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[RP] Le lac de Sarlat

Pattricia
Des questions, des questions, toujours des questions... La vindicative aurait pu croire qu'elle avait les triplés accrochés aux basques, si ce n'est une différence de taille. Elle comprenait son besoin de savoir, de comprendre, de se préparer, mais il allait devoir apprendre à prendre le temps. Patt arrête sa jument quand il montre une certaine inquiétude quant au pourquoi du comment de leur rencontre et la jeune femme essaie de réfléchir à comment présenter la chose sans en dire plus qu'il n'en faut.

N'allez pas vous imaginer je ne sais quelle histoire à dormir debout, j'ai ce qu'on appelle un réseau d'information et mon réseau fonctionne très bien. Quand vous vous êtes pointé à la douane devant un bureau d'endormis, l'une des personnes présentes ne dormait point et m'a immédiatement informée qu'un homme voulait voir Bryn et m'a communiqué son nom. Je vous rappelle que vous vous êtes présenté là-bas, n'allez pas chercher midi à quatorze heures, ça n'est qu'une question de logique. Quand il s'agit de votre mère, je suis toujours informée de tout.

Elle n'aimait pas parler de cette face de sa personnalité, ce qu'elle faisait en sous-main ne regardait personne, si ce n'est ceux à qui elle rendait comptes et ils étaient fort peu. Quand il parle de l'agression par contre, ses sourcils se froncent, remettant derrière l'oreille une mèche comme à chaque fois que quelque chose la met mal à son aise.

Une agression gratuite ? Sans explications ? Sans alerte ou altercation au préalable ? Soit vous êtes tombé sur des fous, soit il s'agissait d'un contrat mis sur votre tête... Et la blessure ne se guérit pas...

Un contrat sur la tête du fils de Bryn... voilà qui était étrange et pourquoi une arme à priori empoisonnée ? Peu de personnes avaient pour habitude d'utiliser le poison, il fallait faire partie d'une certaine catégorie d'assassins... Elle savait qu'il lui faudrait poser des questions à droite et à gauche et ce, sans éveiller les soupçons. Lorsque j'aurai enfin mon domaine, je ferai installer une bibliothèque et un laboratoire, je vais devoir me constituer un nouveau réseau. Mais son explication n'était pas terminée.

Seurn, vous n'êtes pas un inconnu pour moi, vous êtes le fils de Bryn. Nous sommes amies, est-ce si étonnant que nous nous soyons confiées l'une à l'autre ? Votre mère est peu bavarde lorsqu'il s'agit de son passé, mais j'ai eu le privilège de recueillir ses confidences il y a fort longtemps. Chaque membre du clan a rencontré Bryn dans des circonstances particulières, je parle de ceux qui n'ont pas de liens de sang avec votre famille et peu ont partagé les mêmes rencontres. Personnellement, quand je l'ai rencontrée, elle était seule, j'ai connu sa maisonnée bien plus tard, lorsqu'elle s'est installée à la capitale.

Le clan... Lui parler du clan... Soit il partait en courant, soit sa curiosité et sa surprise prendraient le dessus. Elle ne pouvait pas tout lui raconter, d'abord parce qu'elle en aurait pour des semaines et ensuite par respect pour chacun des membres, même si deux d'entre eux avaient fortement tendance à lui taper sur les nerfs. Ils avaient repris le chemin au pas en direction du lac, bientôt ils arriveraient à l'intersection, à droite soit les rochers, soit la crique aux saules, à gauche la voie sans issue au bout de laquelle se trouvait les Mures, sa tribu et le moulin à eau. La môme au loup prend une profonde inspiration et reprend la parole

Connaissez-vous le Pays du Soleil Levant ? Savez-vous ce qu'est une Hijra ou encore avez-vous déjà rencontré un homme ayant du gout pour les hommes ?

Elle sourit avec malice et continue sur le chemin comme si de rien était. C'est alors qu'ils arrivent et qu'une chevelure rousse semble sortir et retourner dans l'eau à un rythme irrégulier. Quand Il lui parle de la baigneuse, Patt l'observe, amusée d'entendre son petit discours sur l'homme qu'il était et ses multiples facettes. Mais la dernière question la laisse quelques secondes sans voix.

Bryn a été archi-diaconesse pendant un certain temps. Et elle est très proche d'un certain nombre de prêtres, en général haut en couleur, comme la plupart de ses fréquentations...

C'est alors qu'elle aperç oit les hautes herbes, pas très loin de la nageuse, qui bougent ostensiblement. Les émeraudes se fixent et les lèvres s'étirent en un léger sourire. La vindicative saute à terre, pressée de se mettre entre les hautes herbes et les jeunes gens.

Au fait... J'ai un premier membre de ma tribu à vous présenter...

Elle avance encore légèrement et cale autant que faire se peut ses bottes dans le sol. C'est alors qu'un énorme loup mâle sort de sa cachette et s'abat, avec toute la délicatesse donc il est capable -comprenez qu'il n'en n'a aucune- sur le devant de la jeune femme qui se tortille pour éviter les coups de langues nauséabondes.
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Soren
Pattricia a écrit:
Seurn, vous n'êtes pas un inconnu pour moi, vous êtes le fils de Bryn.


Quelque chose me heurte dans ce constat de Patt. On dirait que tout le monde prend cette affirmation pour établie. Tout le monde... sauf moi! se peut-il que je sois trop tétue? Pourquoi Brunhilde est-elle si convaincue que je suis son fils? Toute cette situation comment à me monter au ciboulot. Par moment, je voudrais lui commander d'arrêter de penser. Mais je n'y arrive pas. Cette situation devient obsédante. Elle prend une place démesurée dans mon esprit. Elle est entrain de me faire perdre le peu de raison qui me reste. Il faut que je tranche. Et vite! Hors de tout doute raisonnable!

