Afficher le menu
Information and comments (1)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

[RP plus qu'ouvert] La Maison de la Tolérance

Désirée, incarné par Jenah



[Moi,
J’idéalise
Quand tu me fais mal
Et que j’adore ça
]


Non.

Clair, net, et concis. La blondinette avait hoché la tête à chacune des remarques de son client, oui oui, elle n’en avait pas tout le temps des comme lui, oui oui, c’était des sagouins les autres, oui oui, merci pour l’aumône. Elle avait discrètement fait glisser les piécettes dans sa main, puis dans un pot de terre non loin du feu. Elle s’était redressée et étirée alors qu’il ôtait ses bottes.
Elle ne s’attendait pas à une invitation à partager le lit pour le reste de la nuit, ça non. Les plaisirs coupables comme celui que le jeune homme venait de prendre, on ne voulait pas les partager avec une femme. Surtout quand on est noble et qu’on doit faire perdurer le sang de la famille.
Elle ne s’attendait pas à être chassée, non plus. Elle ne s’attendait à rien du tout, parce qu’elle était trop préoccupée par le plaisir qu’elle venait de prendre pour la première fois de sa vie. La voix sèche du client la congédiant la tira de sa songerie, et c’est une réponse spontanée, la première depuis le début de la soirée, qui fusa.
Elle reprit, d’un ton plus doux :


Non, mon seigneur, je reste ici. Vous avez demandé une chambre. On vous a fourni la mienne. Que j’y sois où non, vous payerez le même prix. Que vous dormiez ou profitiez de la nuit, vous payerez le même prix.

Elle s’était approchée, en parlant, nue toujours, habituée à sa nudité, se déplaçant avec souplesse dans ce qui était son domaine, sa chambre, sa seule pièce d’intimité - relative la nuit, mais tout de même - et avait ouvert le lit, repoussant l’édredon de plumes, invitant le client visiblement fatigué à se glisser dessous.

Je ne vous dérangerais pas, je resterais près du feu, et je me plierais au moindre de vos désirs. Mais je n’aurais pas d’autre client que vous cette nuit. Je suis à votre disposition. Je puis vous faire préparer un bain, ou vous masser pour vous détendre. Ou simplement veiller à ce que vous trouviez boisson et nourriture à votre goût à votre réveil. C’est à vous de décider mon sire.

Elle se pencha vers son jupon, ramassant d’un geste souple le chaton endormi, qui couina de mécontentement, et s’installa dans le profond fauteuil au coin du feu, le petit animal posé sur son ventre plat, lui gratouillant les oreilles jusqu’à le faire ronronner. Puis elle leva le regard vers son client, lueur provocante au fond des yeux, bien malgré elle.

[hrp : Merci à ljd Jenah de poster pour moi]
_______________
Ulrich, incarné par Stephandra


[Quoi ! ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !]*


***Rhaaaa! c'est quoi çaaaa! Y'a plus d'respect ma bonne dame! D'mon temps, quand on virait une catin, elle partait! ***
Il raconterait cela tout à l'heure à la tenancière, qui la rendrait à sa liberté, liberté chérie* , et surtout à sa ruelle sordide, ses ivrognes, et ses sans-le sou... Devait-il la sermonner sur le libre arbitre, et ses conséquences? Non, ce n'était pas le bon lieu... Et inutile qu'elle sache qu'il avait quelque religion, elle n'avait rien à perdre dans une excommunication, alors que lui...

Et voilà qu'elle sortait d'on ne sait où un... un chaat!


Par arrêté...heu... ducal amis les animaux ne sont pas tolérés dans cet établissement...


Voilà qui lui permettrait de réfléchir à l'attitude à adopter: avec une fille amoureuse de lui, c'était facile, il suffisait de la jeter, elle s'en prenait à la remplaçante, mais laissait le bâtard tranquille... Cependant, là...
Bon, quoi dire? Qu'il n'avait pas d'argent? Elle ne le croirait pas, et n'aurait pas tout à fait tort... La roture croyait dur comme fer à la richesse des nobles, ce qui était probablement vrai pour les pairs, et autres ducs, mais pas pour un petit seigneur de rien du tout qui n'avait de cesse de signer des lettres de créance pour avoir un peu d'argent frais, ou rembourser les anciennes dettes, lorsqu'il ne parvenait pas à se débarrasser élégamment d'un créancier, ou que ce dernier était puissant...
Bref, l'argument de l'argent ne tiendrait pas, et le bâtard se méfiait des femmes qui avaient cette lueur de détermination dans les yeux, ça pouvait vite dégénérer... En plus, il n'était pas en terrain connu, et encore moins conquis... Pour gagner, il faudrait avoir de sacrés arguments, verbaux, comme physiques...
Il préféra donc, comme d'habitude la solution de facilité (de lâcheté, mais ne compte pas sur lui, cher lecteur, pour l'admettre)...


