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[RP] Eglise St Jacques de Montauban

Childesinthe
Légèrement perdue dans ses pensées à l'appel du prélat, elle resta sur le banc, immobile, un petit moment.

Ce qui la sorti de ses rêveries fut le mouvement des gens se déplaçant vers l'autel. Un peu honteuse de ce manque de réactivité, elle se leva prestement pour se rendre dans l'allée. Là, une jeune femme marchait avec une certaine lenteur, en boitant légèrement. Elle reconnue la même personne qui, la semaine précédente, quitta les lieux au même moment de l'office. Un sourire vint s'accrocher aux lèvres de Childesinthe. Pour ne pas paraître impolie ou mettre la brune dans un quelconque embarras d'arriver dernière à l'invitation du pain et du vin, elle adopta le même rythme.

Si l'Amitié Aristotélicienne n'était pas le fort de Childesinthe, elle savait quand même montrer quelques signes de sympathie voir d'empathie. La brune ne s'en rendrait peut-être pas compte, certes, mais la Châtaigne, en son for intérieur, se sentait un peu meilleure qu'à l'accoutumer, devant le Très-Haut.

Poster devant l'autel, comme tous les dimanches depuis juillet, elle afficha ce sourire serein qui avait tendance à se faire rare.

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Bender.b.rodriguez
Une fois que les fidèles et autres croyant se donnèrent la peine de venir partager le vin et le pain dans l'amitié aux côtés du padré et de Salveo, le prêtre fit une petite annonce. Regardant chacun tour à tour, il prit une mine légèrement embarrassée puis se lança.

-"Mes chers, il faut que je vous dise que je dois me rendre à Cahors. En effet, en tant qu'évêque, je dois me rendre à la cathédrale. Elle est en travaux de rénovation et je dois superviser tout cela. Je serais donc absent quelques jours. Vous pouvez néanmoins m'envoyer missive si vous avez des questions ou venir me trouver à Cahors. Sachez que je ferais des allers-retours tant qu'il n'y aura pas de curé ici et là-bas. Les messe In Gratebus auront lieu et la messe ici sera célébrée une fois par quinzaine. N'hésitez pas, je suis disponible, même si vous avez des critiques, des remarques désobligeantes ou autres."


Le padré fit un sourire et proposa à tous de reprendre quelques gouttes de vin. Il était fier d'avoir baptisé Salveo et lui donna une franche accolade pour achever de lui souhaiter la bienvenue parmi les fidèles. Il le regarda et déclara :

-"Vous êtes le premier gars du cru baptisé depuis mon retour, y a de quoi être fier, j'espère que vous avez pas trop froid et que vous allez pas claquer à cause de la chevelure trempée !"


Au passage, il lui glissa une enveloppe ou il avait glissé un certificat de baptême en bonne et due forme. il lui dit également :

-"Mon ami, si vous notez une erreur ou si vous le perdez, n'hésitez pas, je vous le referai sans aucun problème."


Envoloppe cachetée


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Salveo
Il accueillit l'eau bénite, glacée au possible, d'un sifflement aspiré par une friction des lèvres, tandis qu'elle coulait le long de son échine.
Désagréable mais vivifiante, Salveo assimila métaphoriquement cette sensation à sa foi qui, pleine et entière, reprenait possession d'un corps autrefois boudé des grâces du sacrement.

Puis, conformément au rite, il quitta sa prosternation pour soulever-glisser, avec peine, le cierge et l'amener près de l'autel.
Une fois son regard torve mêlé à celui du Padré, il brandit le calice aux yeux de tous avant d'en déguster, sans modération, le spiritueux contenu.


- Par ce geste, actons notre entrée dans la communauté et sonnons le début de l'ivresse dominicale.

Armée de son plus franc sourire, il reposa le récipient quasi-plein, à la merci des soiffards.
Enfin, il se tourna vers Bender.


- Mon ami, vous avez tant fait pour moi. Je ne sais comment vous remercier.

