Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Une bouteille lancée à la mer...

Arwel
Agir... Il fallait agir... mais comment ? à qui pouvait-elle bien confier ce qui la rendait si peu efficace ?

A personne... Parce que plus personne n'avait la moindre confiance en elle... pas même elle...

Enfermée dans son bureau, une nouvelle fois, elle jetait un regard distrait sur tous les dossiers qui encombraient sa table de travail... Elle n'arrivait plus à avoir un regard objectif sur les affaires du Lyonnais Dauphiné et ce pour plusieurs raisons... Certaines plus personnelles que d'autres...

Depuis le premier jour de ce nouveau mandat de Gouverneur, elle avait pris véritablement conscience de la solitude du pouvoir... Bien plus que la première fois... Peut-être parce qu'elle ne se sentait pas vraiment le Gouverneur légitime du Duché... Elle avait accepté cette gouvernance, espérant cristalliser les haines sur sa propre personne, pensant que cette hostilité partagée rapprocherait les Conseillers Ducaux, voire le Peuple Dauphinois... Mais ça avait lamentablement échoué...

Un soupir lui échappa alors qu'elle tentait de se concentrer sur sa tâche... Cela ne pouvait pas continuer ainsi... Mais de quel droit aurait-elle pu demander à tous ces gens qu'elle s'était volontairement mis à dos de l'aider à présent... de l'aider à redevenir la Arwel qu'elle était vraiment... La Arwel aimante, la Arwel altruiste, la Arwel heureuse de vivre qu'elle avait réussi à devenir au sein de ce Duché si particulier... Un Lyonnais Dauphiné où elle croyait que les pires épreuves n'arriveraient pas à bout de l'union de ses habitants...

Elle avait espéré que ceux qui se disaient ses amis et même d'autres auraient compris ce qu'elle taisait depuis des semaines, sans qu'elle ait à parler... Vains espoirs... Elle n'avait entendu que reproches et critiques... Froide, indifférente, caractérielle... Voilà comment on la voyait... Voilà ce qu'elle montrait aux autres... Alors, elle s'était résignée à ne plus fréquenter les tavernes, ou seulement à des heures où elle les savait vides, parce qu'on lui reprochait son silence... Quand elle parlait, on lui reprochait de se sentir toujours agressée... Ne sachant plus quelle attitude adopter, elle avait décidé de rester enfermée, seule, dans son bureau... Mais même là, on venait continuellement la harceler... Lui montrant ce qu'elle n'avait pas fait, sans un mot pour le travail qu'elle avait abattu à côté... Un sentiment d'injustice l'avait alors envahie... Oui, elle n'était pas parfaite, mais personne ne l'était dans ce Duché, ni nulle part ailleurs... Elle avait envie de hurler... de leur dire à tous... Et vous ? Avez-vous fait tout ce qui vous incombait ??? Mais elle se refusait à faire subir aux autres ce qu'on lui faisait endurer... Alors, elle se repliait de plus en plus sur elle-même... Elle entrait si discrètement dans son bureau que personne ne la voyait et on la laissait tranquille...

Une tranquillité qui avait cependant ses revers... Son fiancé avait raison... Elle n'était pas encore suffisamment remise de son amnésie et de son agression pour s'acquitter convenablement du rôle de Gouverneur qui lui avait été confié... Par quels moyens aurait-elle pu expliquer à ceux qui la voyaient redevenir la sauvageonne de ses débuts qu'elle était à nouveau submergée par ses démons ?

Lors de son agression, tous ses souvenirs étaient revenus ensemble, comme une vague interminable qui flue mais jamais ne reflue... Tous ces sentiments qu'il lui avait fallu des années à combattre l'avaient à nouveau envahie... Si elle avait finalement réussi à surmonter à nouveau le chagrin de toutes les pertes qu'elle avait déjà subies, la culpabilité restait entière...

Elle se sentait coupable d'être toujours en vie... Elle se sentait fautive vis-à-vis de son père... Encore et toujours...

Abandonnant l'espoir de pouvoir se concentrer sur ce qu'elle devait faire, Arwel ferma le dossier qu'elle examinait si étourdiment et s'enfonça dans son siège, laissant ses paupières se clore une fois que sa tête eut touché le dossier du fauteuil...

Jamais elle ne parviendrait à se départir de ce sentiment incroyablement fort qui s'emparait d'elle dès qu'elle pensait au jour de la mort de son père... On avait voulu épargner la petite fille qu'elle était mais on lui avait par la même occasion ôté la possibilité de dire à cet homme tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui... Elle se souvenait... "Arwel, ton père est malade, mais ne t'inquiète pas, on s'occupe de lui..." Et elle ne s'était pas inquiétée, même lorsque sa mère et sa petite soeur s'étaient mises à souffrir du même mal que lui...

Son coeur s'étreignait douloureusement dès qu'elle pensait à l'instant où elle avait appris la disparition de son père... Ce jour-là, elle avait demandé la permission d'aller jouer avec les autres enfants du village... On la lui avait accordée et elle était partie sans même un baiser à son père, sans même lui dire... Alors qu'elle s'amusait, comme tous les enfants de son âge, pas très loin de chez elle, elle avait entendu la clochette dont se servait sa mère pour la faire rentrer sans avoir besoin de lui courir après... Etrangement, la petite fille avait tout de suite pressenti que quelque chose de grave venait de se produire... Elle se précipita chez elle et vit les visages ravagés des gens qui se trouvaient là... Un homme s'approcha d'elle et lui dit, sans prendre de précaution particulière :


Ton père est mort...

Tout enfant qu'elle était, ce sentiment de culpabilité l'emplit immédiatement et irrémédiablement... Elle se disait que si elle était restée près de lui, peut-être il aurait eu la force de rester un peu plus longtemps... Elle pensait qu'elle aurait dû voir à plusieurs signes que la fin arrivait... Parfois, alors qu'ils avaient passé de bons moments ensemble, le matin, l'après-midi, il lui reprochait de n'être pas encore venue le voir... La maladie avait pris le dessus sans qu'elle veuille l'accepter...

Après l'annonce de la nouvelle, Arwel aurait voulu pleurer, elle aurait voulu hurler son désespoir, mais rien n'y faisait, elle restait froide comme le marbre, incapable de montrer la peine immense qui l'avait conquise en un instant... Mais à cet instant, elle ne savait pas encore que le pire était encore à venir... On l'obligea à aller contempler le cadavre de son père... Jamais elle ne pourrait oublier cette image... Chaque soir, quand elle se couchait, dès qu'elle fermait les yeux, c'était la première chose que son esprit lui montrait... Même après toutes ces années... Peut-être était ce pour cette raison qu'elle repoussait toujours le sommeil...

