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[DUCHE] Composition du Conseil et Anoblissements

Walan
Il semblait que les militaires soient les plus prompts à porter leurs allégeances, puisqu'après les trois seigneurs des lances ayant prêté serment -deux autres l'ayant fait par missives-, ce furent trois membres du Conseil de Guerre qui s'avancèrent ensuite et prirent parole, chacun souriant au nouveau Gouverneur. Celui-ci leur répondit tout en les saluant amicalement d'une brève inclinaison de la tête.

Seigneur de la Garde, Conseiller, Grand Maistre des Lances, j'accepte le renouvèlement de vos allégeances avec humilité. Que vos expériences puissent continuer de servir le Duché et son ost.

Puis ce fut au tour d'un ancien Gouverneur de s'avancer en la personne de Pathan.

Vicomte, j'accepte le renouvèlement de votre allégeance avec égards. Puissiez-vous continuer d'œuvrer comme vous avez déjà pu le faire.
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pnj
Dieu que cette cérémonie trainait en longueur ! Conseillers et célérité ne rimaient décidément pas ensemble aujourd'hui.

Aliénor s'ennuyait passablement mais n'en laissait rien voir : elle savait se tenir. Son attention léthargique fut cependant éveillé par le regard d'un inconnu posé sur elle ainsi que le sourire qu'il lui adressa. Elle regarda plus attentivement l'homme, qui portait le collier de sable des officiers de l'OSG mais point de tabard.

Elle demanda au vicomte de Crots qui se trouvait près d'elle de qui il s'agissait ; un briançonnais du nom de... Hardi Anne ? Un prénom de femme pour un homme ? Etrange, non ? Plus curieux encore, elle n'avait jamais entendu parler de lui alors qu'il arborait un collier de l'Ordre...

Elle lui rendit un sourire gracieux. Après tout, elle ne pouvait pas lui en vouloir d'être sous le charme : elle était tellement jolie.

Elle se replongea ensuite dans la soporifique cérémonie quand le seigneur de Saint Giraud fit son entrée. Le regard de la jeune d'Avencourt se fit dur : elle n'avait plus rien de l'enfant capricieuse qu'elle paraissait être. Argael, le maudit. Celui sans qui son père serait encore auprès d'elle aujourd'hui. Elle serra les poings.

Le spectacle qui s'offrit alors à ses yeux ébahis fut tout bonnement navrant. Un seigneur clopinant à la fierté mal placée et à la mauvaise foi qui dépassait la sienne (depuis quand les conseillers ducaux ne résidaient plus à Lyon et traversaient chaque jour le duché, matin et soir, pour accomplir leur devoir). Et un gouverneur bien trop conciliant. A la place de son parrain, il y aurait bien longtemps qu'elle aurait demander au bourrel de détacher la tête de l'Outrecuidant du reste de son corps estropié.

Voilà qui aurait mis de l'animation !

Elle lança un regard noir à Walan puis soudain tout s'arrêta... avec la voix d'un perfide mais petit roquet. Sa mère ? En goguette ? C'en était trop. Elle inspira puis avança d'un pas, avec la ferme intention d'imprimer le tracé de ses doigts sur la joue de ce grossier personnage.

Mais elle fut coupée dans son élan. Une main s'était délicatement saisie de son poignet. Elle se retourna pour voir qui osait l'interrompre dans son expédition punitive.

Devant ses yeux, se dressait une belle silhouette blonde. Elle oublia complètement l'aboyeur, le mauvais perdant, le vicomte de Crots, l'archevêque, son parrain et toutes marionnettes de la pantomime ridicule à laquelle elle assistait (tous sauf son parrain, est-il besoin de le préciser)... Ses joues avaient pris une légère couleur rose à la vue de ce nouvel inconnu qui lui semblait pourtant si familier.

Puis son regard se posa sur le tabard azur frappé du dragon d'or...


- François ?...
Espoire
Espoire s’était levée à la suite de Samarel, oubliant ce qui venait de se passé, un moment de sa vie qu’elle avait perdu en vain, mais qu’elle allait jeter derrière elle et ne plus y penser.
Arrivant devant Walan, elle lui sourit puis mis genou à terre avant de dire d’une voix claire.


