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[RP] Le sourire sans chat

Graindefolie
Pouahhh.. On commençait à crever dans c’te grange. La chaleur pégueuse et c’t odeur de putréfaction ancrée dans l’foin… tout ca donnait vraiment l’envie d’gerber
Fallait s’redresser, et vite. Les mouches bourdonnaient nerveusement au dessus d’elle et les ronflements étouffés des éclopés lui abrutissaient le cerveau.
Pas moyen de dormir dans c’trou. Et encore moins d’rester éveillé.

Houla.. ca tourne.. ba oui, elle s’est pas levée depuis quelques jours, forcément, à trop bouger d’un coup, ca crée des troubles neuronales dangereuses, genre, plein d’petits points noirs qui volent sadiquement autour de sa tête, des bruits lourds, grésillant, qui raisonnent à l’intérieur et… c’te chaleur envahissante qui vous attrape au cœur. Ha nan… faut qu’elle se lève la blonde… Elle ne peut pas rester comme ça.
Un dernier effort, et la voilà partis, vite de l’air… de l’air frais, sentant l’herbe sauvage et les amandiers en fleurs ! Haaaaa. Sourire de satisfaction.

Restait plus qu’a trouver d’quoi s’occuper… c’est que c’était pas Disneyland la grange à Roger.
Folie était en plein cherchage de distraction lorsque…


Une de mes innombrables servantes est partie chercher de quoi faire ripailles et ce monsieur ici présent ne va pas tarder à nous ramener une bonne bouteille de Bordeaux. Et croyez bien que je réponds d'eux comme de mes frères !



La grosse voix rauque de l’Amiral se fit entendre pas loin de là répondant à une autre voix plus féminine et un à marmonage qui semblait provenir des côtes italiennes.
Alors on f’sait la fête, sans elle !

Quel bougre ! La jolie blonde, quoi que fort défigurée pour le coup, et légèrement boiteuse, s’empressa (à son allure) de rejoindre la petite compagnie formée dans un recoin d’la cour.


Alors, l’est où ce sanglier ?! j’ai la dalle ! et pis j’ai soif ! pis la vinasse ca m’calmera mon mal de crâne.

Elle trifouilla sa tignasse en même temps qu’ces yeux cherchaient les victuailles inexistantes.
Groumph ? Aurait elle mal ouï ? Non, impossible la « bouteille de Bordeaux » raisonnait encore dans ses oreilles d’ingénue. Où alors… tout l’monde attendait que ça arrive.
Oui, l’hypothèse fut rapidement confirmée lorsqu’elle vit au loin un visage connu, revenir les bras chargés de mangeaille, avec un truc ressemblant étrangement à un cochon tenu en laisse…

Folie s’avança sur le chemin et cria tout ce qu’elle pouvait…

Holà ! b’soin d’aide mamzelle ?
Tetard
Enfin un visage amical dans cette assemblée de joyeux lurons en plein concours de sordidité morose. Mais enfin, quoi de plus naturel alors que leurs gorges asséchées depuis des jours n'avaient pu accéder à la douceur d'un liquide digne d'être bût, et que leurs esprits ô combien trop lucides ne faisaient que leur rappeler la misère de leur établissement, si indigne de leur auguste condition ? Bien peu touchée par ces hautes considérations, Matalena allait son train, et plutôt le train de sa truie, c'est à dire plutôt lentement. En voyant débouler la petite blonde qui avait laissé en sa mémoire un souvenir hystérique (Si, c'est possible), elle la salua d'un sourire plus épanoui encore que le précédent, à croire que ses maxillaires devaient être bien mieux entrainées que son bras pour qu'elle ne risque point de claquage.

Heeeyyy ! Salut à vous Folie ! Quelle surprise de vous voir ici !

Pour tout dire elle n'avait absolument pas l'air surprise, mais devant l'enthousiasme que celle-ci manifestait à l'arrivée de la bouftance, elle jugea que pour une fois sa prestation serait peut-être appréciée à sa juste valeur.
"Tu vois, j'te l'avais dit que t'es juste bonne à faire la bonne" Oh la ferme toi !


Et bien si vous aviez moyen de me faire un feu et me procurer un couteau et un bout de corde assez long, ça accélèrerait le mouvement oui. Enfin, juste au cas où vous auriez très faim héhé. Si je voulais chipoter j'vous demanderais aussi un seau, j'aime pas gâcher.

Mais que pouvait-on faire avec tout ça ? Une soirée bondage option zoophilie ? Et quel sort réservait-elle à l'adorable animal qui en chemin avait appris toute sa vie depuis sa triste enfance jusqu'à aujourd'hui et qu'elle avait même baptisé "Mimine" ?
En croisant les pochards qui étaient encore en train de causer vinasse, elle se fit la réflexion qu'elle avait bien fait de planquer ses bouteilles au fond de son sac... C'est qu'ils auraient pu se jeter sur elle la bave aux lèvres pour lui arracher son bien ces animaux là ! Non non, le bon vin c'est comme le dessert : meilleur quand on attend.
Gnia
Pour une fois qu'un extrait de l'un de ces foutus textes apportait une eau certaine et visiblement limpide à son moulin, la Saint Just se garda bien de relever. Enfin limpide... Si elle avait correctement interprété la dicte citation et rien n'était moins sûr...
Haussant avec désinvolture les épaules - ce qui ne manqua pas de lui arracher une petite grimace de douleur - elle darda un regard chargé de méfiance dans les yeux délavés de son bonimenteur à la petite semaine tout en surveillant du coin de l'oeil l'outre qu'il tenait et qui lui faisait des appels de phare désespérés.

