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[RP] Eglise St Jacques de Montauban

Salveo
Messe dominicale, habituelle cérémonie plus que jamais attendue par un Salveo, l'esprit encore tourmenté par ses échecs, désireux de trouver la quiétude d'une bâtisse sacrée.

Vêtu pour l'occasion d'un pourpoint noir dont la couleur rehaussait la dorure du dauphin Louvelle, il s'empressa, ponctualité oblige, de rejoindre la compagnie du prélat et de Childesinthe, sur le parvis.


- Quel joie de vous revoir tous les deux.
L'heure est grave et d'autant plus nous devons différencier nos amis de nos ennemis.

Une tape sur l'épaule du Padré vint accompagner son propos.

- Que serait un berger sans ses brebis, vous pouvez toujours compter sur moi pour supporter vos sermons d'après cuite.

Son entrée faite, il partit prendre possession d'un siège au premier rang.

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Salveo de Louvelle
Secrétaire d'état & CAC de Guyenne
«Rien n’est plus mobile, plus léger que la multitude » T.-L.
Bender.b.rodriguez
Le padré attendait dans la froideur matinale de ce dimanche de grisaille. Pourtant, malgré le temps exécrable, l'apparition de Childesinthe lui arracha un sourire et le réchauffa. Évidemment, lorsqu'elle lui glissa un petite allusion au jeune Guillaume en le nommant père Curé, il fit une moue histoire de lui montrer une sympathique désapprobation. Il répondit tout de même à ce bonjour et l'observa attendre à ses côtés. Dans cette fraicheur toute hivernale, il l'aurait bien prise dans ses bras mais cela aurait risqué de faire jaser toute la cité.

Le deuxième visage à se présenter fut celui de Salveo, jeune baptisé et maire sortant, vaincu par l'opportunisme réformé et soi-disant résistant. Il le salua bien amicalement. Bender espérait que la nouvelle Bourgmestre ne ferait pas l'erreur de confondre politique et religion, mais il savait qu'il devait s'attendre à tous les coups, aussi, lorsque Salveo le salua et lui parla d'ennemi, de berger et de brebis, il rétorqua :


-"Vous avez raison mon cher, mais vous savez, il faut parfois savoir reconnaitre les ennemis dans son propre camp, car ce sont eux qui causent le plus de dégâts. nos ennemis ont cette qualité d’œuvrer au grand jour, ceux qui, au sein même de notre communauté s'acharnent à tout détruire sont bien plus sournois et leur œuvre plus insidieuse."


L'évêque de Cahors invita Childesinthe et Salevo à entrer pour ne pas se les geler plus longtemps. il leur fit signe de passer devant et leur emboita le pas. Il laissa les portes ouvertes pour celles et ceux qui arriveraient dans la foulée. Bender leva la tête une fois encore pour regarder le plafond de l'église, comme s'il cherchait à y voir un message du Divin. Avançant lentement, il succédait aux deux fidèles et leur proposa de prendre place vers l'avant. Le bruit de ses bottes résonnait dans toute la nef et, comme à chaque fois qu'il longeait l'allée centrale, il effleurait les boiseries de ses mains, comme pour communier avec le lieu. Enfin, ses pas le guidèrent face à l'autel central. Son visage serein et souriant ne trahissait aucun regret d'avoir choisi d'officier à Montauban. Observant ceux qui étaient d'ores et déjà présent, d'un oeil paternaliste, il débuta ainsi :

-"Mes chers amis ! Bienvenue, bienvenue en cette nouvelle année. tout d'abord, je souhaite tout le meilleur à celles et ceux que je n'ai pas encore pu voir. Que le Très Haut veille sur vous durant cette nouvelle année qui sera sans nul doute, une très bon cru en matière de pinard."

Le prêtre avait un sourire encore plus marqué qui s'était dessiné sur son visage. Son air légèrement malicieux et ses yeux bleus ressortaient particulièrement dans la lueur assez terne de l'église. Il enchaina :


-"Lançons-nous dans le vif du sujet et débutons donc cet office par la prière de pardon. Oui, mes chers frères et soeurs, chers croyants, nous avons fauté, et, qui plus es durant cette période de fête de la nouvelle année, bu et mangé plus que de raison. Alors, demandons pardon, ensemble, pour ces excès de gourmandise et ces excès de conduite que nous avons tous plus ou moins effectués. Levez-vous mes amis."



Le padré y mettait tout son coeur et récitait à haute voix la prière tout en gardant les yeux fermés. Ses avant-bras étaient pliés à angle droit, ses mains tournées vers le haut, et son menton légèrement relevé. Enfin, lorsqu'il acheva les paroles de ce rituel, il laissa un court instant de silence pour que chacun puisse se recueillir. Enfin, il reprit.



Tout en récitant le crédo d'une voix forte et convaincue, le padré observait le visage de Childesinthe. par instant, leurs regards se croisaient et un sentiment intérieur montait en lui qu'il devait maitriser. L'évêque termina la récitation d'une voix plus douce et laissa un nouveau silence peser sur les ouailles.

