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[RP] J'ai toujours rêvé d'être un esclavagiste

Ozomatli
La ruelle sombre à nouveau dans le silence, tandis que le vent soulève mollement des tourbillons de terre séchée. Les corps affalés respirent avec langueur. La sueur sèche sur les peaux, balayée par l'air sec de la plaine.

Ozomatli peut enfin se relever. Il penche la tête pour soulager son cou qui émet un craquement habituel. Puis avec la paume de la main, il essuie la goutte rouge qui dévale sur sa paupière, la frotte pensivement, le regard perdu sur le corps désarticulé de la sauvage.
En attendant que l'esprit de cette dernière se soit complètement dissolu dans le rêve et les visions, et qu'elle n'aie plus aucune force dans les doigts pour tenter de l'étranger, il médite pour décider d'une marche à suivre.

Les dieux ont voulu qu'au lieu d'un gibier, il en prenne deux. L'un est petit et faible, facile à transporter mais de peu de valeur marchande. L'autre est une combattante souple et robuste, en âge d'enfanter, qui risque de lui causer un tas d'ennuis, mais dont la vente pourrait lui rapporter de quoi s'emplir la panse pour des semaines à venir.
Ce qui est sûr, c'est qu'il doit faire un choix. Il ne pourra pas transporter les deux sur son dos, et surveiller une esclave tout le long de la route qui mène au marché de Mazapa, c'est déjà une charge considérable d'efforts, mais alors deux...

Le mexicatl, un poing sur la hanche, se gratte pensivement le pagne tout en pesant le pour et le contre.

La douleur qui cavale dans son crâne lui fait prendre une décision. La Teyolloquani s'est permise de lui fracasser le crâne, elle mérite un châtiment dont elle se souviendra. Il aura plaisir à réduire cette mauvaise bête à l'état d'animal dont elle ne semble pas s'être détachée !
Avec un sourire vengeur, il s'approche.



    °°°

Au petit matin, la jeune Luyana se réveillera adossée contre une façade, les poignets libres et l'esprit embrumé comme après une terrible cuite au pulque.

    °°°


Au même moment, un jeune esclavagiste aux cheveux noués mène un lama par la bride sur le chemin du nord.
Une femelle échevelée est ficelée sur la bête, les poignets noués autour de son cou, et les chevilles sous son poitrail. Quant à sa bouche et son menton, ils sont cachés par une muselière de cuir tressé qui ne laisserait passer que le bout d'un index. Tout juste de quoi respirer sans encombre, et articuler quelques paroles.

Le jeune homme avance d'un pas triomphant, clamant un air de chanson ponctué de claquements de langue joyeux.

Il marche vers sa fortune.

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Ozomatli
[Mazapa — Quelques jours plus tard.]


A la moitié du jour, l'air était terriblement chaud. Le soleil massacrait les têtes et cuisait les peaux. Ainsi le monde entier, bêtes et hommes, cherchait l'ombre des arbres ou des callis pour trouver un instant de répit. Seuls les iguanes pointaient le bout de leur queue en pleine lumière, sous la pluie de rayons brûlants.

Ozomatli longeait les huttes en sautillant pour éviter de se cuire les pieds sur la terre chauffée comme du métal. Il allait comme un singe, sautant d'ombre en ombre, la démarche légèrement chaloupée à cause du pulque dont il s'était emplit le ventre.
Arrivé à Mazapa quand la nuit était tombée, il avait déchargé son lama et ligoté l'esclave dans la demeure de Saidarte l'Esclavagiste, son associé qui l'hébergeait. Puis il avait passé la nuit à boire et à tisser de grands projets avec son ami, s'était endormi à même le sol au milieu des coupelles vides, et n'avait pas vu passer la matinée, assommé qu'il était par l'alcool et la fatigue.

Soucieux de voir comment se portait son précieux trésor, il se dépêcha de rentrer et s'engouffra dans le calli en clignant des yeux pour chasser l'aveuglement causé par la lumière de l'extérieur. Il aperçu la Sauvage, maladroitement recroquevillée dans un coin de la pièce, les bras noués derrière elle, telle qu'il l'avait laissée de nombreuses heures plus tôt. A première vue, sa santé n'était pas rayonnante. Il se morigéna de l'avoir oubliée, et s'inquiéta en se doutant qu'elle risquait de dépérir.

