Rheanne
RP écrit en accord avec LJD Erwelyn.
Ouvert à tous alors n'hésitez pas à venir prendre soin de notre alcoolique préférée
Ouvert à tous alors n'hésitez pas à venir prendre soin de notre alcoolique préférée
Le Mans
Nouvelle ronde sur les remparts. Nouvelle nuit à veiller sur la quiétude des Manceaux. Un bâillement de brune se fait entendre avant même d'avoir pris la relève de la garde de jour.
Rheanne a pris l'habitude de ces astreintes et de ses quartiers au camp de la Licorne. Quartiers, un grand mot pour qualifier quatre pans de toile au dessus sa tête. Mais c'est son chez elle, son pied à terre à la capitale. Et elle n'est pas peu fière de traverser les ruelles du Mans suivant ses compagnons occasionnels de la Licorne. Il lui arrive même de croire qu'elle en fait réellement partie, qu'elle ne fait qu'un avec ces chevaliers ou errants. Enfin qu'un, façon de parler. Elle a déjà assez à faire avec son Licorneux brun pour lorgner sur les autres. Et avec celui-ci, elle aimerait bien faire corps, comme on dit. Elle s'imagine déjà jouer les retrouvailles à Mayenne ou au Château de Beaumont, les lèvres et les mains exprimant le manque de l'autre.
Mais c'est loin d'être d'actualité pour le moment, le Conseil préférant jouer la carte de la prudence et ne lésinant pas sur la surveillance de la capitale et des autres villages mainois. Mais quand même, pourquoi avait-il fallu qu'elle soit d'astreinte au Mans et lui à Laval ?!
Le Très Haut semblait s'amuser de faire tourner chèvre la brune, accentuant au possible la tendance paranoïaque la jeune femme. Un peu plus et elle commencerait à penser que le plan de Finam n'était pas de s'en mettre plein les poches et se moquer impunément des Mainois mais bien de mettre le boxon en Maine pour la séparer de Guilhem. Rien que pour cela, il mériterait d'être pendu haut et court.
Tout en maugréant mentalement, elle suit ses coéquipiers d'une nuit. Au vu de l'humeur de la brune, la ronde s'annonce maussade et ne souffrirait aucune remarque. Coup d'il à Alethea, la Cheffe de la lance qui veut pas qu'on l'appelle Cheffe. L'errante donne rapidement les instructions habituelles à chacun. Rheanne en mauvais élève souffle (discrètement quand même, l'est pas folle !!! veut pas se faire chopper). Les recommandations, cela faisait des semaines qu'elle les entendait...
Rester vigilant.
Prévenir dans la minute tout mouvement suspect.
S'hydrater pour garder les yeux ouverts. Mais pas trop quand même (une sentinelle ronde comme une pelle ou rendue aux latrines toutes les dix minutes, c'est pas très professionnel).
Consignes données et reçues, chacun des défenseurs licorneux prend position et Rheanne de les imiter. Depuis son intégration à la Lance de la Licorne, elle file avec une telle perfection le train de l'ordre royal à tel point que certains au conseil semblent penser qu'elle en fait réellement partie. Vu la fierté que cela faisait naître en Rheanne, elle n'avait pas jugé bon de démentir et faisait comme si elle n'avait rien remarqué. Seul Anorion, en parfait grand frère, prenait soin de la féliciter à chaque nouvelle édition de la liste des forces des ordres royaux présents. Mais à lui, elle ne pouvait mentir et c'était chaque fois d'une moue résignée qu'elle secouait la tête de droite à gauche. Mais ça va venir, ça va venir, qu'elle lui répète chaque fois.
La pensée amenant inconsciemment une toute nouvelle posture, plus fière et plus sûre d'elle même, elle voit de loin Erwelyn venant à sa rencontre.
Tiens, Lynette est d'astreinte ce soir elle aussi
Une Chambellan et sa vice sur les remparts. Curieux quotidien pour ces deux là, fait de diplomatie et de rondes nocturnes. A mesure que Lynette et son éternelle coiffure désordonnée s'avancent et alors que cela ne lui était pas arrivé depuis fort longtemps, Rheanne repense au plan machiavélique dont l'innocente brune avait été la cible. Plan mis au point et concocté par trois femmes, deux rousses et une dépeignée.
Timing et mise au point parfaits, Rheanne était tombée dedans telle une mouche sur la toile de trois sombres araignées. Et alors qu'elle avait compris leur manège, il avait été trop tard. Elle avait été catapultée Vice Chambellan...
