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[RP semi ouvert] Quand l'Infâmie est dans nos murs...

Wilgeforte_
Une bonne chose de faite. Deux personnes avec qui parler en même temps, c'était bien trop pour la solitaire Sicilienne. Lorsque les couettes eurent disparu, Wilgeforte se tourna vers Cymoril avec un regard qui signifiait « Et maintenant, à nous deux ! »
Comme si rien ne s'était passé, elle répondit à la dernière indication de la jeune femme concernant la chambre :


Cela, je m'en étais bien doutée, mon enfant. Pourquoi croyez-vous que j'ai recommandé une confession ? Allons, je vous écoute. Je pense que cela nous sera bénéfique à toutes les deux, sincèrement.

Voilà qui convenait mieux à Wilgeforte. Tout était bien réglé, tout était connu, elle avait l'habitude de faire cela et, quand elle le fait, elle garde un total contrôle sur les choses. Elle sentit qu'elle s'apaisait.
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Morte.
Cymoril
Son regard était passé de l'une à l'autre, alors que Wilgeforte et Harlem "négociaient" le retrait de la jeune encouettée. Tantôt interrogateur, tantôt inquiet... Connaissant l'esprit parfois retors de la jeune fille, l'on pouvait s'attendre à quelque excentricité, ou du moins farce dont l'inquisitrice risquait de se retrouver le dindon involontaire.

Tendue, pour le moins, alors que la silhouette d'Harlem disparait, avalée par la lumière de la rue et de la porte de bois qui se referme sur elle.

Un frémissement sous le regard explicite de l'inquisitrice. Et une expression fugace de crispation sur le visage de la Fourmi. Alors qu'imperceptiblement son corps se met sur la défensive, enfoncée dans le fauteuil.


Vous écoutez...

Mais que voulez vous savoir au juste ?


Bien que légèrement tremblotant le timbrer de voix est clair, sincère, tout comme son regard reflète cette franche candeur qui la caractérise. Pas qu'elle refuse de répondre... Mais elle aimerait surtout savoir à quoi elle devait répondre.
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Wilgeforte_
Incroyable. Tout était tellement simple. Cymoril avait pourtant les accents de la sincérité. Wilgeforte comprit qu'elle ne se rendrait jamais suffisamment compte de la distance qu'il y avait, par sa faute ou non, entre elles et les gens. On ne la comprenait pas et elle ne les comprenait pas.

Elle contempla le sourire de la jeune femme, se demandant quelles raisons celle-ci avait de ne pas quitter ce constant optimisme, puis répondit de sa voix froide :


J'aimerais que vous me contiez l'histoire de votre fils, mon enfant.

Wilgeforte était si jeune mais pourtant déjà tellement lasse et blasée. Elle aurait put être la parfaite inspiratrice de Baudelaire lorsque celui-ci écrivit ce vers : « Je suis jeune et pourtant très vieux ».

[Post minimaliste et délai important, je suis désolée. Fin d'année oblige.]
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Morte.
Cymoril
La main se crispe un peu plus, serrant l'accoudoir de l'assise. Enfin. L'inquisitrice avait lâché le morceau. Fourmi ne pourrait être plus blême qu'elle ne l'est depuis un long moment, et si elle avait maintenu une illusion de sourire c'en était bel et bien fini. Son regard s'assombrit, prenant ce reflet cornaline si rare, ombre brûlante de la violence de ce qu'elle peut ressentir. Pourtant c'est sur un timbre glacial que sa voix fait écho à celle de Wilgeforte:

Je n'ai rien à vous dire à ce sujet... Mon fils n'a pas d'Histoire...

Elle a laissé trainer, insisté sur le dernier mot.
Non, elle n'a rien à dire.
Cette partie de sa vie n'appartient qu'à elle.

La jeune femme ne quitte pas l'inquisitrice du regard. Contenant l'insidieuse colère, l'envie de la prendre par le bras et de la jeter dehors, d'un index agacé qui tapote désormais le bois du fauteuil. En attente de la réaction.

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Wilgeforte_
Fourmi avait arrêté de sourire. La rupture était d'autant plus nette que Wilgeforte ne se souvenait pas avoir vu la jeune femme ne pas sourire depuis qu'elle était arrivée chez elle. La porte fermée à clef était un autre message, assurément.
Wilgeforte s'était dirigée tout droit vers le coffre fermé à quadruple tour avec une inscription « pas touche ». Mais elle n'avait pas le choix : telle était sa mission. Par ailleurs, maintenant, il était trop tard pour reculer.