Silencieux, ll déboucha une jarre d'eau, y plongea une coupe qu'il ressortit pleine, puis s'accroupit sans geste brusque près de la femme afin d'écarter du bout des doigts les cheveux qui lui tombaient sur le visage. Ils étaient mouillés et sales. Ozomatli entreprit de laver ce visage avec un tissu chiffonné en boule. Ce faisant il étudia les tatouages qui parsemaient cette tête bien faite. Son regard s'arrêta sur la muselière qui avait pris une vilaine teinte.


Mais c'est.. du sang ? Idiote ! Bête femelle ! Tu t'es mordu les lèvres jusqu'à les ouvrir !...

Furibond, il la secoua, l'obligeant à s'éveiller tout à fait.

Que signifie cette blessure ?... Tu veux te rendre invendable ?!
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Brume_sauvage
[ Dans le calli des ombres ]

Le soleil frappe ,dehors, la terre de ses rayons ardents. La lumière côtoie les ombres les plus fortes, la clarté ambiante accentuant à l’extrême le contraste de luminosité.
Cloitrée entre les murs d’un Calli, une ombre recroquevillée tente d’échapper au regard brûlant de Huitzilopochtli.

Le voyage s’est déroulé dans un calme relatif. La sauvageonne a jonglé entre des états d’extrême méfiance et des sortes de comas léthargiques. Elle n’a pas cherchée à se rebeller, gardant ses forces pour le moment propice.

L’Enflure l’a abandonné dans la demeure d’un mâle. Misérable, elle a attendu toute la nuit. La raison l’a emporté sur son instinct animal, l’obligeant à se tenir tranquille. La Brume n’est pas dupe. Il cherchera à la vendre et, au vu de son statut, s’il est bon marchand, il en tirera un bon prix… ou les plus violentes représailles. Mais mort, même un Tlatoani ne vaut rien.

Les heures défilent sans que la chamane ne puisse en citer le nombre. Les muscles endoloris, la peau humide de sueur, la sauvageonne attend que quelque chose ce passe. Quoi de particulier? Elle ne le sait pas…

Un mouvement discret vient la tirer de sa torpeur. Quand la porte s’ouvre sur l’extérieur, les pupilles des yeux à peine ouvert de la féline se rétractent violement. Ecrasant d’avantage la face contre le mur, elle tente de cacher son visage de la morsure cuisantz de la lumière.

Son esprit s’agite quand le bruit de l’eau que l’on prélève parvient à ses oreilles et la soif se fait de nouveau cruelle ressentir.
Les yeux entrouvert, elle se crispe légèrement quand une main vient frôler sa peau. Plus par fierté que désagrément, elle fronce le nez quand l’Enflure commence à laver son visage… mais elle doit l’avouer, elle reçoit le précieux liquide sur sa peau comme une bénédiction.

Mais c'est.. du sang ? Idiote ! Bête femelle ! Tu t'es mordu les lèvres jusqu'à les ouvrir !...


Eclat de voix qui la fait sursauter, la brume n’a rien le temps de comprendre que des mains vigoureuses l’attrape par les épaules pour la secouer avec violence. L’instinct de survie se met brutalement en marche. Battant des épaules, d’un coup de pied dans le sol, la sauvageonne se dégage des mains du mâle pour aller se recroquevillé dans le coin du mur à quelque centimètre d’elle.

Elle plonge son regard perçant dans les yeux du mâle furax. Elle observe alors enfin les traits de cette tête rongée par la pénombre. Il semble avoir un visage de ces être androgynes, alliant étrangement grâce et virilité. Un mâle qui aurait put être beau, s’il n’était pas aussi gringalet.. En même temps, au vu des circonstances, l’Enflure aurait pu être le plus parfait des hommes, elle l’aurait toujours trouvé tout aussi méprisable!

Comprenant enfin le sens de sa demande, la guerrière laisse s’échapper un rire sarcastique tout aussi inexpliqué. Sa gorge sèche la calme rapidement et après une bonne quinte de toux la sauvageonne arrive à articuler maladroitement quelque parole à travers sa muselière.

