--Peut_etre_terwagne
Aimer à loisir au pays qui te ressemble *
Quelque part au sud de Macon :
Jetant un regard circulaire autour d'eux, elle laissa naître sur ses lèvres un sourire radieux qui n'avait rien à envier au soleil qui venait de se lever et inonderait bientôt la nature environnante.
Ses lèvres...
Il lui semblait y sentir encore le goût du calvados qui avait été prétexte à leurs baisers de la veille, juste avant le départ de Vienne, mais surtout du Lyonnais-Dauphiné.
Le Lyonnais-Dauphiné...
Cette terre où elle était allée s'installer en quittant le Berry, en compagnie d'un autre qui l'y avait abandonnée très rapidement. Cette terre surtout où elle l'avait rencontré lui. Lui qu'elle ne pouvait aimer librement là-bas, du moins pas pour le moment, pas encore.
Encore...
Son sourire s'élargit tandis qu'elle plongeait son regard dans le sien, laissant surgir en elle les souvenirs des derniers "encore" prononcés la veille, dans cette demeure où en cachette ils avaient pu s'aimer.
Aimer...
Ils étaient enfin libres de s'aimer! Pour la durée de leur voyage uniquement, mais peu lui importait la suite! Cette escapade à deux, c'était uniquement comme un avant-goût du futur, celui qui viendrait de toute façon. Dans combien de temps? Elle n'en avait aucune idée, et se refusait d'y penser pour l'instant, ne sachant que trop bien que le souvenir de ce lien officiel qui existait encore entre lui et une autre risquait de mettre des teintes tristes dans son regard, et surtout l'empêcher de profiter entièrement de chaque seconde à ses côtés.
A ses côtés...
C'est là qu'elle se sentait enfin vivante!
Posant sur sa bouche source de plaisir un baiser à la fois rempli de tendresse et de folie, ce genre de folie qui prend place dans le coeur des jeunes filles sortant enfin du couvent où on les a tenues enfermées trop longtemps mais pas suffisamment pour tuer en elles leurs envies charnelles, elle lui murmura deux simples mots, qui ne voulaient rien dire pour personne sauf pour eux.
Mon Ut...
Son Ut, oui, la clé nécessaire pour que puisse enfin s'envoler la mélodie formée des notes qu'elle avait tenues si longtemps silencieuses dans son coeur et dans son corps. Son Ut, celui qui permettait de lire la partition de sa féminité, depuis ses crescendo jusqu'à ses soupirs.
Elle leva ensuite les yeux vers le ciel, prit une profonde respiration, et cria, de toute la force de son amour et de sa passion...
Peut_être_Kernos, je t'aime !!!!!!!!!!!!!!
Enfin... Enfin elle pouvait le dire sans se retenir! Enfin elle pouvait laisser exploser cet amour sans crainte qu'on le salisse!
(* Baudelaire : L'Invitation au voyage)
Quelque part au sud de Macon :
Jetant un regard circulaire autour d'eux, elle laissa naître sur ses lèvres un sourire radieux qui n'avait rien à envier au soleil qui venait de se lever et inonderait bientôt la nature environnante.
Ses lèvres...
Il lui semblait y sentir encore le goût du calvados qui avait été prétexte à leurs baisers de la veille, juste avant le départ de Vienne, mais surtout du Lyonnais-Dauphiné.
Le Lyonnais-Dauphiné...
Cette terre où elle était allée s'installer en quittant le Berry, en compagnie d'un autre qui l'y avait abandonnée très rapidement. Cette terre surtout où elle l'avait rencontré lui. Lui qu'elle ne pouvait aimer librement là-bas, du moins pas pour le moment, pas encore.
Encore...
Son sourire s'élargit tandis qu'elle plongeait son regard dans le sien, laissant surgir en elle les souvenirs des derniers "encore" prononcés la veille, dans cette demeure où en cachette ils avaient pu s'aimer.
Aimer...
Ils étaient enfin libres de s'aimer! Pour la durée de leur voyage uniquement, mais peu lui importait la suite! Cette escapade à deux, c'était uniquement comme un avant-goût du futur, celui qui viendrait de toute façon. Dans combien de temps? Elle n'en avait aucune idée, et se refusait d'y penser pour l'instant, ne sachant que trop bien que le souvenir de ce lien officiel qui existait encore entre lui et une autre risquait de mettre des teintes tristes dans son regard, et surtout l'empêcher de profiter entièrement de chaque seconde à ses côtés.
A ses côtés...
C'est là qu'elle se sentait enfin vivante!
Posant sur sa bouche source de plaisir un baiser à la fois rempli de tendresse et de folie, ce genre de folie qui prend place dans le coeur des jeunes filles sortant enfin du couvent où on les a tenues enfermées trop longtemps mais pas suffisamment pour tuer en elles leurs envies charnelles, elle lui murmura deux simples mots, qui ne voulaient rien dire pour personne sauf pour eux.
Mon Ut...
Son Ut, oui, la clé nécessaire pour que puisse enfin s'envoler la mélodie formée des notes qu'elle avait tenues si longtemps silencieuses dans son coeur et dans son corps. Son Ut, celui qui permettait de lire la partition de sa féminité, depuis ses crescendo jusqu'à ses soupirs.
Elle leva ensuite les yeux vers le ciel, prit une profonde respiration, et cria, de toute la force de son amour et de sa passion...
Peut_être_Kernos, je t'aime !!!!!!!!!!!!!!
Enfin... Enfin elle pouvait le dire sans se retenir! Enfin elle pouvait laisser exploser cet amour sans crainte qu'on le salisse!
(* Baudelaire : L'Invitation au voyage)