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Puisqu'il le faut ... je vais le faire. Ultime fuite.
Rouge et noir, couleur de Satan,
je n'ai plus le temps.
Exil de ma peur
je suis fureur.
je n'aurai de cesse
de couvrir ma détresse
de son sang versé.
Lui ou moi,
enfin je le sais,
exil de mon effroi.
Seize années passées ont fait de moi la jeune femme qui d'un regard peut vous faire sourire ou vous glacer selon comment sur vous elle le pose.
Quelques nuits volées et l'amour impossible d'un homme , Duc à la cour d'un grand Seigneur, et d'une villageoise, gouvernante en la même cour, m'ont donné la vie.
Je suis née bâtarde !
Fille illégitime à cacher, ma mère me confia à une nourrice. La mort de ma nourrice, après celle de ma mère, me fit réapparaître dans la vie de mon père.
Meurtri dans son cœur par le décès de celle qu'il avait toujours aimé, vieillissant et usé par ses guerroiements, mon père voulu connaître sa bâtarde. Je fût accueilli en sa demeure. Non comme une fille mais comme une lointaine cousine dont il était devenu le tuteur.
Point trop sotte, point trop laide mais au caractère parfois trop farouche, cassant et indocile, ses tentatives de " mise au pli " échouèrent rapidement.
Me marier, me ferait rentrer dans le rang et le soulagerait de sa tutelle. Il prit donc grand soin à me trouver un bon parti. Et l'on me présentât comme étant mon futur époux un vieux bouc aussi poussiéreux que ses chausses et ses habits. Titre pompeux, bourse plus que pleine, terres familiales à faire pâlir de jalousie le Roy en personne .... fabuleux décor qui cachait certainement un terrible secret puisqu'à un âge déjà avancé, il n'avait pu prendre femme !
Sans la moindre hésitation, le jour de mes noces, terrifiée à l'idée d'appartenir corps et âme à cet homme, j'enfourchais mon cheval et pris la fuite avec pour seuls bagages quelques ballots et quelques victuailles qu'une cuisinière complice, m'avait données.
Pendant quelques mois, j'arpentais le royaume, brouillant les pistes. Je ne voulais plus entendre parler de mon passé.
Les jours paisibles et les moments de solitude, de peine et d'angoisse, se faisaient suite sans que jamais je n'ai eu envie de m'installer nul part.
Un soir, le dos meurtri par de trop longues chevauchées, les doigts gourds du froid hivernal, les feux d'un village me firent une drôle de sensation. Avais-je assez voyagé et mis de distance entre ce qui avait été et ce qui devait être ? Avais-je trop froid et faim ? Je ne saurais le dire !
Mais Saint-Aignan me donnait l'envie de poser ballots. Nous étions le 31 décembre 1456.
Je suis bien installée.
Zezva, l'amie de toujours m'a rejoint.
Ciel bleu ... Belle Guifette, oiseau de par ici. Ciel bleu .... dont je ne sais être le soleil. Ciel bleu .... se couvre.
Nuage blanc ... Jolies plumes de rêves. Nuage blanc ... dont je ne sais percer l'épaisseur. Nuage blanc ... il pleut.
L'un ne sait m' aimer et l'autre ne veut se mésestimer en m' aimant !
**
Sur le crépuscule de mon horizon, au soleil couchant de mes espoirs nait un ciel rouge.
Ciel rouge ... retenue de l'interdit. Ciel rouge .... dont je ne sais maitriser le feu. Ciel rouge ... L'orage a éclaté, balayant mes espoirs.
**
Espinita en tu corrazon, espinita de mi corrazon ...
Espinita siempre ....
Tú no tienes la culpa mi amor
Que el mundo sea tan feo
Voy por la calle llorando
Lágrimas de oro
Voy por la calle brotando
Lágrimas de oro.
Adios Caro mio.
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