La Chancellerie... Rheanne avait apprécié dans les premiers temps le confort que lui apportait sa nounou personnelle en la personne de Lynette. Plus que se reposer sur Lynette, elle se laissait vivre tout bonnement n'ayant comme seule préoccupation de jouer la potiche lors des réceptions et divers accueils des ambassadeurs étrangers. Vice Chambellan en l'état, voilà qui lui seyait à merveille.
Tout se passait bien dans le monde merveilleux de la diplomatie. Mais (parce qu'il y a toujours un mais...) il y avait eu la réunion de crise comme elle avait dit la Cheffe. Enfin de crise, c'était plutôt une réorganisation de toute la chancellerie. La vice brune avait même hérité du coup de l'affectation de 3 duchés. Et pas de ceux qui nécessitent une heure de trajet. Non la Chambellan avait bien pris soin de lui donner les régions hors du Domaine Royal les plus au Sud. Sur le coup, Rheanne n'avait pas apprécié de récolter ainsi mission au même titre que les ambassadeurs. Elle était sensée devenir calife à la place du calife et pas de devenir un énième diplojouet d'Erwelyn.
Bon, elle s'était elle même donné le surnom de petit toutou et jouet préféré de la Chambellan, samusant à suivre partout et passer pour la poupée dans les mains dErwelyn. Et alors que la Cheffe sinquiétait de la formation de sa novice, elle prenait toujours soin de la façonner et de la préparer au mieux au rôle qui lattendait. Dans les premiers mois, Rheanne ne cessait daffirmer sa crainte de la tâche à accomplir et avait à chaque tentative de la Lynette de refuser tout net. A tel point que la Chambellan avait fini par ne plus poser la question, pensant certainement que le temps ferait son uvre. Et petit à petit, le destin quon lui préparait avait commencé à lui rentrer dans le crâne, de force ou de gré comme disait un certain. Et elle avait fini par sen accommoder. Et la question nétait pas toujours pas revenue sur le tapis de la Chancellerie et la Rheanne de croire que la chambellan s'accroche à son poste comme à sa première paire de chausses. Manque de communication qui nourrit les petits non dits et finit par être assassin
Car si Rheanne veux réellement redevenir quelqu'un en ce Comté, il lui faut prendre la Lynette par les cornes et la pousser à prendre sa retraite plus tôt que prévu si besoin. Le complot prend forme dans lesprit de la brune. Pourquoi donc Lynette ne lui donne pas le poste promis. Sentimentale la Chambellan ? Peut-être bien. A moins que ce ne soit la perspective de ne plus voir quotidiennement Henri, l'intendant. Si ce n'est que cela, Rheanne pourrait bien lui octroyer quelques jours de visites mensuelles à la Chancellerie. Elle a soif de pouvoir mais ce n'est pas un monstre non plus !!! Elle ne va pas pousser elle même Mémé dans les escaliers pour s'en débarrasser. Quoi que...
Lynette devant elle. Et Rheanne d'effacer l'espèce de sourire de manigance qui doit marquer son visage. Grand sourire pour sa encore cheffe. Mais ne croyez pas qu'elle ne l'aime pas sa cheffe. Pour sûr qu'elle tient à elle mais ce ne serait que lui rendre service de de lui retirer cette lourde charge de Chambellan. Regardez la !! Les traits tirés, des valises non des malles sous les yeux, le sourire timide et las. Voilà la tête de la représentante du Maine en extérieur. Piètre image pour les diplomates étrangers. Rheanne, elle, même fatiguée, semble plus fraîche. Question de génération ? Ou de dents un peu trop longues. A côtoyer le Guilhem, il lui prend de drôles d'envies...
Discussion et babillages qui s'enchaînent. Ne pas éveiller les soupçons de la Chambellan et la faire venir progressivement à l'évidence qu'elle est épuisée et mérite de passer le flambeau. En douceur, tout en douceur, voilà comment Rheanne doit procéder.
Elles font un bout de chemin de ronde ensemble, sans oublier le coup d'oeil régulier vers l'horizon. Malheureusement pour la vice, Erwelyn semble ne pas vouloir parler de diplomatie ce soir, voilà qui n'arrange pas ses affaires. Si elle ne lui tend pas la perche, ça ne va pas être facile. Rheanne savait que la soirée ne serait pas sienne et ce sujet qui ne vient pas commence à lui obscurcir les idées. Occuper le poste de Chambellan devient une obsession. Elle ne voit que cela, il n'y a plus d'amitié qui compte. Elle DOIT être calife à la place du calife. Un point c'est tout.