Ça va, ça va, tu peux rester... mais d'abord, vas me chercher à manger!
Pas la peine de reprendre tes frusques tu peux bien y aller comme ça, c'est pas comme si t'avais une dignité.


Un sourire germa enfin de la bobine du bâtard, cette idée de l'humilier un peu plus lui plaisait, et il avait trouvé comment gérer ce problème sans risquer un coup de griffe la fleur, ou de son chat...



*La Marseillaise
Désirée, incarné par Jenah


[Puisque de vous seules
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale
Sans qu’on dise : enfin ! ]*


Règle numéro un de la catin : ne laisse jamais un client seul, tant qu’il n’a pas allongé la monnaie. Règle numéro deux ? Toujours respecter la règle numéro un, non ? La folie douce de Désirée se révélait lentement, alors que germait dans la tête de l’ex frigide des idées plus étranges les unes que les autres, mais elle ne divaguait pas au point d’oublier la règle d’or.


Elle se leva souplement, déposant le chat, qui visiblement importunait le client, dans la huche à bois où il dormait souvent, et passa la tête par l’embrasure de la porte, claquant sèchement des doigts pour attirer l’attention d’une petite servante. Murmure impérieux :
A manger, pour mon client, et du vin. Vite. Et l’enfant de filer aux cuisines, terrifiée. Le maigre pouvoir de la hiérarchie des maisons closes suffisait à faire de ces enfants des servantes dociles et malléables, qui feraient des catins serviles dès leur puberté.

La blondinette effaça le sourire mauvais que le pitoyable pouvoir qu’elle avait faisait systématiquement naitre sur son visage, le rendant soumis et avenant. Acceptant servilement tout ce que le nobliot aurait pu suggérer... tant qu’il ne l’envoyait pas voir ailleurs. Démarche fluide, plus droite et fière qu’elle ne l’avait jamais été, elle se rendit près de son client, celui qui, sans le savoir, venait d’éveiller la folie qui dormait en elle, étouffée par la servitude. Elle se laissa glisser au sol, genoux repliés sous elle, visage au niveau de ceux de son client. D’un geste, il pouvait l’assommer. Ou l’attirer contre lui, réclamant des gestes que jusqu’ici elle abhorrait.
Elle ferma un instant les yeux, les images de la main gracile tirant les cheveux blonds à lui se bousculant dans sa tête, puis leva le visage vers lui, lueur provocante au fond des yeux. Oserait-il braver les interdits de son statut, oserait-il la frapper, oserait-il réclamer des plaisirs sulfureux, la repousserait-il, que ferait-il ? Muette un instant, elle finit par poser, légère comme un souffle, sa main sur la cheville du jeune homme, comme une interrogation


Votre repas va vous être servi, mon seigneur. Si je puis vous aider de quelque façon à vous distraire dans votre attente, exigez. Vous serez obéi.

[Merci à LJD Jenah de poster pour moi]
*Rimbaud, L’Eternité

___________________
Ulrich, incarné par Elisabeth_stilton


Geste agacé du bras, que les paroles suivantes ne pouvaient pas effacer...

Bien. j'attendrai.

Le bâtard ignorait la règle numéro un, et la deux aussi d'ailleurs... Mais il pesta intérieurement... Avait-elle lu dans ses yeux qu'il comptait s'enfermer dans la chambre de la catin? Quand on est extérieur à ce genre d'endroit, on ne peut pas déceler les codes, les règles implicites, et les usages auxquels sont soumis les professionnelles... L'habitude permettra d'en comprendre quelques uns, mais jamais, à moins de pénétrer dans l'envers du décor -c'est à dire, en entrant au service de la maison- il ne les maîtrisera tous, n'y n'en maîtrisera la finalité surtout ceux qui sont des précautions contre les clients...