_ Ne t’inquiète pas…. Je te promets…Bientôt… se sera ton propre sang.. que j’offrirais en offrande aux morts…


Un sourire narquois que le mâle ne peut pas voir se dessiner sur ses lèvres. Malgèrs son état de fatigue, une chose est sûr, la Brume n’a certainement pas perdu son arrogance ni son sens aiguë de la provocation.
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Ozomatli
Impassible, Ozomatli entendit la menace sans vraiment l'écouter. Ses yeux vert d'eau observaient la femelle d'une manière tout à fait particulière, à la fois amicale et sévère. Deux fossettes étaient fichées aux coins de sa bouche. Il était comme le potier qui jauge un beau morceau de terre : la matière première qui fera bientôt une pièce magnifique.

Flegmatique, il s'assit en tailleur près de la Sauvage. Un moment de silence coula dans la tanière où l'air chaud circulait avec pesanteur, vibrant au son des ailes de mouches. Le jeune mexicatl était calme et confiant, il pouvait respirer la tension qui émanait de l'esclave, ses interrogations tortueuses et la puissance de sa colère, la fatigue qui engourdissait ses membres et un filet de panique écrasé au fond d'elle.

Quand la quiétude fut complète, il but de l'eau à la coupelle, s'essuya le menton du revers de la main, puis parla en jouant avec le rebord du récipient
.

Teyolloquani. Ta vie a pris un revers inattendu.

Il leva les yeux vers elle.

Quand les dieux jettent une rivière en travers de ton chemin, tu peux hurler de colère et te rouler parterre jusqu'à te laisser mourir. Ou alors, tu peux te mettre à nager.

Moi, Ozomatli. Ton maître dorénavant. Je peux t'apprendre à nager. Tu trouveras sûrement que c'est moins noble que de marcher, mais il faudra mettre ta fierté de côté si tu veux parvenir saine et sauve à l'autre bord.

Tu vas obéir à mes règles. Et tu passeras ce fleuve difficile.


Il soutint la coupe d'eau à hauteur de son regard.

Règle première.

Reconnais moi comme ton maître. Alors j'épancherai ta soif.

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Brume_sauvage
L’impassibilité du mâle vient rehaussée la tension des lieux d’un cran non négligeable. La chaleur étouffante et la muselière de cuir lui emprisonnant la mâchoire, n’arrangent en rien la nervosité grimpante de la Brume.

L’Enflure la fixe, un sourire étirant ses lèvres tandis qu’un silence pesant s’empare de la bâtisse. La guerrière se plaque d’avantage contre le mur, comme s’il lui est possible de ne faire qu’un avec lui, afin d’échapper à ce regard qui l’agace.

C’est alors que l’homme vient porter la coupelle à ses lèvres. Les yeux de la féline se rivent instantanément sur l’eau tant désirée. Elle compte chacune de ses gorgées, observant non sans envie cette gorge qui se déforme à chaque passage du liquide. Brume Sauvage n’a même pas assez de salive pour déglutir.

Hypnotisée, son regard reste rivé sur les doigts du mâle qui entament une danse provocatrice sur le bord de la coupelle. La guerrière a bien du mal à se concentrer sur les paroles du gringalet, son attention étant complètement obnubilé par l’eau.

Lentement le mâle, Ozomatli, vient porter la coupelle à hauteur de son regard. Son cœur s’accélère. Son propre souffle semble lui brûler les lèvres.


La brume sursaute et son regard outré vient immédiatement rencontre celui du mâle. Hein? Quoi?! Mais il se fou d’elle ou quoi?!
Il n’aura pas pu trouver meilleures paroles pour l’enragée. Pour elle, c’est une véritable provocation. Elle serre les dents, ne pouvant hurler, la mâchoire emprisonnée par sa muselière. Pourtant, ce n’est pas les lanière de cuirs qui l’empêcheront d’incendier l’insolent.

_ Je suis Guerrière Chamane d’Acolhua!
J’ai refusé de m’incliner devant les Dieux… Ce n’est pas pour le faire devant un misérable freluquet!!


