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[RP ouvert] Toujours plus loin, loin, loin...

Miladyw
Ne surtout pas dormir....

Longues sont les heures de la nuit qui défilent.
Ce chemin pris pendu à un fil.

J'entends vos mots
aveugles à mes maux.

Mes yeux se ferment.... Noooon !!! Ne dors pas !

Mais je suis si lasse... je vous aime mais je me perds. Mes heures sont les vôtres, c'est pour vous que je suis... pour toi... Provence !

Digo Li Que Vengon ! No Pasaroun !
Les cris, les pleurs, le sang, les larmes, le courage...

Plus haut... Qu'y a t-il plus haut ? Dans les sphères...

Je suis si lasse... ne pas dormir.

La colère à présent, je crie... Les regards sont froids... Parlons ! Non, j'ai tort, ils détiennent la vérité.

Je me retrouve mais si faible, fatiguée...

Résiste... résiste... heureusement qu'il me l'a dit !

La sphère est vaporeuse... rien n'est acquis mais en s'y accrochant on risque de la briser.

En bas il y a la lavande, le soleil, les tournesols...

Je dois atterrir ce vol m'épuise, je veux la terre, les routes, les chemins. Je veux la paix mais pas les œillères. Mais rien !

La colère encore...

Un réconfort s'effrite... même ça vous me l'avez pris. Ou bien j'ai changé. Ai-je changé ? Ne suis-je pas plutôt enfin moi ?

No Pasaroun ???
Moi, si !

Le réveil enfin...
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Miladyw
Brignoles 5 mai 1458

Des mots susurrés tout bas...

Le bruit de ces pas sur le sol glacé de l'Eglise, des frissons traversant son corps, le regard vague, Mila s'avançait sans un mot dans l'église. Elle n'y verrait sans doute pas le prêtre, elle aurait aimé pourtant...

Ses yeux se levèrent imanquablement vers l'autel qu'elle observa un instant avant de laisser ses paupières se refermer comme un voile au dessus de son iris, se concentrant sur son souffle froid qui pénétrait son corps et son souffle chaud qui s'en échappait. La respiration est apaisante, car elle est la vie sans doute.

Une révolte organisée dans la nuit, assurer la défense des villes, se marier, avoir un enfant -elle posa sa main sur son ventre pensant à son avenir- sage, travailleuse, respecter les règles... sa vie.


Le souffle est la vie, et ma vie m'essouffle...

Elle s'assit sur un banc de l'église, les yeux toujours fermés, comme si la perte volontaire et temporaire de la vue lui permettait de s'échapper un instant de ce monde.

Les paupières fermées ne sont pas une perte de la vue, elle voyait un visage, un sourire... Bien que seule en ce lieu, elle entendait une voix... Ouvrant de nouveau ses yeux, son sourire s'évanouit. Elle le vit alors, ce livre posé près d'elle, ce livre qu'elle avait tant de fois lu... elle pécheresse pourtant.

Saisissant le Livre des Vertus, elle tourna les pages cherchant ce qu'Aristote pensait de la morale, du bien et du mal.


"Tout à fait. Le bien de l’homme, c’est à dire ce qui tend à réaliser la perfection de sa propre nature, est donc une vie vouée à assurer les conditions de l’harmonie au sein de la cité. Or, le bien de la cité, est tout ce qui participe à son équilibre, puisque la nature de la collectivité est de se perpétuer. Ainsi donc, tu peux le constater, le bien de l’homme conduit au bien de la cité."

N'était-ce pas ce qu'elle avait toujours fait ? N'était-ce pas ces mots auxquels elle s'était si souvent référée ? Pourquoi alors n'avaient-ils plus de sens ?

Et pourquoi n'es-tu pas là Yu...?

Elle jeta le livre au sol, se leva déterminée. Participer au bien de la cité il le faut oui mais... mais qui provoquait les guerres ? Participer chez ceux qui cherchaient à les opprimer n'était-ce pas juste conserver un pouvoir acquis ?

Mila sortit de l'église, ne regardant pas l'autel derrière elle, le livre ouvert au sol. Mila sortit de ce lieu sombre et froid éblouie par la lumière à l'extérieur.




Brignoles le 6 mai 1458

Alors je m'abandonne...

Prendre une décision est parfois décrite comme une chose difficile. En cet instant Mila voyait que le plus dur était d'appliquer cette décision. En proie au doute et bien qu'ayant tout mis en ordre ou presque, elle se laissé tomber sur une chaise, prend une plume et un parchemin.




