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[RP] Campements pour les Joutes de Vergy - Von Frayner

Aleanore
Abandonnés les champs qui se remplissent de framboisiers, délaissés les vergers qu’elle arpente pour vérifier que les bourgeons des pommiers se développent comme il faut, quittés sans remord aucun les jardins qu’elle essaie de rendre agréables à la vue. La limousine a laissé Concèze derrière elle, non sans quelques recommandations à l’Araignée et à la Lison quant à la gestion des terres. Et dans le coche frappé non pas des armes seigneuriales de la jeune fille, mais bien du blason familial qui atteste de sa bâtardise, bâtardise qu'elle arbore ostensiblement, la dame aux framboises relit les lettres de sa sœur et de sa mère, essayant de démêler les mots qui courent sous les noisettes perplexes. Sa sœur lui apprenant qu’elle est fiancée à Gaspard. Les yeux s’emplissent de tendresse et le sourire s’étire, bien sur comment aurait-il pu en être autrement, et comment n’ont-ils pas remarqué plus tôt que cela devait-être. Jules.. Sa mort lui a été annoncée par Maleus au travers d’une lettre au ton léger, certifiée par les mots angoissés de Maeve et finalement, la lettre de la Féline balaye les derniers doutes, il est mort. Doit-elle interroger sa sœur comme le suggère la compagne du roux décédé, un soupir lourd s’échappe des lèvres de la jeune fille, un mort de plus, un deuil de plus à porter. Un mort pour une naissance, parce que déjà, les mains fines caressent la missive maternelle. Enceinte, elle n’aura retenu que cela du contenu. Et puérilement, les mots reviennent heurter le cœur de la jeune fille. Maman est enceinte, et tout aussi puérilement, l’Etincelle espère un garçon. Un frère pour apaiser le cœur des deux femmes qui avaient souffert de la mort d’Arthur. Un frère, un fils pas pour oublier Arthur, pour pouvoir offrir ce trop plein d’amour qu’il a laissé derrière lui en rejoignant le Paradis Solaire. La sortant de ses pensées, le petit cocher la prévient que le campement des joutes est en vue, les gants sont enfilés et les rideaux du coche écartés pour observer les tentes et enfin, la sienne est en vue.

[Au Camp des Alterac]


Parce que nous le valons bien, qu’on se le dise. Et parce qu’elle est Alterac à moitié, l’Etincelle quitte fièrement l’habitacle du coche. Recouverte d’une cape de lainage fin, les gants seuls apparaissant pour tenir entre ses bras, le petit lévrier à la robe aussi sombre que la chevelure de sa maitresse. Et si au milieu des armes ducales des mariés, des étendards étincelants de tous les jouteurs, sa petite noblesse fait pâle figure, Aléanore lève la main et claque des doigts. Un bruit, et pourtant, déjà, Hugues déjà plante l’étendard de sa maitresse.



Et Clarisse d’ôter la cape de la jeune fille, qui s’avance un sourire amusé aux lèvres, car si pour les personnes à l’entour, la tenue n’a rien de spécial pour ceux qui la connaissent, elle peut l’être. Le printemps s’avance à petits pas, le printemps vert sombre comme les forêts les plus profondes, comme la robe d’Aléanore. Oui, verte, de la huve fine dissimulant la chevelure abondante de la jeune fille, et retenue par un cerceau d'étain, jusqu'à la robe de lin vert sombre où les seuls tâches de lumière sont les petits boutons d’étain sur les manches. Vivement la servante pince les joues de sa maitresse, ramenant un peu de couleur sur le visage pâle de la jeune fille, et pour une fois, Clarisse sourit en le faisant, car la peau est moins pâle que d’ordinaire, et le regard est alerte, même si la chienne dans les bras de la jeune fille fait les frais du sevrage auquel elle est contrainte pour les joutes. Foutue promesse faite au Cristal. « Tu te rappelleras mon Opale, pas de framboise, pas de pipe, pour ta famille, pour moi. Passe-leur le bonjour de ma part. » Et courageusement depuis la veille, la jeune fille respecte sa promesse, nerveuse, un peu, irritable, énormément, mais fière de tenir cette promesse et heureuse de les revoir. Enfin, elle entre sous la tente d’où s’échappent les bruits les plus distincts, l’Etincelle qui pose la chienne dans les bras de Clarisse déjà chargée de la cape, pour se jeter contre sa petite sœur, déjà plus grande qu’elle. Chose qu’elle ne manque de remarquer, comme elle grandit cette petite sœur, et bientôt, elle sera mariée, mère. – vous aussi, vous trouvez qu’Aléanore voit très loin ? – mais pour l’instant, la jeune fille entrain de se faire préparer reste sa petite sœur qu’elle a connu bébé, gazouillant. La lueur dans les yeux n’a plus rien de candide, les gants sont ôtés et la main fine vient caresser la cicatrice sur la joue, avant de glisser vers la nuque, tandis que l’autre main vient se poser dans le dos, pour serrer cette petite sœur contre elle, et tant pis, si cela les dérange, tant pis, si elle arrive en retard. Tant pis, car là, devant ses yeux, elle voit les conséquences de ses actes, de son irresponsabilité. Alors, les bras fins se resserrent autour du corps mince de sa petite sœur, tandis que les lèvres s’ouvrent pour laisser couler des mots qu’elle aurait du dire bien plus tôt.


-« Tu grandis trop vite, ma Flamme, et j’en suis désolée. »


Oui, désolée, que ce soit sa faute, qu’elle ne soit pas la grande sœur qu’elle aurait du être. Désolée de ne pas l’épauler, de n’être que la présence éphémère qu’elle est, n’est-elle pas l’Etincelle ? La source de tout, et pourtant pas toujours présente. Et quand l’étreinte se desserre, et que les deux sœurs s’écartent, les noisettes fières se teintent de nostalgie. Quand nous étions petites..

