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[RP] Le lac de Sarlat

Lafavorite
Oter mes vêtements ?

Il n’en était pas question même si elle grelottait maintenant de froid.
Tout en claquant des dents, elle finit par retirer ses bottes… et ses bas qu’elle essora….

Pour le reste, c'est-à-dire sa chemise et sa paire de braie, elle le garderait….

JM, rentrons vite, veux-tu afin que je puisse me réchauffer et me changer chez moi… finit elle par dire.

Elle passa ses doigts dans ses cheveux mouillés pour les placer en arrière, jeta un œil sur le brocher assommé….

Méfiante, elle sortit un couteau et trancha la gorge au géant….on n’est jamais assez prudent…..
Enfin, elle se plaça tout au devant de la barque…..et dit en riant….Moussaillon ! En avant !
Ohhhh….Regarde il pleut……moi, j’crains plus rien !
--Samson
Pffff GRENON DE DIOU Qu'est ce qu'est ce boucan?
PFFFF peux même pu me reposer tranquil
GRRRR j'sus ben tranquil sur mon ilot et v'la t'y pas qu'on me réveille



IL se lève passe un oeil derrière les roseaux et aperçoit un rafiot avec un drôle de couple, Un grand sec sans forme ou plutot malformé tenant les rames comme un manchot.

Pfff mais saque d'dans mal dégourdi

et aussi une femme, plutôt une gamine d'à peine 15 ans à l'avant, surement sa fille, bah elle a le temps de grandir la ptiote

Ha une touche, pfff un gros la canne est tendue, allez lâche du mou, donne du fil, fatigue le plutôt que de vouloir le ramener!
Ha mais quel con met tes rames droites pour donner du tirant au canoë
encore un pequeu du dimanche ce guss.....

ha ben l vl'a à l'eau la cruche, et elle arrive même pas à remonter, 5 écus qu'ils se retrouvent à l'eau
hé hé hé à moi le canoë et le poisson, surement un brochet d'au moins 30 livres


Apres un peu de temps elle arrive a remonter, mais le bateau c'est assez rapproché pour qu'il reconnaisse les occupants, enfin surtout la jeune fille
Pfff Lafavorite, hihi la nigaude de Lafavorite toute mouillée qu'elle est

Ohhh voilà ti pas qu'elle se desabille devant l'homme, elle a à peine 16 ans et elle joue déjà les catins, pffff enfin la seule chose qu'elle fait bien, parce qu'en taverne ils disent pas que du bien d'elle. Elle a même pas de forme cette fillotte plate comme une planche et pas de fesses enfin je trouve moi.

Ha enfin ils font demi-tour à moi la sieste.


Retourne à sa place et se rendort, petit sourire aux lèvres.
Aleen_de_pastre
Aleen décida d'aller faire un tour, ses pas la portèrent tout naturellement vers le lac, le ciel était bas donnant un aspect lugubre à toute chose, le temps était en harmonie avec ses pensées.

Elle s'assied au pied d'un arbre et repense à son cher Sarlat, le Sarlat d'il n'y a pas si longtemps, le Sarlat joyeux, vivant, les soirées en taverne .... oui Sarlat avait bien changé grâce à de mauvaises langues colportant à qui voulait l'entendre des ragots mensongers .... Alors elle se réfugiait à la Dona où régnait une ambiance de franche camaraderie où les conversations ne s'arrêtaient pas lorsque quelqu'un entrait.....mais qu'importait après tout ! Elle agirait comme elle l'avait toujours fait avec franchise et honnêteté, restant fidèle a ces hommes et femmes qui lui avaient fait confiance....

Elle pensait à son avenir à son couple...a ces éternelles absences, a cette attente qui n'en finissait pas...

