Prune
Itzohcan, Tepeyacac, Aztèquie - Dans un arbre
Ca faisait quelques jours maintenant qu'elle était plantée à Itzohcan, telle une guetteuse - yeux plissés, main en visière, l'autre prête à écrire un perroquet express - pour prévenir ses amis d'une éventuelle armée à venir. Mais elle zieutait aussi l' horizon à travers la lumière éclatante de l'astre de lumière, attendant la suite des Caliente arriver du Nord. D'ailleurs, elles étaient là, aux portes du clan, les armées de Xuchimatzatzin et Wandress. Oiseau aux plumes multicolores depuis longtemps envoyé.
Fermant les n'oeils, avachie à plat ventre sur une branche, la tête reposant dessus, elle essayait de se décontracter. Cachée dans la végétation, elle se concentrait sur sa respiration, essayant de la réguler pour éviter une énième crise d'angoisse.
Souffle torride, créant au sol et sur les murs des vagues de chaleur, enfermant le peuple Itzohcaztèque dans les callis. Tout compte fait, elle ne les avait encore jamais vu sortir.
Bienvenue, une petite brise fraîche venait de se lever, caressant le corps de l'enfant et lui soulevant les cheveux pouilleux, laissant échapper un soupire d'aise. Parenthèse furtive pour un souffle de bonheur dans un monde entrain de se déchirer...
Sur son petit corps, quelques hématomes étaient entrain de se résorber. Ils étaient apparus suite à sa chute sur le chemin pierreux. Heureusement pour elle, pas de blessure récente. L'armée menée par Wandress ne s'était pas attardée sur leur petit groupe, préférant courir après ceux qui partaient au loin: Columbia, Patchacamak... lynchés et ramenés par la peau des fesses à Tecmilco.
Pipi. L'envie se fait tout à coup pressante. Se laissant glisser à l'envers sur la branche, elle décrocha ses jambes, suspendue quelques instants par les bras avant de se laisser tomber sans bruit sur le sol. Vite, un buisson. Quelques vrombissements de mouche plus loin, le besoin effectué, elle se refroqua rapidement zieutant par dessus le buisson, à l'affut du moindre ennemi. Mais elle ne fit pas attention à l'oiseau en dessus d'elle, arrivant à tire d'ailes, qui se soulaga au même endroit qu'elle... et sur son épaule. Prune dû se mordre les lèvres pour ne pas crier et lui tordre le cou.
Voyant qu'il portait un message, elle le laissa se poser sur son épaule, se prenant les pattes dans sa propre caille.
Montre voir c'que t'apportes là, oiseau débile. Tend la patte. L'oiseau pencha la tête d'un côté, cligna des yeux et pousse un p'ti cri moqueur.
Saleté ! Prunô lui tira la patte sans délicatesse, prit la feuille et la déroula.
Maman ! Son cri de joie à la vue d'un message de sa tendre mère, se mua rapidement en un air malheureux, laissant ses n'oeils embués de larmes. C'est que la tendresse, la Vieille elle en avait. Mais pour dire les choses, c'était plutôt brut de décoffrage. Pourtant Prune en avait l'habitude, mais n'étant pas dans son assiette ces jours-ci et loin de son Orient, loin de ses proches, ses émotions étaient à fleur de peau.
Répondre... Pas maintenant. Pas l'envie. Pas le coeur. Elle dirait des bêtises en plus, ca ne ferait que de faire soupirer sa mère de dépit. Dire quoi en plus ?...
Lasse, elle traina ses pattes jusqu'à l'arbre et remonta dessus, l'oiseau toujours sur son épaule.
Dégages ! Elle fit un geste sec pour lui dire de partir. L'oiseau s'envola, battit trois fois les ailes et se posa sur la branche, à côté d'elle.
Soupire en le regardant. Faire passer son temps. Ecrire. Ecrire à son frère. Elle déroula une nouvelle feuille qu'elle sortit de son sac et rédigea d'une main rapide, ponctuée de phrases brèves.