-« Tout aurait du être simple, n’est ce pas ? »

De nouveau, le sourire s’étire quand le regard se pose sur les enfants entourant le futur chevalier, et déjà, Aléanore redevient la grande sœur tendre et pétillante quand la main blanche vient ébouriffer les mèches blondes de Karyl, le petit corps d’Alycianne embarqué dans les bras fins pendant que les lèvres déposent des myriades de baisers sur le visage de poupée de la fillette, et une bise est plaquée sur la joue de Gaspard tandis qu’une main vient se poser sur l’avant-bras du jeune homme, rassurante, confiante, aimante. Et la bâtarde limousine de se retourner vers sa petite sœur un sourire malicieux aux lèvres.

-« Essaie de ne pas tomber. Je serai obligée de te venger. Bonne chance ma Flamme, Alterac, parce que nous le valons bien. »

Et le rire cristallin de s’élever tandis que les gants et la cape sont remis et que l’Etincelle quitte la tente pour rejoindre les tribunes.

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Nennya
[Campement de Valombre]

Rassuré l’homme trinqua avec joie, parfois, il était pire qu’elle a être angoissé, elle entrechoqua son godet de bois contre le sien et ils dirent à l’unisson :

-A Saint Michel !

Elle trempa ses lèvres dans le breuvage ambré, au goût fruité, elle n’en avait pas bu depuis un certain temps. Le calva normand lui manquait parfois, mais rien qu’à l’idée de revenir là-bas, la Duchesse frissonnait. Elle se reprit pour donner quelques conseils au seigneur :


-Il nous faudra un jour, faire un duel, qu’en pensez-vous ? Au milieu de l’Ostel Dieu, ou bien au Mont Saint Michel sur la plage. L’essentiel pour vous, est de se concentrer sur la personne qui vous fait face, au moment de l’impact ne fermez point les yeux. Je sais qu’en faisant cela on peut risquer de se voir planter une écharde malencontreusement.

Elle lui sourit, toujours avec taquinerie, et ajouta :

-Gardez vostre posture droite sur le cheval, à en juger par ce que je vois, tout cela va manquer de stabilité, serrez bien vos jambes sur la bête. Et rassurez-vous, même en étant une personne peu expérimenté, on peut très bien réussir dans un domaine. Vous avez bien constaté vos progrès en médecine par exemple, et pourtant, vous aviez des appréhensions.

La Duchesse posa sa main sur son épaule et dit avec enthousiasme :

-Allons Valombre, un peu de vigueur, soyez fier, et valeureux, moi, je serais là à vos côtés pour vous supporter de tout mon cœur

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Mariealice
[En route....]

Puisque le Lapin Blanc d'autrefois était toujours ou du moins souvent entrain de courir d'un point A à un point B, ce jour ne dérogerait pas à l'habitude. Brune en coche, forcément, puisque le cheval sur un aussi long trajet et même si elle n'en était qu'à son quatrième mois lui était fortement déconseiller et que le Gardon avait dit soit coche soit défense de partir. Pas le choix donc. Trajet enfermée, seule qui plus est. Tout ce qui la mettait d'entrer de bonne humeur. Et pour des joutes qui plus étaient. Bon Maeve devait paraitre sur la lice pour la première fois.

L'entrainement avait été court, le temps entre l'annonce de sa participation et les joutes en elles même ne permettait pas de faire dans le poussé. L'important était surtout que la jeune rouquine ne prenne pas de mauvais coups. Cet exercice, à la base une sorte de jeu, était tout de même dangereux et il n'était pas si rare qu'un jouteur soit blessé, parfois gravement, voire y laisse sa peau. Et cela, la brune s'y refusait. Alors elle avait hésité longuement avant de se décider. Imaginer voir sa fille tomber au sol.... Non rien que d'y penser la rendait malade. Mais voilà Maeve aurait besoin d'encouragements, de soutiens, Aleanore serait là et leur dernière rencontre remontait et s'était plutôt mal finie. Elle n'avait eu pour l'heure de réponse à sa lettre lui annonçant l'arrivée d'un autre Alterac. Et puis la cadette avait juste oublié l'étendard familial. Parfaite excuse pour insister auprès d'un Gardon pas trop emballé par l'idée de la voir prendre les chemins.

[Campement]

Voilà qui lui faisait remonter des souvenirs. Un village de tentes, des couleurs claquant au vent, des cris, un fourmillement incroyable... Oui un village parce que cela l'avait toujours fait penser à une petite bourgade éphémère.

Maintenant il s'agissait de trouver les enfants puisqu'elle ne pouvait se fier à leurs armes. Grognements d'une Vicomtesse fort irritable ces temps ci et dont la patience avait littéralement fondu alors qu'elle parcourait à pieds les allées, serviteurs sur les talons tandis q'un autre devant cherchait pour sa maitresse.

Enfin il planta devant la bonne toile le bois et tissu tandis que Marie entrait sans s'annoncer, ratant de peu son ainée, déjà passée.




Alors, on part sans moi et en plus tu oublies l'étendard. J'espère que sur ton cheval tu n'oublieras pas tes leçons.

Bonjour à tous au fait.

