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Une "daronne" laisse à quatre petites mains le soin de remplir une certaine mission... Tout fiers d'avoir été choisi, les deux mômes se laissent aller à l'aventure.

[RP] Votre mission si vous l'acceptez...

Minouche
RP écrit à quatre mains, merci d'avance à LJD Karyl


- Le Mans, un début de soirée comme les autres, quoique... -


Taverne quittée et porte qui se referme derrière eux. Le soleil commence à décliner. La nuit ne va plus tarder à tomber, il faut faire vite. L'onyx balaye les alentours, moue réflexive qui se peint sur la trogne du petit blond avant qu'il ne pose son regard sur son acolyte.

Moi je suis le plus grand alors il faut tu écoutes ce que je dis et tu apprends comment je fais. Il faut que en premier on va dans la marché pour acheter à manger pour Cerridween et après et ben il faudra que on la trouve. Faut pas tu me perds si on doit courir hein, tu es d'accord ?

Tout en joie l'enfant aux cheveux couleur corbeau... Une mission. Une vraie. Comme les grands. Et une récompense surtout, tout ces sous... Elle est riche l'adulte aux brins de blé qui marche à la canne ! D'ailleurs il a un peu oublié le nom... Trop obnubilé à compter écus. C'est qu'il n'a pas l'habitude le petit bout d'homme. D'ailleurs, il compte encore... Y a plein de cinq sous là dedans ! Déjà l'esprit s'envole vers les myriades de gourmandises qu'il pourrait s'offrir, comme un bon pain tout chaud... L'en salive... Puis sursaute quand le blondinet l'apostrophe doucement. Il l'écoute, grogne parfois aussi. Karyl, à peine plus âgé que lui mais avec qui il sent quelques similitudes... Remarque, il connaît mieux les rues d'ici que lui à coup sûr, et le gosse se rappelle les dangers des ruelles noires si l'on tarde trop dehors. Autant faire au plus vite. Tant pis que le nouveau copain soit le "chef" d'une soirée. Minouche hoche de la tête, non sans une petite grimace au nom du dict contact à rencontrer.

L'ainé sourit. Minus à trouvé plus petit que lui et outre l'envie de mettre en pratique les enseignements de Cassian, il doit admettre qu'il l'aime bien le petiot. Peut-être un futur bon copain, comme Louis laissé à Saumur. Il est heureux Karyl, il a enfin rencontré "la daronne", celle dont il avait tant entendu parlé... Oh bien sûr il l'avait imaginé un peu différemment, mais en y réfléchissant, peu lui importait du moment qu'elle sache compter les histoires et lui apprendre quelques petites choses. Apprendre, le petit vagabond ne rêvait que de ça, surement pour cela qu'il tannait autant les adultes avec toutes ses questions. Mais il doit bien admettre qu'il ne s'était pas attendu à se voir confier une mission et encore moins une qui, à coup sur, ferait plaisir à la rouquine, en plus de lui apporter quelques piécettes. Plan remit en tête et mot à retenir rabâché encore une fois... Le voilà prêt. Que la mission commence !


Moi je crois il faut aller par la pour aller au marché plus vite, je ai essayé et ca fait le raccourci et on arrivera avant tout soit fermé... Tu viens ?


Le minot lui rend le sourire, quoique léger, juste pour rassurer. Ça marche avec tout le monde il a remarqué. Je vais bien tout va bien !... Menteur. L'enfant a les jambes qui tremblent rien qu'en se souvenant des balafres de la rousse sur son visage... Ce toucher frais et bizarre... Pourtant, il a toujours vu les cicatrices comme des trophées à montrer avec fierté quand on le demande. Mais la femme chevalier lui avait montré un tout autre sentiment... Comme de la gêne, de la honte, de la... Tristesse. Le blondinet lui avait sorti le même refrain : elle est triste. Comment c'est possible... Quand on est aussi forte rien qu'en prestance ?... Qu'une autre femme chevalier soit plein de respect envers soi, et surtout avec un titre "de la mort qui tue". Capitaine... Il ne comprend pas le paradoxe. Pire, il n'a pas vraiment envie de recroiser le lourd regard vert. Mais ça il ne le dira pas à Karyl, oh non... Puis, y a des sous à gagner ! Alors ni une ni deux, il le tient aux chausses, habitué aux courses enfantines.

