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[RP] Eglise St Jacques de Montauban

Bender.b.rodriguez
L'évêque avait à peine achevé sa discussion avec Emilla que la porte grinça et qu'une autre damoiselle vint s'installer et se recueillir en silence. Il l'observa de loin, toujours assit à côté d'Emilla. Il regarda cette dernière d'un air interrogateur, comme s'il lui demandait la permission d'aller rencontrer la nouvelle entrante. Il lui demanda :

-"Vous permettez, je m'excuse quelques instants Emilla. Si vous avez d'autres questions, je suis là."


Le padré se leva et se dirigea vers Dwinwen, il la laissa achever sa prière et réciter son crédo, récitant dans sa tête les paroles en latin. Arrivé à la dernière strophe, le prêtre tiqua et fut surpris d'entendre quelques mots supplémentaires. Il laissa naturellement échapper un "amen" et ne put s'empêcher de rajouter :

-"Curieuse version damoiselle... in nominae patris es fili es spiritus sancti ? Au nom du père du fils et du Saint Esprit ? Je ne me souviens pas que ceci fasse partie du crédo et j'avoue ne pas bien comprendre de quel fils il s'agit."

Un sourire s'afficha sur son visage, le religieux avança pour entrer dans la vision de Dwinwen et la salua :

-"Bonjour damoiselle, je suis Bender, dit padré, évêque de Cahors, en charge de la paroisse de Montauban. Soyez la bienvenue ici."

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--Dwinwen
Dwinwen vit le pere s'approcher alors qu'il ne la connaissait pas mais elle elle le connaissait !
bien sur la petite fantaisie qu'elle avait rajoutée a la fin ne lui avait pas echappée mais quelle ne serait pas sa surprise de savoir qu'elle le connaissait ... sans meme l'avoir vue ! son pere lui en avait tellement parlé ! comme un homme integre et généreux ! elle elle savait parce que elle avait vu son nom quelque part !
Elle avait aussitot reagi mais n'avait pipe mot a son pere, elle voulait en avoir le coeur net !
Elle considera le pere avec curiosité mais ce devait etre lui sans aucun doute et fit !


Est ce un peché de l'avoir dit ? mon pere ?
En ce cas je m'en excuse ! ce n'etait point voulue mais ... sachez que je vient de Bourgogne ! n'y etiez vous pas vous meme ? en ce cas mon pere vous connait il est ici egalement, en ville !

Puis elle lui sourit amicalement et reprit
Nous venons de Dijon !

Emilla
Emilla sourit au Padré et se leva à sa suite pour le saluer.

Ne vous excusez pas, mon Père, vous m'avez déjà consacré bien du temps. Je vous laisse prendre soin des autres habitants. Je retourne à mon auberge et je vous promets de réfléchir longuement à vos conseils.

Emilla laissa échapper un nouveau sourire avant de s’emmitoufler dans son manteau de laine pour retourner faire front à la bise froide du dehors en direction du Pile Poêle.
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Bender.b.rodriguez
Le padré regarda la jeune damoiselle qui le reluquait avec insistance. Il se demanda s'il avait un morceau de saucisson coincé entre les dents et se les cura avec sa langue. Lorsqu'elle lui demanda s'il s'agissait d'un péché, il prit un air surpris et hocha la tête comme pour dire non.

-"Un péché ? Grand Dieu non, voyons... une simple erreur tout au plus."

Bender retrouva le sourire lorsqu'il entendit le doux nom de Bourgogne. Voilà quelques mois, il y était passé en vitesse, afin de traverser le royaume pour se rendre ici. Il observa le visage de son interlocutrice et l'écouta avec attention, cillant au passage lorsqu'elle évoqua son père qui le connaitrait.

-"La Bourgogne ? Dijon ? Votre père ?"


Un sourcil levé, l'autre descendu, l'air de Bender pointait l'intrigue qui lui tenaillait soudain les entrailles.