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Karyl
Les joutes de Saint-Antoine, le petit parisien en avait évidement souvent entendu parler mais jamais il n’aurait pensé pourvoir y participer un jour. Aussi, lorsque Maeve lui avait proposé d’être son écuyer, l’enfant ne se l’était pas fait dire deux fois et avait accepté tout de suite embauchant ‘cianne au passage. Et s’il était vrai que Karyl avait été choqué par les événements survenus depuis la demande de son ainée, il était tout aussi vrai de constater qu’il n’en laissait plus rien paraitre à présent, surexcité qu’il était d'accompagner la Championne Alterac.
Paris… le môme était heureux de rentrer à la capitale. Il avait en effet l'espoir secret de pouvoir rentrer chez lui une fois les joutes finies, voir ses amis et pourquoi pas ses parents. Un an qu'il avait quitté Saint-Antoine, il en avait fait du chemin depuis le petit va-nus-pieds et il mourrait d'envie à présent de raconter ses aventures aux gamins qu'il avait laissé derrière lui. Cette idée en tête, il profita du voyage pour expliquer à Maeve tout ce qu’il savait du quartier de son enfance, lui donnant moults conseils et recommandations, finissant évidement son monologue par lui affirmer qu’elle ne risquait rien puisqu’il connaissait les alentours comme sa poche et la protégerait de tout.



[Campement Alterac et alentour]

Le petit bonhomme oublia cependant bien vite ses belles paroles en arrivant sur le lieu de Joutes. Tant de campements, de voitures, de chevaux, de jouteurs… Karyl avait devant les yeux un avant-goût de paradis. Caressant des yeux le paysage effervescent qui s’offrait à lui avec un large sourire aux lèvres, il n’eut qu’une envie, se mêler à la foule, parler au plus de champions possible et bien évidement assister à tous les tournois.

Tournant la tête vers Gaspard et Maeve, il leur demanda :
C’est ça les joutes ? Ce n’était pas là une véritable question mais il fallait avouer que l’enfant ne s’était pas attendu à un tel rassemblement, mille fois mieux que le campement de la licorne à chinon de son propre avis. Tiens, en parlant de ça, ce n’était pas leur étendard qui flottait par là bas ? Le môme eut bien envie de demander à y aller tout de suite mais il était écuyer d’une championne et devait avant tout être à la hauteur de la confiance de celle-ci, aussi il se tut et obéit aux consignes données.

Avec l’aide de cette dernière et de ‘cianne, ils montèrent tout d’abord leur propre campement composé d'un foyer, une tente et de tout ce qu’il fallait pour d’éventuels retardataires. Puis une fois la tente montée il fallut s’occuper des chevaux, veiller à ce qu’ils soient bien nourrit et correctement brossés, même l’armure de la jeune fille fut vérifiée. Tout cela enfin terminé c’est avec un large sourire que l’enfant décida de partir à la découverte du campement, lançant un «
Tu viens ! » à Alycianne pour l’entrainer à sa suite. C’est qu’ils avaient beaucoup à voir hein, fallait pas trop trainer !

C’est ainsi que l’enfant se retrouva à fouiner du côté des licorneux puis des Bourguignons, assomma de questions l’un des futurs jouteurs avant de se faire chasser puis courut finalement voir Snell jouter quand l’annonce dut faite de son tour. Le gamin joyeux, ne put réprimer une grimace quand il vit l’infâme de bourgogne tomber et sans vraiment le vouloir, il ressentit alors une pointe d’inquiétude pour le rouquine. Sans plus faire attention à ce qui se passait il dit alors :
Faut retourner au campement, on verra le reste plus tard ! Et il fila aussi vite qu’il était venu à la recherche de son ainée.


[Campement Alterac, plus tard]

Arrivé au campement, il la chercha du retard mais c’est finalement Gaspard qu’il finit par trouver. Elle est où Maeve ? lui demanda-t-il alors. Et comme si le destin avait voulu répondre lui-même à la question du minot, voilà que la jeune fille arriva à son tour. Sa drôle de mine n’échappa guère à l’enfant, de toute évidence elle avait elle aussi assisté à la chute de maitre Snell. Il se mit alors à lui sourire avec toute sa bienveillance et sa confiance habituelles ce qui sembla apaiser légèrement son ainée qui, d’un hochement de tête lança le début des hostilités.

[Sous la tente Alterac]

Karyl et Alycianne s’activaient à aider maeve à s’équiper. C’est qu’une armure n’était pas facile à manipuler et encore moins à enfiler. Heureusement que les mioches avaient été briffés sur le chemin sinon pour sur qu’ils y auraient encore était un mois plus part. Soudain, l’entrée de la tente se souleva laissant apparaitre l’ainée Alterac qui, après avoir posé quelque chose dans les bras de la dame à côté d’elle, fonça droit sur sa sœur l'enveloppant de ses bras. Le petit blond bourgeonna tout d’abord, c’est qu’il n’avait pas oublié que la dite sœur l’avait oublié tout seul à Genève voilà quelques mois, mais face aux retrouvailles des deux sœurs, il s’attendrit et se mitfinalement à sourire content pour Maeve. Aleanore finit de se faire pardonner en lui ébouriffant les cheveux mais s’éclipsa avant qu’il n’ait vraiment eut le temps de dire quoi que se soit. L’enfant regarda alors Maeve puis haussa les épaules, pas le temps de chercher à comprendre d’avantage, c’est qu’ils avaient encore du travail avant que la rouquine ne soit prête.

Alors, on part sans moi et en plus tu oublies l'étendard. J'espère que sur ton cheval tu n'oublieras pas tes leçons.
Bonjour à tous au fait.