Et la course commence à travers les ruelles du Mans. Les chausses, du moins ce qu'il en reste après des années à arpenter les chemins, claquent sur le pavé. Karyl est joyeux, bien loin des préoccupations de son jeune ami qu'il ne soupçonne même pas. Cerridween ? Lui il meurt d'envie de la retrouver comme chaque soir, chaque jour depuis bientôt un mois. Pourquoi cette attirance pour la fille aux yeux tristes, il ne sait pas vraiment. La solitude qu'elle dégage peut-être, la tristesse qu'elle porte sur le visage surement. Il a hâte le blondinet de voir son visage s'illuminer à la vue du cadeau qu'ils s'apprêtent à lui offrir, et naturellement il presse le pas comme pour accélérer le temps. Les maisons, tavernes, boutiques défilent à côté d'eux et l'enfant rit dans la douceur du soir naissant. Voilà bien l'aventure comme il l'aime et la récompense émeraude qu'il espère vaut bien tout les écus du monde. Bifurcation à gauche, puis à droite, il a tant arpenté le chemin en trois semaines qu'il pourrait retracer l'itinéraire les yeux fermés.

On est presque arrivé lança-t-il soudain..
Le marché est en vue... Reste plus qu'à savoir quoi acheter....


Vieux bonshommes qui râlent leur jalousie à ne plus pouvoir profiter de la jeunesse, femmes à la famille affamée qui crient envers les sales gosses qui ont failli lui faire tomber son panier plein de victuailles, calmes étrangers qui sourient de voir les petits insouciants fouler la pierre des ruelles, catins aux corsets trop serrés qui soupirent... Tant de monde croisé ou esquivé dans la course rieuse du petit blond joyeux. Le brun se pose mille questions sur la façon de réagir, dans son monde peureux, restant tout de même sérieux et motivé quand à la réussite de cette grande et première mission. Hors de question de la rater celle là ! D'ailleurs, à peine entré dans le quartier marchand que le garçon demande à l'ainé :

Mais euh... Ta chevalier elle mange de quoi ? Parce de que la viande faut faire cuire et moi je sais pas faire...

Grimace qui se décide sur la trogne du petit homme. Ce que "sa chevalier" mange ? Il en sait fichtre rien et sur les remparts on peut pas vraiment dire que se soit l'idéal pour faire à dîner. Doit-bien y avoir moyen de faire cuire quelque chose tout de même, non ? Mais le doute est là, palpable. De ses nombreuses excursions sur les murailles, il n'a encore jamais vu qui pourrait le satisfaire. Il ne va tout de même pas acheter un vulgaire pain à son amie... Oubliant alors les gens qui l'entourent et le bousculent, le mioche reste planté au milieu de l'allée.... Il réfléchit :

Ben moi je crois le mieux à faire c'est de aller lui acheter les gâteaux et le saucisson parce que tout le monde il aime les gâteaux et en plus ce est bon et je ai pas besoin de faire cuire alors je trouve il faut que on fait ca...

Petit regard qui détaille les alentours, méfiant. Pas le moment de se faire attaquer, voir dépouiller et la ville n'est pas très sur arrivé à cette heure.

Faut pas on traine trop et tu fais attention à les sous hein... Bon, a ton avis il est ou le monsieur des saucissons ?


Faut avouer que les blondinets ont des idées brillantes parfois. Comment ça je suis mauvaise langue ? Nenni. C'est exactement ce que pense le mioche, na ! Les oreilles sont attentives sur chaque marchand présent, criant le bon de ses produits, pour le peu qu'il y en ait. Les mains, elles, restent à sa ceinture fermée au maximum, histoire de vérifier que son magot est toujours en place. Aux derniers mots de Karyl, la fierté oblige Minouche à croiser des bras et de grommeler en bon sale môme :


Pour qui tu me le prend de abord, je sais faire de l'attention ! Et pis tu es nul, pour le sauciflard il faut de-man-der à un grand. Comme ça.


Joignant les paroles à l'action, le minot hèle de son mètre de bas un paysan qui tient un étalage de légumes :

Hé ! Héééé m'sieur ! Ce est où que on a du sauciflard ? Ce est trèèèèèèès n'important pour la chevalier sur les murs.

