Nessty
Suite de la "chose" pour rester polie et ne pas parler d'un énorme foutage de gueule. L'enchignonnée poursuivait sa correspondance afin d'engager son rôle de conseil ducal jusqu'au bout mais elle se trouvait front à un obstiné à la botte du paraitre et de l'ambition. Tout pour déplaire à cette Vilaine au service des tourangeaux. Rien de réjouissant en tout cas pour un bougre ne voyant que son intérêt personnel dans une charge de procureur car il y en a une qui avait une mémoire énorme grâce à son prolongement dans un chignon. Nessty avait offert une chance à Marti pour se forger une image d'homme honnête auprès d'elle. Il avait chu et risquait de choir encore.
Citation:
Cher Procureur,
Je n'ai pas bien compris quand vous dites que vous n'êtes point en Touraine et que "alors pour la cours de justice...". Vous m'excuserez mais je ne suis point en mesure de deviner vos pensées dans des "...". Je m'en voudrai d'apprendre que vous sous entendiez par là que vous vous en fichez un peu de la Cour de Justice, sans le S final puisqu'il n'y en a qu'une seule en Touraine.
Vous refusez donc d'accomplir une tâche vous incombant en tant que membre de la justice. Rooooooo... Mais vous ne seriez donc pas aussi vénérable que l'on me le dit ?
Sachez que le juge, mon Vénérable Vieux Con, est actuellement dans un monastère pourvu d'une bibliothèque immense. Je ne puis vous dire quand il en sortira. Peut être quand le procureur qui lui a été affecté sortira la Touraine du pétrin judiciaire dans lequel il la laisse. A votre retour, il sera réellement trop tard pour mener en justice la merdaille mettant actuellement à mal notre duché en toute impunité parce que vous, vous préférez vous accrocher à un poste qui vous rendra peut être le titre de noblesse perdu. C'est bien ce que vous m'aviez confié dans une missive précédente, non ? Que vous attendiez d'un mandat ducal que l'on vous rende votre titre ? Malheureusement je ne suis pas de ce genre là car l'intérêt des terres m'ayant accueillie et des tourangeaux prime sur mon intérêt personnel.
Faites donc, comme vous l'écrivez, ce que vous pouvez avec le peu que vous avez, c'est à dire rien et laissez l'injustice dans sa définition littérale s'instaurer en Touraine !
Avec ma plus plate déception à votre égard,
Fait à Chinon en ce 17ème jour de septembre 1458
Je n'ai pas bien compris quand vous dites que vous n'êtes point en Touraine et que "alors pour la cours de justice...". Vous m'excuserez mais je ne suis point en mesure de deviner vos pensées dans des "...". Je m'en voudrai d'apprendre que vous sous entendiez par là que vous vous en fichez un peu de la Cour de Justice, sans le S final puisqu'il n'y en a qu'une seule en Touraine.
Vous refusez donc d'accomplir une tâche vous incombant en tant que membre de la justice. Rooooooo... Mais vous ne seriez donc pas aussi vénérable que l'on me le dit ?
Sachez que le juge, mon Vénérable Vieux Con, est actuellement dans un monastère pourvu d'une bibliothèque immense. Je ne puis vous dire quand il en sortira. Peut être quand le procureur qui lui a été affecté sortira la Touraine du pétrin judiciaire dans lequel il la laisse. A votre retour, il sera réellement trop tard pour mener en justice la merdaille mettant actuellement à mal notre duché en toute impunité parce que vous, vous préférez vous accrocher à un poste qui vous rendra peut être le titre de noblesse perdu. C'est bien ce que vous m'aviez confié dans une missive précédente, non ? Que vous attendiez d'un mandat ducal que l'on vous rende votre titre ? Malheureusement je ne suis pas de ce genre là car l'intérêt des terres m'ayant accueillie et des tourangeaux prime sur mon intérêt personnel.
Faites donc, comme vous l'écrivez, ce que vous pouvez avec le peu que vous avez, c'est à dire rien et laissez l'injustice dans sa définition littérale s'instaurer en Touraine !
Avec ma plus plate déception à votre égard,
Fait à Chinon en ce 17ème jour de septembre 1458
Un point fort chez le 15ème des Marti, c'était la promptitude des réponses, en dehors de celle relative à la non publication d'un décret ducal concernant Nessty.