Je voulais te parler de mes doutes et première interrogation, comment t'appeler... Signe sans doute que je suis perdue, je ne sais si je commence par un coucou, un bonjour, ton nom...

En fait mes doutes sont moins intenses que je ne le pensais, et ma mélancolie sans doute du fait que je sois un peu esseulée dans ma prise de décision. Le regard que l'on me portera je ne le crains pas ou peu et je sais que mes amis les plus fidèles ne me jugeront pas. La peine que je vais faire est plus dure à porter...

Je ne sais pas encore comment m'y prendre d'ailleurs. J'avais fait la promesse de ne pas dire que je ne saurai le rendre heureux et je pars sachant très bien que trop de choses nous séparent... Je suis assez inquiète quant à la réaction, quant aux conséquences de mes actes sur lui et d'autres d'ailleurs.

Il est étrange quand ma vie était tracée de désormais m'avancer vers l'inconnu. Je le fais sans hésiter, j'ai peur de ce que je vais faire mais je sais que malgré cela je suis déterminée. D'abord parce que ma vie ici ne me convient plus mais aussi parce que... je t'aime. Je ne m'avance donc plus vers l'avenir mais vers le présent.

Quelque part... bien qu'en proie aux doutes, j'ai hâte !

Mila




Chancellerie 7 mai 1458

Mes jambes trouvent leur chemin...

Un rendez-vous été pris pour devenir diplomate et pourtant... La chancellière et la vice chancellière étaient là, prêtes toutes deux à l'entendre, à expliquer pourquoi elle avait souhaité devenir diplomate.

Alors elle s'expliqua, sans tabou dans la lignée de sa prise de décision.


"Les raisons donc... elles sont simples ! En étant au conseil, je vois la politique diplomatique abordée par le comté... Nous avons des ennemis, on a tenté la paix en vain. On passe notre vie à nous défendre sans attaquer. On se défend sur le terrain, nos armées reculent, on attend. On se défend des attaques de ceux qui ont voulu nous aider...

Je vois dans la diplomatie une alternative à la paix hypocrite, à la défense lâche que nous avons adoptée.
Bien sûr la paix est un idéal mais ne nous voilons pas la face, elle est impossible avec nos ennemis qui n'ont même pas fait l'effort de parler avec nous. En revanche, cette paix est possible avec ceux qui ne supportent plus le joug de nos ennemis, et de cela la diplomatie peut nous aider à faire des alliances.

Voilà j'imaginais de solides alliances militaires avec des alliés de l'ombre en vue d'attaques groupées contre un ennemi commun...

Cependant, bien que ces idées m'aient amenées jusqu'ici, cet entretien doit prendre fin je ne pourrai être diplomate. Les raisons de mon changement d'avis vous les connaitrez bientôt mais fidèle à ce que je suis, la défense ne me suffit plus.

Je vous remercie toutes deux de m'avoir accueillie en ce lieu."


Ces raisons suffisaient à ses yeux pour cesser la voie qui s'était tracée devant elle et prendre une autre route.



Archevêché 7 mai 1458

Comme un souvenir...

Mariage prévu pour le 31 mai... rendez-vous pris avec Richelieu qui doit officier pour la cérémonie. Elle écoute ce qu'il lui dit, prend peur en entendant :


"Je vous rappelle donc une énième fois mes enfants que le mariage est indissoluble et que son engagement est éternel hormis dans des cas très précis et très extrêmes.

Vous devez être surs de votre engagement avant de vous marier, revenir en arrière sera impossible."


Elle est devenue si instable, si peu préposée à une vie calme, dans le respect des règles établies. La démagogie, la politique l'écoeure. Être mère, femme, un bonheur sans nul doute mais qu'elle ne saurait apprécier, ou du moins pas à sa juste valeur.

Elle s'agace comme toujours ! Elle le sait à ce rythme elle finira ses jours auprès de Léviathan. C'est après le prêtre qu'elle en a. Il n'a rien fait, il est là pour la guider mais elle ne le veut plus. Elle si heureuse le jour de son baptême, pleine d'espoir, avançant vers une vie dévouée au comté comme tout un chacun l'entend commence à perdre patience.

Elle a tout fait dans les règles, elle a intégré un parti, elle a assuré la défense de la Provence, elle a dit oui à son fiancé. Ses erreurs, elle les a confessées.

Mais après deux mois, après s'être aperçue que dire ce qu'elle pensait n'était pas convenable, que respecter les règles établies c'est vivre dans la peur. Après avoir hurlé, crié devant les bassesses de personnes qu'elle affectionnait. Elle a commencé à ne plus pouvoir.

