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[RP] Chapelle nobiliaire de Bernouville

Juliette
Elle acquiesça doucement tout en cherchant dans sa mémoire les souvenirs de ce moment.

non, pas vraiment en fait. Plusieurs mois avant la naissance d'Aliénor, même avant mon premier mariage. Mes plus gros pêchés se situent après cette unique confession d'ailleurs, en y repensant.

Je disais 8 ans, c'était plus pour vous donner une idée sur ma situation religieuse.


Une nouvelle pause était importante et elle ne se gêna pas pour la faire. Juliette espérait juste que Seriella tiendrait parole vu les souvenirs que Juliette allait partager. Morkar ne savait pas tout sur Juliette, bien peu en fait. La bourguignonne avait une âme de cachotière.

je vais commencer par le début alors...

ma mère m'a élevée seule. Mon père n'a jamais voulu me reconnaitre comme sa fille. Mon père était un riche seigneur, baron pour être plus exacte, fidèle vassal de la couronne bourguignonne. Il avait un fils de sang pur. Quand j'ai appris l'identité exact de mon père, la colère est montée en moi très vite et je n'ai eu de cesse que de lui en vouloir... Longtemps, je l'ai espionné lui et son fils. Je ne pensai qu'à la vengeance. Un soir, je lui ai volé un de ses étalons. je n'avais que 11 ans. Ne me demandez pas comment j'ai fait, je ne m'en souviens plus du tout. Jamais je ne le lui ai rendu. je me suis surtout empressée d'aller le vendre au plus offrant. L'argent récolté nous a aidé ma mère et moi à vivre tranquillement encore quelques mois.

J'ai menti à ma mère mais je n'ai pas pu le faire très longtemps. Elle se demandait d'où venaient ces écus. Un jour, sous la pression et la fatigue de la journée de travail, j'ai fini par avouer. Elle était furax. Sa fille était une voleuse ! Il était trop tard pour ramener le cheval chez son propriétaire. Et à vrai dire, je n'ai jamais eu l'intention de lui rendre quoi que ce soit.


Elle parlait doucement. Ces souvenirs lui firent quelque chose.

Ma mère comprit à partir de ce moment là, qu'il fallait me dire l'entière vérité. Cela l'arrangeait peut-être aussi mais mon père n'était qu'un lâche face à son fils. ce dernier avait refusé que son père côtoie ma mère parce que si mariage il devait y avoir, mon père perdrait son titre. Ma mère travaillait pour lui, auprès de son intendant. J'en voulais encore à mon père mais ma colère s'est déplacée sur le fils... mon demi-frère.

Comme vous l'entendez, j'ai commencé ma vie avec les mains sales comme une voleuse. Je me suis même un peu fait berné par l'acheteur. Je n'ai jamais été très bonne marchande. Cela ne s'invente pas.


Elle sourit et parlait sans aucun regret pour ses actes.

Mon père a eu des ennuis, je l'ai supposé, et a perdu ses titres et les terres. Je n'ai jamais su où il était parti. je n'avais pas cherché non plus à le savoir. Les années ont passé ensuite. Et la colère s'est enfoui au plus profond de moi. j'avais 18 ans et j'ai voulu quitter la maison maternelle pour aller m'installer dans un village, Autun. Très jolie village, pour information.

C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à avoir une vie publique en quelque sorte. je voulais voler de mes propres ailes, comme dit l'expression.

Ma mère est tombée malade par la suite. Je ne suis allée la voir que très rarement. Je préférai ma vie à Autun loin de l'isolement et de la souffrance de ma mère que je n'ai jamais voulu voir. Elle est morte rapidement. J'ai ressenti les premiers jours la douleur puis j'ai vite oublié et suis passée à autre chose. Cela ne m'a pas tant affecté.

voleuse, sans cœur... pourtant, je ne regrette pas d'avoir fait cela.