Et une folie sourde semble s'insinuer dans l'esprit de la jeune brune. Elle jette de plus en plus de coups d'oeil vers Lynette. Mouvement oculaires rapides qui ne présagent jamais rien de bon. Un vent frais souffle sur les remparts. Et la démence s'exprime...
Arrête de penser, agis !! Place aux actes !! Tu as assez attendu. Il est temps. Vas y !!
La voix dans sa tête est impérieuse, froide et calculatrice. Le bon sens a quitté cet esprit pourtant sain. Folie passagère ou démence débutante ? Les gestes sont mesurés et pourtant si étrangers à la brune. Il lui semble ne pas être là, ne pas être celle qui s'approche dangereusement de Lynette, jette des coups d'oeil alentours pour chercher d'éventuels témoins...
Sourire crispé mais déterminé. Elle sait comment faire. Enfin est-ce vraiment elle ou celui qui est dans son esprit. Si elle agit, cette voix s'arrêtera, tout s'arrangera. Et un accident est si vite arrivé...
Rheanne de poser une main amicale dans le dos de la brune dépeignée. Personne alentour, c'est le bon moment. Une chute, une toute petite chute. Pour l'obliger à rester éloignée quelques temps de la Chancellerie...
Mais un semblant de raison retient le bras gauche de la vice, dernier rempart contre la folie du pouvoir. L'amitié serait-elle plus forte ?
Pas le temps de savoir à quelle tentation cédée. Un faux pas certainement dû à la fatigue ? Ou à une pression un peu trop insistante de la vice sur le dos de la supra excellence ? Toujours est-il que Lynette semble perdre l'équilibre.
Quelques bruits de dégringolade, Rheanne reste interdite, la main suspendue dans le vide. Elle voit bien Erwelyn dévaler les rudes escaliers de pierre menant des remparts à la cour de la citadelle par un moyen plus délicat que par ses jambes (comprenez en mode "roulé boulé"). Une chambellan en bas des escaliers. Une vice en haut. Rheanne est-elle enfin arrivée en haut de l'échelle diplomatique ?
Plusieurs secondes semblant durer des minutes, Rheanne reprend conscience de ce qui vient de se passer. Lynette en bas. Lynette immobile. La brune de hurler à qui veut bien l'entendre.
VITE !!!! On a besoin d'aide par ici
N'attendant pas de réponse, elle dévale les marches pour atteindre Lynette et prendre connaissance de son état. Et si elle a fait une mauvaise chute ? Et si la tête a pris ? Et si elle s'en remettait pas ? Et pire, si elle se relève sans mal et accuse Rheanne d'avoir voulu porter atteinte à sa vie ? Ne pas s'emballer. Aller constater et agir en fonction.
Corps de Lynette en mode pantin. Rheanne s'agenouille et avance la main droite, la gauche encore coupable semble ne plus vouloir répondre. Lynette est étendue sur le ventre, les cheveux recouvrant son visage. De la main, la brune écarte les mèches désordonnées tout en parlant d'une voix mi douce mi affolée.
Lynette !!! Lynette !! Tu m'entends ? Réponds moi... Lynette
Mais rien, aucune réaction. Elle ne l'a quand même pas tué ? Quand elle pensait que la Lynette devait prendre sa retraite, elle pensait pas la mettre en terre non plus !!!
Rheanne mesure ses gestes et tente de déceler le moindre signe de vie. Deux doigts sur le cou, pulsations lentes mais régulières se font sentir. Même si la mécanique interne du corps de la chambellan continue sa routine, le corps restait inerte.
La brune reste agenouillée auprès d'Erwelyn, elle ne sait que faire. Elle n'est pas médicastre que diable !! Et puis on lui avait toujours dit qu'il fallait éviter de bouger les corps. Et pourquoi diable personne ne vient à son secours ? enfin au secours de Lynette.
Et Rheanne de commencer à crier encore plus fort.
Mais bon sang !!! Qu'est-ce que vous foutez ?!
Lynette vivante mais encore inconsciente. Catastrophe que celle là !!! Mais au moins elle ne pourrait pas accuser Rheanne d'avoir eu un geste malheureux. Si cela vient à se savoir, elle pourrait dire adieu à l'Ordre Royal qu'elle lorgne depuis quelques mois. Et puis a-t-elle réellement poussé Lynette ? Rheanne semble dans le brouillard. Est-elle responsable ? Comme dans beaucoup de traumatisme, son esprit a-t-il occulté son acte pour limiter sa culpabilité ?
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Pour le Maine et pour sa blonde chez les nonnes