Rapidement, il avait fallu brûler le corps de son père, comme celui de tous ceux qui étaient morts lors de cette épidémie... Comment oublier ce jour maudit où l'on mit le feu à la dépouille de celui qu'elle avait tant aimé mais à qui elle n'avait pas pu le dire juste avant sa mort ? L'odeur des chairs calcinées avait envahi les environs... Lors de l'embrasement, la petite fille était sortie de la torpeur dans laquelle l'avait plongée l'annonce de la mort de son père... Le fait de lui avoir montré le corps si paisible de son père l'avait confortée dans l'idée qu'en fait il dormait... Alors de déchirants hurlements étaient sortis de sa bouche restée muette pendant tout son temps... Il dormait et on était en train de l'assassiner...


NON ! NON ! Arrêtez !!! Vous... vous êtes en train de tuer mon papa...

Puis elle s'était écroulée, secouée de sanglots et de spasmes... On l'avait reconduite chez elle et le vent charriait l'odeur écoeurante comme s'il avait été décidé que rien ne serait épargné à son doux coeur d'enfant... Une fois chez elle, elle avait vomi si longtemps qu'on avait craint qu'elle aussi tombât malade... Mais elle était destinée à rester la seule vivante de tous les siens...

Pourquoi n'éprouvait-elle pas la même culpabilité à l'encontre de sa mère et de sa petite soeur ? Tout simpleemnt parce qu'elle avait pris conscience qu'elle allait les perdre toutes les deux et qu'elle s'y était préparée... Elle les avait veillées nuit et jour, après le décès de son père et elle savait désormais comment tout se passerait... Alors, chaque jour, elle leur disait l'amour qu'elle éprouvait pour elles... et pour son père... et elle leur demandait de le lui dire si elles le rejoignaient...

Un discret coup frappé à la porte sortit le Gouverneur de sa rêverie...


Entrez...

Un jeune page pénétra dans son bureau, porteur de plusieurs missives... Après s'être légèrement incliné devant elle, il les lui tendit en lui adressant la parole ainsi :

Votre Grâce... L'on m'a mandé de vous faire parvenir votre courrier... L'on a aussi ajouté que votre présence était réclamée à plusieurs endroits...

Le jeune garçon était gêné de devoir transmettre un tel message au Gouverneur... Lui voyait bien qu'elle ne se sentait pas bien ces derniers temps... Il se demandait pourquoi les autres n'en avaient pas également conscience... Si la bienséance ne l'avait pas interdit, il aurait bien aimé être la main tendue que la jeune femme attendait mais ça n'était pas possible, il devait rester à sa place... Sans rien dire... Alors que leur Gouverneur s'enfonçait un peu plus chaque jour dans la mélancolie...

Je vous remercie... Faites mander à ceux qui vous envoient que je serai présente où l'on m'attend... Dès que je le pourrai...

D'un signe de la tête, elle indiqua au jeune homme qu'il pouvait disposer... A nouveau, elle sentit la douleur qui envahissait sa poitrine... Ces derniers temps, son coeur trop souvent éprouvé se faisait capricieux, il faisait parfois mine de vouloir s'arrêter pour repartir encore plus rapidement, lui causant des douleurs parfois intolérables... Elle ne put retenir ses larmes et se laissa aller contre le plateau de son bureau... Les bras repliés sous son visage, elle n'essaya même pas d'arrêter le flot salé qui sillonnait ses joues... Verrait-elle se tendre vers elle au moins une main ?
_________________

Plumedange
*Un bureau dans une aile du château, à ce bureau une damoiselle dans une tenue de lieutenante qui pensive préparait les choses à mettre en place pour le lendemain.
Travaillant inconsciente de tout ce qu'il se passait loin d'elle.
Un rayon de soleil tombait sur son bureau et elle entendit un oiseau chanter.
Plume leva la tête et alla à la fenêtre.
De son poste elle pouvait voir le château s'étaler sous ses yeux, une grande bâtisse ou bien souvent tout le monde vivait dans son bureau en solitaire.
La damoiselle de Sauzet s'efforçait de cultiver les liens entre les différents bureaux de la prévôté et cela fonctionnait plutôt bien, ils ne souffraient donc ici pas de cette solitude que pouvait éprouver les acteurs du Dauphiné logeant dans cet architecture si vaste...

A la fenêtre donc elle regardait le château et la foule de Lyonnais qui passaient devant le château, y entraient ou en sortaient.
Son regard se porta sur d'autres fenêtres et Plume qui n'avait finalement plus grand chose à faire abandonna son travail sur son bureau et sortit de la pièce fermant la porte derrière elle, porte qu'elle laissait constamment ouverte en règle générale.

Elle marchait d'un pas léger dans les couloirs, il y a tant de monde qu'elle aurait pu aller voir...
Avec un sourire, elle se dirigea d'abord vers le bureau de celui qui sous peu serait son futur mari, il fallait pour cela traverser la quasi totalité du château.
Le conseil ducal était retranché dans une aile peu accessible et bien gardé, fort heureusement elle connaissait les chemins qui lui permettaient de se glisser jusqu'au bureau de son aimé.
Elle toqua à la porte, mais il n'y eut aucune réponse.
Il semblait que cette fois il n'était pas là, sûrement avait t-il été mandé en un autre endroit de l'imposante bâtisse...
Abandonnant l'idée de le chercher, la damoiselle repéra les lieux et constata qu'elle pourrait en suivant ce couloir et en tournant plusieurs coins tomber sur le bureau du gouverneur.

Elle sourit.
Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas été voir Wel', la dernière fois elle lui avait apporté nombre de provisions: des viennoiseries, des fruits, des friandises diverses, dont des nougats que la douce Arwel n'aimait d'ailleurs pas.
Plume rit doucement en y repensant, cela lui ferait des friandises à distribuer à ceux qui venaient lui rendre visite.

Wel' lui manquait et depuis quelques temps elle essayait d'aller la voir régulièrement, mais elle ne trouvait pas toujours l'occasion de se rendre jusqu'au repère de son amie.
Plume s'inquiétait beaucoup pour elle et la première chose qu'elle lui demandait à chaque fois qu'elle la voyait c'était comment elle allait.

Devant la porte la blondinette croisa un valet qui sortait, il semblait anxieux et cela intrigua la lieutenante qui lui attrapa doucement le bras.*


-Excusez-moi, est-ce que le gouverneur est seul?

*Le valet acquiesça et Plume,a près avoir relâché son bras, s'approcha de la porte sur laquelle elle toqua deux fois, avant de faire résonner sa voix légère dans le grand couloir.*

-Wel', c'est Plume, puis-je entrer?


*Tendant alors l'oreille, elle guetta une éventuelle réponse, jetant un regard en biais au valet qui semblait guetter ses gestes.*

_________________
Anne_blanche
Une journée ordinaire, ça aurait été trop demander. Les "journées ordinaires", Anne ne savait pas trop ce que c'était, depuis bien longtemps. Elle ne s'en plaignait pas, loin de là.

