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Information and comments (28)
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[RP] Hors de la fange, la faux de guerre trace son sillon.

Elsie.
[Sortie du bourg... Fin d'une riche journée]

Ravie de te connaître Cerdanne !

Léger sourire sur les lèvres de la rouquine, rassurée de voir que le campement abritait des personnes plus... enfin moins atteintes.

La journée qui s'en suivit fut beaucoup trop courte au goût de la jeune femme. Verger, marché, confidences rapides et nouvelles de la vie de chacune, tout s'enchaîna rapidement. Elle serait presque repartie sereine la rousse, si il n'y avait eu cette révélation en taverne.

La gorge nouée, elle l'avait questionnée, puis écoutée, comprise surement, mais aucunement accepté. Le mal était fait, que dire, il n'était pas indispensable d'en ajouter une couche. La fine peau de la gitane, de sa gitane, brûlée, meurtrie, au nom d'une quelconque alliance. Attia et l'ennui, ou comment s'attendre au pire. Elle n'avait osé toucher, se contentant de dessiner les contours du bout d'un doigt à proximité de la chair qui n'était pas encore cicatrisée.

Le soleil déclina, doucement mais surement. La journée qui avait dû paraître longue à Thybalt s'achevait, signe de leur départ pour d'autres horizons.

Dernière étreinte au bord d'un chemin, derniers regards, les mains plongées dans la longue chevelure de la brune.


Pas la peine que j'te dise de prendre soin de toi hein, tu vas me dire "oui oui bien sûr" etc etc... et au final la prochaine fois qu'on se verra, t'auras fait quoi ? Te manquera un membre ? Allez mieux, un oeil, voire les deux !

Elle rit jaune la rouquine, mal au bide de la laisser ici. Les mains se refermèrent sur la tignasse, les lèvres vinrent embrasser son front. Il avait été bon de la revoir, mais il lui était toujours aussi difficile de repartir. Elle savait qu'elle prendrait soin d'elle, à sa manière. L'instinct de survie elle l'avait, celui de ne pas se laisser dicter sa conduite, à faire tout et n'importe quoi, aussi.

Le brun attendait un peu plus loin sur le chemin, laissant les deux jeunes femmes profiter de leur dernier instant. Comme quoi des hommes bien y'en avait, et Elsie avait trouvé le sien. Elle savait qu'un jour sa gitane rencontrerait le sien, et lui passerait une toute autre alliance qu'un marquage au fer rouge.

Elle se recula légèrement, prit ses mains dans les siennes. Un furtif regard vers Thybalt puis...


Je dois y aller, Attia... Bella Mia. Elle inclina légèrement la tête, le regard se faisant plus doux, plus humide. A bientôt !

Les doigts relâchèrent leur étreinte, les mains s'effleurèrent avant de perdre tout contact. Ultime regard, plus parlant que tout ce qu'elles avaient pu échanger dans la journée, et elle tourna les talons pour rejoindre son compagnon. Coup d'oeil furtif par dessus l'épaule, le couple s'éclipsa...
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***************Les Doigts d'Or De Gloria Regni (RR, NK, SK)***************
--_eroz_
[Place du marché]

Perdu dans une foule dense et matinale, l'Eroz se fraye maladroitement un chemin entre les corps sales et usés de la populace locale...

S'cuzez moué...

Un pas maladroit pour une avancée délicate

Erf, pardonnez...

Périlleux passage au ras d'une poitrine gargantuesque

Ouch, doucement !

Une pointe de botte écrasée par une roue de charrette

Dégages!

Un mioche qui lui fait la mendicité de trop près de depuis trop d'enjambées

Pardonnez moi dam... damoiselle.

ha non, celle là l'est plus damoiselle depuis un bail. Ce n'est pas le sourire ironique qu'affiche l'éphèbe qui dira le contraire... Il est de ces expressions qui en disent long à travers deux papillonnement d'yeux et une canine découverte. Trainant sa trogne de bellâtre à travers la densité du rassemblement populaire, Eroz observe les étals sans trop d'intérêt. Tout ce qui est mis à prix ici lui semble bien trop cher pour sa gueule de jeune premier... C'est qu'il n'a jamais eu à sortir beaucoup d'écus pour obtenir ce qu'il désirait dans le temps. Un sourire, un baiser dans le cou, une suave parole et la femme de l'artisan lui faisait une ristourne gracieuse, voir un don, que voulez-vous... Cela s'appelle l'art de se mettre les gens à la bonne. Ne seront pas cités les dons de soi, les parties de trousse, les soirées de foins ou madame tout le monde offrait plus que sa générosité au jeune homme et ses manières calculées.

Il avait envoyé missive à sa détestable non-dulcinée-mais-presque partie encore faire les beaux jours du mercenariat quelque part dans le coin. Sans attendre une réponse qu'il n'aurait jamais, Eroz avait prit la route pour aller gouter à la délicieuse aigreur de sa Corleone et de son camps de jean foutres.

Pour l'heure, il stoppa sa progression devant une estrade qui attirait plus de monde que les autres, jouant des coudes pour mieux regarder ce qui s'y passait. L'agitation qui régnait autour de ces quatre planches de misère avait piqué sa curiosité, évaporant les restes d'images de la brune latine.

Là haut, à la vue de tous, un homme secouait des chaines et braillait à la foule de bien mystérieuses palabres... Au bout des entraves de fer, un... une... chose. Chose captive, couverte de vieilles fripes crasseuses, au visage vaguement déformé, bavant et écumant sous les gestes brusques du pseudo marchand. Chacun de ses mouvement arrachait des 'hoooo' et des 'haaaa' aux badauds qui se marchaient dessus pour mieux observer le spectacle.

La première impression d'Eroz? Un ours. plissant les yeux, il crut ensuite à un lépreux. Finalement il jura. L'être qui se faisait brinqueballer au bout de ses fer n'était autre qu'un homme... Difforme. La vision lui arracha une grimace. Comment la nature pouvait-elle faire des hommes aussi laids? Pour quelques deniers, les gens étaient invités à lancer des fruits pourris au captif, qui tentait de les rattraper en vol pour les manger avec goinfrerie. Sûr que la 'chose' ne devait pas être souvent nourrie.... Un sourire intrigué aux lèvres, il resta captivé par la scène, balançant même quelques deniers au marchand d'horreur.