Surpris, Karyl en lâcha ce qu’il portait avant de se retourner vers l’entrée de la tente à laquelle il faisait dos. Grommellement en règle qui laissa vite place à un grand sourire quand il reconnu enfin Marie-Alice. Récupérant ce qu’il avait laissé tombé il dit alors tout en continuant de s'occuper de sa grande soeur :

Coucou Marie, tu as vu, on équipe maeve pour que elle fait les joutes. Moi je suis sur qu'elle va gagner parce que c’est la plus forte et c’est moi qui va porter la lance et je vais l’encourager quand elle sera sur Fernand et même que Fernand et ben avec ‘cianne on s’en est super bien occupé et après et ben moi je vais aller voir les autres jouteurs pour que ils me apprennent à faire aussi !
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Un simple gamin des rues.
Alycianne
- Alycianne, tu viendras aux joutes ?
Meuh comment ça qu'elle pourra éventuellement dans une supposition des plus douteuse même inconcevable ne pas venir ? Bien sûr qu'elle vient ! Ses premières joutes, voyons ! Elle n'allait pas rater ça !
Enfin, elle n'allait pas se battre, mais c'était tout comme : coeur chamboulé qui hésite entre ralentir à en mourir -c'est le mot- ou accélérer de manière effrayante, Alycianne a eu bien peur d'y passer (moi aussi, j'ai eu peur qu'elle y passe, mais je me suis souvenue que je l'aimais bien quand même, donc j'ai rétablit le rythme cardiaque).


[Le campement, en long et en large]

Mirettes écarquillées sur le spectacle, c'est une Alycianne ébahie qui est arrivée en ces lieux. Elle avait fait partie d'une armée, une fois, mais jamais les armures n'avaient été plus lustrées, les étendards éclatants, l'ambiance joyeuse et les champions en masse. Il fallait comprendre que ces joutes étaient des réjouissances, et qu'en l'occasion une bonne partie de la noblesse s'était déplacée de bon coeur, sans les doutes et peurs qu'entraîne la guerre. La gamine se découvrait un terrain de chasse : courir dans tous les recoins, pour aller voir les entraînements, observer les fameux champions et apprendre encore sur les armes. Le bémol, dans tout cela, c'était le manque effectif de dames aux belles houppelandes et rubans colorés. Mais un petit tour par les tribunes lui apprendra plus tard que ces demoiselles s'amassaient là-bas pour supporter les duelistes.

Enfin ! L'heure n'était pas encore à cette découverte, et la fillette s'attela avec plaisir évident à la construction du campement, quoiqu'elle n'aida en vérité pas à grand chose -mais ne lui dites pas, je vous en prie, elle en serait marrie-. Une fois tout bien en ordre, l'Alycianne quand même plutôt-vraiment fière d'elle attrape la main du blondinet qui l'entraîne à sa suite. Et voilà les deux gamins qui se familiarisent avec l'endroit et les personnages, posent toutes sortes de questions sur les règles, pour ensuite aller lorgner du côté des joutes. Le borgne -le gentil, pas le méchant mercenaire !- tombe au sol, et la mioche fronce le nez. Et s'il arrivait la même chose à Maeve ?
Il n'en est pas question, et elle réfute déjà cette possibilité.


[Campement Alterac]

Et voilà qu'il faut repartir retrouver cette dernière, car c'est à son tour. Le temps de la préparer, et de lui sortir milles sourires plus confiants les uns que les autres, et c'est une Aleanore toute en splendeur qui déboule dans la tente. Le vert sombre et les cheveux retenus, ce n'est pas la tenue qu'Alycianne aurait choisie, mais sa trogne s'éclaire d'un sourire : sa Grande dame de Concèze est là. Petite qui rend donc les baisers avec ravissement, savourant la senteur framboisée qui accompagne son amie. Remarque que l'odeur douçâtre de cette drôle de pipe ne se manifeste pas, mais ne le dira pas, car n'y trouve là rien d'important.

Envolée d'un coup de vent, puis la Maman Alterac à crevette rose comme ses fesses -d'Alycianne, voyons !- dans le bidon fait son apparition.
Fillette qui approuve totalement Karyl, elle va gagner, et même qu'elle, plus tard, elle pourra aller se battre à la place de Maeve, puisqu'elle est sa championne. Mais voilà, il est temps d'y aller, alors on passe une mèche de cheveux derrière son oreille, et on trottine derrière la rouquine qui va -forcément- gagner.
Godgaby


Il s'était arrangé comme il avait put pour ne pas rater l'évènement. Il se déplaçait peu, voir même jamais c'était peut être la première fois qu'il se décidait à répondre à une invitation, d'autant plus en cours de mandat.

L'évêque était arrivé assez tardivement et avait donc dut se rendre directement voir les premiers jouteurs pour ne pas manquer tout les éliminatoires. Il avait manqué le Vicomte de Rabat qui, bien qu'éliminer n'en avait pas moins démérité d'après ce qu'on lui avait dit.

Pour le reste il connaissait quelques noms et avait admiré le spectacle. Cependant il n'y connaissait absolument rien pour savoir ce qui était ou n'était pas correct, ni qui était les favoris. Fort heureusement, la politique avait cela d'avantageux qu'on apprenait facilement à donner une fausse impression de sureté.

Ayant appris que le Seigneur de Marciac participait, Gabriel attendit un peu les huitièmes de finale. Voyant l'adversaire du gascon, il s'inquiéta un peu, il avait vu que ce que le Duc savait faire et ce n'était pas de bon augure. Aussi quand le choc jeta à terre son ami, il avait davantage peur que ce dernier soit blessé et non qu'il est perdu. Rien de grave apparemment mais il irait le voir pour s'assurer de sa personne.

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jake
[ Campement de Valombre ]

Après avoir trinqué avec son amie, Jake se écoutait attentivement les conseils de la Duchesse. Il comptait bien profiter de son expérience pour améliorer son style. Les joutes étaient vraiment un sport difficile et il fallait de l’entraînement pour y arriver. Hélàs, Jake avait préféré se concentrer sur ses études plutôt que sur les faits d’armes. On ne pouvait pas tout faire, et puis, il y avait temps de connaissances à étudier, à explorer. La médecine était devenu sa vocation et l’astronomie, sa passion.