Jusqu'à ce qu'elle décide, retour de Paris, de s'arrêter à Lyon pour quelques emplettes, il ne s'était rien passé d'extraordinaire. Le voyage en coche, de Paris à Vienne, elle le faisait trop souvent pour lui trouver encore de l'attrait. Il restait encore bien assez de jour pour être à Vienne avant la fermeture des portes, et elle avait envie de se dégourdir les jambes.
Elle avait besoin d'une bougette neuve. Vraiment besoin. La sienne, mainte fois rapiécée par Matheline, ne ressemblait plus à rien. En temps normal, ça ne la dérangeait en aucune façon. Mais elle se mariait dans moins d'une semaine. Pour ce jour que chacun s'accordait à trouver très spécial, elle voulait être impeccable, de la tête aux pieds.
D'aucuns lui auraient fait remarqué que, à Paris, elle aurait très certainement trouvé bien plus de choix qu'à Lyon. Elle avait hésité à fouiller les boutiques du Pont-Neuf, mais n'avait pu se résigner à s'y engager. Les années passant, elle parvenait à maîtriser sa peur panique de l'eau, mais la Seine gardait pour elle une aura maléfique.

Et puis il y avait l'orgueil. Lyon, c'était peut-être la "province" aux yeux des Parisiens, mais c'était sa province. C'est donc une bougette lyonnaise qu'elle acquerrait.

L'ennui, c'est que la demoiselle de Culan ne possédait ni le goût sûr de feu sa mère, ni son amour des cuirs, étoffes, toilettes, bijoux, et autres parures. Si bien qu'à l'étal d'un tisserand un peu trop obséquieux elle se sentit prise de court. Celle-ci ? Celle-là ? Ou encore cette autre ?
L'agacement se fit jour. Ce temps perdu en frivolités, elle aurait pu le passer à des tâches bien plus enivrantes, comme la correction du dernier ouvrage d'ontologie de Messire Corteis ou la révision des comptes de la Mairie de Vienne. Et plus elle regardait les trois bougettes, plus elle écoutait les vantardises du marchand, plus elle sentait qu'elle ne parviendrait pas toute seule à choisir. Ou plutôt, elle finirait par prendre n'importe laquelle, pour se débarrasser de la corvée, et regretterait son choix dans la minute qui suivrait.


Mettez-moi ces trois-là de côté, je vous prie, d'ici à la fin de vêpres. J'enverrai quelqu'un prendre celle que j'aurai choisie.


Le tisserand dépité n'eut d'autre solution que de s'exécuter, persuadé que la jouvencelle allait porter ses pas chez quelque concurrent.
Or, il n'en était rien. C'est vers Pierre-Scize qu'Anne dirigea ses pas, suivie à deux toises par Bacchus, qui pour rien au monde ne l'aurait laissée déambuler seule dans les rues de la capitale. Elle voulait quérir l'avis de la Dame de Thauvenay.


Je sais bien que Tante Terwagne a beaucoup de travail, mais ça lui fera du bien, de quitter son bureau une petite heure.

Et ça lui ferait du bien, à elle, de converser un peu avec sa tante, qu'elle ne voyait plus suffisamment à son goût.

Hélas ! Le bailli du Lyonnais-Dauphiné n'était pas dans son bureau. Les gardes avaient laissé passer Anne sans protester. Ils la connaissaient. Ils ne dirent rien non plus quand elle poursuivit son chemin dans le dédale des corridors, jusqu'au bureau du Commissaire au Commerce, où elle venait plusieurs fois par semaine.
Mais là non plus, il n'y avait personne.
Elle eut un soupir résigné. Il allait falloir choisir toute seule... Non, une dernière chance. Tante Terwagne était peut-être chez le Gouverneur. Ce serait l'occasion de saluer Dame Arwel, avec qui elle avait eu plaisir à travailler, du temps où elle était au Conseil Ducal. Et puis, elle lui ferait part de la date de son mariage. Les préparatifs en avaient été si discrets, au vu des circonstances, que l'on n'était certainement pas au courant, à Lyon.

Rassérénée par la perspective, elle tourna le coin du corridor. Quelqu'un frappait déjà à la porte du bureau.


Norf ! Dame Plume !

Trop tard pour faire demi-tour... Anne n'avait pourtant pas spécialement envie de rencontrer celle qui s'était ingéniée à lui mettre des bâtons dans les roues lors de sa brève régence. Pas du tout, même. Tant pis. Il ne restait plus qu'à faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Un page suivait la scène d'un air bizarre. Il restait planté là, à regarder Dame Plume frapper à la porte. Anne faillit le renvoyer à ses devoirs, se souvint à temps qu'elle n'était plus rien en ces lieux, et se contenta de lui tourner le dos, avec un signe de tête en guise de salut à Plume.


Bonjour, Dame. Savez-vous si le bailli est auprès de Sa Grasce ?
_________________
Plumedange
*Il peut se passer beaucoup de choses dans la tête des gens quand ils toquent à une porte:

Soit ils ont l'affreuse envie de filer en courant et faire comme si ils n'avaient jamais toqués, fuyant ils ne savaient quoi qui se trouvait de l'autre côté de ce bout de bois.

Soit ils réalisaient qu'en fait ils avaient affreusement envie d'ouvrir cette porte et de ne pas attendre une potentielle réponse qui ne viendrait peut être jamais...

Soit encore ils posaient leur oreille sur la porte ou glissait leur oeil par un interstice espérant ne faire qu'un avec cette barrière entre deux pièces, afin d'être un peu de l'autre côté sans réellement y être.

Plume était en train de réfléchir à tout cela devant la porte, lorsqu'elle entendit des pas dans le couloir.
Une silhouette qu'elle reconnaissait bien s'imposa à son regard.
Elle la regarda s'approcher, tout en guettant d'une oreille attentive le moindre bruit qu'elle pourrait percevoir provenant du bureau du gouverneur.

Il était étrange de voir devant elle une personne qui avait été un sujet de discussion il n'y avait pas plus loin que la veille en taverne Lyonnaise.
Les coïncidences étaient parfois amusantes, parfois perturbantes.
Cette fois ci c'était la seconde option qui s'imposait à l'esprit de la damoiselle de Sauzet, alors qu'elle appréhendait ce qu'Anne pourrait lui dire ou qu'elle avait peur de ne plus être assez attentive pour entendre l'autorisation d'entrer.*


-Bonjour, Dame. Savez-vous si le bailli est auprès de Sa Grasce ?

*Léger soulagement, une simple question d'information.
Voilà qui ne lui déplaisait pas et qui était fort simple à répondre étant donné qu'elle avait posé une question presque similaire quelques instants plus tôt.*


-Bien le bonjour, Damoiselle Anne. Je ne sais ou se trouve le bailli, tout ce que je puis vous dire c'est que sa Grasce, si j'en crois les dire de son valet, est actuellement seule dans son bureau.

