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[RP semi ouvert] Quand l'Infâmie est dans nos murs...

Wilgeforte_
Wilgeforte avait toujours adoré s’imbiber. Toute jeune, déjà, elle puisait dans les réserves familiales puis, malgré sa légère ivresse, était rongée de remords et courait se précipiter — le contenu de sa confession était alors confus mais sincère. Elle adorait par ailleurs goûter aux alcools locaux et surtout aux alcools nouveaux, le changement étant un véritable besoin pour la jeune Sicilienne.

Or, ici, elle avait demandé du lait.
Ce choix était celui de la sécurité. L’alcool pouvait être extrêmement fort ou mal distillé. En outre, elle ne savait trop que penser de Marguerite, aussi n’était-il pas exclut que la veuve cherche à la droguer, et l’alcool masquerait le goût de la substance versée dans son breuvage. Et l’eau, dans un tel quartier, risquait de comporter les souches d’une centaine d’infections différentes. Le lait était donc le choix le plus saint, surtout s’il était chauffé.

Mais si ce choix était celui de la sûreté, il ne paraissait pas celui de la facilité, au vu de la manière dont Marguerite alla quérir le lait demandé. Les hypothèses les plus folles se succédaient dans l’esprit de Wilgeforte : peut-être était-il directement sorti du pis de quelque animal malade, peut-être avait-on jeté quelque malédiction sur le breuvage… La veuve était assez étrange pour avoir fait de telles choses.
Prudemment, Wilgeforte remercia et prit le bol sans en boire une goutte.

Puis elle écouta l’histoire de Marguerite. Voilà qui dépassait toute espérance ! Wilgeforte se demanda dans quoi elle avait mis les pieds.


Avez-vous les noms, l’adresse de ces personnes ? Savez-vous si elles sont baptisées ? L’êtes-vous, vous-même ? Et qu’entendez-vous par « un autre office » ?
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Morte.
--Bienveillante_voisine



Le visage de la vieille femme se crispe.
Elle avait laissé en suspens la suite de l'histoire, mais n'avait aucunement envisagée d'être ainsi interrompue par ce questionnement.
Elle prend quelques secondes pour envisager la suite. Répondre tout en continuant de distiller sa haine au fil du récit.


Celle qui nous intéresse se fait appeler Fourmi, et elle vit au bout de la rue, tout en haut des marches.

La grande maison qui surplombe...

Et je ne saurai dire si cette créature est baptisée. Mais quand on se pare de l'habit réservé aux serviteurs de Deos, il me semble que c'est un minimum...

Pour ma part je fus baptisée il y a fort longtemps, par le curé de mon village, paix à son âme.


LA dernière question la laisse un peu circonspecte, mais elle poursuit sans se démonter.

Et bien, je parle des offices qui nous sont offerts certains soirs de semaine, évidemment.

Réponses étaient données. Maintenant il lui fallait poursuivre, terminer l'histoire, dire l'ignominie.

Mais tout cela n'est rien à côté de ce qui se déroula en cet hiver...

Elle baisse d'un ton, prend celui de la confidence, comme si les murs avaient des oreilles.

Il se trouve que la donzelle répondant au nom de Fourmi s'avéra être grosse. Difficile à cacher lorsque l'on est si menue. Et l'on la vit se parer au fil des mois d'un ventre... énorme. Que Deos m'en soit témoin, de ma vie je n'avais jamais vu pareille chose. L'on ne voyait que cela.

Et un soir, j'entendis des bruits dans la rue. Ce qui est assez rare. Le quartier étant plutôt calme. Les flambeaux allumés donnaient suffisamment pour que je puisse reconnaitre la fille en question. C'était elle. La dite Fourmi. Le visage déformé, en sueur et le visage et les mains recouverts de sang.

Elle semblait possédée et criait en s'enfuyant, courbée par son ventre. En proie à une grande hystérie.
Je pris peur et refermait mon volet. Lorsque je le rouvris, plus personne. A peine des cris résonnant au loin dans les rues.
Au matin, ne subsistaient que des tâches ensanglantées sur la neige. Elle avait disparu.


Elle s'arrête, reprend son souffle en se reservant un godet de vin, dont elle prend une gorgée, l'oeil inquisiteur posé sur l'inquisitrice dont elle espère avoir capté toute l'attention. Puis elle poursuit, semble intarrissable.

Des semaines durant personne ne la vit. Puis un matin elle reparut. Seule. Silhouette svelte et taille menue. Comme si rien de tout cela n'était jamais arrivé. Elle déambulait dans les rues, faisait des achats, le plus naturellement du monde.