Et le sec homme à la barbe dure de répondre au petit au sourire aussi large que sa crasse :

Si tard p'tit ? Tente don' voir de c'côté. Richard est 'tete encore là.

L'enfant fait un tour sur lui-même, trop heureux d'avoir donné une leçon à son ainé.


Tu le vois ? Ce est que comme ça que faut faire.

Sourcil qui se hausse, poings qui viennent rejoindre les hanches, léger soupir de contrariété. Ouais bon ben ça il aurait pût le faire aussi hein... Enfin s'il y avait pensé ; Et voir Minouche prendre les devants n'est pas vraiment à son goût. Désireux de reprendre l'avantage sur la demi-portion - après tout c'est lui le grand - le voilà qui annonce, sûr de lui :

Ben évidement que je sais ce est qui Richard hein.... Aller arrête un peu de trainer tu fais du ralentissage et je ai pas que ça à faire hein.

De mauvaise foi Karyl ? Pas du tout.... Mais voilà un problème se pose : à dire vrai il n'a pas la moindre idée d'où trouver le dit Richard... Pas écouté... Oups. Par chance, le m'sieur aux légumes semble capter son désarroi soudain et leur indique la direction, clin d'œil en prime. Du saucisson, ca doit bien se trouver chez un boucher... Reste plus alors qu'à prendre la direction indiquée, marcher d'un part vif et assuré et surtout garder l'œil ouvert sur les bouchers du coin... Pourvu que Minouche n'ait rien remarqué. Et au blondinet d'en rajouter encore :

Aller faut tu me suis !


Vu ? Non. Trop attentif à éviter le peuple encore présent, qui n'a apparemment pas pris conscience que les nains peuvent exister dans la jeunesse. Grognements et railleries digne d'un gamin passés, le petit brun soupire de soulagement lorsque celui qui le dépasse presque d'une tête lui demande de le suivre. Et en course évidemment... Tellement d'énergie à dépenser à cet âge... Quelques minutes passent avant d'enfin trouver le dict boucher au nom purement français. Le mioche salive devant toutes ces senteurs qui lui rappelle la si rare dernière viande juteuse dévorée de ses petites quenottes jaunes. Croyez quoi ? Que les pauvres connaissent l'hygiène ?

Mmm... Tu es de certain que un seul sauciflard ça est bien ? Parce de que un chevalier ça mange de beaucoup non ?

Le ventre traitre gargouille et laisse à découvert la demande secrète d'avoir du rab... Raté ?

Sourire victorieux peint sur la trogne, simple satisfaction de ne pas avoir perdu la face devant son cadet, c'est avec une moue joyeuse que Karyl accueille la nouvelle vue. Ils sont bien au bon endroit et de surcroit, l'homme possède encore en magasin quelques mets qui ne manqueront pas d'intéresser les deux gosses. Tout occupé à observer le boucher c'est d'une oreille discrète que le blondinet perçoit la question de son acolyte.

Du rab ?... Euh ben...


Et voilà le gamin qui se dit que peut-être le petit n'a pas tort et puis, c'est vrai que lui aussi se mettrait bien une petite douceur sous la dent ; Et avec tout l'argent qu'ils ont eu, il restera surement assez pour quelques gâteaux, sinon au pire il iront fouiner à Léard. Décision prise, Karyl se tourne vers Minouche d'un air très sérieux.

Ce est moi le grand alors il faut tu me laisse parler et faire de la négociation et toi tu regardes comment je fais et si tu écoutes bien et ben tu ferras pour les gâteaux d'accord ?

Et sans attendre la moindre réponse, au môme de "crier" au boucher de leur mettre deux saucissons... Puis de regarder ce dernier avec des yeux de merlan frit, jouant de ses chausses trouées avant d'ajouter :

Mais on a pas beaucoup les sous et on est dans la mission pour aider les soldats à défendre le ville alors toi il faut aussi tu aides les soldats alors il faut tu fais pas le prix dans le trop cher... Moi je veux bien te donner huit sous pour le tout d'accord ?