*La blondinette tourna la tête vers la porte, Wel' ne répondait pas et cela l'intriguait, peut être était t-elle fort occupée et devrait t-elle repasser.
Elle hésita à toquer à nouveau et resta là à regarder la porte, oubliant un instant qu'elle n'était plus seule dans le couloir.*

_________________
Somica
[A la mairie de Dié]

So’ travaillait en sa mairie l’esprit tracassé depuis plusieurs jours maintenant, songeant a son amie qui après son agression s’était ouverte de quelques maux par les mots...

Depuis quelques temps, elle la trouvait absente, avarde de paroles, se limitant simplement aux formalités maire/gouverneur où était passée leur amitié ? Elle ne la comprenait plus…pourquoi s’était elle enfermée sur elle-même, pourquoi ne parlaient elles plus des difficultés qu’elles pouvaient rencontrées…Avait elle fait quelque chose qui lui avait déplut ? Pourquoi ne lui confiait elle plus ses tristesses et joies ? Elle ressentait une cassure mais ne savais pourquoi…Beaucoup de questions qui la tourmentait dont elle n'avait réponse...

Au départ elle avait mit ça sur le compte de sa charge de travail en tant que nouvelle gouverneur mais après….plusieurs éléments la tracassait, elle ne reconnaissait plus la wel , son amie…pourvue de sentiments qu’elle pouvait traduire avec des mots….mais depuis quelques temps ses mots n’étaient que silence….Arwel avait toujours été un modèle dont elle s’identifiait souvent, cherchant surement ses paroles pour se conforter dans certaines démarches qu’elle pouvait effectuer et au fil du temps, elle avait pensé qu’une amitié était née…et pourtant par se silence…elle commençait à en douter...

C’est le cœur chargé de tristesse qu’elle faisait comme si tout allait bien face aux gens qu’elle connaissait et pourtant…wel comptait beaucoup pour elle mais, elle ne savait que dire….elle n’osait plus frapper à sa porte…de peur de la déranger, ne sachant trouver les mots…Elle se doutait que quelque chose n'allait pas mais que se passait il ?

Elle aurait tellement aimée l'aider et lui dire ce qu’elle ressentait, mais ne savait sa réaction…Elle n’était surement pas une de ses relations les plus anciennes qu’elle avait, mais ce fût une des premières personne qu’elle avait rencontrée arrivant à Dié, elle qui avait su lui faire aimer se village et lui donner envie de s’engager un peu plus, à l’époque c’était elle la maire et aujourd’hui c’était so’….

Elle se souvint des poèmes traduisant des maux par des mots, de sa recherche quand elle avait disparue, de son mariage qui lui tenait tant à cœur, des rires, de la fois où elles avaient vidées les caves de toutes les tavernes de Dié…du bal masqué…et bien d’autres encore... Des souvenirs qui la fît sourire et qu’elle aurait aimé repartager avec elle…ne sachant que faire de plus, elle reprit son travail, lourde de ses pensées…. Devait-elle revenir vers elle?

_________________
Nynaeve87
Dauphiné fonçait tête baissée dans les couloirs de Pierre-Scize.
Cela tournait dans sa tête de puis la veille.
En démissionnant du conseil de guerre, elle ne pourrait plus entrer au château… comment lui serait-il possible alors de voir le gouverneur ?

Le héraut du Dauphiné n’irait tout de même pas en salle de doléance… que faire alors…

Son carton dans les mains réunissant les quelques affaires qui lui appartenaient elle se dirigeait dans l’idée de demander audience avant son départ.
Elle avait plié son uniforme, emmené ses caducées et c’est le regard déterminé qu’elle arriva dans le couloir qui menait aux appartements du régnant du Lyonnais-Dauphiné.

Il semblait bien qu’elle n’était pas la seule à vouloir voir Dame Arwel…
La dame de Sauzet et La dame de La Mûre…


Bonjour mesdame, attendriez-vous pour voir le Gouverneur ?
_________________
Arwel
Le jeune Gouverneur laissait s'échapper les larmes qu'elle contenait depuis des semaines, des perles d'eau salée salvatrices, il fallait l'espérer... Indifférente aux rayons du soleil qui perçaient les fenêtres et venaient se poser sur son bureau... Habituellement, rien que le fait de sentir les doux rayons de l'astre du jour venir chatouiller sa peau laiteuse l'aurait rendue joyeuse pour quelques jours au moins, mais là, rien ne semblait plus vouloir ramener un semblant de gaieté dans son coeur...

Son petit page avait à peine eu le temps de sortir qu'Arwel crut entendre des voix dans le couloir, juste devant sa porte... Effectivement, le son des paroles échangées fut suivi de deux légers coups frappés à la porte...


-Wel', c'est Plume, puis-je entrer?

Wel se redressa prestement et essuya ses larmes, puis prit un moment pour calmer les battements désordonnés de son coeur qui l'inquiétaient... Le fait de savoir que c'était Plume qui attendait devant sa porte l'aida... Cette dernière ne viendrait certainement pas pour alourdir son fardeau déjà trop lourd à porter...

Alors qu'elle se dirigeait vers la porte pour l'ouvrir, les yeux toujours légèrement humides, d'autres bruits de voix lui parvinrent, qu'elle n'arrivait pas à identifier... Elle porta à nouveau sa main à sa poitrine... L'angoisse de ne pas savoir qui avait rejoint Plume derrière la porte avait à nouveau emballé son coeur... Elle blanchit... Allait-elle devoir faire à nouveau face à l'assaut des critiques ? Il lui fallait cependant ouvrir cette porte, son jeune page avait dû dire à Plume qu'elle se trouvait dans son bureau...

Il fut vain de tenter de ramener un peu de couleur sur ses joues et sa main tremblante ouvrit la porte... Ses yeux émeraude un peu effrayés se posèrent sur ceux, enfin, sur celles qui se trouvaient derrière la porte... Plume... Anne... Nyna...

Un sourire craintif mais sincère apparut alors sur les lèvres du Gouverneur... Elle les regarda toutes les trois, successivement :


Mes Dames... Le bonjour... Dois-je vous recevoir séparément ou vous satisferez-vous que je vous fasse entrer dans mon antre toutes en même temps ?

N'attendant pas la réponse, toujours aussi blanche, le Gouverneur s'effaça pour laisser entrer Plume, Anne et Nyna.
_________________

Anne_blanche
Bien le bonjour, Damoiselle Anne. Je ne sais ou se trouve le bailli, tout ce que je puis vous dire c'est que sa Grasce, si j'en crois les dire de son valet, est actuellement seule dans son bureau.

Anne remercia, hésita. Si Dame Arwel était seule, c'est que Tante Terwagne n'était pas dans le bureau, forcément. Elle ne voulait pas demander à Plume si, par hasard, elle avait croisé la dame de Thauvenay. Elle n'avait pas davantage envie de parcourir tous les corridors du château, de passer la tête dans toutes les salles, tous les bureaux : ça lui prendrait des heures, et le tisserand n'attendrait que jusqu'à la fin de vêpres.
Elle allait saluer et s'éloigner, dépitée, prête à abandonner l'idée d'une bougette neuve, plutôt que d'avoir à affronter de nouveau le sourire obséquieux du marchand. Matheline saurait bien en dégoter une dans les échoppes de Vienne.


