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[RP] Hors de la fange, la faux de guerre trace son sillon.

Fraxie

[Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ] *


Elle s’attendait à autre chose la Fraxie en fait
Mais la blonde face à son, comme toujours, si impulsive récrimination
Ne répondit…

Rien

Mais il y a des silences emplis de regards explicites à défaut d’être bavards….
Il y a parfois une compréhension réciproque qui prend ampleur et sens dans un léger sourire,…
Et qui en dit bien plus….qui dit tout…..
Et ce regard de Karine alors……
Un de ceux qui vous lance…

Ben t’as encore l’choix la Belette, j’suis limite cap’ de comprendre…
Tu restes, tu pars, c’est l’ultime moment du choix

Mais un regard qui dit surtout

Regarde

Et ce qu’elle voyait guidée par le si léger mais fatal mouvement de menton de la blonde…
C’était ce fer, blanc d’être tant rouge, passant de main en main…
Avec l’intensité de ce qui forge….. Une famille….…..
C’était ces corps, ces âmes certes encore peu connus pour la plupart mais, qui un à un, se faisaient…..Fidèles….
Loin… si loin… de ces scrupules qui venaient d’ouvrir un gouffre vertigineux à ses pieds

Se faire funambule…..
Avancer malgré tout
Pieds sûrs et bras dansants….

Elle n’avait ressentit cela qu’une fois, avec autant de vent contraire tentant de faire chuter son frêle pantin de chair….
C’était en Périgord……les falaises auxquelles venaient s’ancrer son si improbable fil d’Ariane étaient alors si différentes……mais elle avait failli….mais elle avait chuté... entraînant avec elle le seul, l’unique… celui qui l’avait sans nul doute assez maudit, pour que, depuis, périssent tour à tour tous ces autres qu’un « je t’aime » était venu effleurer…

Se faire funambule…..
Narines frémissantes sur ce léger, fuyant, entêtant parfum d’ailleurs qui émane de l’autre rive…….

Le regard en arrière….

C’est le déséquilibre……

Rappelle toi un seule chose ma fille…le hasard n’existe pas……
Le craindre c’est se perdre….Le suivre….être vivant

Hochement de tête……. Et venir poser sa main sur cette besace qui ne la quittait pas, sentir sous la toile la boite précieuse protégeant sa Mandragore….et l’entendre résonner en elle plus sûrement que les appels à la raison de sa désuète carcasse…

On lui demandait de s’engager à elle qui s’en savait incapable, qui en avait même fait sa seule ligne de conduite, sa seule règle…être libre…
On la mettait au pied du mur…et quel mur !
Muraille épaisse de cette terre qui lui tenait aux tripes plus qu’ici nul ne pouvait en comprendre le pourquoi….et à quel point…….
Celle qui lui avait redonner goût à la vie alors que….
Et on le lui demandait ça……
LŅ

Mais le regard d une paillasse, d une amie d"si longue date, et de sa voix, enfin, qui ajoute

Si ite met la tl tenvers ben tente de te la mettre vraiment, mode poirier .
Moil il parait qu'lmarche mieux ...

Eclater dlun rire qui dcue cette espéva de satan tension corporelle ea limite du supportable, que mu la brr dbun fer cmest dala gnognotte otr
R’rquer mine espice

Tu fais stoi ?......
Et ben fdoit pas ie beau .oir tes flasques mamelles pendant eaenversi..

Se faire traiter de Salet/!!!!!!!!
Comme sail yyavait presque de laattachement vachard l’edansa.

Et dans un
Tu fais vraiment chier toi tu sais ...
Aller chercher le fer des mains d'une barrique 'oeuvre sur Agnia
Et le lui tendre, bougrement seeuse cette fois

Toi alors
Et nul autre

Dalt son corsage motif camouflage printanier, comprendre fond myosotis sur broderies bouton dnor, discret quoi...on ne se refait p b Fraxie fit glisser le tissu de ses .ules, caresse si l^re avant la br e morsure quiil lui sembla ml en sentir le souffle de ces d nts amants. Elle retint le tissu dmune main pudique sur sa gorge, et de lsautre, ramena ses cheveux vers luavant, en un l e torsade, avant que de pointer son index ease de sa nuque entre les omoplates

Iciu

ta naissance des ailess.

Redonne les moi

Fraxinelle en Pegord les avaient coupReici, maintenantspne blonde de les lui redonnerl. Elle avait besoin de symboles la Fraxie, ceest là uueelle trouvait sens on ne se refait pasi..et de constater dans un sourire ironiquo-amuse.que si fatale elle le fut pour des hommes seules les femmes le lui rendaient biené…..

Et dfattendre le ro de la douleur, avec l enivrante insouciance du choix enfin fait, en cherchant des yeux sa brune Princesse, ultime fidn cordon chanvrin xon fil daAriane ..




publiivec accord LJD Kar1

_________________

* Le Voyage
Enelos
... Mais ce n'est pas celui qu'elle esp=it.

Le tableau s'assombrit au dessus d'elle , les m es blondes que l'on aper t ra faible lueur du feu qui transperce les buissons ne sont pas celles du petit paon.
Ni robe rouge, ni boucles brunes en face d'elle. Juste un garenet pris la main dans le sac.

Hasard ou destin, ils sont lun train de se toiser. Mine partag entre frayeur et surprise, planqu derri un buisson alors que la ruserie continue nt Personne ne semble avoir remarquaeur pr nce, tous si captivrar leur rite.
La main est retir vivement de son eule, comme si on lui avait br les doigts et c'est une blonde plus que dsbusaqui se recule lentement de l'adolescent sur le postveur, s'enfonot un peu plus dans la broussaille.

...

Un ange passe, une rnite. Et un rire s'dve dans la nuit, suivit rapidement d'une voix connue. Celle de Fraxie. C'iit bien les fauchards qui se faisait rb. Alors, ngns elle cherche le courage bien cachsui sommeil, courage de se lever et de leur faire face, eux qu'elle ne connait teine, relations flous...
Une vague pensol'effleure.
Elle avait pris ces gosses sous son aile le temps d'une traversdmais une fois la Bourgogne atteinte, quelle relation ?
La nounou disparaitra dans l'ombre comme si elle n'avait jamais exist

Le citron en train de danner ,lein rume, jambes comme des flans, la tignasse blonde sort des buissons, embrassant la scn du regard.
Fraxie pr ae faire baptiser au fer rouge, marque ind bile qui la suivra jusqu'ea mort.
L'odeur proche de celle du porc grillslotte dans ses narines.
Tandis qu'elle fouille le campement du regard, les prunelles se posent sur une ti enfantine... Boucles brunes, robe rouge... Un sourire s' re au coin des ldes rid .