Ca faisait quelques jours maintenant qu'elle était plantée à Itzohcan, telle une guetteuse - yeux plissés, main en visière, l'autre prête à écrire un perroquet express - pour prévenir ses amis d'une éventuelle armée à venir. Mais elle zieutait aussi l' horizon à travers la lumière éclatante de l'astre de lumière, attendant la suite des Caliente arriver du Nord. D'ailleurs, elles étaient là, aux portes du clan, les armées de Xuchimatzatzin et Wandress. Oiseau aux plumes multicolores depuis longtemps envoyé.
Fermant les n'oeils, avachie à plat ventre sur une branche, la tête reposant dessus, elle essayait de se décontracter. Cachée dans la végétation, elle se concentrait sur sa respiration, essayant de la réguler pour éviter une énième crise d'angoisse.
Souffle torride, créant au sol et sur les murs des vagues de chaleur, enfermant le peuple Itzohcaztèque dans les callis. Tout compte fait, elle ne les avait encore jamais vu sortir.
Bienvenue, une petite brise fraîche venait de se lever, caressant le corps de l'enfant et lui soulevant les cheveux pouilleux, laissant échapper un soupire d'aise. Parenthèse furtive pour un souffle de bonheur dans un monde entrain de se déchirer...
Sur son petit corps, quelques hématomes étaient entrain de se résorber. Ils étaient apparus suite à sa chute sur le chemin pierreux. Heureusement pour elle, pas de blessure récente. L'armée menée par Wandress ne s'était pas attardée sur leur petit groupe, préférant courir après ceux qui partaient au loin: Columbia, Patchacamak... lynchés et ramenés par la peau des fesses à Tecmilco.
Pipi. L'envie se fait tout à coup pressante. Se laissant glisser à l'envers sur la branche, elle décrocha ses jambes, suspendue quelques instants par les bras avant de se laisser tomber sans bruit sur le sol. Vite, un buisson. Quelques vrombissements de mouche plus loin, le besoin effectué, elle se refroqua rapidement zieutant par dessus le buisson, à l'affut du moindre ennemi. Mais elle ne fit pas attention à l'oiseau en dessus d'elle, arrivant à tire d'ailes, qui se soulaga au même endroit qu'elle... et sur son épaule. Prune dû se mordre les lèvres pour ne pas crier et lui tordre le cou.
Voyant qu'il portait un message, elle le laissa se poser sur son épaule, se prenant les pattes dans sa propre caille.
Montre voir c'que t'apportes là, oiseau débile. Tend la patte. L'oiseau pencha la tête d'un côté, cligna des yeux et pousse un p'ti cri moqueur.
Saleté ! Prunô lui tira la patte sans délicatesse, prit la feuille et la déroula.
Maman ! Son cri de joie à la vue d'un message de sa tendre mère, se mua rapidement en un air malheureux, laissant ses n'oeils embués de larmes. C'est que la tendresse, la Vieille elle en avait. Mais pour dire les choses, c'était plutôt brut de décoffrage. Pourtant Prune en avait l'habitude, mais n'étant pas dans son assiette ces jours-ci et loin de son Orient, loin de ses proches, ses émotions étaient à fleur de peau.
Répondre... Pas maintenant. Pas l'envie. Pas le coeur. Elle dirait des bêtises en plus, ca ne ferait que de faire soupirer sa mère de dépit. Dire quoi en plus ?...
Lasse, elle traina ses pattes jusqu'à l'arbre et remonta dessus, l'oiseau toujours sur son épaule.
Dégages ! Elle fit un geste sec pour lui dire de partir. L'oiseau s'envola, battit trois fois les ailes et se posa sur la branche, à côté d'elle.
Soupire en le regardant. Faire passer son temps. Ecrire. Ecrire à son frère. Elle déroula une nouvelle feuille qu'elle sortit de son sac et rédigea d'une main rapide, ponctuée de phrases brèves.
Citation:
Mixpan frangin !
T'arrives quand ? T'es planqué où ? Tu me manques. Fait chaud. J'en ai marre.
Ta Luciole.
T'arrives quand ? T'es planqué où ? Tu me manques. Fait chaud. J'en ai marre.
Ta Luciole.