La beauté est aveugle...

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Cerdanne
[Dégout et Des Couleurs…]

Le chemin …à la file indienne…..
Le noir, le brun, le noir et le flamboyant appuyé à un chevalier noir.

Le camp a disparu derrière la hayure...
Bon vent à lui…
Et le bruit d’un p’tit joyau qui bondit pour rattraper tout ça...

Regard en arrière qui guette la silhouette bondissante d’une princesse et Cerdanne qui ralentit son allure, l’air de rien.

Plus une seule parole d’échangé pendant le trajet…
Deux brunes perdues dans leurs réflexions.

Heureusement l’entrée au village stoppe net, pensées et pensées…
Ca braille, ça se bouscule et Cerdanne hallucine de voir cette marée moutonneuse qui avance en vagues colorées…
Vont tous dans le même sens !!

Et la brune de jouer des coudes, d’écraser avec délectation quelques poulaines bourgeoises.
Les yeux étonnamment clairs et lumineux.
Rien ne vaut un bain de foule pour délayer la fureur...
Y a pas !une place de marché ça t’engloutit.

La brune finit par se lasser de tout remonter à contre courant, pomme en bouche...
L’avait qu’à faire gaffe à sa marchandise l’autre paysan…

La foule est massée devant une estrade et elle s’exclame bien trop fort à son gout.
Petit regard vers Sad et Cerdanne joue une dernière fois des coudes pour s’approcher au plus près.

Léger recul de la donzelle devant le spectacle…


Tain...y a pire que le zozo qui c’est pointé au camp...

Pas le genre de truc dont elle se délecte et elle recule encore un peu, enfin elle essaie…Que c’est con une foule ….
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--L.araignee


[Mieux vaut une femme devant, qu’un mâle de dos.]

La ruelle, on ne fait jamais assez attention aux ruelles, il y a tant de choses qui y entrent et jamais n’en ressortent comme la putain bien trop aguicheuse qui y aura perdu bien plus que sa vertu pour énième fois. La bourse maigre sautille dans les mains couturées de l’Araignée, tandis que les aciers surveillent une énième fois les environs. Tout va bien.

Pour une fois.. Depuis son arrivée, tout était allé si bizarrement, à commencer par la phrase lancée par la barrique et repris en écho par la paillasse. « Fais comme chez toi. » Avait-il jamais eu un chez lui ? La Cour des miracles ? Trop ou pas assez discret pour se démarquer. Concèze ? Plus chez Elle que chez lui. L’Anjou ? Repaire de voyou ennoblis. Et ce campement ? Où finalement, il s’était assis essayant de comprendre ce qu’ils voulaient dire par là, tous les deux. Il avait attendu que les cris cessent, que l’odeur de chair brulée se dissipent et que la nuit vienne inexorablement pour plonger tout ce monde aviné et endolori dans les brumes du sommeil. Il avait dormi peu mais bien..

La ruelle, il en est sorti doucement, continuant à surveiller, mais la foule, la foule est plus fort que tout, plus compacte que le plus serré des culs de vierge. Et soudain, la petite rouge disparaît de son champ de vision happée par la foule, panique à bâbord, panique à tribord, les aciers fouillent sans relâche, espérant la retrouver, les coudes jouent leur ballet violent pour se faire un place, et sous la capuche de laine brute, des gouttelettes de sueur perlent doucement.


- Calme toi, mon gars, c’est même pas ta gosse ..


C’est même pas la Sienne d’ailleurs, mais il a promis, entre autres choses. Alors, il avance lentement mais sûrement, rejoignant le petit groupe de femmes, pour se pencher vers la petite.


- Bon sang, ne t’éloigne pas d’elles ! Elle me ..


Tuerait ? Il n’a aucun doute là-dessus. Le regard se pose enfin sur le centre d’attention de la foule, une estrade et un .. monstre, comme on voit des fois à la Cour, de ces enfants maudits dès la naissance. La foule est conne, et parmi elle, il y a des jeunes cons, comme ces paysans le pressant contre les jeunes femmes dans leur entrain à jeter des légumes pourris et des pierres sur le malheureux. Le pied botté vient s’écraser avec lourdeur sur le pied du jeune paysan à ses côtés, et le regard gris se pose sur lui au moment où surpris par la douleur, la tomate est lâchée par le jouvenceau et s’écrase avec un bruit mat sur le sol, éclaboussant les chaussures et les braies du type.


- Pardon, c’est mon pied qui a bougé tout seul.


Sourire en coin, et coutelas à la main pour démentir la chose. Qu’est-ce que la foule est conne..

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Fraxie

[Au campement...un peu plus tôt]


Bien sur ce matin ressemblait à bien d’autres depuis que la troupe s’attardait par ici….
Une toujours plus précoce et chaude lueur solaire était venue heurter les jades, les fuchsias et autres sequins miroitants du confortable cocoon sur roues de Fraxie, dans la plus parfaite et ronflante indifférence de ses dormeuses.

Mais voilà que ce matin là les hostilités sonores commencèrent par l’appel au marché d'la Corleone…et quel doux réveil que d’être tirée de ses songes par la voix de cette venimeuse…..mouarf…qu’elle y aille, et au diable en même temps, si seulement il veut d’elle….
Tenter de retrouver Morphée …quel gageure…car vite l’ gazouillis des z’oziaux fut couvert par les pépiements, borborygmes et autres invectives d’autres bien moins emplumés certes mais assurément assez mal lunés pour avoir des envies de se voler dans les plumes.

Le regard pas encore bien net et centré, paupières lourdes, bouche pâteuse, trace d’oreiller barrant la joue, douleur lancinante entre les omoplates, la Fraxie passa une tête échevelée par la porte et observa, en se demandant si se pincer ou pas, le joyeux foutoir du jour….