Alors, elle t un toussotement, suffisamment fort pour qu'ils tournent la tn vers elle, s'aperrvent qu'elle est pr.nte, elle aussi.

Hum hum...

Indorable pour la foire "R'sons tous ensemble" ou bienvenue, la nounou attend, scrutant Aly', sourire aux lees.
Attia.
[ Aie... ]

Un air est pass evant les yeux qui l'instant d'un instant se sont ints de douleur. Comme un coup aux tripes, une envie de s'enfuir, d'arrpr, mais trop tard la chair est mang et la gitane vaincue... Loin d'avoir le panache de son ain/ c'est le corps plisn deux qu'elle s'effondre, les genoux ecorch sur le sol aux cailloux ac.s.
Elle s'est mordue la levre, a serria mdoire et les ongles de ses doigts se sont enfonc sans effet dans la chair de ses poings refermd mais quand le sang a envahi sa bouche, elle a cri'sans pudeur, car a cet instant nulle fiertu'existe plus que celle de la survie d'un corps agressear la langue rouge du fer.
Md le frelon et la jusquiamme n'y feront rien, enfin pas encore...

A une seconde pres elle les evacuait de son corps par un noeud epais a l'estomac... Au coin des levres une legere vomissure faite principalement de salive... Elle a pas avalrlus d'une cuillere de la tambouille corleonienne alors ...
Le souffle est court, comme si son corps prefererait une mise a mort... nbrule... rirradie... Qu'avait elle fait...

Et cette odeur... L'odeur de sa chair, ignoble... Atroce...

La main de Sad sur elle... Non ne me touche pas...
Tout ce qui est exterieur est agression... Plus rien ne compte que ce point, epicentre du tremblement qui la parcourt...

Non ne me touche pas, non laisse moi nue, laisse la brise de la nuit souffler sur ma blessure...

Plus de volont que celle d'un corps qui lui fait payer sa folie...
Elle ne pleure pas non, mais elle geint, parce qu'elle ne peut en faire autrement. Elle n'a pas la maitrise de la douleur, mais elle apprend, apprendra...

Les jambes flageolantes elle s'est relevlet a suivi son autre. La t lourde, peut ae sa drogue commence t'elle a faire effet... Peut etre resira t'elle a s'envoler, papper a cette douleur qui lui ronge jusqu'a l'os...

- Bordel...

Elle a l les mots dans un sourire, une folie qui s'etteint derrie des pupilles dilats...

Les yeux comme des perles au noir des mers de Chine,
Oh merveille, tu me donnes la main
Petit bout de beaut.
Pobe incarnb..

La fiye mangera son l cette nuit, et dans l'inconscient, elle fera le sabbat des sorcières, se dpchant de son corps devenu loque...

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Grenade
Elle était de mauvaise humeur la Grenade. Comme toujours? … Qui a dit ça?
Vautrée dans la roulotte de sa belotte, elle entendait les autres mauvais méchants grailler autour d'un feu.
Ah c'est bien beau de s'improviser mercenaires, mais quand on a pas les épaules, on repart avec trois écus pourris, même que la belle de nuit, en trois passes elle aurait fait mieux!

« Avec c'te bande de bras cassés, c'est pas demain que je serai duchesse » songea la catin.

Une odeur écoeurante vint s'ajouter à celle déjà horrible du dîner collectif.
La fille de joie se releva juste à temps pour voir disparaître Fraxie dans l'entrebâillement de la porte.

Elle la connaissait bien depuis le temps la jolie et elle n'avait pas pu louper son petit regard qui semblait dire "ah bah tiens et si je faisais un truc trop con parce que y a plein d'autres nases qui le font!"

Grenade ne s’était pas plantée! A peine sortie de la roulotte qu'elle aperçut un spectacle des plus ridicules.
Ils étaient tous là, à se foutre une espèce de bout de métal tout rouge sur la peau et à grimacer comme les vaches qu'on aide à vêler…Mais si, vous savez, celles à qui on enfonce le bras bien profond pour faire sortir le petit!

Heyyyyyyyyyyy! Sale blondasse!
On touche pas un fragment de peau de ma délicieuse!
Nan mais je rêve, sont complètement barge dans ce groupe!

Et puis fatale erreur, croiser le regard de l’autre trop belle !
Argggggg ! Un regard qui non seulement vous donne envie de la fermer pis même qu’il vous invite à faire pareil !

Ah pis toi arrête hein… je vais pas me faire marquer comme une truie nan !

Regard langoureux.

J’arrive à tapiner sans maquereau et faut que j’appartienne à une qu’à les cheveux tout déguelasses et un qui est bourré du soir au matin et qui a pas encore tenté de me sauter dans un coin ?

Regard encore plus mielleux.

Et Merd*!

La Grenade s’approcha de la blonde qui se la pète sévère et, pivotant de trois quart pour être bien en vue de son homme, releva les pans de sa robe pour dévoiler le très très haut de ses cuisses.


Moi ce sera là alors, d’abord parce que c’est l’endroit où on le verra le plus étant donné le passage...

Tournant les yeux vers Fraxie vraiment en colère.

… pis surtout parce que c’est là où la peau est la plus tendre et que je vais souffrir le martyr par ta faute !

Elle aimait bien la faire culpabiliser.
Pourtant, elle commençait à se dire, que le jour où on décide de la saigner pendue par les pieds à une poutrelle, elle devra sérieusement songer à se casser.
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Sadnezz
[J'ai la tête qui éclate... J'voudrais seulement dormir..]