Le clerc avait les yeux clos, sa respiration était profonde puis, soudain, il son regard perçant se fit jour. Il observa Childe et Salveo et sourit. Ensuite, il proposa :


-"Bien, qui a une idée pour la lecture du jour ? Une envie particulière ? Un Saint vous fait envie ? Une histoire ? Allez, je vous laisse le choix ! Enfin, si vous voulez, hein, sinon, on peut aussi faire comme d'habitude."
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Childesinthe
Childesinthe priait le crédo, en relevant de temps à autres les yeux vers le Padré. Comme si ses yeux bleus appelaient les siens pour les frôler. Et chaque fois que cela arrivait, elle vibrait de toute son âme en essayant de cacher son trouble. Parfois, elle jetait un regard furtif vers son voisin de banc, s'assurant qu'il soit bien concentré pour sa part, dans la récitation de la prière.

A la demande du Padré concernant une demande particulière de sermon, elle commença par interroger Salveo du regard, pour savoir si lui même avait une idée. Puis, le silence commençant à prendre une certaine durée, elle osa parler. En comité restreint, pas besoin de faire une prestation parfaite. Après tout, elle n'était pas grande oratrice ou diaconesse. Elle se lança, selon ce qu'elle ressentait au fond d'elle.

Montauban... elle n'y serait déjà plus si elle n'avait pas rencontré son mentor. Sa seule présence suffisait a égayer la ville, et il agissait comme un aimant, l'empêchant de partir sans même le lui demander. Et puis, avait-elle un jour trouvé une ville où elle se sentit vraiment bien ? Elle avait tant voyagé déjà...


Padré, Montauban est une ville en troubles de part ses divisions internes. Ce n'est, certes, pas la seule ville dans ce cas. Certains s'y plaisent pourtant, d'autres non. Existe-t-il seulement une ville parfaite ? A quoi ressemblerait-elle, dans l'idéal Aristotélicien ?

Forcément, il devait y avoir quelque-chose relatif à ce sujet dans les écrits saints. Et le grand théologien qu'il était allait sans aucun doute éclairer sa lanterne !
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Bender.b.rodriguez
Bender, l'oeil hagard, attendit une réponse pendant quelques instants, sentant le silence peser de tout son poids sur les épaules de chacun. Subitement, Childesinthe prit la parole pour poser une question fort à propos.

{Childesinthe}-"Padré, Montauban est une ville en troubles de part ses divisions internes. Ce n'est, certes, pas la seule ville dans ce cas. Certains s'y plaisent pourtant, d'autres non. Existe-t-il seulement une ville parfaite ? A quoi ressemblerait-elle, dans l'idéal Aristotélicien ?"

Un nouveau sourire, voilà la première réaction qui émana du padré à la question de cette créature si parfaite. Il toussota légèrement, troublé par la beauté des yeux qui l'observaient dans le moindre détail puis se concentra un court instant. Toujours souriant, il répondit sans tarder:

-"Ma chère enfant."

Bender esquissa un air taquin en prononçant cette expression, lui qui ne se considérait comme le père de personne, répondait par cette pique à l'attaque outrageuse du "bonjour père curé" qu'elle lui avait asséné plus tôt.


-"Il existe en effet un texte qui parle d'une cité idéal. C'est le onzième dialogue de la Vita d'Aristote, appelé le songe. Je vais donc vous le lire car cela me parait être une excellente idée que de traiter de ce sujet."




L'évêque se redressa puis fit le tour de la table d'autel pour se poster derrière. Là, il laissa son regard se poser sur le livre des vertus dont il caressa la couverture de cuir. il l'ouvrit avec délicatesse, l'ouvrage mesurant au moins un pied et demi. Il feuilleta quelques instants puis s'arrêta, ayant visiblement trouvé ce qu'il cherchait. Pour s'éclaircir la voix, il toussa discrètement une fois encore et débuta la lecture.

-"Aristote s'adresse à son fidèle, Sargas et lui explique le songe de la cité idéale.

Cette cité est organisée selon le principe de trois cercles concentriques, ou trois classes de citoyens si tu préfères.

Je commencerai par te décrire ce qui constitue la plus basse de ces classes, à savoir celle des producteurs, la classe d’airain. Ils constituent la majorité, et vivent paisiblement de la culture de leurs champs et de l’élevage de leurs bêtes. Ils prennent ce qui est nécessaire à leur subsistance, et à celle de leurs familles, dans leur propre production, et donnent le reste aux classes supérieures. Si ces hommes constituent la base de la cité, leur sort est cependant enviable. Ils connaissent les joies de la tranquillité, d’une existence simple au service de la collectivité. Ils s’adonnent à l’activité physique qu’exige un travail régulier, et qui maintient leur corps en condition, meublent leur temps libre par la contemplation des choses de la nature, par l’éducation des enfants que ces gens là placent en très haute considération, et par la prière, adressant leurs louanges à Dieu qui leur a donné les plaisirs dont ils sont bénéficiaires.