S'attarder, mirettes écarquillées sur une jeune poupée, angelot à bouclettes apostrophant un immonde fait homme parfaitement inconnu accompagné de ce qui semblait être sa contrainte esclave.
La pureté face au sordide, touche de naïve innocence dans le tableau des regards sombres de la horde.
Une pointe d’inquiétude pour le sort de ces enfants qu’ils traînaient avec eux, pensée fugitive à ces hommes en armes qui rodaient autour du camp, les épiant, surveillaient…un jour ou l’autre ça virerait vilain, obligé….que faire pour protéger la candeur alors…..
Mais la fillette de partir en courant rejoindre des silhouettes s’éloignant d’un pas lourd là bas sur le chemin….
Sourcils froncés, mise au point oculaire… Sad’ et Cerdanne…..ces deux là c’est bon sa rétine les avait bien estampillées….. Mais là bas sur la droite, semblant aussi quitter le camp…trois autres…..plus énigmatiques….peut être bien de ceux qui avaient fait brailler l’chef juste avant….allez savoir…
En tout cas ça se baladait mieux qu’en un 15 août au camping municipal Vernolien….ça arrivait, vaquait, partait, il y avait même deux emplacements qui s’étaient libérés ……

Fraxie, moue dubitative, s’demanda ce que faisait la police…. Concluant avec logique que tout danger immédiat était reporté et qu’il était grand temps au vu de l’éclatante chaleur du jour de songer à ranger au fond des malles bas de laines et lourds velours encore maculés de frileuses poussières…
Comme des envies de léger, de printemps, de profiter de l’air du temps… et de changer un peu d’air …

Le ciel est dégagé, mais il fait lourd, ça sent l’orage ici Princesse
On va se rafraîchir un peu toutes deux?
J’en profiterais bien pour faire grande lessive et cueillette


…………..
………….

[Plus loin...les pieds dans l’eau]


Du silence…..
Celui si calme et plein, frémissant et vivant, ode verte et paisible.
Celui du vent dans les feuillages, celui du chant roulant de l’eau de la rivière….
Il faisait bon quitter un peu les autres, se sentir seules au monde, à nouveau, oublier cette tension qui ne la quittait plus depuis qu’ils avaient posé les pieds sur cette terre qui lui criait plus vivement qu'ailleurs l'irréversible de son choix....

Sur le bord du sentier, en surplomb, une légère charrette à bras.
Brassées d’ail des ours et de pas d’âne, racines de consoude, de benoîte, jeunes pousses de fougères et autres pimprenelles entouraient le profond panier qui peu à peu, de frotti en frotta avait accueilli le linge tout beau tout propre fin prêt à aller attendre de nouvelles rigueurs hivernales aux find fond d'une malle.

Les deux femmes avaient elle aussi allégrement profité des bienfaits du flacon contenant la moussante saponaire. L’eau était trop froide pour s’y immerger complètement encore, mais de petits bouts en petits bouts, de frissons en vas y que je t’éclabousse, de rires de gamines en regards coulés de celles qui ne le sont plus, de mains frictionnantes en caressantes, Fraxie et Grenade avaient, avec vivifiante délectation, fait peau nette et neuve.

Enfin loin des remontrances sur une tenue correcte à garder face à la marmaille, Grenade remonta s’allonger sur sa robe couleur sanguine s’y faisant Eve d’albâtre somnolente, laissant soin à ce rieur soleil jouant dans les feuillages de venir seul sécher sa peau des fraîches perles scintillantes s’y attardant encore.

Fraxie elle ne pu s’empêcher, vieux réflexe, de repasser sa fine chemise blanche, si humide qu’elle en était diaphane, ridicule leurre à une pudeur sauve, avant de venir s’asseoir à coté d’elle laissant, dans un insouciant bonheur éludant tout le reste, son regard s’emplir, divaguer sur les courbes si parfaites de sa toute à la fois fidèle amie, sœur complice, enfant tapageuse, mère fouettarde…. et si troublante amante.

Cela faisait longtemps que la lanterne rouge n’avait pas brillée à la roulotte de la croqueuse.
Et parfois, comme à cet instant Fraxie aimait à penser qu’elle lui suffisait, que celle qui lui avait fait découvrir toute la douceur des amours féminines pouvait être comblée par la seule tendresse qu’elles partageaient, elle qui n’avait que trop fait son lot des regards dédaigneux, insultes éculées, elle trop tôt faite esclave d’un maître nommé désir et qui n’avait connu que la dureté des hommes….elle....

Prétexte d’une fourmi menaçant la paisible, l’index de Fraxie la chassa de sa mince cheville….Ses doigts s’y attardèrent, sa paume l’enveloppa remontant doucement le fin galbe du mollet, pulpes légères sur le genoux avant de redescendre lentement pressante sur sa cuisse, évitant, contournant sur le si haut, proche à toucher le sombre, la marque encore rouge et sensible d’une brûlante couronne…..

Une tendre émotion, un bien physique émoi rappela à Fraxie tout ce que cette femme là pouvait être pour elle…. Et l’incroyable solidité, fidélité du lien qui les unissait….il était si tentant à cet instant de lui donner un nom à cette vibration… d'en susurrer son hymne…mais il faut croire qu’il y avait entre ces impudiques de corps une pudeur de coeur insoupçonnée.

Attraper sa besace aux indispensables fioles, flasques et autres carnets, en extirper une d’un rouge épais, translucide et lentement en passer sur la morsure du fer qui déclamait le troublant « pour le meilleur et pour le pire » qu’elle avait enduré pour elle…. Pour elle oui, et non pour ces fauchards que seule l’âme de Fraxie trop curieuse, avide avait décidé de suivre….jusqu’à que mort précoce s’en suive était le possible…peut être était ce là même l’ultime tentation….qui donne goût au vivant.....

Doigts qui dérivent, papillonent de sa hanche à son dos se cambrant félinement sous la légère pression, vert mousse croisant l’ébène mi-clos, lourde mèche repoussée pour dévoiler la nuque, bouche qui s’y perds murmurant dans une espièglerie de façade alors qu’un sourd tambour venait rythmer son souffle

Alors quand est ce que tu m’épouses ?

Un léger craquement dans un fourré, tête qui se relève, regard qui fouille aux aguets, main qui cherche la dague, mais les lèvres de Grenade venant manger les siennes, glissant sur sa gorge faisant fi du futil tissu, de nouveau le silence et refermer les yeux dans un soupir heureux.