Les mirettes vertes fixent l'ainé avec insistance tout le long de sa réflexion, l'espoir palpable, avant de hocher le crane vivement à sa négociation. Que ne ferais-t-on pas pour faire plaisir à sa faim... Puis les gâteaux ça ne doit pas être compliqué pour en avoir. Sortant de ses pensées, il écoute finalement avec attention comment le blondinet se débrouille avec le commerce des adultes, ouvrant même la bouche au prix. Huit sous ce est plus que cinq, il est fou ! Bien entendu, ce n'est pas Minouche qui connait le véritable prix de ce genre de mets... Alors c'est presque s'il hallucine à l'annonce du gros gaillard :


Huit t'dis gamin ? T'crois quoi, que j'vis sans famille à nourrir ? M'fiche que c'soit pour les soldats... Et m'étonnerais pas que tu me mentes là-d'ssus. Comme s'ils envoyaient d'mômes pour l'repas du soir... C'vingt écus l'deux saucissons gamin, t'as la monnaie ?

Et au mioche de ronchonner... Vingt écus non mais il est toc-toc lui !

Tu es fou toi, moi je ai de la viande pour dix-sept écus hein ce est mon copain Gaspard qui me a dit alors le saucisson et ben ce est moins cher alors moi je veux bien te donner quinze mais si tu fais plus et ben ce est dans le vol et en plus je suis pas un menteur et Cerridween elle va venir te le dire demain et tu auras les gros ennuis. Alors tu me donnes ?


Petit regard au mioche genre... T'as vu comme je maitrise... Apprends ! Et retour au boucher :

Et moi je me appelle Karyl ce est quoi ton nom, tu as beaucoup les enfants ? Tu crois que ils sont content tes enfants si tu nous aide pas et que on meurt de faim dans la rue à cause que tu veux trop les sous ? Moi je serai pas très fier de toi hein. alors je crois quinze sous c'est bien... Tu veux ?

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Karyl
Ebahi qu'il est le minouche. Bah oui, de son côté il aurait filé rien qu'en voyant le couteau du boucher pas très loin... Sait-on jamais ! En bon fuyard. Seulement, hé oui ce n'est pas qu'un ronchon qu'il côtoie, grosse tête le Karyl. Alors il regarde et mémorise le brun, histoire de faire aussi bien pour les gâteaux, voir mieux... Peut être, c'n’est pas gagné. Quand au boucher aussi gros que fort de ses bras, c'est d'un œil inquisiteur qu'il regarde tour à tour les deux petits bouts d'homme. « Richard... Donc tu connais mon nom... Va pour 15 écus... Bien parce que je veux pas avoir de problèmes ! »

Désabusé le minouche. 15 écus ! C'est du vol ou il ne s'y connait pas ! Oui ? Humpf et alors, l'est p'tit il a le droit non mais. Merci monsieur richard! Répond quand à lui le blondinet en recevant les provisions en échange des quelques piécettes. Demain je reviens et si tu veux je te donne du poisson ou des fruits en échange de un saucisson encore mais la je ai pas et il faut on va acheter les gâteaux, à demain! Et au mioche de prendre minouche par la main ne lui laissant le temps de le lancer au gros Richard quelques piques verbales de son cru et de filer à toute allure en direction de la petite boulangerie que tient la mère germaine et chez qui il fait une halte chaque jour.Ben quoi ? Les gâteaux c'est bon pour la santé hein, c'est bien connu! Arrivant au terme de leur course, en vue de la boutique, voilà le môme qui se retourne vers son jeune copain, l’air professoral: Tu as vu comment je ai fait. Toi tu es encore plus petit alors on va te donner plus facilement et comme tu es tout sale, pour que les gens ils ont pas peur, faut tu fais la politesse. Moi je reste à côté de toi mais faut tu fais tout seul. Ce est juste en face et en plus elle est gentille la dame alors faut pas t'as peur. Tu es prêt?

Le brun semble prendre les quelques conseils et indications comme de la pure attaque contre son ego... Et d'un pas assuré dans l'entrée le voilà qui va montrerau blondinet qu'il a pas peur... Non, même qu'il va faire des é-tin-ce-lles. Bonzour m'dame ! Moi ce est Minouche et lui tu le connais beaucoup très dans le bien ! On veut ach... Ache... bien avoir des gâteaux trop bons pour la chevalier rousse ! Bras croisés, petits pas lents vers la boulangerie, karyl quant-à-lui rigole.