A sa suite, je démonte à mon tour de cheval. J'attache les rênes à une vieille branche d'arbre et j'observe son manège alors qu'elle se rapproche d'herbes folles.


Pour répondre à votre question de tout à l'heure, non, je ne connais pas le pays du soleil levant. Je ne sais pas ce qu'est un Hijra et... si vous voulez le savoir, je n'ai aucun goût pour les hommes... Enfin pas au niveau des plaisirs charnels si c'est que vous évoquiez! Essayez, vous, de trouver un danois qui ferait des avances à un autre danois! C'est un peu comme si vous vouliez convaincre le pape que Dieu n'existe pas!

Pourquoi ces questions Patt?


Une idée saugrenue me vient en tête. Une idée qui naquit dans mon propre esprit à propos d'une autre personne. Je souris. Le parallèle est amusant.

Ne me dites pas que Bryn désire déjà arranger mon mariage? Mon père... enfin... celui qui m'a élevé a essayé. Une fois. Résultat: je me suis opposé à sa décision... ce qui m'a valu de choisir entre la mort et le banissement.

Un croassement ricaneur attire mon attention. Je porte mon regard là-haut, vers l'arbre où j'ai attaché mon cheval. Le corbac! Il est revenu! Toujours là dans les moments cruciaux celui-là!

Mais que cherche t-elle dans ces herbes?


Croyez-moi, après avoir osé défier Eric Larsen, on peut défier n'importe qui! Fusse t-elle Bryn MacFadyen!

Deux surprises de taille l'attendent presque simultanément. Bryn archidiaconesse? Hé bien! Je ne désespérais pas une réponse pareille! Ouf! Je m'étouffe presque en entendant ces mots! Ouais... voilà un sujet qu'il vaut mieux éviter!

Quand à la deuxième, elle me fait arquer un sourcil de suspicion.


Un loup? Eh bien! Voilà bien tout un membre de votre tribu! Dites-lui bien que je ne vous veux aucun mal. Je n'ai pas spécialement peur des loups. Ils pullulent au Danemark... et celui-là n'a pas la taille de Fenrir. J'aimerais juste qu'il comprenne que je suis son ami!

Je ne sens certes plus le sanglier mais il est inutile de pousser le bouchon trop loin. La nuit a été difficile. Je dois sentir la chair fraiche pour un animal sauvage comme celui-là. Oui... la chair fraiche avec mes plaies sanguinolentes.

La tête commence à tourner. La faim qui me tenaille sans doute, combinée au manque de sommeil et à une fatigue extrême. Il est temps de tester la qualité de l'hospitalité périgourdine. Je m'approche de la berge.


Syu!... Syu!... Syuzanna. NicDouggal! Hé Ho....

Aux paroles, j'ajoute de grands moulinets du bras. Ah ça y est! Je crois qu'elle m'a vu. Je lui fais signe de me rejoindre et je file détacher son cheval pour l'approcher du mien.

Ah! Et... Patt? Il va me falloir de nouveaux vêtements pour... euh... comment dire.. affronter Bryn!... Je vous rembourserai dès que j'aurais gagné quelques écus! Promis!

Le soleil brille haut dans le ciel. Certains de ses rayons arrivent même à percer l'épaisse couverture végétale formée par les feuilles des arbres. Le printemps est précoce cette année. Je clignote des yeux. Lalumière est intense. Des étoiles viennent se former devant moi. Elles papillonnent, augmentant l'étourdissement que je ressens depuis quelques instants. Je prends appui sur la croupe de mon cheval. Je sens que ma conscience s'étiole. je perds pied avec la réalité. Je porte les mains au front et je m'affale comme une roche sur le sol spongieux de la clairière.
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Syuzanna.
De loin, elle aperçoit deux silhouettes, sur la rive. Nul doute, en voyant la chevelure, de l'indentité d'un des deux individus. Plongeant tel un poisson, elle se dirige vers la berge, qu'elle atteint en quelques minutes.
Elle émerge lentement, secouant sa crinière de feu, la tordant en tout sens pour la débarasser du plus d'eau possible. La courte tunique de lin blanc qui la couvre ne laisse toutefois rien deviner de sa silhouette fine. Ce dont elle n'a pas l'air de se rendre compte. Ou dont elle se fiche comme de sa première épée.

Toute dégoulinante d'eau, elle presse une nouvelle fois ses cheveux gouttant, et la multitude de boucles s'éparpillent dans son dos et sur ses épaules. Elle pose tour à tour ses yeux sur la femme aux cheveux aussi roux que les siens, et sur Søren. Les présentations ? Bah, elle peut s'en charger toute seule. Serrant vigoureusement la main de la rousse, elle sourit, déclinant son identité.


- Syuzanna NicDouggal, fille de William MacDouggal, dit le Fou, lui même fils de Douggal MacCallum. Mais je m'arrête ici, vous n'êtes certainement pas là parce que vous rêviez d'apprendre le nom et surnom de tous mes ancêtres.

Grand sourire exibant tous ses crocs blancs. Tiens, un loup. Affectueux en plus. Elle sourit, amusée. Elle n'a du tout l'habitude d'en voir de si habitué aux contacts humains. Fut un temps, d'un loup, elle s'en faisait une couverture. Elle grimace légèrement. Tuer ce genre d'animal ne lui plaisait pas, elle le trouvait si noble ! Mais bon, quand on se prend un coup de plat d'épée dans le dos pour avoir volontairement manquer d'atteindre un chef de meute en pleine poitrine, à la fin, on finit par faire ce qu'on nous demande, même si ça ne plait pas.

Puis elle avise ses vêtements en vrac, à même le sol. Il est peut-être temps de se vêtir convenablement. En deux temps trois mouvements, elle enfile sa chemise, passe son kilt, boucle sa ceinture, et prend place pour glisser les pieds dans ses bottes. Voilà, c'est mieux. Elle est à peu près présentable. A peu près, oui, parce qu'elle a toujours l'air d'une espèce de sauvageonne, avec ses cheveux en tous sens et ses jambes à l'air.

