Lisbelle
Et dire qu'elle voulait seulement retrouver sa sur...
Il y a des moments où tout vous tombe dessus sans que vous n'ayez rien demandé. Et toutes les pires choses du monde arrivent en même temps, bien entendu.
La petite blonde en faisait les frais en ce moment même.
Une vie basculée, un ami cher perdu, un amour caché pendant de nombreux mois mis à mal, et cette fois, des blessures physiques qui causeraient peut-être la fin d'un être.
Seule, entre Fougères et Avranches, le corps quasiment privé de vie, étendu sur le bord d'un chemin. L'aube naissait, et la jeune fille mourait.
Qu'avait-elle fait pour en arriver là?
Petit flashback
Après avoir marché pendant des jours, sans vraiment prendre le temps de s'arrêter, juste pour se réapprovisionner, Lisbelle repensait à la lettre de sa sur. Elle était à Bayeux. Et elle était impatiente de la revoir. La petite blonde aussi, voilà pourquoi elle cherchait à parcourir la distance entre elle et le village normand en moins de temps possible. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu Sorianne, que le temps lui paraissait une éternité.
Seulement accompagnée de son fidèle ami à quatre pattes, le célèbre chien Croktou, elle parcourait les routes, comptant les jours qui la séparerait de sa famille. Et en avait oublié les recommandations de la jolie brune. "La Normandie est sur les dents, n'oublies pas de demander un laisser passer". Mais Lisbelle était déjà une tête de linotte en temps normal, alors quand en plus elle a autre chose à penser, il n'est pas étonnant de la voir mettre de côté certaines informations.
Et donc en arrivant dans le premier village de Bretagne, Fougères, elle avait reçu une missive lui faisant part de la fermeture des frontières. Elle avait alors pris la plume et répondu qu'elle ne faisait que passer, et en avait profité pour envoyer un deuxième pigeon, cette fois au prévôt de Normandie dont Sorianne lui avait parlé, afin de demander à pouvoir entrer dans le duché. Mais la petite blonde ne pensait pas avoir à risquer sa vie en franchissant la frontière Bretagne-Normandie.
Donc elle avait fait ce qu'elle avait dit au douanier breton, elle avait quitté Fougères.
Heureuse de n'être plus qu'à seulement deux jours de sa famille, elle ne s'attendait vraiment pas à ce qui allait suivre.
Marchant d'un pas ni lent, ni rapide, regardant amusée son chien courir au devant, elle dut s'arrêter lorsqu'elle entendit le bruit curieux de plusieurs cavaliers. Croktou se rendit auprès de sa maîtresse, et tous deux se retournèrent pour regarder en direction du bruit. Et quelques secondes plus tard, ce fut l'horreur. Une armée. Les coups pleuvaient de partout. La hache qu'elle portait, avec difficulté, fut brisée en mille morceaux, et la petite blonde se vit frappée par plusieurs personnes. Trois pour être exact. Le chien essaya de protéger la jeune fille, mais fut rapidement sonné par le coup venant du plat de l'épée d'un des soldats.
Les lames entraient dans la chair de Lisbelle, qui voyait la conscience la quitter peu à peu. Et c'était ce qu'elle voulait. Oublier la douleur, oublier la morsure des armes, sombrer dans le néant...
Fin du flashback
Croktou, après un moment d'inconscience, finit par se relever. Doucement il s'approcha de sa maîtresse, poussant de petits gémissements tout en cognant doucement la jeune fille du bout de sa truffe, cherchant à la réveiller. Mais elle ne bougeait pas. Elle restait inerte, face contre le sol, le visage ensanglanté caché par la masse de ses cheveux blonds.
Il fallait qu'il trouve de l'aide.
Tout seul il n'arriverait à rien, alors il devait trouver des gens pour la secourir. Et c'est pourquoi il partit en courant, revenant sur ses pas, reconnaissant le chemin jusqu'à Fougères. Il fallait qu'il sauve sa maîtresse.