Evidemment entre les battements de cils éloquents et prometteurs d'une outre pleine qui se dandinait sous son nez, faisant miroiter les promesses d'une ivresse salvatrice et le don certain de son interlocuteur à savoir persuader, embobiner, argumenter, ne lâchant prise que lorsque le fruit était mûr et prêt à tomber dans une pogne ferme et autoritaire, Agnès se trouvait déstabilisée.
Impression qui ne manqua pas de provoquer un agacement certain, illustré par un claquement de langue exaspéré.


Mouais...
Commencez donc par me refiler cette outre, histoire de patienter pendant que vos "gens" s'activent à ramener une étincelle d'espoir dans cette désolation.


Elle se saisit d'autorité de l'objet tant convoité et le cala avec un amour quasi maternel dans son généreux giron, allant jusqu'à caresser d'une main douce le cuir renflé de son ventre. Sa ration de survie sécurisée, à nouveau maîtresse d'elle-même maintenant qu'un avenir onirique était assurée, elle toisa le sicaire.

Bon.
Concrètement, faudrait sérieusement songer à cesser de me prendre pour une truffe, Amiral... Une bouteille de piquette et un ragoût quelconque ne valent certainement pas ne serait-ce qu'une once d'or ou d'argent.
Alors si vous m'expliquiez pourquoi il faudrait que je vous cède l'une de mes babioles ? Déjà que j'en ai pas des masses...


Le tout maintenant était de parvenir à conserver l'éclat sévère de son regard et une moue boudeuse de circonstance, le tout sans être prise d'un quinte de toux accompagnée de crachats ensanglantés. Sinon c'était la ruine assurée de cette tentative d'autorité et l'on ne manquerait pas de lui rappeler ce douloureux épisode à grand renfort de railleries. C'est ainsi que la Saint Just se surprit à prier le Très Hauct, implorant sa clémence et à appeler de tous ses voeux sa magnanimité pour tenir tête au mercenaire. Il en allait de sa réputation sur ce coup.
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Sancte
Ahhh, il n'y avait pas à dire. Son infamante grognasse Comtale avait été à bonne école. On aurait voulu coucher ses stratagèmes sur papier que l'on aurait mieux fait d'attendre l'arrivée de l'imprimerie. Il ne montra cependant aucune trace de l'impatience qu'elle lui faisait suavement subir. C'est au contrairement avec l'apaisement de celui qui sait disposer de la chance de son côté qu'il lui noircit le tableau de ses prochaines heures, en modérant tout de même son alacrité naturelle. D'un geste sec, il rouvrit la languette de sa sacoche.

Vous qui ne savez gouverner vos instincts, comment pouvez-vous espérer une seule seconde avoir gouvernance sur ma façon de négocier ?

Le pire étant que leurs ressources s'amenuisant, il allait certainement falloir instaurer un système de rationnement afin de pérenniser la survivance de la compagnie. Mais peu désireux de causer plus d'un traumatisme à la fois, le Sicaire poursuivit derechef sa démonstration à voix haute, afin que même ses suivants puissent s'en inspirer. Naguère à la merci de la Comtesse en cellule, cette dernière devait se plier à la sienne dans la pampa Angoumoise, même si le courant théorique de sa pensée revêche ne l'accepterait jamais. On ne saurait jamais trop conseiller aux voyageurs de souscrire une assurance avant de prendre la route avec une bande de tueurs. Aussi la considéra-t-il d'un air austère.

Le sens illusoirement pertinent de vos arguments sombre à l'épreuve de l'empirisme et vous m'en voyez sincèrement navré. Quel menteur. Vous n'ignorez bien évidemment pas qu'il est de ces valeurs fluctuantes: dans une capitale, défaussez-vous d'un diamant, vous achèterez tout un lac poissonneux. Dans un désert, défaussez-vous du même diamant et en échange l'on ne vous cèdera pas même une gourde à moitié pleine.

Aussi permettez moi de vous poser la question. Que vaut une de vos breloques dans le contexte terrible que nous subissons face au plaisir des sens, aux cîmes de l'ivresse, à l'abandon total et au soulagement infini des turpitudes qui gangrènent l'esprit ? Hé bien je vais vous le dire, moi: Quedalle.

Mais ... !
Il leva brusquement la main pour indiquer à son vis-à-vis qu'il n'avait pas terminé.

Je vous permets cependant de ne pas vous ranger à mon avis probablement odieusement orienté et subjectif. Naturellement. Léger sourire de rapace, contrastant sévèrement avec la douceur de sa voix mielleuse. En ce cas, s'il devait en être ainsi, cessons de discuter et rendez-moi cette outre de vin que vous serrez contre votre sein à l'instar d'une mère aimante, et n'en parlons plus.