Moi, Espoire d’Amilly, Baronne de Marsanne, Chancelière du Lyonnais-Dauphiné, jure devant Aristote et les hommes allégeance à Walan, Seigneur de Meyrieu, légitime Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné et à travers lui à Sa Royale et Très Aristotélicienne Majesté Levan le Troisième. Je lui jure aide, fidélité et conseil.
pnj


Tout juste arrivé à Lyon, le hardi de Macquart arpentait la capitale du afin de se rendre sur la place principale de la ville. Il allait s'inquiéter de la politique ducale et s'informer des nouvelles du Royaume. C'est donc par le plus grand des hasards qu'il fut informé de la cérémonie d'allégeance. Cela faisait à présent moult années qu'il n'avait eu l'occasion d'assister à l'une d'entre elle et il décida d'aller y représenter sa noble famille.

La cérémonie avait déjà débuté. Du moins c'est ce dont l'informèrent les deux membres de la garde ducale lorsque ces derniers lui cédèrent le passage bien volontiers. Ils étaient bien mieux éduqués que certains nobles ou notables, ne put s'empêcher de songer le jeune érudit. Pénétrant dans cette magnifique salle qui dans ses souvenirs lui semblait plus grande et plus lumineuse, le hardi observa discrètement autour de lui.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait vu le Seigneur de Meyrieu, co vassal de la Vicomtesse douairière de Maubec au même titre que son père. Sa prestance avait atteint sa maturité , et la couronne lui seyait à ravir à n'en point douter. Il n'avait donc plus à le faire culpabiliser de ne point être parti en compagnie du duc d'Hostun, même si ce dernier, avait quant à lui abandonné ses charges de Maréchal d'Armes de France et de Chef de Cabinet du Secrétariat d'Etat pour Francesca Amalya d'Avencourt.

Les d'Avencourt, Enguerrand et Alienor se trouvaient sans doute dans cette salle, à n'en point douter. François s'efforça donc d'ignorer le spectacle donné par quelques uns des notables pour trouver ces deux têtes blondes. Il n'avait pourtant pas eu loisir d'avoir leur compagnie depuis son dernier passage en cette province. Les deux n'avaient point encore atteint leur majorité à cette époque ci. Autant dire qu'il n'était point certain qu'il puisse les reconnaître. Enfin il pouvait toujours tenter de repérer l'argent à la licorne de sable.

Par contre, il aperçut dans un large sourire le Vicomte de Crots vers qui il s'approcha lentement. Il n'était point encore temps pour lui de se faire remarquer après tout. Ses préoccupations étaient bien plus importantes et urgentes. Le Vicomte, voilà homme avec qui il avait également établit une sérieuse correspondance durant ses absences. Des retrouvailles chaleureuses, une compagnie noble et fine, voilà ce dont il avait grand besoin.

Il était arrivé derrière le mécène lorsqu'il se figea sans même l'avoir décidé. Une silhouette lui était apparue, gracieuse et légère, aux formes harmonieuses et étrangement familières. Non, cette damoiselle qui observait avec attention la scène entre un nouveau conseiller hautain et le gouverneur ne lui était point inconnue. Il fut cependant intrigué de voir les poings de cette dernière se crisper. Il comprit alors en écoutant le discours tenu devant eux.

On raillait son sang et sans doute celui de cette damoiselle qui ne pouvait être nulle autre que la jeune Alienor d'Avencourt. Ce vil personnage était-il noble ? Un duel était-il possible? Ce n'était point le moment de relever l'affront et de rétablir l'honneur des deux familles de toute façon. Le hardi imprima le visage du conseiller dans sa mémoire et se promit de lui faire payer pour son insolence. La jeune d'Avencourt se devait de faire de même. Aussi lorsque celle ci voulut se ruer sur le petit conseiller, François la retint, et s'apprêta à faire face à son courroux.

Ce qu'il découvrit l'éblouit, bien qu'il tenta au mieux de ne rien faire transparaitre. Ses yeux azur et ses cheveux d'or lui ravissait le coeur, la finesse de ses traits l'attendrissaient, et ce léger port hautain l'amadouait véritablement. Le Très Haut avait sans doute été généreux avec elle pour compenser les malheurs qu'elle avait connus et qu'elle traversait encore. Il lui faudrait se garder de le louer dans ses prières.


François ?...


Un léger sourire se dessina sur son visage et il oublia bien vite la cérémonie. Profitant de la chaleur de son regard il lui murmura d'une voix douce.


C'est bien François votre damoiselle d'Avencourt. François de Macquart que vous avez jadis rencontré. Il est bien heureux que vous m'ayez reconnu et que mon souvenir vous habite autant que le vôtre est présent en moi. Je dois bien avouer que je recherche votre compagnie depuis que je suis arrivé dans la capitale.

Il s'inclina alors lentement, attendant que la damoiselle lui tende la main afin qu'il y dépose un baiser. Du moins était-ce là le protocole en ces circonstances.


