Colhomban
La phrase de Sorianne lui arracha un sourire, qui se transforma très vite en une grimace de douleur. Comment ne supporterait-il pas quelques points, lui lestropié au bras en écharpe, aux côtes enfoncées déformées par une profonde cicatrice, lui dont la joue était marquée par une rayure rosâtre ? Il lui sourit et avança ses doigts pour lui caresser la joue.
Ne tinquiète pas je tiendrai comme un vaillant soldat, une cicatrice de plus pour rajouter à ma beauté si légendaire, jen frémis davance ! Mais je pense quavant cela nous avons un maraud à chasser chère amie !
Il avait éludé avec brio lune de ses questions, celle concernant le vocabulaire dont notre sieur usait quand généralement les dames nétaient point présentes. Sauf quil sétait laissé distraire et que « sautard » avait franchi ses lèvres. Un petit coup dil vers la demoiselle lui permit de constater quelle avait déjà oublié, et sest soulagé quil se leva pour de bon, tanguant un peu sur ses deux pieds.
Aidé par Sorianne, plus quil ne le souhaitait à vrai dire, il rajusta ses habits, tentant dessuyer sommairement lencre qui maculait sa chemise, mais rien ny fit : le tissu souillé le resta. Une main engourdit passa rapidement dans ses cheveux, les mèches rebelles ainsi domptées disparurent vite derrière un catogan propre qui lui ceignait le visage. Il paraissait déjà un peu plus alerte quand sa toilette fut terminée, et il prit des mains de So le torchon quelle tentait de maintenir sur son front.
Allons donne le moi, je ne vais pas le lâcher, ne tinquiète pas, et debout je suis beaucoup plus grand que toi très chère. Tu vas être obligée de técarteler un bras pour le maintenir. Il lui sourit maladroitement, se dirigeant dun pas peu assuré vers la porte de la chambre. Tu timagines que si on nous voit sortir de ma chambre lun après lautre, avec une seule chandelle comme lumière et débraillé de la sorte, on va tout de suite pérorer sur notre prétendu couple ? Personnellement ce nest pas pour me déplaire, jai toujours adoré faire parler de moi et surtout faire marcher les vieilles langues de commères. Mais je crains pour ta réputation Tu es mère ! Il fit le faux gêné, dissimulant un grand sourire narquois derrière sa main. Un petit coup donna la réplique.
Oui oui Dame ! Javance !
Le voleur de bourse en chambre (sport peu reconnu) avait effectivement laissé des traces dencre luisantes dans le couloir de lauberge. Ils les suivirent des yeux constatant avec effroi quil avait obliqué vers une autre chambre.
Fichtre il sest décidé à toutes les faire ce bougre !
Colhomban avança un peu, prenant délicatement la chandelle des mains de Sorianne, quelques pas suffirent à lamener vers le lieu de fuite et dun coup sec dépaule il ouvrit le battant de la porte. Une légère bise glacée souffla dans leur direction et le brun frissonna malgré lui. Visiblement la fenêtre donnant sur le toit de lécurie avait été ouverte et les rideaux battaient lair légèrement. Les mêmes traces que celle du couloir menaient à louverture : il avait filé ! Col se précipita vers la rambarde, se penchant dangereusement par-dessus bord, essayant de deviner en plissant les yeux ce que pouvait dissimuler la nuit. Derrière lui il entendit Sorianne rentrer à son tour.
Le maraud na pas dû filer loin avec une jambe blessée, et même si le toit a amorti en parti sa chute il na pu sortir de là indemne. Il doit boiter encore plus et le temps davance quil avait sur nous est déjà rattrapé ! Reste à savoir sil se planque dans lécurie, ou bien sil est parti dans une ruelle, auquel cas je pense que lapercevrions dici.
Il scruta encore les environs.
Sorianne, descend au rez-de-chaussée, avertit les filles, je vais suivre le voleur en empruntant le même chemin. Jai mes deux jambes valides, je ne risque rien. Rajouta-t-il devant lair inquiet quarborait son interlocutrice. Si je sors par la porte de devant, le temps de faire le tour et il méchappera. Hors je ne le laisserai pas partir avec ma montre ! Il était relativement déterminé. Allons un sourire pour accompagner ma chute, que je meure avec une image heureuse en tête
Il éclata doucement de rire.
Aïeuuuuh ! Je plaisantais ! Je compte bien revenir te hanter de toute façon. Il enjamba rapidement la fenêtre avant de recevoir un second coup. Demande aux hommes de la taverne de me rejoindre devant lécurie ! Doucement, plus doucement quil ne laurait souhaité, il lâcha la rambarde de bois et se laissa glisser sur le toit en tuile dardoise légèrement pentu.
