Valezy
[Toujours et encore au pied des remparts]
Depuis son arrivée, le safre de ses yeux navait guère lâché dun seul pouce la troupe destrangers qui sétendait aux pieds de la ville. Et si de son promontoire il ne pouvait guère apercevoir les traits de ces soit disant envahisseurs, car cétait ainsi quon les lui avait vendu, Valezy fut tout de même en mesure de jauger de la nature de cette impromptue cohorte.
Gens de guerre Gens de cuir A nen point douter, ils nétaient point des amateurs quil fallait prendre à la légère.
A cette pensée, un sourire carnassier vint se tracer sur les lèvres du jeune noble tandis que la nervosité sempara de tout son être pour provoquer un agréable frisson qui se fit ressentir tout le long de son échine. De telle sorte que se fut une main tremblante qui se posa sur la garde de son sabre pour effleurer cette dernière.
Allait-il pouvoir éprouver sa force contre celle de ces hommes ?
Il lespérait Cela faisait, en effet, bien longtemps quil navait plus croisé lacier avec un guerrier digne de ce nom et force était davouer quil en éprouvait une certaine forme de nostalgie.
Cest alors quil perçut une silhouette sapprocher de lui et en retour à cet infime mouvement, son attention se déporta sur la jeune femme qui venait darriver pour se placer à ses côtés. Presque aussitôt, le sourire qui prônait à son visage se fit plus doux, les tremblements qui parcouraient son corps cessèrent et les belliqueuses flammes qui consumaient son cur séteignirent
Car il est ainsi quelques très rares femmes qui sont en mesure dapaiser, par leur seule et unique présence, le plus fou et le plus teigneux des chiens de guerre... Et la belle Baronne était sans conteste lune dentre elles.
Lattention de Valezy se porta alors avec plaisir sur le médaillon dambre de sa compagne, reflet quasi-identique du propre pendentif qui ornait désormais fièrement son cou et qui ne le quittait plus.
Puis, à la remarque de la belle, se ne fut non sans un grand amusement quil répondit en ces mots :
Mon amour Je pense quil ny a nulle inquiétude à avoir.
Si les choses devaient dégénérer, dautres devraient, en effet, recevoir sévère punition avant que nous nayons quelques soucis à nous faire.
Et comme pour mieux illustrer ses propos, sa main gantée de cuir pointa un homme qui se trouvait bien seul sur la plaine, au pied dun gonfanon aux armes de lArmagnac et de la Comminges.
Strakastre, car il sagissait de lui, avait pour loccasion revêtu une bien belle armure comme pour mieux toiser de tout son haut le regroupement de soudards qui lui faisait face. A croire que le vieil homme espérait être en mesure, par sa seule présence, de faire plier à sa volonté larmée adverse.
En un sens, une telle présomption de la part du Vicomte de lIsle Jourdain nétonnait en rien le seigneur dAntras.
La suite fut néanmoins à même, quant à elle, de provoquer sa stupéfaction, car jusquà ce fameux jour, Valezy avait toujours considéré que toute chose en ce monde se devait davoir ses limites.
Pourtant le chef des armées de la nouvelle Compagnie dOrdonnance dArmagnac et de Comminges, le COAC, mais quon ne tarderait pas à appeler le COUAC avec de telles actions, allait bel et bien lui prouver le contraire Et ceci, avec le plus grand des brios.
En effet, le général de sa seule personne, fièrement juché sur son destrier de guerre, se mit soudainement à charger le campement des béarnais et des gascons, sa lance abaissée en direction de ces derniers tout en poussant un cri de guerre
Et ce qui devait arriver, arriva Tandis quune volée de carreaux darbalète sabattit avec perte et fracas sur le téméraire qui chuta alors misérablement au sol.
Depuis sa loge, et ayant profité de chaque minutes du spectacle, Valezy sempara alors de son outre de vin avant de la tendre en direction du corps inanimé, pour finalement déclarer d'un ton qui se voulait sentencieux
Rappelons-nous de Patrocle.