Nennya lui proposa alors de venir chez elle où l’Ostel-Dieu pour s’entraîner à quelques duels. Jake lui répondit avec le sourire.


« Je trouve que s’est une bonne idée et dès que j’aurai un peu de temps, nous pourrons organiser cela. Je vous remercie pour vos précieux conseils. »

Il est vrai qu’il n’y connaissait pas grand-chose en médecine mais à faire d’étudier et de suivre les cours de Nennya, il avait apprit beaucoup de choses pour apporter les bons soins.

« C’est vrai, mais j’ai eu un bon professeur aussi. »

Elle posa sa main sur son épaule l’encourageant pour ses mots. Il était content de l’avoir invité. Il commençait à bien la connaître depuis qu’il l’avait rencontré à son entretien pour entrer à l’Ostel-Dieu. Depuis, bien des choses avaient évolué dans sa vie.

Un garde entra dans la tente annonçant que les 1/8 ème de finale allait commencé et qu’il serait le premier à jouter, contre Sa Grâce Sebbe de Valrose. Il fallait qu’il tombe sur un jouteur expérimenté. Il n’avait aucune chance contre lui.


« Nennya, c’est le moment, c’est l’instant. Priez Saint-Michel pour moi. »

Il leva de son siège et rejoint Boniface qui tenait la Belle de nuit par la bride. Jake monta s’en alla vers la lice …



[ De retour au campement de Valombre ]


Comme prévu, il avait perdu, surtout contre un jouteur expérimenté mais Jake gardait le sourire car pour lui, ce qu’il appréciait le plus dans les joutes c’est le moment où le sang monte à la tête, que sa jument galope vers son adversaire pour venir. Il aimait sentir le frisson le gagner. Il aimait se sentir vivre tout simplement.

Il marcha avec Nennya cote à côte, impatient de retirer cette armure qui le pesait. Il avait cru voir un visage connu parmi la foule. Non, ça ne pouvait pas être lui pensait-il. Il devait être en Gascogne à diriger le duché. Ils arrivèrent à la tente où Jake vida sa couple de calva d’une traite, tout en dévisageant son amie.


« Et voilà une nouvelle défaite à mon ardoise. Il faut vraiment que je m’entraîne. Où ai-je commis une erreur dites-moi Nennya ? »

Boniface était dans la tête aidant son Seigneur à retirer son armure.
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Maeve.
[Campement Alterac]

Petit à petit, ses écuyers lui enfilent les pièces de son armure parfaitement taillée. Si parfaitement d’ailleurs que bientôt il lui faudra en changer, encore… Elle grandit. Plus qu’elle ne l’aurait pensé, d’ailleurs, en voyant sa mère et sa sœur… Pendant longtemps, très longtemps, Maeve a été fluette, frêle, petite… Plus les mois et les années passaient, plus elle grandissait. Atteignant maintenant l’adolescence, elle en restait de constitution mince mais en revanche, dégingandée, elle dépassait en hauteur sa sœur. Pas encore sa mère. Peut-être cela s’arrêterait-il bientôt… Maeve l’espérait. Elle n’avait pas envie de ressembler à une asperge…
Toujours est-il que pour l’instant… elle reste la jeune fille assez frêle, empêtrée dans ses membres, une poitrine qu’elle ne sait pas gérer, des pièces d’armure qui heureusement s’adaptent parfaitement à sa morphologie… Petit à petit, elle s’habille… jambières, genouillères, poignets, coudes…

Et… sa sœur. Ce ne peut être qu’elle. La petite brune qui soudain emplit complètement la tente, une odeur de framboise qui se répand, un sourire qui s’étend sur les lèvres de la rouquine en découvrant son Etincelle… L’aînée a vieilli un peu, plus pâle, plus mince encore que dans son souvenir, mais ça reste Aleanore, sa sœur, la femme parfaite.
La Flamme sourit, ravivée par l’Etincelle, par l’étreinte qu’elle rend plus que généreusement à sa sœur retrouvée. Les bras maigres qui l’entourent, le minois malingre qui lui sourit, les yeux mornes habillés d’une pointe d’éclat, sa sœur, son modèle… son autre devenue étrangère… son opposée en tout. Mais sa sœur, malgré ce tout.


Tu grandis trop vite, ma Flamme, et j’en suis désolée.
Tout aurait du être simple, n’est ce pas ?


Surprise par les paroles de son Etincelle… La rouquine a refusé d’écouter ce qu’elle entend régulièrement sur sa Nore. Elle rejette les rumeurs selon lesquelles Aleanore aurait persévéré dans sa manie de fumer, selon lesquelles elle boirait plus que de raison, selon lesquelles elle serait « intéressante » du point de vue des zokoistes, selon lesquelles elle s’enfermerait dans une haine pour Eusaias ; de tout cela, Maeve n’entend rien. A part le fait d’être partie si loin, laissant la cadette comme dernier espoir de ses parents et faisant peser sur ses épaules le fardeau de la sagesse, Nore n’a fait que vivre sa vie. Et à voir son teint, cette liberté chèrement acquise ne la rend pas plus heureuse que les liens qui retiennent Maeve.
Elle n’a pas à être désolée, l’Etincelle, et la Flamme efface ces excuses d’un sourire. D’autant qu’une deuxième surprise attrape l’œil pourtant stressé de la rouquine. C’est qu’Aleanore est toute de vert vêtue ! Mais depuis quand ne se sont-elles pas vues pour que la couleur honnie de l’Etincelle la vêtisse à présent ? Fort joliment, certes, mais du vert ! Pas le temps cependant de poser la question que déjà son aînée farfouille dans la tignasse de Karyl avant d’arroser ‘Cianne de baisers.