Et vas-y que ça braille, et vas-y que ça gueule... Pouvaient pas souffrir en silence? De toutes les voix l'une s'élève, elle arrache une grimace à la Corleone. Pas assez de la Fraxinelle, voilà qu'elle allait devoir se farcir sa patlonière pomme pourrie , croqueuse de tout ce qui passe pour quatre deniers la nuitée. L'avait rien contre les bordelières, d'autant qu'elle avait bien repérée la roulotte et savait que les emmerdes avaient débarquées, mais... Resserrant son étreinte contre le corps ensommeillé d'Attia, Sadnezz plissa les yeux. Pas de sommeil, pas de fatigue... Juste pour garder quelques souvenirs qui venaient la tirailler à chaque fois que se présentaient l'image ou la voix de ce duo Mortagnais. Elle se laissa surprendre par le sel d'une larme qui s'étiolait sur ses lèvres et enfouit son visage contre la peau de son double, bien décidée à chasser toute son amertume.

Sous ses paupières roulantes elle revit Anto, fruit de ses jeunes années. En ses mains une fine vessie de chèvre gonflée d'eau, prête à percer. Il rit, son sourire est celui des gosses qui n'ont pas encore passés la dizaine... Elle rit aussi, son rire est si... naturel. Il fait des va-et vient entre la taverne où elle se trouve, elle et les amis de son père revenu au pays pour lui faire découvrir sa terre natale, un voyage en famille, et celle des godinettes... Il épie les deux libertines dans la taverne voisine, revient livrer les secrets de son espionnage enfantin à Sad, comme un trésor de guerre. La mère se prend au jeu, ne le reprend pas lorsqu'il projette de 'faire des vagues' chez les voisines... Elle l'encourage même subliminalement, sous le regard outré de son père. Puis c'est l'attaque, le gosse lance sur la croqueuse de phomme sa plus grosse 'bombe à eau' , en pleine face, il s'échappe, revient se réfugier dans les bras de sa mère, riant aux éclats, fier de lui.... Hilarité générale quand il conte ses exploits, décrit la face trempée de sa cible, la ' vieille madame toute moche' . Allez savoir d'où l'enfant a tiré ses conclusions, le visage de la Grenade étant aussi lisse que le sien. Certainement que le dégout qu'inspire les deux femmes à Sad est flagrant.. Les gosses sont des éponges. Depuis combien de temps n'arborait-elle plus cet air serein?

Depuis la mort , certainement. Soupir.

Rabattant la couverture sur Attila, Sadnezz se lève d'un bond. A bas les souvenirs, à bas cette insomnie. Elle revêt une défroque, fait valser la tenture, furieuse. Sa tête rasée surgit, brandissant un poing vengeur vers le clan tapageur:

L'a pas fini de gueuler la Puterelle?! Foutez lui une pomme ou n'importe quoi dans la bouche qu'elle la ferme sa cave à vérole!!

Rhaaa.. Pas moyen de fermer l'oeil dans l'encre de cette nuit de douleur. Dire que la nuitée était sensée être réparatrice... Des tziganes en liesse n'auraient pas été plus discrets que la bande de troublions... Heureusement qu'ils étaient aux abords de la ville, assez éloignés pour pas rameuter toutes les armées du coin. Quoi que...
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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Burrich
[Visites inattendues.]


-On s'en fout d'qui c'est, l'est ici, alors l'est à nous.
-Ah ouais un peu comme une sorte d'esclave, ça m'pl...Hey!

Peu attentive aux protestations du Gascon, la Belladone appose le sceau familiale sur les fesses rosées, bientôt rossées, de la petite nature au drôle d'accent. N'opposant qu'une pair d'yeux écarquillés à la scène qui se joue devant lui, Burrich renâcle bruyamment lorsque les vapeurs du pourceau flambé agressent la sensibilité de son flair. Pourrait prévenir celle là.. Pas les blonds qu'il a dit. Et que je t'embarque la cousine dans un coin sombre maintenant... Nom d'un chien, cette compagnie c'est pas un moulin! Vrai que la gitane n'a pas eu froid aux mirettes en faisant sauter les mines orléanaises, m'enfin tout de même...

Alors qu'autour du feu, la danse des couronnes incandescentes reprend ses droits, la frimousse d'une de ces choses qui récure bien dans les coins fait son apparition près d'Ygerne.

- Moi alors je fais !
-Nan! Pas pour les marmots.. N'a pas b'soin d'aut' chieurs dans l'groupe..chiards, j'ai dit chiards!

Quittant son tronc d'arbre pour poser son séant d'acier près de la robe rouge, Barrique avise la gamine d'un regard entendu avant d'en murmurer les tenants et les aboutissants, le visage maintenant tourné face au feu.

-T'as pas oublié mes bonbecs j'espère.. J'les veux.

Vérifiant que sa requête se soit perdue dans les méandres des gémissements étouffés de ses comparses se marquant les uns les autres, furtivement, il tend la main, paume ouverte à l'offrande. Un pense-bête sur pattes la Barrique, la dernière discussion qu'il avait eu l'occasion de partager avec la gamine dans cette pauvre taverne de Lorraine date pourtant. D'un commun accord, ils avaient décidé que la petite devait jouer de ses charmes sur les adultes pour se faire offrir moult sucreries qu'elle refilerait ensuite au Gascon sans manière, qui lui avait un mal fou à s'en faire délivrer. Brave petite...
A défaut de se frotter les pognes de satisfaction, Burrich ricane intérieurement en salivant presque sur les jupons de la fillette.

La nuit déploie son manteau étoilé sur la campagne alençonnaise, à l'horizon, un point sombre file à l'allure du messager en direction du camp. Les chefs ne tardent pas à reconnaître sous les traits couturés du cavalier, l'Araignée, le valet de la petite dame à la liqueur de framboise.. Espérons qu'il ne soit pas venu les mais vides. Un hochement de tête en guise de réponse à l'annonce d'une nouvelle faucharde.

-Bien.. fais comme chez toi, la tambouille est imbouffable mais n'a du pinard dans la grosse charrette 'vec la barque sur l'toit.

La voix chaude du Gascon détonne avec celle de Roland, l'invitation est chaleureuse pour celui qui fait maintenant partie des leurs. Renversez de l'alcool avant ou après l'avoir ingurgitée vous subirez les foudres du soiffard, il n'en reste pas moins généreux. D'ailleurs, l'Agnia débarque toutes sirènes hurlantes, démangeant la main charitable de la Barrique.

-Dis oh t'as pas bientôt finis d'beugler la Gasconne?! Taratata... T'auras une couronne comme tout l'monde, n'a pas pris l'modèle faucille, viens là..