Tristement elle prit quelques galets, s'amusa à faire des ricochets, tuant le temps comme elle le pouvait, retourna s'asseoir, et resta là un long moment doucement bercée par le vent jouant dans le feuillage..
Cerise
Après avoir déposé ses malles chez les tourtereaux, ainsi qu'un peu de repos, il restait à Cerise un coin à se rendre, enfin même deux, cela faisait si longtemps que ça lui paraissait même une éternité. Elle quitta donc l’Auberge de ses amis, et prit la direction du Lac car elle savait que son amie aimait fortement cet endroit et ô combien de fois elle était venue soutenir Griotte dans les durs moments en ce lieu.


Elle avançait tranquillement laissant apparaitre devant elle son Lac, celui qui connaissait tous les secrets de Cerise, ses peines, ses douleurs, ses questions sur la vie comme ses moments de joie. Rien n'avait changé...

Il était majestueux comme quand elle l'avait découvert il y a maintenant plus de deux ans. Le soleil qui se reflétait dedans, le chant des oiseaux, elle en avait un pincement au cœur. Sarlat lui manquait terriblement, Bergerac avait une belle forêt mais rien ne pouvait remplacer ce Lac.


Elle s'en approcha encore un peu plus regardant de droite à gauche, et non son amie n'était pas dans le coin.

Cerise voulait profiter un peu de cet endroit elle délassa donc ses bottines, pour sentir l'herbe sous ses nus pieds. Quelle douce sensation comme au bon vieux temps. Elle releva légèrement sa robe pour y tremper ses pieds elle aurait bien été faire un ti plongeon mais elle avait autre chose à faire avant. Mais ce qui était sur c'est qu'elle ne partirait pas de Sarlat sans y avoir pris un bon bain à l'aube à l'abri de tout regard indiscret.


Elle longea la berge, pour voir si son endroit préféré était encore là. Quelques pas plus loin dans l'eau, elle vit enfin ses gros rochers, là ou elle passait souvent la nuit avant pour oublier, pour se ressourcer... Elle soupira, ce temps là lui manquait...


Elle alla vers le plus gros des Rochers, posant sa main dessus comme pour le caresser, pour évoquer ses vieux souvenirs. Elle se laissa tomber au sol face au Lac, et contempla quelques instants l'horizon. Le silence était si agréable. Cerise se mit à sourire en repensant quand Truffe apparaissait au travers des buissons tout cela car sa Paty lui avait dit de la surveiller. Parfois cette dernière arrivait avec de quoi se restaurer et elle discutait longuement autour d'un feu.

Cerise soupira encore plus. Ce que cela lui manquait, sans parler de son village, son Sarlat. Certes il avait un peu changé, ses amies étaient parties ou n'étaient plus. Mais ce qu'elles avaient pu passer de bonnes soirées, voir nuits blanches, à rigoler, à jouer, à profiter tout simplement de la vie.


Elle ferma les yeux pour se remémorer toutes ses folies du bon vieux temps, en levant le visage au ciel. Le soleil venait lui réchauffer ce dernier, et elle sentit une légère brise l'effleurer.


Cerise ne voulait plus bouger mais juste profiter encore un moment de ses magnifiques souvenirs avant d'aller voir son amie.

_________________
[De retour, doucement...]
Marzanna
Tillie était arrivée du matin même en compagnie de son amie Eva et de Lucile la fille de cette dernière. Elle les laissa à la porte d'une taverne et alla attacher sa jument dans un pré.

N'ayant pas envie de dormir et se sentant poussièreuse elle poussa ses pas vers un lac qu'elle avait aperçu en arrivant.

La besace sur l'épaule elle s'arrêta prêt de l'eau, prit quelques cailloux et fit des ricochets, elle commençait à bien se débrouiller.... s'étirant elle jeta un regard aux alentours.. personne... elle défit ses vêtements et glissa lentement dans l'eau se mettant sur le dos, fermant les yeux se laissant porter....

Mmmmmmmm !! quel délice.... cela faisait si longtemps....

Après quelques brasses la blondinette rejoignit la terre ferme se laissant sécher par le soleil.

(quelques heures plus tard)

Dans ses pensées Tillie frissonna....

Bon il est temps de m'apprêter et d'aller rejoindre mes amies et les quelques personnes aimables que j'ai rencontré en arrivant...