Arrêtons-là les cajoleries et passons directement au décri.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Gnia
Ayé ! V'là qu'il nous l'énervait lentement mais surement, la môme Saint Just. Mais rien n'était facile en ce bas-monde, injuste et cruel, comme il se devait. Aussi elle s'efforça de ne rien laisser paraitre du courroux qu'elle sentait pernicieusement entamer une course effrénée sous sa peau. Elle connaissait suffisamment l'animal pour savoir que rien ne saurait contrer ses arguments et que d'une façon ou d'une autre il parviendrait à la désarmer.
Rien que d'y penser elle sentait le sang refluer dans sa gorge. Toute l'écoeurante amertume de se savoir coincée.

Elle eut un mouvement réflexe, celui de serrer encore plus l'outre contre elle tout en lui offrant un visage des plus contrariés. Ca se bousculait au portillon sous la caboche têtue de l'artésienne. Tout en réfléchissant, elle faisait tourner de son pouce sa lourde alliance en or sur l'annulaire en fixant d'un regard mauvais la cause de son tourment.
Elle lui tint tête ainsi quelques instants avant de lâcher un profond soupir et d'enfin détacher des éclats que l'on devinait dans l'ouverture du casque ses azurs dont la teinte avait dangereusement viré du placide lagon paradisiaque à l'impétueuse mer du Nord sous le grain.

L'on eut pu alors croire que son Infâme Grandeur capitulait.
C'était sans compter l'essence même de ce qui faisait qu'un pair de France avait dit un jour - honnis soient son nom et sa descendance pour au moins 32 générations - "Un bon Artésien est un Artésien mort."
C'était oublier une couche épaisse et tenace de fierté mal placée et d'orgueil démesuré.
C'était sous-estimer son adversaire et l'on ne sous-estime pas une Saint Just au taux d'alcoolémie en chute libre et qui se sent acculée.

Un sourire carnassier découvrit ses quenottes - entières elles - et une lueur cynique éclaira furtivement son regard. Elle tendit alors l'outre au sicaire d'un geste sec tandis qu'à l'intérieur son coeur hurlait à la mort, faisant un deuil bruyant de l'ivresse tant espérée. Pour le faire taire, elle conserva le même ton mielleux dont il avait usé avec elle pour lui répondre.


Parce que vous croyez que je ne vous ai pas vu lui refiler de la tune à la bourgeoise en collants de soie ?
Vous me prenez vraiment pour une buse, Amiral.
Gardez votre vin et vos petits secrets, Iohann. Je garde ma quincaillerie.


Et de faire mine de tourner les talons. Non pas pour ponctuer le coup d'éclat d'une sortie théâtrale qui eut été de assurément de trop, mais parce que concrètement, le sang avait à nouveau empli ses poumons et l'air venait à manquer. Trois pas et le fier petit coq de combat artésien se plia en deux pour littéralement cracher ses poumons perdant par là même de sa superbe et de son panache.
M'enfin. A la guerre comme à la guerre, comme dirait l'autre.

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--Sir_apollodoro
Le médicastre sur de son fait récupéra le moulage dentaire que le sieur venait de lui remettre, ne pouvant pas s’empêcher de l’admirer sous toutes les coutures, un peu comme s’il tenait dans sa main une magnifique boule à neige du Colisée. Evidemment le Colisée, ça ne parlera à personne mais bon. Disons que c’était un peu comme s’il avait une… tapisserie en soie d’un… monument de Montauban ? Le Mc Do, y’a forcément un Mc Do ici ! Et bien il était heureux comme si un pécore dans votre genre avait une tapisserie du Mc Donald. C’est tout !

Quoi qu’il en soit le type sursauta lorsqu’une représentante du sexe faible vint remplacer celle qui s’en était allé effectuer les tâches pour lesquelles dieu l’avait crée : Servir et nourrir un homme.
Il tenta donc de sourire à cette nouvelle arrivante mais n’y parvint pas, se replongeant bien vite dans la contemplation de son moulage.


-Ma dé l’algent c’est palfait. Ouné matièle noblé poul un réssoultat noble ! Si, c’est oune bonne idée !


Il avait au passage embarqué la bourse que le sieur lui avait remis, la troquant contre un sourire à peine esquissé. Un fac-similé de rictus signifiant « Une bouteille pour toi ? Compte là dessus et boit de l’eau de Lourdes, j’ai pas traversé ce pays à la con pour faire ton commis »… mais bon, comme le courage n’était pas sa vertu principale loin de là il se contenta de sourire. Ce qui en soit n’était déjà pas mal.



-Ben, bien sénior ! Yé n’é plou bésoinne que dé la matélial à faile fondle et yé pourrait vous poser vos dents à pivoutes. Nolmalement vous ne sentilez rienné et poullez manger immédiatement.

Mais comme avant ça semblait se profiler un repas –et qu’il en avait trop chié pour passer à coté de ça- il se contenta d’aller s’asseoir dans le coin le moins pourri de la grange, histoire de patienter et de laisser la faim bringuebaler son estomac.

Surtout qu’en plus, son patient et une donzelle semblaient âprement occuper à négocier sur ce qui serait probablement sa future matière première pour œuvrer.


Oui, pas de doutes, il avait un don pour sortir une œuvre d’art du truc le plus anodin. Donnez lui un pot de chambre en étain et il vous en fait une prothèse de la hanche. Quel génie cet homme ! Dommage que personne ici ne puisse comprendre la beauté de son art.