-"Vous m'intriguez ma chère... j'y étais en effet, à Dijon même ou j'ai été curé un petit temps, puis évêque toujours absent du diocèse d'Autun..."

N'y tenant plus, il la regarda avec un air vraiment plein de curiosité et se laissa aller à demander :

-"Allons dites-moi qui est votre père avant que je claque du palpitant là, je n'y tiens plus... des Bourguignons à Montauban, c'est trop rare pour laisser passer une telle occasion... Soyez les bienvenus à Montauban."
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--Dwinwen
Dwinwen emit un sourire franc et fit fierement ... je suis la fille de Lohan de Virloinval, et il m'a beaucoup parlé de vous croyez moi ! nous vous avons beaucoup regretté vous savez !
Sur ces mots elle cru bon rajouter :
Je suis heureuse de vous avoir rencontré ! de vous connaitre ! Mon pere est venu chercher ici une dame elle s'appelle Stella62 ! egalement d'origine Bourguignone ! une Joinvilloise, nous devons repartir ensuite sur Dijon !
Puis elle observa sa reaction en lui souriant tellement heureuse de rencontrer ce pretre dont son pere lui avait si souvent parlé ! au debut ce voyage, apres quelques villes ou l'accueil n'etait guere chaleureux, etait plutot ennuyeux mais, maintenant, elle ne regrettait pas une seule seconde ce voyage ! cette rencontre à elle seule valait tout le chemin qu'ils avaient fait !


Lohan
Lohan se demandait ce que pouvait faire Dwinwen, d'ordinaire, elle n'etait pas si longue à l'eglise et ce n'etait pas dans son habitude mais là ....une vague inquietude le prit ... il parcouru les rues, en direction de l'edifice .... il savait Dwinwen capable de se defendre, elle savait manier dague et épée, il le lui avait longuement apprit, au besoin donc ...
A moins qu'il n'y ai une raison importante ou ...
Lohan rentra enfin dans l'eglise pour voir Dwinwen en grande conversation avec ...!!!
Mais ... mais non !! il ne se trompait pas !! le pere Bender ??!!
Ca alors ! voila pourquoi elle etait en retard ? incroyable ! le rencontrer ici etait bien la derniere chose qu'il aurait imaginé !


M;; Mon pere ??? ca alors commenca t'il je suis enchanté de vous revoir vraiment !! mais comment allez vous donc ?? je suis si heureux de vous voir et ... en bonne forme ! c'est merveilleux vraiment !
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Childesinthe
Installée, la messe qui avait débutée, et personne d'autre encore n'était arrivé... Ils étaient là, seuls, dans une prière en communion, à demander pardon pour leurs fautes, celle qu'ils faisaient ensemble. Quoique dans un autre contexte, cette chose serait identifiée comme la plus belle qu'il soit, mais qui était là presque impardonnable. Comme à chaque fois, le mot "faute" lui fit baisser les yeux alors qu'elle se promettait encore et encore de ne plus le faire...

"Pardon", un "pardon" qui résonnait si fort dans son esprit, et qui s'accompagnait de mille justifications silencieuses que Lui seul pouvait entendre. Et cette foi rassurante qu'ils ne seraient jamais punis.

Elle releva les yeux vers l'autel en cherchant son regard qui se faisait toujours fuyant juste avant et pendant la prière du pardon. Mais il avait l'air perdu dans sa célébration... à moins qu'il ne soit perdu dans ses pensées mystérieuses et dissimulées, et parfois elle se disait qu'il était mieux pour elle de ne rien savoir, ni imaginer.

Childesinthe posa ses yeux sur le plafond, pan épais qui ne la séparait pourtant pas du Très-Haut. Lui, la voyait. Elle, le dessinait dans son esprit. Le crédo débutait, et ce qui n'était pas une simple récitation prit la forme d'un hommage totalement différent. Elle ferma les yeux et repensa aux dernières bonnes choses qui lui étaient arrivées, et qu'elle Lui devait. Ce qui était en train de se former en son sein , l'apaisement d'une ville qu'elle n'avait jamais vraiment appréciée mais qui lui devenait peu à peu familière. La confiance qu'elle commençait à bercer, ce bien-être rassurant qui calmait toutes les âmes farouches...