Laissant ses vêtements de voyage dans le fond de sa besace, la ptite bretonne revêti sa belle houpelande et partit en direction de la taverne.
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Amarante.
[Bien des jours plus tard ... ]


Depuis leur retour de Périgueux, elle trouvait les journées longues ... Très longue ... Depuis qu'elle avait rompu avec Chancrouny pour que Baudouin puisse revenir dans sa vie, elle se posait des tas de questions ... Avait-elle fait le bon choix ? N'allait-elle pas le regretter ? Elle aimait toujours Baudouin, c'était un fait et malgré ce qu'il s'était passé ...

Elle avait parlé avec Leyah et cette discussion l'avait bien réconforté, mais depuis quelque temps elle doutait de nouveau ... Allait-elle arriver à ne plus penser à ce qu'il s'était passé ? Elle en doutait. Surtout qu'elle en voulait plus que de raison à Cerdanne ...

Assise au bord du lac, elle jeta un caillou dans l'eau, d'un geste rageur ... Maudite soit-elle ... Pourtant, si elle voulait que son couple fonctionne à nouveau, elle devait faire l'impasse ... C'était le passé et elle lui accordait la chance qu'il avait demandé ... Tirer un trait, c'était plus facile à dire qu'à faire ... Et Arga qui voulait qu'elle vienne le rejoindre ...

Il manquait plus que ça ... Aller en Rouergue pour qu'il se retrouve en face d'Istar, c'était hors de question ... déjà que Cerdanne y avait son pied à terre, tomber sur les deux en même temps, pas question ... Bien qu'elle ait déjà rencontré Istar, elle l'avait trouvé sympathique, mais c'était avant ... Devait-elle avoir peur de retrouvailles avec elle ?

Nouveau caillou jeter dans l'eau ... Elle poussa un grand soupir ... Si elle ne voulait pas souffrir, elle devait arrêter ça tout de suite, sinon cela allait vite devenir infernal ... Elle se leva doucement puis se mit en route pour aller préparer son départ ... Dans 4 jours ils seraient de nouveau réunis ! Dans 4 jours elle allait le revoir et tout reprendrait le cours normal de leur vie ...

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Pivoine
De longues journées à se languir au couvent, elle n'en pouvait plus ! déjà plusieurs semaines qu'elle était arrivée presque en courant à Sarlat, heureuse d'y revenir et d'y revoir les personnes qu'elle avait tant appréciées. Mais le cours de la vie l'avait forcée à entrer aussitôt au couvent.
Tout juste le temps d'apercevoir Jolius...

A présent elle en avait assez. Elle avait fait le mur le matin même, bien décidée à prendre l'air.

Ses pas l'avaient d'abord menée aux tavernes, mais impossible d'y rentrer ! Trop de monde... Elle avait tapé un peu à la fenêtre, mais sans résultat. Tant pis, elle reviendrait plus tard.

Le nez en l'air, les mains dans le dos, fredonnant son air favori, elle arriva au bord du lac. Un lac !! mais bien sûr... quel dommage qu'elle n'aie plus sa barque, perdue au fond du lac de Toulouse. Promis, elle reviendrait, mais bien équipée, et se remettrait à la pêche. Rien de tel que de passer la journée tranquillement, au milieu de l'étendue d'eau, sortir les poissons un à un, faire la sieste sans être dérangée, juste bercée par les chants des oiseaux et les clapotis contre la barque...

Elle s'avança, s'assit et ôta bottes et bas, les laissa sur la berge et entra dans l'eau jusqu'aux genoux, marchant le long de la berge, jouant avec les galets entre ses orteils. L'eau était un peu fraiche, mais que ça faisait du bien !
--Dylan_


Dylan , l'âne qui se prenait pour un cheval!