Cardinal, je n'ai jamais eu la conviction en réalité que le Très Haut puisse pardonner quelqu'un qui ne regrette pas ses actes. Il y en a que je regrette mais pas ceux là... Peut-on tout pardonner ?

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Juliette
Un silence se posa. Même si Juliette attendait une réponse de la cardinale, elle avait gagné en motivation pour en dire plus. Il fallait donc profiter de cet instant avant que le désir d'une marche à reculons ne refasse surface.

cette question m'interpelle souvent. A vrai dire, ce n'est pas "peut-on tout pardonner ?" mais plutôt "le Très Haut peut-il tout pardonner ?"... Moi même, je ne me sens pas capable de tout pardonner. j'ose le dire alors que je sais que j'ai péché vis à vis d'autres personnes. Me pardonneront-ils pour ceux qui ignorent les méfaits ? m'ont-il pardonné ceux qui savent ?

c'est là une réflexion riche mais qui pourrait noyer mon esprit dans un questionnement en boucle.
Si vous avez une réponse, même superficielle, je suis toute ouïe...


Une pause pour souffler un peu puis elle se relança sans pour autant que la crispation soit définitivement partie.

Après l'histoire de ma mère, j'ai continué à me faire ma place dans la ville d'Autun et me faire connaitre auprès des personnes importantes de la ville. Elle marque une pause hésitante avant de reprendre : Toujours souriante, un petit regard pour chacun,... Brusquement elle soupira lourdement vis à vis de ses derniers propos. là je suis en train de broder pour ne pas arriver trop vite à la véritable histoire... j'ai commencé ma vie de "jeune moyenne adulte" par des ... pardonnez moi... des ébats amoureux en taverne. Cela avait été dit d'un seul trait sans même avoir un seul bout de respiration. ... et c'est encore un terme assez "jolie" pour ne pas verser dans des termes trop vulgaires. Mais cela s'est toujours fait avec le même homme, le goût du risque ou la folie de la grande jeunesse, je ne saurais trop expliquer ce comportement dépravée. Nous ne nous sommes fait surprendre qu'une seule fois. J'étais d'ailleurs très mal à l'aise ce jour là. Néanmoins, là encore je vous dirai qu'afficher ma nudité devant un homme bien plus âgé que moi à cette époque sans être mariée ne m'a jamais choqué.

Cet homme m'a quitté quelques temps après... et s'est fait d'autres conquêtes. Passons donc.

je continue dans l'ordre chronologique. J'ai monté les échelons au sein de ma ville et j'ai fini par m'intéresser à la vie de mon - ancien maintenant - duché. c'est alors que j'ai rencontré par hasard ce fameux demi-frère que j'avais longtemps haï puis oublié. je ne l'ai pas reconnu de suite, lui vis à vis de moi, ce n'était pas mieux. je vous passe les détails. Je me suis d'abord montré discrète. Seulement désireuse de m'investir pour la Bourgogne, j'ai fait partie d'une liste électorale qui m'a porté jusqu'au conseil ducal me retrouvant nez à nez avec lui qui était sur le point d'être élu duc de Bourgogne haut la main. La haine même enfouie fini par nous faire faire les pires bêtises. Je l'ai insulté au conseil plus d'une fois, je n'avais pas envie de le respecter encore moins face à la population devant laquelle j'ai souhaité à voix forte sa mort.
Étrangement, ce souvenir la fit sourire. Elle se rappela chaque instant.
Je l'ai craint ce jour là, il avait les moyens de m'envoyer au pilori, de me brûler vive ou encore de m'écarteler. Il n'avait pas changé avec le temps. Et ma colère me poussait toujours à l'affronter. J'ai fini par lui cracher au visage ma haine sur ce qu'il avait fait dans le passé. je me suis trouvée bête face à un homme qui avait tout oublié de son passé, de son histoire. J'ai eu honte quelques instants de m'être aussi mal comportée mais la haine persistait, la haine m'a poussé au chantage.
Oui Cardinale, j'ai tenté de faire chanter mon propre frère même demi. Cela m'a été utile par la suite pour lui faire comprendre le mal qu'il m'avait causé mais j'ai un peu honte de la méthode employée.

