, pain de la veille et un peu de beurre frais.Un bec insistant frappant aux carreaux l'arracha à sa tâche.

Agacée par le bruit, elle alla ouvrir l'huis pour attraper le pigeon insistant. Libérant l'oiseau gelé de son message, elle lui posa quelques graines et déchiffra le message, de Bourgogne.


Citation:
A vous, Isandre Watelse,
De nous, Alexandre Olund,

Pax !

Prenons ce jour la plume sur conseil de la Duchesse de Chartres.. En effet nous recherchons la trace de l'orfèvre, Watelse. Nous désirerions lui passer commande d'une canne fourrée à pommeau ouvragé de nostre scels ainsi que disposant d'un dispositif lui permettant de s'ouvrir pour y cacher quelque chose tel qu'un dragée par exemple.

Aimerions savoir si vous pouviez transmettre ou nous mettre en contact avec ce dernier.

Vous remercions d'avance,

Alexandre Olund,
Seigneur de Giry et de Bonnencontre.

[Ce courrier est bien entendu communicable.]


Tiens donc, elle réveillerait donc son père avec une bonne nouvelle pour changer.
Plaçant le courrier sur le plateau de tisane qu'elle s'apprêtait à lui monter, elle versa de l'eau bouillante sur les feuilles et alla frapper à la chambre de l'orfèvre.


- Père, vous ètes visible ? J'apporte votre plateau, et un pli de Bourgogne. Il semble que les commandes reviennent déjà. Puis je entrer ?
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Watelse
Citation:
Père, vous ètes visible ? J'apporte votre plateau, et un pli de Bourgogne. Il semble que les commandes reviennent déjà. Puis je entrer ?


Visible? Certes, sa robe de nuit cachait les formes de plus en plus sèches de vieillesse de son anatomie. Et son bonnet de laine dissimulait une chevelure encore fournie mais blanchie par les années. Oui, le vieux Watelse était physiquement visible. Mais que dire de son humeur? Il grinçait des dents à chaque maladresse de son apprentie femelle. Toutes ces journées passées à tempérer ses emportements et ses agacements devant tant de gaucherie. Oui, l'orfèvre en pré-retraite se sentait d'une humeur de chien. Aussi avait-il gouté avec un soulagement non feint à cette pause. Pause trop courte : il l'entendait déjà l'appeler.

Entre, l'enfant... et lis moi cette lettre.

Il la traiterait toujours comme une immature petite chose, même si en son fort intérieur, il savait que ce petit bout de femelle avait plus dans ses braies que la plupart de ses anciens apprentis.
Les commandes en effet, revenez déjà. Ce n'était pas la première lettre qu'il recevait, mais les autres, il les avait écarté de la vue de sa fille : elle n'était pas prête. Ses mains tremblaient encore trop sous la pression, et il lui arrivait de briser un fil d'or au moment de lui donner forme. Un gâchis précieux qui risquait de plomber les comptes déjà peu reluisants de l'enseigne Watelse.


T'en sens-tu capable...? lui répondit-il en lui rendant la missive. Son visage exprimait le scepticisme du Maitre qui ne reconnait pas encore toute la valeur de son élève.
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Isandre.watelse
Elle pénétra avec hésitation dans la chambre. Son père semblait d'une humeur encore plus massacrante que d'habitude. Les draps froissés en désordre évoquaient une nuit difficile et longue, sans doute peu propice au repos. Quels fantômes étaient encore venus le visiter ?

Elle s'approcha de la table, écartant doucement quelques parchemins éparts
pour déposer le plateau. Elle aurait bien ouvert l'huis quelques minutes, histoire de renouveler l'air, mais elle craignait que la froidure de l'hiver n'aggrave encore l'ambiance.

- Le bonjour Père.

Elle glissa volontairement sur le ton désagréable et le mot "enfant". Après tout, si quelqu'un avait le droit de l'appeler comme ça, c'était lui. Il avait mis suffisamment de temps à l'admettre.