Clopin-clopant, le nez au vent, il humait l'air humide du lac. Il s'était échappé des mains de Louo qui était sensé le promener pendant que Mahaud tenait la taverne en ce dimanche après-midi.
Mais le gamin lui tirait sur le nez, et lui donnait des coups de pieds.
Niquedouille, espèce d'andouille!
On ne traite pas l'âne Dylan ainsi. Un coup de mâchoire dans le vide pour prévenir, un coup de queue, un vol de sabots, et le môme avait enfin lâché. Sur un hi-han strident, l'âne-cheval avait pris la fuite. Direction le lac.


"Non mais petit, sais-tu à qui tu as à faire? Je suis Dylan que diable!!
On m'appelait Roan Barbary dans l'écurie!
J'ai le sabot brillant et sûr. L'allure rapide et régulière...
La liberté est ma plus sûre alliée. Daignes donc délivrer ce message à ta brune maîtresse. Si elle souhaite me garder, elle devra me considérer comme son meilleur destrier! "


Une moue dédaigneuse sur le môme pétrifié, et la queue relevée, au p'tit galop il commença son tour de lac.
--Melie



Depuis leur retour à l'aube, la veille, tout n'était que douleur, silence, non dits et course contre les heures qui s'écoulent trop vite. Bien qu'il soit messager du malheur, Mélie avait pris en pitié, avec sa bonté habituelle, le pauvre jeune moinillon, à peine ses vœux prononcés, qui s'était vu confier une bien triste mission. Annoncer à une femme et ses enfants qu'ils n'auraient plus jamais de compagnon et de père. Elle l'avait laissée accuser le coup à sa manière, assurant l'intendance, tout en préparant déjà leur nouveau départ.

Le seul souci qu'elle avait, c'était ces allées et venues de personnes qui venaient lui faire des confidences, qui écoutaient aux portes, qui lui répétaient sans cesse ce que l'on disait sur elle dans bien des lieux, la jeune nounou aurait aimé qu'on laisse Patt tranquille. Mais le caniveau ne s'était pas encore vidé, et tant que ce serait le cas, certains continueraient toujours de lui faire des confidences sous le manteau.
Vivement que nous partions d'ici, ne peuvent-ils pas la laisser tranquille !!! Comme si ça n'avait quelque intérêt que ce soit ce que tous ces gens pouvaient dire. Déjà qu'il faut désormais 4 personnes presque pour faire ce que Patt faisait toute seule, ça laisse rêveuse... Elle s'en voulait de laisser ces nuisibles s’immiscer dans ce lieu protégé qu'est "les Mures" et c'est ce qui la faisait maugréer encore et encore...

Heureusement, certains ne s'en laissaient pas compter, ils avaient leur fréquentation et ne laissaient personne leurs dicter leur conduite. Devoir choisir en amitié entre untel ou untel parce que les deux ne savent pas s'apprécier était tellement puéril et pathétique que la vindicative avait payé cher son indépendance en amitié et en amour. Mais c'est pour cela que Mélie l'aimait tant, elle savait à quel point certains moments avaient été difficiles, mais jamais elle n'avait changé de cap. Toute personne ayant essayé de la manipuler avait été rayé manu militari de ses fréquentations, forcément ça avait fait de la place et fait grincer quelques dents...
Bon vent !

La journée s'était passée ainsi, entre râleries intérieures sur l'ensemble de l'humanité, réconfort des enfants quand l'un des trois venait se blottir dans ses jupes et confection d'onguents, de potions et autres bandelettes. Quand les enfants avaient décidé que mettre les objets personnels de Michel dans la barque, pour l'accompagner pour son dernier voyage, n'était pas suffisant, la jeune Narbonnaise avait accepté de les accompagner à la barque de leur père pour qu'ils la décorent de fleurs, de jolis galets et de statuettes sommairement sculptées dans des morceau de bois. Elle les avait un peu aidé, mais elle les avait surtout observés.

Lucie promettait d'être une très jolie jeune fille un jour et il était clair qu'elle ne manquerait pas de soupirants, mais son terrible caractère et ses folles ambitions risquaient de lui porter préjudice.
Floris ne ressemblait plus autant à son géniteur qu'au début, il avait gardé le cheveux clair certes, mais ses prunelles claires étaient empruntes d'une intelligence fine et sereine, rien à voir avec son bouillonnant et ambitieux père.
Cantor était le moins secret des trois, il était un véritable mini elle, tout en impulsivité, hyper sensibilité et par contre, contrairement à sa mère, ultra possessif. Son père adoptif lui avait laissé une bien lourde tâche en lui confiant la responsabilité de la tribu.