La seconde classe de citoyens, la classe d’argent, est celle des gardiens, des soldats. Ceux là sont autorisés à l’oisiveté, et profitent, en temps de paix, d’une subsistance gratuite qui leur est fournie par les producteurs. Ils philosophent, admirent eux aussi les bienfaits de la nature, s’instruisent quel que soit leur age, s’entraînent au maniement des armes. En temps de guerre, ils se font les plus fervents défenseurs de la cité. Leur courage n’a pas d’égal, et ils donneraient leur vie, sans hésitation, pour la conservation de la communauté, ou pour défendre leur foy qu’ils placent en très haute estime. Et au retour des combats, ils sont accueillis comme des héros. On dépose sur leurs têtes des couronnes de lauriers, on les traite comme des princes, et de fabuleux festins sont tenus en leur honneur. Ils sont portés en triomphe par le peuple, et aimés par les femmes.

La troisième classe de citoyens est celle des philosophes rois, la classe d’or. Ceux là sont les plus anciens, recrutés parmi les gardiens qui se sont montrés les plus braves, les plus aptes au commandement, et les plus doués en matière de philosophie. Leur seul bien est la raison, car ils sont délivrés de leurs possessions terrestres. Leur foy en Dieu est leur seule arme. Ils s’illustrent par la pratique des vertus de la manière la plus parfaite. Ils sont un exemple pour tous, et le peuple est heureux de sacrifier un peu de sa propriété pour assurer la survie de ses maîtres. Les philosophes rois constituent le gouvernement de la cité. Ils décident collégialement de ses destinées. Ils sont également les ministres du culte rendu au Tout-Puissant, et là réside leur légitimité. On tient leur pouvoir comme inspiré par le Très-Haut, de part leur condition de prêtres. Ils organisent l’ensemble de la cité, planifient la production, rendent la justice, et légifèrent.
"


Bender referma le livre avec soin, et resta sans broncher pendant un moment. Il devait réfléchir à comment expliquer les choses mais cela vint naturellement. Dans la lueur pâle qui traversait les vitraux, les cheveux du padré étaient entourés d'un léger halo.


-"Ceci est le rêve d'une cité idéale, rêve réalisé qu'une seule fois dont nous n'avons plus de trace après le victorieux siège d'Aornos par Alexandre le grand. Nous sommes loin aujourd'hui de cette cité idéale. Ces trois cercles, représentant chacun un pan indispensable à un équilibre est aujourd'hui ce qui fait défaut dans notre cité. Et quand je dis cité, je parle du modèle de cité que constitue toute ville de nos royaumes. Certes, nous avons notre classe d'airain et notre classe d'argent, mais la classe d'or est la plus corrompue. Nos gouvernants, tant politiques que spirituels ont perdu la vertu qui faisait leur sagesse. Ils ne sont pas ces sages qui devraient conduire la cité dans son bien, mais des partisans de leur propre volonté pour faire de leurs idées celles qui domineront. Cela vaut aussi bien pour tout le monde, quel que soit le camp, quelle que soit la croyance."

D'un air dépité, le prêtre se tût quelques seconde. Son visage reflétait son dégout mais il continua :


-"Mon âme et mon coeur s'emplissent de dégout en voyant cette cité actuelle, dirigée par des faux semblants et par des égos trop enfermés dans une autosatisfaction déplacée. Je suis dépité par cette institution religieuse pour laquelle j’œuvre et qui se complet dans l'inaction et l'erreur, préférant exclure ses ennemis plutôt que de combattre et de réfléchir pour transformer l'avenir. Mon âme est déchirée de voir ceux qui se proclament chantre de la liberté, asservir un peuple par la guerre et la souffrance pour embrasser une autre foi. Non mes amis, cette classe d'Or est pourrie jusqu'à la moelle. Aucun d'entre nous n'a la carrure, la sagesse, l'expérience et la foi pour mener la cité hors du terrible destin qui l'attend. Alors, si nous devons créer cette idéale cité, il nous faudra avant tout brûler celle qui existe aujourd'hui pour en rebâtir une sur ses cendres. Peut-être me fais-je par trop prophétique aujourd'hui, mais ne nous voilons pas la face, rien dans ce bas monde n'est à l'image de ce que rêva le prophète Aristote."

Bien qu'il n'ait pas envie d'enchainer sur le partage dans l'amitié après avoir à ce point laissé son esprit s'emballer, le padré dut conclure l'office comme à chaque fois. Il servit ainsi le vin dans le calice et découpa le pain en petits morceaux. Il resta concentré sur ce qu'il faisait, ne levant jamais la tête, par peur de voir les visages surpris de son discours. Enfin, lorsqu'il eut terminé, il invita chacun à le rejoindre.

-"Mes amis, je vous propose de me rejoindre pour, qu'ensemble, nous partagions dans la paix. Même si mes paroles sont sombres, il n'en reste pas moins que l'amour du Très Haut nous rassemble et que c'est pour ça que nous devons nous battre. Venez mes amis."