Machinalement, il porta le certificat près de son torse, son autre main posée sur l'épaule du prélat.

- Vous avez rendu à Montauban sa dignité aristotélicienne.
La nouvelle de votre départ m'attriste, quand bien même soit il provisoire, sachez que vous allez nous manquer.

Il s'inclina et, reculant d'un pas dans une rare élégance, laissa mourir la cérémonie, doucement.

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Salveo de Louvelle
Secrétaire d'état & CAC de Guyenne
«Rien n’est plus mobile, plus léger que la multitude » T.-L.
Bender.b.rodriguez


Dimanche 25 Décembre 1459 - Eglise St Jacques


Le soleil venait de se lever, l'évêque avait prit son petit déjeuner, le matin était froid et quelques gelées avait glacées les herbes folles qui courraient dans le jardinet de l'édifice religieux. A l'intérieur, la fraicheur était glaciale et le padré avait allumé des braséros pour réchauffer l'ensemble afin d'éviter un recrudescence de fluxions de poitrine. Il était ravi de retrouver Montauban même si certains évènements récents l'avaient plus que déçu. La nef était prête, les bancs alignés et dépoussiérés, les cierges illuminaient faiblement les coins ombragés de l'église, le soleil frappait les vitraux, baignant tout l’ensemble dans une lueur presque féérique.

Habillé de son habituelle tenue, une robe noire recouverte d'un large col blanc et simplement serrée à la taille par un ceinture de corde en lin. il grimpa au clocher pour sonner l'appel de la messe, souhaitant qu'en ce dimanche, nombreux seraient ceux qui se rendraient à l'office. Face au mécanisme, il tira avec vigueur les épaisses cordes de chanvre qui actionnèrent le fracas caractéristique des cloches de fonte.




Le coeur léger, l'air guilleret et les oreilles totalement défoncées, le religieux fit le chemin inverse. La descente du colimaçon dans l'écho du tintement des cloches de St Jacques se fit d'un pas rapide et assuré, l'homme tenant simplement sa robe pour la soulever un tantinet afin de ne pas s'y prendre les pieds, évitant la chute mortelle. Lorsqu'il se retrouva à nouveau dans la nef, il s'arrêta quelques instants pour observer à nouveau la lumière presque surréaliste qui rendait l’atmosphère particulière. Lentement, observant le plafond et la charpente finement travaillée, il avança entre les rangées de bancs, puis passa sous le narthex et ouvrit largement les grandes portes. Là, Bender se posta, dans la fraicheur hivernale, attendant les ouailles...


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Crakity
Au son des cloches, Crakity se hata de rejoindre l'église. Le froid hivernal saisit le jeune homme, il remonta sa cape, rentra la tête dans les épaules et marcha plus vite.

Il distingua enfin le parvis. Bender attendait les fidèles sur ce dernier, Crakity était le premier.

Il s'arréta à hauteur du Padré et le salua :


Bien l'bonjour Padré, heureux d'vous voir, comment vous portez vous?
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Childesinthe
Childesinthe avait prit un soin plus particulier encore à se préparer pour la messe de la Saint Noël. En voilà une fête qui tombait bien ! En plein milieu de la saison froide, alors que les jours rallongent à nouveau... Et vivement le printemps ! pensait-elle, la tête pleine de mille idées et envies.

Et puis, il fallait se couvrir chaudement, l'église ne contenait pas de cheminée et Childesinthe était frileuse.

Habituée à être l'éternelle première arrivée à la course vers l'église, elle s'arrêta net en voyant que l'impertinent Kity le petit Pédestre était déjà arrivé... Etant donné l'étrangeté de son comportement de la veille, elle se demandait s'il voulait s'entretenir avec le Padré et qu'il s'était arrangé pour le trouver plus tôt qu'à l’accoutumé.

Craintive, elle s'avança en ne détachant son regard du jeune homme. Puis arrivée à sa hauteur elle le toisa, mais pas d'un air méprisant. Plein d'incompréhension plutôt. Ce n'était pas le moment d'y revenir...