Puis pendant qu'ils remontaient vers "les Mures", Mélie se remémora la période où elle avait senti que quelque chose avait changé dans la vie de la môme au loup. Son air rêveur, ses sautes d'humeur dues sans nul doute à une grande lutte intérieure. A force de vouloir protéger ses enfants, elle s'était interdit les aventures, les relations peu stables, elle avait vécu comme une nonne pendant toute la petite enfance des triplés, c'est seulement vers leurs 5 ans que toute cette protection avait volé en éclats. Il faut dire qu'il était exceptionnel cet homme qui avait tout chamboulé dans la vie de la vindicative, il lui tenait la dragée haute, ils se chamaillaient sans cesse, mais c'était pour mieux se retrouver.

Quand l'autre avait tenté un baroude d'honneur en revenant dans sa vie, Mélie avait eu peur. Mais, à son grand soulagement, Patt n'avait eu aucun moment de doute, le père de ses enfants ne pourrait jamais arriver à la cheville de Michel, et cela avait été les mois bénis... Enfin, à part Lucie qui voulait devenir reyne et faisait caprice sur caprice pour avoir une robe de la couleur des poneys roses, Floris qui ne vivait que pour les heures qu'il passait avec Michel à apprendre à monter à cheval et Cantor qui avait mis un temps infini à accepter de partager sa mère et qui avait fini par rentrer tous les soirs avec son papa, tous les deux aussi noirs que des charbonniers à force de travailler à la forge.

A tous ces souvenirs, un imperceptible sourire effleure le visage de la nounou, le seul de la journée... Puis il y avait eu la toilette de Michel, le départ pour Sainte-Lucie, les mots si doux de Marilou, le recueillement, le hurlement de la meute... Patt lui avait demandé d'accompagner le corps de Michel avec les enfants, Mélie avait acquiescé, se doutant que son amie souhaitait remercier les personnes qui étaient si gentiment venues et surtout dire au revoir à Marilou qui partirait dans l'heure.

C'est donc avec les enfants, sous les hurlements de la meute qui arrachent des regards apeurés des porteurs vers la forêt, que Mélie arrive sur le ponton du lac. Une fois que les hommes ont fini leur office, la jeune femme les paie et serre les enfants contre elle.


Votre mère ne va pas tarder, montons dans sa barque et attendons la...
Pattricia
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... Patt ne savait pas qu'une personne illustre coucherait ces quelques mots plusieurs siècles plus tard, mais c'était son état d'esprit du moment... Elle se savait entourée de personnes sincères, mais elle ressentait néanmoins une grande solitude. Lorsqu'elle parcoure le village pour descendre en direction du lac, elle est perdue dans ses souvenirs, elle ne sent pas les regards, ne voit pas les gestes, elle passe... La seule chose tangible dans ce monde cotonneux, c'est le hurlement de la meute, fil ténu qu'elle suit comme Thésée suivait le fil d'Ariane.

Lorsqu'elle passe la poterne, elle salue d'un geste absent la personne de garde, et continue son chemin en direction du port. Au loin, elle voit les étendards d'une armée, espérant seulement que cette présence inopportune ne créera pas d'ennuis, ou n'attirera pas des indésirables pressés d'en découdre pour mesurer leurs forces respectives. Les armées à Sarlat n'avaient jamais été de bon augure, la dernière fois c'était quand les "sauveurs" actuels s'étaient empressés de se carapater pour aller guerroyer ailleurs alors que leur Comté savait, et eux également, que les Nains arrivaient pour y faire carnage...