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Childesinthe
Elle l'écouta, longuement. Le rêve décrit ne correspondait en rien à ce qu'elle connaissait. Quelque-chose manquait, toujours. Après la lecture, le commentaire de Bender la laissa pensive. Pourquoi avait-elle abordé ce sujet ? Tout ce qu'elle avait réussi à faire, était d'avoir fait naître de l'énervement au sein du Padré... une boule qui le rongeait depuis bien trop longtemps, à regarder la ville sombrer et à se sentir impuissant plus qu'ailleurs. A quoi bon ? Elle pressentait quelquefois qu'il y laisserait sa santé, et cela lui faisait peur. Childesinthe se mordit doucement l'intérieur de la lèvre inférieure en baissant les yeux, regrettant d'avoir suggéré ce thème.

Nul doute qu'il fallait rincer ça avec du vin.

Citation:
...l'amour du Très Haut nous rassemble et que c'est pour ça que nous devons nous battre.


Elle releva les yeux à ces paroles, aussi prestement qu'elle se releva elle-même pour aller partager le pain et le vin. Elle ne le quitta pas des yeux, presque inquiète, jusqu'à ce qu'elle arrive à ses côtés. Sa main... elle aurait voulu la prendre et la serrer fort. Face au bancs vides, elle sentit son cœur se morfondre...
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Bender.b.rodriguez
Le padré offrit le vin et un morceau de pain à Childesinthe dont il se garda bien de croiser trop longtemps le regard. Légèrement emballé, son sermon l'avait enfermé dans une certitude, l'ère dans laquelle l'humanité était entrée, était belle et bien celle de sa fin. L'évêque esquissa tout de même un sourire convenu à Childe puis à Salveo avant de faire signe à son épouse de lui passer le calice. Tous trois partagèrent ainsi un morceau de pain et Bender termina le calice.

-"Ben il est pas si crados que ça ce picrate, non ? Bon, en tous cas, je vous propose de faire votre possible pour redresser cette cité qui s'enfonce dans l'obscurité, un peu plus chaque jour, comme ce royaume d'ailleurs. Gardez la tête haute, nous parviendrons, tôt ou tard, à faire entendre la voix de la raison à tous ceux dont le coeur s'est égaré."


Le padré raccompagna Childesinthe et Salveo jusque devant l'édifice tout en les remerciant chaleureusement d'être venu rendre hommage au Très Haut. Il savait qu'il restaient peu nombreux à croire en l'Eglise mais lui, il tiendrait bon.


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Bender.b.rodriguez


Messe du Dimanche 15 Janvier 1460



Un nouveau dimanche comme il aurait pu avoir l'impression d'en avoir vécu tant et tant. Levé avant l'aube pour disparaitre comme un voleur et n'éveiller aucun soupçons, il portait cependant au fond de son âme une nouvelle qui allait changer sa vie. Malheureusement, il ne pourrait la partager avec personne, à l'exception d'un seul ami qui ne sera pas dupe. Léger comme s'il n'avait vécu aucune misère, porté par un sentiment qu'il n'avait alors jamais connu.

Un sourire totalement niais sur le visage, une démarche nonchalante et même un peu enjouée, Bender avait préparé l'office avec rapidité. vérifiant l'alignement des bancs, le napperon de soie de l'autel central, le vin, le pain, la propreté du calice, le livre des vertus. Tout était près pour un nouvel office en petit comité. Bender monta donc au clocher pour appeler la foule des fidèles en furie pour venir assister à cette messe. Il laissa échapper un rire amusé à cette pensée, sachant que si trois fidèles se rendaient à la messe, il serait alors dans une nouvelle dynamique.






Le padré décida de se rendre sur le parvis de l'église pour accueillir celles et ceux qui se seront levé pour braver l'extrême froideur de ce matin afin d'assister à l'office dominical. Toujours porté par un sentiment de légèreté et un bonheur qu'il devait garder au fond de lui, le religieux attendit, recouvert d'un long manteau de laine épaisse, emmitouflé et soufflant des larges nuages de vapeurs d'eau dans le brouillard.


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Childesinthe
Un matin peu ordinaire. Elle s'était réveillée seule, dû faire un effort qui lui sembla insurmontable pour se lever. C'est qu'elle était fatiguée depuis quelques-temps la Childe, plus qu'à l’accoutumer, à l'exception qu'elle savait à présent pourquoi. Ses jambes lourdes la portaient péniblement de pièces en pièces. Même pas envie d'avaler quelque-chose avant l'office. Devant son miroir, elle observait ses traits légèrement tirés, mais un sourire vint illuminé le tout. Un sourire comme elle n'en avait jamais eu avant. Elle s'installa sur une chaise pour coiffer ses cheveux et s'emmitoufla soigneusement pour se protéger des températures négatives. Pas le moment de tomber malade. Chaque geste allait devoir être calculé, chaque risque évité.

Elle sortit et inspecta le monde d'un regard neuf. Une grande bouffée d'air plein les poumons, puis elle se mit en route, pensive. Elle aurait gambadé si ses jambes le lui avaient permis.


Eh benh, se dit-elle, ça promet...

Et puis, elle arriva la première devant l'église, comme à son habitude. Et lui aussi était là, sur le parvis, comme à son habitude. Elle s'arrêta un instant pour le regarder sous un nouveau jour. Quand il l'aperçu enfin, elle lui sourit de loin, puis commença à s'approcher.