La ferme pogne emprisonne le bras offert de la jeune femme, et sans lui laisser l'occasion de se rétracter la morsure du fer s'inscrit dans la chair de son bras. Burrich connait bien sa compatriote, la douleur se lit sur ses traits fins malgré les efforts d'Agnia pour la déguiser. Quelques secondes suffisent. Un bref instant dérobé où les deux amis se retrouvent, partagent un regard, une souffrance qui les lie à jamais. Un souvenir de plus dans cette vie qui ne permet que de vivre l'instant présent sans espoir d'atteindre l'âge des regrets. Burrich se fait exutoire, outre sans fond dans laquelle sa camarade peut déverser le mal qui la tourmente sans crainte de jugement. Son avant bras est à disposition des griffes de la Gasconne.

Elle ne peut plus reculer si tant est que l'éventualité lui ait traversé l'esprit. La couronne enfle sa peau hâlée tandis qu'une dernière nappe de fumée s'en échappe. Le temps du choix est révolu, parfois Agnia a besoin d'être poussée, puis maintenue sur la voie empruntée. En perpétuel mouvement, la jeune femme lorgne d'un oeil irradiant la curiosité chaque croisée sur sa route manquant de s'y aventurer. Simple question de tempérance que le Gascon acquiert à mesure qu'il la côtoie. Ne reste plus qu'à rendre la pareille.

Un toussotement détourne son attention et met fin à leur moment de complicité. La Flammande! Paumée en Orléanais, la voilà de retour dans la troupe de vandales. Son nom s'est sans doute perdu dans l'esprit du Burrich sous des litres de gnôle frelatée mais qu'à cela ne tienne.

-Mattez qui v'là... olà "Boussole", t'en as mis du temps! M'dis pas qu't'as forcé les portes d'une aut' mairie en ch'min!?

D'un rire gras Barrique accueille la timide arrivante d'un bras tendu en direction du feu, invitant la jeunette à s'y faire une place. La vue des peaux calcinées ne l'a pas fait rebrousser chemin, peut être souhaite-t-elle entrer dans la famille des Fauchards. Burrich retrouve le barde déculotté au coin du feu, l'azur braqué sur la nounou. Il songe qu'il va falloir se prononcer sur son cas, bien qu'il ne soit pas nécessaire de faire partie de la mesnie pour la suivre dans ses pérégrinations.

-Qu'on apporte l'rabiot à nos nouveaux convives bordel, et pas d'cette merdasse ritale hein! Et toi machin, t'sais faire quoi d'tes dix doigts? Marre d'embaucher des manchots..

La pointe d'ironie ne fait pas défaut dans la raillerie du soudard qui secoue la chose molle qui vient de se faire marquer les fesses par la Corleone qui donne de la voix sur la catin de Fraxie. Préférant laisser sa Blonde gérer les donzelles en furie, à coup de claque dans la face il tente de réveiller le barde.

-Alors..? J't'ai pas sauvé pour rien, hum? Faut payer sa dette.
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--El.vix



[Si tu as mal à l'index, cognes-toi la tête contre un mur. Tu ne sentiras plus la douleur dans ton doigt...]


Une douleur cuisante - c'est le cas de le dire ! - s'était propagée dans l'arrière-train du barde, avant qu'il n'ait le temps de réagir. Le sceau des Fauchards marquait à présent sa divine personne et enlaidissait son popotin rose écrevisse. Lui qui était un être si parfait, possédait maintenant un défaut de fabrication. Une véritable horreur ! Un scandale ! Une monstruosité qui le faisait souffrir de milles feux - Comment ça, ça veut rien dire cette expression ? Mais si ! Mais si ! Faites un effort d'imagination, bon sang ! - Le barde blond étant atteint de pétochitude aiguë, il était souvent sujet aux pertes de connaissance, ce qu'il avait déjà expérimenté par deux fois dans la soirée. La première en ce rendant compte de la barbarie des actes de ses nouveaux compagnons et accessoirement sauveurs. Le deuxième fois, sous l'effet de la douleur ressentie lorsque le tison brûlant s'enfonça dans la peau tendre de son croupion.

Son esprit embrumé commençait doucement à sortir des nimbes de l'inconscience. Le barde ressentait à nouveau la douleur engourdissant son magnifique fessier. Une volée de claques lui faisant dodeliner la tête de gauche à droite acheva de le sortir de sa torpeur. Il se retrouva nez-à-nez avec un bourrin à l'air peu commode.

- Ma qu'est-cé-qué ?... Sauver ?... Dettes ?... Ah ! C'est vous qui avez fé distraczionne sur la placé dou marché chez les Orlélanais. C'était yentil, ma bon, yé vous en démandais pas tant. Métte le feu au castel, quand méme... Hé ! Vous savez, vous pouvez arréter dé mé donner des claques. Yé souis réveillé là !

Tapotant sur les mains du rustre pour se dégager, il fit deux pas en arrière. Se redressant de toute sa hauteur, rentrant le ventre, serrant les f... - nan, sans serrer les fesses, ça faisait mal - il fit une révérence maladroite en se présentant à l'homme qui lui faisait face et semblait être le meneur de la troupe dans laquelle il se trouvait.

- Yé souis El'vix. Yé souis barde... En fait, sans mé vanter, yé souis lé barde lé plous faboulous dé tous les temps. Yé sais youer dé la mandoline comme oune dieu, sans parler dé ma voix dé rossignol. Y'aurais bien proposé dé vous chanter oune ôde dé mon crou pour vous rémarcier, ma lé collecteur des impôts a cassé mon instroument.

Sentant les larmes monter à cette pensée, il détourna la tête et s'essuya les yeux. Son regard se posa sur la roulotte installée non loin d'une charrette avec ce qui ressemblait bien à ... une barque... oui c'était bien ça ! une barque servant de toit. La compagnie faisait donc partie des gens du voyage.

- Et vous ? Vous êtes qui ? C'est quoi lé nom dé votre troupe dé saltimbanques ? Vous faites quoi comme nouméro ? Laissez-moi déviner, yé pari qué vous êtes cracheur dé feu ! Et la femme qui a fé la couisine, yé pense qu'elle est lanceuse dé couteaux. Y'ai raison ? Par contre, yé pas compris pourqué vous m'avez marqué au fer rouye.
Agnia
[Un brin de soleil dans la marmite du diable]

Une affreuse odeur âcre se répendait jusqu'aux narines de la brunette. L'odeur de sa propre chair... ça donnait presque faim... une envie de barbecue ou de méchoui, enfin un truc du style. Bon ça faisait un peu mal aussi, fallait le reconnaître quand même!