Bonjour, dit-elle, un peu plus amèrement que d'habitude. Puis, d'un air franchement inquiet, elle posa ses yeux sur le Padré. Ne perdant pas de temps, elle s'engouffra dans l'édifice, tournant son visage une fois pour les observer furtivement.
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Bender.b.rodriguez
La padré vit arriver quelques fidèles, peu nombreux et surement peu enthousiasmés à l'idée de se les peler dans l'église pendant deux plombes. Il salua Crakity même si son appel à la réflexion lui avait mit les nerfs. Non pas qu'il voulait lui interdire de parler, au contraire, mais il aurait souhaité que son ami lui en touche un mot afin qu'il puisse le protéger si nécessaire.

-"Je vais, malgré vos coups tordus qui risquent de vous porter préjudice. Vous savez, j'aimerai pas qu'il vous arrive une bricole parce que je sais que vous avez bon fond. Vous m'auriez dit que vous alliez faire un grand discours public, j'aurais pu trouver un truc à dire au cas où... là, vous avez joué avec le feu. En revanche, sur le fond, je ne peux vous blâmer... allez, rentrez, il fait froid et vos bourses vont se transformer en glaçons si vous restez là."

Un large sourire s'afficha sur son visage, sourire qui s'étendit encore plus lorsqu'il vit Childesinthe aux yeux émeraude franchir le coin de la rue pour se rendre à l'office. Il n'y avait pas à dire, dès qu'il la voyait, le padré changeait d'attitude, plus serein, plus souriant et plus guilleret. Il répondit à son bonjour et accompagna ses divines courbes en même temps qu'elle franchit les portes de l'église. Le prêtre décida de ne pas tarder plus sur le parvis, de peur de geler et de rester figé là pour l'éternité, telle une statue grecque.

Bender tourna les talons et rentra d'un pas vif à l'intérieur, se frottant les mains l'une contre l'autre pour les réchauffer, les portants à sa bouche et soufflant dessus dans un nuage de vapeur d'eau. Il regarda les quelques ouailles posées là, près des braséros et continua d'avancer jusqu'à l'autel central. Là, il fit volte-face, comme à son habitude, et afficha un grand sourire. Son visage, rougit par la fraicheur du matin hivernal, respirait la santé.


-"Mes chers amis, bienvenue en ce frais matin pour l'office du jour. En ce 25 décembre, jour particulier de festivités et de ripaille, nous célébrons Saint Noël. Mais avant, je vais vous demander de bien vouloir vous lever et de vous mettre en rond autour des braséros. Allez... on lambine pas !"

Le padré se déplaça vers ses ouailles et leur proposa de se placer aux abords des braséros, debout, en demi-cercle, afin de le voir officier sans se les geler plus. Il continua :

-"Maintenant, récitons notre prière de pardon, nous demandons encore une fois pardon pour nos errements et tout ce qui va avec : picole, orgueil, jalousie, grossièreté, sapin esquinté par une chute avinée...etc."




L'évêque ne fit pas trainer la prière, le froid lui prenait les parties en tenaille et son air crispé en disait long sur l'inconfort qui était sien. Il agitait ses mains frénétiquement pour les réchauffer dès qu'il soufflait puis se recentrait sur la prière. Ainsi, c'est dans la même veine, le regard humidifié par la fraicheur, qu'il enchaina. La voix tremblotante, les dents qui claquaient, il asséna un crédo à une allure très rapide.


-"Brrrr... récitons le crédo... allez hop, trainez pas qu'on en vienne au vin de messe histoire de nous réchauffer..."


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C'est ainsi qu'il envoya le crédo aussi vite qu'il vidait un verre de chartreuse. Le padré avait froid et n'avait pas l'intention de mourir de froid en ce dimanche de fin d'année. Il fit quelques petits sauts sur place pour tenter de se réchauffer, puis, n'y parvenant pas, questionna :

-"Dites... si je vous rejoins autour du braséro, ça vous ennuie ? Non parce que là sinon, j'vais crever... fait trop froid ici... soyez sympa... j'gueulerai pas, promis !"