Je vous le dis. Une chose horrible s'est passée cette nuit là, et je ne serai étonnée qu'il n'y ait eu trépas.


Un air horrifié au visage de la harpie. Elle y croit vraiment, au delà de sa volonté de nuire à la jeune fille si libre.


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Margot, veuve, la voisine qui vous veut du bien... ou pas.
Wilgeforte_
Wilgeforte, pensive, hocha la tête aux réponse de Marguerite.

La suite du récit de Marguerite surpassait encore le début et les attentes que celui-ci fournit à Wilgeforte.
Les éléments étaient tellement nombreux que la Sicilienne en venait presque à regretter de ne pas avoir pris de notes.

Elle réfléchit un instant, puis finalement demanda :


Avez-vous parlé de ces événements à d’autres personnes ? Notamment à la maréchaussée ? Qu’attendez-vous de nous précisément ? Une simple enquête avec doigté, ou une intervention plus musclée ?
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Morte.
--Bienveillante_voisine



Marguerite était de plus en plus étonnée de la tournure que prenait la conversation. L'autre semblait vouloir absolument compliquer ce qui apparaissait à la veuve comme d'une simplicité limpide.

Si j'en ai causé ?

Un peu, avec quelques commerçants du quartier. Mais ils semblent plus préoccupés par les produits que la demoiselle peut leur vendre ou leur acheter. Confidence pour confidence, la morale s'efface devant le négoce. Et puis elle a charmant minois, elle a du les envoûter, j'vous dis. Mais moi, on m'y prend pas à ce jeu là...

Et la maréchaussée a trop à faire avec les tireurs de bourse et autres petits trafficoteurs pour se pencher sur ce genre de détails.


Qu'on lui demanda son avis sur le reste de l'affaire l'estomaquait un peu tout de même. Comme si c'était à elle de tout faire. Un soupir d'agacement lui échappa alors.

Ce que j'attends ?

Mais que vous fassiez ce pourquoi vous êtes là ! Enquêtez, malmenez, soumettez à la question... comme il vous semblera convenir !
J'vais pas vous apprendre votre boulot, votre Radieuse Grandeur !


Obséquieuse jusqu'au bout des ongles la harpie qui sourit.
Trop vilaine.^^




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Margot, veuve, la voisine qui vous veut du bien...ou pas.
Wilgeforte_
La Sicilienne hocha la tête. Jusqu’au bout dans sa logique de fanatisme, la veuve. Il allait falloir réfléchir à tout cela à tête reposée. Et donc ne pas s’attarder ici. C’est donc sans fioritures qu’elle poursuivit.

Fort bien, je vais enquêter dans les jours à venir et viendrai vous faire part de mes conclusions. Soyez d’ores et déjà remerciée pour votre piété et votre vigilance. Puisse le Très-Haut en tenir compte si celles-ci sont désintéressées.

Wilgeforte se leva et traça un rapide signe de croix par-dessus la tête de Marguerite.

In nomine Dei, Aristoteli et Christi.
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Morte.
--Bienveillante_voisine



Elle souriait la veuve.

D'un sourire laid et empreint de malveillante satisfaction. Malveillante parce que son visage transpire d'aigreur vis à vis de ce que la vie ne lui a pas accordée, de sa jeunesse flétrie depuis longtemps déjà, de cette liberté qu'elle n'avait jamais eu.

Entièrement réfugiée dans une sorte de foi fanatique qui la poussait à dénigrer tout ce qui lui semblait trop vivant à ses yeux qu'elle était. Margot se sentait par ailleurs tout à fait bien. Et sans défauts vis à vis de Deos. En accord avec elle même contre le reste du monde en quelque sorte.


Merci votre Radieuse Grandeur...

J'ai mis tant d'espoir à voir disparaitre cette vile engeance...


Toute charité et générosité aristotélicienne mise à part, évidemment. Elle regarde donc l'inquisitrice quitter sa demeure, sourire flottant, accueillant avec plaisir ses dernières paroles.


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Margot, veuve, la voisine qui vous veut du bien... ou pas.
Wilgeforte_
Wilgeforte ne le sentait pas. Elle aurait préféré remplire quatre douzaines de parchemins (ce qu’elle serait d’ailleurs obligée de faire dès qu’elle serait de retour à Rome) plutôt que de s’occuper de cette affaire. Cela puait le traquenard. Il y avait quelque chose qui ne collait pas et, bien que Wilgeforte eut été incapable de préciser quoi, elle en était convaincue. Mais elle était la seule inquisitrice à plusieurs lieues à la ronde, elle n’avait donc pas le choix.