Je ferai de mon mieux, Nore…

Et la petite championne de reprendre l’habillage quand une nouvelle visite interrompt la séance. Cette fois, les saphirs se parent plutôt de fierté. Sa mère vient d’entrer, la silhouette arrondie, le salut malicieux. L’étendard, belle excuse. Quant aux leçons, s’il y a une chose que Marie sait sur sa fille, c’est bien que si elle oublie quelques us et coutumes, en ce qui concerne les armes et ce qui touche de près ou de loin la chevalerie, Maeve n’omet rien. D’un hochement de tête plein d’appréhension cependant, l’image de l’Infâme Borgne au sol trottant devant ses yeux, elle tente de rassurer sa mère.

Vous m’avez bien montré, j’espère juste ne pas vous faire honte !

Et d’assortir d’un sourire les paroles plus inspirées de l’auto-conviction que de l’assurance réelle. Dans le cliquetis du métal, elle achève de s’armer, Marie-Alice distillant quelques conseils aux écuyers d’un jour, Maeve tentant de se montrer brave devant son frère et sa championne, sachant bien qu’elle ne saura pas masquer à celle qui l’a mise au monde le trac qui l’étreint à l’heure de quitter sa tente pour rejoindre la lice.
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Au revoir, Fab.
Ptolemee
[Avant le début des joutes, au campement bourguignon]



Ptolémée était seul dans sa tente, seul avec son écuyer et une bonne bouteille d'Irancy .. de Cravant. Il buvait lentement, paisiblement, réfléchissant à la journée qui l'attendait. Il tentait d'expulser tout soucis de son esprit afin de mettre toutes les chances de son côté pour son premier duel. Si l'ancien Colonel de l'Ost de Bourgogne n'avait pas aucun doute sur ses talents au maniement de l'épée, il en était tout autrement pour la joute. Il n'avait absolument aucune expérience en la matière, et risquait donc d'encaisser des coups puissants. La défaite, l'encaissement physique, voilà quelque chose qui l'avait quitté depuis fort longtemps, depuis tout ce temps dans les bureaux infernaux de l'État Major, en fait, où il subissait plutôt une certaine torture du cerveau. Une torture « agréable », toutefois. Pour sa première fois en la fameuse capitale royale, il avait imaginé quelque chose de mieux. Un meilleur endroit où s'abriter, c'est certain, mais surtout avec la présence d'une personne qui était très chère à son cœur et qui portait, un peu secrètement au vue de sa situation maritale, une magnifique bague au doigt.. Malheureusement, suite aux événements provençaux, elle avait préféré demeurer calmement à Joinville et profiter d'un peu de tranquillité. Pourquoi pas ? Mais Ptolémée, lui, fuyait les trop grandes périodes de calme, car elles étaient responsables de la routine, des mauvaises habitudes, de l'embonpoint et donc, de l'enlaidissement. Qui se voudrait donc laid ? Les autres sans doute ..

Après avoir engloutit un petit verre de sa bouteille, car rien de mieux pour avoir l'esprit clair, il se dirigea vers la tente d'à côté qui appartenait à Irancy, son voisin de fief.


Eh, voisin, bonne chance pour le tournoi. Essaie de ne pas te faire dérouiller trop tôt, je tiens à t'affronter pour te faire ravaler les injures sur mon infranchissable rempart !

Il le regarda avec un sourire amusé, puis vint lui faire une baffe amicale sur l'épaule.

Sur ce, je retourne à mon écuyer .. J'ai un tournoi à remporter.

Remporter ce tournoi ? Il n'y croyait pas vraiment. Même s'il apprenait rapidement, il y avait assurément de grands jouteurs expérimentés en course qui ne ferait qu'une bouchée de lui. Mais une chose était certaine, il allait faire de son mieux !
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Nennya
[De retour au campement Valombre]

L’homme semblait garder le sourire, ce qui était tout à fait dans sa personnalité, il s’était bien défendu face à un redoutable adversaire, peu importe la victoire, il était déjà en état de marcher. Il vida son verre de calva, ce qui l’amusa beaucoup, son écuyer venant lui ôter son armure, la Duchesse dit à celui-ci :

-Laissez, je vais le faire, j’étais écuyère d’un Vicomte fut un temps, je connais bien les bestioles de ce type,
dit-elle avec le sourire

Elle enleva sa salade, puis le gorgerin et les spalières. Nennya regarda son ami et dit avec franchise :

-Une erreur, je n’en ai point vue dans vostre élan Jake, l’adversaire était bien trop coriace et entraîné. Mais plus vous ferez de joute, et plus vous gagnerez en expérience. C’est similaire à la vie, même à vos études que vous avez entrepris. Je suis fier de vous Sire de Valombre,
fit-elle avec une certaine admiration pour son ami

La Duchesse, redevenue pour un temps pupille, enleva les gantelets du Sire, puis les fûts, le plastron, la dossière, les branconières…Un rituel qu’elle avait réalisé pendant un certain temps, et ces gestes, elle ne l’avait pas perdu. Il ne restait qu’à Jake, à la fin, un doublet armant et son pantalon.


-Je n’aurais jamais cru que je me souviendrais aussi bien ces gestes là, il me faut du calva
dit-elle au bord de l'épuisement, son souffle était toujours aussi court depuis sa maladie
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Theudbald
[Avant le début des joutes, campement bourguignon]



Eh, voisin, bonne chance pour le tournoi. Essaie de ne pas te faire dérouiller trop tôt, je tiens à t'affronter pour te faire ravaler les injures sur mon infranchissable rempart !

