Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

En quète de repos [Acte II] : Retour de Clémence

Clémence de l'Epine
A dire vrai, on l'avait souvent mise en garde contre ces esprits rusés qu'évoquait le Vicomte mais beaucoup moins de l'autre catégorie, de ceux qui voudraient lui soutirer ce qu'ils convoitaient par la force. C'est donc tout naturellement qu'elle s'était protégée du mieux possible contre les sournois, et ce dès son plus jeune âge, et bien moins, alors, elle s'était méfiée de ceux qui à la place de leur cervelle se serviraient contre elle de leurs bras. C'était sans doute pour cela qu'elle avait privilégié la méfiance et la vigilance à l'égard de ceux qui savaient manier le verbe, des personnes bien nées la plupart du temps, et pour cela aussi qu'elle avait entretenu envers les plus simples une attitude toute autre : quel mal pouvaient-ils lui faire, alors qu'ils ne savaient souvent pas même lire ni compter ? Mais le danger, apparemment, était partout, et son rang, loin de lui servir de bouclier, agirait sans doute davantage comme un aimant. Aussi ne devait-elle plus sous-estimer personne et qu'importait, alors, si elle passait pour une lâche ? Sa vie ne valait-elle pas mieux qu'un peu trop d'intrépidité ? Son audace puérile lui avait déjà joué trop de mauvais tours...

Oui, je pense rester...quelques temps. Répondit-elle alors, sans s'avancer réellement sur la durée de son séjour. Il y avait toujours quelque impondérable pour venir contrarier certains projets alors mieux valait rester flou. Enfin, si vous n'y voyez aucun inconvénient. Mais sachez que je sais être plutôt...autonome. Je saurais respecter votre propre indépendance et vous n'aurez pas toujours besoin de savoir où je me trouve, ni me trouver de quoi occuper ma journée. Il ne faut pas que mon jeune âge vous perturbe -je n'ai pas encore tout à fait quatorze ans-, enfin je ne sais pas si cela pourrait être le cas mais je préfère vous le dire. J'ai l'habitude d'être seule. Je sais être discrète et faites moi confiance, je pense que je ne serai pas un fardeau pour vous. Néanmoins, si vous avez besoin de moi, vous savez, pour vos recherches -ou même pour n'importe quoi d'autre- je serais ravie de répondre présente.

Elle reprit son souffle, les joues légèrement rosies de s'être ainsi laissée emportée dans le monologue. Mais il fallait qu'elle soit claire : elle ferait tout pour ne pas gêner le quotidien de son hôte et ne pas le contrarier lui-même.

Quant à la chasse... je n'ai jamais eu l'occasion de participer à ce genre de divertissement et sans doute serait-ce là l'occasion d'apprendre. Si cela ne vous dérange pas d'avoir une novice comme compagne de chasse.

_________________
SanAntonio d'Appérault
Il avait proposé la chasse car ce serait un bon moyen de se divertir un peu, à plusieurs. En dehors du côté sportif et divertissant, cela impliquait aussi plusieurs personnes, pour tout mettre en place. Qu'elle sache chasser ou non importait peu, en fait. Elle aurait bien le temps d'apprendre, et puis elle était jeune. Et puis, l'espace d'un temps, il aurait l'impression d'avoir retrouvé un modèle ancestral, le seigneur qui chasse en compagnie de sa cour et de ses gens. Il n'y manquerait qu'une dame, mais il ne fallait pas se formaliser pour ça. Durant son discours, Clémence n'avait pas donné de durée de séjour. Comme Cristol, elle repartirait quand elle le souhaiterait. Enfin, Cristol, avec quelques conditions supplémentaires car il avait des devoirs à remplir. Elle voulut aussi le rassurer sur sa présence, chose qu'il balaya dès qu'elle eut terminé.