Bonjour mesdames, attendriez-vous pour voir le Gouverneur ?

Anne fit une révérence proportionnelle au rang de Dame Nyna : point trop plongeante, puisqu'il s'agissait d'une Vicomtesse, mais suffisamment lente pour souligner sa qualité de héraut.
Ce n'était pas vraiment le Gouverneur, qu'elle attendait. En revanche, les deux autres dames étaient manifestement là pour ça. Il ne restait donc plus qu'à laisser la place.

La porte s'ouvrit.
Anne mit immédiatement de côté ses velléités de fuite. Ce n'était pas le Gouverneur d'une province souveraine, qui se tenait là. C'était une jeune femme, à peine plus âgée qu'elle-même, aux traits tirés, au teint si pâle qu'on pouvait la croire souffrante, aux yeux effrayés comme ceux d'un petit animal pris au piège.
Anne fronça les sourcils, décontenancée.


Mes Dames... Le bonjour... Dois-je vous recevoir séparément ou vous satisferez-vous que je vous fasse entrer dans mon antre toutes en même temps ?

Nouvelle révérence, un peu plus plongeante, et tout aussi lente. Dame Arwel, du geste, les invitait à entrer. Tant pis pour le tisserand. Anne lui enverrait Bacchus en sortant, pour qu'il aille faire emplette de l'une ou l'autre bougette. Celle en cuir blanc repoussé, peut-être. Ou plutôt l'autre : celle en velours brodé de perles. Non ... elle sentait encore sous ses doigts la peau souple de la troisième, incrustée de fils d'argent. Baste ! On verrait bien! Au pire, elle tirerait au sort.

Elle entra dans le bureau. Sur la table, les dossiers s'empilaient. Anne avait passé suffisamment de temps au Conseil Ducal pour se rendre compte qu'il y en avait trop, bien trop. Le Gouverneur avait pris du retard. Elle l'observa plus attentivement, à la dérobée. Elle avait pleuré. Que dit-on à un gouverneur qui vient de pleurer ? La jeune fille n'en avait aucune idée. Dame Arwel n'aurait pas été gouverneur que ça n'aurait rien changé à ses interrogations, d'ailleurs. Elle n'avait jamais su s'y prendre, dans les situations où l'émotion passe au premier plan.
Froide, dure, sans cœur... C'était probablement ce qu'on disait d'elle, dans son dos.
Et cependant, la détresse visible d'Arwel la touchait, n'en déplaise aux mauvaises langues des désœuvrés de taverne. Elle pâlit quelque peu elle-même, tant elle s'attristait de ces traces de larmes.
Était-ce en lien avec le nombre impressionnant de dossiers sur la table ? Se sentait-elle submergée par la tâche ? Quelque chose, dans un de ces dossiers, avait-il provoqué ces larmes ? Anne n'y croyait guère. Elle avait œuvré aux côtés de Dame Arwel, et connaissait sa puissance de travail. L'empilement des dossiers n'était donc pas la cause, mais la conséquence de l'état de la jeune femme.

Bien. L'équation était posée. Voilà qui satisfaisait l'esprit curieux de la jeune fille.
Mais ça ne disait absolument pas comment on doit se comporter en telle circonstance ...
Dame Plume et Dame Nyna étaient là pour quelque chose de précis. Anne les laissa donc exposer l'objet de leur visite. Il serait temps, après leur départ, de proposer son aide à Dame Arwel. Pour peu qu'un de ces dossiers soit en rapport avec l'économie, Anne se sentirait sur son terrain.

_________________
Plumedange
*Plume vit Anne apparemment hésitante.
Elle ne savait ce qui travaillait la jeune damoiselle, mais cela la fit rester et n'ayant toujours pas eu de réponse de Wel', la blondinette observa Anne jusqu'à ce qu'une voix ne la fasse se retourner.*


-Bonjour mesdame, attendriez-vous pour voir le Gouverneur ?

*Du coin de l'œil elle aperçu la bourgmestre de Vienne faire la révérence, Plume hésita à la faire, puis s'y refusa...
Finalement elle ne la faisait jamais à Nyna, peut être à tord, mais comme elle ne semblait pas lui en porter rigueur cela aurait été bizarre que tout d'un coup elle se mette à faire de telles mondanités.
La blondinette s'abstient donc.*


-Bonjour Nyna. Je venais en effet pour cela quand...

*La phrase ne fut pas finie, la porte s'ouvrait laissant apercevoir Wel', enfin c'était une Wel' vraiment pas des plus dans son assiette...
Ses yeux rougis semblaient effrayés et un sourire qui n'avait pas l'air très naturel siégeait sur ses lèvres.*


-Mes Dames... Le bonjour... Dois-je vous recevoir séparément ou vous satisferez-vous que je vous fasse entrer dans mon antre toutes en même temps ?

*Wel' s'écarta et après un regard vers Nyna et Anne, Plume se tourna nouveau vers elle.*

-Pour ma part cela ne me dérange pas le moins du monde ce n'est pas comme si je venais parler d'une action militaire ou de brigands recherchés...

*Léger sourire aux trois autres femmes avant d'entrer dans le bureau du gouverneur, s'arrêtant au passage à côté de la douce Arwel pour lui déposer une bise sur la joue gauche.
Anne était entrée aussi et semblait faire le tour de la pièce.
Plume se souvenait que damoiselle Anne avait été gouverneur, mais elle n'était jamais entrée dans la pièce pendant son mandat, elle ne savait donc comment était le bureau à son époque et si cela la changeait, néanmoins la jeune fille remarqua que des piles de papiers immenses non présente la veille, envahissaient aujourd'hui le bureau de son amie.
S'approchant du mobilier le plus visible de la pièce, le lieutenant de Lyon se laissa tomber avec un grand sourire dans son fauteuil préféré, arborant un air totalement décontracté comme à chaque fois qu'elle venait voir le gouverneur.
Au fond, elle s'inquiétait constamment pour elle mais n'en montrait rien, préférant lui montrer un sourire qu'elle espérait contagieux.
Un fois dans le fauteuil, elle regarda autour d'elle pour voir si Nyna était entrée dans le bureau et si quelqu'un souhaitait s'exprimer en première...

Elle avait vu que Wel' n'allait pas bien, mais si elle avait séchée ces larmes et affiché un sourire ce n'était pas pour que Plume demande tout haut devant plusieurs personnes ce qui n'allait pas.
Regardant sa douce amie, si triste, elle fut peinée de la voir ainsi, infiniment persuadée au fil des jours qui passaient que la politique n'était pas un monde pour elle, elle si gentille.
Mais la volonté de l'ex-maire de Dié était grande et son envie de vouloir aider le duché plus grande encore et c'était comme essayer d'empêcher le soleil de briller que de tenter de lui faire arrêter la politique.*

_________________
Arwel
En voyant entrer ces femmes dans son bureau, Arwel se dit qu'il fallait qu'elle prenne sur elle, qu'elle redevienne le Feudataire de ce Duché qu'elles étaient certainement venues voir...