Avec un air de chien battu, la lèvre inférieure tremblante et la larmichette à l'oeil, le padré attendit une réponse avec un certaine angoisse...[/i]
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Childesinthe
Le pardon, implorer le pardon du Très-Haut comme toutes les semaines, se demander encore ce qu'il en pensait... Elle jetait des coups d’œil de temps à autre vers la porte, espérant un jour voir entrer Gabriell.

Les braséros donnaient un air chaleureux à l'édifice, quelle bonne idée il avait eu le Padré. Toujours au petit soin pour ses ouailles avec ses couvrantes et maintenant, ses braséros.

Elle disait son crédo, les mains non pas jointe mais tourner vers les flammes. Puis, la demande du Padré de se joindre à eux, avec son air de chien battu qui fonctionnait à tous les coups. Ni une, ni deux, elle se décala légèrement afin de lui faire de la place entre elle et Crakity, tout sourire.


Et si vous faisiez votre sermon ici, parmi nous ?
murmura-t-elle.
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Bender.b.rodriguez
Sans se faire prier, le curé s'invita auprès des quelques fidèles présents. La situation à Montauban n'était guère agréable et peu nombreux étaient ceux qui osaient se rendre à l'église. La trop longue absence de clercs dans le coin a ait sans doute ajouté aux diatribes et envolées démagogiques de la réforme. D'un air légèrement attristé, le prêtre s'avança vers Crakity et Childesinthe. Il se dit qu'il aurait aussi bien pu tenir conversation en taverne plutôt qu'ici, mais il se devait de rendre hommage à celui qui avait créé ce bas monde. il tendit ainsi ses mains vers la flamme et fit un sourire convenu, tout en fixant ses deux vis-à-vis dans les yeux, tour à tour. Là, il regarda vers le plafond puis prit une profonde inspiration. Il déclara :

-"Bon et bien compte tenu que nous ne sommes pas nombreux, j'aurais pas besoin de hurler. Allonz-y, je vais donc vous parler de St Noël, un saint particulier puisqu'il reste à peu près un des seuls unanimement apprécié par les croyants."



Le padré commençait à se réchauffer et cessait de frotter ses mains l'une à l'autre. Il fixa les flammes qui dansaient et illuminaient les visages d'une tinte jaune et rouge. Il ouvrit ses paumes et débuta :


-"Il était le petit-fils d'un homme ayant côtoyé Christos de son vivant. Sans avoir étudié, par le seul apprentissage oral de ses aïeux, il en connaissait un sacré rayon sur Christos et Aristote. La garçon était de nature chétive et plutôt fragile, si bien qu'à chaque solstice d'hiver, il se retrouvé allongé sur un lit, mort."


Le regard du religieux se para de tristesse à cette pensée. Crever chaque hiver n'était pas chose amusante, l'évoquer lui procurait une peine qu'il avait du mal à cacher. Il continua cependant :

-" De chacune de ses morts, il rapportait des réponses à sa foi, comme il le disait à tous : Je parlerais d’un cadeau de Dieu plus que d’un problème, car à chaque fois que je frôle la mort j’en apprends de Christos et Aristote, car notre Créateur nous donne toutes les réponses à toutes les questions pour que nous puissions voir notre vie sous des jours nouveaux, et que nous puissions nous juger nous même avant d’être jugé.
En principe en revenant à la vie, nous laissons ces connaissances et un peu de notre force, mais Dieu en a fait autrement pour moi je pense, bien que je ne garde qu’une réponse, sans choisir la quelle, je ne perds pas tout de ma visite chez les Saints.