Et la voilà qui se collait à lui... Naïvement il y vit un signe d'affection... Mais il ne souhaitait pas installer quelque connivence, de peur que cela lui coûte encore plus cher...
Bon, comment se débarrasser d'elle sans être trop odieux? Car Ulrich avait compris que malgré les apparences, le rapport de force était inversé maintenant, il ne pourrait plus ordonner n'importe quoi...
Pourtant, il avait encore envie d'elle, il fallait aussi qu'il se défrustre de sa fierté qu'il avait dû ravaler...
Ca y était, ça venait...Puisque maintenant il n'était plus maître, il fallait retourner la situation, et la rendre conforme aux apparences...
Petit coup de pied...


Je sais. Lève toi. Tu vas boire pour me distraire.
Les deux bouteilles, oui.


Ulrich se souvint des écrit de Plutarque qui évoquaient les hilotes que l'on vêtait de peaux d'animaux, et que l'on forçait à s'enivrer afin qu'ils s'humilient...

Desirée, incarné par Elisabeth_stilton


Bien, mon seigneur.

Boire ? Tant mieux, oui. Cela lui serait facturé en plus de la nuit, peut être, si beaucoup d’alcool disparaissait, et Madame Soizic serait contente.
Elle se releva, s’étira, cambrant sa croupe juste à haute des yeux ce client si particulier. Boire. Elle allait devoir boire, et beaucoup.
Les catins ont toutes des astuces, pour ne pas boire autant que leurs clients, sans quoi elles finiraient chaque nuit ivres mortes. Mais elle n’était pas au bar du bordel, elle était dans sa chambre. Son esprit embrumé de pensées étranges essayait de solutionner ce problème, à toute vitesse.

Elle ouvrit la première bouteille, versa délicatement du vin dans un verre, puis en emplit un second. Un verre dans chaque main, elle retourna près de l’homme, balançant légèrement ses hanches, et lui glissa le délicat ouvrage et son contenu dans la main, trinquant.


Mais pas seule. Vous m’accompagnez au moins pour le premier verre, mon seigneur.

Sourire aux lèvres, elle avala une gorgée du doux liquide, appréciant sa qualité. Elle avait découvert la variété des alcools ici, quand Dame Soizic l’y avait installée. Avant, aux sordides bains où elle avait grandit, il n’y avait que deux ou trois possibilités. Picrate, bière frelatée, ou tord boyaux. Son passé faisait qu’elle tenait assez bien la boisson, malgré sa frêle carrure. Mais deux bouteilles, ça non, pas si elle buvait vite, et à jeun.

Oh ! J’ai oublié la bouteille, pardonnez moi !

Et sourire aux lèvres, elle retourna vers la commode, vidant le contenu de son verre dans un broc vide, mimant le geste de le boire d’un trait, et le réemplit avant de retourner s’assoir aux pieds de Johann. Elle lui sourit, et vida, une nouvelle (et réelle !) fois son verre.

Le vin est bon, ne trouvez vous pas ? Je le trouve délicieux ! je vous ressert, mon seigneur ?

Joignant le geste à la parole, elle se servit, tendant ensuite le goulot de la bouteille vers son client.

Boire, oui. Quelle bonne idée... Cela lui permettrait de nier sa découverte, de nier cette nouveauté odieuse que l’homme lui avait révélé : le plaisir. Ou d’oser en réclamer encore.
Rougissant presque, elle plongea le nez dans son verre, en avalant une bonne lampée à nouveau, le regard tourné malgré elle vers les braies de son client, souhaitant presque qu’il exige à nouveau d’user d’elle, de quelque manière que ce soit. Etait-ce le vin, déjà, qui lui faisait venir de telles pensées ? Dans le doute, elle se resservit.


Merci à ljd Eli de poster pour moi
*PS : non, ce n'est pas Indo qui a commis cette chose

_________________
Ulrich, incarné par Elisabeth_stilton


[Grisé par l'odeur des vendanges,
je suis pris d'un désir étrange,
né du souvenir des païens...
Couchons ce soir...*]


Ulrich n'était absolument pas familier de ces lieux où l'on poussait à la consommation, et encore moins de comment les filles là bas tenaient tant l'alcool, il trouvait cela stupide: des galanteries, on (en tous cas lui) pouvait en faire partout, à n'importe qui... Aussi, ne sut-il pas dire non au premier godet, elle était si... "cute" comme disaient les anglois... et puis les "mon seigneur" l'avaient fait frissonner... Impossible de dire non...Il ne vit pas non plus la supercherie de la donzelle, ni d'ailleurs la ligne qui s'ajoutait à son ardoise...