-Ma dé chicot poul cloquer dans des glognasses commé ça… quel gachis…

Du coup il se mit à attendre…
Attendre…
Sancte
Entre l'aristocrate et le sicaire, il y avait de l'eau dans le gaz. Et pour ceux qui n'avaient pas encore bien imprimé la chose, le Chevalier du Lion avait ses propres limites. Un souris de dégoût zébra sa face de ruffian, de ceux qui précédaient chacune de ses mises en pétard. En faisant délibérément échouer sa tentative de corruption, elle le condamnait à adopter des manières plus déplaisantes. D'un geste discret, il dissuada ses acolytes de venir en aide à l'Artésienne qui crachait son sang au sol. Tant pour leur épargner la peine d'essuyer un refus catégorique par une veuve qui n'accepterait jamais une quelconque forme d'assistanat qu'elle penserait motivé par la compassion ou la pitié, que pour le plaisir rancunier de la voir souffrir après avoir décliné son offre bienveillante, comme s'il s'agissait là de représailles du destin. Il s'approcha d'elle et enfonça doucement ses doigts dans sa chevelure brune, ses yeux pétillants d'une extase empruntée.

Vous semblez oublier à qui vous parlez.

Je n'ai pas coutume de demander ce que je peux prendre par la force, Agnès. Je ne le fais que par considération pour vous. Ne m'obligez pas à vous faire une nouvelle fois la démonstration de mes mauvaises moeurs.


D'un geste lent mais décidé, il lui déplia sa paume attendant son dû, jetant son outre à ses pieds l'instant suivant.

J'en serais fâché.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Graindefolie
En effet, c'était bien un ptit cochon qu'la demoiselle Tétard tenait en laisse. Surement la pitance à venir. humm, la blonde se léchait déjà les babines.

Elle lui adressa un fière sourire, surement dû au fait de voir un visage connu et non abîmé, ou encore au grognements intempestifs de son estomac sur la faim. De l'aide? oui, elle avait l'air d'en avoir b'soin..
Elle tenta alors de se concentrer afin de n'rien oublier de la suite à venir. Notant un à un les éléments qu'il lui faudrait ramener, cela comme une mission de la plus haute importance dont elle devenait l'actrice principale.

DAns l'coin de sa cervelle on pouvait y voir...

-D'quoi faire un feu
-Un couteau
-Un bout d'corde assez long... (assez long comment??)
-Un seau (parce qu'elle avait vraiment trop la dalle!)
-Des bottes... (élément gravé à l'indélébile depuis fort longtemps n'ayant rien à voir avec la situation présente)



Maintenant que la p'tit liste était prête, et que son cerveau était affuté, elle n'avait plus qu'à se mettre en route pour l'aventure!

elle se chargea d'filer à la grange, réprimant l'odeur pestilentielle qui lui picotait le museau, afin de prendre possession de son bon gros couteau et d'la corde qui trainait, enroulée par terre, qui lui avait valu plus d'une chute, lors de ses escapades nocturnes pour aller pisser.

Où donc Roger avait pu foutre ses foutus seaux? Cela devenait pour elle une véritable quête du Graal, la jeune cuisinière ayant précisément mis l'accent sur l'importance de l'objet suivant l'ampleur de la faim.
C'est alors qu'elle s'en retourner dehors, afin d'trouver le dernier élément manquant, qu'elle buta dans un truc en bois, prêt d'un blessé. L'objet ressemblait bel et bien à un sceau, Ô victoire, mais présentait un aspect douteux. Faut dire qu'il était remplis d'un vague "liquide" brunâtre, tirant légèrement sur le vert, qui n'était sans nul doute que l'œuvre de l'agonisant à ses pieds.
Elle se pencha doucement, pour s'assurer de la véracité de son hypothèse puis se releva rapidement à l'approche de l'odeur sur son visage.
Pouahhh!

La non-envie certaine d'aller trouver ce qu'elle avait devant elle ailleurs
poussa son pieds à heurter le récipient. Personne n'y verrait quoi que ce soit, le propriétaire étant pleinement dans les vapes, et au pire, elle prétexterait de sa maladresse légendaire.


C'est donc, tout fièrement qu'elle ramena sa panoplie de camping sauvage à la jolie brunette. Celle ci était en train d'ramasser les brindilles qu'elle trouvait afin d'former un tas pour le futur bûcher.


"VOILAAAAAAAAA! J'a tout trouvé! Bon.. heu.. l'seau à eu quelques intempéries, m'enfin, il est en bon état! pas d'fuite! "

Elle déposa a ses pieds tous les ustensiles et attendit, l'estomac gargouillant, les prochaines instructions!
Gnia
Oui, elle avait oublié.
La chute de son orgueilleux piédestal en fut d'autant plus rude.

Oublié qu'elle n'était plus souveraine sur ses terres, régnant d'une main de fer sans le gant de velours sur toute une province et qu'elle en tenait de fait quiconque à sa merci. Et plus encore un réformé dans une geôle paloise.
Oublié qu'ici il n'était pas question de rapport de force ou de rang, qu'elle n'était que crasse et sang, qu'elle n'était que femme.
Oublié qu'en dehors de la peur viscérale qui électrise face à la mort et à l'ennemi sur le champ de bataille, elle n'avait jamais craint personne.
Sauf lui.