Bender, retira légèrement ses mains des flammes car il avait senti un léger fumet de tissu cramoisi. En effet, les manches de sa robe avaient pris la chaleur, préférant ne pas mourir brûlé vif, même si cela eut put être interprété comme un signe divin, il resta concentré tout en se gardant de vouloir trop se réchauffer.

-"Le père Noël comme il était surnommé, vécut longtemps dans la fois, apportant toujours le bon mot ou le don idéal à celui qui était dans le besoin, quel que soit sa condition sociale, physique, au dela de toute considération matérielle. Chaque solstice d'hiver, il mourait pour quelques jours et en revenait plus fort. Âgé de 90 ans, évêque de sa patrie, il déclara renoncer à sa charge et évoqua un dernier voyage dont il reviendrait le 25 décembre, jour de la naissance des prophètes Aristote et Christos ainsi que la sienne. Il revint ainsi un 6 décembre avec deux chariots, l'un rempli de pain et l'autre de bois. Il en fit don au pauvres et envoya les chariots vides chez les riches pour qu'il donnent un présent. Le 24 décembre, il donna deux messes, une à midi et une à minuit. à la fin du second office, il disparu dans la sacristie et personne ne le revit. tous se mirent à le chercher et y passèrent la nuit, quand au petit matin, épuisés, il rentrèrent chez eux, il découvrirent leurs masures illuminées et des cadeaux aux pieds des cheminées. Depuis, on raconte qu'il passe chaque 25 décembre apporter des cadeaux pendant la nuit..."

Bender souffla, regarda le feu qui brûlait sous ses yeux, souffla un nuage de vapeur d'eau puis observa ses invités. Il fit un sourire légèrement ennuyé et enchaina ainsi :

-"Ouais... je sais pas bien quoi faire avec ce texte... je pense que le scripteur qui l'a transcrit a du forcer sur la picole. Bon, sans dire que je ne le fais jamais, j'estime que quand on raconte des trucs pareils, le minimum est de citer des sources fiables. Bref, vous l'aurez compris, ce Saint Noël est un sacré farceur. Déjà, chaque hiver, faire le coup de la mort à ses proches, comme humour, vous avouerez qu'il y a moins douteux. Ensuite, passer chaque année un nuit à distribuer des cadeaux à tout le monde, en prenant soin d'allumer chaque cheminée, franchement, je trouve ça quand même un tantinet grotesque. Sans compter que faire un pèlerinage et se trimballer deux chariots de plusieurs quintaux chacun, tout çà à 0 dix ans, ça tient du miracle. Donc, si à 90 balais, je trimballe deux chariots comme Saint Noël, vous pourrez dire que je suis vraiment un saint... ce dont je doute ! Enfin, bref, voilà, comportez-vous bien en ce 25 décembre, en mémoire de ce Saint Homme un peu exubérant et excentrique."

Enfin, le padré invita chacun à le rejoindre jusqu'à l'autel en ces termes, un air joyeux collé sur le museau :

-"Bon ben maintenant, allons partager un bon pinard dans la bonne humeur et la fraicheur hivernale. Allons donc jusqu'à l'autel récupérer tout ça et revenons ici, bien au chaud."



Le padré s'en alla jusqu'à l'autel central, en fit le tour et prit la bouteille de millésimé bourguignon dont il versa une large part dans le calice. Ensuite, il déchira le pain en petits morceaux et les distribua à chacun, n'oubliant pas de se servir au passage. Il revint, accompagné des fidèles, jusqu'au braséro et déclara : "Allez, faites tourner !" tout en tendant le calice à Childesinthe, par pure galanterie.

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Crakity
Crakity avait écouté le Padré et lui avait sourit. Il avait eu peur de sa réaction, inquiet qu'il était de se faire rejeter après sa prise de position en place publique.

Il était d'accord avec le curé, il aurait du lui en toucher deux mots avant de se lancer dans telle hérésie, mais ce qui était fait était fait.

Il salua Childesinthe et s'installa pour écouter l'office.

Les fidèles étaient peu nombreux et il faisait terriblement froid dans l'église.