PS : Simplement pour information. Il est dommage je trouve de voir certains blasons, assez jolis de surcroit, surtout lorsqu'ils ne sont pas insérés dans une bannière, en noir et blanc. Au moyen âge cela ne se fait pas, ou alors c'est que le noble en question s'est illustré de bien mauvaise façon et qu'on le punit ainsi. Je comprends cependant que c'est une manière de montrer que le personnage porte le deuil, mais pour faire RP autant dans ce cas là ajouter une phrase je pense. Enfin cela reste un conseil cela dit. Je me garderais bien d'émettre un jugement quelconque que je préfère réserver au zèle habituel dont fait preuve LJD Nebisa. Sur ce bon jeu à tous et bon amusement.
pnj


Akron redressa la tête, il avait du laisser s'égarer son esprit quelques temps car c'était maintenant à son tour et des Seigneurs des Lances avaient déjà renouvellé leurs allégeance. A son tour il s'avança et arrivé devant Walan posa le genoux droit au sol, la main droite sur le coeur et pris la parole

"Moi Akron dict L'Alsacien, Seigneur de Chateauneuf de Galaure et Seigneur des Lances de Briançon voue allégence à Messire Walan de Meyrieu, gouverneur de Dauphiné, et à travers lui à notre bon roy Lévan ainsi qu'au Dauphin Marc-Antoine. Je jure d'apporter d'apporter fidélité, aide et conseil"
Volverine


Hein ?? Quoi ??
Preter serment ??
Aahhh ... oui....


Le bourrel s'approcha de l'estrade ducale, s'agenouilla et déclara :

Moi, Volverine du Gwerz of Chen, dict Le Bourrel des coeurs brisés et plein d'autres choses, Seigneur de Miribel jure devant Aristote et les hommes allégeance à Walan, Seigneur de Meyrieu, légitime Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné et à travers lui à Sa Royale et Très Aristotélicienne Majesté Levan le Troisième.
Je lui jure aide, fidélité et conseil.


Puis se tournant vers l'assemblée réunie ....
Il hurla , l'air mauvais ...


Alors la noblesse !!
On vous attend pour finir la ceremonie !!
Non mais !!
Le Gouverneur a pas que ça a faire ...
Ya du grueau sur les fourneaux, Nom d'Aristote !!

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pnj


Aliénor tendit instinctivement la main et se laissa envahir par une douce chaleur lorsque les lèvres de l'écuyer d'azur et d'or frôlèrent le dos de sa main gracile.

- Comment aurais-je pu vous oublier ? chuchota-t-elle. Vous êtes mon ami, mon confident. Comment pourrais-je ne pas me souvenir de vous et de...

Elle s'arrêta, lui sourit et retint un instant les doigts de François dans l'étreinte de sa main de lait. Ses yeux se firent un peu plus brillants. Ce furent les seules traces de sa vive émotion qu'elle ne parvint pas à dissimuler. Le reste se cachait à l'intérieur, derrière un visage paisible ; son coeur battait la chamade, ses entrailles étaient comme vrillées par l'émotion et l'excitation : leurs retrouvailles, en sus de la ravir comme jamais depuis des semaines, lui rendaient espoir.

Nul doute que c'était le signe que des jours meilleurs arrivaient ; elle ne pouvait, en cet instant, s'empêcher de penser à Carnil et Freyelda. Peut-être François avait-il de nouvelles informations ? Peut-être était-il venu pour l'emmener avec lui sur les traces de leurs parents ? Lui raconterait-il également ses années passées auprès du comte du Forez plus en détails, le voyage de retour, ses retrouvailles avec sa terre natale... ?

Elle jeta un coup d'oeil maussade par dessus son épaule.


Pour l'amour du Très-Haut... Emmenez-moi loin de ce lieu sordide où même le respect -ne serait-ce que de deux enfants dans la peine- n'a plus cours.

Son ton s'était fait légèrement suppliant, ainsi que son regard bleu.


Et puis... nous avons tant à nous dire...
Guidel


Guidel arriva dans la salle, enfin... Son absence n'y avait été que trop longue jusqu'alors. Tant de choses à rattraper, tant de moments définitivement manqués.

Toujours amoindri, mais désormais serein, Guidel s'avança dans la salle des doléances, avec autant de discrétion qu'il en était capable, comme s'il n'avait somme toute jamais quitté cette pièce.
Il remarqua avec plaisir la présence de deux jeunes gens dont le destin s'était lié au sien depuis l'admiration et l'affection qu'il avait voué à leurs parents respectifs... Son mentor... Sa suzeraine...

L'homme s'inclina de toute sa hauteur avec humilité devant ceux-ci.