Elle reste plantée, son sourire se crispant à mesure que les secondes s'égrainent. Regard à Søren. Il a un air sérieux. Elle se mord la lèvre inférieure. Peut-être discutaient-ils de choses importantes, avant qu'elle ne surgisse du lac, telle Venus sortant des eaux ?*
Elle lève le nez au ciel, admirant le bleu impressionnant du ciel, tant captivée par le vol en V d'une tribu de fuligules morillons qu'elle ne prête absolument pas attention à ce qui se passe à ses côtés.


- Tout va bien ? s'enquiert-elle à la cantonnade, tout en passant une main dans ses cheveux pour en ôter les noeuds, le nez toujours rivés vers le haut.

*Toute allusion au tableau de Botticelli serait purement volontaire.
Pattricia
Quand les évènements se mélangent, se complètent ou encore s'opposent avec une certaine rapidité, il est très difficile de suivre soi-même ce qui vous arrive. Premier tableau, les prémices d'une présentation de certains membres du clan, après tout était-ce bien de le laisser avoir un choc trop violent quand il aurait déjà à subir celui de la rencontre avec la Grande. Elle en était encore à s'approcher des hautes herbes que plusieurs choses c'étaient précipitées dans la brèche, d'abord sa réponse aux incessantes et bien naturelles questions de Soren...

Et bien vous souhaitiez que je vous parle du clan, je me suis dit qu'il serait déjà plus judicieux de vous prévenir sur trois de ses membres. Je vous ai parlé du pays du soleil levant parce qu'une minuscule orientale issue de cette contrée lointaine, sans doute la plus fine lame que je connaisse, est un des membres de la maisonnée de votre mère. Je vous ai demandé pour la Hijra parce que lorsque l'on en a jamais vu, croyez-moi sur parole c'est un choc la première fois, surtout vu le caractère de la personne en question... Et puis pour le dernier spécimen, il n'y a aucun souci, juste que je voulais être sûre que vous n'aviez pas des aversions irréversibles envers les hommes aux mœurs différentes.

Des trois, Sachiko est de loin celle avec qui je m'entends le mieux, j'ai un profond respect pour cette femme, elle méprise les hommes mais on s'y fait vous verrez... Les deux autres sont trop "féminins" et trop "garces" pour moi. Le reste du clan est plus banal si je puis me permettre l'expression, inutile que je vous prépare à leur rencontre. De plus, ils ne sont pas tous en Périgord en ce moment.


Toujours avançant vers les hautes herbes, quand il lui fait part de son inquiétude, la vindicative éclate de rire.

Surtout ne lui dites jamais que vous la soupçonnez de vouloir diriger votre vie, c'est la personne la plus libre que je connaisse, avec ce qu'elle a vécu, jamais elle n'envisagerait d'imposer quelque règle que ce soit, si ce n'est celles du clan, et votre vie privée n'en fait pas partie, n'ayez crainte.

Le deuxième tableau se met en place, elle en est à essayer d'éviter les coups de langue de son loup, que la naïade à la chevelure de feu sort de l'eau, en liquette détrempée, se dirige vers elle et lui sert la main vigoureusement. Han ! En voilà une qui lui plaira sans aucun doute quand Elle la rencontrera. Le sourire de la môme au loup s'étire largement quand elle entend la présentation qui lui est faite. Après une bourrade affectueuse à son poilu afin qu'il se remette les quatre pattes au sol, elle frotte sa tenue pour lui rendre un semblant de propreté et essaie de se remémorer sa propre présentation officielle au clan et se contente d'en dire le début, les yeux rieurs.

Oui vous avez raison, les détails ancestraux peuvent attendre, ravie de vous rencontrer Syuzanna NicDouggal, fille de William MacDouggal, à mon tour...
Je suis Pattricia de Sarlat, née dans le Nord du Royaume de France, amnésique de ma vie passée, mes souvenirs commençant un matin de décembre devant le magnifique lac dont vous venez de sortir.


Troisième tableau, la naïade est en train de se rhabillée et la conversation avec Soren continue... Patt grattouille comme d'hab la tête de grand mâle et se tourne vers le Danois.

Alors je vous présente Truffe, oui je sais pas très original, mais quand il s'est érigé comme le défenseur de ma personne je n'avais qu'une dizaine d'années et lui quelques mois. Il est le premier être vivant dont je me souvienne et il n'a aucune raison de se montrer agressif envers vous, il "sait" les choses, je n'ai jamais compris comment il fait. C'est ainsi... J'ai toujours pensé qu'une âme protectrice l'habitait et veillait sur les miens.
Des vêtements ? Heu... Ben on va voir avec ma nounou si elle peut pas faire des miracles avec les affaires de feu mon compagnon, il était moins imposant que vous, mais Mélie trouve toujours des solutions pour ce qui est de l'intendance...


Quatrième tableau, une masse s'écroule sur le sol... Quand Soren s'affale d'un coup, deux choses, la terre tremble et Patt se précipite. Les gestes si souvent effectués ont leur propre vie et elle le retourne le face au ciel afin de distinguer la couleur de sa peau, regarder l'état des pupilles, vérifier qu'il ne s'est pas fait une nouvelle entaille au visage des suites de sa chute.

Syuzannaaaaaa ! Venez m'aider s'il vous plait ! Il me faut de l'eau du lac, vous avez un bol, quelque chose ?

Ne voyant rien d'alarmant de prime abord, si ce n'est cette vieille blessure qui n'est pas guérie, la jeune femme sort un vélin et son écritoire des fontes attachées à sa jument et gribouille un truc vite fait. Elle se précipite sur le bord du lac et siffle d'une manière très particulière, les yeux fixés sur la silhouette du moulin sur l'autre berge. Puis ne sachant rester immobile dans les situations de crise, elle rejoint son loup et lui prend la tête entre les mains.