Il avala d'un trait le premier verre, et le tendit à Désirée, pas qu'il avait spécialement soif, ni besoin de boire... Juste que la question de la belle sonnait à ses oreilles comme un défi...

Oui, oui, ressers-moi, dépêche-toi!
Et... ressers toi aussi!


Manière de montrer que c'était lui qui commande à présent...
Main qui se balade maintenant dans la chevelure de la catin, et qui se met à la caresser négligemment...
Le bâtard était persuadé d'avoir repris le contrôle, et comme pour remercier sa fleur d'un soir de le lui avoir rendu, il voulait être gentil avec elle...
Ne résistant pas à l'attente, il attrapa la bouteille, et but au goulot une bonne lampée...



*La Tordue, Sur le pressoir
___________________

Aujourd'hui, j'ai décidé qu'Ulrich faisait dérogeance
Desirée, incarné par Elisabeth_stilton


[(…) qu'importe la maîtresse ?
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ?]


Elle sourit quand une main glissa sur sa tignasse blonde, ordonnée encore, malgré leur brève étreinte. Et but encore. Il buvait avec elle, et bientôt, il serait ivre aussi. Finalement, la soirée serait peut-être amusante.
Elle lui abandonna la bouteille entamée, et retourna chercher la seconde, répétant le processus de vidage de vin dans le broc. Elle allait se rassoir quand quelques coups furent frappés à la porte, et une fillette entra, portant un lourd plateau chargé de victuailles. Absolument pas gênée par sa nudité, elle pista l’enfant, lui indiquant de poser le plateau sur le lit près de l’homme, sur lequel les yeux de la gamine glissèrent avec intérêt.

La catin suivit l’enfant jusqu’à la porte, vérifiant que cette dernière n’emportait aucun objet, et referma d’un geste sec. Elle revint s’assoir aux pieds de son client, la joue appuyée contre sa cuisse. La tête lui tournant légèrement. Elle aurait du manger, avant d’attaquer sa soirée. Ca oui. Elle aurait du.


Mon seigneur est servi !

Elle retint au dernier moment un petit hoquet, et plaqua une main sur sa bouche, pouffant de rire. Finalement, la soirée serait peut-être amusante, oui.
Elle se laissa aller un peu plus lourdement contre lui, emplissant à nouveau les verres, lui en fourrant un dans la main.


Oooooh ! Vous avez vu, elle nous a apporté encore du vin ! Vous voulez l’goûter ? Mangez tant que c’est chaud, ça s’ra pas si bon après ! Vous êtes beau vous savez ? On vous a jamais dit que vous êtes beau ?

[Merci à ljd Eli de poster pour moi]
** Alfred de Musset

______________________
Ulrich, incarné par Elisabeth_stilton


[Je te donne ces verres...*]


Ha, enfin la boustifaille! Il avait pourtant oublié qu'il avait faim, mais la vue du poulet fit chanter son estomac... La vision de la môme troubla pourtant quelque peu ce chant... C'était SA catin, il l'avait payée, ou plutôt, il la payerait, avec SES écus (enfin ceux de maman), personne ne pouvait en profiter à part lui ce soir...
Herminval ne s'en formalisa pas plus, impatient de vérifier si le poulet tiendrait toutes ses promesses... Il détacha une cuisse à la main, et mordit dedans... Mhhh... gagné! Il allait continuer quand Désirée lui dit des choses qu'il tenait pour évidentes... Il saisit le verre, le vida d'un trait, et se resservit...


Oui, je sais, maman dit tout le temps que je suis le plus beau!
Papa disait le contraire, mais c'est parce qu'il était jaloux!


Pour masquer la légère gêne procurée par cette auto-congratulation, le bâtard porta son verre à ses lèvres... s'en resservit un, et le termina aussi...
C'était agréable d'entendre le rire de Désirée... Était-il compris dans le forfait? Lasteyrie était loin de cette question, il se sentait bien, et voulait avoir l'air prodigue, ou plutôt, que l'on voie en lui un bienfaiteur...