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Lohan
He bien Dwinwen il est temps que nous partions !
Mon pere ce fut un plaisir de vous revoir mais il est grand temps que nous y allions !
Je vous souhaite beaucoup de courage dans cette ville et ...en esperant vous revoir un jour plus ... longuement ...



Sur ce, Dwinwen et lui s'en allerent ... les capes flottantes au vent
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Bender.b.rodriguez
Les prières habituelles avaient été torchées somme toute rapidement. Le padré n'était pas mécontent et se demandait même, durant une fraction de seconde, s'il ne devait pas dépoussiérer ce type de cérémonie pour la rendre un tantinet plus guillerette. Sûr qu'il se ferait taper sur les doigts, mais après tout, si aucune erreur dogmatique ou canonique ne s'y faufilait, que risquait-il ? Certainement pas plus que si on savait ce qu'il faisait du reste de son temps se rassura-t-il. Au bout de quelques instants, alors qu'un silence écrasant avait envahit l'église, le prêtre prit conscience qu'il s'égarait dans ses pensées. Il regarda Childesinthe avec les yeux d'un mari puis tenta de se recentrer sur sa tâche. Il se recula puis fit le tour de l'autel de marbre pour s'installer de l'autre côté. Seul cette épaisse masse de pierre noble le séparait des fidèles et du Choeur de l'église St Jacques. Il prit une profonde respiration, regarda le livre des vertus et ne l'ouvrit pas. Il ne fit que caresser sa couverture d'une main légère, presque un effleurement.



Le prêtre baissa le visage et plongea ses yeux dans le livre tout en l'ouvrant délicatement. Il tourna l'épaisse couverture avec précaution, les yeux brillants comme s'il touchait une relique. Il tourna quelques pages en s'humectant le pouce et l'index d'un savant coup de langue. Puis, il releva le museau vers ses ouailles.

-"Aujourd'hui, j'ai choisi vous emmerder avec la question de la prière. Oui, j'aurais pu vous saouler avec un texte causant d'un Saint et je me suis dit que j'allais innover un peu. Donc, il s'agit d'un texte écrit par St Origène concernant la prière. Je vais pas vous le lire en entier, mais juste vous en exposer quelques grandes lignes."


Le padré s'arrêta juste pour faire une pause, histoire de vérifier que personne ne trouvait cela trop inconvenant. IL reprit d'un ton à la fois enjoué et communicatif.

-"St Origène nous explique que la prière individuelle n'est pas juste un devoir, mais elle constitue avant tout une participation à l’œuvre et à la volonté du Très Haut. Comme chaque endroit appartient à Dieu, il n'y a nulle place ou la prière ne puisse être dite. Cependant, un lieu de passe ou une taverne de poivrots n'est pas recommandée. L'église ou un lieu consacré étant évidemment le lieu idéal, il n'empêche qu'on peut prier partout, si tant est qu'on s'oriente vers le Soleil, lieu de villégiature du Très Haut."

Un sourire se dessina sur le visage du clerc qui ne cacha pas son amusement à donner une sorte de cours sur la question. Il continua :

-"Pour débuter la prière, il faut être en paix avec soi-même, concentré, débarrassé de toute nonchalance, de toutes idées qui dissiperait la prière. Oui, prier le Tout Puissant en pensant aux pâtes que va vous faire bobonne, c'est pas sérieux. Ensuite, concernant la manière et l'attitude pour prier, St Origène nous donne quelques indices. IL faut se montrer humble avant tout, se débarrasser des rancœurs tenaces, et concentrer sa Foi vers Lui. Dieu lit toutes nos pensées s'il le souhaite, ainsi, autant lui épargner ce qu'il sait déjà, n'est-il pas ? On peut également élever les mains et les yeux vers le ciel, ou le plafond si on est dans un bâtiment bien sûr, assis, debout, couché, selon les nécessités. Il est même possible de prier en faisant mine de ne pas prier !"