Truffe, tu ramènes la trousse tu as compris, la trousse !

Le loup file comme le vent, et la buse arrive, elle entend son cri et tend son bras bardé de cuir afin que le rapace se pose et lui tend le vélin.

Mélie, vite, vite, vite !!!

La jeune femme retourne près du Danois et de sa compagne.

La buse ira plus vite que Truffe, la trousse de soins l'attendra quand il arrivera chez moi, et ensuite le reste de la tribu arrivera en charrette, je ne crois pas qu'il soit prudent de laisser Seurn se remettre à cheval si il se réveille, des bras musclés vont nous aider à le porter dans la charrette et après direction la maison !
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Soren
Je suis haut, très haut dans le ciel. Le lac, en bas, me parait tout petit. Une simple tâche bleue dans une étendue verte immense. Il en est de même pour la ville qui s'est construite à côté. Sarlat… Oui, je sais que c'est ainsi qu'elle se nomme. Sarlat… Drôle de nom. Alors que je me rapproche du sol, je commence à distinguer certains détails. Deux chevaux qui broutent une herbe à peine verte. Sans doute les premières pousses du printemps. Tiens! Un oiseau s'envole! Il vole à tire d'ailes. Eh! Il est rapide! Il traverse l'étendue d'eau en direction d'un bâtiment situé de l'autre côté. Qu'est-ce donc? Oui… on dirait un moulin! Sans doute un moulin à eau.Je suis maintenant trop bas, trop mal placé pour le confirmer.

Oh oh! On dirait qu'il y a eu du grabuge au sol! Un corps y est étendu. Je dirais qu'il s'agit d'un homme. Un blond. Comme moi. A ses côtés, deux rousses s'affairent. Tandis que l'un prend soin de lui, l'autre joue avec des branchages. Je m'approche du petit groupe. Étrangement, personne ne semble s'occuper de moi. Alors je m'assois sur une pierre et j'observe. L'homme semble vraiment mal en point. La rousse confirme qu'il a une très forte fièvre. Il tremble. Il transpire à grosses gouttes. Elle relève son visage pour placer un vêtement sous sa tête. Drôle d'impression…. Je connais cet homme! Mais oui! Je le connais! C'est… c'est moi! Je tape sur l'épaule de la rousse.


Inutile de vous acharner! Il a de la fièvre! Une très forte fièvre qui ne passera pas ainsi. Comment je le sais? Parce que je la ressens! Le bonhomme allongé par terre… c'est moi!

La rousse ne me répond pas. Pire même! Elle m'ignore! Bah! Puisqu'ils n'ont pas besoin de mon aide…Je m'approche de la rivière, ramasse quelques cailloux et tente de faire quelques ricochets sur le lac.

Tiens, un loup! Je ne m'étais pas aperçu de sa présence avant. On dirait qu'il ne m'apprécie guère! Il grogne dans ma direction. Jolis crocs le loup! Plié sur ses pattes arrières, on dirait qu'il est prêt à bondir sur moi. Mais il ne le fait pas. Il se contente de me grogner dessus. Hé! Gentil le loup! Je ne suis pas méchant! On ne craint rien avec moi. Je ne puis rien faire…. Je suis un… un… esprit!

Ah tiens! Je viens de comprendre ce que faisait l'autre rousse tout à l'heure. Elle confectionnait une civière de fortune! Et voilà que maintenant, elles mettent mon corps dessus, l'attelent à un cheval et se mette en route! Ça me donne envie de les suivre un petit instant. Je marche à côté d'elles, sans trop forcer. Malgré l'énorme fièvre que je ressens je n'ai aucune difficulté à les accompagner. Comme quoi, il y a parfois des avantages à être un corps éthéré et ne pas avoir d'enveloppe charnelle!

Nous voilà maintenant devant le moulin que j'ai aperçu tout à l'heure. Les deux femmes détèlent leur précieuse cargaison et s'engouffre dans le moulin. Bon! Je crois que le voyage est fini pour moi. Quelque chose me dit que je ne peux entrer à l'intérieur...

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Syuzanna.
Sourire ravi de la rousse, alors que la Dame devant elle se présente. Pattricia, oui, elle devrait s'en souvenir, même si, parfois, certains noms lui échappaient.

- Enchantée et ravie, Pattricia de Sarlat. Fille... - regard à l'animal tout proche - fille des loups, si j'ose.

Son sourire toujours gravé sur la figure, Syu lève le nez en l'air, contemple, contemple, contemple... Jusqu'à ce que le cri de Patt lui fasse retrouver le plancher des vaches.

Elle sursaute, cessant brusquement de contempler le ciel. Elle porte le regard sur Søren. Encore dans les pommes ! Par les Dieux ! Il essaye de faire du cidre ou quoi ?
Un bol ? Non. Une chope cabossée, ça fait l'affaire aussi. Elle farfouille dans sa gibecière, et court emplir le récipient. L'eau est froide, et elle la déverse lentement sur le front, puis le visage entier, du Danois.
Mais comment s'y prend-t-il pour se faire blesser, et s'évanouir à tout bout de champ comme ça ? Elle observe les alentours. Il faudrait quelque chose... Elle soupire et ôte sa chemise, puis part la tremper dans l'eau fraiche. La roulant en une boule savante - donc en une espèce de chose de tissu sans forme - elle le place ensuite sous la tête du blessé.
Et ensuite ? Bah, Patt vient de demander à un loup d'aller chercher une trousse de soins. Cette pensée lui arracherait bien un franc éclat de rire, sauf que la situation n'a rien de drôle.

