--Amilcar_courtecuisse
RP ouvert à tous...
venez admirer les étals de ce marché aux puces et aux fariboles... Venez vendre vos fonds de grenier... Venez trouver la merveille qui fera briller les yeux de votre belle...
Vous êtes les bienvenus ; respectez la vraisemblance du RP et de ses personnages, tout ce qu'on vous demande.
venez admirer les étals de ce marché aux puces et aux fariboles... Venez vendre vos fonds de grenier... Venez trouver la merveille qui fera briller les yeux de votre belle...
Vous êtes les bienvenus ; respectez la vraisemblance du RP et de ses personnages, tout ce qu'on vous demande.
Amilcar avait mal aux pieds. Des jours qu'il marchait de village en village.
Il usait ses semelles.
Il regardait Rossinante avec inquiétude : elle avait l'oeil lourd, la mèche terne, elle semblait boiter.
Sa petite charrette avait l'air bancale, elle aussi, les bâches faites d'une toile d'un joli pourpre au point de départ, ( de la récupération des rideaux d'un théâtre : rien ne se perd, tout se transforme ), avaient pâli au soleil. Les coutures plus vite que le reste encore.
Amilcar recula et se dit que son équipage avait l'air bien misérable.
Il soupira : comment allait-il encore faire illusion ? Comment vendre et promettre monts et merveilles, si la montre est si pauvre ?
- Amilcar Courtecuisse, batteur d'estrade, vendeur de miracles et collecteur de vents, te voilà bien fatigué mon bon...
Il se sentit plus malheureux encore en regardant sa vieille complice, sa Rossinante. Des abîmes de mélancolie passaient dans ses grandes prunelles ovales, d'un brun profond. Des années qu'Amilcar contemplait sa solitude au miroir de ses grands yeux.
- On va s'arrêter dans le prochain village, ma belle, promis... Tu vas te reposer et moi ..je vais essayer de gagner notre vie ... comme d'habitude.
Il continua d'avancer, les épaules un peu plus tournées vers le bas.
C'est qu'il en avait connu des hauts et des bas..
.
Surtout des bas, ces derniers temps : les marchés étaient tous tellement, fermés et contrôlés, les formalités pour passer de villes en villes devenaient chaque jour plus lourdes, les douaniers plus arrogants.
Les brigands le rossaient, quand ce n'était pas les armées...
Vieillissait-il ?
Ou le monde devenait-il plus dur ?
IL n'arrivait plus à gagner sa croûte : l'octroi exorbitant, la méfiance des gens... Il lui fallait bien du talent pour vendre ses babioles et fariboles...
Orléans : une capitale, peut-être y ferait-il affaire ? On lui avait parlé de joutes et de grands rassemblements intervillages... Voilà qui amènerait de la clientèle.
Amilcar s'arrêta devant une auberge qui ne semblait point trop prospère : la richesse attire la richesse et lui était devenu pauvre. Ah, les belles auberges de Touraine, il se souvint de Chinon, la dernière foire où il avait fait des prouesses, vendant des billes de verre colorées, il avait en ce temps là le verbe haut, la marchandise brillait... du feu de ses belles phrases surtout, car de ce côté rien n'avait changé.
Seul le soleil de sa voix s'était éteint.
Quand il sortit de l'auberge, la pluie avait cessé
Il alla sur la place du marché, y lut l'écriteau de la mairie... Soupira...
- J'ai pas le premier sou pour payer la patente.. Bast, essayons, j'ai rien à perdre et je ne fais pas de concurrence déloyale aux locaux... ce que je vends, personne ne le fait !
Il commença à monter son étal, disposant avec art les biens qu'il comptait vendre. Il y avait encore quelques ors et quelques rubans de couleurs qui pourraient faire illusion.
Il but une grande rasade à son litron.
- Fameux !
Il avait échangé un petit tonneau de vin de Bourgogne contre une patte de lapin sensée porter chance au jeu....
Il sentit ses pensées s'aérer. Son regard s'éclaircir...
Il toussotta, crachotta
- Approchez, Dames, Demoiselles, et Damoiseaux... Approchez..
J'ai du beau, du vrai, du miraculeux et du féérique
Approchez, c'est pour vous, Orléanais, c'est pour vous...
C'est pour rien, c'est pour rien...
Venez et voyez....
Sa voix craqua, il s'enfila une nouvelle rasade.
- Venez chez Amilcar, voyez donc son Bazar,
il vous porte chance, amour et santé,
J'ai tout ce dont vous rêvez...
Tout ce dont vous avez un grand besoin, sans le savoir encore
Pour votre âme , autant pour votre corps..
regardez
Après la joute, voici mon baume anti bleus, une recette exclusive des moines irlandais de Sainte Castagne, la recette des marins de l'île Verte... Avis aux amateurs de bagarres, j'ai tout ce qu'il vous faut;..
Des potions de beauté, des masques de jouvence, des sirops pour la toux.
Des reliques...
Regardez....
Ici, le crâne de Levan quand il avait 5 ans....Achetez... Ce sera l'ornement de votre cabinet de curiosité.
Ici, le doigt de Sainte Nitouche... Pour votre curé... Il paraît qu'il guérit tout ce qu'il touche !
Venez, approchez... Je vous montre le reste, dès que vous êtes assez nombreux ....