La première ligne écrite par le procureur en convalescence en Anjou laissa un peu la bougresse sur sa réflexion. Qu'avait voulu dire cet homme en lui laissant la liberté de faire lettre ouverte quant à un procureur reconnaissant qu'il entrave le bon fonctionnement de la justice tourangelle. Elle eut beau se gratter le chignon pour activer son raisonnement, éveiller une capacité aux insinuations les plus folles ou encore imaginer les scénarios les plus machiavéliques. La seule chose qui pouvait sortir de sa caboche était une petite voix qui lui parlait encore une fois de sorcellerie en disant ceci :
Spice di fimelle, di cougnasse, di c'qui ti veux ! L'a l'bras si long qu'l'a tendu d'puis Angers jusqui à Tours pour d'vulguier ta corres-pédance pri-vivi-tative ! Avec si zamis trolliens, l'veulent qui ti fasses zune décliaration zozoficielle ! ça ivitera à la dudununuche di faire son taf de grogniasse, di s'ridi-kiki-liser avec son accent et di riconnaitre qu'elle s'fout di la trogne di tout l'monde.
Vlan !
La gueuse se frappa le front pour faire taire la petite voix. Belle baffe car elle en garda une marque rouge pendant plusieurs minutes.
Vain diù d'vain doux ! Cogitationis poenam nemo patitur ! Mais qu'est c'que j'ferai pas pour t'faire taire toi !
Eclats de rire car Nessty venait de s'imaginer des têtes de crétins dépassant du rebord de la fenêtre de la taverne déserte dans laquelle elle s'était installée pour répondre à la missive reçue. Elle les mettaient en scène dans cet instant de rêverie comme étant à l'affut du moindre de ses mots et gestes, transformant une réalité prosaïque et paroles offensantes à leur bon gré, refuser tout droit de réponse et pire se mettre à genoux devant de parfaits inconnus pour les implorer avec des incantations magiques afin de faire disparaitre une telle gueuse de leur seule et unique vie. Un gros soupire acheva son rire car il était quand même triste de vouloir prétendre détenir jusqu'au fond des pensées de quelqu'un pour l'user contre cette personne, à savoir une certaine Vilaine, quand on n'était point installé dans ses braies ou jupons. Dualité, duplicité, dudununuchesserie, du tout en fait ramena l'enchignonnée de son rêve à sa réalité. Ptêtre bien qu'elle ne rêvait pas après tout, ptêtre bien que Marti avait montré au conseil ducal ses missives personnelles, ptêtre bien qu'on usait sans état d'âme de sorcellerie pour museler la belle depuis l'ombre en ayant lu dans une boule de cristal tout ce qu'elle écrivait sous couvert d'un scel confidentiel...
Une dernière missive partit vers l'Anjou. La Vilaine voulait clore par là le dossier de mauvaise foi du procureur Marti.
Citation:
Cher Marti 15ème du nom, procureur clamé mais procureur inopérationnel,
Je suis désolée d'apprendre que vous ne vouliez point de nomination au conseil ducal. Dans ce cas là, il ne fallait point vous présenter sur une liste ducale et encore moins accepter le poste de procureur potiche.
Quant à rester sur votre position participative au château de Tours, c'est l'inquisition que vous méritez purement et simplement pour user d'une telle ubiquité diabolique sans vous en cacher !
Vous comprendrez aisément que je ne puisse plus vous octroyer une once de confiance d'autant plus que vous venez de me prouver, contrairement à vos dires, que vous n'oeuvrez guère pour la Touraine mais pour vous même.
Mes adieux à vous, sieur le procureur potiche,
Fait à Tours en ce 18ème jour de septembre 1458
Je suis désolée d'apprendre que vous ne vouliez point de nomination au conseil ducal. Dans ce cas là, il ne fallait point vous présenter sur une liste ducale et encore moins accepter le poste de procureur potiche.
Quant à rester sur votre position participative au château de Tours, c'est l'inquisition que vous méritez purement et simplement pour user d'une telle ubiquité diabolique sans vous en cacher !
Vous comprendrez aisément que je ne puisse plus vous octroyer une once de confiance d'autant plus que vous venez de me prouver, contrairement à vos dires, que vous n'oeuvrez guère pour la Touraine mais pour vous même.
Mes adieux à vous, sieur le procureur potiche,
Fait à Tours en ce 18ème jour de septembre 1458
Elle cachetonna son pli en mélangeant de la cire de bougie avec un peu de vin rouge pour lui donner sa couleur confidentielle. Au départ de son messager aussi costaud et inébranlable qu'un coffre fort, le Kram du Kon, elle bougonna en se signant.
Pauvre Touraine ! Tu vas bien mal avec un tel procureur et une telle duchesse...
Pauvre tourangeaux ! Vous ne verrez donc aucune justice aboutir pour faire expier les péchés commis en ce moment...
Heureux les marauds qui peuvent continuer à oeuvrer en toute impunité pendant un mois encore...