A dire vrai la vieille germaine est une véritable horreur. Imaginez plutôt une vieille fille de près de 30 ans et autant de kilos de trop, aussi propre que le minouche et tout aussi aigrie que pingre. Voilà vers quoi le blondinet à entrainé son ami avec l'idée en tête de voir comment il va se sortir de cette affaire là. C'est qu'à cette heure la vieille bique est d'ordinaire déjà entrain de ranger ses affaires et cette journée ne déroge pas là règle. Alors voir débarquer un petit va nu pieds, un de ces voleurs de pain en puissance, va surement faire son petit effet, foi de karyl ! Faut dire que de la pitié, la germaine n'en éprouve plus depuis longtemps et c'est alors un simple :
« J'suis fermé et n'espère pas me voler morveux ou tu auras affaire à moi... Aller du vent, hors de ma vue... y a plus rien vendre! » Et la voilà rangeant aussi vite que possible les bons pains hors de la vue du gamin... l'est comme ça la vieille boulangère.

Froncement de nez et réflexion... D'accord il a une tête de voleur le petit brun, mais qu'est ce qui ferait changer d'avis une grande pour des gâteaux... Et éviter que Karyl ne rit un peu plus... Surtout qu'elle a pas l'air gentille du tout la Germaine ! Une idée vite vite vite... Peut être qu'en prenant le couteau à la ceinture... Oh tiens la bourse. La bourse... Mais OUI ! D'une menotte bien serrée, le petit s'empare du "trésor" avec un sourire d'ange - diablotin en puissance - et le pose devant l'horrible femme. «
Je vole pas de abord, je peux ach... Ache... Enfin tu sais ! Avec les sous ! Dis juste combien que tu veux pour des gâteaux, c'est n'important, sinon la chevalier va gronder et tout et tout. »

Et au karyl de se marrer intérieurement tout en tachant de rester discret. il reste à bonne distance le petit blond bien décidé à laisser le « minus » se démerder seul, après tout c'est une leçon utile et Cerridween dit toujours qu'il faut apprendre et puis, il se sent l'âme d'un grand frère pour ce petit bout de rien. C'est donc avec un certain intérêt qu'il le voit faire. Car en effet, si la vieille germaine est aussi aigrie que laide, la douce mélodie des écus sonnant et trébuchant suffisent à la dérider. Est c'est un : « j'veux pas savoir où t’as volé cette bourse le mioche mais j'peux te filer deux pains et trois brioches pour tout ce que tu sembles avoir, aller envois la monnaie. » Enfin une porte de sortie... Quoique coutante, jolie moue dubitative qui apparait sur le visage cracra de minouche. Mais y en a une. Maintenant il faut négocier... Négocier... Comment qu'il a fait Karyl déjà ?... Panique. Le mioche se tortille les doigts avant de lâcher d'une petite voix. « De accord... Mais si c'est trois pains avec quatre brioches ? Ca mange de beaucoup la chevalier, je mensongerise pas... »

La vieille germaine semble toiser le mioche. C'est qu’il n’essaierait pas de la rouler en plus le petit merdeux? Oeil mauvais qui le toise, bras qui se croisent et voilà la vieille qui se penche approchant son visage de celui du garnement qui ne peut alors surement que constater l'haleine de chacal de la vieille peau. Air menaçant en prime alors qu'elle zieute l'autre gamin, méfiante d'une entourloupe et d'ajouter finalement : « Le marché et le marché... à prendre où à laisser... déjà bien gentille que je suis de pas te foutre mon pied au cul... vas pas en plus essayer de me rouler si... donne l'argent et tu aura ce que tu as demandé... »

Moue qui devient dégoût de perdre un trésor comme un semblant d'air frais. Même pas un regard à l'ainé, trop honteux de devoir lâcher l'affaire. Et d'un soupir, au plus jeune des va-nu-pieds d’ajouter : « Bon de accord... Mais après tu peux juste dire combien de sous y a dans la bourse ? Je... Hum... Sais pas compter... » Tête baissée sous la défaite comme de grogner de pas pouvoir faire plus. Mais parfois les miracles se produisent et la boulangère semble réfléchir, le regarde, regarde ses pains bon à flanquer à la poubelle, trop vieux maintenant pour être vendu le lendemain. Elle réfléchit, pas vraiment connu pour faire preuve de charité alors elle prend la bourse, et se met à compter les écus, demande au gosse jusqu'à combien il sait compter. 5. Et voilà la vieille qui lui prend 6 sous, juste un peu plus que sa connaissance, histoire de garder sa réputation, pour lui « 6 » doit être beaucoup. Façade de dureté oblige elle lui lance la bourse encore presque pleine et les provisions sans ménagement et s’en retourne ronchonnant à son étale maugréant contre la jeunesse actuelle sous l'œil médusé mais ravi d'un petit blond qui ne montera rien au brun, fierté oblige.