Rentrant immédiatement la tête dans ses épaules, serrant la mâchoire à s’en péter les dents, la brume tente de réprimer une toux qui menace de lui décoller les poumons. Le goût de la poussière lui envahi la bouche. Elle a l’impression d’avoir bouffer du sable durant deux jours… Au final çà ne doit pas être qu’une impression.

L’arrogante, la tête toujours baissée, lève sur le mâle un regard qui se veut insultant. Le fixant d’en dessous, son attention se reporte de nouveau sur la coupelle salutaire. La brume grimace.

La féline qui ne s’est jamais incliné devant personne est-elle tombé si bas qu’elle doit désormais se rabaisser devant un minable marchand d’esclave?

La jeune rebelle, misérable, frissonne, et plonge son regard perçant dans le vert des yeux du dit Ozomatli.
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Ozomatli
Le mâle plissa le menton et émit un claquement de langue. Il s'attendait plus ou moins à cette réaction décevante, aussi encaissa-t'il sans gêne apparente. Froid, il laissa la coupelle se renverser sur la terre sèche du calli, y dessinant une arabesque boueuse qui souleva des volutes de poussière.

Tu n'es plus Guerrière Chamane d'Acolhua.

Dit-il en se traînant paresseusement jusqu'à la natte étalée à l'autre extrémité de la cahute. Il abandonna sa tête sur une couverture pliée, soutenue entre ses mains croisées. La chaleur assassine de la journée se ressentait moins au niveau de la terre, la couche était confortable. Ozomatli ferma les yeux et tandis que le sommeil lui murmurait de le rejoindre, il marmonna :

J'ai tout mon temps.

Sa conscience s'évapora lentement, il s'amollit. Ses pensées vagabondèrent vers de multiples souvenirs et des visions de la journée. Des fantasmes et des énigmes surgirent dans sa tête de singe, portés par le chemin des songes. Qui sait ce que contenait la mixture de ses rêves, à lui qui n'avait pas de morale et dont les moeurs dissolus en rebutaient plus d'un...

Les minutes s'écoulèrent. Et un être assoiffé devait les sentir passer...

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Brume_sauvage
Il ne bronche pas.
Physiquement le mâle parait faible, mais le mental dont il fait preuve désarme la Brume peu habituée à ce genre de résistance. La féline le comprend rapidement, cette fois-ci elle aura bien du mal à s’en sortir sans égratignure. N’y a-t-il pas blessure plus dur à supporter que celle qui heurte l’orgueil?

D’ordinaire, c’est elle qui fait tourner les mâle en bourrique, c’est elle qui mène les autre par le bout du nez… mais pas cette fois. Ironie du sort?

C’est avec un déchirement évident que la sauvageonne contemple, effarée, la coupelle qui se renverse à ses pieds. L’eau se repend sur la terre qui disparait peu à peu , succombant à la chaleur ambiante.

Ozomatli, d’une démarche totalement nonchalante part se poser sur sa natte tandis que la Brume se crame la peau sur le sol. Les minutes passent et les méninges de la nahualli commence à s’échauffer sérieusement. Elle tente de se trouver un échappatoire afin d’éviter ce qui pour elle, serait la pire des humiliations.

La brume n’est pas un exemple d’honneur. Elle offense les dieux au lieu de les servir, elle brigande pour remplir sa bourse et non pour honorer Camaxtli…pour vu qu’elle y trouve son compte! Défiant toutes les coutume et les principes, il va falloir aujourd’hui qu’elle face une entorse à ses propres mœurs.

La jarre d’eau posée plus loin, la nargue silencieusement. Elle va quand même s’épargner la honte de se trainer comme une vers jusqu’au récipient. Déjà qu’elle se trouve dans une belle galère, évitons dans rajouter une couche.

La sauvageonne attend en silence… Les minutes défilent. La douleur se fait de plus en plus insupportable… Sa respiration devient sifflante…

Elle pose sur l’Enflure un regard plein de mépris. Celui-là, elle se le promet, il entendra encore parler d’elle longtemps… si elle arrive à ne pas crever avant… pour le coups, c’est très mal partit.

