--Grolard
Il fait beau depuis le début de la journée. J'en profite pour me diriger dun pas nonchalant vers mon bain habituel. Maintenant que le soleil est haut dans le ciel, les moustiques et autres insectes dérangeant arrivent pour tenter vainement de me piquer afin de faire de moi leur repas. Alors que jattaque la pente habituelle qui donne sur les bains, je me dis une fois de plus quun petit régime ne me ferait pas de mal. Cest quil est dur de devoir trainer ces 150 Kg sur de si petites pattes. Mais à chaque fois que je tombe sur ces légumes, je ne peux mempêcher de les croquer si goulument.
Alors que jarrive au sommet, je découvre enfin les bains qui me procurent tant de plaisir. Un soupire de contentement méchappe alors.
- « GROIIIIIIIIIIIIN ! »
Je commence à courir gaiement afin de finir en plongeon dans mon bain de boue.
- « Aaah ! Quel plaisir de pouvoir se vautrer dans cette boue si crémeuse. Cest de la bonne qui colle bien à la peau et qui est si rafraichissante. Les moustiques vont pouvoir essayer de matteindre, maintenant, ils ny arriveront plus. »
Alors que cela fait quelques dizaines de minutes que je me baigne tranquillement dans ma boue et que je profite de cette belle vie de cochon, jentends un bruit au loin. Pas dinquiétude, ça doit encore être cette foutue vache qui ne peut sempêcher de venir se moquer de moi. Après tout, de la boue lui ferait le plus grand bien aussi. Mais elle est bien trop hautaine pour vouloir admettre que la boue nest pas que pour le bas peuple.
Je continue donc à menduire de cette substance foncée mais un nouveau bruit marrête soudain. Un bruit que je connais bien et qui souvent est synonyme de nourriture. Un être qui marche sur deux pattes arrive en émettant ce son si désagréable avec leur bouche. Pourquoi donc doivent-ils toujours faire ceci ?! Peut être croient-il que cest de la musique ? Enfin bon !
Je me tourne en attendant avec impatience que lhumain arrive. Mais après quelques petites minutes, je remarque que je ne connais pas celui-ci. Bizarre, que fait donc cet être vêtu de rouge ici ? Quelques mèches noires dépassent dune capuche et celui-ci tient un seau dans sa main. Peut-être vais-je quand même avoir droit à quelques pommes.
Je regarde donc lhumain sapprocher de mon bain et y tremper son sceau afin de le remplir de boue. Je sais quil ma vu, jai eu droit à un regard qui en disait long. Cest celui quils font généralement avant de venir chercher lun des nôtres, un regard qui dit quon nous verrait bien coupés en tranches, grillés au feu de bois.
- « De la boue ?! Quoi ?! On me vole ma boue ?? »
Cest sans attendre que je me rue, ou du moins que jessaye, ce serais plus facile sans cette boue collante et sans ces kilos en trop, sur cet animal sans gène qui me pique ma boue sans remord. Alors quil minspectait du coin de lil et me vit soudainement charger sur lui, cest sans demander son reste que lêtre humain partit ses jambes à son cou, le seau débordant de boue et tachant ses vêtements si rouge dorigine.
Voila, mon petit exercice de la journée étant fait, je pouvais me rouler une dernière fois dans la boue et redescendre la colline afin daller déguster quelques pommes et des vers bien gluants.