La tête recouverte de son châle, le nez rougit, les yeux toujours vert-gris, mais emplie d'un petit quelque-chose de spécial, elle l'observa d'un regard bienveillant, trahissant l'admiration qu'elle lui portait et ce sentiment de bonheur peu commun qui la transportait.


Bonjour... dit-elle, sans même ajouter l'habituel "Padré", ou quoi que ce soit. Juste ce bonjour, avant de pivoter sur elle même en se plaçant à ses côtés pour attendre avec lui que quelqu'un d'autre arrive. Comme à son habitude. A ceci près qu'un sourire exceptionnel ne quittait ses lèvres.
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Ondelin
C'était un dimanche froid et le givre recouvrait encore les toit de la ville quand il se réveilla . Le feu s'étant éteint durant la nuit ce qui faisait que sa cabane était froide. Il avala une bouillie de maïs froide et sorti de chez lui. Comme on été Dimanche il décida de se rendre à l'église en arrivant sur le parvis de la Cathédrale il vit le prêtre de la ville enfin c'est ce qu'il présuma vue sa tenue et une jeune femme

Bonjour Dame, bonjour padré je suis Ondelin nouveau venue en cette ville de Montauban . Y aura il une messe aujourd'hui?
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Bender.b.rodriguez
Le sujet est ouvert, chacun peut y intervenir et placer l'arrivée de son personnage comme il le souhaite, à l'heure ou en retard.


Le padré tremblait de froid malgré son manteau épais, il ne sentait quasiment plus ses mains et son visage avait rosit sous l'effet de la température. Les volutes de fumée qui s'échappaient de sa bouche l'amusaient et il tentait de faire des ronds avec, sans y parvenir. Au bout de quelques minutes, il vit Childesinthe pointer le bout de son joli minois et lui asséner un simple "bonjour". Un sourire d'une oreille à l'autre, voilà ce que fut sa réponse. Il la laissa s'installer à ses côtés comme chaque dimanche, attendant avec elle la venue d'autres fidèles.

Un homme brun aux cheveux longs fit son apparition. Il se présenta aimablement tout en demandant si une messe avait lieu. Le padré laissa échapper un rire et lui rétorqua :


-"Une messe ? Ici ? Voyons, ne dites pas de sottises, nous sommes là juste pour faire joli !"

Continuant à rire puis se disant qu'il était peut-être malvenu de se payer la tronche des nouveaux venus, il s'excusa et ajouta :

-"Veuillez me pardonner, je suis Bender dit padré, évêque de Cahors. Et oui, vous avez tapé juste, il y a une messe en ce dimanche. Je vous invite à nous rejoindre mon cher. Pas trop froid ?"


Regardant Childesinthe, il conseilla :


-"Je te conseille de rentrer aussi Childe ou tu vas simplement congeler sur pattes. Allons nous installer à l'intérieur, les braséros ont du réchauffer l’atmosphère."

L'évêque laissa passer Childe et Ondelin devant lui et leur emboita le pas. Frigorifié, il se frottait les bras avec ardeur pour tenter de se réchauffer. Son allure tremblotante trahissait son état. Il marchait assez rapidement et seul le son de ses bottes claquaient dans le silence de la nef. Traversant l'allée centrale, cette fois, il ne s'arrêta que près d'un braséro pour y avancer sa main et tenter de glaner un peu de chaleur. Regardant les deux premier arrivés s'installer, il continua d'avancer pour aller se poster face à eux, devant l'autel. Là, il avait installé un braséro qui rougeoyait de braises incandescentes. Il tendit ses mains face au braséro, puis retira son manteau qu'il déposé sur un banc du premier rang. Là, le visage toujours rougit par le froid, les lèvres légèrement bleutées, il débuta :

-"Mes chers amis, soyez les bienvenus en ce dimanche. Bienvenue dans cette église, symbole de l'Amour du Tout Puissant. J'en profite pour saluer chaleureusement Ondelin, nouveau venu dans la cité des Saules."


Le prêtre décida de rentrer dans le vif du sujet et, fixant Ondelin et Childe du regard, leur proposa en tendant la main vers eux :

-"Je vous propose de vous lever. Si vous avez froid, vous pouvez vous rapprocher d'un des braséro situé en tête de rangée. Récitons donc la prière de pardon, tous ensemble, pour expier nos fautes quotidiennes, car, vous comme moi, n'en sommes pas exempts."



C'est en fermant les yeux qu'il récita la prière. Ferveur et sérieux étaient ce qui ressortait de son attitude. Ses paroles étaient douces et sa voix peu intense, il déclamait cette prière un peu comme s'il était seul face au Très Haut. Ses mains laissées le long de son corps, sa tête penchée vers le sol, il respirait la rigueur ecclésiastique. Lorsqu'il eut achevé la prière, il rouvrit les yeux, releva le menton et observa chacun tout en déclarant d'un voix audible et convaincante :


-"Mes chers amis, n'oubliez pas que la rédemption est un acte que vous ne pouvez effectuer que seul. Aucun prêtre ni aucun religieux ne peut vous donner l'absolution du Très haut. La confession, même s'il elle permet de vous aiguiller et de vous mettre sur la voix, ne peut que résulter à l'absolution des hommes, pas celle du Très Haut. La rédemption ne sera que la condition à laquelle vous serez jugez par Lui au dernier moment. Alors, n’hésitez plus, et rejoignez-moi si vous sentez le besoin d'être mis sur la voix."