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Depuis son arrivée, le safre de ses yeux navait guère lâché dun seul pouce la troupe destrangers qui sétendait aux pieds de la ville. Et si de son promontoire il ne pouvait guère apercevoir les traits de ces soit disant envahisseurs, car cétait ainsi quon les lui avait vendu, Valezy fut tout de même en mesure de jauger de la nature de cette impromptue cohorte.
Gens de guerre Gens de cuir A nen point douter, ils nétaient point des amateurs quil fallait prendre à la légère.
A cette pensée, un sourire carnassier vint se tracer sur les lèvres du jeune noble tandis que la nervosité sempara de tout son être pour provoquer un agréable frisson qui se fit ressentir tout le long de son échine. De telle sorte que se fut une main tremblante qui se posa sur la garde de son sabre pour effleurer cette dernière.
Allait-il pouvoir éprouver sa force contre celle de ces hommes ?
Il lespérait Cela faisait, en effet, bien longtemps quil navait plus croisé lacier avec un guerrier digne de ce nom et force était davouer quil en éprouvait une certaine forme de nostalgie.
Cest alors quil perçut une silhouette sapprocher de lui et en retour à cet infime mouvement, son attention se déporta sur la jeune femme qui venait darriver pour se placer à ses côtés. Presque aussitôt, le sourire qui prônait à son visage se fit plus doux, les tremblements qui parcouraient son corps cessèrent et les belliqueuses flammes qui consumaient son cur séteignirent
Car il est ainsi quelques très rares femmes qui sont en mesure dapaiser, par leur seule et unique présence, le plus fou et le plus teigneux des chiens de guerre... Et la belle Baronne était sans conteste lune dentre elles.
Lattention de Valezy se porta alors avec plaisir sur le médaillon dambre de sa compagne, reflet quasi-identique du propre pendentif qui ornait désormais fièrement son cou et qui ne le quittait plus.
Puis, à la remarque de la belle, se ne fut non sans un grand amusement quil répondit en ces mots :
Mon amour Je pense quil ny a nulle inquiétude à avoir.
Si les choses devaient dégénérer, dautres devraient, en effet, recevoir sévère punition avant que nous nayons quelques soucis à nous faire.
Et comme pour mieux illustrer ses propos, sa main gantée de cuir pointa un homme qui se trouvait bien seul sur la plaine, au pied dun gonfanon aux armes de lArmagnac et de la Comminges.
Strakastre, car il sagissait de lui, avait pour loccasion revêtu une bien belle armure comme pour mieux toiser de tout son haut le regroupement de soudards qui lui faisait face. A croire que le vieil homme espérait être en mesure, par sa seule présence, de faire plier à sa volonté larmée adverse.
En un sens, une telle présomption de la part du Vicomte de lIsle Jourdain nétonnait en rien le seigneur dAntras.
La suite fut néanmoins à même, quant à elle, de provoquer sa stupéfaction, car jusquà ce fameux jour, Valezy avait toujours considéré que toute chose en ce monde se devait davoir ses limites.
Pourtant le chef des armées de la nouvelle Compagnie dOrdonnance dArmagnac et de Comminges, le COAC, mais quon ne tarderait pas à appeler le COUAC avec de telles actions, allait bel et bien lui prouver le contraire Et ceci, avec le plus grand des brios.
En effet, le général de sa seule personne, fièrement juché sur son destrier de guerre, se mit soudainement à charger le campement des béarnais et des gascons, sa lance abaissée en direction de ces derniers tout en poussant un cri de guerre
Et ce qui devait arriver, arriva Tandis quune volée de carreaux darbalète sabattit avec perte et fracas sur le téméraire qui chuta alors misérablement au sol.
Depuis sa loge, et ayant profité de chaque minutes du spectacle, Valezy sempara alors de son outre de vin avant de la tendre en direction du corps inanimé, pour finalement déclarer d'un ton qui se voulait sentencieux
Rappelons-nous de Patrocle.
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