Mon enfant, vous êtes baptisée. Vous devez donc savoir qu'il vous faut vous confesser. Je sais que cela n'est pas facile pour quelque chose de tragique, mais vous devriez considérer que c'est une chance que je vous offre cette possibilité de sauver votre âme. Je n'ai aucun intérêt personnel à vous entendre en confession : ce que je fais, je le fais pour vous.

Sa voix se voulait douce, consensuelle et compatissante. L'exercice, pour la Sicilienne, était délicat.
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Morte.
Cymoril
Fissure...

Si le visage reste de glace, la flamme du regard s'intensifie chez la Fourmi. Scrutant les expressions de l'inquisitrice. Le mielleux dans la voix qui l'irrite, à lui donner envie de... La jeune femme serre les mâchoires, avant de prendre appui sur les accoudoirs et de se lever, dans un mouvement d'une lenteur recherchée et sans dire un mot.

Elle effectue quelques pas, mettant de la distance entre Wilgeforte et elle, puis s'arrête, lui tournant le dos, le regard fixé au dessus de la cheminée... Sourire désabusé se dessinant lentement au fil des secondes qui passent, se demandant si les gardes hors de la pièce auraient le temps de réagir si elle venait à se saisir de la hache accrochée là... "Tempérance" lui susurre résolue la petite voix dans la tête. Un soupir qui s'échappe, désabusé lui aussi, avant qu'elle ne reprenne, froidement et sur un ton monocorde :


Mon âme... Ne concerne que moi... et le Très Haut.

Vous... Sauf votre respect, je n'ai rien à vous confesser... D'ailleurs qui vous dit que je ne l'ai déjà fait auprès d'un autre clerc ?


"Partez" crie la voix en sourdine... Alors qu'elle ferme les yeux un instant, cherchant à faire taire la colère, avant de se retourner, et de constater que l'inquisitrice est toujours là... La flamme cornaline brûle plus intensément dans le regard de la Fourmi, jusqu'à ce haussement de sourcil, ce sourire en coin et :

En fait... Je confesse m'être vautrée dans les plaisirs luxurieux, le stupre, avoir savouré de grands vins, me complaire dans les tissus les plus doux, avoir péché par orgueil, avoir assouvi la moindre de mes envies, qu'elles que fussent leurs origines...

Elle cesse un instant, amusée à l'idée de découvrir une expression stupéfaite sur le visage de l'inquisitrice. "Menteuse" dit la voix... Un grognement intérieur pour l'étouffer. "t'as oublié la colère... l'avarice... c'est important ça l'avarice..."

"TA GUEULE !"

Ouép, y'a du monde là dedans... Comment voulez-vous qu'elle s'en sorte avec ça ?^^

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Wilgeforte_
Elle allait partir. La lassitude, le temps passé dans cette affaire plutôt banale somme toute, la quantité d’autres tâches qui l’attendaient, et surtout cette crainte qu’elle éprouvait sans comprendre pourquoi à chaque fois que Fourmi passait à proximité d’elle ou de la hache : tout concourait à donner à Wilgeforte l’envie de prendre ses jambes à son cou. Elle avait jusque lors résisté plus par souci du devoir et par amour du travail bien fait que par conviction et par envie de sauver l’âme de la jeune femme mais, là, elle n’en pouvait plus.

Pourtant, elle se trouvait face à un cas typique de foi détournée : être baptisée sans comprendre l’utilité de l’institution de Dieu était chose courante et Wilgeforte avait d’ailleurs écrit un ouvrage dans lequel elle expliquait aux clercs comment convaincre ce type de fidèles de leur erreur. Normalement, elle aurait dû sauter sur l’occasion et se lancer dans un de ces monologues théologiques purement théoriques dont elle avait le secret. Mais elle n’en avait aucune envie. Elle sentait confusément qu’elle perdait son temps. Elle s’apprêtait à lever le camp, cherchant les mots qu’elle tiendrait à la jeune femme pour lui dire que, malgré tout, elle était dans l’erreur — car il était impossible que Wilgeforte fuie : non, il fallait qu’elle parte pour d’excellentes raisons.


En fait... Je confesse m'être vautrée dans les plaisirs luxurieux, le stupre, avoir savouré de grands vins, me complaire dans les tissus les plus doux, avoir péché par orgueil, avoir assouvi la moindre de mes envies, qu'elles que fussent leurs origines...

