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Arrivée en terres meldoises

Clémence de l'Epine
Clémence hocha la tête et se mit donc à attendre. Elle venait, comme elle l'avait indiqué dans sa lettre, respecter le marché -on pouvait appeler cela ainsi- qu'elle avait en quelque sorte passé avec le Vicomte de Meaux. Elle l'aiderait autant qu'elle le pouvait dans ses recherches généalogiques et il lui ferait partager un peu du savoir qu'il avait amassé durant toutes ces années. L'échange semblait profiter bien davantage à la jeune fille, puisqu'elle était toujours enthousiaste à l'idée d'en apprendre toujours plus et d'accumuler ainsi ses connaissances, et qu'elle serait certainement d'une aide bien plus dérisoire pour le châtelain qu'il le serait pour elle. Mais il fallait bien qu'elle lui montrât un quelconque signe de reconnaissance et elle lui offrirait donc son assistance s'il n'y voyait toujours pas d'inconvénient.

Seulement, comme elle le formulait implicitement dans sa dernière missive, ses parents ne lui avaient pas donné leur accord. Elle leur avait signalé son intention de se rendre quelques temps à Meaux, par écrit puisqu'il n'était pas possible de les contacter autrement, et elle n'y avait pas reçu de franche réponse : pas d'accord mais pas de désaccord non plus. Elle avait attendu une réponse claire et définitive à l'Epine et puis il y avait eu cet enchaînement d'évènements inattendus, ces fautes commises par négligence et puérilité et les conséquences qui s'étaient naturellement ensuivies. Déshonneur, culpabilité, colère et tristesse, tant de sentiments qui s'étaient mêlés jusqu'à lui embrouiller l'esprit le jour et à lui faire perdre le sommeil la nuit. Et puis sans broncher elle s'était soumise à la pénitence, seul remède apparent, afin que ses pêchés soient « lavés » ou au moins pardonnés par le Très-Haut.

Tout n'était pas terminé, on lui avait dit que le chemin serait long jusqu'à l'absolution, mais s'il fallait le suivre, autant qu'elle le fasse dans un endroit neutre, qui ne lui inspirait aucune crainte, aucun souvenir désagréable et destructeur. Elle savait qu'elle serait bien reçue à Meaux, il lui suffisait juste de ne pas avouer immédiatement qu'elle ne venait pas sur l'invitation de ses parents, ou bien le Vicomte n'apprécierait sans doute pas. Elle espérait d'ailleurs qu'il ne poserait pas de question à ce sujet. Elle ne voulait pas mentir et elle ne mentirait pas si les interrogations venaient, mais elle ne voulait pas non plus être renvoyée à l'Epine si son hôte estimait qu'elle n'avait rien à faire là sans autorisation parentale. Ce qu'elle comprendrait, d'ailleurs, mais cela ne l'empêcherait pas de se trouver déçue et surtout alarmée à l'idée de rentrer au château de la Motte.

Gautier revint alors.


Je n'ai pas de requête particulière ; j'aimerais juste que ma garde et leurs montures soient correctement traités mais je me doute que ce sera de toute façon le cas. Les chevaux doivent être épuisés, nous n'avons pour ainsi dire pas fait de halte depuis l'Epine, et même si notre cadence n'était pas des plus rapides je pense que gardes comme montures mériteraient de bien se reposer. Merci Sénéchal.

Et elle franchit la porte qu'il avait laissée ouverte.

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Gautier
- A votre convenance, damoiselle.

Il la laissa entrer, puis referma la porte derrière elle. Il commença par passer aux cuisines donner les consignes qu'il avait à transmettre. Un petit en-cas pour le seigneur, et quatre personnes à sa table le soir. Puis il se rendit au donjon, et envoya une camérière préparer des appartements pour la demoiselle. Ensuite, il se rendit vers l'escorte, leur proposa d'aller boire un verre aux cuisines et de laisser leurs chevaux à l'écurie. Il les laissa faire, et appela Gauvain pour qu'il vienne prendre tout ça en main.

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Gauvin
Alors qu’une déferlante de cavaliers faisait une entrée remarquée dans la cour ; Gauvin, l’air ravi, dorlotait ses pensionnaires. Quel ne serait pas son enchantement en voyant arriver de nouveaux hôtes !

Eh bien ! C’est d’la belle bête tout ça ! Puissance, endurance, perfection du saut et bon caractère en prime ! Tu ferais une bonne monture pour la chasse tu sais ! Dommage que tu sois assez bête pour avoir peur d’un lapin !

Trop occupé à panser l’animal couard, il n’entendit pas son frère l’appeler, et ce fut un jeune garçon d’écurie, fraîchement débarqué et que le trop grand effort effrayait, qui le tira de sa contemplation.

Eh l’père Gôvin, ya m’sieur Gôtier qui vous appelle lô ! Ya plein d’chevals dans la cour ! Boudiou l’travail qu’ça va nous d’nez tout ça !

D’un geste de la main, il le fit taire et lui donna l’ordre d’aller chercher les autres. Et le voilà déjà qui courait, impatient de voir la chose. Tout un régiment de chevaux ! De quoi les occuper tout le reste de la journée. Un sourire béat sur les lèvres, il s’approcha de l’escorte abandonnée.

Bien l’bonjour messieurs ! Amenez-donc vos montures aux écuries, et allez vous restaurer un peu !

C’est alors que son œil expert s’arrêta sur une monture. L’homme qui lui tenait la bride avait en main un autre cheval. De toute évidence, le premier n’était pas le sien, à moins qu’il ne monte en amazone ce dont Gauvin doutait fortement. Et c’est le pas décidé que le maître d’écurie se dirigea vers lui.

Laissez-moi conduire celui-ci, ou plutôt celle-ci moi-même !

Le garde le toisa et lui lança un regard qui aurait dû lui faire comprendre qu’il n’en était pas question. Pourtant Gauvin ne baissa pas les bras. S’en suivit un combat furieux : c’était à qui tirerait le plus fort sur la bride, le visage déformé par de vilaines grimaces d’effort. Au bout de quelques instants, Gauvin sortit vainqueur de cette lutte acharnée.
Et c'est fier qu’il mena la petite merveille à ses appartements.


Ah ! Tu sais qu’tu m’plais toi ! Regardez-moi cette beauté ! On n’peut pas faire plus charmant ! Tu es la grâce incarnée !

Les yeux brillants, Gauvin étrillait la jument avec toute la tendresse dont il n’usait pas avec celle qui était son épouse. Ah qu’Elle avait fière allure la donzelle ! L’œil vif, les oreilles alertes, le corps si merveilleusement ciselé, elle était la perfection même.

Dans les écuries, les palefreniers s’activaient.

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