Des bras musclés vont venir aidés, vient de dire Pattricia. Bon, ne reste plus qu'à attendre alors ? Attente, patience, voilà deux mots qu'elle entend souvent, mais dont le concept lui échappe totalement. Mais là, il lui semble qu'elle n'a pas vraiment le choix.
Quelque chose à faire en attendant ? Par les nattes de la barbe de son père, n'y-a-t-il rien à faire ?

Elle soulève la chemise, examine d'un oeil critique la plaie, qui s'est rouverte, malgré qu'elle l'eut recousue. Elle grimace. N'aurait-il pas tenté d'ôter les fils avant la guérison complète ? Ou le poison sur la lame aurait-elle rongé les liens ? Elle n'a pas la réponse, hélas, mais toujours est-il que, par Dagda lui-même, ce n'est franchement pas terrible à voir.


- Parviendrez-vous à le faire revenir à lui ? s'enquit-elle d'une voix où l'inquiétude perce. Parce que mis à part les points de suture, je ne pratique guère l'art de la médecine.

Elle désigne d'un geste son bras gauche esquinté, où s'étale sur quelques centimètres, une série de points, maintenant l'une de ses fraiches blessures.
Pattricia
Cri aigü de Vindict qui passe en rasemotte et lui lâche un vélin sur la tête et va se ficher sur une branche élevée, le bec en direction du chemin, juste au moment où Patt allait répondre à la jeune femme. Légèrement distraite pour quelques secondes, elle déroule le petit parchemin et est rassurée par ce qu'elle lit.

Cela va être délicat, mais on devrait y arriver. Pour l'infection, si elle est due au poison de la lame qui l'a blessé, il me faudrait savoir si vous auriez gardé cette arme par hasard. Si l'infection est juste due à la nécrose des tissus parce que la procédure conseillée avant suture n'a pas été respectée, j'en viendrai à bout, n'ayez pas d'inquiétude.

Le bruit dans les hautes herbes l'informe que le loup est de retour, tenant dans sa gueule la trousse si précieuse. Patt tente un sourire rassurant à l'adresse de Syuzanna, délace les liens de l'étui de cuir et déroule le tout faisant apparaître fioles, scalpels, éponges naturels, fils de soie et bandage propres.

La première chose est de vérifier comment se présente la plaie que vous avez suturée. Il y a une procédure précise à appliquer avant de suturer, cela évite les infections justement. Par contre, si il s'agissait d'une arme empoisonnée, je ne suis pas experte, mais je pourrai tout de même réouvrir la plaie et déjà appliquer la procédure, suturer à nouveau et trouver une personne capable de nous aider.
Je gage que parmi le clan, l'un de ses membres saura sans doute comment lutter contre l'empoisonnement.


Patt retire le bandage et examine de près la cicatrice rougeâtre.

Bon, qu'est-ce qu'elle fiche cette charrette !!!
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Syuzanna.
Syu ne peut retenir une grimace, en entendant les propos de Patt. Procédure précise ? C'était dans les tentes des guérisseurs qu'elle avait appris à recoudre, quand elle était encore trop jeune pour se battre. Ça allait très vite, et on prenait ce que l'on pouvait, comme désinfectant. Et en général, on se servait directement de scotch whiksy au tonneau, qu'on répendait sur les plaies. Et ensuite, coutures ! Pas du grand art, certes, mais cela avait permis de sauver des hommes. Comme quoi, se vantait ensuite son père une fois à moitié ivre, le whisky, ça maintenait en vie !

- Disons que j'ai utilisé ce que j'avais à porté de main. C'est à dire un verre d'alcool fort.

Gênée la rousse ? Un peu oui. Sentiment très rare, venant d'elle. Mais si c'est part sa faute que Søren est dans cet état... Par les Dieux ! Elle ne se le pardonnerait jamais.

Si elle a toujours le poignard ? Voyons, en tant que fétichiste des armes bien faites, oui, elle ne peut que l'avoir. Elle se précipite vers sa gibecière, fait voler deux ou trois objets dont... La poudre et l'onguent du guérisseur ! Farfouillant encore un peu, elle finit par dégoter ce qu'elle cherche. Enveloppée dans un tissu, la dague.

Syu la tend immédiatement à Patt, ainsi que les deux bourses de cuir contenant les remèdes du bonhomme. Sait-on jamais, cela peut toujours servir à la jeune femme.


- Un guérisseur me les a données... Vendues. Somme exorbitante, mais la vie de Søren n'a pas de prix. La poudre était a avaler, et l'onguent à s'étaler sur la plaie. Et l'arme ayant servie à le blesser est ici.

Non, non, ne t'extasie pas devant sa finesse, sa brillance, le fil extraordinaire, la courbure parfaite de la pointe, ni la garde fabuleusement travaillée ! Cette chose, aussi parfaite soit-elle, est responsable de l'état actuel du Danois. Alors, on fait taire son admiration et on regarde ailleurs. La trousse de Patt regorge d'ailleurs de choses très intéressantes. Puis l'imaptience la gagne, elle aussi, et elle ne peut s'empêcher de reprendre les propos de Patt.

- Oui, qu'est-ce qu'elle fiche, cette charrette !
Pattricia
La vindicative était dans son monde, questions brèves, sourcils froncés en observant la plaie boursouflée et les tissus nécrosés. Quand Syuzanna lui montre la dague, la jeune femme n'y touche pas, se contentant de l'étudier. Mais elle n'a pu retenir une grimace, l'objet n'est pas commun...un pro, si il voulait il pouvait tuer alors pourquoi l'empoissonnement ? C'est quoi ces gens après Seurn ? Il faut que je parle à Sachi et aux deux autres, y'en a forcément un dans le lot qui s'y connait en poison ! La vindicative n'aimait pas, mais alors pas du tout la tournure que prenaient ces retrouvailles, et avec ça il allait falloir gérer Bryn, elle avait deux jours pour limiter les dégats, ensuite elle parlerait à Sachi.