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* Le Voyage
Sadnezz
[Place du marché]


La gamine aux airs angéliques les avaient rejointes, avec son minois curieux qui semblait dire aux regards croisés qu'elle "s'appelle Alcyanne, joyau de la bourgogne avec presque sept doigts de printemps"... Pour une fois, Sadnezz ne l'ignora pas, comment le pourrait-elle avec cette masse humaine qui semblait toujours être à deux pouces de l'écraser, l'engloutir, l'enlever... Loin d'un instinct maternel tué depuis longtemps dans l'oeuf, c'est un instinct presque animal qui la poussa à saisir la petite main collée de sucre et à la maintenir dans son sillage au fur et à mesure de leur progression.

En se retournant pour la regarder, elle remarqua l'homme à la mine sombre qui les suivait probablement, tout du moins qui se maintenait dans leur pas. Sans en être certaine, il lui sembla qu'il était des leur, et elle décrocha vite son regard du sien pour regarder où les paysans et autres petites gens les entrainaient. Ce visage resta quelques instants dans son esprit, analysé, tourné et retourné... Si la situation s'y prêtait plus, elle aurait gardé l'idée qu'il était tout à fait son type d'homme. Mais pour l'heure, l'image d'un bossu lapidé de victuailles pourries flanqué sur une estrade supplanta toute pensées antérieures. C'est donc vers là que convergeaient les corps et les cris, dans cette masse qui suait l'excitation... Le moment était bien choisi pour opérer sans être remarquées.


Cerd' , jette un oeil par là bas.


D'un mouvement de menton elle désigna un marchand de charcuterie et autres cochonnailles qui crachaient le saindoux au soleil... Un chapelet de saucisses trônait sur tout le pourtour de l'étal, un appel au larcin au milieu de cette misère. Sad saisit un sac de jute , presque aussi grand que la Cyanne dont elle serrait toujours la menotte. Elle se détacha de la brune pour aller vers une échoppe ambulante de pain frais, leur frayant un chemin à la façon d'une anguille, serpentant jusqu'à la marchande. A l'oreille de l'enfant, la Corleone murmura quelques mots.

'Quand je dirais 'frais', passe derrière moi et met tout ce que tu peux dans le sac, surtout les pains clairs là. Sois discrète et sors ton plus beau sourire, c'est pour la bonne cause.'


Se redressant, elle fit tinter quelques deniers dans sa main, en direction de la grosse femme qui veillait sur l'étal. Bien entendu, l'appoint n'y était pas.

Un pain ma bonne dame, et un frais, celui-là, là-bas!


Indiquant l'opposé de leur emplacement, elle tendit dans son dos le sac à la gosse, pendant que la marchande s'affairait à attraper le pain en question, à compter les deniers, à rendre la monnaie... Dans le tumulte, personne ne repérerais la ruse, Cyanne étant haute comme trois pommes derrière la Corleone. Regard à l'estrade plus en avant et à l'être qu'elle affichait vicieusement, enchaîné, captif. Un bossu... Pauvre de lui. Sadnezz avait grandi dans le respect des infirmes, des laissés pour comptes. Exploiter la détresse d'un être était plus vil que n'importe quel larcin. Dieu était parfois cruel, abandonnant certains de ses enfants de toute vertu, en donnant de trop à d'autres... Un visage bien plus gracieux se découpa des autres dans sa ligne de mire. Eroz. Agitant frénétiquement quelques sous pour avoir lui aussi son moment de cruauté, son petit plaisir de vice. Tirer à vue sur le bossu, sourire carnassier en coin. Elle jura en silence, il était des choses que l'éphèbe n'avait jamais su... Comme le fait que les petits bossus étaient des anges, qui cachaient leurs ailes sous leur pardessus.

Y'a pas plus con qu'une foule.

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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Alycianne
Le pas rapide, elle continue d'avancer, néanmoins un peu frustrée de cette vive allure. C'est qu'il y a tant de choses à voir ! Elle a vu passer dans une ruelle un vieux chat à l'oreille abîmée. Là, c'est sur un petit garçon traîné par sa mère qu'elle arrête ses yeux. Elle aimerait rester ici à les regarder toute la journée. Juste pouvoir y retrouver un semblant de Maman, dans la manière de froncer les sourcils, de serrer la main sur la menotte, de dépoussiérer ses grossières jupes... Mais il ne faut pas prendre du retard, surtout qu'au fur et à mesure de leur avancée, la populace se fait plus dense, et la fillette se perd entre les jupes et les braies, les bottes et les carrioles qui forcent le passage. Si la couleur vive de ses vêtement dénote avec les ternes tons des frusques paysannes, sa petite taille ne la fait pas forcément mieux repérer. Et il ne faut pas perdre de vue celles qui l'accompagnent.

Elle est juste assez grande pour qu'on arrête de lui porter de l'attention, aussi se prend-elle quelques généreux coups de coude et de genoux, auxquels elle répond par de petits murmures :
"Milles de l'excuse... Je dér... Pardon ! Je va là-b... Dame Cerda... ? Pardon ! Oups... Excusez, je..."
Tressaille alors qu'on se penche vers elle, qui est-ce ?


- Bon sang, ne t’éloigne pas d’elles ! Elle me ..

Tête qui fait un quart de tour pour dévisager celui qui a pris la parole. Oh ! Le Décousu ! C'est ainsi qu'elle l'a renommé, car il est, comme le stipulait la missive de dame Aleanore "cousu de partout", sauf qu'après mure réflexion, Alycianne avait trouvé qu'au vu des vilaines cicatrices arborées par l'homme, il était plus décousu, que cousu. Donc, un sourire fend son minois, prête à rassurer Sieur Décousu qu'elle ne s'éloignera pas, et que les dames qui l'accompagnent ne lui feront aucun mal, sinon elles auront à faire à elle. Elle prépare donc sa réponse et ses fonctions toutes occupées à faire travailler sa cervelle ménagent ses jambes : elle ralentit le pas. Ayant déjà oublié Cerdanne, Sad, Attia, et les nouveaux venus, voilà que l'écart entre elle et eux se creuse.

- Mais non, je...
Une main attrape la sienne et l'emporte loin du Décousu. Elle a pas finit sa phrase ! Malheur, elle avait pourtant trouvé de la si chevalerique expression !