Minouche, lui, ne semble pas avoir vraiment compris ce qui lui arrive. Mais les faits sont là, dans ses bras trois brioches et deux pains, ainsi que la bourse encore assez pleine. De la surprise nait par la suite la joie de la réussite sur le visage noir du gamin aux cheveux couleur corbeau qui n'hésite pas à se tourner vers celui qui l'a mis au défi. «
Alors ? Alors ?! Ce est bien hein !!! ». Ce dernier est plutôt content pourtant il se contente d'hausser les épaules et de lancer un « Pas mal...» tout en fourrant ses mains dans ses poches. « On a tout je crois.. tu penses on fait quoi il faut aller chercher Cerridween hein? Moi je sais ou elle est sur les remparts, je vais souvent... » Demande-t-il ensuite faisant naître une grimace sur la trogne de son acolyte qui se met à bafouiller. « Hum... Bin... Euh... Oui... Mais tout douce de ment... parce de que faut pas fasse tomber les gâteaux et la bourse. »

« D'accord, ce est pas trop loin alors on peut aller tout tranquillement, mais faut éviter les endroits louches hein parce que je ai ma dague mais se sera pas facile de se protéger. Tu sais faire quoi toi? Tu as appris à faire quoi dans la rue... Moi à paris je ai appris plein les choses mais certaines on a plus le droit de faire... Aller, ce est par là viens… » Et l'enfant de sortir du marché, bifurquer dans les ruelles en direction des remparts tout en continuant de discuter. «

Tu me a pas dit de ou tu venais... tu es de ici toi? » Minouche qui se laisse entrainer avec douceur, découvrant que Karyl pose autant de questions que lui. Il toussotement légèrement puis se décide à commencer l'histoire. « Bah... J'sais nager, coup du bâton ou du couteau à ceux qui me font du mal, courir, chipper et mentir... Et négocier ! » Sourire niais au blondinet avant de continuer : « Mais chipper je fais plus avec Marie sinon elle gronde fort... Et pis je la aime beaucoup. Je suis de Dunkerque, tout du nord on dit, avant je vole pour papa mais main de tenant je apprends à être super beaucoup génial fort... Et écrire et lire ce est n'important z'aussi. Ca change de grand voyager mais je aime dans le bien. Et toi...? »

« Ben moi ce est pas important ce que je ai fait mais quand je serai grand je serai un grand aventurier et je aurai les gros muscles de Eikorc et après et ben je reviendrai et je ferrai tout que les choses bien et après et ben je aurai un bateau. Et je saurai faire plein les choses mais je ai déjà appris beaucoup parce que le secret c'est que il faut demander à les gens de nous apprendre et après et ben on sait. Et je dois encore apprendre plein les choses comme la épée et la politesse dans le mieux et je sais déjà nager, et les serrures, et les bourses et le bâton même que je gagne et je ai un bouclier et même un casque que Maleus il me a donné et faudra je aide Eikorc aussi parce que ce est mon copain mais pour tout de suite moi je reste avec Cerridween et après avec mam… euh… félina et ben on va aller vivre dans ma ferme et rester tout le temps ensemble. »
Mmmmmmmmmm... Hochement de tête de la part du petit brun du genre j'ai tout compris sauf ce que t'a dis. Qui c'est que ce croque et ce Félina de abord ?... Boarf, on oublie, très vite à cet âge, se contentant de retenir ce que l'on sait, enfin ce que l'on veut majoritairement. «
Et euh la chevalier... Ca fait du long temps que tu connais ? Parce de que je vu que tu sais du beaucoup de licorne... ».