Damoiselle d'Avencourt, Messire de Macquart, j'ai plaisir à vous voir en ces murs, qui sont malheureusement habités la pluspart du temps par de vieux grincheux comme moi. Voir ici le plus pur sang dauphinois mélé au charme de la jeunesse me donne espoir en l'avenir de mon duché.

Veuillez transmettre mes amitiés au Chevalier Carnil ainsi qu'à ma suzeraine, je n'ai pas encore eu le temps de leur rendre visite depuis mon retour mais dès que j'aurai pris en main ce jeune Frison que j'ai eu la folie d'acquérir en Bretagne, je m'en irai chevaucher tout droit à Guillestre.


Bien sûr, il ignorait le funeste destin qui tenait entre ses mains les deux amis. Son retrait de la vie publique juste après son retour de Bretagne n'avait pas facilité la communication et le héraut était à présent avide de nouvelles.

Il s'inclina à nouveau et prit congé des jeunes gens avant de s'avancer en toute discrétion auprès du gouverneur, longeant pratiquement les murs. Il adressa à Walan de Meyrieu un hochement de la tête, ne sachant trop si le gouverneur, tout à sa tâche, l'avait même aperçu. Puis continua son chemin pour s'approcher du siège de gouverneur et ainsi centrer son attention sur les serment d'allégeance renouvelée.

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Walan
Suivant le vicomte de Montluel, ce fut le tour d'Espoire de venir prêter allégeance. Il crut remarquer un trouble dans le regard de la jeune femme, qui prononça néanmoins ses mots d'une voix aussi claire que d'habitude.

Chancelière, j'accepte le renouvèlement de votre allégeance avec entrain. Je ne doute pas que vous saurez continuer de mener notre diplomatie et l'école de notre prévôté de main de maître.

Alors que la baronne de Marsanne s'éloignait et que s'approchait le suivant, le regard du Gouverneur fut brièvement attiré de nouveau vers sa filleule dont l'expression courroucée avait disparue maintenant qu'elle se trouvait en compagnie d'un jeune garçon ... ou plutôt d'un jeune homme, dont les vêtements rappelaient son lignage. A nouveau, le seigneur de Meyrieu éprouva colère et culpabilité de ne pas avoir accompagné le duc d'Hostun, mais elles n'eurent guère le temps de se répandre dans son esprit puisque le Seigneur des Lances de Briançon se présentait devant lui.

Seigneur des Lances, j'accepte le renouvèlement de votre allégeance avec honneur. Puissiez vous continuer de diriger vos hommes comme vous le faites.

Cette fois ci, nul temps pour être distrait puisque s'avançait le Bourrel, de retour de ses occupations.

Conseiller, j'accepte votre allégeance avec ardeur. Que votre fougue puisse rester au service du Duché.

A peine avait il prononcé ces mots que le seigneur de Miribel se tournait vers l'assemblée pour la houspiller et l'enjoindre de se presser, arrachant un sourire au Gouverneur.
Malgré tout, était-ce par frayeur ou par relâchement, il y eut un temps mort dans le défilement des nobles, permettant à Walan de retourner rapidement à sa surveillance de sa filleule. Celle-ci était en train de quitter la salle en compagnie de son ami d'enfance, non sans avoir auparavant été saluée par le seigneur de Mont-Dauphin.
Ce dernier vint se placer, conformément son rôle de héraut, auprès de Walan, qui lui adressa un salut amical.

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Kernos
Voyant qu'Espoire, Akron et le Bourrel venaient de renouveler leurs allégeances et que le nouveau Gouverneur venait les confirmer, Kernos s'avança à son tour vers le trône ducal. La démarche droite où transparaissait l'habitude des défilés martiaux, le Seigneur des Lances évoluait la tête droite, solennel, le regard posé sur Walan et Guidel. Arrivé face aux deux hommes, il s'agenouilla, son poing droit se posa sur son torse, au niveau du coeur, sa main gauche sur le pommeau de "Gramr"et prononça les paroles suivantes d'une voix claire.

Moi, Kernos Rouvray, Seigneur de Lance de Die et, de par cette fonction, Seigneur des terres de Genay, également Maistre Armurier de l'Ost et Vice-Chancelier du Lyonnais-Dauphiné, reconnait Messire Walan de Meyrieu comme Gouverneur légitime du Lyonnais-Dauphiné et comme suzerain.

Par ce fait, je lui jure fidélité, aide et soutien armé, ainsi que conseil; et à travers lui, aux terres du Lyonnais-Dauphiné. Qu'Aristote, Christos et bienheureux Georges m'en soient témoins!