Allez, ressers-nous un godet, puis on va manger ensemble! T'es pas mal toi aussi dans ton genre!

Vite, il avala ce qui restait de la cuisse, et décrocha l'autre, qu'il coinça entre ses dents... Puis il prit le plateau sur ses cuisses, et se laissa glisser à terre, dos contre le lit, au même niveau que la fille à certainement plus de cent sous au vu de la prestation... Et tout en mastiquant...


Va jy chers toi cha va cromphch... être froid!

Ulrich sourit... sans trop savoir pourquoi... Un peu béatement... c'était amusant de sentir ses zygomatiques se mouvoir le long de ses joues... A moins que ce ne soit le contraire? Il recommença pour trancher cette question... C'était assez difficile à déterminer... Il sourit de nouveau, puis se resservit un verre, c'était trop difficile de savoir, il préféra abandonner... Sans pour autant cesser de sourire...


*Pardon aux admirateurs du grand Charles...

______________
Desirée, incarné par Elisabeth_stilton


Merci ! T’es gentil en plus d’être beau, t’sais !

Un sourire éclaira le fin visage, et deux doigts graciles vinrent tirer sur un bout de chair de la volaille, déjà bien mise à mal par Johann.
La viande fut mastiquée, prudemment.


Ch’est drôlement bon en pluche. Rechers toi hein, t’payeras pas plus cher !

Elle ne faisait même pas allusion à la note de son client, non, oubliée. Elle employait juste une expression courante, elle avait enfin seize ans. Le goulot de la bouteille fut à nouveau porté à ses lèvres, finissant la seconde bouteille. La catin fronça le nez, esquissant une moue boudeuse.

Y’en a pu ! C’nul ! T’en as encore toi ? Faut tout faire dans c’bordel c’pas possible !

Et la blondinette de se relever péniblement, prenant appui sur l’épaule du jeune homme, lourdement, puis au montant du lit, pour se diriger d’un pas incertain vers la porte. Porte ouverte à la volée, et catin plantée, nue comme un ver, dans l’embrasure, les poings sur les hanches.

Woh ! Fréné ! Du vin ! Mon client à soif ! Secoue toi les puces bordel, avant que j’me mette vraiment en colère !

Et porte claquée au nez de la gamine. Retour chancelant vers le pied du lit, et plutôt que de s’assoir avec grâce, elle se laisse tomber, à demi vautrée sur son client, cheveux d’or pâle répandus sur ses cuisses, et index parcourant le torse de l’homme.

Wouch ! Ca tangue ! Désolée! Elle va nous apporter encore à boire, la gosse. J’ai soif moi ! J’peux en r’prendre un peu ?

Elle tendit à nouveau la main, et saisit un morceau de viande qu’elle posa sur son ventre, en arrachant de petits morceaux du bout des doigts, pour les porter à sa bouche.
Puis, prise d’une subite inspiration, elle dévia de sa route, tendant le bras jusqu’aux lèvres de son client.


T’en veux ? C’est bon tu sais, faut manger tant que c’est chaud. T’es beau tu sais. On t’as déjà dit que t’est beau ?

[Merci à LJD Eli de poster pour moi]
______________________
Soizic
C'est qu'elle allait se dessécher la tenancière à attendre les marmots là ! Visiblement, les courbes féminines, telles la Méduse, les avaient transformés en statues de pierre. Et même les tentatives de Soizic pour faire bouger l'épais feuillage qui recouvrait le mur n'y faisaient rien.

Et pendant ce temps, et beh le temps passait justement. Elle avait entendu la porte s'ouvrir et se fermer plusieurs fois. Elle espérait que rien ne dégénérait à l'intérieur et que chacun avait payé sa dette.
La politesse aurait voulu qu'elle soit là pour saluer ses clients à la fin de leurs ébats. Mais ces gamins, elle ne voulait pas les laisser repartir tranquillement chez eux.

La curiosité est non seulement un mauvais défaut, mais en plus, elle arrache le lierre de son mur. Les gamins auraient donc quelques corvées de jardinage, n'en déplaise à leurs parents...

