Eilinn_melani
[HRP : Ce RP se déroule quelques jours après les funérailles d'Ylalang, mère d'Eilinn / RP ouvert, envoyez juste un MP pour les ptits détails importants ]
C'était une plongée dans l'atmosphère étourdissante du quartier des Halles, bruyant, chamarré, propre à déboussoler le profane qu'accomplissait Eilinn Melani en ces jours du printanier mois de mai.
C'était sous bonne escorte que la jeune demoiselle se déplacait ce jour dans les rues parisiennes : une gouvernante veillant au grain, et un garde missionné par son beau-père pour vérifier que la jeune fille ne prenait pas la poudre d'escampette, ses dernières exactions n'ayant pas été du gout du maréchal d'Armes. Vêtue d'un surcot violet en ces jours aux températures clémentes, les cheveux détachés comme il seyait à une demoiselle, Eilinn foulait le pavé parisien.
Le mot d'ordre pour cette journée d'achat était : "de beaux tissus, et du zinzolin" puisque c'était la couleur de deuil décrétée par Rhân. Un quelconque domestique aurait pu se charger de cela, mais Eilinn avait requis la faveur d'y aller, afin d'y apprendre tout d'abord ce qui avait trait aux tissus, mais aussi pour s'échapper un peu de la monotonie des jours de deuil.
Pour l'enfant, si peu habituée à cette activité prisée des dames et damoiselles fortunée, c'était une orgie de nouvelles sensations. Les odeurs tinctoriales lui faisaient froncer le nez, les tissus prenaient une dimension autre à les toucher et les manipuler, et ce bruit, interminable, cette ambiance effrénée, tout cela étourdissait Eilinn.
Les mirettes azurées se laissaient parfois distraire par un achalandage de camocas*, mais hélas, ce serait pour une prochaine fois, ce n'était point dans le ton de ce qu'elle était venue chercher.
Au cours des heures suivantes, il fut choisi une étoffe de taffetas violette, qui conviendrait à merveille pour couper une belle robe, et Eilinn manqua faire un caprice pour l'acquisition d'un velours zinzolin damasquiné d'or, qui pourrait être porté à une occasion plus mondaine, ce qui ne manquait pas dans la vie de la jeune fille, damoiselle de compagnie de la vicomtesse Jehanne-Elissa de Volpilhat. Nul doute que son beau-père froncerait les sourcils en voyant la note, mais quand on disait "beau tissu", Eilinn prenait "beau tissu". Ni plus ni moins.
Ce qui s'annonçait comme un jour terne comme tant d'autres prit au fur et à mesure des heures une teinte plus joyeuse, à l'image des couleurs qui défilaient devant les yeux d'Eilinn.
La gouvernante fit remarquer qu'il faudrait penser aussi au trousseau nuptial, même si son beau-père ne lui avait pas encore présenté de fiancé, mais les jours se rapprochaient de sa majorité, ou elle deviendrait "bonne à marier", ce qui n'était pas forcément pour la réjouir.
La journée était donc bien avancée, et il fut décidé de voir un dernier magasin, pour de la futaine propre à être coupée pour quelque lingerie plus intime.
Eilinn ne fit donc pas attention à la boutique dans laquelle elle entrait, de toute façon, on y vendait du tissu...
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C'était une plongée dans l'atmosphère étourdissante du quartier des Halles, bruyant, chamarré, propre à déboussoler le profane qu'accomplissait Eilinn Melani en ces jours du printanier mois de mai.
C'était sous bonne escorte que la jeune demoiselle se déplacait ce jour dans les rues parisiennes : une gouvernante veillant au grain, et un garde missionné par son beau-père pour vérifier que la jeune fille ne prenait pas la poudre d'escampette, ses dernières exactions n'ayant pas été du gout du maréchal d'Armes. Vêtue d'un surcot violet en ces jours aux températures clémentes, les cheveux détachés comme il seyait à une demoiselle, Eilinn foulait le pavé parisien.
Le mot d'ordre pour cette journée d'achat était : "de beaux tissus, et du zinzolin" puisque c'était la couleur de deuil décrétée par Rhân. Un quelconque domestique aurait pu se charger de cela, mais Eilinn avait requis la faveur d'y aller, afin d'y apprendre tout d'abord ce qui avait trait aux tissus, mais aussi pour s'échapper un peu de la monotonie des jours de deuil.
Pour l'enfant, si peu habituée à cette activité prisée des dames et damoiselles fortunée, c'était une orgie de nouvelles sensations. Les odeurs tinctoriales lui faisaient froncer le nez, les tissus prenaient une dimension autre à les toucher et les manipuler, et ce bruit, interminable, cette ambiance effrénée, tout cela étourdissait Eilinn.
Les mirettes azurées se laissaient parfois distraire par un achalandage de camocas*, mais hélas, ce serait pour une prochaine fois, ce n'était point dans le ton de ce qu'elle était venue chercher.
Au cours des heures suivantes, il fut choisi une étoffe de taffetas violette, qui conviendrait à merveille pour couper une belle robe, et Eilinn manqua faire un caprice pour l'acquisition d'un velours zinzolin damasquiné d'or, qui pourrait être porté à une occasion plus mondaine, ce qui ne manquait pas dans la vie de la jeune fille, damoiselle de compagnie de la vicomtesse Jehanne-Elissa de Volpilhat. Nul doute que son beau-père froncerait les sourcils en voyant la note, mais quand on disait "beau tissu", Eilinn prenait "beau tissu". Ni plus ni moins.
Ce qui s'annonçait comme un jour terne comme tant d'autres prit au fur et à mesure des heures une teinte plus joyeuse, à l'image des couleurs qui défilaient devant les yeux d'Eilinn.
La gouvernante fit remarquer qu'il faudrait penser aussi au trousseau nuptial, même si son beau-père ne lui avait pas encore présenté de fiancé, mais les jours se rapprochaient de sa majorité, ou elle deviendrait "bonne à marier", ce qui n'était pas forcément pour la réjouir.
La journée était donc bien avancée, et il fut décidé de voir un dernier magasin, pour de la futaine propre à être coupée pour quelque lingerie plus intime.
Eilinn ne fit donc pas attention à la boutique dans laquelle elle entrait, de toute façon, on y vendait du tissu...
*Le camocas était un riche tissu de soie souvent agrémenté de rayures d'or ou d'argent fabriqué en Terre Sainte. Il était courant surtout aux XIVe et XVe siècle.
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