Si elle n'avait pas été occupée à tenter de discipliner une respiration fuyante, elle aurait probablement senti un frisson glacé, irrépressible, dévaler son échine alors qu'il plongeait une main dans sa tignasse et ce malgré l'apparente douceur du geste.
Le souvenir de l'unique fois où elle l'avait mis en colère, de celles qui sont froides, sourdes et austères, restait bien vivace et faisait office d'alarme.

Elle passa une manche rageuse sur sa bouche pour en effacer les traces de sang de salive mêlés et posa la main droite dans la paume ouverte du mercenaire. Elle ne portait en tout et pour tout que trois bijoux, trois bagues et autant de symboles.
Une lourde alliance en or, une petite pierre violette enchâssée dans un fin anneau d'or et une épaisse et massive bague à sceau en argent.
Qu'ils ravivent des souvenirs bons ou mauvais, ils méritaient que l'on s'y attache et que l'on rechigne à s'en défaire de plein gré.
Les quintes de toux, la douleur et la rage d'être impuissante avaient fait perler quelques larmes sur ces cils et ce fut un visage au regard embué mais aux mâchoires contractées qu'elle leva finalement sur lui.


Prenez ce dont vous avez besoin.

Matée, la rétive Saint Just avait cessé de ruer et se cabrer, à contre coeur. Prudence et instinct de survie.
A peine audible, elle ajouta un hésitant


Je voulais simplement que vous cessiez de me mentir...
Et reprenez votre vin, il ne pourra qu'avoir un goût amer...

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Sancte
Gnia a écrit:
Prenez ce dont vous avez besoin.


Je vous en sais gré.

L'Amiral qui s'était décidé à caracoler en tête de peloton ne renonça ni au remord ni à la sensiblerie. Sans frémir ni ciller, il ôta l'alliance en or de l'annulaire de la St-Just, puis ôta la sienne propre. Étant veufs tous les deux, il n'y aurait personne pour leur signaler cette disparition. Gardait-il une dent contre ce couple de disparus pour vouloir se carrer le symbole de leur existence passée dans sa mâchoire ? Peut-être. Mais au fond cela importait peu. Il déposa les deux lourdes bagues -l'une or l'autre argent- dans une coupelle en bois lorsqu'il entendit siffler derrière lui.

Gnia a écrit:
Je voulais simplement que vous cessiez de me mentir...
Et reprenez votre vin, il ne pourra qu'avoir un goût amer...


Cela m'étonnerait fort.
L'outre n'a jamais contenu que de l'eau.


Sans se fendre du moindre sourire, il obliqua vers la tafiole Florentine qui était en train de glander et darda sur sa personne un regard meurtrier.

Toi.
Je t'ai donné de l'argent en échange d'un service. Tu as accepté l'argent. J'attends le service.
Les dames ont soif et je veux mon vin. Maintenant.
Va.
Nous verrons pour les dents à ton retour.


A peine eut-il terminé qu'il adressa un signe de tête entendu à Folie afin qu'elle le suive, pour s'assurer qu'il s'acquitte bien de la tâche qui lui avait été dévolue. Matalena saurait se débrouiller seule. En attendant, il avait eu ce qu'il voulait et de ce fait, jugea qu'il n'était plus nécessaire de se comporter comme un gros connard. Les affaires courantes expédiées, il combla la distance qui le séparait de la Vicomtesse et la prit dans ses bras, bien décidé à la ramener se reposer sur la couche qu'elle n'aurait jamais du quitter, auprès de sa dame de compagnie.

Quelle mine épouvantable vous avez, Agnès. Laissez moi prendre soin de vous.
Ne vous inquiétez pas. Vous êtes entre de bonnes mains.


Les meilleures qui soient.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Gnia
Stoïque, elle se laissa délester du symbole de son serment qui l'avait liée à son époux devant le Très Hauct. Ce serment qu'elle avait pourtant voulu rompre, malgré toute la désapprobation de Monseigneur Navigius de Carrenza qui l'avait mariée. Ce lien qui s'était défait de lui même, lorsqu'Erel était tombé en combattant - ô ironie - les réformés en Béarn.
Elle s'était défait ou s'était éloigné de tout ce qui pouvait encore lui rappeler son défunt époux, alors pourquoi s'attacher avec tant de force cet anneau ? Etait-ce vouloir garder par devers elle une trace de ce qu'elle considérait être sa faute, son méfait, conserver une attache qui raviverait sa culpabilité, l'empêcherait d'oublier ? Sûrement.

Quoiqu'il en soit son alliance était allée en rejoindre une autre et les deux disparaîtraient à jamais, réduites à du simple métal, transformées pour un autre usage que ce à quoi elles avaient été destinés.

La supercherie révélée lui arracha un ricanement muet. Qui réveilla la douleur qui s'était apaisée, qui désorganisa tous les efforts faits pour parvenir à respirer sans grimacer. Une nouvelle crise s'annonçait, lui déchirant la poitrine.
Pourtant, entre deux quintes et leurs incontournables expulsions de salive rosâtre, la Saint Just exultait. Sa bouffée d'orgueil ne l'avait pas sauvée d'avoir à se soumettre mais elle l'avait gardée d'être dupée. Cela n'enlevait en rien l'âpreté de la cuisante docilité dont elle avait dû faire montre mais contribuait néanmoins à l'adoucir.