J'ai fini par pardonner à ce frère, dernier membre de ma famille, l'absence de mon père durant toute mon enfance. Il m'a fallu du temps pour le faire et beaucoup d'effort sur moi même. Mon frère n'est pas une personne toute blanche non plus et lui pardonner était aussi accepté ce qu'il était. Il m'a fait complice de certaines choses. Je l'ai accepté. Je pourrais citer que d'un point de vue religieux, il n'était pas très... respectueux. Il a consulté les cartes chez une voyante entre autre. Oh ! et il y a bien pire comme péché de complicité mais cela m'avait beaucoup amusé de le faire, c'était en compagnie de la princesse Armoria, très proche de mon frère au point que par moment, je me suis posée des questions. Philippe avait complètement perdu la tête et il était venu à la cérémonie d'allégeance pour en toute logique prêter allégeance. Vu son état, nous lui avons fait quitté la salle. Il n'y serait jamais arrivé. Alors, discrètement, la princesse Armoria a trouvé moyen de faire une lettre d'allégeance pour mon frère Philippe, signé de son scel. Bien évidemment, cette lettre ne pouvait qu'être fausse puisque non écrite par lui. J'ai moi même porté la lettre au héraut à l'issue de la cérémonie. Je me suis faite complice pour le protéger et lui permettre de garder ses titres et les terres liées.

du pardon, j'en suis arrivée à le protéger. j'ignore si c'était un comportement sage.

et il y a encore tant de choses dans ma vie qui n'ont pas bien été bonnes. tout ceci n'est qu'une faible partie.


Les péchés qu'elle énonçait là étaient vraiment petits comparé à certains pour lesquels elle avait quelques réticences pour les aborder. Commencer par les petits la motiverai peut-être pour enfin parler des plus gros péchés mais cela ne serait guère simple.

Je pourrai aussi vous parler de mon second mandat ducal en Bourgogne. Le duc de l'époque était Coluche, c'était avant qu'il hérite de son père de la principauté. J'avais été nommée porte parole. la vicomtesse Dunhyll d'ailleurs ne devrait pas trop avoir à se plaindre j'ai été très gentille avec elle je trouve. Elle rit doucement. c'est d'ailleurs une personne que j'ai pendant un temps haïe aussi au même point que mon demi frère mais pour d'autres raisons. je ne supporte pas qu'on puisse m'humilier.... les méthodes politiques sont ce qu'elles sont, bref passons. A la fin du mandat de Coluche, j'ai affiché le bilan de tous les conseillers ducaux et sur la demande du Duc, j'ai fait le sien. Je n'y suis pas allée de main morte. j'ai exagéré quoi que ce terme soit très faible pour exprimer l'idée, la réalité en le décrivant comme un tyran, une personne autoritaire infligeant des souffrances à tous les conseillers. j'ai menti sur plusieurs points, pas sur tous. J'aurais mérité un procès pour diffamation mais rien, je n'ai rien eu et m'en suis allée librement. Il y avait quand même un peu d'humour dedans mais j'y suis allée provocante.

Je pense qu'on finit par connaitre un peu mon goût pour la provocation ici, n'est ce pas ? Je fais remarquer tout de même, que je me suis tout de même, bien calmée depuis un moment.
Elle sourit.

Seulement à partir de ce moment, elle se referma tout doucement. l'étape suivante devenait compliquée, trop compliquée. Il lui fallait plus de courage.

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Seriella
Seriella commença à se dire qu'elle aurait du prévoir quelques petites choses : un coussin pour son postérieur meutri, et un vélin et une plume pour prendre des notes tellement les paroles s'accumulaient.