Et voilà karyl qui regarde son nouvel ami, ancre son regard au sien avant de reprendre : « Ben je la connais de très longtemps, et je en connais plein » se met à compter sur ses doigts « Marie, Cerridween, le chevalier aux cheveux blancs, Ilmarin et Ewaele et théa ... Et ce sont mes amis parce que je ai vécu avec eux longtemps quand je étais plus petit mais maintenant je vis avec félina et c'est un peu comme une maman mais elle dit que on est pas pareil et elle fait pas beaucoup les bisous. Et la je suis en vacances chez cerridween et elle, elle fait plein et marie aussi et avec marie et ben y a Cassian et Alycianne et Maeve alors on se amuse bien et ils seront chevaliers aussi... »

Minouche semble comprendre un peu - juste un peu hein - le monde dans lequel il est entré comme un étranger. Un peu comme quand on doit voler une maison... Trouver sa place... Tout un bordel. Long soupir alors qu'ils arrivent aux escaliers des remparts. « C'est haut. » Bah oui fallait bien sortir quelque chose avant d'entamer la montée avec un jovial. Oui rappelez-vous que le brun n'est pas si excité à revoir la rousse. Pas mal de choses à apprendre oh oui... Comme les histoires des vies chevaleresques. Et là où il se trouve il y a floppée. « Ce est pas trop dans le grand les remparts hein...? Elle marche de comment la chevalier ? » Question de Minouche mal comprise et au blond de répondre alors : « Ce est pas trop dure la trouver et tu verras elle est très dans le bien cerridween.... et je crois elle marche avec les jambes hein, sauf quand elle utilise le cheval » alors qu'il commence à gravir les marches, victuailles sous le bras en direction du poste de veille dévolu à la rouquine, un petit brun sur les talons avec l’espoir de la retrouver…. C’est qu’il reste une mission à accomplir !
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un simple gamin des rues...
Cerridween
[ Sur les remparts ]


Concentration…
Les yeux fixent leur objectif.
Allons… encore… encore… encore…
Les doigts jouent, tressaillent, bougent, se tendent et…
Sourire.
Elle l’a attrapé.
Encore… encore… encore… encore…
Elle y arrivera.
Presque un rire rageur qui se fait doucement entendre.

Sa main droite répond. Sa main droite répond. Sa main droite répond !

Elle rit oui… elle en pleurerait presque… seule sur les remparts, elle a sa victoire, sa petite victoire, acquise jour après jour, heure après heure. Les phalanges enserrent le manche de la canne de maître pour la troisième fois. Son épaule est libre, libre de sa prison de tissu. Et même si ça tire, même si ça fait mal, elle s’en fout.

C’est si peu… mais beaucoup… comme de rester ici, pendant des mois, pour certains. Ce n’est rien, rien en soi. Mais cela à des conséquences toujours ces petites victoires. Tenir quelqu’un en respect, le faire hésiter à prendre le chemin des armes… prendre un bâton dans sa main après plusieurs mois d’immobilité.

Futile. Cette vie, ces actions, elles sont futiles…. Et si importantes au fond.
Et de rire encore, la Pivoine, qui voudrait leur montrer, par ce geste que les plus belles victoires ne sont pas les plus flamboyantes.

Et de défier par ce rire, le destin et le sort, la route qui mène à l’Anjou, le vent, les affres de la solitude et de l’inaction, le regard des autres.


Prisonnière de ma situation, je ne veux pas me rebeller. Meurtri par les tribulations, je suis debout bien que blessé. Aussi étroit soit le chemin, bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme, je suis le maître de mon destin, le capitaine de mon âme.

Murmure après que les carillons de son rire annonçant sa victoire se sont tus.
Ce qui ne te tue pas te rend plus forte… valeo, valui, valebo.

La tête se tourne vers les escaliers qui sont non loin et d’où monte une conversation enfantine.
Petit à petit au fur et à mesure de l’ascension elle peut distinguer une petite tête blonde et une encore plus petite, aux cheveux bruns.
Tiens, tiens, tiens….
Voilà le petit homme, le petit rayon de soleil du Mans et Minouche. Et chargé et soufflants. Les émeraudes détaillent bras pleins de gâteaux et de saucisson… elle tresaille intérieurement. Pourvu que ce ne soit pas une réaction de Karyl à sa fatigue et au fait qu’il l’a vu peu manger ces derniers jours. Ce petit homme est capable de tout même de donner la becquée au Tyran qu’elle est et sans aucun état d’âme… et c’est peut être le seul capable aussi d’y arriver.

Les voilà devant elle, yeux la braquant et sourire plein de dents.


Et bien messieurs qu’est ce qui vous amène ? On prépare un banquet ?
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