Tant d'efforts avaient eu raison de ses maigres forces de son corps défaillant. Aussi lorsque deux bras puissants la soulevèrent d'autorité du sol, elle ne put opposer la moindre résistance. La partie était perdue d'avance, aussi elle ne tenta même pas de le repousser. Puisant dans ces dernières ressources, elle tenta un faible et peu convaincant


Laissez-moi.

Avant de se résoudre à ne dresser qu'un mutisme désapprobateur entre elle et celui qui s'était décrété son éternel serviteur et entendait bien lui démontrer.
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Melina
Mélina se réveilla en sursaut. Elle aurait préféré son rêve à cette grange. Bien sure, Calais commençais à lui manquer, mais pas la ville en soit, mais les personnes avec qui elle y avait vécue. La mention de son défunt époux lui avait soutirer des souvenir relier à une douleur profonde. Elle n'avait jamais oublier son amour qu'elle avait partager avec lui, et la mort subite de celui ci lui fut le plus grand vide. Il était son soutient en tout point.

L'attaque qu'ils avaient subi en mémoire, la douleur de son ventre, et Gnia... Mélina se releva rapidement, peut être un peu trop puisqu'elle ne voyait maintenant plus rien...en fait cétait faux, mais le kaléidoscope ne signifiait pas grand chose à son cerveau qui essayait de processer l'information reçu par sa vision. Quoi de mieux que de voir des gens bouger en plus de tout. À l'approche de Sancte avec Gnia dans les bras, elle tâtait le côté ou elle aurait du être et le trouva vide.


Gnia? C'est vous?


C'est en plissant les yeux qu'elle vit enfin Gnia dans les bras de Sancte qui la déposa à ses côtés. Puis, vers Sancte.

Elle ne devrait pas encore se lever, vous le savez bien. Remettez la ici que je vérifie son bandage.

C'est alors qu'elle fixe Gnia.. Cette image ne collait pas avec ce qu'elle savait d'elle, Gnia se faisant transporter... mais elle ne dirait rien, cela n'était pas sa place. Elle se tenu le ventre pour s'assurer que tout allait et qu'elle même ne ferait point saigner sa plait à nouveau.. , puis se replaça pour mieux voir au bien être de Gnia.Sa suzeraine avant elle-même, c'était rendu presque une seconde nature maintenant.
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Mélina Avis-Bragança
Dame de Croisilles
Tetard
Nous n'avons pas les mêmes valeurs, semblait s'écrier le dos que Matalena, à quatre pattes devant ses brindilles, présentait à la scène dramatique qui se jouait vers ses arrières. C'est que ça bardait sévère pour une histoire de bijoux ! Très impressionnée par toutes ces menaces sous-jacentes de coqs de combat en pleine parade, elle s'abimait dans la contemplation de son petit feu telle l'autruche dans son bac à sable... C'est qu'elle n'était pas payée à faire de l'esprit et des tirades assassines, ça se saurait ! Et dans l'immédiat, bien loin d'elle l'idée de s'en plaindre. Elle termina le montage de son bucher en ajoutant des branches plus épaisses, poussant le détail jusqu'à monter une sorte de tournebroche en bois suffisamment haut et épais pour éviter qu'il ne brûle trop vite.

Dis donc, ça déménage les disputes de couple, chez eux...

Susurra-t-elle à la petite blonde sur le ton de la confidence osée, consciente de commettre là un crime de lèse-majesté de premier ordre. Puis, elle s'adonna à un examen méticuleux des éléments rapportés, sourcil haussé, moue circonspect, avant de rendre son verdict.

Moui... Pas grave, de toute façon il aurait fallu plus de matériel que ça pour faire des abats, ça servira pour éviter d'en foutre partout. Merci Folie !

Il s'agissait de faire vite, avant que la dite damoiselle ne renonce définitivement à la patiente et ne se jette sur le premier venu pour en attaquer le jarret.
Relevant ses manches et rejetant en arrière les mèches crasseuses de ses cheveux avec la classe et la distinction qui s'imposaient, elle s'approcha de l'arbre le plus proche, la petite bête sur ses talons.


Adieu Mimine...

L'animal lui adressa un regard clair et bleu plein de tendre affection et de confiance, jusqu'au moment où il se retrouva solidement pendu par une patte à la branche la plus basse. Ses hurlements indignés ne tardèrent cependant pas à cesser lorsque, sans une once de compassion, la paysanne lui asséna un coup ferme et bien placé juste derrière la nuque... Les plus proches eurent en supplément le craquement caractéristique des vertèbres brisées.
Elle se saisit ensuite du petit couteau qu'elle fit tourner -Hopla- dans sa main, déposa le seau sous la tête de l'animal, et trancha rapidement la carotide, tentant plus ou moins en orientant la carcasse de viser le récipient. La vue de tout ce sang ne vous avait pas encore tout à fait ôté l'appétit ? Qu'à cela ne tienne, elle avait d'autres cartes en main.
Après que la bête se fut suffisamment vidée, la brune fendit la peau de son ventre sur toute la longueur pour le vidage des abats. A savoir le cœur, le foie, les rognons, les boyaux, qu'elle désigna un à un à haute voix à ses compagnons. Sans doute espérait-elle secrètement que sa méthode d'intimidation serait plus efficace sur cet écœurant Florentin que celle de son patron actuel.
Si cela fonctionnait, elle allait devenir réellement insupportable de fierté.
Elle coupa aussi les pieds puis débita le tout en morceaux plus ou moins épais selon la partie de la truie concernée "Que si on voulait la faire entière y'en aurait environ pour dix ou douze heures de cuisson" ce qui était du domaine de l'inenvisageable absolu pour tout ces affamés. Le moment tant attendu arriva enfin où elle plaça les morceaux à cuire, et où le fumet caractéristique de la viande pu aller caresser les narines des absents de la scène. Les avant-bras et le visage littéralement couverts de sang -Enfin !- elle se tourna vers ses camarades.