Peut-Il tout pardonner... C'est une bonne question, et vous vous en doutez, seul Lui a la réponse...

Est-ce que Dieu pardonne les pêchés de ceux qui ne les regrettent pas ? Non certainement. Mais a-t-Il la même analyse que nous sur les faits, certainement pas non plus. Dieu nous connaît plus que nous nous connaissons nous même. Il sait quand nous faisons le mal par méchanceté ou par simple ignorance du bien...

Vous avez volé un cheval enfant pour compenser ce que vous ressentiez comme une injustice... Certes ce n'est pas bien, mais cela mérite-t-il l'enfer lunaire ?

Quand votre mère est tombé malade et a été rappelée par le Très Haut, vous vous décrivez comme une sans-coeur, le Très Haut voit peut être en vous quelqu'un qui préfère aller de l'avant...

Le pardon du Très Haut ne peut être comparé au pardon d'un homme car le Très Haut connaît nos actes et nos pensées, ce que l'on montre comme ce que l'on cache... même ce que l'on se cache à soi-même.


Elle tenta par a suite de se rappeler le reste du discours

Vous avez ensuite pêché régulièrement, comme nous le faisons tous.
C'est intéressant de voir cette relation avec votre frère... Vous avez vous même analysé cette colère que vous avez reporté sur lui, cette haine pour cette injustice que vous avez subi...
Vous avez vous même reconnu vos erreurs et avez fini par lui pardonner et faire votre pénitence toute seule; en oubliant vos différents et en lui tendant la main lorsqu'il en avait besoin...

Je vois là beaucoup de pêchés, dans votre bouche il paraissent mineurs, et vous ne semblez pas les regrettez...

Or vous savez que c'est la le principe de la confession... y a-t-il donc des pêchés que vous regrettez vraiment ?

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Juliette
Juliette écouta attentivement la religieuse et elle sentit que la cardinale était plus clairvoyante qu'elle ne le craignait. Néanmoins, elle sentit que la Cardinale s'impatientait presque et cette impression lui mettait un peu plus la pression.

Mineurs, c'était des péchés mineurs, OH que oui ! Mais les péchés qu'il restait à dire, les plus lourds et conséquents étaient-ils vraiment regrettés ? Elle souffla et se re-crispa. Sa main s'accrochait plus fermement encore sur la robe et plusieurs fois elle ouvrit la bouche comme si elle allait parlait mais aucun son ne sortait. Ce fut après ces longues tentatives qu'un son finit par sortir.


euh... Mot court mais puissant, il marquait ouvertement l'hésitation de la baronne.

c'est à dire... Mot plus long qui semblait indiquer qu'il y aurait une suite dans pas très longtemps.

Je pense et crois qu.... La baronne reprenait enfin ses esprits et s'exprimait. que ce sont en effet des péchés de faibles importances. Néanmoins, je les ai commis et même sans regret, je souhaitai montrer que le Très Haut le sache de façon caché ou non, la plus grande transparence.

Votre question sur le regret m'amène à penser à d'autres évènements et surtout à d'autres actes que j'ai commis consciemment ou inconsciemment.
A vrai dire, elle y avait pensé bien avant et savait pertinemment ce qu'elle dirait ce jour. La phrase de la Cardinal n'avait donc rien déclenché sauf peut-être la solution pour introduire le plus dur. Et ils m'affectent plus par le remord et la honte.

Une pause bien choisie pour réunir et organiser ses pensées.

Je vous ai dit que je n'avais aucune gêne de me mettre nue devant un homme plus âgé que moi. c'est quelque chose d'intime qui ne concerne que deux individus. Il se trouve que ... je regrette encore de m'être mise nue à une certaine époque. Vous savez les décolletés affichés et les regards un peu provocateurs font partis de moi même et ce n'est pas dans le but de déclencher une rencontre ou une relation plus personnelle avec un homme. j'aime être ainsi. Je sais que cela plait et je cherche.