Anne fronça les sourcils, elle pâlit même en la regardant, le jeune Gouverneur devina tout de suite qu'elle avait été démasquée... Sa détresse devait se lire sur son visage...

Plume fit celle qui ne voyait rien, mais Arwel sentit tout de même qu'elle aussi était trop perspicace pour ne pas s'apercevoir de la situation...

Des dossiers qui envahissaient sa table de travail... les larmes qui avaient ravagé son visage... sa pâleur... Tout cela ne pouvait échapper à leurs yeux avertis...

La Bienveillante tenta de faire bonne figure, laissant un vague sourire s'épanouir sur ses lèvres... Pouvait-elle leur dire ? Non... Le régnant d'un Duché tel que le Lyonnais Dauphiné ne pouvait montrer sa faiblesse... ses faiblesses... Elle se tourna d'abord vers Anne pour savoir ce qu'elle pouvait faire pour elle :


Dame Anne... Si je puis vous aider en quoi que ce soit, dites-le moi...

Ne voulant pas laisser Plume en reste, elle la regarda également, cherchant à faire passer un peu d'assurance dans son regard émeraude :

Plume... Je pense que si tu as pris a peine de venir jusqu'ici, c'est que toi aussi, tu voulais m'entretenir de quelque chose de particulier... Je t'écoute également...

En attendant que l'une d'elle lui réponde, elle alla reprendre place derrière son bureau, invitant Anne à s'asseoir d'un geste, puisque Plume était déjà installée confortablement.
_________________

Anne_blanche
Dame Plume, sans attendre l'autorisation du Gouverneur, s'affala dans un fauteuil. Quelque peu offusquée par cette familiarité de fort mauvais aloi, Anne regarda vertueusement ailleurs. Pas simple ... Elle ne voulait pas regarder Plume, laisser ses yeux errer sur les piles de dossiers eût risqué de passer pour un reproche informulé, contempler Dame Nyna n'avait aucun sens, et fixer Dame Arwel serait d'une grave impolitesse, dans l'état de nerfs où elle se trouvait. Restaient les murs, et les fenêtres.

Il fallut pourtant bien revenir au Gouverneur, puisqu'on lui adressait la parole.

Dame Anne... Si je puis vous aider en quoi que ce soit, dites-le moi...

Dame Arwel souriait, d'un pauvre petit sourire qui serra le cœur d'Anne, encore plus que les traces de larmes. En présence des deux autres dames, elle ne pouvait décemment pas proposer ses services. La perspective de se voir taxée, une fois de plus, d'ingérence dans des affaires qui ne la regardaient plus au premier chef n'était pas pour l'arrêter. Une "bonne âme" le lui rapporterait à un moment ou un autre, elle sourirait, voilà tout. Ce qui la retenait, c'étaient les efforts désespérés du Gouverneur pour tenir son rang.


Plume... Je pense que si tu as pris a peine de venir jusqu'ici, c'est que toi aussi, tu voulais m'entretenir de quelque chose de particulier... Je t'écoute également...

Le Gouverneur lui désignait un siège, qu'elle hésita à prendre. S'asseoir, c'était rester, au moins quelques minutes. Or, une intuition soufflait à Anne qu'elle n'avait pas sa place en ces lieux. Plus elle y réfléchissait, et plus il lui semblait que les soucis de Dame Arwel étaient d'ordre personnel, et que c'étaient de vrais soucis, pas une de ces petites tracasseries qui font le quotidien d'un Conseiller Ducal, a fortiori d'un Gouverneur.
Sa décision fut prise.


Votre Grasce, j'ai simplement profité de mon passage à Lyon pour tenter de rencontrer ma tante, laquelle n'est point dans son bureau.


Elle se mordit la lèvre. Elle avait failli évoquer le nombre de dossiers en attente pour justifier son départ.

Je m'en voudrais de disputer à ces dames un temps précieux. Si Votre Grasce m'y autorise, je me retire, et me remets en quête de Madame de Thauvenay.

Tout en exécutant sa révérence de départ, elle ajouta, assez bas pour que ses paroles ne fussent entendues que de leur destinataire.

Votre Grasce sait où me trouver, en cas de besoin.

Espérant que le Gouverneur lui accorderait son congé, elle recula de deux pas, prête à sortir.
_________________
Arwel
Anne fut la première à lui répondre... Arwel était mal à l'aise, voyant que sa difficulté à cacher sa détresse embarrassait la jeune fille... Le jeune Gouverneur n'aimait pas mettre dans l'embarras les personnes qu'elle appréciait et même si elle ne savait pas toujours le montrer, la demoiselle de Culan avait su s'attirer sa sympathie par son dévouement sans faille au Lyonnais Dauphiné. Anne déclina son invitation à s'installer :

Votre Grasce, j'ai simplement profité de mon passage à Lyon pour tenter de rencontrer ma tante, laquelle n'est point dans son bureau.

Je m'en voudrais de disputer à ces dames un temps précieux. Si Votre Grasce m'y autorise, je me retire, et me remets en quête de Madame de Thauvenay.


Le Gouverneur acquiesça tout en cherchant où pourrait être la Dame de Thauvenay à cette heure de la journée... Elle aurait tout au moins voulu pouvoir aider la jeune Anne à retrouver sa tante, qui par son activité de Bailli était amenée à se rendre régulièrement dans différents endroits du château... Arwel lui répondit alors en souriant légèrement :

Oui, je vous autorise à vous retirer, si telle est votre volonté... Vous trouverez peut-être votre tante dans les greniers ducaux pour vérifier les stocks de céréales nécessaires à nourrir les bêtes... ou aux étables, pour superviser le nourrissage des animaux... J'espère que vous la retrouverez vite !

Alors qu'elle lui faisait une révérence avant de partir, Anne ajouta quelques mots qu'elle seule put entendre :

Votre Grasce sait où me trouver, en cas de besoin.

Cette fois, ce fut un sourire reconnaissant qui naquit sur les lèvres de la Bienveillante... Elle lui répondit tout aussi discrètement : " Je vous remercie, je saurai m'en souvenir..."

Une fois la jeune fille partie, Arwel revint se poster près d'une fenêtre non loin du fauteuil où se trouvait Plume... Cette dernière était bien trop muette... La Vicomtesse attendit alors, en observant le va et vient dans la cour du Château, que Plume brise le silence...

_________________

Plumedange
*Plume installée dans le fauteuil avait suivit les différents échanges silencieusement, elle était tout aussi embarrassée que tout le monde de voir Wel' dans cet état, même si son air décontracté pouvait faire croire le contraire.*

-Plume... Je pense que si tu as pris a peine de venir jusqu'ici, c'est que toi aussi, tu voulais m'entretenir de quelque chose de particulier... Je t'écoute également...