Ne sachant ce qu'il y a dedans, je pense qu'il vaut mieux ne plus utiliser la poudre et l'onguent du guérisseur, je vais faire de mon mieux et ensuite je me tournerai vers des personnes bien plus au fait que moi sur les poisons.

La môme au loup se contente de remettre le bandage souillé, elle préférait tout faire en même temps, commencer les soins ici en pleine nature n'aurait eu aucun sens, autant attendre la maison, de l'eau bouillie, des charpies propres en quantité et surtout un lit bien prope. 'fin pour commencer ça sera la grande table de la cuisine, plus commode pour l'opération... C'est alors qu'elle se rend enfin compte du pauvre visage défait de sa compagne d'infortune. Après s'être houspillée intérieurement, elle tend la main et lui caresse la joue, essayant d'afficher un sourire rassurant.

Vous n'avez rien à vous reprocher, contre le poison il n'y a pas grand chose à faire lorsque l'on est pas au fait de ce genre de méthode, moi-même je n'y connais rien. Dès que la charrette arrive, nous transporterons Seurn chez moi et nous opérerons ensemble pour nettoyer tout ça.

C'est alors qu'une cavalcade endiablée se fait entendre et la charrette apparait, l'hongre avec l'écume aux naseaux et les flancs tremblant, quand au cocher, il avait les joues bien rouges.

Surtout faut pas vous presser !!!
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--Souffredoul...



- Surtout faut pas vous presser !!!
- Humphr...
- Ben restez pas comme ça avec vos yeux de merlan frit, vous soyez bien qu'on a un blessé, et de taille !
- Ben surtout dites pas bonjour et s'il vous plait...
- Me cherchez pas hein ! J'suis pas là pour vous faire des politesses !
- Ben va p'têtre falloir y penser...
- J'suis surtout en train de penser que j'pourrais bien oublier vos gages à la fin de la semaine.
- Pff !!!


Ne vous y trompez pas, ces deux là s'apprécient fortement, c'est juste leur mode de communication... Mais remontons dans le temps...
Souffredoul, puisqu'il s'agit bien de lui, était en train de montrer aux garçons -comprenez Cantor et Floris- comment refixer un fer qui donnait des signes de faiblesses sur le sabot d'un cheval, dans la cuisine, Mélie apprenait -comprenez obligeait- à Lucie à faire des pommes de terre sarladaises, quand une buse des plus bruyante -comprenez Vindict alias "la bouffeuse de doigts"- avait fait irruption à la fenêtre de la cuisine, frappant le carreau de son bec avec insistance.

La nounou avait récupéré le parchemin, tenant dans une main une cuillère de bois pour frapper le rapace si jamais il faisait mine de vouloir lui croquer l'autre main. La lecture avait été rapide et la réaction dans la même lignée. Lucie avait été envoyée chercher Souffre à l'écurie, Mélie avait récupéré la précieuse trousse et vérifié que tout était à sa place et s'était collée à l'extérieur, sur les marches du porche, dans l'attente de Truffe.
Une fois mis au parfum, Souffredoul avait harnaché le vieil hongre à la charrette et vous connaissez la suite...


- Mélie ?
- Elle prépare la cuisine et a mis de l'eau à bouillir
- Les enfants ?
- Pas moyen qu'ils aillent chez Mari, alors ils attendent assis sur les marches
- Très bien, alors ils vont pas être déçus...
- Vous ne pensez tout de même pas à...
- Si si, ils se croient assez grands pour tout voir, assister à tout, et bien on va voir comment ils gèrent, après tout ils dépiautent les animaux depuis plus d'un an déjà.
- Ils n'ont que 8 ans...
- Si ils sont assez vieux pour se sauver et grimper sur les remparts de Chinon pendant un siège, ou encore de contourner tout le lac en plein hiver pour espionner leur mère, ils sont assez grands pour apprendre à supporter la vue du sang humain !
- ...
- Bon trêve de discussion, je vous présente Syuzanna, l'amie du géant dans les vapes. Ce dernier, c'est le fils de Bryn, alors si vous voulez voir ça avec elle quand elle arrivera...
- Pas besoin de me faire une sanguine, j'ai compris, je la ferme et j'aide à porter...
- Voyez Souffredoul, c'est ça que j'aime chez vous.
- Hmm ?
- Ben votre capacité à ne pas grogner pendant des heures et à vous s'exécuter sur le champ !
- Et vous vous trouvez drôle...
- Pardon ?
- Nan rien...
- Bien... Suyzanna et moi allons prendre chacune une jambe et vous le porterez par le dessous des bras, avec la charrette en position oblique, vous devriez pouvoir le tirer. Une fois ses pieds rentrés, je rabattrait le pan arrière et il sera calé.


Ce fut laborieux, des os craquèrent, des muscles inconnus jusque là se révélèrent, mais Soren finit par être allongé dans la charrette, et celle-ci repartit en direction des Mures.
Les jeunes femmes n'eurent plus qu'à suivre sur leurs montures respectives, celle du Danois étant attachée à la carriole.




Il vaut mieux être saoul que con, ça dure moins longtemps

Souffredoul... Estafette-esclave de la vindicative...
Makknoh
Grant avait quitté son auberge des têtes de bois escorté par ses deux chiens, il y avait une affaire qu'il se devait de régler assez rapidement car elle traînait depuis un moment, et il espérait le faire pendant que Cyle se reposait et s'occupait de leur fille.