D'un geste inconscient, la vindicative balaye ses pensées désagréables d'un geste vague, remettant en place sa mèche rebelle habituelle. Il lui faut peu de temps pour arriver enfin au ponton, et c'est avec légèreté qu'elle saute dans sa barque pour rejoindre tout le monde. Avec des gestes précis, Patt détache la barque de Michel pour la lier à la sienne, puis récupère son amarre...

_________________
--_agnes



La sylphide se tient au bord de la rive, ne sachant quelle force l’a mû ici plutôt qu’à l’Eglise. Elle a regardé les présents, semblant en reconnaitre certains à travers les mots de sa mère. Elle se sent à la fois étrangère et auprès des siens. Une sensation étrange, s’il en est. Elle regarde les triplés, les couvant du regard, surtout « mini-chieuse ». Elle-même a grandi sans père, dans un village où le fait même de prononcer son nom provoquait le dégoût ; sans mère, dans un village où le fait même de prononcer son nom était interdit. Mais avoir un père, elle sait néanmoins ce que c’était grâce à ses parents nourriciers. Et le perdre aussi.

La nouvelle était tombée officiellement au couvent tandis que la rumeur courait depuis plusieurs jours à mots couverts :
« Mon dieu… la pauvre ! » « Qu’est-ce qu’é va faire m’ame Pattricia maintenant ? »
« C’était un si gentil garçon ! »

Directement elle avait écrit à sa mère et la réponse lui était parvenue par retour de pigeon :

« Mo Nigheann, va à Sarlat immédiatement.
Ailean »

Cela ne souffrait aucun appel, aucune tergiversation. D’ailleurs, elle n’y avait même pas songé. Elle avait compris. Cette complicité entre les Aristochattes – faite de présences muettes, de gestes anodins, de sourires qui en disent long – lui faisait envie.

Maintenant elle est là, près des enfants et de la nourrice, dans sa longue tunique sombre de moniale. Effrayante sans doute. Elle hésite à monter dans la barque et les suivre. Elle attend un signe.


Pattricia… Mère est…

Elle s’arrête. Désigne l’île du regard.

Mère est…

Rien ne viendra. Elle espère juste que Pattricia comprendra. Sûrement. Elle monte dans la barque auprès de la jeune femme. C’est venu naturellement tout à coup. Sa place, c’est celle d’Ailean, mais elle prend la main de Pattricia dans la sienne un instant. Ses yeux s’embuent pour elle. Le silence est assourdissant. Le clapotis des vagues du lac pour seul fond sonore. Le rappel à la vie, au mouvement.

Le clapotis des vagues à l’unisson de leurs cœurs. Le rappel à la vie, même en cet instant.



Pattricia
Lorsqu'elle s'apprête à larguer les amarres, la longue silhouette sombre apparait dans son champ de vision. Elle est là, debout au-dessus d'elle, longiligne et immobile, comme indécise. Patt écarquille à peine ses prunelles vertes sous l'effet de la surprise, puis la limite des nuages qui embuent son regard est repoussée, le visage se décrispe légèrement et le corps s'écarte, laissant place.
C'est une sorte de ballet silencieux, les enfants penchent la tête et regarde cette jeune fille inconnue, mais pourtant au visage familier.

Agnès s'installe près de la môme au loup, lui serre la main et c'est le vert rencontre le gris, dans un regard de reconnaissance et de complicité nouvelle.
Intimité... émotion... certitude...
Doucement, la Sarladaise retire sa main et s'installe au centre de l'embarcation, empoignant les rames et lançant le curieux convoi vers sa destination. Doucement, Patt entonne une chanson d'un autre temps...


Je laisse à l'abandon
Cet amour que j'ai porté
Voulu au plus profond
A-t-on vraiment le choix
Quand on nous coupe les bras

Je laisse à l'abandon
Par amour et par raison
Des milliers d'espérances
Aux portes de l'absence
Comme un merveilleux don

Je laisse à l'abandon
Avec toi tous les espoirs
Qui me restaient à croire
Et te voir t'en aller
Est la pire des prisons

Je laisse à l'abandon
Au prix de milles souffrances
Ton rêve sans défense
Pour l'effrayant silence
Des instants qui s'en vont

Voir une main qui se tend, quelqu'un à suivre
Et quelque part, un fleuve quand on dérive
Ô quand une raison de vivre
Vaut bien des raisons, bien des défis
Même s'il faut vivre avec ce poids
(1)

Lorsque le convoi se retrouve de l'autre côté de l'ile, la vindicative allume une torche la jette dans la barque où se trouve le corps de Michel et détache cette dernière. C'est debout, serré les uns contre les autres, que les silhouettes assistent au feu purificateur. D'une voix étranglée, l'amante abandonnée prononce quelques mots...

