Natale
Retour en Albigeois.
Depuis bien longtemps il navait parcouru ces paysages vallonnés, ces maisons de briques roses, ce parfum, ce pays ! Tout cela le rappelait à un certain temps que les moins de vingt ans ne peuvent point connaitre Cela le rappelait également à une période de Lumière sans égale ainsi quà une période Noire qui lavait vu partir sur les routes de lOuest, du Nord et de lEst bref un peu partout quoi.
Ce qui faisait quil était de Rabat, mais également dun peu partout.
Ha Albi ! Tout le rappelait encore ici ! Une fête un jour, des retrouvailles sur le marché et la naissance dune passion pour son Étoile.
Puis le Noir étouffa la Lumière. Partir était devenu une nécessité afin de garder espoir et pourtant il avait fallu se séparer.
Une guerre en Berry, un mal hivernal et son étoile sen était repartie briller dans le ciel et pourtant elle vivait dans chacune de ses pensées. Dès lors il avait fallu trouver le plus court chemin pour la rejoindre. Il cru bien sabimer et se perdre corps et âme, il parti à la guerre lui aussi dans le seul but de finir empalé aux pieds des remparts dune lointaine cité. Et pourtant à son grand dam, il navait reçu que blessures.
La jambe droite claudiquait légèrement comme souvenir de ses moments de guerre et de famine. Les cris des combats hantaient encore ses rêves la nuit, si bien que ses nuits étaient des plus courtes et quil avait pu poursuivre facilement la route jusquici.
Albi-Castres il passa ainsi par devant les domaines de Lautrèc. Lautrèc !
Le Vicomte passa bien vite son chemin.
Jamais il ne pourrait, jamais ! Et pourtant savait-il ce que ce refus pourrait impliquer ?
Lui qui voulait se perdre, quel paradoxe.
Passage en Castelnaudary, « la Belle Chaurienne », puis Foix et enfin remonté de lAriège, les mines de fer, les forges, passage du guet et montée sur le versant.
Ça y est ! Il était revenu chez lui en son nid daigle. Le Vicomte de Rabat retrouvait sa maisonnée, ses terres et ses gens.
-Hola Monsenh ! Vous y ici enfin !
Ramon Sanche, Chambellan du domaine était venu à sa rencontre.
-Bonjorn Dis à mes gens quil ne leur sert en rien de venir me quémander justice pour quelques vaches perdues entre deux montagnes et quelques autres litiges de la sorte.
Bien visiblement le Vicomte était bel et bien revenu.
-Hum il y a quelque chose que je puis faire pour vous ?
-Non !
Puis il se ravisa :
-Pas pour le moment.
Nouvelle hésitation puis reprise du vicomte qui en avait profité pour commencer à se changer :
-Jai bien reçu tes nouvelles et descendrait en Toulouse une fois que jaurai fini mes affaires céans. En attendant je souhaite être seul.
-Bien
Le Chambellan décida donc de séclipser.
-Ramon !
Un bref silence.
-Oui mon Maître ?
-Merci pour ton accueil et pour tout ce que tu as fait jusque-là en mon absence.
Cétait assez rustre pour le vicomte qui dhabitude abondait toujours en paroles et autres jovialités, mais pour le moment, il le ressentait bien, que ces quelques paroles valaient tous les remerciements du monde de la part du vicomte.
Natale redécouvrait son castel, cette salle de repas, cette funeste annonce à la famille.
Des fenêtres on pouvait voir la cour intérieure et les écuries. Les mérens ! Toute sa vie !
Puis les chambres. Il passa rapidement dans la sienne pour rejoindre celle de sa douce de feue sa douce.
Il ouvrit un volet intérieur, ce qui laissa percer un éclair de lumière blafarde dans la pièce. Tout était encore là, rien navait bougé. Même son parfum navait pas été atténué, du moins lui le devinait encore.
Le collier italien sur une table les robes dans larmoire.
Les robes le vicomte en prit une, la regarda les yeux mouillés, puis la serra délicatement dans ses bras comme un croyant qui détient une relique ou quelque autre livre saint. Il seffondra sur la couche et pleura tout en serrant ces quelques morceaux de tissu.
Le vicomte était revenu.
.
.
.
.
Un frisson le parcouru et le réveilla. Il pu voir que dehors le soleil déclinait déjà. Combien de temps était-il resté ici ?
En bas il pouvait entendre les bruits du castel : les animaux de la ferme dans la basse cour, les saluts des paysans, les cloches de léglise au loin, le bruit du feu dans les cheminées qui montrait que lon saffairait aux cuisines.
Assit sur le lit, un peu dépité, il se frotta les yeux avec les paumes, puis enfin tout le visage. Il devait faire bonne mesure, toujours.
Lon servi une soupe et quelques pâtés en croute. Durant le repas frugal le Vicomte prit soin de rédiger un petit mot.
Tolosa,
Il me faut tinformer de mon retour en Rabat. Nous ne nous sommes point revu depuis Santa-Maxima. Et pourtant je men rappel comme si cétait hier.
Quest-il advenu depuis ? Quelles sont les nouvelles de France ?
Jai là quelques choses à te confier et qui vous appartiennent également. Peux-tu me rejoindre ?
Et si en chemin tu rencontre Nane et Castelreng invite-les également.
Natale di Foscari Widmann dIbelin
-Tiens Ramon, tu fera porter ce pli à Tolosa par lintermédiaire du Service des Missives du Sud.