Ah. Ça, on ne s’y attendait pas vraiment. Juste au moment où l’inquisitrice allait lâcher du lest, celle qui avait jusque lors résisté à tous ses assauts craquait. Ô Tout-Puissant, combien a-t-on raison de répéter l’impénétrabilité de Tes voies !
Comment réagir face à cela ? En ne réagissant pas, bien entendu.


Mon enfant, Dieu est parfait mais Ses enfants ne le sont pas. Pécher est donc dans la nature de l’homme et de la femme. L’important est d’en avoir la pleine conscience et de ne pas mentir à trois personnes : soi-même, Dieu et Ses serviteurs. Vous êtes-vous confessée de cela à un clerc ? Si tel n’est pas le cas, je pense qu’il serait bon que vous me parliez de ces péchés par le menu.
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Morte.
Cymoril
La merdasse...
Voilà qu'elle se retrouvait dans la position de l'arroseur arrosé. Inconfortable pour le moins...
Détailler... inventer alors...
D'accord elle a une imagination débordante, mais mentir ne lui sied guère. Elle n'avait lancé cela que pour provoquer l'inquisitrice, l'acculer dans ses retranchements et la pousser à partir.
Comment allait-elle prétendre avoir péché tant et plus, elle qui n'avait jamais été guidé que par un seul et unique sentiment ?...

Elle se détourne du regard de Wilgeforte, de crainte qu'elle ne devine l'esquive bien maladroite, le temps de trouver une parade.


J'ai tué...
Je ne rappelle même pas du nombre de ceux tombés sous mon épée... Il ne reste qu'un souvenir diffus de leurs visages, geignants, pathétiques alors la vie les quittait...

Après... j'ai le goût des belles choses.. et il se trouve que pour la plupart elles valent une petite fortune.. Tout comme le bon vin et autres cygnes et oies juteuses...

Quant à la luxure... J'ai connu tant de plaisir charnel... Avez-vous déjà ressenti cette extase si particulière ? Quand le corps et l'âme exultent de concert ?


Elle se tait, fixant à nouveau le dessus de la cheminée. Elle a soufflé ces propos, dans un quasi murmure, douloureux, ne disant que des demi vérités, mais aucun mensonge...Et pourtant... Les mots résonnent à ses oreilles dans le silence religieux de la pièce.
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Wilgeforte_
Non mais, ça va aller ?! Vous ne voulez pas connaître la couleur de ma lingerie, non plus ?

Pour la deuxième fois en très peu de temps, Wilgeforte s’était emportée, ne contrôlant absolument pas ce qu’elle disait et les conséquences que cela aurait. Elle avait écouté sans broncher les aveux de Fourmi : ceux-ci, bien que terribles, restaient dans le cadre de la simple confession. Mais la jeune femme lui avait posé une question personnelle, qui plus est portant sur un domaine particulier pour Wilgeforte dont le nom pouvait se décomposer en « virgo fortis ». Visiblement, Fourmi n’entendait pas le latin. Ou alors elle l’entendait très bien et s’amusait comme une petite folle. Dans les deux cas, il était temps d’arrêter les frais.
Sans autre forme de transition, elle récita, à défaut de pouvoir le lire, un passage du livre des vertus.



Comment comprenez-vous cet extrait de notre livre saint et qu'en retirez-vous ? s’enquit-elle par la suite.
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Morte.
Cymoril
Elle en sourirait presque la Fourmi, tant elle est rassurée. La diversion s'est avérée très efficace, et l'inquisitrice se jette à corps perdu dans l'illusoire confession.

Son regard se pose sur le visage de Wilgeforte après son nouveau coup d'éclat. S'attardant sur chaque détail du visage de la "vierge", jusqu'à cette veine qu'elle voit battre à sa tempe, à cette bouche vermeille qui tremble encore de colère. Elle retient sa main qui voudrait aller effleurer la joue délicate. Investie de cette illusion qui a fait mordre l'inquisitrice à l'hameçon. Et elle poursuit d'une voix qui peu à peu devient traînante, langoureuse :


Tout dépend...

Elle baisse sur le ton de la confidence :

Le voulez-vous ?

Parfaitement consciente de la dangerosité de ses propos, elle esquisse un sourire furtif, avant de se lancer dans l'explication du passage récité.

