Sur la route vers la Gascogne
Pour une fois qu'elle avait tout fait correctement... Fallait que l'ivrogne qui leur sert d'indic se soit planté...
Eilith soupire, et s'étire, le corps ankylosé à force d'attendre pour rien.
Bon, ben on va faire comme on a dit, hein, retourner un peu à Labrit ?
Sauf que Simone a pas l'air décidée à vouloir rentrer en Gascogne. Elle hésite longtemps, et le joue finalement à pile ou face. Face, elle part donc pour Marmande. Elle leur adresse toutefois un salut avant de partir.
Jvous dis à bientôt je suppose
Et si vous croisez lCommandant Poivrot, tirez-lui les oreilles pour le remercier de ses putains dtuyaux percés.
Oui, t'en fais pas, je lui échaufferai les oreilles... avec ma méthode...
Puis, Eilith talonne le palefroi, et file droit vers la Gascogne, suivie de près par Ardath, et par... et par...
Staron ?
Elle fronce les sourcils en se retournant, constatant la disparition du cousin.
Bah, il a du vouloir accompagner Simone. Oui, ça doit être ça.
Labrit
Enfin, retour en Gascogne. Elle avait appris par un pigeon, sur le chemin, la blessure de Lou, expliquant donc le revirement de Staron. C'est fou ça, suffit qu'elle apparaisse pour qu'il devienne vraiment cinglé.
Mais bon, de toute façon, ils se reverront.
Labrit et ses sapins. Peut-être parce qu'elle y habite, la Gascogne a pour elle une teinte différente des autres endroits où elle va. Déjà, en allant dans les tavernes, elle reconnaît des visages, déjà, elle n'a plus à se présenter à chaque personne qu'elle croise. C'est moins fatigant.
Elle jette un coup d'oeil à la Mairie, pour voir que la Fourmi cherche un employé. Et en plus, elle trouve de suite de bons boulots bien payés. C'est avec un grand sourire qu'elle s'exécute.
Elle était en plein milieu de ses semailles de maïs, quand deux maréchaux viennent la trouver.
Bonjour, Dameisela Eilith. On vient de recevoir un pigeon nous ordonnant de vous mettre en prison pour trois jours. Donc, nous sommes désolés, mais... vous devez nous suivre.
Non.
Merci de votre coopér... comment ça non ?!
Ben, là je travaille, donc je vais pas laisser mon travail, hein ? Ça fait pas très très sérieux, quand même...
Sa phrase reste quelques secondes sans réponse, dans un silence interrompu par les coups répétés du soc de la charrue. Faut dire qu'elle l'entretient très bien, sa charrue, la Fourmi. Surtout la partie métallique, elle est presque sans défaut.
Hem... Nous, on a des ordres, Dameisela. Et donc, vous devez être emprisonnée.
Et comment on va faire, alors, hein ?
Quelques minutes plus tard.
Non, plus à droite. Voilà, et puis surtout, restez ferme, hein. Mais non, pas comme ça!! Vous avez pas du tout de force, vous ?
Une Eilith ligotée qui donne ses ordres aux pauvres maréchaux pétris de bonne volonté, ça vaut le coup d'oeil. Surtout quand les deux bougres semblent plus doués pour rester plantés à surveiller le marché ou l'horizon que se baisser pour travailler la terre.
Finalement, les semailles sont finies. Les trois repartent alors tranquillement vers la prison.
Diiiites, je pourrais sortir, de temps en temps ?
Non, désolé, Damiseila. Quand on va en prison, on sort pas.
Mais...même pas pour boire un peu ??? Elle prend un air horrifié.
On est vraiment désolés.
Dans les geôles.
C'est avec un grand sourire qu'elle découvre sa cellule. Lugubre à souhait, mais, surtout, délabrée. Avec un courant d'air... et qui dit courant d'air...
Y a pas à dire, elle est bien contente d'être de retour au pays...