Elle se rendit à la garde épiscopale parisienne où, après avoir passé quelques ordres, elle rédigea un billet pour Rome.


Citation:
Chers frères et sœurs,

Je vous écris depuis Paris où j’ai enregistré la plainte de la veuve Marguerite. Une femme se faisant appeler Fourmi se livrerait à des activités plus que louches et se promènerait revêtue d’habits cléricaux. Elle serait baptisée.
J’ai demandé l’assistance de la garde épiscopale parisienne et vais aller enquêter.

Que Dieu vous garde,
Wilgeforte


Son pli envoyé, elle suivit les indications de la veuve et se rendit en haut des marches. Le temps de la discrétion était révolu : elle marchait à présent le menton haut, encadrée par une demi-douzaine de gardes épiscopaux et par le capitaine de la garde épiscopale parisienne. Elle lui avait brièvement exposé la situation, et lui avait bien indiqué qu’il n’y avait aucun besoin de ne pas se faire remarquer. Ils avaient ensuite rapidement conçu un plan de perquisition.

Arrivés devant le lieu où était censé résider Fourmi, les gardes épiscopaux appliquèrent le plan à la lettre. Ils se scindèrent en trois groupes de deux : deux groupes partirent à la recherche d’issues latérales, et le dernier resta devant l’entrée principale avec Wilgeforte et le capitaine de la garde. Celui-ci asséna trois coups de poing sur la porte.


Au nom de monseigneur Wilgeforte de Torretta-Granitola, inquisitrice, représentante du Grand Inquisiteur et du Pape, ouvrez !

Wilgeforte avait demandé au capitaine de prendre le maximum d’initiatives : elle désirait s’impliquer le moins possible dans cette affaire puant le traquenard. Elle regretta de ne pas avoir emmené plus de gardes épiscopaux.
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Morte.
Cymoril
Cym avait évidemment fini par regagner ses pénates. Elle vaquait doucement, en silence, laissant couler les jours au fil de ses lectures, s’efforçant d’oublier l’horreur de cette nuit de janvier et de ne surtout pas se laisser gagner par le remords. Un combat quotidien entre elle-même et sa conscience, où chaque part de terrain abandonné au poison qui la rongeait était irréversiblement perdu.

Elle est assise dans un fauteuil, à lire un lourd volume sur la construction navale lorsque l’on frappe à la porte. La jeune femme se raidit… Les visites étant plus que rares. Et la voix qui transperce le silence au travers de la lourde porte de voix…
Elle se lève, reste un instant plantée au milieu de la pièce à réfléchir. Qu’est-ce que la garde épiscopale pouvait bien lui vouloir ? Sa main nerveusement passe et repasse un pli imaginaire sur la bure… Respiration en suspens… La bure… Se changer ? Courir dans la chambre et passer en vitesse une autre vesture ? Elle serre les dents et résolue se dirige vers la porte d’entrée, un haussement d’épaules accompagnant le premier pas.
Tant pis pour l’habit…
Une main fine se pose sur la poignée, l’autre replace une mèche derrière l’oreille, et la porte s’ouvre sur une grande silhouette en armes et blasons estampillés de l’église romaine…

La jeune femme se tient là, pâle comme à l’accoutumée, silhouette fine dissimulée par l’habit large, pieds nus sur le perron. Elle lève un minois d’où une expression fragile, fugace, s’efface pour se faire grave, et s’efforçant d’être affable :


Le Bonjour…

Que puis-je pour vous ?


La main serrant plus fort la poignée pour mieux maîtriser le léger tremblement qui pourrait la saisir.
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Wilgeforte_
Ainsi, la vieille n’avait pas menti. Wilgeforte se serait attendue à tout : une descente chez un membre du clergé, une porte piégée, un guet-apens… Tout, mais pas à ça : exactement ce que la vieille femme avait prévu. Enfin, pour le moment, on n’avait que la bure. Peut-être la jeune femme avait-elle une excellente raison de la porter.

Visiblement, elle ne comptait opposer aucune résistance. Inutile donc de demander aux gardes de fouiller sa maison d’entrée de jeu, cela risquerait d’être préjudiciable par la suite. Wilgeforte s’avança et, de son ton froid si caractéristique, interrogea :


Pax vobiscum. Comment vous nommez-vous ? Êtes-vous baptisée ? Pourquoi êtes-vous vêtue d’un habit clérical ?
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Morte.
Cymoril
Pfiou...