_________________
Ulrich, incarné par Elisabeth_stilton


[Can't take my teeth off you]

Ulrich porta ses mains à ces oreilles, non pas qu'elle l'agaçait (enfin pas plus qu'un babillage quelconque, ou une campagne électorale en Berry), mais il ne parvenait pas à intégrer toutes les informations qu'elle lui donnait, c'était trop pour sa tête, il saturait, son cerveau vomissait par les oreilles les paroles de Désirée, ce qui était très douloureux, surtout au niveau du passage vers les tympans... Il allait lui dire de se taire, quand elle porta son bras devant la lippe du bâtard: réflexe, il l'enserra dans ses mains (tant pis pour les oreilles, d'ailleurs, le le silence semblait les avoir apaisées -provisoirement, du moins-), et y porta les lèvres, une fois, deux fois, trois fois, adjugé! Il le mordit, ça donnait faim comme le poulet... Il aurait pu la dévorer, mais... Nouveau flot auriculaire qu'il est nécessaire d'endiguer... Le normand plaça ses index dans les oreilles...

Ta gueule! Mais ta gueule, tu parle trop!

Rha, elle risquait d'ôter son bras, Ulrich le rattrapa, et se mit à le têter, jusqu'à ce que la douleur soit trop forte, et qu'il soit contraint de replacer son doit à sa place... Mais craignant qu'elle n'enlève sa nourriture, il déboucha son autre oreille, et plaça le bras entre ses dents, bien serrées, puis remit son doigt où l'on sait...

Haammm ché mieux gnà hein !

Puisque les oreilles n'évacuaient plus le trop plein de mots de la catin, Ulrich sentait que sa tête se remplissait; mais hors de question de bouger, un doigt dans chaque oreille, le bras de Désirée entre les dents, c'était la meilleure position, à n'en pas douter... Tout de même, ça commençait à faire vraiment mal, et les mots dansaient dans la tête du bâtard, la pression était de plus en plus forte... Il ferma les yeux, déserra l'étreinte de ses dents, et laissa sa tête partir en arrière...

______________
Desirée, incarné par Elisabeth_stilton



[D’ailleurs, l’alcool brule les tissus de l’organisme...
Vous sentez quand vous en buvez...
Ca pique !
]


Ailleuh ! Nom de dieu de bordel de mer... qu’est-ce qu’il lui prenait à lui encore ? Il accepte la viande, il lui dit de se taire et... il la mord sauvagement.
Elle ferma les yeux, refoulant les larmes brulantes qui y montaient. Et serra les dents, sur le cri naissant. Il ne voulait plus qu’elle parle. Elle ne parlerait donc plus. D’autant que le seul risque, c’était qu’il serre plus fort encore et... diantre, qu’il avait les dents pointues !

La catin se força à respirer calmement, et se redressa, parce qu’en plus de la mordre, il allait finir par lui démettre une épaule si elle ne bougeait pas. Au prix de quelques contorsions, et de traces plus profondes sur le bras, surement, elle finit par s’agenouiller près de lui. N’essayant pas, pas un seul instant, de tirer sur son bras prisonnier. Craignant, plus que toute autre chose au monde, pour l’intégrité de sa peau à la pâleur virginale.
Elle avait déjà une marque à la hanche. Elle ne souhaitait pas en porter une autre au bras.
Elle scrutait l’homme, se demandant contre quoi il pouvait lutter, comment il avait pu atteindre si vite un tel degré de délire alcoolisé alors qu’elle était, tout au plus, qu’un peu éméchée.

Brusquement, la pression fut relâchée. Le bras, libéré. La tête de son client... décrochée ? Comme un réflexe, elle glissa sa main sous la nuque brune, ralentissant sa glissade, l’attirant sur ses cuisses. Du bout des doigts, elle entreprit de masser les tempes, visiblement douloureuses, de son client. Incapable de dire s’il était conscient ou non, elle finit par baisser les yeux sur lui. Pour tomber, horrifiée, sur sa plus grande peur, sa chair marquée, de l’arrondi de sept ou huit marques, rouges, sur le coté le plus pâle de son bras, là où la peau était la plus fragile. Huit marques rouges, d’où, parfois, une perle de sang s’échappait, courant le long d’un sillon écarlate jusqu’au bout de ses doigts.

Refoulant une nouvelle fois ses larmes, elle tenta de se concentrer sur l’homme contre elle, s’appliquant à le masser. En silence. Fascinée, finalement, par les coulures vermeilles.