- On dirait que vos mains vous font encore souffrir ? Avez vous utiliser le baume que le médicastre vous a concocté ?

Depuis l'incendie et les brûlures, les mains de son père semblaient douloureuses en permanence et malgré les différentes médecines testées, rien ne semblait devoir améliorer les choses.

- Ce Sire Alexandre, je le connais un peu. J'ai eu l'occasion de le croiser en Bourgogne. Il a failli être Duc savez vous ? Mais la mafflue charolaise l'a renversé avec la bénédiction du roy hérétique.

Elle réfléchit quelques instants, tout en tendant la tasse chaude à son père.

- Je pense que sous vos directives, je peux y arriver oui. Le pommeau de votre propre canne est presque achevé. Il faudrait sans doute un dessin plus approprié mais quelque chose de simple, de forme ronde pour bien tenir en main pourrait servir de base. ensuite, les blasons pourraient être apposés sur les côtés et le haut former un couvercle avec des charnières cachées ...

Déjà, l'objet prenait forme dans son esprit. Le plus complexe serait de le reporter sur un vélin. Elle regrettait souvent de ne pouvoir projeter ses idées directement sur le parchemin ... Mais le sévère regard paternel la ramena sur terre.

- Mais bien sûr, c'est à vous de décider si je suis prête ou pas.... C'est une commande importante pour quelqu'un de très en vue.
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Watelse
Il faudrait sans doute un dessin plus approprié mais quelque chose de simple

Oui, faites donc, faites simple!... A faire simple, on évite de se tromper.

La parole était acerbe, le regard méprisant. Ce manque de confiance se révélait des plus préjudiciable à l'apprentissage de la jeune femme. Il en était venu à cette vérité la veille même, alors que l'adresse féminine se dévoilait dans un sillon doré parfaitement maitrisé, il avait capté un frémissement de doute dans la nuque d'Isandre. Une hésitation. Un frisson. Un dérapage de l'oeuvre. Uen déception paternelle.
Oui, voilà ce qui freinait l'âme d'artiste de la chair de sa chair : le manque de confiance en elle. Toute graine watelesque poussait avec fierté, grandissait avec cette force de caractère, avec cette conviction de cette suporiorité frolant le divin.
Dans cette molle veine de femelle, flottait un sang bien moins orgueilleux, moins assuré, moins... moins digne. Le Maitre Georges Léonard Watelse en était navré. Il avait vu en cette seconde d'hésitation toute l'avenir de sa famille s'envoler.

La rousse avait pourtant une créativité et une application qui lui aurait permis tant de choses, tant d'excellence! Un soupir à peine contenu dans le torse de ce vieux rouspéteur, sortit entre sa mâchoire crispée.
Puis, presque aussitôt, le colérique s'emporta, faisant trembler au passage le bol à tisane qu'elle lui avait de si bon cœur préparé :


La simplicité n'est pas Watelse! La facilité n'est pas Watelse! Faites preuve d'audace, petite oie sans grâce! Oeuvrez pour notre nom au lieu de vous avachir sur votre faible sexe!

Toujours cette dureté, cette intransigeance apparantes, que toute sa famille pouvait déplorer : son épouse, sa fille, et même son fils qui subissait depuis peu les accès d'aigreur de son paternel. Watelse était colère. Watelse était tempête. Le Maitre s'élevait de toute sa grandeur et aplatissait la larve en formation.

Sortez et ne revenez qu'avec une preuve de votre talent…

Il fit un signe de la main, que n'importe porte qu'elle personne pouvait traduire en "du balai". Cette même main trembla, de souffrance. Un air léger avait effleuré ses doigts meurtris par le feu , provocant un incendie de douleur à la surface de sa peau. Cette douleur fit redoubler sa honte et sa hargne:

Ce sera votre dernière chance de me plaire, fillote. Séduisez votre client par votre adresse, ou déguerpissez hors de ma vue définitivement et partez pleurer dans les jupons de Dame Della.
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