Quelles injures ? Theudbald fut piqué. Maudit voisin ! Il tâcha de garder un air gouailleur pour répondre.

Je ferai tout ce qui est nécessaire pour me retrouver en face de toi ! Je sais que tes gens ont dérobé des blocs taillés dans ma carrière pour réparer les trous de ton muret de pierre sèches. Pour sûr qu'avec mon prime calcaire, ton patelin va gagner en infranchissabilité !
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Ptolemee
[Après le tour éliminatoire, au campement bourguignon]



Après une victoire peut-être trop rapide contre son premier adversaire du tournoi, ayant fait tomber la dame de sa monture dès la première lance, Ptolémée revint à sa tente pour réfléchir au deuxième duel qui l'attendait. Il devait s'inspirer des derniers événements, peu nombreux fussent-ils, afin de s'assurer une deuxième victoire.

Et un bon verre d'Irancy pour aider à méditer, ça ne fait pas mal ! dit Ptolémée à voix basse pendant qu'il se versa un verre de cet alcool exquis.

Il avait néanmoins hâte de goûter à son propre breuvage qu'il pourrait bientôt confectionner par ses propres vignes, les même qu'à Irancy, voir meilleures tiens. Puis, à la première gorgée, ses mains se mirent aussitôt à chercher une plume, un pot d'encre ainsi qu'un parchemin afin d'envoyer quelques heureuses nouvelles à sa douce fiancée qui attendait fort vraisemblablement des résultats. C'est donc entre quelques gorgées qu'il écrivit ces mots :


Citation:
À ma savoureuse amour plus belle que le jour,

Je t'envoie ce vaillant pigeon de Paris où j'aurais aimé t'avoir à mes côtés. La chaleur de ton corps féminin contre le mien est d'un plaisir difficile à se passer. Néanmoins, cela vaut pour le moment la peine, puisque j'accède au 1/8ième de finale, ayant vaincu mon adversaire dès la première lance. Ah oui .. c'était une femme, mais elle possédait cette flamme guerrière que détient tout homme de bravoure. Je ne sais ce qui se passera au prochain duel, mais je te prie de penser très fort à ton doux et beau fiancé, le plus bel homme du Royaume, car je pense chaque instant à toi et tes petits yeux d'un éclat sans pareil. Ta pensée fera fuir les mauvais esprits, et je pourrai mieux me consacrer, avec l'aide de ma barbichette, sur le combat auquel je serai engagé.

J'espère que tout va bien pour toi et que tu ne t'ennuis pas trop, de même que Mathias. Prenez bien soin de vous et dis-lui que son père l'aime très fort, qu'il gagnera le prochain combat juste pour lui.

Je t'aime,
Ton magnifique fiancé



Encre séchée, parchemin roulé, ficelle attachée, pigeon envolé, Ptolémée assoiffé, gorge désaltérée. Il fallait penser au prochain duel maintenant. Avec le voisin qui n'était même pas fichu de gagner les éliminatoires. C'était mal partit ! Ça lui aurait fait une autre victoire facile, au moins.
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Ingeburge
[Avant le début des joutes]



Elle aurait dû s'en douter, oui elle aurait dû le savoir et donc, ne point s'en montrer déçue car déçue, elle l'était, assurément. C'était tout bonnement incroyable mais si elle se résignait à en convenir. Croyez-vous que ses vassaux, ou au moins l'un d'entre eux, seraient venus lui présenter leurs hommages? Que nenni, ils étaient bien trop occupés à une activité forcément dénuée d'intérêt puisqu'ils n'étaient pas là à s'enquérir de la santé et de l'humeur de leur suzeraine. Oh oui, elle aurait dû s'en douter et pour un peu, elle avait presqu'envie de croire que les Seigneurs de Cravant et d'Irancy s'étaient tous les deux ligués pour la rendre folle. Moue désappointée voilant son visage marmoréen, elle pestait contre tout, les quelques valets encore disponibles, le vent qui frôlait sa tente, les hennissements des chevaux, les éclats de voix et surtout contre l'indélicatesse de Ptolémée et Theudbald. La colère viendrait après et elle ressemblait plus pour l'heure à une gamine capricieuse vexée de ne pas être contentée.
Pourtant, ce n'était pas trop compliqué d'effectuer quelques mètres dans le campement bourguignon, de se mettre en quête de l'argent et de l'azur d'Auxerre, de trouver enfin la tente de la Prinzessin qui était forcément la plus vaste et la plus haute du coin et de s'y faire annoncer. Les Lombards ne feraient aucune difficulté pour les laisser pénétrer dans le sanctuaire de leur maîtresse et les Morvandiaux ne prendraient même pas garde à eux, ladite maîtresse les ayant tout spécialement chargés de faire déguerpir tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un enrubanné courtisan parisien, allure difficilement imputable aux deux discourtois seigneurs. Et bien non, de Ptolémée ou de Theudbald, point, le premier certainement affairé à tailler et flatter sa barbichette, le second probablement absorbé dans le lustrage interminable de son armure gothique.