Les réserves de bois de l'établissement en effet commençait à arriver à leur terme. Entre la cuisine, le chauffage des pièces de l'auberge et les bains bien chauds des clients, le bois se consumait bien vite et la dernière fournée de bûches se trouvait être fort amenuisée. L'ours avait donc décidé de visiter ce jour son fournisseur habituel, le vieux Parère, un drôle de bonhomme vivant à quelques lieues des murailles de Sarlat juste en bordure de forêt, à l'écart de l'agitation urbaine. En plus de sa modeste ferme, le vieil homme se livrait au bûcheronnage. Malicieusement, Grant avait choisit de lui acheter son bois à lui et pas à un autre pas seulement pour la qualité de son bois et ses prix plus qu'honnêtes mais aussi pour une autre qualité de l'homme, celui étant en plus de fermier et bûcheron, un bien habile bouilleur de cru. Il fait en effet une merveilleuse eau de vie de prune que l'ours apprécie énormément et qu'il sert en son auberge.

Ainsi, il a joint l'utile à l'agréable, et c'est le pas léger qu'il retourne maintenant vers Sarlat. Il a repassé commande d'un bon stock de bois ainsi que de quelques tonnelets de la fameuse prune qu'il a comme de bien entendu fallut longuement goûter avant de conclure l'affaire.

Pipe à la bouche, mains dans les poches, sourire béat sur les lèvres et fredonnant légèrement, il rentre vers sa demeure lentement. Bientôt, les eaux du lac se profilent devant lui. Comme à beaucoup d'anciens sarladais, il est comme un vieux compagnon fidèle, présent à chaque instant de la vie, dans les bons comme dans les mauvais moments, prés à recueillir toutes les confidences et tous les états d’âme. Alors Grant, plutôt que de tirer tout droit vers chez lui, déporte un temps soit peu ses pas pour en gagner les rives et comme souvent il va flâner là quelques instants, à humer l'air et à se repaitre les yeux du spectacle qui s'offre à lui.

Le fond de l'air est encore frais pour la saison, et les lieux sont encore bien calme. Il jouit ainsi un moment des lieux. Il se baisse pour ramasser à ses pieds un caillou bien plat et d'un geste ferme il le lance en de nombreux ricochets vers le milieu du lac. Un léger rire s'échappe alors d'entre ses dents, tant il est amusé de constater qu'il n'a pas perdu la main dans cet exercice. Il se promet alors tout content, goûtant à nouveau à la joie de la paternité, de revenir ici même plus tard, quand Jhade sera plus grande, pour lui apprendre à elle aussi l'art ancestrale des ricochets sur le lac de Sarlat.

Souriant en imaginant déjà la scène, il siffle fortement les chiens qui se sont égayés plus loin en quête de quelques proies. Les bêtes enfin prés du lui, il reprend tranquillement son chemin vers chez lui et les siens.

_________________
Syuzanna.
Plusieurs jours se sont écoulés depuis son arrivée ici, en compagnie du danois.
Syu se plante devant le lac. Cette crique est des plus parfaites. Assez éloigné, mais pas totalement introuvable non plus, le lieu respire la quiétude et le calme.
Un large sourire étire ses lèvres pleines, et son regard noisette pétille en contemplant l'étendue d'eau miroitante devant elle. Mais l'heure n'est guère à la baignade. La raison de sa présence n'a d'ailleurs rien de réjouissant, en réalité. Son sourire disparait lentement, se muant en grimace de tristesse. Sa petite blonde préférée allait rendre la vie d'un jour à l'autre, et elle ne pourrait assister à la mise en terre officielle. Et c'est très aimablement, qu'apprenant cela, Patt lui avat indiqué cet endroit. Elle avise les galets dont la jeune femme lui avait parlé.

Hochant la tête, elle observe les alentours. Il lui faut du bois, pour la cérémonie qu'elle va organiser ici. Juste elle et ses souvenirs. Après tout, les gens d'ici ne la connaissent guère, sa petite Russe. Et quant à Søren... Peut-être l'avait-il croisé une fois ou deux. Elle serait donc seule, avec ses pensées, à cet instant là. Seule ? Non, pas vraiment, puisque l'amie bouteille d'hydromel sera avec elle !

Elle songe un instant à sa première rencontre, avec la blondinette. Syu avait été obligée de la réconforter, alors que la Russe venait d'apprendre qu'elle était enceinte. La rousse qui ne parlait pas six mots de français, avait chanté un air dans sa langue maternelle, qui avait eu le privilège d'apaiser la jeune fille. Qui l'avait alors aidé à apprendre la langue françoyse. Cela les avait fait rire, ensuite. Une Russe apprenant à parler françoys à une Ecossaise !
Cette pensée arrache un sourire à la rousse, qui se détourne de la vision enchanteresque du lac, pour ses abords. Il lui faut du combustible. Pas de buché sans bois, n'est-ce pas ?

Elle ôte ses bottes, savourant le contact de l'herbe humide et de la glaise contre sa peau nue. Se baissant, de-ci, de-là, elle ramasse quelques branches, les empilent à un endroit, en forme de triangle. La cosntruction ne lui prend guère de temps, quelques minutes au plus. Mais tout ceci ne suffit pas. Enelia aimait les fleurs, la beauté de la nature, la vie et les couleurs ! Comment lui rendre hommage ? Certes pas avec quelques ridicules brindilles entrecroisées. Elle a bien besoin d'un oeil féminin plus ouvert. Plus jeune ? Non, elle n'est pas si vieille ! Vingt ans, est-ce vieux ? Non, décide-t-elle. Mais tout de même. Il lui faut le regard fleuri d'une jeune fille.