Au fait, du vin, j'en ai trois bouteilles juste là. Pensez que ça suffira ?

Elle tapota son sac de la main, attendant sans doute que le Sancte se pointe pour lui dévoiler la présence du breuvage.
Scath_la_grande
[La constance de l’inconstance… avait dit chais plus qui]


« Je chemine dans le matin blanc, le ciel est aveugle, la forêt est alerte, j’entends à travers son feuillage sa sombre respiration presque agonisante. Elle me parle. Mes yeux brûlants se portent à la limpide voûte céleste, je m’interroge. Pourquoi diantre les coquelicots copulent avec des hérissons volants sous le regard impudent des étoiles diurnes ? »

BRRRRRAAAAAAMMMM

Dans un bruissement d’étoffe carmin, une rouquine qui avait le nez en l’air chuta minablement du haut de sa toute nouvelle pouliche. L’animal, une magnifique camarguaise, frémit des naseaux et tapa au sol avec son sabot ; cette maîtresse récemment installée sur sa croupe la rendait nerveuse.

Aïe !

La belette se releva avec mollesse, se passa une main derrière la nuque et la massa. Inclina sèchement sa tête et l’on put entendre un insignifiant craquement provenant de l’endroit endoloris.

P’tain Scath, faudrait que t’arrêtes le vin à la jusquiame… ça commence à taper fort dans la caboche. Pis t’trouver une selle, ça glisse vachement là-dessus.

Longe à la main, la rousse entreprit de terminer le bout de chemin à pied, s’était plus prudent pour ses cervicales et pour toutes les autres parties de son corps.

Bon il avait dit quoi l’pécore déjà ? Hmmm ah oui par là !

Parlant à voix haute pour aider ses idées à se mettre aux claires, elle prit la direction de la dite grange de Gaspard évoquée par le bouseux du coin après les interrogations qu’avait faites La Grande sur une bande d’éclopés arrivée il y avait peu.

Nan mais qu’elle idée de venir là. Juste parce que Sa Splendeur lui avait dit qu’il y avait de quoi l’occuper à Angoulême. Fallait dire que Saintes c’était d’un chiant niveau amusement; n’empêche que le Poitou lui avait plutôt réussi. La gamine y avait gagné une monture-et pas la dernière des rosses-par des moyens peu louables mais conformes à la loi, une besace remplie de fruits, là avec une technique de chapardage à la source, et une bourse maraudée sur un bourgeois pansu aux doigts trop parasitaires dans son pigeonnier. Bourse que la rouquine s’était empressée de dépenser dans quelques alcools sournois. Non il n’y avait pas à dire, l’Poitou lui avait été profitable, pas comme à certains…

Fallait juste espérer que les occupations en question présenteraient de l’intérêt, sinon Scath pourrait bien prendre la tangente dare-dare une nouvelle fois. Ce n’était pourtant pas l’unique raison qui faisait que la lyonnaise allait se rendre de manière presque docile dans le fond d’une grange pourrie visiter le méprisant et méprisable Sancte. Il suscitait chez elle un attrait tout particulier une fois l’agacement passé. Sentiment qu’elle était incapable de définir, et qui lui irritait copieusement l’humeur. Peu de gens pouvaient se targuer d’éveiller l’attention de l’embrunaise qui ne s’intéressait que rarement à l’espèce humaine dont elle faisait partie.



Les cris d’un pourceau agité par un effroi viscéral captèrent son attention. Un sourcil se souleva, interrogateur, et les billes fauves de la prédatrice se réveillèrent, se mirent à courir sur le paysage à la rencontre de… ah voilà donc la grange, et on y allait faire bectance. Quelques pas et les plaintes porcines cessèrent subitement, la donzelle s’approcha de l’arbre où s’était achevée une vie toute rose et dodue. Ne voulant pas déranger l’affairée au dépeçage et surtout profiter d’un instant de répits avant la rencontre avec le « vrai » boucher, elle regarda avec un détachement profond la jeune fille jouer du couteau avec efficacité. Le cheval par contre commença à s’agiter un peu au bout de la bride.

L’appétit ouvert par le spectacle, elle alla même chercher une pomme au fond de sa besace et la croqua. Mastiquant chaque bouchée avec soin, attendant la fin avec une patience non feinte. La troisième pomme presque achevée, la bidoche sur le feu, et la demoiselle parlant de vinasse, Scath se dit que le moment était venu d’ouvrir son clapet à conneries.