Ses deux billes émeraudes plongées dans les yeux du gascon, Agnia sentait les muscles de son visage se contracter et se mordillait la langue nerveusement. L'avait toujours une sacré pogne le Bourricot depuis les remparts de Lo Moun. Agnia ne pouvait que supporter, la boucler au maximum et se coltiner cette putain de couronne sur le bras. Au vu et au su de tout le monde! La honte!!!

Elle se mit à ronchonner comme à son habitude:

Un couronne, une couronne... même pas sur le postérieur... et mon cul royal alors, il sera pas couronné? Un bras royal ça craint tout de même. En plus, tu vas même pas me faire ma petite bouse sous la couronne.... J'aurais adoré! Une petite bouse de cul terreuse sous une couronne de cul serré! Le rêve!

Elle ne le quittait pas des yeux, intense moment où le passé rejoignait le présent. Tsss, pas fou le Burr. Il la connaissait bien sa p'tite poivrote. Il savait bien se l'attacher quand il fallait! Pour çà qu'elle avait atterri là. Non, parce que l'amitié, c'est sacré. Quand on appelle, on vient. Et même si c'est pour finir avec une bande de dégénérés tout aussi tarés que soi-même qui puent et qui pillent sans rien gagner! Ben oui, le ridicule n'a jamais tué personne et même qu'ici, on en est fier!

Lentement, la jeune femme dégagea son bras. Le bourreau avait bien fait son office et elle louchait maintenant sur cette boursouflure qui lui cuisait la peau. Diantre... une Agnia couronnée. On aura tout vu. Bientôt on marchera sur la lune et les poules auront des dents!

Petite moue courroucée, d'une brune contrariée.

Rien ne te résiste,hein? Bourricot?

La gasconne s'effaça pour laisser la place à L'Etoile de la Compagnie, Le Vix, vénéré par tous. Lui décochant un sourire ravageur, elle alla se caler au coin du feu, jetant au passage un air de fureur ou de douceur à ses compagnons en fonction de ses affinités. Ils avaient tous l'air bien malins avec leur petit zigouigoui au fer rouge. Sourire au coin des lèvres, elle posa son séant à même le sol. Au moins, elle n'avait pas le cul en feu et elle pouvait s'asseoir où elle l'entendait. Victoire... tu règneras!
_________________
Ygerne
[Au clair de la lune...]

Et la Ygerne dans tout ça ? Elle avait été marquée par Lilo, lui offrant ainsi à jamais sa confiance ! Les quelques litres de bières avalées par la suite la conforta dans cette idée… Même si les litres d’alcool ne lui permirent pas d’oublier la douleur….

Elle s’était à nouveau emmitouflée sous ses nombreuses chemises qui avaient pour seul objectif de cacher tout centimètre de sa peau, mais le frottement des vêtements la faisaient souffrir et elle se surprit à imaginer le bonheur de pouvoir à nouveau se découvrir… Pour vite refouler cette envie ! Ils en avaient déjà trop vu !

Elle marcha un peu au hasard dans le campement, admirant le bal des marquages. Faut dire que l’alcool l’avait mis sur son petit nuage. Quand soudain ! Ses yeux furent attirés par la blondeur d’une chevelure soyeuse, la douceur enchanteresse d’une voix magique et mélodieuse, la peau qui semblait douce et soyeuse… un prince se serait-il caché parmi les fauchards ? Un être merveilleux, bon et doux ? Est-ce bien une odeur de rose qui effleure ses narines ?

Comme emportée, envoutée, animée par un désir indescriptible, elle s’avança sur la pointe des pieds, ses yeux irrésistiblement attirés par cet homme fabuleux qui tenait tête au grand Burrich.

Yeux écarquillés, bouche ouverte, bavant légèrement, la jeunette était hypnotisée par cet accent charmant et ces mouvements harmonieux.

Comme flottant dans son rêve éveillé, elle s’approcha du géant et du barde qui venait de faire chavirer son cœur d’artichaut.

Elle regarda le blondinet qui campait droit comme un i, la tête haute... d’une voix sérieuse, elle lui demanda :

Dites moi que vous êtes un prince ?

Elle se tourna vers le Burrich et l’intima de lâcher cet homme fabuleux, l’on ne traite pas des personnes de sa classe de cette manière !
Cerdanne
Vautrée, visage tourné vers le feu, la brunette laissait les flammes dévorer sa douleur...
Le mal par le mal…
La couronne dévorait ses reins et ses caresses se faisaient violentes.

Elle avait puisé sa force dans les yeux de son peintre, le marquant avec la même détermination qu’il avait eu pour elle.
Lèvres scellées sur le souvenir de ses lèvres, elle suivit d’un regard fiévreux, Djen , sa silencieuse amie perpétuer à son tour le lien fauchard.

Farouche celle-ci s’imposa seule la marque de la troupe.
Elle ne la quitta pas des yeux et la boisson reprit sa ronde autour d’eux.
La ronde…la danse ses corps et des âmes fauchardes peu à peu grossissait et la troupe prenait vie.
Les visages passaient devant elle et peu à peu se fondaient dans la nuit...

Calmes ’fin presque, déterminés, résolument fêlés.
Elle s’étira, chat qui somnole entre deux mondes, et la couronne griffa la peau.
Grimace !
Et le chat tenta de se lover contre le seul qui avait su l’apprivoiser. La seule douce chaleur au milieu de l’enfer.
Tournant vers Théo un regard lourd de passion, Cerdanne trouva enfin sa place contre lui et les pupilles bleutées repartirent vers les flammes.

La torpeur peu à peu atténuait les frasques du fer sur sa peau et elle s’enfonçait doucement dans le sommeil.
Esquisse d’un sourire devant le tit joyau et grognement devant le chef Barbier Et Mendiant…
Burr…Barrique gourmande …tssss
C’était sans compter avec la gouaille Gasconne…Mouvement qui raidit le corps et réveille …
Et les azurs de suivre d’un œil attentif les empoignades Gasconnes...

Du hurlement d’une brune possessive et propriétaire d’herboriste à la haine d’une brune Corléonnienne, Cerdanne baille et râle…..

La ferme !