Souriant, elle fouille dans sa gibecière, en extrait un morceau de parchemin froissé, un bout de charbon, et écrit, non sans difficulté, quelques mots à l'adresse d'une demoiselle. Une fois sa tâche - ardue ! - accomplie, la voilà qui siffle trois notes bien particulière. Et ce à trois reprises. Guère de temps suffit à ce que le rapace plonge vers sa maîtresse. Celle-ci tend le bras, réceptionnant le faucon d'Enelia - et offert par celle-ci quelques jours plus tôt. Le noble animal plante ses serres aiguisées dans le protège-bras de cuir que porte la Saxonne, et, alors qu'il avale un morceau de viande offert par son amie humaine, celle-ci accroche à l'une de ses pattes la courte missive. Elle lui souffle le nom de la destinataire puis le propulse vers le ciel.
Elle observe Brume voler à toute allure vers sa mission, puis se met à scruter le sol, dans l'espoir de trouver un galet qui serait à même de représenter l'âme de son amie.
Jessienigma
*Alors qu'elle terminait sa journée de travail, elle vit un faucon arriver à tire d'ailes vers elle et se poser sur un arbre coupé en tendant une patte vers la jeune fille. elle haussa un sourcil en se demandant bien qui pouvait lui envoyer.

Elle s'approcha de l'oiseau et caressa son plumage doucement avant de détacher la courte missive avec un sourire. Sans hésiter, elle donna une dernière caresse au volatile et se mit à courir à travers le village pour rejoindre Syu à la crique dont elles avaient parlé en taverne le jour-même.

Elle arriva tout près du lac en quelques minutes, mais à bout de souffle. Le miroitement scintillant de l'eau était plus que tentant et le soleil la réchauffait de façon très agréable.*


J'ai plus la forme moi ...

*Elle plaça sans main au-dessus de ses yeux pour voir plus loin en sachant le reflet provoqué par le soleil et vit Syu de loin. Cette dernière marchait sur une plage de galets en regardant attentivement au sol. Elle semblait absorbée dans ses pensées.*

Syuuuuu !


*Alors qu'elle arrivait auprès d'elle, elle remarqua qu'elle était un peu pâle, absorbée. Elle attrapa son bras avec douceur et plongea son regard dans celui de la jolie rousse.*

Que se passe-t-il Syu ? Tu n'as pas l'air bien...
Syuzanna.
C'est le contact de la main d'Enigma qui tire la rousse de ses songes. Elle relève le nez, et croise le regard de la demoiselle. Un sourire se dessine sur les lèvres de Syu et elle passe la main dans les cheveux de la brunette, l'ébouriffant totalement. Cette petite avait eu une histoire bien malheureuse, pour son jeune âge. Décidement, la vie n'était favorable pour personne, ici bas. Pas même pour les fillettes...

- Je vais bien, ne t'en fais pas. C'est juste que... J'ai besoin d'aide ! De ton aide !

Elle désigne le triangle de branchage, à quelques pas de là.

- Il me faut des fleurs, des couronnes de fleurs, à installer sur le bois, partout ! Et je me suis dit qu'une jeune fille comme toi devait s'y connaître, en composition florale.

Elle retient une grimace. Les fleurs et elle... Attirantes, ça oui ! Elle se souvenait, étant enfant, de l'attraction qu'avaient les quelques pétales multicolores sur elle. Mais, pas le temps pour cela, Zanna, hurlait son père. En avant, va chasser, va pêcher, va faire ceci, et bats toi comme un homme, bon sang !
Syu sort brusquement de ses souvenirs, et marche à grandes enjambées vers la construction de branches.


- De toutes les couleurs, de toutes les senteurs, les plus belles que tu trouveras, Enigma.

Peut-être qu'il lui faut expliquer le pourquoi de ce qui doit sembler à la jeune fille, une lubie de Saxonne rousse.

- Une amie à moi... Très chère... Est très, très malade. Elle ne passera pas la semaine, et par la volonté des Dieux... Je ne pourrai être près d'elle lorsqu'elle... Enfin, lorsqu'elle nous quittera. Aussi ai-je décidé, grâce à Patt, d'organiser une sorte de cérémonie, où je serai, j'en ai peur, la seule présente !

Elle s'arrête, observe sa jeune amie, lui ébouriffe de nouveau les cheveux :

- Mais si tu veux rester avec moi, tu es la bienvenue. Il s'agit juste d'allumer un brasier et de se souvenir de bonnes choses. Ou de mauvaises.

Elle tente d'esquisser un sourire, mais, non, là, pour le moment... Concentre-toi, Syu ! Elle respire un bon coup, tape dans ses mains, ferme et ouvre les yeux à plusieurs reprises. Elle parvient à étirer ses lèvres, et ôte en quelques gestes, kilt et chemise, se retrouvant en courte tunique de lin.

- Je vais essayer de trouver un galet bien spécial. Alors, acceptes-tu de m'aider ? Et lorsque cela sera fait, nous irons piquer une tête toutes les deux !
Jessienigma
*Attristée par ce qu Syu lui racontait, elle passa doucement sa main sur la joue de la jeune femme et lui sourit avec tendresse.*

Tu ne seras pas seule Syu. je resterai avec toi et je t'aiderai bien volontiers.

*Elle caressa doucement la chevelure rousse de son amie en silence, comprenant bien qu'elle avait besoin de laisser vagabonder ses pensées pour l'instant et se mit à l'ouvrage immédiatement en cherchant les plus belles fleurs qu'elle pouvait trouver pour les arranger en bouquets et couronnes. Le printemps commençant seulement, elle n'avais pas forcément beaucoup de choix mais elle ne manquait pas d'ingéniosité, bien qu'elle n'ait jamais eu vraiment l'occasion d'aller à la cueillette pour l'esthétique des fleurs, mais plutôt pour leurs propriétés curatives.

Elle grimpait dans les arbres pour couper de bouquets blanc ou rosés de fleurs, dénichait des fleurs au parfum délicat ... quand elle eut une idée. Si sur la terre tout n'avait pas encore poussé, il y avait également le lac.

Rassurée par la seule présence de Syu, elle ôta sa chemise et plongea u fond du lac pour tenter de retrouver les jolies plantes et coraux qu'elle avait vus lorsqu'elle avait plongé avec Guy la veille pour voir les poissons.*
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