Puis elle se retrouve satisfaite de cette perturbation. C'est dame Sad qui la tient, et c'est si bon de se laisser tirer par la main. Elle se laisse alors à chercher la source de l'agitation du peuple. Maintenant qu'elle ne risque plus de se perdre, elle laisse son guide gérer les soucis de trajectoire, et sautille pour tenter d'apercevoir la cause de ces cris et de ces rires. Un court instant, elle entre-aperçoit quelques personnes sur une estrade, mais c'est tout.
Brusque envie de grandir de quelques années.

On s'est arrêté.

'Quand je dirais 'frais', passe derrière moi et met tout ce que tu peux dans le sac, surtout les pains clairs là. Sois discrète et sors ton plus beau sourire, c'est pour la bonne cause.'

Ravie de se trouver une occupation -dans le plus, de la bigre de mission !- elle opine rapidement du chef. Frais. Frais. Se concentre sur ce que va dire la femme. Essaie de mettre de côté le vacarme de la foule. Frais. Et tout mettre dans le sac. Elle lorgne les pains, choisit rapidement lesquels elle prendra en premier. Frais. Les sous tintent à côté d'elle, c'est donc que Sad va payer, l'Alycianne ne sort donc pas son argent de sa poche. Juste le sac, et prendre des pains le plus rapidement possible, comme du jeu. De la mission chevalerique, oui !

Un pain ma bonne dame, et un frais...

La fillette n'entend pas la suite, déjà occupée à remplir le sac des pains qui trônent devant son nez. Un, deux, trois. Et sourire, sourire, elle a oublié ! Rapidement, elle relève le minois, sourit à ceux qui captent son regard. Peu, en vérité... Mais tant pis, la mission continue. Cachée par Sad, elle fait glisser encore une ou deux miches dans son sac, en les poussant d'une main. Hop, trop fastoche !
Mais de petits pains au miel accrochent son regard, trônant en haut de l'étal. Elle tend le bras, mais ne parvient pas à en attraper. Le sac toujours tenu dans sa main, elle lance alors très naturellement à la boulangère :


- Bonjour ! Disez, vous pouvez me donner un petit pain de miel que vous avez là ? Pour la discrétion, c'est raté. Et, la bouille éclairée par un sourire niais, elle rajoute :
C'est pour la bonne cause !

Edit : Ortho.
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l\\\'araignée, incarné par Sadnezz


La Corleone l’a vu, et lui a vu la main de la femme se resserrer sur la main de la fillette, un soupir qui s’échappe, elle fera attention pour deux, elle est femme, c’est son rôle de s’occuper des enfants. Pourtant, quand il voit partir la fillette, sa gorge se serre. Mais non, je .. Je quoi ? Je suis si petite que je pourrais me perdre. Je suis trop richement habillée pour qu’on ne veuille pas me voler ma bourse ? La tête se secoue pour chasser les idées qui la traversent, et de nouveau, l’acier fouille la foule pour retrouver la petite rouge et ses comparses. Petite rouge entrainée par l’Italienne dans un vol à l’étalage, bon sang de bonnes femmes, peuvent pas se tenir tranquille derrière la marmite, non ? Faut qu’elles se fassent remarquer. Quoique .. La manœuvre est discrète, en tout cas, se veut discrète, jusqu’à la phrase d’Alycianne, et la main levée contenant les pains dérobés dans le sac.

- Et merde ! Je .. vais te les .. Merde !


Le regard se pose alors sur un tire-laine entrain d’essayer de voler la bourse d’un bourgeois ventripotent, la dague est sortie et le jeune homme est attrapé par le col trop surpris pour réagir et éjecté sur l’étal de la boulangère dans un fracas monstre.


- Ah vaurien ! Ah voyou ! Je vais t’apprendre à voler les honnêtes gens, moi ! 


Et une baffe, et deux, secouant plus encore ce qui reste de l’étal, tandis que les pains se déversent sur la chaussée sous le regard apeuré de la boulangère.


- Si je ne me retenais pas, je te couperai la main ! Scélérat ! Vil brigand !


Ah ça a de l’allure, l’hypocrisie faite homme ! On en mangerait sans fin ! Et une beigne, et deux, pour le plaisir, pour le bon dieu, il remerciera plus tard. Ce n’est pas comme si un innocent avait payé pour rien. Il n’est pas innocent puisqu’il volait, ou comment avoir la conscience tranquille. Et alors que le voleur se relève pour coller une droite à l’Araignée, celui-ci de reculer d’un pas et de coller un coup de pied dans un des tréteaux qui tient l’étal.


- Mais il persiste et signe le faquin ! Après le vol, la destruction ! 


On en profite pour se placer devant le regard de la boulangère pour malmener le pauvre voleur à la tire qui n’avait finalement pas prévu cela. Un sourire presque affable qui barre le visage de Roland quand celui-ci lance à la boulangère.


- Le Très-haut vous remboursera tout ce gâchis ma bonne dame ! Parce que grâce à votre étal, j’ai pu le bloquer.


Bah t’as qu’à croire ! C’est beau la naïveté populaire, presque aussi beau que les seins d’une fille, tiens. La discrétion ? L’araignée connaît pas.

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Sadnezz
[Marché toujours... "Quand on arrive en ville..."]

Le temps de revenir à ses moutons et voilà que l'Alcyanne agiterait presque le sac de pain sous le nez de la boulangère pour se faire servir... Un pain au miel! Ni une ni une, les yeux révulsés et le coeur battant, Sad empoigne le sac de justesse et le fourre dans son dos, de façon à ce qu'il ne soit plus à la vue de la femme éclatant d'un rire nerveux. Sourire contrit, main qui pousse la gamine du milieu et qui s'impose pour dissimuler le pot aux roses...

Bigre, la petite gourmande! Hum.. Un pain au miel hein? Un comme ça? Haem.. C'est bien parce que tu as été une gentille petite va!