Bender se frotta les mains au dessus des braises rougeoyantes puis laissa échapper un sourire. Il prit une profonde inspiration puis enchaina :

-"Ne vous réinstallez pas mes chers amis, car maintenant, nous devons réciter notre crédo. Le crédo, symbole de cette Foi et de notre communauté, prière qui nous rassemble tous et qui nous relie. Cette prière est le symbole de nos croyances, en Dieu, Ses Prophètes, Son Eglise et ses principes."



Cette fois-ci, il garda la tête haut et les yeux ouverts. Ses mains se tournèrent naturellement vers le plafond, les bras semi-ouverts. Son visage coloré par le reflet rougeoyant du braséro lui donnait un air encore plus roux qu'à l'habitude. tout en récitant avec ferveur le crédo, on pouvait lire sur ce même visage une forme de sérénité absolue.

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Ondelin
Il sourit à la réponse du padré il est vrai qu'a question bête réponse idiote.
Il suivit son invitation et s'installa dans l'église, l'office allait commencer, il se signa à son entrée dans le sanctuaire et rejoignit une place prêt du brazero. Il se leva à la demande du padré et récita avec lui la prière du pardon

Je confesse à Dieux tout puisant, à tous les saints et à vous aussi mes amis, parce que j'ai beaucoup péché en pensée en parole et en action.
Je suplie tous les saints et tous mes amis de prier le créateur pour moi.
Que le trés haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous mes péchés.

Tout en priant il avait les mains jointes et les yeux fermés pour mieux se concentrer sur les paroles qu'il prononçait
Il resta debout et écouta le padré puis avec les autres récita le crédo


Je crois en Dieux , le très haut tout puissant, créateur du Ciel et de la Terre, des Enfers et du Paradis, juge de mon âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote son prophète, le fils de Nicomaque et de Phaetis, envoyés pour enseigner la sagesse et les lois divines de aux hommes égarés.
Je crois aussi en Cristos , né de Maria et de Giosep. Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du paradis. C'est ainsi qu’ après avoir souffert sous Ponce, il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le soleil où l'attendait Aristote à la droite du très haut.
Je crois en l'action divine; En la sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, une et Indivisible;
En la communion des Saints, En la rémission des péchés , En la vie éternelle


Une fois la prière récitée il garda les yeux fermés et continua à prier au fond de son coeur attendant la lecture du padré, la chaleur du brazero lui faisait du bien
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Bender.b.rodriguez
Un "amen" presque susurré comme à l'oreille d'un mourant sur son lit au moments des derniers instants, un regard qui se figea vers le plafond du transept, le padré conclut le crédo avec une ferveur toute particulière. Le silence envahit ensuite la nef, pesant, lourd, comme la nuit noire sans lune. Bender préféra rester silencieux, sans mot dire, histoire de rendre la suite encore plus fervente. Le torse du religieux se soulevait au rythme de ses respirations, ses bras ballants le long de ses hanches, il se mit en mouvement et tourna sur sa droite. Quelques pas suffirent pour qu'il contourne la table d'autel, le regard fixé sur ses bottes, la robe voletant au gré de ses déplacements. Il se posta encore face au fidèles, mais cette fois, l'autel central le séparait d'eux. Le livre des vertus était posé sur un petit pupitre sur le napperon qui enveloppait le marbre. Il l'ouvrit dans le religieux silence qui pesait au cœur de l'église.



L'évêque tourna les lourdes pages de papier épais et durci par le temps, pour s'arrêter sur l'une d'elles. Là, il releva la tête et annonça, dans un regard perçant aux teintes rougies par la flamme de la chandelle en raison de la faible lueur inondant l'édifice.

-"Le texte que je vais vous conter est tiré du premier livre, le livre de la Pré-Histoire, chapitre VII, L’exode."

Le padré prit un large inspiration, souffla légèrement puis, d'un voix portant à travers tout le chœur de la nef, commença :

-"Le Très Haut, ayant vu le cœur des hommes l'oublier et se complaire dans le vice le plus total, choisit de détruire la cité par les flammes et l'eau pour la purger de tout péché. La majorité des habitants qui avaient fui, n'ayant plus en leur âme l'amour du Très Haut, trouvaient la décision de Dieu injuste. Certains arrivèrent à la mer et se mirent à construire des bateaux, retrouvant ainsi le gout de l'effort, les empêchant de commettre de nouveaux vices. Ils finirent par prendre la mer et traversèrent le monde. A chaque lieu propice, un certain nombre s'installait et construisait une cité. Ainsi, le monde fut peuplé par de petites colonies qui se transformèrent en cités. Chaque cité s'organisa tant politiquement qu'économiquement. Des chefs furent élus, des lois furent créées et appliquées, la monnaie fut inventée et fondue. Petit à petit, les cités échangèrent les unes avec les autres, mais les ressources n'étant pas inépuisables, les guerres pour la domination de celles-ci furent déclenchées. Les cités montèrent des armées de soldats pour les envoyer se battre pour conquérir les territoires convoités, pour la seule jouissance de leur communauté et de ses dirigeants."