Je ne pense pas qu'il soit vraiment mort.
Je me souviens tellement de lui et toutes les choses amusantes que nous avons faites.
Je parie qu'il se souvient de moi aussi, où qu'il soit.
Alors, il n'est pas vraiment mort...

Tu n'es pas mort car tu vas vivre à l'intérieur de moi…
Je n'arrêterai jamais de penser à toi ou de parler de toi.
Je ne t'oublierai pas car l'amour que tu m'as donné ne disparaitra jamais.
Tu ne vas jamais mourir pour moi parce que je t'aime, et que tu m'aimais.

En moi, Tu vivras éternellement...
(2)

Une barque en flammes s'éloigne sur l'onde calme,
Une tribu en larme s'étreint en ce moment fatal
Une âme s'échappe vers de nouveaux horizons
Une vie s'envole, les laissant dans l'émotion...

Parce que pour certains il comptait beaucoup
L'homme s'éloigne dans le hurlement des loups.



(1) Les dix commandements
(2) Choco_choc

_________________
Baudouin.
[L'âme fendue au bord du lac]

Il était tôt, très tôt. La lumière nacrée de l'aube illuminait délicieusement l'onde d'un lac trop calme. Baudouin était là, planté, debout, les yeux dans le vague, la besace à ses pieds.

La soirée de la veille avait été agitée, tourmentée. Une dispute, encore une, mais qui fut celle de trop, celle qui brise tout, le point de non retour. Il aurait voulu être assez fort pour que la jalousie, les rencoeurs, les peurs, les doutes ne leur nuisent plus. Il aurait voulu être assez fort pour qu'Amy plus jamais ne souffre. Mais il n'était que lui, un simple homme, seul.

La décision avait donc été prise, puisque la vie du couple devenait infernale, il partirait, laissant en paix celle qu'il considérait comme sa femme et sa fille, la plus belle merveille du monde. Traîtresse douleur... Il ne la verrait sans doute pas grandir, il ne pourrait s'extasier sur ses premiers sourires, ses premières joies d'enfant. Ainsi va la vie.

En partant, il avait juste laissé une médaille d'Aristote, sa médaille, qui jamais ne l'avait quitté, avec un petit vélin griffonné: pour Korydwen. Amy comprendrait et le lui remettrait, il en était certain. Il ne lui servait à rien de s'apesentir sur de vaines explications. Tout avait été dit.

Mais déjà sa fille aux boucles brunes lui manquait et lorsqu'il avait doucement caressé les mèches de l'enfant reposant paisiblement à peine âgée de quelques jours, il n'avait pu retenir une larme. Triste désillusion, douloureuse séparation. Il avait tendrement murmuré à son oreille qu'il serait toujours là pour elle. Toujours.

Et là, comme un benêt, il se retrouvait seul, face à l'étendue d'eau, le destin l'avait mené ici. Certes, il aurait pu se jeter dans le lac et en finir avec tout cela, mais il n'était pas ce genre d'homme. Trop orgueilleux. Trop superstitieux.

Le coeur sec autant que ses yeux, il prit sa besace et, une dernière fois, il se tourna vers la ville, les lèvres serrées, le coeur au bord des lèvres. Tout passe... Adieu.
Amarante.
Une dispute, encore une ... C'était leur lot depuis cette histoire, mais encore plus depuis qu'ils s'étaient retrouvés ... Celle-ci avait fait du dégât, beaucoup de dégât ! Elle découvrait une partie d'elle, qu'elle ne connaissait pas. Elle avait changé depuis qu'ils s'étaient séparés et elle changeait encore, mais était-ce en bien ?