[Merci à LJD Eli de voter pour moi]
______________
ulrich
Rattrapage in extremis avant le sommeil profond, ou l'aggravation du delirium de remplissage de caboche avec des mots... C'était agréable pour le bâtard, il était au chaud, et massé, ça allait vite aller mieux, Ulrich le savait... Bien au chaud contre les jambes de Désirée avec qui il avait été méchant, très méchant... Mais elle comprenait que "c'était pas sa faute" et ne le punissait pas, préférant lui dispenser sa tendresse...

Mamann? J'ai mal à la tête!

Il eut mieux fait de se taire, il sentit les mots se remettre à danser dans sa cervelle, déjà pas bien grande... Il referma les yeux et serra les dents en attendant que ça passe...
Éclair de lucidité: il regretta quelques instants d'avoir bu, il savait qu'il ne tenait pas l'alcool... Mais ce n'était pas que sa faute, maman le savait aussi, elle ne pouvait pas avoir oublié leurs retrouvailles à Mont, au cours desquelles il avait été... obscène avec la douce de son lieutenant... Arian l'avait alors protégé, et renversé la charge de la faute sur Agnia, qui n'y était pour rien, la pauvre...
Bâtard qui serre ses petits poings... Maintenant, la baronne le laissait assumer seul, même si elle restait douce avec lui en privé... En public, il ne fallait plus guère compter sur son soutien...


Vous ne m'aimez donc plus?
_________________
Desirée, incarné par Elisabeth_stilton


Maman ? Oui, surement. Ils finissaient toujours par chercher leur mère, dans la catin qu’ils caressaient...
La jeune blonde sourit, et appuya légèrement plus son massage des tempes de Johann. La migraine, elle connaissait, un peu. Celles de ses clients, surtout. Elle glissa ses doigts sous sa nuque, avant de revenir à ses tempes. Les yeux rivés sur le beau visage, oui, il était beau ce client. Quand avait-elle eu la chance de tomber sur un beau, la dernière fois ? Et puis, surtout, fixer son regard sur lui l’empêchait de regarder les minuscules sillons rouges le long de son bras. L’empêchait de faire une montagne d’une taupinière. Mais il l’avait mordue au sang, bordel !

Elle secoua la tête, chassant la pensée morbide, la fascination, le sang. Restant concentrée sur son homme. Celui qui était à elle, pour toute une nuit.

Parlait-il encore de sa mère ? oui, on aurait dit. Elle posa son index sur les lèvres qui murmuraient après leur mère, y déposant une perle de sang, et répondit, dans un souffle :


Bien sur que si, je vous aimerais toujours.

N’était-ce pas le rôle des mères ? Aimer leur enfant jusqu’à la fin des temps ? N’était-ce pas le rôle des catins, rassurer les hommes sur l’amour que leur portait leurs mères, quand ils avaient trop bu ? Elle se courba sur lui, posant un court instant ses lèvres sur le front du nobliau imbibé. Priant pour qu’il dessaoule, plutôt que s’endormir en ronflant comme un porc. Car au final, la soirée était plaisante. Fascinante, même... Vermeillement fascinante...

Merci à ljd Eli de poster pour moi
_____________
Soizic
Les gamins semblaient vouloir rester là-haut et malgré tous ses efforts, la tenancière n'arrivaient pas à les déloger.

Que se passait-il à l'intérieur, elle n'en savait plus rien...c'était d'ailleurs bien malheureux. Que devenait toutes ces femmes prêtes à assouvir les pulsions de ces messieurs... Certains semblaient d'ailleurs plus quémandeurs que d'autres au départ...
D'ordinaire, elle passait toujours non loin des chambres, histoire de vérifier que tout allait bien, que les filles étaient encore en vie.
Un bain de sang dans sa maison ne ferait pas vendre sa marchandise, elle en était bien consciente. Et malheureusement, les fous n'étaient jamais loin et surtout, ce n'était pas forcément ceux que l'on croyait fous qui l'étaient vraiment...

Revenons-en à nos bambins. Les piétineurs de lierre, les mateurs de fille de joie allaient se faire enguirlander bien comme il faut ! C'était sûr maintenant : Soizic perdait patience.


Oh là, vous deux ! Vous appréciez le spectacle ?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)