Bender esquissa un rictus de dépit. Comme s'il voulait signifier par là, qu'une fois encore, l'humanité répétait ses erreurs passées. Il regarda les ouailles et enchaina.

-"Dieu choisit alors ce moment pour dévoiler à l'Humanité ce qu'était l'amitié. il voulu que l'Homme ne se fit plus jamais la guerre, que plus aucune vie ne soit éteinte par la main d'une autre. Il divisa le langage unique en une multitude de langues si bien que les cités ne se comprirent plus les unes les autres. Etait-ce stupide ? Non, c'était là le moyen d'obliger l'Homme à apprendre la langue de l'autre et à s'ouvrir à sa culture."

Bender referma alors le livre des vertus. Il releva les yeux vers ses fidèles, les regarda attentivement, scrutant chaque visage l'espace de quelques secondes. Puis, il rassembla ses mains pour les joindre dans une poignée qu'il leva devant sa poitrine.


-"Peut-être vous demandez-vous pourquoi j'ai choisi ce texte, ou peut-être pas si vous avez un peu le sens de l'observation. Notre royaume connait une guerre fratricide depuis quelques mois déjà entre Ponant et Royalistes. La Guyenne en a connu une autre entre ses propres enfants. la trêve que nous connaissons actuellement n'est qu'un leurre et chacun d'entre nous le sait. Il n'est guère censé de se bercer d'illusions sur cette question. Et pourtant, nous partageons la même langue, la même culture ! Alors, que s'est-il passé ?"

D'un regard interrogateur, le prêtre semblait demander à celles et ceux qu'il avait face à lui une réponse. Mais, dans ses yeux, on pouvait lire qu'il n'en existait aucune de satisfaisante.


-"Il n'y as aucune réponse à cette question. Seule, la folie a pu nous conduire jusqu'ici. Notre soif de vérité est telle que les uns et les autres, nous cherchons à imposer notre volonté sur chacun. Nous pervertissons le libre arbitre dont le Très Haut nous a pourvu, dans l'unique but de défendre des intérêts qui ne sont plus objectifs. La loi des Hommes prime désormais sur celle du Très Haut. Encore une fois, nous nous éloignons de Lui et, encore une fois, nous oublions l'Amour qu'Il nous donne et celui que nous Lui devons. Sauf que c'est Lui qui nous jugera à l'heure de notre mort, Lui et Lui seul. Aucun homme, fut-il Pape ou pasteur, Roi ou Duc, ne sera épargné. Les plus orgueilleux souffriront autant qu'ils ont fait souffrir leurs peuples, les plus puissants hurleront de douleur à l'image de leur puissance. Mes frères, mes soeurs, amies, amis, fils et filles du Très Haut, c'est à nous que revient cette charge de rétablir l'équité, la paix et l'amitié dans notre communauté."


Après ces quelques paroles quelques peu prophétiques et tintées d'un soupçon de fin du monde, le padré servit le vin dans le calice et coupa le pain de ses doigts. Il regarda les visages et invita au partage.



-"Chers amis, rejoignez-moi pour qu'ensemble, nous retrouvions cette amitié qui nous uni et que nous partagions un peu de vin et de pain comme le firent Christos et ses apôtres."

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Ondelin
Il écouta avec recueillement la lecture du padré, puis après son prêche, lui aussi ce texte lui avait suscité des questions mais où trouver les réponses..
Il priait le très haut de l'aider à ne pas dévier et à ne pas renoncer à ses enseignements et à sa foi.
Il voulait demander au trés haut de lui donner la force de ne pas faiblir et de rester dans le droit chemin pour ne pas finir dans les feux des enfers.

Le Padré avait remplit la coupe de vin et rompu le pain , il s'approcha avec les autres pour les partager . Il prit un morceau de pain et but une gorgée de vin

Amen

Il retourna à sa place et pria en silence debout attend que le partage du pain et du vin soit terminé
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Bender.b.rodriguez
Bender tendit le calice à Ondelin et lui donna un morceau de pain, lui souriant comme il avait l'habitude de le faire pour tous à cet instant précis. Enfin, il lui fit signe de passer le calice à Childesinthe qui se tenait là, à ses côtés et lui donna également un bout de pain. Il récupéra la coupe des mains de son épouse et termina le vin qui s'y trouvait pour la reposer sur la table d'Autel.

-"N'oubliez pas ces quelques paroles mes amis. Et sachez également que je serai absent la semaine prochaine car j'officie à Cahors. Prenez soin de vous et surtout, de vos proches."