_________________
Chroniqueuse de la Grande Maison dAttigny
Il y a des moments où tout vous tombe dessus sans que vous n'ayez rien demandé. Et toutes les pires choses du monde arrivent en même temps, bien entendu.
La petite blonde en faisait les frais en ce moment même.
Une vie basculée, un ami cher perdu, un amour caché pendant de nombreux mois mis à mal, et cette fois, des blessures physiques qui causeraient peut-être la fin d'un être.
Seule, entre Fougères et Avranches, le corps quasiment privé de vie, étendu sur le bord d'un chemin. L'aube naissait, et la jeune fille mourait.
Qu'avait-elle fait pour en arriver là?
Petit flashback
Après avoir marché pendant des jours, sans vraiment prendre le temps de s'arrêter, juste pour se réapprovisionner, Lisbelle repensait à la lettre de sa sur. Elle était à Bayeux. Et elle était impatiente de la revoir. La petite blonde aussi, voilà pourquoi elle cherchait à parcourir la distance entre elle et le village normand en moins de temps possible. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu Sorianne, que le temps lui paraissait une éternité.
Seulement accompagnée de son fidèle ami à quatre pattes, le célèbre chien Croktou, elle parcourait les routes, comptant les jours qui la séparerait de sa famille. Et en avait oublié les recommandations de la jolie brune. "La Normandie est sur les dents, n'oublies pas de demander un laisser passer". Mais Lisbelle était déjà une tête de linotte en temps normal, alors quand en plus elle a autre chose à penser, il n'est pas étonnant de la voir mettre de côté certaines informations.
Et donc en arrivant dans le premier village de Bretagne, Fougères, elle avait reçu une missive lui faisant part de la fermeture des frontières. Elle avait alors pris la plume et répondu qu'elle ne faisait que passer, et en avait profité pour envoyer un deuxième pigeon, cette fois au prévôt de Normandie dont Sorianne lui avait parlé, afin de demander à pouvoir entrer dans le duché. Mais la petite blonde ne pensait pas avoir à risquer sa vie en franchissant la frontière Bretagne-Normandie.
Donc elle avait fait ce qu'elle avait dit au douanier breton, elle avait quitté Fougères.
Heureuse de n'être plus qu'à seulement deux jours de sa famille, elle ne s'attendait vraiment pas à ce qui allait suivre.
Marchant d'un pas ni lent, ni rapide, regardant amusée son chien courir au devant, elle dut s'arrêter lorsqu'elle entendit le bruit curieux de plusieurs cavaliers. Croktou se rendit auprès de sa maîtresse, et tous deux se retournèrent pour regarder en direction du bruit. Et quelques secondes plus tard, ce fut l'horreur. Une armée. Les coups pleuvaient de partout. La hache qu'elle portait, avec difficulté, fut brisée en mille morceaux, et la petite blonde se vit frappée par plusieurs personnes. Trois pour être exact. Le chien essaya de protéger la jeune fille, mais fut rapidement sonné par le coup venant du plat de l'épée d'un des soldats.
Les lames entraient dans la chair de Lisbelle, qui voyait la conscience la quitter peu à peu. Et c'était ce qu'elle voulait. Oublier la douleur, oublier la morsure des armes, sombrer dans le néant...
Fin du flashback
Croktou, après un moment d'inconscience, finit par se relever. Doucement il s'approcha de sa maîtresse, poussant de petits gémissements tout en cognant doucement la jeune fille du bout de sa truffe, cherchant à la réveiller. Mais elle ne bougeait pas. Elle restait inerte, face contre le sol, le visage ensanglanté caché par la masse de ses cheveux blonds.
Il fallait qu'il trouve de l'aide.
Tout seul il n'arriverait à rien, alors il devait trouver des gens pour la secourir. Et c'est pourquoi il partit en courant, revenant sur ses pas, reconnaissant le chemin jusqu'à Fougères. Il fallait qu'il sauve sa maîtresse.
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Chroniqueuse de la Grande Maison dAttigny