Ses mots prononcés, il attendit, toujours à genoux, que Walan réponde à son allégeance.
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Zwyrowsky
La jeune voisine de Jean Zwyrowsky attira son attention sur un personnage qui la regardait fixement, après avoir prêté allégeance.

Il s'agit du sieur Hardryan, ma chère enfant. Son collier de Saint-Georges est lié à ses nombreux mandats de maire de Briançon, cette ville anciennement si sujette à l'instabilité. Je dois dire que l'idée était de moi, et désapprouvée par votre mère et par messire Charles. Que voulez-vous, nous avons tous des moments de couteuse honnêteté, de temps à autre...

Le regard que fit la jeune d'Avencour en retour l'amusa un instant, quand il sentit une nouvelle présence à son côté, et un parfum qui lui était familier. Il tourna la tête, juste assez pour rencontrer le regard brun sombre qui accompagnait toujours cette fragrance, sourit, et lui concéda galamment la place qu'il occupait entre Aliénor d'Avencourt et le baron de Bourdeaux.

- Aliénor, vous connaissez certainement déjà dame Espoire d'Amilly, baronne de Marsannes, dont je vous ai déjà parlé?

Lui-même se plaça au côté de la rangée, mordant un peu sur l'allée, se tournant régulièrement vers sa bien-aimée, dans un échange muet de sourires et de douces pensées.

L'appel de la noblesse ducale qui survint sur ces entrefaits fut saluée d'un souffle d'approbation sonore par le vicomte. C'est que comme chacun sait, les vieilles personnes sont pleines d'impatiences et leurs rhumatismes les font trépigner quand par hasard elles doivent rester en place. Honni soit qui mal y pense, comme disaient les anglais. Sa trentaine bien avancée était surtout impatiente de retourner, son devoir accompli, s'occuper d'affaires privées plus urgentes et plus intéressantes que des mesquineries auxquelles il s'étonnait d'avoir fait front jusqu'à il y a quelques semaines. Mais ne voit-on pas parfois de vieux soldats rester sur le champ de bataille, l'épée haute et le bouclier ferme, quand sonne la retraite? Les anciens disaient que de tels hommes sauvaient parfois de la déroute. Parfois.

Quoi qu'il en soit, Espoire s'avançait vers le Gouverneur, et il allait faire signe à ses deux valets pour l'accompagner, quand s'approcha un jeune écuyer fort bien mis, au port orgueilleux de cette vieille noblesse de bon sang. Il interrompit son premier mouvement, s'apprêta à aller saluer le jeune François de Macquart, quand un échange de regards de celui-ci avec Aliénor le dissuada de cette idée, au profit d'un simple signe de tête. Dans le même temps, il retrouva dans sa bourse une mine, et un bout de parchemin un peu sale, sur lequel il griffonna aussi bien que possible quelques mots:




Hostel de Crots, quand vous le souhaiterez, la demoiselle et vous même. Serviteur, Vic. J. Zwyr.


Il fit passer discrètement le mot par un page, tout en vérifiant que celui-ci s'acquittait de la commission - avec ces garnements, on n'était jamais trop sûr.

Puis il revint à la cérémonie. Dauphiné était entré, lui aussi amoindri, mais prit vaillamment sa place autour du Gouverneur. Tant mieux. Il s'avança suivant le sire de Genay, son ami, et vint mettre genoux en terre devant le trône ducal.

Il regarda son suzerain dans les yeux, ainsi que de coutume, et sourit. A mi-voix, il se permit:


Votre Grâce, je suis bien aise de te voir à cette place!

Puis à voix claire et haute:

Moi, Jean Zwyrowsky, libre de tout autre lien, fais ici franche et loyale allégeance au sire Walan de Meyrieu, Gouverneur du Lyonnais et du Dauphiné, pour mes terres de Crots, de Saillans et de Ribiers. Je lui jure comme à ses prédécesseurs et ainsi qu'à ses successeurs, fidélité, conseil et soutien en toute circonstance. Et plaise à Aristote de nous rendre un Dauphin, à qui ce serment s'étendrait dans l'instant de son premier souffle.

Il se releva au geste d'acceptation de Sa Grâce, mais ne quitta point le devant du trône.