Le padré fit un regard à Childesinthe, bref mais intense puis raccompagna ses ouailles sur le parvis de l'Eglise...
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Alzin
[La Sanguinaire du Quercy, un peu de pub au passage]

Le séant prit en otage par une chaise peu confortable. Le regard vide en direction de ce récipient à tisane, que l'on nomme godet. Un sapin - son fidèle compagnon et ami - une toile d'araignée au plafond, comme certains peuvent en avoir. Quelques deniers en poche, faut dire qu'un don de 20 écus pour les mendiants Montalbanais. Encore une occasion de faire rager, pester - oui, c'est pareil - autrui. Il est difficile de saisir pourquoi notre homme a une envie d'enquiquiner le monde. Sans doute que ce désir nait de l'ennui. Qui lui même est enfant de la procrastination et des crises de fainéantises aiguës dont il fait l'objet. Dire qu'il fut brillant sergent de la maréchaussée à Castelnaudary. Et désormais, larbin dans un groupe d'eunuques écervelés - Mais si, ils les adorent mais ne le dira jamais. -

La patience cela tue.

C'est comme la mort, en fait. - Humour noir, bonsoir - et là, il est las, à force de l'attendre dans cet établissement sordide et vide. Mais ceci s'explique peut être par le fait qu'il est présent à l'intérieur. Alzin est une sorte de répulsif à clients. Vous désirez faire couler votre affaire ? Faîtes donc appel à lui. En deux, trois mouvements, la populace fuit ou va se plaindre de la méchanceté gratuite. A croire que les gueux aiment passer leur temps au sein des cours de justice. Peut être bien, parce qu'elles sont chauffées et qu'on y parle bien. Cela les divertit. Puis aussi, c'est une question d'honneur. Les gueux, les serfs n'acceptent plus les coups de bâtons. De nos jours, ils aiment en donner. Aussi, la noblesse se cache désormais dans sa tour d'ivoire et n'en sort qu'à la nuit tombée. Ou quand on va la chercher. Et l'actuel chauve - puisqu'il veut se laisser pousser les cheveux, drôlement intéressant ça - a un talent fou pour faire sortir les gens de leurs trous. Faut dire qu'en principe les railleries ont l'avantage d'amener le badaud et le concerné sur la grande place. Et comme vous le savez, le divertissement c'est sa grande passion.


Pour l'heure, il s'agit de passer le temps. Ce sablier infâme que tient l'infatigable Chronos dans ses pognes. Et s'égraine chaque seconde, orfèvre de l'immonde, qui rend les corps à l'état de putréfaction alors qu'hier, ils étaient encore nouveaux nés. Cliquetis et symphonie inquiétante du fusil s'usant les tympans sous les cris stridents de la faux. La Camarde relève alors sa longue robe noire et tranche le fil de vie que tresse les sœurs du destin, depuis que l'enfant naquit, innocent dans son berceau à sa nouvelle couche, le tombeau. Que l'on embaume les souvenirs dans nobles tissus afin d'en conserver toute la teneur. C'est l'objectif des damnés errants sur cette terre. Mais les écueils sont nombreux. Et la mémoire s'effrite comme le roc subit les tortures du vent. Et finit par céder un peu de lui pour des bribes qui ne reviendront jamais. Il ne faut donc point perdre l'instant.


C'est ainsi, qu'il se redresse doucement. Le corps courbaturé manque d'exercice depuis un petit moment. La mine est fatiguée et le crane...peu reluisant. Notre homme est un peu la personnification de cette phrase : "Mieux vaut une vie courte et intense, avec la gloire qu'elle comporte, qu’une existence longue, morne et tranquille…" Puisqu'il faut tous un jour laisser la place et rejoindre ses aïeux. Autant le faire dans l'apothéose pour ne rien regretter et graver son nom dans la pierre. Il ne sera point oublié. De ce fait, il va se perdre dans les ruelles plus ou moins animées de cette étrange cité. Une sorte de cloaque avec sa fange, sa faune, les intrigues des gens du cru. La cour des miracles version édulcorée, peut être bien. Mais quelle ville pouvait se targuer d'en faire de même ? Très, trop peu.



[L'église Saint Jacques]


Et là, l'idée germe en son esprit et laisse la place à la plus belle des roses fanées. Celle de travestir une église, lieu oublié pour tous les Réformés, en un bordel. Oui, place à la débauche dans la maison de Dieu. Substituer les Saints par les seins. Et les cierges par d'autres d'une nature diverse. Le crane chauve et son acolyte de toujours, présents au premier rang, histoire de lui ôter le "te", au culte. Et c'est un sourire qui se sculpte sur son visage à l'accent désormais enjoué. Il ne manque plus que des clients, des travailleuses. Ce n'est pas ce qu'il manque, l'espoir est une forme de croyance après tout. Afin que le fiasco débute, à moins que cela en soit déjà un....

Entrez dans ce lieu de stupre et de dépravation !!!

Cette phrase interpelle quelques curieux incrédules. Ironie du sort, ne trouvez-vous pas ? Mais il s'attend déjà aux foudres populaires... C'est pas drôle, sinon.
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[Avatar provisoire pour le RP "la folie des grandeurs"...]
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