Juliette
Elle acquiesça doucement tout en cherchant dans sa mémoire les souvenirs de ce moment.
non, pas vraiment en fait. Plusieurs mois avant la naissance d'Aliénor, même avant mon premier mariage. Mes plus gros pêchés se situent après cette unique confession d'ailleurs, en y repensant.
Je disais 8 ans, c'était plus pour vous donner une idée sur ma situation religieuse.
Une nouvelle pause était importante et elle ne se gêna pas pour la faire. Juliette espérait juste que Seriella tiendrait parole vu les souvenirs que Juliette allait partager. Morkar ne savait pas tout sur Juliette, bien peu en fait. La bourguignonne avait une âme de cachotière.
je vais commencer par le début alors...
ma mère m'a élevée seule. Mon père n'a jamais voulu me reconnaitre comme sa fille. Mon père était un riche seigneur, baron pour être plus exacte, fidèle vassal de la couronne bourguignonne. Il avait un fils de sang pur. Quand j'ai appris l'identité exact de mon père, la colère est montée en moi très vite et je n'ai eu de cesse que de lui en vouloir... Longtemps, je l'ai espionné lui et son fils. Je ne pensai qu'à la vengeance. Un soir, je lui ai volé un de ses étalons. je n'avais que 11 ans. Ne me demandez pas comment j'ai fait, je ne m'en souviens plus du tout. Jamais je ne le lui ai rendu. je me suis surtout empressée d'aller le vendre au plus offrant. L'argent récolté nous a aidé ma mère et moi à vivre tranquillement encore quelques mois.
J'ai menti à ma mère mais je n'ai pas pu le faire très longtemps. Elle se demandait d'où venaient ces écus. Un jour, sous la pression et la fatigue de la journée de travail, j'ai fini par avouer. Elle était furax. Sa fille était une voleuse ! Il était trop tard pour ramener le cheval chez son propriétaire. Et à vrai dire, je n'ai jamais eu l'intention de lui rendre quoi que ce soit.
Elle parlait doucement. Ces souvenirs lui firent quelque chose.
Ma mère comprit à partir de ce moment là, qu'il fallait me dire l'entière vérité. Cela l'arrangeait peut-être aussi mais mon père n'était qu'un lâche face à son fils. ce dernier avait refusé que son père côtoie ma mère parce que si mariage il devait y avoir, mon père perdrait son titre. Ma mère travaillait pour lui, auprès de son intendant. J'en voulais encore à mon père mais ma colère s'est déplacée sur le fils... mon demi-frère.
Comme vous l'entendez, j'ai commencé ma vie avec les mains sales comme une voleuse. Je me suis même un peu fait berné par l'acheteur. Je n'ai jamais été très bonne marchande. Cela ne s'invente pas.
Elle sourit et parlait sans aucun regret pour ses actes.
Mon père a eu des ennuis, je l'ai supposé, et a perdu ses titres et les terres. Je n'ai jamais su où il était parti. je n'avais pas cherché non plus à le savoir. Les années ont passé ensuite. Et la colère s'est enfoui au plus profond de moi. j'avais 18 ans et j'ai voulu quitter la maison maternelle pour aller m'installer dans un village, Autun. Très jolie village, pour information.
C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à avoir une vie publique en quelque sorte. je voulais voler de mes propres ailes, comme dit l'expression.
Ma mère est tombée malade par la suite. Je ne suis allée la voir que très rarement. Je préférai ma vie à Autun loin de l'isolement et de la souffrance de ma mère que je n'ai jamais voulu voir. Elle est morte rapidement. J'ai ressenti les premiers jours la douleur puis j'ai vite oublié et suis passée à autre chose. Cela ne m'a pas tant affecté.
voleuse, sans cur... pourtant, je ne regrette pas d'avoir fait cela.
Cardinal, je n'ai jamais eu la conviction en réalité que le Très Haut puisse pardonner quelqu'un qui ne regrette pas ses actes. Il y en a que je regrette mais pas ceux là... Peut-on tout pardonner ?
