Navigius
Le soleil s'approchait de son zénith dans un ciel d'azur parsemé de quelques nuages, sans toutefois baigner de sa chaleur la ville d'Auch, sise dans la vallée qu'il surplombait. Une brise légère ne manquait pas de faire frisonner les fidèles qui allaient et venaient à leurs exercices quotidiens. Au loin, sur le chemin, une lignée d'hommes et de femmes hagards, tout poussiéreux, revenaient de la mine, après un quart de travail qui avait débuté aux petites heures. Sur la même route, une file d'ouvrier fraichement toilettés et nourris prenaient la route pour le quart suivant. Sur le parvis de la Cathédrale, le prélat auscitain se tenait stoic, inspectant la cité du regard. À ses côtés, le bedeau de l'endroit baillait lentement, attendant le moment où il irait sonner les cloches pour inviter les fidèles à la messe.
L'intérieur de l'Église brillait de propreté, quelques jours auparavant, les planchers avaient été cirés à point, et des arômes d'encens flottaient encore dans l'air réchauffé de l'endroit par la multitude de chandelles qui y brûlait en permanance. Au centre de l'allée principale, dans la nef, se trouvaient deux petits meubles, pries-dieu, l'air mal famés et surtout peu rembourés. Tous dans la région craignaient et redoutaient le moment fatidique où le bois usé mordait la chair des pauvres genoux s'y posant, tout celà parce qu'un jour, jadis lorsqu'ils étaient mieux capitonés, un roy posa ses royaux genoux sur ces derniers. Cet événement, anodin, combiné à une obsession de l'histoire et de la tradition chez l'Archevêque du lieu, fut donc à la genèse d'une longue tradition de souffrance sacrée.
À l'extérieure, emmitouflé dans un large mantel de feutrine, le Grand Aumônier de France fit signe au bedeau, il était temps de sonner la messe, le baptême de deux jeunes gens s'annonçait. En quelques minutes, ce fut le puissant tintement des cloches de la Cathédrale qui se fit entendre, causant réaction immédiate chez la pieuse population. Rapidement, une filée de gens prit la direction de l'Église, étant tous salués à leur passage sur le parvis par le prélat, qui démontrait une mémoire assez bonne pour se souvenir des noms et des histoires de chacun. Il guettait du regard l'arrivée de la future baptisée, Selina
L'intérieur de l'Église brillait de propreté, quelques jours auparavant, les planchers avaient été cirés à point, et des arômes d'encens flottaient encore dans l'air réchauffé de l'endroit par la multitude de chandelles qui y brûlait en permanance. Au centre de l'allée principale, dans la nef, se trouvaient deux petits meubles, pries-dieu, l'air mal famés et surtout peu rembourés. Tous dans la région craignaient et redoutaient le moment fatidique où le bois usé mordait la chair des pauvres genoux s'y posant, tout celà parce qu'un jour, jadis lorsqu'ils étaient mieux capitonés, un roy posa ses royaux genoux sur ces derniers. Cet événement, anodin, combiné à une obsession de l'histoire et de la tradition chez l'Archevêque du lieu, fut donc à la genèse d'une longue tradition de souffrance sacrée.
À l'extérieure, emmitouflé dans un large mantel de feutrine, le Grand Aumônier de France fit signe au bedeau, il était temps de sonner la messe, le baptême de deux jeunes gens s'annonçait. En quelques minutes, ce fut le puissant tintement des cloches de la Cathédrale qui se fit entendre, causant réaction immédiate chez la pieuse population. Rapidement, une filée de gens prit la direction de l'Église, étant tous salués à leur passage sur le parvis par le prélat, qui démontrait une mémoire assez bonne pour se souvenir des noms et des histoires de chacun. Il guettait du regard l'arrivée de la future baptisée, Selina
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