Ingeburge avait en outre d'autres motifs de se plaindre de ce qu'on l'abandonnât : sa valetaille était plus occupée à jouer aux cartes, à s'enivrer dans les tavernes ou à traînailler près de la lice afin de trouver le meilleur siège dans l'emplacement réservé aux gens de leur condition. Foutus pécores bourguignons, à peine tombés à Paris qu'ils en oubliaient leurs obligations. Et la domesticité auxerroise n'était pas la seule à être introuvable, le neveu du « Cardinal de Fer » dixit la rumeur romaine séchait lui aussi ses devoirs. Pourtant, depuis le temps où il n'avait vu sa tante, il aurait dû être là, à ses côtés et non ailleurs, on ne sait où. Nulle trace non plus du Duc d'Amboise qui en ce jour porterait ses couleurs, c'est d'ailleurs pourquoi elle lui avait fait porter par un domestique un morceau d'étoffe. Elle s'était attendue à ce qu'il vînt la saluer, d'autant plus qu'ils n'avaient eu guère l'occasion de deviser ensemble ces deux derniers mois. Et que dire de l'insupportable Comte de Belfort qui en matière d'invisibilité n'était lui non plus pas en reste. Oh, si elle venait à le voir, s'il venait à lui adresser la parole, elle s'agacerait, comme de coutume et lui lancerait qu'elle ne pouvait le souffrir... Elle fronça légèrement le nez, non, si elle venait à le rencontrer, il resterait mutique et distant, si différent de celui qu'il était avant son duel, insupportable toujours, mais autrement.

L'annonce de l'affichage à destination des participants et des spectateurs du programme des joutes qui lui fut faite par l'un de ses gardes arriva à point nommé pour la tirer de son irritation. Assister aux affrontements ferait le reste et c'est donc impatiente de connaître le menu de ce premier tour qu'elle ordonna qu'on la vêtît pour sortir. C'est ainsi que lui fut passé un confortable manteau à capuche de velours noir et doublé de loup et qu'une pelisse de la même teinte lui fut déposée sur les épaules, il était hors de question qu'elle prît foi pour assister. Gants à la main, elle sortit de son refuge de toile pour se rendre à la lice. En chemin, elle avisa ses deux vassaux, visiblement en train de se chicaner en toute camaraderie. Le mot rempart parvint à ses oreilles et excédée par cette habituelle mais amicale querelle qui était la leur avant même qu'elle ne leur ait octroyé leurs terres respectives, elle les ignora, superbement.

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Asdrubaelvect
Que les joutes avaient été difficiles pour un Duc en mal d'entraînement et qui laissait l'âge et la lassitude le gagner plus vite que son expérience et sa sagesse. Ah qu'il souffrait d'avoir été éliminé au premier tour, c'était la première fois et vraisemblablement la plus mauvaise. Ah qu'il souffrait de n'avoir pas pu faire bonne impression pour, l'espérait-il vraiment, le rapprocher de son amie. Ah qu'il souffrait de s'y prendre si mal avec elle... Ah qu'il souffrait de ressasser toujours la liste de ses souffrances.

Une sorte de médecin -car on ne pouvait pas nommer cela autrement- le torturait/soignait alors même qu'il avait l'impression que son genou lui faisait toujours plus mal à chaque action du charlatan. Et le Duc finit par le renvoyé, la douleur présente était plus acceptable que celle qu'il craignait devoir bientôt supporter. Il attendrait que le temps fasse son office et cicatrise cette plaie, comme il avait cicatrisé les autres.
Althiof
[Tente des Cournon d'Auvergne]




Ils avaient quitté la lice en direction de leur tente. Des écuyers l'avaient aidé à remonter son épouse. Sa blessure n'était pas grave. Il avait bien senti avoir frappé avec le plat de l'épée. Il ne savait que trop bien vue la cicatrice qu'il avait sur toute la hanche droite qu'une épée, même émoussée, pouvait faire des dégâts et entailler la chaire.

Il ne pouvait pas porter son épouse vue le poids de l'armure mais il la soutenait sur tout le chemin. Ses jambes étaient valides. Au dela de son bras qui aurait sans doute un gros bleu c'était plus son orgeuil qui en avait pris un coup. Combien de fois avaient-ils imaginé cette passe d'armes ? Des dizaines et des centaines de fois et elle s'était vu gagner autant de fois que lui.

Il se remémorait les paroles qu'elle avait pronconcé sur la lice lorsqu'elle avait ouvert les yeux.


T'as doublement gagné... Non seulement tu vas être obligé de porter les couloirs de ta passoire euh ton épouse... Et en plus tu vas devoir être aux petits soins pour moi, encore plus que d'habitude...

Mais le plus important elle lui avait sourit malgré ses yeux rougis par la tristesse, non d'avoir été frappée par son époux, mais bien d'avoir perdu. Sa plus grande crainte était sans doute qu'il la pense faible. Mais c'était tout autre. Elle était sans aucun doute la meilleure jouteuse du royaume et elle avait trop tendance à l'oublier. Il lui avait répondu doucement :

Je prendrai soin de toi ma belle et je gagnerai pour tes beaux yeux. Je te dis bien ça.

Elle avait souri et lui aurait sans doute caréssé le visage si elle avait pu lever le bras. Maintenant ils étaient arrivés à leur tente et il ne laisserait le soin à personne de s'occuper d'elle. Il avait retiré l'armure puis les bandages bien serrés pour bloquer une poitrine très volumineuse. Le bandage à son bras droit était dans un sale état, déchiré, arrâché mais non entaché de sang. C'était bien là le principal. Il l'allongea ensuite sur la paillasse. Elle était groguie par le coup et mettrait quelques temps à récupérer. Il attrapa sa besace et trouva rapidement la paumade souhaité. Dieu qu'il avait bien fait d'apprendre quelques secrets des plantes.

Une fois qu'il eut trouvé ce qu'il cherchait il s'appliqua à masser son bras, faisant attention de ne pas la faire grimacer. Et dire que bientôt il devrait de nouveau jouter. Pourrait-elle l'aider à se préparer cette fois ci ? Imémdiatement, elle avait besoin d'un peu de repos et le tournoi était loin d'être fini.

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Adieu Alice
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