Bender s'arrêta alors, il ferma les yeux et marmonna dans sa barbe pendant quelques instants. Enfin, il rouvrit les paupières et repris d'une voix rieuse :

-"Voilà par exemple là, j'aurais pu prier. Bon, c'était une pitoyable imitation j'en conviens, mais j'aurais pu... Bref, l'objet de la prière maintenant. St Origène nous met en garde, il ne s'agit pas de demander n'importe quelle connerie. Non, demander à obtenir les faveurs du Très Haut pour gagner plus de pognon, pour être reconnu en tant que tisserand ou que sais-je encore, ça ne doit pas être l'objet de la prière. St Origène ne nous en dit d'ailleurs pas plus sur ce sujet, mais moi, je vais me permettre d'en dire d'avantage. La Prière est une communication avec Dieu. Elle est là pour lui montrer l'amour que vous lui portez, pour lui signifier que Sa volonté ne peut être oubliée. Prier Dieu peut, parfois, être un moyen de se sauver soi-même, mais avant tout, prier le Très Haut ne doit l'être que dans le but unique de le révérer. Oui, d'un total désintéressement. Il serait trop facile de prier Dieu chaque jour pour obtenir ses faveurs, Dieu s'en tape, de toute façon, il n'intervient plus dans notre monde. Donc, voilà ce qu'on pouvait dire, j'espère que ça vous aide un peu. Allons, passons donc à la suite."

Le padré avait soif. Il attrapa la bouteille de vin qu'il avait fait venir de la vallée du Rhône, dont le raisin avait muri sur des coteaux ensoleillés et tempérés. Il en versa une large partie dans le calice d'argent et fit tourner ce dernier pour libérer les arômes du vin. Comme toujours, il huma l'odeur qui se dégageait du vin pour vérifier s'il était buvable. Enfin, il coupa le pain de ses mains, prenant soin de déchirer des parts relativement équitables qu'il disposa face à lui. Là, tout fut enfin prêt pour appeler au partage.

-"Mes chers amis, venez me rejoindre pour me gouter ce cache-nez. Dites-moi donc ce que vous en pensez ! Allez, hop, on se presse."



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Vincent.diftain
Le Cardinal arriva finalement à Montauban, il avait pensé voir peut être Bender à Cahors, mais il n'étais pas en cette ville, mais à Montauban.

Il fit donc son entrée dans l'église, fatigué, exténué par le voyage et une santé qui s'aggravait de jour jour, cette nuit, il avait cru mourrir, mais Le Très Haut n'avait pas encore voulu de lui.

Il commença à faire le tour de l'Eglise espérant trouver quelqu'un.

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Vincent Diftain d'Embussy
Cardinal Romain
Chancelier du Saint Office Romain
Archevêque Métropolitain de Sens
Bender.b.rodriguez
L'évêque était actuellement stationné à Montauban, tentant d'y faire entendre un peu plus la voix du Très Haut. La petite église St Jacques n'était pas souvent remplie mais il se devait d'y officier avec régularité et rigueur. Attablé dans la sacristie, lisant quelques textes en grec et essayant d'y trouver des coquilles, il entendit la porte de l'édifice grincer. Sans attendre, comme à son habitude, il se rendit dans la grande nef pour chercher à voir celui ou celle qui venait se recueillir. Marchant d'un pas décidé, l'air détendu et armé de son habituelle bonhommie, le padré fut surpris de voir le visage d'un homme qu'il connaissait bien et depuis déjà longtemps. Sa voix trahit sa surprise :

-"Bonjorn... Eminence ?"

Bender plissa les yeux pour vérifier qu'il ne se trompait pas et fixa son regard sur Vincent.