Elle avait mal dormi, seule sur la couche, Baudouin dormait près du berceau. Elle l'avait observé une partie de la nuit, le coeur serré ... Il était là, près d'elle. Que voulait-elle de plus ? Le passé était le passé alors pourquoi n'arrivait-elle pas à tirer un trait ? Un soupir, encore un et elle avait réussi à s'assoupir un peu ...

C'était un bruit dans la pièce principale qui la réveilla d'un coup ! Elle se retourna et vit Baudouin qui laissait quelque chose sur la table. Il était habillé et avait un baluchon. Elle le vit embrasser sa fille puis il sortit ...

Un vent de panique s'empara d'elle, elle se leva d'un bond, le coeur battant à tout rompre. Non il ne pouvait pas partir !! Pas comme ça !

Elle s'habilla en toute hâte. Elle savait que s'il partait, c'était de sa faute et uniquement SA faute. Il lui avait demandé pardon plus d'une fois et il avait même refait sa demande en mariage ... Qu'elle avait quasiment refusé, lui demandant du temps ... Que bien sur il lui avait accordé ... Que pouvait-il faire d'autre ?

Robe enfilée à la hâte, elle prépara une petite besace puis elle prit son foulard qu'elle passa sur son épaule et sur sa taille. Elle prit sa fille qu'elle cala bien contre son ventre, tenu par le foulard et elle lui caressa doucement les cheveux ... Sa petite merveille ...

Elle agrippa la médaille et le mot puis sortie en trombe de la maison ... Elle devait le retrouver absolument ... Elle l'aimait et elle allait le lui dire ...


Baudouin !!! BAUDOUINNNN !!!

La scène de la séparation de Reoz ne pouvait pas se reproduire ... Non il ne fallait pas ...
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Baudouin.
Adieu Amy, Adieu ma vie. Il savait que son coeur, il le laissait là, il savait aussi qu'il ne le rependrait pas, n'était-il pas légitime qu'il le laisse à ce qu'il avait de plus précieux, sa fille? Il avait beaucoup vieilli pendant les mois de séparation, les moines, les privations, le temps qui passe... mais changeait-il vraiment? Il savait qu'il retournerait à Mortagne, vers sa petite maison de vieux garçon, faite de bric et de broc. Il savait qu'il retournerait à la Rose, encore et encore, là il se sentait vivant, là il y croiserait Cerd'. Il se perdrait dans l'opium, habité par le souvenir d'un ange.

Besace sur l'épaule, il avait prit la route qui menait à Montauban, petit tour en Guyenne avant de retourner vers le Nord. Il s'en payait le luxe.

Pourtant on l'appelait. Une voix. Elle le fit tressaillir. Il se retourna à nouveau, malgré lui. Amy... Echevelée, serrant leur enfant contre elle, les yeux baignés de larmes. Etait-ce Amy?

Fronçant les sourcils, il s'avança vers elle, se demandant ce qui lui prenait et puis, peu à peu, il se mit à courir, avant de laisser tomber sa besace et de les serrer toutes les deux contre lui.

Il remit le châle qui lui couvrait les épaules et sécha ses larmes en grommelant entre ses lèvres, bourru:


Je hais nos disputes.

Ainsi, elle était venu contre-carrer à ses plans. Pour elle, pour eux, il resterait et aux diables les disputes, qu'était-ce en comparaison de la merveille qu'ils avaient faite. Ne valait-elle pas qu'ils se battent pour elle? Ne valait-elle pas plus qu'une dispute?

Bougonnant, il chercha les lèvres d'Amy sans la lâcher et lui imposa les siennes, violemment, comme il le faisait lorsqu'il était habité par la colère, comme pour assouvir et faire doucement passer cette rage qui le prenait parfois. Peu à peu le baiser devint doux et il finit par déposer un chaste baiser sur son front.


Mettons fin aux reproches, tu veux?
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