Une nouvelle place au conseil, mais peu de désir d'y être... Alors elle quitte le parti pour lequel elle ne voit plus de convictions mais de la politique comme on l'entend depuis toujours... Despotisme ? Démagogie ? Et Dieu, ses préceptes... Rome elle même était gangrainée. Il suffisait de voir comme elle traitait l'archevêque. L'amour... Mais l'amour quand on l'a sali, quand tout le reste vient y nuir, il n'en reste que la peur de blesser.

La liberté alors ! Oui la liberté... et une lumière quand une voix lui en parle, quand elle se rend compte que ce qui la ronge, ce qu'elle croyait devoir cacher parce que ce n'est pas politiquement correct, parce qu'on se sent esseulé de penser cela malgré les reproches ; quand tout cela, enfin, elle partage.
Et cette lumière est douce, chaude... Les flammes de sa vie s'éteignent doucement, elles faiblissent... face à elle un feu plus grand, celui de la liberté d'abord, s'allume et la réchauffe. Elle s'approche de ce feu, elle sait qu'elle peut s'y brûler, qu'on lui tournera le dos parce que les incendies sont craint. La liberté est belle, le feu l'apaise et son coeur palpite. La fumée pique ses yeux qui brillent plus que jamais. Il y fait chaud. La liberté qu'elle voyait dans ces flammes se mêlent à un autre sentiment. Les yeux brillants, les palpitations, la chaleur c'est aussi... l'amour.

Différente de ce qu'elle avait connu, sans la douleur, sans la peur d'elle même. Un mot : viens !

Alors, Mila dans l'archevêché, près de Richelieu s'égare, ou plutôt retrouve son chemin. Elle se lève, prend congé laissant en plan l'organisation du mariage. Sa décision est prise.


Je vous prie de m'excuser je vous ai dérangé. Merci pour tout et peut être à bientôt. Sans doute au conseil encore un peu.
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Miladyw
Toulon, le 9 mai 1458

Emporte-moi dans le voyage...

Avançant dans la ville elle aperçut le port, ses pensées s'envolèrent alors vers Arles, les bords du Rhône, ses habitants et immanquablement, la guerre.

Six mois qu'elle avait prévu de vivre ici à Toulon et que tout la retenait ailleurs. Quand enfin, elle arrivait dans cette ville qui devait être la sienne, ce n'était plus qu'une étape.

Nommée lieutenant de Toulon à sa demande. Elle savait déjà à ce moment là qu'elle partirait mais elle voulait laisser tout en ordre avant.

Elle pris donc compte des décrets municipaux, grilles des prix, des salaires... Elle se rendit sur le marché, vit que nombres de produits ne respectaient pas la loi. Contact pris avec le maire pour nommer un sergent responsable du marché afin de le réguler.

Elle pourrait partir tranquille.

Etrange que ce travail qu'elle avait affectionné lui paraisse vide de sens ou plutôt inapte à ses envies.

Toulon... une journée pour la connaître. Assise près de l'eau, regardant les vagues et l'horizon. Plus de mariage, plus de sacrifice... Une seule chose restera de cette vie.

Un sourire, la main sur son ventre...




L'ange du bien ou du mal


Viens délivre-toi...

Première soirée en taverne depuis longtemps. Elle imaginait ça déchirant. Un au revoir avec sa marraine plutôt douloureux commme elle l'avait vécu une fois à Millau... il n'en fut rien !

Une soirée à rire et s'amuser. Libre comme l'air. Disant même pour la première fois
"Je suis enceinte" sans avoir peur des regards, se sachant non mariée dans le péché.

Un murmure vers Patoria
: Je pars ce soir

Un sourire, une réponse : D'accord

Aucun jugement, juste le désir de la voir heureuse. L'amitié sincère. D'autres se détourneraient bientôt et médiraient sur elle mais elle en faisait fi dans ce sourire d'ange.

Puis, des projets sans pour autant être plongé dans l'avenir mais plutôt son futur présent. Rire, sourire, aimer, sentir son coeur battre, pouvoir s'exprimer librement... avec lui elle pouvait. Même ses projets les plus fous elle les disait sans crainte.





Nulle part, le peuplier

Le noir complet... l'origine ! Un de ses noirs d'encre qui vous ancre dans l'immobilité. Les yeux fermés on y voit plus clair, on rêve.