-"Votre Eminence... que me vaut le plaisir de vous voir ici ?'

Le prêtre observa l'homme qui lui faisait désormais face, le trouvant en bien mauvaise santé.

-"Vous avez de la chance de me trouver Eminence, je comptais partir aujourd'hui pour Cahors..."

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Vincent.diftain
Ah cher Ami, vous êtes là. Comment allez vous ? Comment vont les choses à Montauban ?

Quant à ma présence en ces lieux, c'est pour me rendre compte par moi même de la situation religieuse de la région.

J'espère que vous allez pouvoir retarder un peu votre déplacement pour Cahors.

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Vincent Diftain d'Embussy
Cardinal Romain
Chancelier du Saint Office Romain
Archevêque Métropolitain de Sens
Bender.b.rodriguez
Se rendre compte de la situation religieuse. Il en aurait presque rit. De toute manière, il n'y avait pas grand chose à en dire vu que les tavernes étaient plus fréquentées que les églises.

-"Hé bien disons que je tente de faire de mon mieux. Je suis resté plus longtemps que prévu ici en raison de plusieurs baptêmes que je devais faire. J'essaye d'être le plus présent possible mais je dois me couper en deux entre ici et Cahors. J'avoue qu'un diacre sur Cahors ou mieux un curé, serait le bienvenu. Je ne peux laisser Montauban et ses réformés dans les mains d'un clerc inexpérimenté."


Un sourire se dessina sur le visage du padré. Il proposa :

-"Je vais donc rester quelques jours de plus à Montauban. Je devais faire la messe à Cahors cette semaine, je repousserai donc. Je vais me faire tirer les oreilles par les ouailles... ça m'ennuie, parce que je pense qu'à Cahors on va croire que je me désintéresse de la cité. Ce qui est faux puisque j'ai fait rouvrir la grande Cathédrale, la petite chapelle ne convenant pas vraiment. Et puis, une cathédrale délabrée, c'est pas du plus bel effet."

Avec un air presque embarrassé, il ajouta :


-"Ce qui m'ennuie, c'est que je n'ai pas encore pris le temps de créer de vrais liens avec les paroisses voisines, notamment celles de la province religieuse voisine. Ici, nous dépendons de Bourges. J'avoue que cela n'aide pas et je ne peux pas dire grand chose du travail de mes voisins. Il va falloir que je m'investisse un peu auprès du conseil ducal. En tous cas, je fais ce que je dois ici, je suis présent, à l'église, mais aussi près des villageois, que ce soit Ici ou Cahors d'ailleurs."

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Bender.b.rodriguez


[Eglise St Jacques de Montauban - Mercredi 15 février 1460 - Baptême de Ondelin]


Bender était sur le pied de guerre, il s'était levé de bonne humeur et aujourd'hui, il allait avoir beaucoup de travail, la cérémonie qu'il allait diriger devait voir Ondelin obtenir le sacrement du baptême. Bref, le religieux n'aurait pas le temps de chômer.

Il s'était déjà attelé à préparer son petit discours pour accueillir Ondelin au sein de la communauté aristotélicienne. Après avoir fignolé son speach, le clerc vérifia que tout était prêt : cierges, eau bénite, livre des vertus, soutane impeccable...etc.

Il s'affola encore un peu lorsque vint le moment d'entrer dans la grande nef, en effet, depuis quelques temps, la splendeur de la bâtisse l'enivrait comme un bon vin de bourgogne et il se sentait obligé de dire une petite prière à chaque fois qu'il y pénétrait.

Ainsi, il s'avança depuis le transept droit et se dirigea vers l'autel, il se mit face à celui-ci et mit un genou à terre pour dire une prière au Très haut. Quelques minutes plus tard, il se releva et se dirigea dans l'allée centrale histoire de bien voir si tout était en ordre, au chœur trônait un braséro, entouré de quatre grand cierges qu'il alluma sans attendre. Puis, il alla vers le baptistère pour tremper ses doigts dans l'eau bénite qui servirait à bénir l'entrée d'Ondelin dans la communauté des frères et sœurs aristotéliciens.

