Désirée, incarné par Jenah
[Moi,
Jidéalise
Quand tu me fais mal
Et que jadore ça]
Non.
Clair, net, et concis. La blondinette avait hoché la tête à chacune des remarques de son client, oui oui, elle nen avait pas tout le temps des comme lui, oui oui, cétait des sagouins les autres, oui oui, merci pour laumône. Elle avait discrètement fait glisser les piécettes dans sa main, puis dans un pot de terre non loin du feu. Elle sétait redressée et étirée alors quil ôtait ses bottes.
Elle ne sattendait pas à une invitation à partager le lit pour le reste de la nuit, ça non. Les plaisirs coupables comme celui que le jeune homme venait de prendre, on ne voulait pas les partager avec une femme. Surtout quand on est noble et quon doit faire perdurer le sang de la famille.
Elle ne sattendait pas à être chassée, non plus. Elle ne sattendait à rien du tout, parce quelle était trop préoccupée par le plaisir quelle venait de prendre pour la première fois de sa vie. La voix sèche du client la congédiant la tira de sa songerie, et cest une réponse spontanée, la première depuis le début de la soirée, qui fusa.
Elle reprit, dun ton plus doux :
Non, mon seigneur, je reste ici. Vous avez demandé une chambre. On vous a fourni la mienne. Que jy sois où non, vous payerez le même prix. Que vous dormiez ou profitiez de la nuit, vous payerez le même prix.
Elle sétait approchée, en parlant, nue toujours, habituée à sa nudité, se déplaçant avec souplesse dans ce qui était son domaine, sa chambre, sa seule pièce dintimité - relative la nuit, mais tout de même - et avait ouvert le lit, repoussant lédredon de plumes, invitant le client visiblement fatigué à se glisser dessous.
Je ne vous dérangerais pas, je resterais près du feu, et je me plierais au moindre de vos désirs. Mais je naurais pas dautre client que vous cette nuit. Je suis à votre disposition. Je puis vous faire préparer un bain, ou vous masser pour vous détendre. Ou simplement veiller à ce que vous trouviez boisson et nourriture à votre goût à votre réveil. Cest à vous de décider mon sire.
Elle se pencha vers son jupon, ramassant dun geste souple le chaton endormi, qui couina de mécontentement, et sinstalla dans le profond fauteuil au coin du feu, le petit animal posé sur son ventre plat, lui gratouillant les oreilles jusquà le faire ronronner. Puis elle leva le regard vers son client, lueur provocante au fond des yeux, bien malgré elle.
[hrp : Merci à ljd Jenah de poster pour moi]
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