Fouillant frénétiquement dans ses poches, elle lance sur l'étal une piécette de plus, reculant déjà en saluant la bonne femme de façon presque compulsive... Elle se prend les pieds dans le sac, titube quelques longues secondes et se rend compte qu'avec tout ça elle n'a même pas pris le foutu pain au miel. Mais... Lorsqu'elle s'apprête à prendre ses jambes à son cou, elle se laisse surprendre par un vol plané plutôt bienvenu, et le planeur en question n'est autre.. qu'un homme! Homme qui atterri au beau milieu des pains, dans un fracas indicible. Sad ouvre de grands yeux, reste quelques secondes hébétée à analyser la situation...

Le type! Celui qui les suivait, il est là, démolit le tout, et lui donne une superbe occasion de se faire la belle avec la Cyanne qu'elle fourrerait presque dans le sac pour le coup. sans perdre une seconde de plus, la rasée prend la fuite, toile de jute et gamine sous le bras et se laisse dévorer par l'immense marrée humaine. Vite essoufflée, Sad se faufile derrière l'estrade du bossu , manquant de se prendre deux trois tomates avariées et jurant mille dieux. Un poing se dresse, émergeant du plancher comme de derrière une barricade, pour sûr que s'il avait brandit un pavé, un des badauds du bossu se le serait pris en pleine poire. Hélas, pas le temps de provoquer une émeute, l'enfant se faisant de plus en plus pesante. Magie des sucreries...

Le parvis de l'église plus dégagé que le reste de la grand place accueillit les deux voleuses dont l'une malgré elle . La Corleone toussa, posa Cyanne et ses fesses sur les marches, éreintée. Le sac était plein, bien que la tactique ne fut pas une franche réussite... Mais à défaut d'inventorier le fruit de sa sortie, son regard se perdit dans la foule, recherchant les traits de cet individu qui était tombé à pic.... Peut-être que là tout de suite, oui, elle pouvait garder l'idée qu'il était foutrement tout à fait son type d'homme.

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"Connais-tu l'histoire de la brune devenue chauve blonde? A faire se dresser les cheveux sur la tête... "
Thdlj
[Dans une taverne poussiéreuse...]

Oui, c'était poussiéreux, en fait, ça puait la misère. Et Thomas-Henri, en se réveillant, se rappela qu'on lui avait dérobé sa bourse. C'est pour ça qu'il dormait dans cet antre répugnant. Ça suintait la crasse, icelieu, genre le tavernier est borgne, à moitié aveugle et en plus, très avare en ménagères. Une douleur dans son dos lui tira un cri de douleur. Elles étaient loin ses couches normandes, où les ribaudes s'allongent pour quelques écus...

Pourquoi avait il fait cette bourde ? Pourquoi avait il traité la mairesse de puterelle ? Un des défaut de son esprit, cette deuxième voix qui lui jouait des tours malsains, toujours au mauvais moment. Brutus - le tavernier et protecteur de la mairesse - l'avait tabassé alors qu'il dérapait dans la boue de la foire aux bestiaux. Il l'avait laissé presque mort dans la paille et la fange.

Elles étaient loin, oui, les belles années. Celles des évêques italiens qui vous offrent, en échange de quelques caresses, de belles chemises en flanelle. Et avec le sourire ! Ben oui, Thomas-Henri d'Eusébius, c'était un pro à l'époque, il n'avait que dix sept ans, de l'amour à revendre, et un estomac à nourrir . Dieu ! Si sa famille savait... Enfin... Ses parents étaient morts, il venait d'apprendre, il y a peu, le décès de sa mère dévouée. Son père, lui, pourrissait depuis quelques années déjà, certainement à se payer de bonnes murges avec Aristote. Mais s'ils voyaient ! Ils l'auraient chassés ! Une deuxième fois...

Aujourd'hui, le Très Haut avait trouvé des moyens judicieux de ramener TH sur la bonne voie... Un loup affamé devant les portes d'un couvent, une mère abbesse super bien roulée, en robe de nuit, prête à le sauver, la faim et la peur, et aussi, faut bien l'avouer, la perspective d'hériter une belle fortune, s'il se faisait baptiser de nouveau.

Y a de quoi, comme ce matin, sortir de son lit - ou du moins ce qui y ressemble - et s'agenouiller devant la Sainte Croix de Christos, et prier. Alors, en silence, dans les particules tournoyantes du jour, qui perçait par la lucarne crasseuse, le voilà à son nouveau rituel. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il aime bien.

Filet sous le coude, chemise de flanelle qui sent bon le frais - et la lavandière lutinée - sur les épaules, le jeune Eusébius s'en va, direction la rivière. Perspectives ? Pêcher, faut bien manger pour vivre ! Il croise sur les chemins les habitants des villages alentours, traînant douloureusement, les futurs morceaux de viande qu'ils vont vendre sur la place du marché d'Alençon. Ils portent sur eux misère et maladie. Même leur ombre semble vouloir s'enfuir de leur corps putrides. Le Très Haut, il en était persuadé, n'avait pas voulu cela...


[Devant la rivière, filet tendu...]

Pêcher, c'était pas la première occupation des apôtres, se demande t il, en envoyant le filet le plus loin possible. Il se rapproche des bois, les poissons aiment frétiller dans l'ombre des saules. Non loin des broussailles, quelques abeilles commencent déjà à butiner. Il lance son filet de nouveau, cette carpe sera à lui. Nouvel échec.

Sa croix d'or et de saphirs, judicieux cadeau d'un bourgeois de Florence, qui se range dans la catégorie "cadeaux immoraux", pendouille à son cou. De ses doigts mouillés, il la porte à ses lèvres et l'embrasse. Pour sûr, là, le Très Haut sera avec lui. Il s'élance avec son filet, dégringole sur une branche dans un bruit feuillu, et se relève avec rage.

Non, définitivement, ce n'est pas son jour. En plus, y a comme de la mousse sur l'eau. Peut être que la lavandière l'a suivit ? Peut être qu'il lui manque, qui sait ? Autant rester cacher. Il ne voudrait pas étouffer de nouveau sous la poitrine trop grasse de la femme.

Nouvel élan, il lance son filet et en entend un "Aïe !" retentissant. Regard par dessus les buissons, il voit deux donzelles, en plein bain, nues, cela va de soi. Il n'esquisse pas une excuse, non, il éclate de rire.

C'est un provocateur le TH.