Enfin, tout ayant été bien préparé et vérifié à maintes reprises, il se dirigea vers la sacristie qu'il traversa comme un flèche pour prendre la porte qui menait au clocher de l'église. Il monta l'escalier et ses nombreuses marches pour se retrouver face à une charpente de bois où flottait une grosse corde de lin rugueuse et coriace. Il la saisit de ses bras secs et musclés et tira de toutes ses forces. Un grincement se fit entendre, celui d'une épaisse corde qui se tord, puis, avec la force qu'il imprimait, les cloches se mirent à retentir...




L'effort que produisait le religieux était intense, sonner l'appel d'une cérémonie n'était pas de tout repos mais cela constituait mine de rien, un sacré entrainement physique qui lui permettait de garder la ligne. Au bout de quelques minutes, le religieux décida qu'il avait suffisamment fait de bruit et que les ouailles du village devaient avoir entendu le raffut. Il redescendit donc par le même escalier, en sueur, et se trouva à nouveau dans la sacristie. Il la traversa encore puis pénétra à nouveau dans la nef centrale qu'il traversa jusqu'au narthex pour se trouver nez à nez avec les grandes portes. Encore une épreuve qui lui faisait face, ouvrir ces mastodontes de bois lourd et massif n'était là encore, pas de tout repos. il lui fallu d'abord dégager le mécanisme qui bloquait la double porte et tirer comme un malade sur le pieu de fonte à l'aide d'une ridicule poignée rouillée. Puis, il poussa une à une les deux grandes portes de trois mètre de hauteur pour les caler grâce à deux morceau de bois taillés en biseau.

Enfin, haletant, il se plaça sur le parvis de l'église Saint Jacques de Montauban pour attendre les fidèles qui allaient, à n'en pas douter, assister nombreux à cette grande cérémonie.




[Parvis de l'église]


Bender siégeait donc là, en haut des quelques dix grandes marches qui séparaient le sol de la place de celui de la nef de l'église. Il arborait une large sourire laissant entrevoir ses dents blanches et alignés à la perfection, sa cape épaisse flottait au gré des bourrasques de vent froid et ses cheveux ondulaient tels les flammes d'un brasier. La neige tombait drue et venait recouvrir le noir de sa tunique d'un blanc humide qui lui donnait encore plus froid.


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--Salacius


[Rome - il y a déjà quelques semaines]



On l'avait embauché il y a déjà quelques semaines à Rome. On lui avait dit :" votre mission consiste à protéger Monseigneur Rodriguez, grand prélat de l'Eglise Aristotélicienne. Par son statut de Préfet du Saint Office, il est le garant du saint dogme et nous ne pouvons nous permettre de perdre un type pareil."

C'était avec circonspection qu'il avait accueilli la nouvelle et s'était demandé où il allait bien pouvoir se retrouver. Lorsqu'on lui avait signifié sa nouvelle affectation, il en était resté sur le séant : "Montauban ? Cahors ? Non vous vous moquez de moi ? Faut que j'aille dans ces trous perdus aux confins de la campagne du Royaume de France ? Chez les bouseux ? Pffffff merci bien l'affectation... non mais merci, vraiment, je sens que je vais m'éclater là-bas..."

On lui avait également demandé de veiller à faire de rigoureux rapports sur les activités du prélat, la situation cléricale en Guyenne préoccupant au plus haut niveau de la hiérarchie aristotélicienne. "Nous voulons des rapports circonstanciés : que fait-il ? Comment travaille-t-il ? Qui fréquente-t-il ? Bref, tout ce qui sera possible... allez, faites votre paquetage mon ami et rendez-vous à Montauban, c'est là qu'il réside !"