Dites ? Savez pas où j’peux trouver l’vi… ahem l’Amiral, et en grinçant des dents, siouplé…

Sur ce, balança le trognon de pomme aux orties et sortie une toute petite flasque de métal qu’elle gardait jalousement dans son décolleté et s’enfila une rasade derrière le tablard. « Oui, Seigneur, je sais, pardonne-moi, juste une lichette pour le supporter, promis que c’est la dernière… heu de cette heure. » Replaça, d’un geste leste de la main, la flasque à sa place, bien au chaud.
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"Dieu seul est mon Juge !"
Sancte
[Se demander qui de la défaillance ou de l'obstination l'emportera.]


Il ne ressentait aucun état d'âme pour avoir osé battre en brèche la future Comtesse Béarnaise. Ni son navrement, ni sa condition de femme, n'avaient suffit à susciter chez le Sicaire l'émergence d'un quelconque remord. Que diable pouvait-il y faire de toute façon, sinon lui offrir du pavot à fumer ? Ce n'était d'ailleurs pas une idée ridicule, en y repensant. Il aurait du se renseigner auprès du Florentin. C'était trop tard désormais.

Portant Agnès dans les bras, il arriva bientôt à hauteur de sa couche. Aurait-il voulu en profiter pour faire la bête à deux dos avec Sa Grandeur qu'il ne l'aurait pas pu. La dame de compagnie s'était réveillée, aussi affable à son égard qu'une herse de donjon. S'il n'était pas bridé par le profond respect que lui inspirait la dévotion inconditionnelle que la Dame de Croisilles vouait à sa Suzeraine, il ne se serait sans doute pas gêné pour lui distribuer une volée de phalanges en travers de la gueule. Au lieu de cela, il se contenta d'ignorer ses propos qu'il devait sans doute trouver déplacés, et allongea sa belle invalide sur le grabat qu'elle s'était choisi. Malgré la sévérité de ses traits, sa main effleura son visage poupon avec une affection bienveillante, avant qu'il n'ouvre en grand le seul élément fortuné de ce coin de grange: un nez de chat dont la forme curieuse s'apparentait à un soupirail, modeste vecteur de la fraîcheur nocturne sous les chaleurs estivales Angoumoises. Il faisait encore jour, hélas, mais une petite brise fraîche s'engageait parfois dans l'ouverture.

Avant de partir, il se tourna une dernière fois vers Mélina.


Dites-lui que je n'en ai retiré aucun plaisir. Ce fut un mal nécessaire où l'occasion a fait le larron.
Son cœur comprendra alors déjà ce qu'il faudra que j'éclaircisse ultérieurement à sa raison.


Conscient que la St-Just désirait se murer dans un silence réparateur, il s'était adressé à celle qui voulait encore bien l'écouter quand l'autre ne faisait que l'entendre. Malgré tout, il avait du mal à se défaire d'une terrible sensation de médiocrité, qui le faisait davantage frissonner que la puanteur des lieux.

Que Dieu vous garde.

Hésitant, il tapota sa narine puis compta les sous de sa bourse, tout incrustés de saleté, avant d'aller rejoindre le gros de ses suivants qui devaient actuellement résister à fond les manettes à la faim qui les tenaillait.

Il se présenta de nouveau à eux avec placidité. Constatant que la table n'était pas encore dressée, il la renversa avec opiniâtreté pour en dégager toutes les merdes et les détritus qui trônaient dessus. Il resta alors auprès de la vaillante Matalena à la face sanguinolente en vue de lui prêter main-forte, même s'il passa plus de temps à disperser les mouches qu'à traiter la viande.


Où sont Anne et Balock ?
Ils devraient être présents.


Et il en manquait un ter. Ses traits se figèrent en une mine insatisfaite, se demandant s'il ne devrait pas sortir ses menottes du placard, suspendre les absents, et les cogner jusqu'au sang pour finir de sceller leur fraternité pour le moins exemplaire. Que ce fut en tant que soldat ou mercenaire, il avait toujours abordé les problèmes par le centre, plein axe, via l'autoroute où culminait le sommet de la témérité, identique en tous points aux plus grands esprits totalitaires du passé.

Signe évident de sa profonde contrariété, il conservait sa main en appui sur le pommeau de son épée, semblant tout à fait disposé à en faire usage au premier pénible qui s'aviserait de venir tester la pression de ses pneus. Face à la carne qui dégorgeait sa graisse sur le feu, il amorça une mine imbue d'indifférence jusqu'à ce qu'une dame qu'il sembla reconnaître ne s'égosille. Et pour une fois, ce n'était pas pour réclamer de la bibine. L'Amiral, qui aimait par-dessus tout s'entendre parler, se réserva le plus beau morceau de viande, puis se fit une joie d'aller plier l'obturateur à l'intelligence discutable de la roukmoute avant qu'il ne soit trop tard.


Je suis là. Lui seul pouvait avoir entraîné sa troupe sous une piaule pourrave à denticules. Tu cherches à t'engager ?

Il voyait là l'occasion de lui démettre une épaule sans perdre son temps en lourdes et nerveuses gesticulations sur cette placette douteuse fréquentée par des gens plutôt couci-couça dans la fiabilité de leur boussole éthique. Quoi de plus normal ? C'étaient les siens.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
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