Elle prit sa respiration et se lança.

c'était en Bourgogne à une période où le duché connaissait un duc autoritaire se croyant tout puissant. Il avait fait enfermer toutes les têtes des listes qui se présentaient pour les élections ducales. Il y avait des amis à moi parmi elles.
Avec d'autres bourguignons, nous avions pensé à un plan pour libérer ces personnes injustement enfermées. Nous avions besoin d'une diversion pour que les hommes puissent attaquer libérer les têtes de liste alors qu'ils étaient destinés à la pendaison ou je ne sais quoi d'autres selon le duc en place, ma mémoire me fait défaut pour les détails. Toujours est-il que j'ai moi même pensé le plan pour la diversion : j'ai proposé que les femmes qui se trouvaient dans la résistance et qui étaient volontaires, se dévêtissent et montent à cheval jusqu'à la caserne pour saluer les "bons" soldats. Il y avait la princesse Armoria, à l'époque guère princesse, l'ancienne comtesse d'Artois, Erwyndyll et une amie baronne, Djemilée. Nous avons traversé la ville ainsi sous les regards des gens outrés. Nous n'avions pas dit pourquoi nous faisions cela et je ne suis même pas sûre que cela ait été clairement dit par la suite.
j'ai vu ces regards et j'ai eu honte. j'ai regretté par la suite cet épisode car j'ai eu l'impression d'offenser la morale. Il y avait sûrement une manière plus noble de pouvoir faire diversion.


Cela restait encore mineur comme péché. Il permettait néanmoins à Juliette de se donner le courage de raconter la suite. Quelle était l'idée suivante ? un pincement de lèvre, un rougeur au visage, des mains tendus, cela allait de moins en moins bien. D'une petite voix elle commença :

J'ai péché ... d'a.... d.... de..... "d'adultère." c'était dit mais le mal aise persistait. La peur du jugement commençait. Le Duc d'Evreux ne devait rien savoir de tout ce qui allait se dire maintenant. Les souvenirs s'agitaient dans sa tête. La robe ne l'aidait plus trop alors elle s'en prit à son mouchoir brodé. Ses mains tremblaient presque, s'agitaient sur le mouchoir. j'avais trouvé l'amour auprès d'un diplomate, seigneur dans le Limousin et la Marche, Milamber de Lasteyrie. Un homme droit et sage encore un qui était bien plus âgé que moi. Notre histoire nous avait poussé à imaginer un mariage sans que date ou autre ne soit fixée non plus. Nous y pensions juste. Seulement, lui était encore dans son comté et moi dans mon duché. ce n'est pas une excuse je le sais. Un baron connu pour son amour des femmes était proche de moi et cherchait mes faveurs. Je me suis laissée tenter une fois... puis... deux fois... et autant de fois qu'il nous a été possible de le faire secrètement. Milamber était toujours mon promis. nous arrivions à nous voir lors de nos échanges diplomatiques et en dehors de ceux ci à la fin des journées de travail. Je suis tombée .... enceinte... et ... nous n'étions pas marié. Je me suis inquiétée sur l'identité du père. Milamber est tombé malade et nous craignons que mon ventre ne se voit trop. Nous avons préféré nous marier vite en petit comité pour que rien ne saches quant à ma grossesse et qu'au cas où il trépassait, l'enfant serait reconnu comme légitime à temps.

J'aurais pensé qu'enceinte et mariée aurait calmée mes ardeurs trompeuses mais je me suis trompée moi même et je l'ai revu, revu et revu encore... jusqu'à ce que je prenne conscience que cela ne pouvait pas continuer. Avant de clore la relation avec mon amant, le baron Théognis, j'ai tout raconté à mon époux, à Milamber. Je lui ai tout dit et lui ai juré que je ne recommencerai plus. Je m'attendais à ce qu'il me gifle, à ce qu'il me rejette à ce qu'il me ... tout ce que vous voulez. Il n'a rien fait de tout cela. j'ai eu honte, j'ai eu mal et même si aujourd'hui je considère que c'est du passé, j'aurais préféré qu'il se réagisse plus fermement. Je souffre toujours un peu de cela par la honte, le malaise que cela me procure. J'ai quitté l'amant juste après et n'ai point recommencé cette folie.