D'une humeur massacrante, ce spécialiste des arts de la lutte en était resté comme deux ronds de flanc. IL avait par ailleurs cherché à connaitre la réputation de son nouveau protégé et partout dans Rome, on lui avait vanté le sérieux, la sagesse et la foi de cet homme. On lui avait dit qu'il était d'une grande classe, d'un talent oratoire certain et d'une tenue irréprochable, fiable, sincère et honnête. C'est ainsi qu'il avait traversé le sud des royaumes pour se rendre à Montauban, en Guyenne, l'oeil humide par la déception de quitter Rome et les doigts de pieds gelés par la neige hivernale. Le voyage fut long et ennuyeux, lui qui avait l'habitude de fréquenter la haute société des grandes cités se retrouvait à traverser les pires villages de pécores qui soient. Son air acariâtre et son attitude bougonne ne trompait pas ceux qu'il croisait. Salacius était d'humeur massacrante, à chaque instant. On pouvait lire le désarroi sur son visage. L'homme, d'allure musclé avec un peu d'embonpoint, ressemblait à ce genre de types qu'on ennuie pas, sauf si on mesure sept pieds de haut pour un quintal de muscle. Sa mine patibulaire reflétait une intelligence amoindrie mais néanmoins tournée vers un seul objectif : la baston. L'homme était connu pour son sérieux, sa capacité naturelle à veiller au grain et ses discours concis, précis, pointus et affutés.





[Montauban - Mercredi 15 Février 1460]



Enfin, après plus d'un mois de voyage à pieds, il se retrouva à Montauban en Guyenne. Tous ses désespoirs furent rassurés, la cité était telle qu'il s'attendait à la voir, petite, remplie de bouseux. Les ruelles n'étaient pas toutes pavées et le quartier pauvre sentait le purin et envahissait de son odeur désagréable les autres coins de la cité. Seul les quartiers riches semblaient attirer son attention mais il se doutait qu'il ne trouverait pas un prélat dans ce quartier. Il ne s'était pas donné beaucoup de mal pour trouver le prêtre, il s'était simplement rendu vers l'église, en cherchant le clocher et en se disant qu'il devrait forcément y faire un tour chaque jour. Par le plus grand des hasards, lorsqu'il arriva, c'était l'heure de la messe. Il trouva un homme barbu correspondant à la description, vêtu d'une cape épaisse, emmitouflé, presque recroquevillé par le froid.

Lui, vêtu d'un habit de peaux plutôt classieux, chemise teintée de rouge, gilet de cuir, braies en peau, s'approcha de l'homme, avec un mine droite, aux traits tirés par un long voyage. Il avait son bardas sur le dos dans un sac, une couverte coincée sur le dessus et une casserole pendant sur le côté. IL interpella le prélat d'une voix solennelle :


"Monseigeur Rodriguez ! Je suis Salacius Dominicus Perfidius, fils de Sadicus Perfidius dit "le père fouettard". Je suis envoyé de Rome à votre service pour vous protéger des malfrats qui pourraient vous en vouloir. C'est un ordre qui vient d'en haut, vous m'en voyez autant désolé que vous, vous allez devoir compter sur moi désormais nuit et jours. Où puis-je ranger mon bardas ? C'est lourd et plutôt peu esthétique."

Le garde du corps ne laissa pas le temps au prélat de réagir, il se mit dans une sorte de garde à vous avant de lui pondre son curriculum vitae :

"J'ai été le garde du corps de Son Eminence Raclure il y a déjà quelques temps, avant qu'il ne soit assassiné par son fils. J'ai ensuite servi pour de riches marchands de Rome qui finançaient les affaires occultes du Vatican, j'ai également servi à la protection des réunions et sommets de crise. Je maitrise les arts ancestraux de la lutte du pancrace et de la baston de rue. Que ce soit avec un bâton, une épée, un dague, un tesson de bouteille, je suis celui qu'il vous faut. Sachez que je peux émasculer un homme avec une main. Vous n'avez plus rien à craindre désormais, le premier qui vous approche de trop près, je le décime !"


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