_ Qu’attends-tu de moi…

La brume trouvera le moyen de s’en sortir…. Pour l’heure, il va falloir qu’elle se débrouille pour rester en vie...
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Ozomatli
La sieste de l'esclavagiste fut interrompue plus tôt qu'il ne l'avait escompté. Aussitôt il se remet sur pieds avec l'énergie du triomphe, et saisit son bâton. Une longue perche de bois sur laquelle il a l'habitude de s'appuyer durant les voyages, qui peut également servir à donner des coups sur la tête de son lama quand celui-ci fait preuve de paresse.

Arrogant malgré lui, il pose le bois sur ses épaules et y suspend ses mains, exécutant quelques pas dans le calli, le regard fixé sur sa captive. Il sait qu'il doit rester humble pour parvenir à la dresser, froid et impartial, mais il ne peut s'empêcher d'éprouver une grande fierté qui boue dans son âme et lui fait grimper la joie au visage. Il est jeune et il aura encore beaucoup à apprendre pour exceller dans l'art qu'il exerce...

Tentant de calmer la complaisance qui l'inonde, le mâle cesse de rôder autour de sa proie. Il reprend son bâton en mains et en tâte la rudesse, pensivement. Le gardant posé sur son épaule, avec une souplesse espiègle, il en dirige l'extrémité vers la Sauvage et lui appuie doucement sur la tête, l'obligeant à obliquer en avant.

Le geste est posé, silencieux.

Ozomatli laisse le temps à l'esclave d'encaisser la semonce, compréhensif. Il croit deviner que la chamane préférerait être écorchée vive plutôt que de se salir par l'humiliation. Mais le choix ne lui est pas offert.

Une esclave non dressée n'a aucune valeur marchande, et Ozomatli sait que s'il ne parvient pas à la dénuder de son amour-propre, il devra s'en débarrasser. Eventuellement il pourra l'offrir au temple pour les sacrifices, dans le pire des cas, il n'aurait qu'à la jeter dans un ravin, il verrait disparaître dans le précipice : du temps et de l'or.

Le bâton reste négligemment posé sur la tête de la captive.
L'homme énumère, droit et scrupuleux :


Incline-toi jusqu'à ce que ton front épouse la terre.
Nomme-moi ton maître.

Et jure de me servir.

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Brume_sauvage
La réaction du mâle ne se fait pas attendre. Malgré ses efforts visibles pour tenter de se contenir, sa satisfaction est évidente. Sa joie lui apparait comme une insulte et la Brume songe un instant à se laisser encore dépérir. S’il tient vraiment à la vendre, il ne se permettra pas de la perdre et à un moment ou à un autre il cèdera bien, lui offrant l’eau tant désirée. Pourtant ce n’est que théorie et la féline n’a vraiment envie de vérifier ses suppositions.

Hautain un air triomphal sur le visage il pose avec lenteur un bâton sur le sommet de son crâne. La brume fronce le nez, ravalant avec douleur cette fierté qui a bien souvent tendance à l’étouffer.

...Nomme-moi ton maître.

Tendue comme la corde d’un arc, d’un geste tout aussi posé que mesuré, la guerrière se redresse pour plonger un regard noir dans les yeux d’Ozomatli. Elle reste ainsi, un moment, immobile et arrogante. La tension est palpable…
Un courant d’air étouffant s’engouffre dans la hutte faisant volé la poussière de la terre brûlante.

Les menaces de la brume se heurte à un mur d’indifférence. Tant qu’il se sentira en position de force, Ozomatli ne se laissera pas intimider. Peut importe… La brume s’adaptera. Elle oubliera la force, elle se fera subtil, perfide… Tel un poison elle s’immiscera dans sa vie, cherchant la faille, venin sournois et hypocrite.

Oublions la guerrière, c’est l’insidieuse qui prend les commandes.
Avec une condescendance qui en dit long, la brume incline le buste lentement, suspendant son visage à plusieurs centimètre du sol. Des volute de poussière s’élève à chacune de ses expirations.

_ A ton bon vouloir

Te voilà embarqué dans une belle galère…


Corrosif, l’esprit de la sauvageonne tente de prendre un peu de recul sur la situation, mettant en veille son instinct animal.
La vengeance a meilleur goût quand le cœur s’en est gangrené… Laisser mûrir la haine, laisser parler le vice.

Un sourire narquois étirant ses lèvres, elle attend la réaction du maitre freluquet.
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