Que ce présent soit le gage de ma fidélité renouvelée au Lyonnais-Dauphiné et à mon suzerain:

Il claqua dans ses mains, et les deux serviteurs s'avancèrent, et déroulèrent à la face du Gouverneur et de son conseil un long vélin travaillé et illustré:



|CARTE DU MONDE CONNU|
Par Mgr. Groar




LEGENDE POUR L'USAGE DE |LA NOVELLE CARTE DU LYONNAIS-DAUPHINE|
tel qu'en ses villes, haut-lieux, fiefs, ressources, lieux-dits et autres lieux
Par Mes. Jean Zwyrowsky



DONNEES GEOGRAPHIQUES

D'or, les limites du duché du Lyonnais-Dauphiné;
D'azur, les cours et plans d'eau principaux;
De gueules, les routes traversant le duché et ses alentours, marquées de carrés de même indiquant les lieux-dits;
De sable, les autres routes et chemins praticables;
De teintes progressivement assombries d'argent, les reliefs dans les limites du duché.



RESSOURCES DUCALES

VILLES

Les sept villes du duché sont représentées par leurs armes côtoyées de leur nom.
La couleur de ce nom indique la ressource principale de la ville:
- d'azur, une ville fluviale vivant de la pêche;
- de sinople, une ville forestière vivant de la coupe du bois;
- de tanné, une ville entourée de verger vivant de la récolte des fruits.


MINES

Le symbole représentant une charpente indique les mines, accolé à une pépite d'or, de minerai de fer, ou à un empilement de pierre de carrière, selon le cas.


HAUTS-LIEUX DUCAUX

Quand ils sont connus, les chemins menant aux différents lieux ou domaines nommés sont indiqués et peuvent être suivis.

EPISCOPAT

Archevêchés et palais épiscopaux
Ecus d'or à la croix de gueule, surmonté d'un chapeau d'évêque (de sinople), numéroté de gueules en à côté.

1 Archevêché de Lyon
2 Archevêché de Vienne
3 Archevêché d’Embrun
4 Résidence épiscopale d’Herbeys

Abbayes
Ecus d'or à la croix de gueule, surmonté d'un chapeau d'abbé (de sable), numéroté de gueules en à côté.

5 Abbaye Saint-Antoine
6 Abbaye de la Grande Chartreuse
7 Abbaye de Saint-Chef en Dauphiné

DUCHE

Ecus portant le blason ducal dauphinois, numéroté de gueules en à côté.

1 Château ducal de Pierre-Scize (Lyon)
2 Château ducal de Vizille
3 Château ducal de Beauvoir
4 Domaine ambassadorial de Mercurol
5 Château ducal de Grenoble

FIEFS DUCAUX
Ecus de sinople portant numérotation d'or en leur coeur.

DUCHES


1 Charles de Macquart, "Carnil" : Duc d’Hostun
2 Coppensbe (et Mc67 par alliance) : Duc d'Albon
3 Estalabou de Vaucanson : Duc de Gap
4 Morgennes : Duc des Dombes
5 Régimon : Duc de Rives
6 Anthony de Massigny, "Wulfen" (et Numalane par alliance) : Duc de Montchenu

VICOMTES


10 Alexei : Vicomte de la Tour du Pin
11 Estalabou de Vaucanson : Vicomte de Chandieu
12 Francesca-Amalya d’Avencourt, "Freyelda" : Vicomtesse de Guillestre
13 Francesca-Amalya d’Avencourt, "Freyelda": Vicomtesse douairière de Maubec,
14 Numalane de Massigny (et Wulfen par alliance) : Vicomtesse de Clérieux
15 Pathan : Vicomte de Montluel
16 Umiko : Vicomtesse de Voiron
17 Jean Zwyrowsky: Vicomte de Crots
18 Bastien d'Amilly, "Sagaben" : Vicomte de Laragne

BARONNIES


30 Alexei : Baron de Saint-Priest
31 Charles de Macquart, "Carnil" : Baron de Rochechinard
32 Coldtracker : Baron de Saint-Paul
33 Demons : Baron de Salérans
34 Espoire d'Amilly: Baronne de Marsanne
35 Francesca-Amalya d’Avencourt, "Freyelda" : Baronne de Saint-Firmin
36 Gaal (et Noniwk par alliance) : Baron de Bron
37 Ingresstar1er : Baron de Chaponnay
38 Lamis : Baron de Tallard
39 Noniwk (et Gaal par Alliance) : Baronne de Bellecombe
40 Numalane de Massigny (et Anthony de Massigny par alliance) : Baronne de Beaurepaire
41 Regimon : Baron de Sassenage
42 Samarel: Baron de Bourdeaux
43 Charles de Bramafan, "Strakastre" : Baron de Montmeyran
44 Ulan : Baronne de Montfort
45 Umiko : Baronne de Varces
46 Urbs : Baron de Serves
47 Jean Zwyrowsky : Baron de Saillans
48 Guidel : Baron de la Salle-lès-Alpes