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Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Depuis bien longtemps il navait parcouru ces paysages vallonnés, ces maisons de briques roses, ce parfum, ce pays ! Tout cela le rappelait à un certain temps que les moins de vingt ans ne peuvent point connaitre Cela le rappelait également à une période de Lumière sans égale ainsi quà une période Noire qui lavait vu partir sur les routes de lOuest, du Nord et de lEst bref un peu partout quoi.
Ce qui faisait quil était de Rabat, mais également dun peu partout.
Ha Albi ! Tout le rappelait encore ici ! Une fête un jour, des retrouvailles sur le marché et la naissance dune passion pour son Étoile.
Puis le Noir étouffa la Lumière. Partir était devenu une nécessité afin de garder espoir et pourtant il avait fallu se séparer.
Une guerre en Berry, un mal hivernal et son étoile sen était repartie briller dans le ciel et pourtant elle vivait dans chacune de ses pensées. Dès lors il avait fallu trouver le plus court chemin pour la rejoindre. Il cru bien sabimer et se perdre corps et âme, il parti à la guerre lui aussi dans le seul but de finir empalé aux pieds des remparts dune lointaine cité. Et pourtant à son grand dam, il navait reçu que blessures.
La jambe droite claudiquait légèrement comme souvenir de ses moments de guerre et de famine. Les cris des combats hantaient encore ses rêves la nuit, si bien que ses nuits étaient des plus courtes et quil avait pu poursuivre facilement la route jusquici.
Albi-Castres il passa ainsi par devant les domaines de Lautrèc. Lautrèc !
Le Vicomte passa bien vite son chemin.
Jamais il ne pourrait, jamais ! Et pourtant savait-il ce que ce refus pourrait impliquer ?
Lui qui voulait se perdre, quel paradoxe.
Passage en Castelnaudary, « la Belle Chaurienne », puis Foix et enfin remonté de lAriège, les mines de fer, les forges, passage du guet et montée sur le versant.
Ça y est ! Il était revenu chez lui en son nid daigle. Le Vicomte de Rabat retrouvait sa maisonnée, ses terres et ses gens.
-Hola Monsenh ! Vous y ici enfin !
Ramon Sanche, Chambellan du domaine était venu à sa rencontre.
-Bonjorn Dis à mes gens quil ne leur sert en rien de venir me quémander justice pour quelques vaches perdues entre deux montagnes et quelques autres litiges de la sorte.
Bien visiblement le Vicomte était bel et bien revenu.
-Hum il y a quelque chose que je puis faire pour vous ?
-Non !
Puis il se ravisa :
-Pas pour le moment.
Nouvelle hésitation puis reprise du vicomte qui en avait profité pour commencer à se changer :
-Jai bien reçu tes nouvelles et descendrait en Toulouse une fois que jaurai fini mes affaires céans. En attendant je souhaite être seul.
-Bien
Le Chambellan décida donc de séclipser.
-Ramon !
Un bref silence.
-Oui mon Maître ?
-Merci pour ton accueil et pour tout ce que tu as fait jusque-là en mon absence.
Cétait assez rustre pour le vicomte qui dhabitude abondait toujours en paroles et autres jovialités, mais pour le moment, il le ressentait bien, que ces quelques paroles valaient tous les remerciements du monde de la part du vicomte.
Natale redécouvrait son castel, cette salle de repas, cette funeste annonce à la famille.
Des fenêtres on pouvait voir la cour intérieure et les écuries. Les mérens ! Toute sa vie !
Puis les chambres. Il passa rapidement dans la sienne pour rejoindre celle de sa douce de feue sa douce.
Il ouvrit un volet intérieur, ce qui laissa percer un éclair de lumière blafarde dans la pièce. Tout était encore là, rien navait bougé. Même son parfum navait pas été atténué, du moins lui le devinait encore.
Le collier italien sur une table les robes dans larmoire.
Les robes le vicomte en prit une, la regarda les yeux mouillés, puis la serra délicatement dans ses bras comme un croyant qui détient une relique ou quelque autre livre saint. Il seffondra sur la couche et pleura tout en serrant ces quelques morceaux de tissu.
Le vicomte était revenu.
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Un frisson le parcouru et le réveilla. Il pu voir que dehors le soleil déclinait déjà. Combien de temps était-il resté ici ?
En bas il pouvait entendre les bruits du castel : les animaux de la ferme dans la basse cour, les saluts des paysans, les cloches de léglise au loin, le bruit du feu dans les cheminées qui montrait que lon saffairait aux cuisines.
Assit sur le lit, un peu dépité, il se frotta les yeux avec les paumes, puis enfin tout le visage. Il devait faire bonne mesure, toujours.
Lon servi une soupe et quelques pâtés en croute. Durant le repas frugal le Vicomte prit soin de rédiger un petit mot.
Tolosa,
Il me faut tinformer de mon retour en Rabat. Nous ne nous sommes point revu depuis Santa-Maxima. Et pourtant je men rappel comme si cétait hier.
Quest-il advenu depuis ? Quelles sont les nouvelles de France ?
Jai là quelques choses à te confier et qui vous appartiennent également. Peux-tu me rejoindre ?
Et si en chemin tu rencontre Nane et Castelreng invite-les également.
Natale di Foscari Widmann dIbelin
-Tiens Ramon, tu fera porter ce pli à Tolosa par lintermédiaire du Service des Missives du Sud.
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Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes