Martymcfly
[Moulins... Veillée funèbre... Aube d'un nouveau jour]
Fin d'été...
Fin d'une vie...
Fin de trois vies...
Crépuscule funèbre.
C'était une journée comme les autres dans le petit village de Moulins.
Le marché grouillait de monde à la recherche de mantels pour l'hiver, ou de chausses bien chaudes. L'on préparait déjà des réserves de pain ou de maïs pour la saison froide qui s'annonçait. Comme tous les ans. La peur d'une disette semblait peser sur le village à l'approche de la fin de l'année. Peut-être était-ce à cause des augmentations d'impôts ? Certains redoutaient l'avenir et pensaient à vendre leurs champs plutôt que d'assumer des taxes que les mairies étaient obligées de payer au Duché. Pauvres bourgmestres... Eux aussi étaient contraints de se résoudre à verser leurs deniers. De même que les nobles ! On avait jamais vu ça...
C'était une journée bien ordinaire pour les Moulinois.
Les rayons du soleil parcouraient les champs de blé qui doraient doucement, bientôt prêts à la récolte, faisant déjà le bonheur du petit cultivateur laborieux qui attendait patiemment la moisson de ses épis pour faire une bonne recette. Le tailleur d'habits peinait à trouver des pelotes de laine peu chères et croulait pourtant sous les commandes... Paradoxal mais habituel. D'ailleurs les bergers devaient remplir aisément leurs bourses. Ils seraient à l'abri du besoin pendant le rude hiver qui s'annonçait. On pouvait croiser des tisserands sur le marché à la recherche de quelques peaux.
Encore une journée comme toutes les autres journées sous le ciel de Moulins.
Et ça rouspétait en taverne... Ca se plaignait du pouvoir en place... Ca grognait contre les impôts, comme sûrement partout, mais maintenant aussi contre la nouvelle lubie du moment. Par Aristote ! Au secours ! Le Royaume est infesté de brigands chose complètement nouvelle d'ailleurs... ils sont dans les contrées voisines et pillent des villages. Oh ça alors ! On ne sait pas s'ils vont venir sur nos terres, on ne connait pas leur itinéraire, ni même leurs cibles, encore moins leurs visages ou leurs intérêts. Quel intérêt d'ailleurs à venir piller le Bourbonnais-Auvergne... Tout le Duché savait bien qu'il n'y avait plus grand chose à piller dans les caisses ducales, c'était d'ailleurs l'une des raisons de l'augmentation de l'impôt. Mais non ! Aucune menace directe sur les terres du Duché... Ca valait bien l'instauration de la loi martiale. Pfff... Paraitrait même qu'elle est illégale cette loi martiale...
Une journée bien ordinaire, bien calme, comme d'habitude à Moulins.
Le village était bien administré. Les Moulinois n'avaient pas à se plaindre de leur nouvelle mairesse. Aucunement même. Apolonie était très bien intégrée à Moulins, son village. Avec elle à la mairie, aucun risque, rien. C'était certain. Et puis... quel gage de confiance d'avoir une membre de la noblesse comme mairesse. Déjà, certains la voyaient rempiler pour un deuxième mandat. Mais peut-être pas elle... Son envie de voyager allait la reprendre sûrement. Ce qui attirait l'attention c'était plutôt la présence aux portes de la ville d'une armée dirigée par l'homme au dessus des lois qui avait l'air de se ficher des ordres...
Journée ordinaire dans un village ordinaire : Moulins.
Mais pas pour Marty.
C'était aujourd'hui. Le Duc de Billy avait veillé cette semaine auprès des corps de sa famille. Sa tendre épouse qui avait rejoint le Très Haut lui manquait. De même que ses enfants, ses deux petits êtres encore bien jeunes qu'Aristote avait rappelé à lui.
A présent, il était seul et la perspective de vivre dans la solitude ne lui plaisait guère. Un Duc célibataire... Chaque pot a son couvercle comme aimaient à le répéter les dames du village. Marty n'aimait pas cette situation. Il trouverait femme rapidement pour pouvoir s'occuper de son domaine.
Mais l'heure était au deuil et au recueillement. Son père avait été prévenu, de même que le Duché dans son entier. Les funérailles allaient avoir lieu. Le Duc avait souhaité que la cérémonie se déroule à Moulins, mais que l'enterrement se fasse à Bourbon, où reposait les frères Chevalerie et Armagnac.
Tout était prêt pour accueillir les personnes voulant rendre un dernier hommage à l'ancienne Porte Parole et Prévôt du Bourbonnais-Auvergne, ainsi qu'à ses deux chérubins.
L'on était venu chercher les corps chez lui. Trois cercueils transportés jusqu'à la petite église de Moulins, suivi par le Duc de Billy.
L'Eglise Saint Xavier était encore vide, le Père Minlawa devait finir de préparer sa messe dans la sacristie. A moins qu'il ne goutait le dernier arrivage de vin de messe ? Marty prit place au premier rang et restait silencieux.
Il pensait à son passé aimant avec celle qui avait partagé sa vie toutes ses années, et qui lui avait donné ces deux beaux enfants. Tout était parti maintenant
Il pensait à son avenir, endeuillé au début mais reconstructeur par la suite et par la force des choses et avec l'aide du Très Haut.
Il pensait à ce jour qui serait gravé dans sa mémoire pour toujours comme celui d'une fin, mais aussi comme celui d'un début...
Début d'automne.
Début d'une nouvelle vie.