*La jeune fille n'était pas vraiment venu là avec une idée en tête si ce n'était tenir compagnie à son amie et tenter de lui changer les idées...
D'ailleurs la Dioise au fond d'elle devait bien le savoir que la damoiselle n'avait guère une idée fixe lorsqu'elle faisait irruption dans son bureau.
Heureusement Anne vint à sa rescousse alors qu'elle cherchait quoi répondre et exprima l'objet de sa visite.
Un échange eut lieu entre les deux femmes et Plume les regardait fixement, ses azurs posées sur elles.

Anne finit par prendre congé et la blondinette suivit son amie alors que celle-ci se dirigeait vers la fenêtre.
Se levant assez rapidement le lieutenant la rejoignit pour se poser à côté d'elle.*


-Il fait un temps merveilleux...

*Parler de la pluie et du beau temps, elle n'avait pas mieux vraiment?
Se maudissant elle même d'avoir toujours des sujets de discussion hautement intellectuel, elle sourit à Wel'.*


-Lyon à un très joli port, ne voudrait tu pas prendre l'air un peu?
Tu restes tellement enfermée dans ce bureau que ta peau acquiert la couleur du lait et tu es bien palote ma Wel'.


*Doucement, elle lui prend une main et amorce un mouvement vers la porte du bureau.*

-J'étais venue pour te sauver de ta prison, mais il me faut ton consentement pour mener à bien ma mission et te ravir à tes geôliers, fusse seulement pour quelques heures.

_________________
Arwel
Il fait un temps merveilleux...

Arwel hocha distraitement la tête faisant semblant d'être absorbée par la contemplation de la vue qui s'offrait à ses regards... Plume continuait de parler, sans réussir à rien tirer de la Bienveillante...

Lyon à un très joli port, ne voudrait tu pas prendre l'air un peu?
Tu restes tellement enfermée dans ce bureau que ta peau acquiert la couleur du lait et tu es bien palote ma Wel'.


Bien pâlote... Oui, si tu savais Plume...

Son amie continuait, tout en lui prenant la main, voulant l'entraîner dans les rues de la capitale... Le port...

J'étais venue pour te sauver de ta prison, mais il me faut ton consentement pour mener à bien ma mission et te ravir à tes geôliers, fusse seulement pour quelques heures.

Le Gouverneur retira sa main de celle de Plume, tout en douceur... Elle ne pouvait quitter le Château à cet instant, on l'attendait...

Je suis désolée Plume... Nous devrons remettre cette promenade à plus tard... Le page que tu as dû rencontrer en arrivant était venu m'apporter le courrier et me dire qu'on m'attendait pour des affaires urgentes...

La jeune femme s'interrompit un instant, hésitant à poursuivre...

Pour ce qui est de ma pâleur... L'enfermement n'en est pas la seule cause... Plume... Je suis...

Arwel prit une profonde inspiration avant de poursuivre... Elle sentait qu'elle était sur le point de laisser les digues de la confidence s'ouvrir toutes grandes... Plume risquait de ne pas se remettre de ce qu'elle s'apprêtait à lui confier... Il ne fallait pas qu'elle réfléchisse, sinon, elle ne dirait jamais rien et risquait la folie... Elle se lança alors d'un coup, ne s'arrêtant même pas pour reprendre sa respiration... Les yeux rivés dans ceux de son amie...

Plume... Je... je porte l'enfant de Mirandor... Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait... Ces sensations étranges... Ces humeurs changeantes et incontrôlables... J'ai cru à un moment que je devenais folle... Mon coeur s'emballe à la moindre contrariété et j'ai des réactions hors de mesure... J'ai fini par me rendre à l'évidence...

Arwel se détourna alors de son amie pour ne pas voir sa réaction à ce qu'elle allait ajouter :

S'il n'y avait que cela, tout irait bien... J'ai désiré cet enfant pendant tant de temps... J'avais fini par me faire à l'idée qu'il ne viendrait plus... Et quand je ne l'espérais plus, le voilà qui arrive sans se faire annoncer...

Un léger sourire fleurit alors au coin de ses lèvres... Mais son regard était toujours aussi triste... Il fallait achever ce qu'elle avait commencé...

Plume... je dois tout te raconter... Mais je ne sais par où commencer... Tu ne dois pas être sans savoir que cette gouvernance m'est difficile à supporter... Et je me suis beaucoup reposée sur Phelim... Il est l'un de mes soutiens les plus indéfectibles... Quoique je dise... Quoique je fasse...

Un silence afin de mettre un peu d'ordre dans ses idées... Il fallait que Plume la comprenne... Si elle, son amie, ne la comprenait pas, qui le pourrait ?

Je me suis mise dans une situation inextricable Plume... Je... je les aime tous les deux... Et je n'arrive plus à savoir ce que je veux...

Sans Mirandor à mes côtés, je ne suis plus que l'ombre de moi-même... Sa présence, son amour, sa gentillesse, notre complicité incroyable, son soutien sans faille... Tout cela m'est vital... Moi sans lui... Je ne peux m'y résoudre... Je finirais par perdre ma joie de vivre et par en mourir...

Mais il y a ce que je ressens pour Phelim... Il m'a prise par la main et conduite jusqu'au sommet du Lyonnais Dauphiné... Dès mon arrivée au Gold... Et jamais il n'a lâché ma main un instant, même lorsque nous étions en désaccord... Sans lui, je ne serais pas dans ce bureau... Jamais je n'arriverai à m'éloigner de lui...

Mais je ne peux continuer à me mentir et à leur mentir... Je souffre de trop aimer... Mon coeur est déchiré et mon âme est torturée... Et tout cela m'empêche de profiter des joies de ma future maternité...

Cependant, serai-je assez cruelle pour dire à mon fiancé au coeur si pur que j'aime un autre homme autant que je l'aime lui ? Serai-je assez téméraire pour avouer à Phelim les sentiments coupables qui se sont insinués dans mon coeur malgré moi, sans que j'en aie conscience jusqu'à récemment ?


Arwel s'interrompit brusquement, horrifiée d'avoir osé formuler à voix haute l'objet de ses tourments... Elle n'avait encore jamais fait tant de confidences en une seule fois à quiconque... Elle se tourna alors vers Plume, craignant de lire la désapprobation dans ses beaux yeux azur...
_________________

Plumedange
-Je suis désolée Plume... Nous devrons remettre cette promenade à plus tard... Le page que tu as dû rencontrer en arrivant était venu m'apporter le courrier et me dire qu'on m'attendait pour des affaires urgentes...

*Plume fit la moue, le travail...
Tout les gouverneurs qu'elle connaissait restaient enfermés continuellement dans ce bureau pendant deux mois et ce jour et nuit.
Il était rare de ne pas voir une chandelle éclairer doucement la nuit en passant tard devant la porte.
Arwel ne dérogeait pas à la règle, loin de là.
Elle s'usait au travail tentant de faire de son mieux.*


-Pour ce qui est de ma pâleur... L'enfermement n'en est pas la seule cause... Plume... Je suis...