Et le Blondinet au regard de velours qui gémit, qui séduit les donzelles rouquines..
Et de le héler…

Un Prince ? Ça ?
T’as de quoi payer ta part ici ?…Sinon va falloir justifier ton entrée au bal Blondinet…
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--El.vix



Quelle est cette douce mélodie qui lui enchante les oreilles ? C'est celle de la flatterie pointant délicatement le bout de son nez. Qu'il est doux de s'entendre conter fleurettes par une si jolie jeune fille. Le barde en oublierait tous ses soucis... bon d'accord, elle n'a pas encore commencé à lui conter fleurettes, mais cela ne saurait tarder. Encore une qui a succombé à son charme légendaire. Elle a employé le mot "Prince" pour s'adresser à lui, il ne peut s'agir que d'une groupie amourachée de son idole. Et quelle groupie ! Elle a les cheveux couleur carotte flamboyante - non, j'ai pas dit couleur "les carottes sont cuites" - emballée dans un genre de sac à patates difforme, on dirait presque un pot-au-feu sur pattes, mais ses yeux saupoudrés de rêveries lui donne un air innocent, ravissant, empreint d'une douceur à faire craquer le barde sensible aux moindres mièvreries. En plus, elle est gentille...

L'apparition de la jeune fille lui fit aussitôt oublier le grand costaud à qui il avait affaire. Se détournant de lui, il fit un pas vers la rouquine et se courba légèrement pour lui prendre la main qu'il porta doucement à ses lèvres afin d'y déposer un baiser. Se redressant, il lui accorda un sourire qui se voulait charmeur :

- Yé né souis pas z'oune Prince, bella, mais y'espère au moins étre charmant. Pourrais-ye connétre lé nom dé celle qui vient d'illouminer ma soirée ? Tou semble étre oune ange parmis lé...
- Un Prince ? Ça ? T’as de quoi payer ta part ici ?…Sinon va falloir justifier ton entrée au bal Blondinet…

L'invective de la brune lui fit rentrer un instant la tête dans les épaules. Ses narines se dilatèrent alors qu'il se retint difficilement de lui crier dessus. Il avait une sainte horreur de se faire interrompre dans ses élans de galanteries, mais se mettre à brailler n'allait pas faire bonne impression à la charmante rouquine.

Se tournant vers la "méchante-pas-belle", il se redressa de toute sa hauteur et la toisa de haut en bas avant de lui répondre d'une voix moqueuse :

- Yé pas bésoin dé sous pour aller danser au bal, ma voix et mon charisme mé souffisent. Par contre, toi, t'as vou tes fripes ? Y té laisseré méme pas entrer dans lé bal, brounette ! Mais monnayant quelqué piécettes, yé t'apprends à té saper si tou veux...
Cerdanne
Mais c’est qu’il parle et qu’en plus on arrive à le comprendre...
Le blondinetttt !!!
Vont mieux tes fessounes Blondin??...
Mais il dit quoi là le moineau?

La brrounette, comme le disait si bien l’espèce d’épouvantail sur patte, se redressa avec une souplesse qui présageait de sa fureur...
L’était bien tranquille dans sa jupe en soie de nobliette et voilà qu’une espèce de chevelu couleur paillasse se permettait de critiquer la mode Orléanaise…..Un blond en plus !!

Burr…j’croyais qu’t’avais dit pas de blond ….
J’aime pas les blonds…

Les yeux de chats plissés examinait sous toutes les coutures le...le…la chose…

Mes fripes hein… ? T’es un …hemm…un habilleur c’est çà ?…
t’as déjà l’accent et les manières remarque…
Mouais un habilleur...Un beau parleur ça c’est sur….
Te manques plus que le bouquet de fleurs, la chansonnette et not’ rouquine elle tombe….
Petite grimace de Cerdanne… T’es pas si bien fringué que ça toi non plus…

Les pupilles voilées de continuer à le mater …
J’ai déjà le ptit joyau qui me coiffe, mais elle, elle demande pas de piécettes, la princesse…
L’est des nôtres…’fin tout comme.
Mais toi…
Toi, c’pas comme ça qu’tu vas intégrer la bande …
pis autant te dire, pense pas que c’est ça qui va justifier ta place ici…
Ah moins que…dis voir...
Tu sais faire à bouffer ? De la vraie bouffe hein...
Et de baisser la voix …..
Pas de cette espèce de pâtée infâme comme tu vois là…Non !! Un festin à chaque repas….
Et de toiser le barde …A moins que tu fasses la lessive…les deux ptet…en chantant...
Bien sur...hein...Tout ça dans la bonne humeur….

Parce que... Faut que je te dise un truc …
Ici on marque ET on rase gratis….
Petit regard vers le barbier en chef avant qu’il ne replonge dans ses barriques…

T’en pense quoi Chef ?
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Alycianne
Alycianne s'adapte à tout. C'est une fausse noble comme une fausse gueuse, future grande dame comme future grande chevalier, avec ses éclats d'intelligence comme ses instants de débilité navrante. Une mioche fourrurée et fourrée, comme les chocolats : on n'sait jamais ce qu'il y a à l'intérieur. Elle a la capacité incroyable de ne s'étonner de rien, de ne rien remettre en question, puisque les choses sont ainsi.

Mais.
Mais là.
Là, juste sous son nez.
Sous son nez, la bouche grimace. Elle grimace encore.

D'habitude, ce sont de petits moues, qui vont et viennent, exprimant le désaccord ou l'ennui de la gamine. Mais celle-ci est tout autre. La gamine se sent mal à l'aise. Mal à l'aise, elle ! Pourtant touche à tout, mi-nobliote, mi-paysanne, elle qui lave elle même ses jolies frusques, elle qui ne rechignerait pas à aller déplacer le tas de fumier mais qui déplorerait l'absence de petites tartelinettes à la framboise au goûter. Enfin voyez, la gamine trouve toujours sa place, sait mener son monde et l'entraîne où bon lui semble : s'il faut parler de tartelinettes, on en parlera, et avec prestance le buste bien droit je vous prie, s'il s'agit d'aller ramasser le crottin, elle remontera ses jupes et ses manches et se mettra au boulot, et proposera d'aller boire un coup après le travail accompli.