Evidemment elle ne s'attendait pas à tenir salon mais tout de même. Son vis à vis frisait carrément avec la plus élémentaire des courtoisies. Main serrée tout sur la poignée de la porte, calme apparent en dépit de tout ce qui se mettait en place en tête, elle faisait piètre rempart de son corps, campée dans l'encadrement de la porte.

Tentée un court instant de répondre "A vos souhaits" au Pax vobiscum, elle se retint, un sourire pâle aux lèvres, avant d'entamer un début de réponse. Sur le pas de la porte bien entendu.


On m'appelle Fourmi.

Une mimique d'excuse ponctua la présentation. Pas de sa faute si On avait jugé bon de lui attribuer ce sobriquet ridicule.

Ah... Euh... je puis vous présenter mon certificat de baptême, si vous n'êtes pas pressée... C'est que je suis un petit peu, comment dire, bordélique, si vous m'excusez mon écart de langage, et puis j'ai tellement de papiers, de notes, d'archives, que je ne sais plus où donner de la tête quand j'en cherche un précis.

Nouveau demi sourire, piteux. Oui elle est bordélique. Pour ça qu'elle préfère un environnement spartiate où l'utile est néanmoins toujours raffiné. L'argent étant fait pour être dépensé. Et les habitantes du lieu ayant bon goût.

C'est les joues un peu rouges qu'elle entame la réponse à la dernière question. Le pourquoi de la bure...


C'est que voyez vous...

C'est à but anti bisouillis... et plus.


Comment expliquer à l'inquisitrice qu'elle ne supportait que très mal ses formes féminines, et encore moins les regards que les mâles portaient à ces dites formes ?

Et ça marche pas des masses d'ailleurs...

Vraiment pas... D'ailleurs, c'était bien la première fois qu'on lui parlait de son habit, la plupart des gens affectant de ne rien voir.

Toutefois elle se demandait ce qu'une inquisitrice pouvait bien foutre à sa porte. Elle n'aurait pas fait le déplacement pour une histoire de bure... En attente... Aux aguêts. Se repassant en mémoire chaque recoin de la maison, chaque arme rangée... Au cas où.

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Wilgeforte_
Wilgeforte plissa les yeux, attentive à chaque détail des paroles et de l’attitude de la jeune femme. Pour l’instant, la vieille veuve faisait un sans-fautes.

Quelque chose clochait dans l’attitude et les paroles de la jeune femme. Une incohérence. Et la vieille, qui jusqu’ici avait vu juste sur toute la ligne, avait parlé de marchandises étranges… Mouais… Autant demander aux gardes de se remuer un peu les fesses, sinon il vont s’encroûter. C’est que ça doit s’entretenir, un muscle, non ?


Mon enfant, si vous me le permettez, mes gardes vont vous assister dans la recherche de votre certificat de baptême.

Que c’était bien dit ! Diplomatique, mielleux et hypocrite à souhait — « si vous me le permettez »… elle aurait aimé que la jeune femme lui dise qu’elle ne lui permettait pas, pour voir !
Wilgeforte s'étonnait elle-même d'autant d'habilité. Voilà que cette affaire recommençait à l'intriguer.

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Morte.
Cymoril
Cym resta un instant légèrement interdite, ne comprenant toujours pas ce qu'une inquisitrice pouvait bien foutre là, et ce qu'elle pouvait lui vouloir. L'insolence innocente étant un de ses traits de caratère, au grand dam de tout ceux qui l'auraient voulu plus sage, elle s'inquiéta :

Vous faites du porte à porte pour vérifier la bonne santé de l'église ? Un peu comme l'envoyé qui vient récolter les impôts ? Ou notre bonne ville fait un recensement peut-être ?

Sérieusement, elle ne comprenait rien à tout cela. Et ne se priva pas de le faire remarquer, au cas où l'inquisitrice n'aurait pas compris ses propos premiers.

Pourriez vous m'éclairez plus avant ? Je ne comprends pas bien le motif de votre venue, quoi que charmante s'il en est !

Elle ne résiste pas puisqu'en l'occurence, la porte n'est pas encore complètement ouverte. Elle tergiverse et gagne du temps. Soucieuse de savoir de quoi il retourne vraiment.
Un franc sourire vient s'afficher, pour l'inquisitrice et ses gardes... A voir si eux forceront le passage sans se donner la peine d'une esquisse d'explication en amont.