SEIGNEURIES


60 Argael: Seigneur de Montgenèvre
61 Charles de Macquart, "Carnil" : Seigneur d’Artas
62
63 Fanny43 : Dame de Claix
64 Kalten : Seigneur de Bossieu
65 Ozanne: Dame de Séderon
66 Salah_ad'Din : Seigneur de Monestier d'Allemont
67 Shinji: Seigneur de Bocsozel
68 Charles de Bramafan, "Strakastre" : Seigneur de Claveyson
69 Tomek : Seigneur de Sathonay
70 Ulan : Dame d'Aubenasson
71 Umiko : Dame de Fontaine
72
73 Wahl : Seigneur de Bardonèche
74 Jean Zwyrowsky : Seigneur de Ribiers

90 Thierrylafrance: Seigneur d'Anthon
91 Dedelagratte: Seigneur de Pusignan
92 Fhar: Seigneur d'Ecully
93 Penelope_de_france: Dame de la Terrasse
94 Jeremdehuit: Seigneur d'Antonaves
95 Zoyas: Dame de Bathernay
96 Kernos Rouvray : Seigneur de Genay
97 Elviralarouge : Seigneur de La Rochette
98 Akron_L_Alsacien : Seigneur de Châteauneuf de Galaure


Qu'il soit dit que je mettrai à disposition l'original de cette carte à quiconque souhaiterait l'enrichir ou l'actualiser à l'avenir - et notamment de Dauphiné et des Compagnies d'Ordonnance.

S'inclinant profondément, il se retira et regagna sa place. Il lui tardait de rentrer à son hostel. Aussi bien qu'il lui tardait de profiter de la présence à Lyon de sa dame. Cette pensée lui fit cherche des yeux Bastien d'Amilly, avec qui une dernière question restait en suspens dans les discussions sur la dot. Le vicomte n'était pas encore arrivé, mais on l'avait dit indisposé récemment.



La carte représente une mise à jour complète de la précédente, pour ce qui est des routes, des mines et des fiefs. La nouvelle légende sous forme de simple texte permettra une évolution plus simple, et je dispose de tous les marqueurs nécessaires en paint ou photofiltre pour ce qui est des ajouts ou corrections ultérieurs, qui sont à disposition. N'hésitez pas à la copier si vous le souhaitez, en prenant garde toutefois: elle pèse son poids. Et je vous demanderai simplement - pure vanité ou simple reconnaissance du travail - de mentionner Zwyr en cas de modification. Merci!
Walan
Walan vit Kernos s'approcher et eut un sourire à son intention. Répondant à son serment, il déclara :

Seigneur des lances, je reçois le renouvèlement de votre allégeance avec amitié. Nos parcours comprennent bon nombre de points communs et en auront sans doute encore. Je sais que vous ferez encore bon nombre de très grandes choses pour le Duché.

Ce fut ensuite au tour de vicomte de Crots de s'avancer. Le Gouverneur eut un sourire amusé en entendant le petit aparté qu'il lui était fait, puis écouta l'allégeance et y répondit.

Vicomte, j'accepte le renouvèlement de votre allégeance avec discernement. Puisse votre verbe rester au service du Duché et éviter de vous conduire en fâcheuse position.

Alors qu'il se relevait, Zwyrowsky ne regagna cependant pas immédiatement les rangs de la noblesse et fit apporter une carte. Le seigneur de Meyrieu l'examina attentivement pendant quelque temps avant de remercier son ami d'une inclinaison de la tête.

Il ne fait aucun doute que cette carte sera d'un usage précieux pour bon nombre de personnes, soyez en remercié.
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pnj


Aliénor était restée immobile, silencieuse, incrédule. Son esprit tentait de comprendre les mots qui étaient sortis de la bouche du Seigneur de Mont-Dauphin.

Comment se pouvait-il qu'il ne fût pas au courant ? Comment ?

Elle jeta un regard empli d'incompréhension à François qui visiblement était tout aussi perplexe. Ils n'eurent même pas le temps d'amorcer la moindre réponse au salut de Dauphiné que celui-ci avait déjà rejoint la place qui était la sienne, au côte du plus merveilleux gouverneur qu'Aliénor eût jamais connu - avis, bien sûr, on-ne-peut-plus personnel.