- Allons, vous ne dérangerez nullement. Vous aurais-je invité sinon ? Je ne m'en pense pas capable. Non, votre présence ici est fort aimable et je tâcherai d'être un bon hôte. J'aurai des devoirs à remplir, bien sûr, ceux envers mes sujets, envers mes gens, envers mon écuyer, que je dois former au mieux. Pour le reste, vu la raison de votre venue, je ne pense pas qu'il faille que je me consacre à vous occuper d'une quelconque manière. Non, je pense qu'il vaut mieux vous intégrer naturellement à la vie que je mène, même si je tenterai d'être moins solitaire, pour l'occasion. Et puis, nous aurons bien l'occasion de faire ces recherches, oui. Il me semble avoir une piste pour l'une des branches, même si cela demande confirmation. Pour l'autre, je n'ai encore rien. Mais nous verrons cela.

Et puis, pour la chasse, il faut bien commencer un jour, non ? De toutes manières, vous ne serez en rien obligée de participer activement, cela peut se transformer rapidement en promenade à cheval entrecoupée de haltes pour tenter d'attraper une proie. Rien que pour le spectacle, cela en vaut la peine, je pense.

Il ajouta ensuite quelques mots, pour conclure ce qu'il venait de dire, simplement.

- Tout ça pour dire que vous ne devez pas vous sentir de trop, non.
Clémence de l'Epine
Elle n'osa pas ajouter qu'elle ne montait pas encore parfaitement à cheval ; cela ne lui sembla pas nécessaire. Il s'en rendrait bien compte et puis, cela serait justement un excellent moyen pour elle de s'améliorer un peu. Surtout qu'elle les aimait, justement, ces promenades en forêt. Bien qu'elle ait surtout l'habitude de les effectuer en solitaire. Comme beaucoup d'autres choses, d'ailleurs. Cela aussi l'enthousiasmait : le fait qu'elle se retrouve mêlée à des activités au sein desquelles elle ne serait pas l'unique participante.

C'est alors qu'elle se rendit réellement compte de sa fatigue, qu'elle avait pu oublier le temps de cette conversation. C'était comme une vague, qui reculait pour mieux s'élancer ensuite, plus tenace, plus vorace. Etait-ce la scène qui s'était déroulée avant l'arrivée de Blanche, qui avait alimenté la fatigue qu'elle ressentait déjà à son entrée à Meaux ? C'était probable. Les vives émotions provoquent souvent un abattement fulgurant. Elle termina son biscuit et reprit la parole.


Je me sens lasse. Et sale, aussi. Mais cela elle ne le rajouta pas. Elle ne s'était pas changée, à son arrivée, alors qu'elle avait voyagé à cheval. Puis-je me reposer un peu avant le souper ?

Davantage une manière de prendre congé plutôt qu'une réelle demande de permission, mais c'était plus convenable dit ainsi.

_________________
SanAntonio d'Appérault
La journée tournait à sa fin, même si l'heure du repas n'était pas encore toute proche. Pourtant, il avait à peine touché à ce qui avait été apporté. Présent pour Clémence, surtout, il aurait nettement préféré une pièce de viande rôtie et en sauce, pour se caler le ventre en attendant le souper. Et là, elle fut brève à répondre, demandant congé pour aller se reposer. Elle avait voyagé, elle pouvait être fatiguée, oui. D'autant plus qu'elle avait vécu un événement guère appréciable récemment.

- Mais je vous en prie, faîtes donc.

Il se leva alors, pour accompagner sa sortie.

- Blanche, peut-être pourrais-tu l'accompagner jusqu'à ses appartements. Je pense qu'à présent ils sont prêts, et vos malles à l'intérieur, Clémence. Je ne sais où Gautier s'est chargé de la loger, mais il ne doit pas être loin. On se reverra pour le souper, on viendra vous chercher. Reposer vous bien. Et si vous ne souhaitez pas me rejoindre pour le souper, car trop lasse, et bien, nous nous reverrons demain.
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)