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Cerdanne
[Au marché, d’un porc à l’autre…]


Il faut dire que la foule avait une fâcheuse tendance à se compacter comme un vieux morceau de saindoux rance….
Odeurs comprises….
La brune jouait des coudes et à grand renforts de bottes remontait le courant graisseux et gueulard.
La promiscuité commençait à salement l’agacer et l’allait pas être loin le moment ou elle allait jouer des poings…
La foule et ses cons…des tas de cons...
Les yeux aussi sombres que son humeur, elle regrettait presque le camp.

Chierie…

Cerd' , jette un oeil par là bas….

La brune hocha la tête...

Vu...

Elle esquissa un sourire et obliqua légèrement sa course vers la cochonnaille.
Se voyait de loin sa marchandise au type.
Lui parut bien seul pour surveiller tout ça…
Le sourire aux lèvres, elle se planta devant une grosse matrone plus intéressée pour l’heure par la lapidation du pauvre affreux exposé à la foule.

Cerdanne, la maladroite !,
Emportée par l élan enthousiaste d’un lanceur de tomates pourries elle s’affaissa contre la généreuse poitrine et ses mains se cramponnèrent aux mamelles généreuses.


S’cusez m’dame…

Sourire d’ange et regard innocent, la brunette déjà entrainait avec elle la rombière qui s’affala contre l’étal …
Une fois que la première saucisse fut décrochée, le détricotage de l’étal fut aisé et le sac de jute garni.
L’en était déjà à penser à s’éclipser, quand le raffut d’une bagarre enfla et par vague leur arriva en plein dessus…
Les cons ça c’est pas s’arrêter...
Le coup de feu venait de l’étal des pains …

Cerdanne avisa tête brune et tête rasée qui s’éloignait et s’intéressa à son boucher...
Celui ci en avait assez à redresser l’étal, la dondon et les bouts de cochons…

Un dernier …non deux, jambons pour la route…et tiens un ptit bout de lard là, un tas de saindoux par ci…parait frais tout ça.
La brune feu follet, sac alourdit, s’éloigna des cons…et grimaça…

Dernier coup d’œil vers l’estrade…Une envie terrible, irrésistible, incontrôlable….
Le geste est rapide, net. La main plonge et en ramène un bout de saindoux…
Bien en main, çà se lance vite et çà va droit…
Le premier bellâtre qu’elle entrevoit y a droit…

Prends-toi ça, Apollon…

Tour en grand pour rester en bordure de la masse agglutinée et tenter de repérer les filles.

Vu !!

‘Tain...Sad…Chez les curetons…
Comme si y avait pas un autre endroit…

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Grenade
[Loin...très loin... mais près d'une rivière quand même]


Ce matin, malgré les gueulements de certains ploucs de la bande, le pioupioutement des oiseaux trop joyeux et tout le reste, Grenade était tout de même d’une humeur assez bonne.

La jolie Fraxie l’avait repéré à la seconde et en avait profité pour la traîner à la rivière.
Le soleil étincelant et la température ambiante n’avait pas pu aider Grenade à refuser cette invitation et la belle de nuit se retrouvait donc somnolente, allongée sur la rive, le corps entièrement nu, propre et frais.

Elle sentait le regard de sa merveilleuse glisser sur elle, et bomba volontairement le fessier comme un appel à la caresse.
Mission accomplie, en moins de deux, une main douce voyageait le long de sa jambe, s’attardant enfin sur sa cuisse royale.
Puis un souffle court à son oreille et une phrase toute rose murmurée avec délicatesse.

Elle sourit discrètement, se rendant compte que Fraxie virait dans le mielleux, une spécialité de la brunette.


Je t’épouserai quand ta bande de nases nous rendra riches !

Autant Fraxie avait le don de tout rendre rose, autant Grenade savait être suffisamment désagréable pour rendre sa couleur à chaque instant.
Étrangement, le sucré de la situation n’était pas si désagréable c’est pourquoi, avant même de laisser sa bellotte réagir, elle vint lui croquer la bouche et l’étreindre avec une passion dont elle seule avait le secret.

Le rosâtre virait au rouge quand Grenade sentit quelque chose lui fouetter la fesse droite.
Dans beaucoup d’autre cas, la fille de joie n’aurait pas réagit. Pourtant elle laissa échapper un « AIE » qui fit fuir les oiseaux vicieux perchés aux alentours.


Elle se redressa prête à déglinguer la bestiole, le roseau ou tout autre chose coupable de sa douleur quand elle aperçut le buste d’un homme dépasser du buisson voisin.

Le visage fermé de Grenade s’habilla alors de malice.
Elle observa un instant le filet du gaillard, puis son torse vêtu d’une chemise blanche, le visage fort agréable et surtout le sourire du bel homme qui laissait apparaître des dents blanches et étincelantes.
La joie de la jeune femme fut à son comble lorsqu’elle découvrit, dépassant du tissu soyeux, une croix luisante qui ne semblait pas être en ferraille !

L’occasion était trop tentante et Fraxie ne lui en voudrait pas.


Bonjour vous !
Vous en avez de la chance, vous venez de pêcher le gros lot !
Une prise bien meilleure que toute celles que vous auriez pu imaginer !
Vous venez chercher votre trophée ?

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Alycianne
[Sur la place, toujours]

Alycianne a bien gardé les idées claires. Dès qu'on parle de sucreries, cette gamine est toujours très lucide. Si la bonne femme ne lui a pas tendu le pain demandé, elle a suivi la pièce passer de Sad à elle, et a bien compris que le petit pain de miel alléchant lui appartenait donc. Vexée que la Corleone la maintienne en arrière et que déjà elles s'écartent -et son pain, alors ?- elle a profité du fait que Sad ait perdu quelques instant son envie de partir alors qu'on homme bousculait l'étal. Deux pas, et elle récupèra son dû, qui avait miraculeusement glissé à sa portée.

Et qui est à l'origine de ce charivari ? En vérité, c'est la fillette, quoiqu'on pourrait aussi reposer la faute sur celle qui l'a incitée à voler, mais la petite ne voit que le Décousu. Disons qu'elle l'aperçoit le temps d'un clignement d'yeux. Embarquée vulgairement par la chauve, elle serre contre elle le petit pain sauvé, tout en essayant de capter ce qu'il se passe derrière elle.
Une bagarre ? Le Décousu se bagarre ? Pourquoi, contre qui ?