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non, pas vraiment en fait. Plusieurs mois avant la naissance d'Aliénor, même avant mon premier mariage. Mes plus gros pêchés se situent après cette unique confession d'ailleurs, en y repensant.
Je disais 8 ans, c'était plus pour vous donner une idée sur ma situation religieuse.
Une nouvelle pause était importante et elle ne se gêna pas pour la faire. Juliette espérait juste que Seriella tiendrait parole vu les souvenirs que Juliette allait partager. Morkar ne savait pas tout sur Juliette, bien peu en fait. La bourguignonne avait une âme de cachotière.
je vais commencer par le début alors...
ma mère m'a élevée seule. Mon père n'a jamais voulu me reconnaitre comme sa fille. Mon père était un riche seigneur, baron pour être plus exacte, fidèle vassal de la couronne bourguignonne. Il avait un fils de sang pur. Quand j'ai appris l'identité exact de mon père, la colère est montée en moi très vite et je n'ai eu de cesse que de lui en vouloir... Longtemps, je l'ai espionné lui et son fils. Je ne pensai qu'à la vengeance. Un soir, je lui ai volé un de ses étalons. je n'avais que 11 ans. Ne me demandez pas comment j'ai fait, je ne m'en souviens plus du tout. Jamais je ne le lui ai rendu. je me suis surtout empressée d'aller le vendre au plus offrant. L'argent récolté nous a aidé ma mère et moi à vivre tranquillement encore quelques mois.
J'ai menti à ma mère mais je n'ai pas pu le faire très longtemps. Elle se demandait d'où venaient ces écus. Un jour, sous la pression et la fatigue de la journée de travail, j'ai fini par avouer. Elle était furax. Sa fille était une voleuse ! Il était trop tard pour ramener le cheval chez son propriétaire. Et à vrai dire, je n'ai jamais eu l'intention de lui rendre quoi que ce soit.
Elle parlait doucement. Ces souvenirs lui firent quelque chose.
Ma mère comprit à partir de ce moment là, qu'il fallait me dire l'entière vérité. Cela l'arrangeait peut-être aussi mais mon père n'était qu'un lâche face à son fils. ce dernier avait refusé que son père côtoie ma mère parce que si mariage il devait y avoir, mon père perdrait son titre. Ma mère travaillait pour lui, auprès de son intendant. J'en voulais encore à mon père mais ma colère s'est déplacée sur le fils... mon demi-frère.
Comme vous l'entendez, j'ai commencé ma vie avec les mains sales comme une voleuse. Je me suis même un peu fait berné par l'acheteur. Je n'ai jamais été très bonne marchande. Cela ne s'invente pas.
Elle sourit et parlait sans aucun regret pour ses actes.
Mon père a eu des ennuis, je l'ai supposé, et a perdu ses titres et les terres. Je n'ai jamais su où il était parti. je n'avais pas cherché non plus à le savoir. Les années ont passé ensuite. Et la colère s'est enfoui au plus profond de moi. j'avais 18 ans et j'ai voulu quitter la maison maternelle pour aller m'installer dans un village, Autun. Très jolie village, pour information.
C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à avoir une vie publique en quelque sorte. je voulais voler de mes propres ailes, comme dit l'expression.
Ma mère est tombée malade par la suite. Je ne suis allée la voir que très rarement. Je préférai ma vie à Autun loin de l'isolement et de la souffrance de ma mère que je n'ai jamais voulu voir. Elle est morte rapidement. J'ai ressenti les premiers jours la douleur puis j'ai vite oublié et suis passée à autre chose. Cela ne m'a pas tant affecté.
voleuse, sans cur... pourtant, je ne regrette pas d'avoir fait cela.
Cardinal, je n'ai jamais eu la conviction en réalité que le Très Haut puisse pardonner quelqu'un qui ne regrette pas ses actes. Il y en a que je regrette mais pas ceux là... Peut-on tout pardonner ?
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