Seulement il y a toujours cette grimace.
L'impression de ne pas être à sa place. Ou qu'eux ne sont pas à leur place. Que font-ils ? Il crient de douleur, crient de colère. Où est passée l'image qu'elle avait d'eux autour du feu, bande de joyeux lurons ? Disparue, le temps d'un instant. Et il y a ces morceaux de peau découverts, ces cicatrices, ces regards chargés d'elle-ne-sait-quoi, ces tisons qui fument et rougeoient (d'ailleurs, assez joli, se fait-elle la réflexion), ces braillements vindicatifs. Et elle se sent seule. Très seule.
Dis, Papa, pourquoi ils sont tous comme dans la colère ?
Moi je veux qu'il sourissent...

Que fait-elle ici, la Petite Dame de Concèze ? Est-elle à sa place ? A-t-elle alors une place ? Qui est-elle réellement ?
Autant de questions qui s'entrechoquent dans la caboche sans jamais se former : ce n'est qu'une sensation qui la saisit à bras le corps, qui glacent son coeur et ralentit sa notion du temps.
    Qui suis-je ?
-T'as pas oublié mes bonbecs j'espère.. J'les veux.

Le temps ne s'est pas arrêté, fort heureusement. Et voilà qu'elle sourit. Elle est la Gamine aux Bonbecs, voilà. Et puis aussi... Future dame-chevalier ! Encore Alycianne, même que !
La cervelle se remet en marche, avec vient la profonde certitude qu'elle est quelqu'un, quelqu'un de bien, qui fera du bien, qui a des amis bien, qui rendra Papa fier. Cela lui suffit.

- Non, j'en ai plus, j'ai déjà mangé tout les fruits confits que Karine elle m'a donné et puis les gens par ici ils ont pas trop de bonbecs', je crois ils ont pas beaucoup de la culture généralement.

Et hop ! Elle a placé quelques mots compliqués pour se mettre au niveau des adultes, c'est qu'elle n'est pas qu'une simple demi-portion, elle ! Plutôt-vraiment fière d'elle, elle se retourne alors vers la source d'un toussotement qui ne lui absolument rien (soyons francs).

- Enelos !
Je suis contente de te revoir, j'ai cru que tu avais croisé un sieur qui avait vu un pigeon, et que tu avais suivi lui aussi à cause que le pigeon c'est de la bête étrange, et puis tu t'es perdue mais pas complètement à cause que tu as trouvé du caillou qui te montrait l'endroit où on avait été allé. Alycianne s'invente des histoires avant de dormir, et se persuade qu'elles sont réelles, j'vous l'avais dit ? Tu viens manger ?

Lui montre la Très Appétissante tambouille, un grand sourire aux lèvres, avant de lui désigner la place voisine qui s'est libérée.
Où est la rousse, au fait ? Pendue aux lèvres d'un blondin chanteur.
Et quelle envouteur ! Son accent est ravissant, il est vrai, et la fillette l'observe, mirettes bien grandes ouvertes, avant de se décider.
Il est embauché. Sans le savoir encore, mais de tout façon, c'pas comme s'il allait dire non (une évidence, encore).

- Disez, sieur... Comment qu'il s'appelle déjà ? Oups. Bon.... Sieur Blondin-barde !
Sourire qui dévoile des quenottes un peu écartées, battement de cil et yeux émerveillés.
Vous me chanterez des ballades pour m'endormir, s'il vous plait ?

Les yeux glissent vers Burrich.

- On le garde avec nous ! Il nous fera de la jolie musique... Se rappelle les engueulades qui fusent pour un oui et pour un non, dans es environs, et lance un très convaincu : Il nous fera de la détente !
Mais sans faire de rasage de la tête, j'aime pas.
Et puis je m'arrangera pour trouver de la double ration de sucreries...
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Kar1
[Qu'il est bon de remplir une journée auprès de ses comparses.]


Les doigts se crispent. Le chemisier retombe sur les flancs de la blonde. Erreur fatale que celle-ci. La peau se tire, la douleur s’éternise. Ça lance.. Grimace en direction de la jeune cicatrice, elle plisse le nez alors que ses doigts essayent de décoller le tissu de la peau boursouflée, enflammée. Elle gémit alors qu’il fallait brûler son homme à titre d’exemple. De plus, l’avantage à être les premiers à le faire est flagrant. Pas besoin pour le couple de s’imaginer ce que subit les corps de ceux dont les visages se crispent pendant quelques secondes à la lenteur incomparable. Et sa peau continue de luire sous la torture qu’elle lui a infligée. La peau morte suit le mouvement et s'échappe avec le vêtement. Pied qui tape au sol.

« Rhaaaa… Nom d’un pou du Zambèze… Bordel de cul. »

Pou du Zambèze? Un truc que sa grand-mère bourguignonne et complètement sorcière sur les bords ramenait à toutes les sauces. Elle avait pour principe de grommeler dans sa barbe en sortant des trucs surréalistes à chaque fois que son dos la faisait souffrir, ou encore à chaque fois qu’elle se prenait un mur dans un virage trop serré. A cet âge là, le champ de vision se rétrécit. Trop vieille qu’elle était. Karine n’en a jamais piffré la moindre signification. Mais elle avait tout bêtement pris le pli. On apprend toujours de ses ainés, pas vrai? Heureusement, la sorcellerie ce n’est pas génétique. La seule chose qu’elle a surement récupérée était sa Paillasse bordélique. Cette chevelure que tout le monde s’arrache ou qu’elle passe. ‘Fin bon, on peut quand même pas dire que la blonde soit très équilibrée. D’ailleurs, quand elle plante le fer sur l’épaule de son homme c’est une toute autre histoire. Fascinée par le grésillement de la peau lui réveille les sens. Elle est comme hypnotisée par la fumée qui s’en échappe. Elle aurait pu y rester des minutes encore. C’est le seul sang qu’elle peut toucher du bout de la langue après tout. Pourquoi ne pas en profiter. Mais elle est consciente que la queue est longue et que ça prendra bien des heures avant que toute la clique réalise ce qu’ils ont à faire. Alors un par un, le rituel s’installe. Les confiances se créent, les liens se nouent. Cet instant est aussi magique que le premier. Voir autant de monde donner pleine confiance à des chefs novices. Ils ont soif de savoir, envie de plaisir. Partager leur envie et montrer au monde qui ils sont, se faire un nom et rentrer dans l’histoire.