Ma fille est née ensuite et peu de temps après mon époux a été victime d'une chute d'une mine en Limousin. Il en est mort. Je me suis retrouvée veuve. J'ai fait mon deuil. Aucun homme depuis 8 ans n'a partagé ma vie intime et pourtant j'en ai eu l'occasion. Les prétendants étaient là. Avec le temps cela dit, j'ai ressenti le besoin d'acoir quelqu'un à mes côtés.

c'est lourd à porter tout ça et j'ai encore beaucoup à dire, cardinale.


Elle soupira regrettant de devoir en passer par là pour s'assurer que ses secrets ne puissent être jamais révélés sous la pression ou sous la fatigue par la suite. Il fallait qu'elle puisse se sentir apaisée pour ne plus sentir la gêne occasionnée par son passé et quelques pensées actuelles.

ce qui est assez ironique dans l'histoire, c'est que j'ai longtemps était jalouse de la proximité qu'avait mon époux avec sa meilleure amie et sa suzeraine, la Duchesse Morgwen. J'ai soupçonné beaucoup de chose et puis cela m'est passé au final.

Et ce n'est pas la seule et unique trahison que j'ai commise. J'avais une très bonne amie que je connaissais depuis longtemps. Nous avions plein d'idées pour le duché de Bourgogne, des idées même extravagantes. Chacun a monté sa liste ducale et nous nous sommes mises d'accord sur la chose suivante : celle qui arrivait après l'autre votait pour la première. Le premier tour des élections, ce fut ma liste qui arriva seconde. L'amie était devant. J'ai été prise de frénésie. Je n'ai pas honoré l'accord, j'étais prise par l'orgueil. j'estimai que parce que j'avais fait plus d'années de politique derrière moi, j'étais en droit de prétendre à plus. Il y a eu un froid, j'ai perdu mon pari. Elle a été élue et j'ai perdu son amitié pendant un bon moment jusqu'à ce que nous nous retrouvions l'une envers l'autre. J'ai honte d'avoir pensé qu'à moi.
Lors des premières élections normandes, j'ai eu la même sensation face à Dunhyll sauf que j'étais dans le cas inverse. Elle était déjà connue en Normandie... je l'ai longtemps détestée, j'ai eu aussi longtemps rancune contre elle et j'ignore si lorsque nous nous recroiserons, j'oublierai. Elle est invitée au mariage en tant que noble de Normandie. J'aimerai avoir la force d'oublier et que la rancune qui sommeille ne se réveille jamais ...


Elle regarda rapidement la cardinale, l'observa doucement. Oui, Juliette savait ce qu'était une confession et était en train de regretter de faire cela pour son futur époux qui dans tous les cas, n'en saurait rien de ses erreurs passées, jamais ! L'Harles se montait la tête et se freinait sur le coup. cela devenait long et elle voulait partir. Juliette ne se sentait pas aidée par elle même. Pourquoi avait-elle fait tout ça !?