J'imagine que c'est une illustration de la faute individuelle responsable de la condamnation de notre monde... Si le bâton n'est pas suffisant à faire avancer le troupeau autant tenter avec le sentiment de culpabilité...

Mais à quoi bon servir si nous sommes tous déjà condamnés... Combien de fautes pour faire basculer le monde... Combien de purs pour le sauver ? Ou peut-être qu'aucun de nous n'est condamné... Et que cette peur distillée en fait nous empêche de vivre vraiment...

Si c'est Deos qui nous a insuflé cette humanité, avec ses défauts... Est-il donc si implacable, intransigeant qu'il nous demande de renier notre nature même ? Dans ce cas..Pourquoi le servir ?


Elle est restée d'un calme absolu... C'est qu'il y a longtemps qu'elle se pose ces mêmes questions... Qu'elle cherche des réponses...
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Wilgeforte_
Ça puait le piège. L'attitude de Fourmi, cette espèce d'humilité et d'ignorance feinte, tout cela dissimulait une profonde intelligence. Elle brûlait d'envie de rentrer dans un profond débat avec la Sicilienne. Il fallait à tout prix éviter de lui donner ce plaisir.
D'un autre côté, Wilgeforte était préfète du Saint-Office. La théologie la faisait vivre, et il était tellement rare de pouvoir discourir avec un tel adversaire. L'occasion était si belle...


Alors pourquoi vous êtes-vous faite baptiser ?

Ô Toi dont on loue ou maudit, selon les occurrences, l'impénétrabilité des voies, pourquoi as-Tu rendu notre chaire si faible ? Pourquoi nous as-Tu faits si faillibles ?
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Morte.
Cymoril
Un d'un sourire triste de s'afficher sur le visage de la jeune femme, alors qu'elle n'en finissait de scruter chaque trait de l'inquisitrice, à s'en graver chaque détail en mémoire.

Pourquoi répondre à mon questionnement par une question mettant implicitement ma croyance en doute ?

Est-il donc interdit de chercher des réponses alors que le monde qui nous entoure est si laid ? Qui l'interdit ? L'Eglise ? Irascible et capricieuse, toujours si prompte à maintenir son emprise sur les hommes ou à les condamner quand elle se trouve insatisfaite ?


Non, elle ne comprend pas que l'on refuse de lui répondre. D'un geste las elle entreprend de défaire le lacet de sa bure, se libérant de l'habit petit à petit, jusqu'à ce qu'il tombe à ses pieds, lentement, découvrant la chemise de lin fin jusqu'à mi cuisses, protégeant une silhouette fine à la limite de la maigreur en dépit de quelques formes féminines dont une partie étant enserrée dans des bandes.

Cela fait, elle reposa un regard doux sur l'inquisitrice, concentrée sur les mots qu'elle prononcerait par la suite.

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Cymoril
Etaient-ce ses propos ou bien la petite mise en scène qui avait engendré la réaction subite de l'inquisitrice, qui la regarda un brin paniquée avant de se lever et de reculer en appelant ses gardes en renfort.

Ramassez cet habit qu'elle usurpe sans vergogne et faites le disparaitre...avait-elle ordonné à l'un d'eux.

La jeune femme les regardait sans mot dire. La gêne la gagnant de se voir ainsi envahie et scrutée en chemise, elle écoutait, contenant la colère qui revenait à grands pas.

En pénitence vous tiendrez un rôle de diaconesse durant trois mois...avait poursuivi Wilgeforte.

La Fourmi avait écarquillé les yeux. Ben voyons...
Et alors que les gardes épiscopaux et l'inquisitrice tournaient définitivement les talons et quittaient la maison, elle se laissa alors enfin aller à un étrange sentiment d'allégresse.
Prise de court, l'envoyée romaine en avait oublié la raison de sa venue, embrouillée par le manège qu'elle lui avait servi, en réussissant le tour de force de ne jamais proférer le moindre mensonge. L'art de se jouer des mots l'avait servi...

Par contre pour la pénitence... Rien n'était moins sûr. A moins que cela ne serve un autre plan. Qui l'arrange évidemment. Et d'ici là, pas dit qu'une vieille bique n'aille pas bouffer les pissenlits par la racine...


Final un peu olé olé, en accord avec LJD Wilgeforte. Que je remercie d'avoir joué tout ça, et même que zut... J'aurai bien continué à la torturer.^^

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