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Wilgeforte_
Wilgeforte plissa les yeux. Tout cela restait extrêmement courtois, et elle craignait qu’il s’agisse de l’inquiétant calme précédant la tempête. Allait-elle devoir crever l’abcès ? Elle préféra tenter une dernière approche diplomatique tout en marquant sa fermeté. Il serait toujours temps de lui rentrer dedans par la suite.

Mon enfant, vous n’êtes qu’une fidèle et vous n’êtes donc pas censée tous les rouages de la Sainte Institution sous laquelle vous vous êtes librement placée. Permettez-moi donc de vous signaler que l’inquisition traque le Sans-Nom partout où il aurait pu faire surface. Ses investigations peuvent être commandées par des clercs ou des fidèles ou être spontanées sur base d’éléments qui lui seraient parvenus.
Les inquisiteurs ont un pouvoir illimité lorsqu’ils sont commissionnés par le Grand Inquisiteur, et je l’ai été. Je n’ai de comptes à rendre qu’à lui et Lui.

Et, ce faisant, Wilgeforte pointa son index droit vers le ciel.


Nous aurons l’occasion de converser plus avant sitôt que j’aurai tiré mes gardes de l’acédie dans laquelle ils sont plongés. J’aimerais, pour les empêcher de se ramollir, leur demander de vous aider à retrouver ce certificat de baptême.

Le ton froid de la Sicilienne se voulait sans appel : il s'agissait là d'une dernière sommation avant qu'elle n'use de son plein droit d'inquisitrice.

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Morte.
Cymoril
Un soupir lui échape. Ainsi donc voilà réponse qu'on lui oppose. "T'as pas à savoir..." Bel esprit d'ouverture tiens ! On va faire comme ça alors. Après tout qu'importe. Après un dernier haussement d'épaules, plus parlant que n'importe quelle remarque piquante, elle lâche la poignée de la porte et avant de se retourner pour traverser la grande pièce et rejoindre les escaliers pour monter à l'étage elle dit aux gardes :

C'est par ici...

Placide.

Une fois en haut de l'escalier, elle passe les deux premières portes, espérant qu'Harlem n'est pas dans sa chambre en train de s'oublier dans ses livres, la tête dans la carte des vents. Une fois devant la sienne, elle l'ouvre et se dirige vers le petit bureau qui croule sous la paperasse.

Avec un calme non feint, elle déroule les parchemins un à un mais ne trouve pas celui demandé.


Hum...

Où est-ce que j'ai bien pu le mettre...


Evidemment c'est dit pour elle même, et non pour la soldatesque qui lui colle aux basques.

Ah... peut-être que...

L'un des coffres est ouvert. Elle y farfouille un moment, avant d'en extraire le rouleau recherché. Forcément, c'est pas tous les jours qu'on lui demande de ressortir pareille vieillerie. Un petit air de victoire au visage, elle dit, tout simplement :

Le voici...

...

Et maintenant ?


Que va-t-on lui demander ? Les registres bourguignons attestant de son lieu de naissance ? Le certificat d'achat de ses champs ? Celui de sa forge peut-être ? Une attestation d'un médicaste justifiant chacune des cicatrices qui parcourt sa chair ?
Son regard se pose furtivement sur le blason de tissu replié dans le coffre, et la main fine s'y attarde un instant, nostalgique.

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Wilgeforte_
Wilgeforte, sans mot dire, suivit Cymoril. Il fallait croire qu’elle n’avait pas saisi son allusion — ou alors elle le feignait bien. Elle scruta tous les lieux qu’elle traversait, à la recherche d’un détail intéressant, mais rien n’accrocha son regard.
On lui tendit le certificat ; elle l’étudia attentivement. Elle relut trois fois le nom marqué dessus afin de ne pas l’oublier.

Ensuite, elle réfléchit. La jeune femme avait marqué une certaine hostilité — d’un autre côté, l’arrivée de Wilgeforte n’avait aucun caractère agréable. Il était donc probable qu’elle proteste. D’un autre côté, Wilgeforte était commissionnée pour enquêter, et devait s’acquitter de sa mission.
Sa décision prise, elle se tourna vers le capitaine de la garde et lui dit de son ton froid :


Comme convenu.

Aussitôt, tous les gardes — fors le capitaine, qui resta à côté de Wilgeforte — se mirent à fouiller la maison. Comme Wilgeforte le leur avait demander, ces rustres tentaient de lutter au maximum contre leur nature et veillaient à ne rien briser irrémédiablement.


Pendant ce temps, ma fille, pourriez-vous me dire pour quelle étrange raison vous revêtez un habit clérical ?
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Morte.
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