Et d'entendre bribes de voix, alors qu'elle gigote sous le bras de la Corleone. La Décousu met de la pâtée à un sale voleur ! Bouffée d'admiration qui la saisit. Il faut qu'elle le voie ! Quelle assiste au combat, qu'elle l'aide à vaincre le méchant ! La tête constamment retournée, elle rate le spectacle du bossu malmené. Puis elle se prend un coup sur l'épaule, qui la ramène à son étrange position. On a pas idée de porter une petite dame comme ça ! Ballotée dans tous les sens, elle en a maintenant conscience. Puis l'on finit par s'arrêter, sur le parvis de l'église. Elle, pas le moins du monde fatiguée, fait alors remarquer :


- La prochaine fois, peut-être je marche toute seule... C'était pas très confortable.

Mais déjà c'est oublié, le regard se reporte sur le petit pain au miel qu'elle brandit, et en arrache une miette qu'elle laisse fondre sur sa langue.

- Dilicieux ! Merci, dame Sad... Vous en voulez du bout ?


Minette qui tend le gâteau aux deux femmes, avant que ne remonte à sa mémoire le Décousu. Où est-il ? Va-t-il bien ? Il a maté du faquin !
Son
Héros !
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Thdlj
[Près de la rivière, appelé par deux sirènes...]

Il riait encore, mais se calma quand l'une d'elle l'invita à récupérer sa prise. Thomas-Henri rit de nouveau, inconscient, insouciant, et se jette vers elles. Deux jeunes femmes qui s'embrassent et se caressent, ça ne peut être que l'empreinte du démon ! Ça ne peut être que la perversion du Sans Nom, mais ça, il faut le faire comprendre à homme... C'est pas gagné avec TH, d'autant que ses seuls plaisir en Alençon, se résument à la contemplation Pieuse d'une Abbesse, et un plaisir subit et rapide avec une lavandière. Les autres, des catins pour la plupart, étaient souffreteuses, certaines crachaient du sang.

Rien de bien appétissant.

Contrairement à ces deux beautés qui, alanguies, semblaient n'attendre que lui. Autant dire qu'il se précipita, se jeta stupidement, dans la gueule délicieuse de la louve...


Mesdames, dit il en s'agenouillant près d'elle, veuillez m'excuser pour mon filet. Je n'aurais point osé blesser volontairement d'aussi belles jeunes filles...

Il fit un sourire, un de ces sourire qui se veut charmeur mais que les femmes démasquent vite, comme étant un sourire intéressé. Et une fois qu'une femme sait un homme intéressé, Thomas-Henri le savait, il n'était plus que de l'argile modulable à souhait. Doucement, il passe un doigt sur la peau veloutée de celle qui l'a interpellé...

Ou abimer une si jolie peau.


Sa croix pendouille allègrement, et le soleil frappe sans discontinuer les saphirs et fait briller l'or. Mais la prudence n'a jamais été le fort de Thomas-Henri. Il regarde l'autre femme, et lui fait un sourire tout aussi bête qu'à la première. Sourire qui se veut ravageur...


Je me nomme Thomas-Henri d'Eusébius, mesdames.

Il espérait bien que son nom les impressionnera. Une femme impressionnée est toujours plus facile à manipuler. De toute manière, il n'a jamais fait confiance aux femmes, il ne leur a plus fait confiance depuis des années. Depuis qu'Elle était partie avec un seigneur, plus riche, plus en vue. Il était cependant faible, terriblement faible : les désillusions et les séparations n'avaient aucun effet.

Parcourant toujours la joue soyeuse de la jeune femme, il aimerait quand même savoir à qui il a affaire, ou va avoir affaire. De toute manière il sait que les poissons pris dans ses filets ne résisteront pas...

Mesdames, je me suis nommé, j'en attend autant de votre part.
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Ygerne
[Au campement]

Ygerne toujours au campement, au côté de Lilo, lui répondait.

Oui je sais me battre ! On pourrait faire un combat au bâton.


Elle s’apprêtait à faire une démonstration de sa tactique infaillible d’attaque quant un sale piaffe se posa sur son épaule.

Elle tenta de le repousser de la main mais l’attaque de l’oiseau fut la plus forte : envole rapide et retour en plongé bec en avant dans la main.

S’en suivit un aieuuuux de la gamine qui enfin remarqua le parchemin à la patte du vainqueur.

Elle déplia le mot.. et découvrit la nouvelle en devenant de plus en plus pâle.




Demoiselle Ygerne

Il y a une dizaine de jours on a amené le corps d’un homme laissé pour mort dans mon petit ermitage à la sortie de Patay.

Il reprend connaissance par moment et veut à toutes forces vous faire parvenir ce message.
Je ne le comprends pas. Cet homme a perdu la raison et sans doute ne la retrouvera-t-il pas.

Il n’est pas sûr qu’il vive.
Je le soigne et prie pour lui.
Et pour vous, demoiselle :cet homme-là vous aime et j’écris sous sa dictée même si ça n’a pas de sens.
Qu’Aristote vous tienne en sa sainte garde et votre ami aussi.

Frère Céleste




« Petite mie,

Suis mouru.
Mon œil est au plafond de ma chambre et je me vois couché dans un lit couvert de bandages, entaillé de partout, mes membres cassés.

Même pas mal.

Un moine écrit.
Sombre tunnel. Grande lumière.
Je suis entré dans le lit de Bécassine.
Joue à la belote avec Teresa, Bécassine et Saint Glinglin.

Veux pas revenir.

Vous vois en Alençon, vous cueillez des fraises.
Bon . Ecrasées avec de la crème et du miel.

Taches rouges, attention.

Pleure pas : ça va mouiller tes grands yeux.

Ton Saltarius, presque plus là. »


Elle retint un cri… sentit ses yeux lui piquer et regarda Lilo.


C’est Salt… il est mourant !


Elle regarda la jeune femme sans la voir.


Il faut que je rejoigne Saltarius… je ne peux pas le laisser là-bas tout seul. Je dois le protéger.
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