Bender mena son office de façon plus ...convivial, et vint enfin le moment tant attendu de partager le vin.

Il regarda Childesinthe porter la coupe à ses lèvres et attendit son tour patiement.

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Childesinthe
Childesinthe, ravie d'être la première à poser ses lèvres sur la coupe - l'hiver et les épidémies obligent - bu une gorgée d'un vin divin, en ce jour de la Saint Noël. Pour une fois, le sermon n'était pas nouveau pour elle, elle avait lu la mystérieuse histoire de ce Saint et l'avait d'ailleurs fort appréciée. Mais le plaisir d'écouter Bender revenir sur le texte avec une touche philosophique bien à lui.

Puis, elle chercha du regard Crakity pour le faire suivre. Le Padré n'avait pas l'air de lui avoir tenu rigueur de son intervention publique. Kity le Petit Pédestre se voulait-il le réconciliateur de deux groupes bien distincts ?

Bah, quoiqu'il en soit, il était venu à la messe, il ne devait pas être si fourbe qu'elle ne le soupçonnait...

Puis mieux valait être gentille avec lui hein... elle le suspectait d'être capable de tout... Elle lui tendit la coupe avec un sourire crispé.

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Crakity
Crakity regarda Childesinthe qui lui tendait la coupe. Son sourire crispé ne lui avait pas échappé.

Il lui sourit en retour, mais un sourire chaleureux, un vrai. Il but deux grosses gorgées et tendit le calice au Padré.


Très bien vot' messe, Padré. J'connaissais pas l'histoire complète du Saint Noël. Mais vous avez raison, c'ui qu'a rapporté ça d'vait être un alcoolo notoire.

En tout cas, même si y'a pas grand monde, j'aime plutot bien ces messes à l'ambiance intimiste, entre nous quoi. C'est bien plus sympathique que les grandes messes avec plein d'gens, 'fin c'est qu'mon avis.

A nouveau il sourit à Childesinthe et au Padré. Le jeune homme avait l'air sincèrement heureux de partager ces moments avec ses deux amis.
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Bender.b.rodriguez
Le padré récupéra la coupe dont il regarda rapidement le contenu. Légèrement outré qu'il n'en reste que si peu, il fit mine que tout allait bien et ne laissa rien paraitre de son agacement. il porta le récipient à ses lèvres et termina ce qu'il contenait après quoi il laissa un sourire illuminer son visage.

-"Bah il est fameux ce pinard, non ?"

En regardant Crakity, il rétorqua :

-"Bah moi aussi figurez-vous que j'aime bien les petits comités. Même qu'en plus, c'est moins solennel et moins pince sans rire. On devrait faire ça plus souvent... me demande même si je devrais pas instaurer la messe en taverne une fois par semaine !"

Le padré invita son épouse et son ami à le suivre dans les méandres de l'allée centrale. Tout en marchant et se frottant vigoureusement les bras de ses mains, il lança :


-"Allez, filons-nous réchauffer au coin du feu à la taverne la plus proche ! C'est moi qui régale... un peu de singe et un bon coup de cache nez ne pourront nous faire du mal ! Amen !"


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Bender.b.rodriguez


[Dimanche 8 Janvier 1460]


L'évêque de Cahors avait voyagé dans la nuit de Vendredi à Samedi pour arriver à temps et préparer la messe. Plus de deux semaines que l'office n'avait pas été livré dans l'Eglise St Jacques, il lui avait donc du faire quelque peu le ménage, dépoussiérer un peu les menuiseries, dégoter un bon vin dans le stock pitoyable laissé par ses prédécesseurs, et récupérer tout ce dont il avait besoin. Le religieux prit son temps pour préparer la table d'autel en marbre, la recouvrant avec délicatesse d'un linge de soie blanc brodé de fil argenté, y déposant le livre des vertus sur un petit pupitre. Ensuite, il posa la bouteille de cru classé qu'il avait trouvé sur un coup de chance et la miche de pain fraîche du matin achetée au marché. Bender avait essuyé le calice et l'avait posé tout à côté du livre.