Je parlais de rancune... j'ai eu ce sentiment quelques mois avant mon départ de Bourgogne. et ce sentiment m'a poussé à faire une chose un peu malsaine et peu généreuse. Lors de la guerre Bretagne-DR, les duchés hors domaine royal ont répondu présents à l'appel du Roy et ont levé le ban. Baronne, j'ai répondu présente et suis allée guerroyée pour la première fois. Quand j'ai vu le nombre de nobles partis avec les soldats du duché, le nombre de nobles ayant véritablement répondu à la levée de ban et donc à leur devoir de nobles, ... j'ai été envahie par l'écœurement. Nous étions 3 dont 2 étaient déjà engagé dans l'armée. J'ai toujours servi mon duché, et quand je ne pouvais aller guerroyer je donnais, je défendais le duché, je le rendais d'une façon ou d'une autre. cette colère était justifiée ou non, je n'arrive plus à savoir, à me baser sur une pensée rationnelle. Toujours est-il que quand le Domaine royal a enfin envoyé la somme de remboursement à la Bourgogne, je me suis montrée égoïste par rancune. J'étais rancunière parce que j'avais l'impression que j'en faisais trop et que jamais je n'avais en retour la reconnaissance. Je ne parle pas ici de titre ce qui est d'ailleurs en décalé par rapport à ... enfin bref. mais d'un simple merci, d'une reconnaissance nominale. j'ai pris l'argent pour rembourser mes frais. Mon duché était ruiné et sur les 1400 écus que je devais recevoir, je n'ai laissé que 400 écus au duché. Le départ de la Bourgogne était aussi motivée pour ne plus regarder derrière et faire ma vie ailleurs. Je ne me sentais plus utile dans mon duché. C'est seulement quand j'ai annoncé mon départ que certains se sont exprimés vis à vis de moi et se sont dit attristés par mon départ. J'ai regretté mon choix mais le choix était pris et la colère ne cédait pas un seul bout de terrain.

Lorsque je suis arrivée ici et que j'ai, par honnêteté avec certaines de mes colistières, parlé de ce remboursement, on m'a conseillé de n'en parler à personne. Et j'ai suivi, je me tais. Mais à la réflexion, la Normandie devrait être contente que je sois venue ici puisque j'investis sur ces terres. Ceci était une parenthèse.

Maintenant que je vous ai parlé de l'argent que j'ai touché, je vais vous parler de ce qui s'est passé durant la guerre. j'avais déjà utilisé les armes, j'avais déjà blessé des gens pour défendre ma vie ou l'intérêt des personnes défendue. Je l'ai fait par devoir et je me suis déjà retrouvée avec des blessures plutôt légères. La guerre c'est différent et les premiers jours je m'en suis aperçue très vite. j'ai honte de cela et j'ai eu beau rattrapé la chose par la suite, j'ai honte... j'ai suivi les ordres. Nous avons attaqué et au moment où j'ai senti que l'ennemi était trop proche, j'ai paniqué. j'ai fait demi-tour et n'ai pas eu le temps d'éviter le coup qui m'a forcé à rester à l'infirmerie pendant 5 jours ! j'ai fui. c'est une honte ! moi j'ai fui ! je m'en suis tellement mordue les doigts et surtout que mon orgueil en a pris un coup. Lorsqu'il a fallu retourner à la charge, j'étais remplie de colère et de vengeance, colère contre moi-même vengeance par rapport au coup que j'avais pris. Et je n'ai plus jamais fui lors de tous les combats que j'ai mené depuis.


Elle soufflait. Elle parlait beaucoup et commençait à avoir soif. Voilà bien 2 heures qu'elle agitait sa langue avec nervosité. Sa fille était dehors. elle pensa à elle soudainement. Secret, secret... elle ne devait pas savoir pour les écarts de sa mère. Juliette imaginait qu'il était mieux pour sa fille de voir une bonne image de sa mère. Mais peut-être qu'Aliénor n'était pas non plus idiote et qu'elle avait compris ce que voulait dire "confession". Alors plus cela durait, plus elle pouvait se poser des questions. Juliette paniqua et se dit qu'il fallait alors qu'elle se presse à tout dire, que lui pardon lui soit accordé, qu'elle prie, qu'elle soit propre et qu'elle se tienne à carreau jusqu'au mariage. Vite vite, il fallait faire vite ! Un regain de motivation apparu et elle reparti :

[euh je m'arrête là sinon je crois qu'il y en a encore pour 10 pages. la suite dans un prochain post. ]
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