Aube d'un nouveau jour.
_________________
Fin d'été...
Fin d'une vie...
Fin de trois vies...
Crépuscule funèbre.
C'était une journée comme les autres dans le petit village de Moulins.
Le marché grouillait de monde à la recherche de mantels pour l'hiver, ou de chausses bien chaudes. L'on préparait déjà des réserves de pain ou de maïs pour la saison froide qui s'annonçait. Comme tous les ans. La peur d'une disette semblait peser sur le village à l'approche de la fin de l'année. Peut-être était-ce à cause des augmentations d'impôts ? Certains redoutaient l'avenir et pensaient à vendre leurs champs plutôt que d'assumer des taxes que les mairies étaient obligées de payer au Duché. Pauvres bourgmestres... Eux aussi étaient contraints de se résoudre à verser leurs deniers. De même que les nobles ! On avait jamais vu ça...
C'était une journée bien ordinaire pour les Moulinois.
Les rayons du soleil parcouraient les champs de blé qui doraient doucement, bientôt prêts à la récolte, faisant déjà le bonheur du petit cultivateur laborieux qui attendait patiemment la moisson de ses épis pour faire une bonne recette. Le tailleur d'habits peinait à trouver des pelotes de laine peu chères et croulait pourtant sous les commandes... Paradoxal mais habituel. D'ailleurs les bergers devaient remplir aisément leurs bourses. Ils seraient à l'abri du besoin pendant le rude hiver qui s'annonçait. On pouvait croiser des tisserands sur le marché à la recherche de quelques peaux.
Encore une journée comme toutes les autres journées sous le ciel de Moulins.
Et ça rouspétait en taverne... Ca se plaignait du pouvoir en place... Ca grognait contre les impôts, comme sûrement partout, mais maintenant aussi contre la nouvelle lubie du moment. Par Aristote ! Au secours ! Le Royaume est infesté de brigands chose complètement nouvelle d'ailleurs... ils sont dans les contrées voisines et pillent des villages. Oh ça alors ! On ne sait pas s'ils vont venir sur nos terres, on ne connait pas leur itinéraire, ni même leurs cibles, encore moins leurs visages ou leurs intérêts. Quel intérêt d'ailleurs à venir piller le Bourbonnais-Auvergne... Tout le Duché savait bien qu'il n'y avait plus grand chose à piller dans les caisses ducales, c'était d'ailleurs l'une des raisons de l'augmentation de l'impôt. Mais non ! Aucune menace directe sur les terres du Duché... Ca valait bien l'instauration de la loi martiale. Pfff... Paraitrait même qu'elle est illégale cette loi martiale...
Une journée bien ordinaire, bien calme, comme d'habitude à Moulins.
Le village était bien administré. Les Moulinois n'avaient pas à se plaindre de leur nouvelle mairesse. Aucunement même. Apolonie était très bien intégrée à Moulins, son village. Avec elle à la mairie, aucun risque, rien. C'était certain. Et puis... quel gage de confiance d'avoir une membre de la noblesse comme mairesse. Déjà, certains la voyaient rempiler pour un deuxième mandat. Mais peut-être pas elle... Son envie de voyager allait la reprendre sûrement. Ce qui attirait l'attention c'était plutôt la présence aux portes de la ville d'une armée dirigée par l'homme au dessus des lois qui avait l'air de se ficher des ordres...
Journée ordinaire dans un village ordinaire : Moulins.
Mais pas pour Marty.
C'était aujourd'hui. Le Duc de Billy avait veillé cette semaine auprès des corps de sa famille. Sa tendre épouse qui avait rejoint le Très Haut lui manquait. De même que ses enfants, ses deux petits êtres encore bien jeunes qu'Aristote avait rappelé à lui.
A présent, il était seul et la perspective de vivre dans la solitude ne lui plaisait guère. Un Duc célibataire... Chaque pot a son couvercle comme aimaient à le répéter les dames du village. Marty n'aimait pas cette situation. Il trouverait femme rapidement pour pouvoir s'occuper de son domaine.
Mais l'heure était au deuil et au recueillement. Son père avait été prévenu, de même que le Duché dans son entier. Les funérailles allaient avoir lieu. Le Duc avait souhaité que la cérémonie se déroule à Moulins, mais que l'enterrement se fasse à Bourbon, où reposait les frères Chevalerie et Armagnac.
Tout était prêt pour accueillir les personnes voulant rendre un dernier hommage à l'ancienne Porte Parole et Prévôt du Bourbonnais-Auvergne, ainsi qu'à ses deux chérubins.
L'on était venu chercher les corps chez lui. Trois cercueils transportés jusqu'à la petite église de Moulins, suivi par le Duc de Billy.
L'Eglise Saint Xavier était encore vide, le Père Minlawa devait finir de préparer sa messe dans la sacristie. A moins qu'il ne goutait le dernier arrivage de vin de messe ? Marty prit place au premier rang et restait silencieux.
Il pensait à son passé aimant avec celle qui avait partagé sa vie toutes ses années, et qui lui avait donné ces deux beaux enfants. Tout était parti maintenant
Il pensait à son avenir, endeuillé au début mais reconstructeur par la suite et par la force des choses et avec l'aide du Très Haut.
Il pensait à ce jour qui serait gravé dans sa mémoire pour toujours comme celui d'une fin, mais aussi comme celui d'un début...
Début d'automne.
Début d'une nouvelle vie.
Aube d'un nouveau jour.
_________________