Le padré regarda l'autel avec un grand sourire. Il était fier de lui et préparait cela comme s'il préparait une belle table pour recevoir des convives. Il le savait, peu de monde se rendrait encore à l'Eglise, mais tans pis, au moins, lui, rendrait au Très Haut l'amour qu'il recevait. Il se dirigea vers la sacristie dans laquelle il pénétra. Il huma l'odeur qu'elle dégageait, mélange de parfums de vieux bois, de papier usé et d'humidité puis traversa pour aller sonner l'appel. Le padré grimpa le colimaçon pour se rendre au dernier étage, face à la majestueuse cloche de fonte de l'Eglise. Là, d'une main ferme et en prenant appui sur ses talons, il tira de toutes ses forces sur la corde épaisse de lin qui actionnait le mécanisme. La cloche se mit à bouger et le marteau vint frapper dans un fracas assourdissant. L'homme se dépêcha de quitter les lieux pour ne pas en ressortir assourdi, descendit vivement les marches jusqu'à la sacristie, vérifia sa tenue et entra dans la grande nef.




Bender observa l'entièreté de l'édifice, la charpente si haute et si impressionnante, les colonnes et les ouvrages de pierre qui ornaient le tout. Son visage respirait la sérénité. Il n'y avait que deux endroits ou il se sentait aussi bien, dans la maison du Très Haut et dans les bras de son épouse, mais cet endroit là, il devait le tenir secret pour son salut et celui d'une église déjà bien abattue par ses propres décideurs. Il avança lentement et effleurant les têtes de bancs, y prenant l'énergie nécessaire à supporter un énième office vide. Bender ne doutait pourtant pas de sa Foi envers son Eglise, il doutait de celles et ceux qui se disaient aristotéliciens et qui, jamais, ne se donnaient la peine de venir à l'Eglise. Néanmoins, en son for intérieur, il le savait, l'attitude honteuse de ses prédécesseurs et leur absence chronique était responsable de cet état de fait lamentable.

Ainsi, Bender acheva son périple au coeur de l'allée centrale pour passer sous le narthex et sortir sur le parvis, ouvrant les grandes portes de l'édifice. Il observa le ciel gris et la fine neige qui tombait du ciel dans une froideur hivernale qui lui glaçait les oreilles et le nez. Le visage rougit par le froid, Bender attendit ainsi les fidèles.



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Childesinthe
Bim bada bim, les cloches de Montauban sonnèrent à nouveau. Quelle joie de les entendre, parce que celle de la Chapelle de Cahors... merci ! Quelle joie, et en même temps, quelle difficulté c'était pour se lever. Un bâillement, deux... Et toujours pas prête ! Crénom. Elle enfila sa houppelande plus vite que jamais, vérifia qu'un pan ne soit pas resté accroché dans ses bas. Elle donna un rapide coup de brosse à ses cheveux, un coup d'eau froide dans le visage, attrapa son châle et fila tout droit vers l'église.

Elle fit aussi rapidement qu'elle le pu, ne sentant presque plus ses pieds et jambes. Fichue neige ! Le printemps ne pointerait pas le bout de son nez avant quelques mois, quelle plaie ! Elle rêvait déjà de chaleur, de papillons, de petites fleurs, d'arbres à nouveau verts. Un long soupir se fit entendre... suivi d'un bâillement.

A coup sûr, elle ne serait pas la première aujourd'hui, pensait-elle. Le premier sourire ne serait pas pour elle... et pourtant !
Toute guillerette, elle avança vers le Padré.


Bonjour l'Père Curé ! dit elle à la mode Guillaume. Cela la faisait rire. Le petit bout de chou lui manquait énormément.

Trépignant sur place, se frottant les mains elle attendit un peu avec lui.
Aujourd'hui, elle aurait des doléances pour le Très-Haut... Pourvu qu'il se montre patient !

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