Regarde le ciel, il reste encore des étoiles

Tourne, tourne l'effusion des sens, la naissance. Et maintenant, le soleil ! Elle avance et découvre les couleurs. L'azur du ciel, le rose de sa peau, le brun de la terre...

Souffle, souffle comme une caresse les bassesses. A présent, les frissons ! Elle regarde l'arbre s'effeuiller. Tombe doucement le feuille rougie de l'automne et quant à suivre sa chute ses yeux se pose au sol, le printemps.

Une fleur, des couleurs...


Il m'aime, un peu, beaucoup... Nous ne plierons pas !

Comme cet arbre là. Si haut, si grand... Le vent souffle, on dirait qu'il va céder. Mais il reste solide, enraciné. Il est beau... l'arbre, le rêve. Il faut le vivre !
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Miladyw
Marseille, 10 mai 1458

Emporte-moi dans le voyage de ton silence...

Parce que le silence vaut mieux que tout ce qu'elle entendait. Les rumeurs à son sujet qui lui revenaient, les tentatives vaines de lui faire peur, de la faire douter.

Sans doute la voir tomber, leur donner la chance de dire
"On te l'avait dit"

Mais rien n'y faisait. Mila avançait sur son chemin. En ce jour Marseille. Première fois qu'elle voyait cette ville et il était temps qu'elle la voit. Un passage au poste de police de la ville pour recruter. Ironie ou tout elle, continuer son travail jusqu'au bout, jusqu'au dernier moment, ne pas laisser le désordre derrière elle.

Et une nouvelle fois une taverne. Elle goûtait au plaisir s'y rencontrer des personnes qu'elle avait appris à connaître dans les couloirs du château. Marseille la belle.. oui et elle n'y vit que des femmes.

La Provence est belle et il y reste des forces vives qui la feront vivre. A être trop haut elle ne voyait plus le plus beau.

Cette paix qu'elle avait connu en ces terres, cette paix bafouée... La Provence la retrouverait et leurs ennemis allaient perdre beaucoup...

Quant à Mila, se levant, ne cachant plus ses projets. Elle quitta la taverne marseillaise une expression lui vint. Celle qui correspondait à ce qu'elle désirait...


Vive Valeque !


Château d'Aix, le 10 mai 1458

Il était temps de le leur dire. Elle vint d'abord trouver le comte pour le lui annoncer. Il n'avait pas aimé du tout, en même temps comment aurait-il pu en être autrement. Elle resta aussi déterminée qu'une provençale peut l'être et remis alors sa démission qui serait effective le mercredi suivant.

Ensuite le porte parole à qui elle remit son rapport comtal. La semaine précédente, excédée et fatiguée, elle avait refusé de le rendre. Cette fois au contraire, elle en profitait pour s'expliquer devant ceux à qui elle devait le plus une explication : les provençaux !

Elle se rendit ensuite à son bureau où elle réunit tous ses trousseaux de clefs. Elle les posa sur une table en bois, un léger soupire s'échappant entre ses lèvres. Toutes ses portes qui allaient se fermer c'était étrange... enfin, surtout la Prévôté, depuis près d'un an elle y avait passé beaucoup de temps. Elle se souvint alors des bouteilles de vin vidées en cachette avec Miss quand le château était entre les mains des traitres. Elle vit Oursa connétable qui l'appelait sa secrétaire et avec qui il y a peu elle était encore fiancée. Son diplôme remis par Su à la fin de l'été, son engueulade avec Yueel alors CAC et avec qui aujourd'hui elle riait en doléances ou chez les maires. La baronne de Cannes au conseil d'Arles... les rencontres faites en ce lieu.

Mais le conseil... le conseil elle ne le regretterait pas ! Et l'homme qu'elle aimait, qu'elle allait rejoindre, la vie de liberté qui l'attendait. Pour tout ça, elle abandonnait volontiers quelques trousseaux de clefs.

Une dernière chose lui restait à faire... Prévenir la Marquise, qui sans doute n'accueillerait pas la nouvelle avec joie. Cette femme extraordinaire qui se dévouait dans la sagesse pour un peuple qu'elle chérissait plus que tout et elle, Mila qui choisissait l'autre voie.

Un jour, l'Histoire dirait qu'elle était la meilleure voie, sagesse ou pas. Une chose était certaine, Hersende avait choisi la plus noble !

Lettre rédigée, rouleau fermé, pigeon envoyé... au conseil à présent de se retourner. Il lui restait à prévenir les maires et les policiers. Tout était en ordre !