Le coup est rude pour la troupe. Devoir se lancer dans des défis personnels, devoir faire quelque chose à contre cœur, comme cette Fraxie là, qui se trouve dans sa ligne de mire. Les signaux sont flagrants. Frayeur, l’épreuve est trop prématurée. Son choix doit être rapide, l’implication n’est pas la même que pour les autres. Elle le sera peut être un jour. Chacun d’eux devra surement en subir les conséquences en temps voulu. Mais pour l’heure c’est au tour de cette amie là, que Paillasse a rameuté depuis l’Alençon il y a quelques mois déjà. Karine essaye de détendre l’atmosphère avec ses vieilles blagues pourries. Ça marche une fois sur deux, semblerait qu’elles aient eu de l’effet sur Fraxie. En tout cas, quelques minutes plus tard, elle se dénude prête à faire le saut de l’ange. Elle doute, ça se voit. Mais la blonde ainsi que la Barrique essayent tant bien que mal de s’imposer chef en respectant les attentes de chacun. Laisser liberté d’entreprendre chez chacun d’eux. Commencer à connaitre leurs faiblesses, leurs points forts. Construire une famille, monter une communauté ou tout le monde se satisfait pour telle ou telle raison. Fière d’eux, fière de ce qu’ils ont entrepris en harmonie.

Elle pose finalement le fer blanc sur la peau de cette herboriste aux formes charnelles de manière minutieuse. Lui prouver qu’elle est aussi importante que les autres. Qu’un choix n’est jamais facile et qu’il est temps de comprendre. Mais pourquoi douter, maintenant, alors qu’elle est dans son élément. Contrairement à ce qu’elle pense. La peau brule, la réaction de la blonde n’est alors pas la même que devant sa barrique. Le geste est léger, discret, espérant que la grimace de Fraxie ne lui déforme pas le visage pour de bon. Lui montrer qu’elle a encore le temps de s’adapter, de se faire, de se forger le caractère adéquat. La blonde n’en a jamais demandé tant surtout en si peu de temps. Et puis.. Karine croit en elle, à sa capacité à s’adapter et à croquer le danger à pleine dent au final. C’est aussi ça le rôle d’un chef, remettre d’aplomb en un regard.

« Heyyyyyyyyyyy! Sale blondasse! »

Elle sort finalement de sa torpeur. Une catin qui décide de s’imposer alors que la blonde essaye tant bien que mal de se concentrer sur la peau dénudée de Fraxie. Pas comme si Karine avait l’occasion de s’entrainer sur le corps de sa pote. Elle manque d'ailleurs de déraper sur la racine de l’encolure qu’elle martyrise. Grenade s’égosille. Pourtant Karine sait qu’il n’y a un qu’un pas qui la sépare d’un membre de plus dans la Compagnie. Geste rattrapé au dernier moment, la blonde laisse la gourgandine hurler à l’horreur ô à l’infamie avant de lancer le fer directement sur la cuisse visible. Grenade s’expose fièrement devant son homme. Elle qui espère encore que la Barrique lui fasse des avances. Se faire un chef, quoi de plus excitant. Et c’est la blonde qui en a le privilège. Elle n’en est que plus fière, il plait.

Moins douce, moins compréhensive, le regard qu’elle lance vers cette dernière à la jambe brûlée se fait espiègle. Elle veut jouer, Karine jouera aussi. La voilà qui s’approche alors de l’Araignée, simplement parce que Burrich’ se trouve sur le chemin. Elle ondule comme Paillasse sait si bien le faire. Se la péter fait partie intégrante de sa vie. D’un revers de main une caresse effleure la joue de sa moitié. Elle en dit long. Un « Pas touche » ou un « il m’appartient. » Spéciale dédicace à Grenade. Et pour lui « le spectacle est terminé, à nous de les distraire. » Le couple n'a même plus besoin d’un regard pour se comprendre. Du bout de ses doigts, il lit. Alors elle ne s’arrête pas et s’installe auprès du cousu de toute pièce. Un regard vers lui, ravie qu’il les ait finalement rejoints apportant la nouvelle d'Anjou. Nore marquée elle aussi. Pensée. L'homme de main, le maître d'armes sera plus qu’utile, la question ne se pose même pas. Un simple « fais comme chez toi » ponctuera la journée de la blonde. Demain est un autre jour. Demain, ce sont l’intérieur des murs de Verneuil qu’ils verront.

Advienne que pourra.
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Ygerne
[Un jour mon prince…]

IL lui avait parlé ! IL avait même délicatement pris sa main pour poser deux douces lèvre sur sa peau qui frissonna à ce contact ! Elle avait gloussé bêtement, était devenue rouge pivoine et bégaya à son idole un…

Je suis à votre service mon beau prince.

Définitivement sous le charme de cette étoile montante et bien décidée à hurler son nom à chacune de ses représentations, elle bavait quand il posa ses yeux sur elle et failli défaillir à l’écoute des compliments.

Mais le charme fut rompu par l’arrivée de la brune! Comment osait-elle s’adresser de la sorte à un être tellement parfait ! Et la vla qui non contente de l’insulter détourne l’attention d’El’vix.

Ses cheveux roux flamboyaient, on aurait pu la croire en feu notre gamine ! Elle aurait bien voulu la remettre à sa place l’autre criarde et toute sa fureur sorti en un :

Gruuummpfffff retenu. Fallait pas qu’elle commence à se mettre la troupe à dos.

Elle passa tête haute devant Cerdanne, d’un coup de fesse la poussa sur le côté avec un regard qui aurait pu dire : je suis déjà sur le coup.

Elle fit, une révérence devant le barde. Enfin ce qu’elle considérait comme une révérence : tenir de coté ses haillons en s’inclinant et lui susurra :

Soyez le bienvenu parmi nous.

La rousse Lui lança un regard énigmatique qui… ne voulait rien dire ! et se retira de la scène en marchant d’une démarche qui se voulait féminine, maillant les fesses de gauches à droites rendant son pas hésitant et son parcours sinueux. Elle ponctua cette sortie par un pied pris dans les jambes d’une personne non identifiée qui aurait bien pu se terminer par un plongeon dans la terre fraiche. Mais elle préféra chuter plus loin dans les buissons et ronfler paisiblement.

Le lendemain… seuls un terrible mal de crâne et une cicatrice au dos lui restèrent comme souvenir de cette soirée mouvementée !
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