*Elle était quoi?
La question resta en suspens dans sa tête alors que la Bienveillante posait son regard sur elle.
La blondinette eut l'impression qu'elle s'apprêtait à sauter par dessus un précipice sans savoir si elle allait y tomber ou pas...
Il était rare que Wel' se confie mais Plume avait appris à savoir quand il fallait parler avec son amie et quand il fallait lui laisser le temps de s'exprimer.
Pour elle qui parlait souvent la tâche était un vrai exercice que de se retenir de poser tout un tas de questions qui lui brulaient les lèvres pour se contenter de regard insistant et de petites attentions si elle sentait que sa n'allait pas.*


-Plume... Je... je porte l'enfant de Mirandor... Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait... Ces sensations étranges... Ces humeurs changeantes et incontrôlables... J'ai cru à un moment que je devenais folle... Mon cœur s'emballe à la moindre contrariété et j'ai des réactions hors de mesure... J'ai fini par me rendre à l'évidence...

*Heureusement que la gouverneur se détourna parce que Plume ne put cacher son étonnement à l'annonce de cette nouvelle et son regard se baissa sans qu'elle le réalise vers le ventre de Wel' qui semblait encore tout à fait normal, cela ne devait pas faire très longtemps, sûrement...
Le temps de se reprendre et elle afficha un doux sourire, c'était plutôt une bonne nouvelle sa.*


-S'il n'y avait que cela, tout irait bien... J'ai désiré cet enfant pendant tant de temps... J'avais fini par me faire à l'idée qu'il ne viendrait plus... Et quand je ne l'espérais plus, le voilà qui arrive sans se faire annoncer...

*Tout commençait doucement à s'éclaircir dans sa ptite tête, mais une zone d'ombre persistait...
Pourquoi Wel' n'en était pas autant heureuse qu'elle?
Pourquoi cet enfant semblait tomber vraiment mal?
La réponse lui vient presque tout de suite.*


-Plume... je dois tout te raconter... Mais je ne sais par où commencer... Tu ne dois pas être sans savoir que cette gouvernance m'est difficile à supporter... Et je me suis beaucoup reposée sur Phelim... Il est l'un de mes soutiens les plus indéfectibles... Quoique je dise... Quoique je fasse...

*Acquiescement de la jeune fille aux premières paroles.
Oh oui, elle savait, elle n'arrêtait pas de voir la pauvre Wel' dans un bien triste état.
Puis, le nom de Phelim et Plume se mord discrètement les lèvres, son instinct la pousse vers la réponse et elle prie silencieusement pour que cela ne soit pas le cas.*


-Je me suis mise dans une situation inextricable Plume... Je... je les aime tous les deux... Et je n'arrive plus à savoir ce que je veux...

Sans Mirandor à mes côtés, je ne suis plus que l'ombre de moi-même... Sa présence, son amour, sa gentillesse, notre complicité incroyable, son soutien sans faille... Tout cela m'est vital... Moi sans lui... Je ne peux m'y résoudre... Je finirais par perdre ma joie de vivre et par en mourir...

Mais il y a ce que je ressens pour Phelim... Il m'a prise par la main et conduite jusqu'au sommet du Lyonnais Dauphiné... Dès mon arrivée au Gold... Et jamais il n'a lâché ma main un instant, même lorsque nous étions en désaccord... Sans lui, je ne serais pas dans ce bureau... Jamais je n'arriverai à m'éloigner de lui...

Mais je ne peux continuer à me mentir et à leur mentir... Je souffre de trop aimer... Mon cœur est déchiré et mon âme est torturée... Et tout cela m'empêche de profiter des joies de ma future maternité...

Cependant, serai-je assez cruelle pour dire à mon fiancé au cœur si pur que j'aime un autre homme autant que je l'aime lui ? Serai-je assez téméraire pour avouer à Phelim les sentiments coupables qui se sont insinués dans mon cœur malgré moi, sans que j'en aie conscience jusqu'à récemment ?


*Le point d'interrogation à la fin de cette phrase qui la transformait en question eut le don de faire battre le cœur de Plume un peu plus vite.
Sa réponse était très importante, un mot de travers et elle risquait de faire s'écrouler son amie, une mauvaise expression et elle se sentirait plus mal encore.
Sur le coup, elle fut perdue comme sa pauvre Wel'.
Son amie se tourna vers la Damoiselle et se fut un regard compatissant qui se posa sur elle alors que le lieutenant s'approchait de la Vicomtesse pour doucement prendre ses mains.*


-Ma Wel'...
Dans quelle situation tu t'es mise...


*Son regard azur se fit doux alors qu'il se plongeait dans les yeux de son amie pendant qu'elle cherchait ses mots.*

-Aucune solution n'est inextricable ma Wel', oui aucune...
Elle peut te sembler ainsi en ce moment parce que tu es perdue, il faut juste, te retrouver.

Il y a plusieurs sortes d'amour et je pense que tu n'arrives pas à faire le point sur tout cela ou soit tu l'a fait mais ils te semblent identiques...
Et pourtant...
Ils ne le sont pas.
A t'entendre en tout les cas, il est évident que tu aimes toujours Mimi, comme, comme au début de votre histoire, c'est pour ptit Phel que les choses se compliquent.


*Léger sourire à ces paroles.*


-Elles se compliquent comme l'homme, objet de ses interrogations.
Phel ne porte pas l'épithète d'imprévisible pour rien, il est tel le vent insaisissable et t'échappant dès que tu essayes de l'attraper.
Si tu aimes de tout ton cœur Mirandor il faut que tu saches si tu aimes Phel comme tu aimes Mimi ou si cela correspond plus à un désir d'avoir une chose que tu ne peux avoir...
Mais, je pense qu'il reste encore une possibilité.
Celle que tu l'aimes comme, je dirais, un frère...

Si tu n'arrives vraiment pas à trouver la réponse, il te faudra te confronter à tout cela.


*Serrant doucement ses mains des siennes, elle ajouta assez rapidement.*

-Il faut je pense que tu sois confrontée à l'idée de perdre l'un ou l'autre pour faire vraiment le point.
Si Mimi te laissait...comment te sentirais tu?
Et si c'était Phelim?
Et si tu perdais Mirandor sans pouvoir te rapprocher de Phel?
C'est dans la peur de perdre un être cher qu'on réalise à quel point on y est attaché, même si la perte ne se résume qu'à voir cette personne nous tourner le dos.


*Léger soupir.*

-En tout les cas quoi que ton cœur te dise, quoi que tu choisisses pour moi cela ne changera rien, ma Wel', tu resteras une amie qui m'est chère et je comprendrais ta décision.
Je ne peux guère faire plus que d'être là et te soutenir, c'est ton combat, c'est à toi de comprendre ton cœur et de savoir ce que tu désires réellement.


*Elle avait beaucoup parlé, elle se tut alors regardant avec tendresse la douce Arwel.*

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)