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Miladyw
Rejoins moi dans l'ivresse qui me tient
Et me transporte toujours plus loin; loin, loin...

Un souffle de vent léger souffle la liberté...

Nos deux voix mêlées prêtes à voyager.

Je ne dors plus je vis. Un songe, un rêve réel !

La liberté est un fardeau quand nous sommes pris de remords liés à la morale...

Résistance un bien joli mot... alors résistons !

Oui, oui moi je résiste je cherche comment occuper le peuple...
Moi aussi je résiste, j'atttends...

Une vie qui tend vers la vertu... aimer Dieu... nous aimer...


Je n'aime pas ce que je vis, je le fuis.
Je l'aime, je le suis.

- Tu pleures ?
- Oui
- Tu es triste ?
- Non, c'est une larme d'espoir...

Comme un ciel étoilé, une fleur et la rosée, le regard émerveillé, d'un enfant ou d'un grand...
Comme un rêve éveillé, un cœur et les pensées, on s'égare
on y est, un volcan, je m'éprends...

... d'un brigand ?

Brise la chrysalide, et je m'envole vers toi loin, loin, loin...
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Miladyw
Dernier jour dans une ville de Provence, Mila avance vers la place d'Aix et se décide à afficher un message sur son départ. Son au-revoir à la Provence.




Je me souviens en ce moment de tant de choses : du jour où j'ai fait la connaissance en juillet, des arlésiens et tant d'autres qui m'ont accueillie malgré mon passif. Du jour où j'ai lu les statuts du Marquisat et j'ai dit c'est ça que je veux. C'en est suivi mon emménagement. De ce jour où intimidée j'ai parlé pour la première fois avec notre Marquise.

Puis la guerre...
Un jour, je me demandai, que faire en cas de défaite . Je me suis alors dit qu'il faut vaincre ou mourir. De nombreux amis sont tombés sur le chemin de la victoire. Car la victoire est inévitable, cette guerre n'est qu'une bataille parmi tant d'autres.

J'ai l'impression d'avoir accompli la part de mon devoir qui me liait à la Provence sur son territoire, et je prends congé de vous.

Je démissionne formellement de mes fonctions au sein du conseil comtal, de mon poste de formatrice au CFPP, je renonce à mon grade de lieutenant de la police et à ma citoyenneté dans ce comté. Rien de légal ne me lie plus aujourd'hui à la Provence en dehors de liens d'une autre nature qu'on n'annule pas comme des titres ou des grades.

En passant ma vie en revue, je crois avoir travaillé avec suffisamment d'honnêteté et de dévouement. Si j'ai commis une faute de quelque gravité, c'est de ne pas avoir eu plus confiance en la politique menée actuellement sur la diplomatie en particulier.

J'ai vécu des jours magnifiques et j'ai éprouvé à vos côtés la fierté d'appartenir à notre peuple en ces journées lumineuses et tristes de la Guerre comme en paix. Rarement, un chef d'Etat fut aussi brillant qu'Hersende dans de telles circonstances, et je me félicite aussi d'avoir suivi sans hésiter, d'avoir partagé l'amour de la Provence, de voir et d'apprécier les dangers et les principes.

D'autres terres réclament le concours de mes modestes efforts et l'heure est venue de me séparer de la Provence et du Marquisat.

Je veux que vous sachiez que je le fais avec un mélange de joie et de douleur; je laisse ici les plus pures de mes espérances et des êtres que j'aime...et je laisse un peuple qui m'a adopté. J'en éprouve un déchirement. Sur les nouveaux champs de bataille je porterai en moi la foi, la détermination de peuples qui ne souhaitent que la liberté, le sentiment d'accomplir le plus sacré des devoirs : lutter contre l'impérialisme où qu'il soit ; ceci me réconforte et guérit les plus profondes blessures.

Je répète une fois encore que je délivre la Provence de toute responsabilité.

J'aurais encore beaucoup à dire, mais je sens que c'est inutile, car les mots ne peuvent exprimer ce que je voudrais, et ce n'est pas la peine de noircir du papier en vain.

Digo Li Que Vengon ! No Pasaroun !

Miladyw


Son message en évidence, elle s'en va. Sans doute un dernier tour dans le parc et les tavernes de la capitale avant de partir. Légère, elle s'éloigne une phrase prononcée dans un murmure, l'espoir que le vent la portera jusqu'à lui.

Je t'aime Kika...

[Très clairement inspiré de la lettre du Che à Fidel en quittant Cuba.]

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