Ne tinquiète pas je tiendrai comme un vaillant soldat, une cicatrice de plus pour rajouter à ma beauté si légendaire, jen frémis davance ! Mais je pense quavant cela nous avons un maraud à chasser chère amie !
Il avait éludé avec brio lune de ses questions, celle concernant le vocabulaire dont notre sieur usait quand généralement les dames nétaient point présentes. Sauf quil sétait laissé distraire et que « sautard » avait franchi ses lèvres. Un petit coup dil vers la demoiselle lui permit de constater quelle avait déjà oublié, et sest soulagé quil se leva pour de bon, tanguant un peu sur ses deux pieds.
Aidé par Sorianne, plus quil ne le souhaitait à vrai dire, il rajusta ses habits, tentant dessuyer sommairement lencre qui maculait sa chemise, mais rien ny fit : le tissu souillé le resta. Une main engourdit passa rapidement dans ses cheveux, les mèches rebelles ainsi domptées disparurent vite derrière un catogan propre qui lui ceignait le visage. Il paraissait déjà un peu plus alerte quand sa toilette fut terminée, et il prit des mains de So le torchon quelle tentait de maintenir sur son front.
Allons donne le moi, je ne vais pas le lâcher, ne tinquiète pas, et debout je suis beaucoup plus grand que toi très chère. Tu vas être obligée de técarteler un bras pour le maintenir. Il lui sourit maladroitement, se dirigeant dun pas peu assuré vers la porte de la chambre. Tu timagines que si on nous voit sortir de ma chambre lun après lautre, avec une seule chandelle comme lumière et débraillé de la sorte, on va tout de suite pérorer sur notre prétendu couple ? Personnellement ce nest pas pour me déplaire, jai toujours adoré faire parler de moi et surtout faire marcher les vieilles langues de commères. Mais je crains pour ta réputation Tu es mère ! Il fit le faux gêné, dissimulant un grand sourire narquois derrière sa main. Un petit coup donna la réplique.
Oui oui Dame ! Javance !
Le voleur de bourse en chambre (sport peu reconnu) avait effectivement laissé des traces dencre luisantes dans le couloir de lauberge. Ils les suivirent des yeux constatant avec effroi quil avait obliqué vers une autre chambre.
Fichtre il sest décidé à toutes les faire ce bougre !
Colhomban avança un peu, prenant délicatement la chandelle des mains de Sorianne, quelques pas suffirent à lamener vers le lieu de fuite et dun coup sec dépaule il ouvrit le battant de la porte. Une légère bise glacée souffla dans leur direction et le brun frissonna malgré lui. Visiblement la fenêtre donnant sur le toit de lécurie avait été ouverte et les rideaux battaient lair légèrement. Les mêmes traces que celle du couloir menaient à louverture : il avait filé ! Col se précipita vers la rambarde, se penchant dangereusement par-dessus bord, essayant de deviner en plissant les yeux ce que pouvait dissimuler la nuit. Derrière lui il entendit Sorianne rentrer à son tour.
Le maraud na pas dû filer loin avec une jambe blessée, et même si le toit a amorti en parti sa chute il na pu sortir de là indemne. Il doit boiter encore plus et le temps davance quil avait sur nous est déjà rattrapé ! Reste à savoir sil se planque dans lécurie, ou bien sil est parti dans une ruelle, auquel cas je pense que lapercevrions dici.
Il scruta encore les environs.
Sorianne, descend au rez-de-chaussée, avertit les filles, je vais suivre le voleur en empruntant le même chemin. Jai mes deux jambes valides, je ne risque rien. Rajouta-t-il devant lair inquiet quarborait son interlocutrice. Si je sors par la porte de devant, le temps de faire le tour et il méchappera. Hors je ne le laisserai pas partir avec ma montre ! Il était relativement déterminé. Allons un sourire pour accompagner ma chute, que je meure avec une image heureuse en tête
Il éclata doucement de rire.
Aïeuuuuh ! Je plaisantais ! Je compte bien revenir te hanter de toute façon. Il enjamba rapidement la fenêtre avant de recevoir un second coup. Demande aux hommes de la taverne de me rejoindre devant lécurie ! Doucement, plus doucement quil ne laurait souhaité, il lâcha la rambarde de bois et se laissa glisser sur le toit en tuile dardoise légèrement pentu.