Elle allait ouvrir la bouche quand un page vint l'interrompre mais elle n'en prit même pas ombrage, tant elle se trouvait plongée dans le désarroi. Elle se hissa discrètement sur la pointe des pieds pour lire par dessus le bras du chevalier (si si, pour elle, c'est un chevalier) de Macquart.
Ainsi qu'elle en avait déjà convenu avec lui, le Vicomte de Crots les invitait, François et elle, à les rejoindre dans son hostel lyonnais afin de faire le point sur la situation, de mettre en commun toutes leurs informations et de décider, le cas échéant, de partir à la recherche des Grands Absents.

Elle fronça les sourcils.


- Peut-être devrions-nous tous nous retrouver à votre hostel.
- Peut-être devrions-nous tous nous retrouver à mon hostel.


Les deux jeunes gens sourirent ; ne dit-on pas que les grands esprits se rencontrent ? Aliénor fit revenir prestement le page :

- Tu diras au Vicomte de Crots ainsi qu'à Dauphiné de nous rejoindre au plus vite (elle accompagna ses paroles appuyées d'un regard insistant afin de se faire parfaitement comprendre) à l'hostel des Macquart. Une récompense t'attendra là-bas si tu remplis bien ton office.

Puis dans un geste d'un naturel déconcertant, elle glissa son bras autour de celui de son ami. Et tous deux quittèrent, sans regrets et sans se retourner, ce triste lieu, jadis synonyme de noblesse et de grandeur, aujourd'hui livré à la petitesse et la mesquinerie des roquets et autres canards boiteux qui se prenaient pour des lions.


Kernos
Un bref regard fut lancé sur le côté quand le Vicomte se joignit à lui pour prêter serment au Gouverneur, ainsi qu'un léger sourire à son attention. Puis Kernos, fixa toute son attention sur la réponse de Walan à son allégeance... En effet, un parcourt bien semblable pour ses deux hommes, maire, Maistre Armurier, Seigneur des Lances... qui sait quels autres postes communs leur réservait l'avenir? Il se releva doucement.

Votre Grâce, permettez à mon tour que j'imite le Vicomte de Crots en vous offrant un présent, fruit de mon labeur.

Il se tourna vers les personnes présentes et fit signe à un page de s'avancer. Le jeune garçon s'exécuta, s'approchant du Vice-Chancelier un coffret ouvragé dans les mains. Celui-ci le récupéra en remerciant le garçonnet d'un hochement de tête, puis il se tourna vers son suzerain en présentant l'intérieur du coffret dont il avait soulevé le couvercle, offrant à la vue de Walan, un vélin finement travaillé et enluminé.



        Hagiographie de bienheureux Georges de Lydda



    Bienheureux Georges est le patron de la Chevalerie et des Gens d’Armes, il symbolise le triomphe du Bien contre le Mal, la victoire de la Foi sur la Créature sans nom, la force de la Foi et la bravoure.

    Le Duché et l'Ost du Lyonnais-Dauphiné en ont fait leur patron.



    I - Origine

    Georges naquit vers 275 après Christos, en pleine Ère de la Dispersion de la Foi, dans la Province de Cappadoce, au sein d’une famille riche et de haute condition. À la mort de son père, alors qu’il n’était âgé que de dix ans, sa mère, Polychronia, convertie à l’Aristotélicisme à l’insu de son époux, l’emmena en Palestine, sa terre natale. Là-bas, elle lui inculqua les Vertus de la Raison enseignées par Aristote, ainsi que la Foi en l’Amour de Dieu prêchée par Christos.

    Georges grandit et devint un jeune homme de belle apparence, à l’esprit vif et aux mœurs raffinées. Lors de sa dix-huitième année, il décida d’embrasser une carrière militaire et s’engagea dans les armées romaines, afin de défendre la paix des terres romaines et de leurs habitants. Très vite, sa valeur le distingua du lot, et ses supérieurs le nommèrent tribun de la garde prétorienne. L’empereur lui-même reconnu son dévouement et son courage et l’éleva à la dignité de préfet.



    II - Georges et le "Dragon" de Béryte :

    Alors que Georges retournait en Cappadoce, après une campagne victorieuse en Mésopotamie contre le roi perse Narses, il traversa la région de Béryte, ravagée alors par une armée de pillards sanguinaires et impies, menée par un homme cruel nommé Nahf dont la barbarie sans égale lui avait valu le surnom de « Dragon », car en phénicien, « nahf » signifiait « serpent ». Les pillards de Nahf s’étaient installés dans les marais voisins de la ville, il y avait plusieurs années, et avaient opéré des raids continuels sur la région, ravageant les récoltes et pillant les fermes. Tous ceux qui avaient tenté de leur résister eurent les yeux crevés par Nahf et ses hommes. Pour se protéger de la dévastation, les habitants décidèrent d’offrir chaque jour deux animaux en tribut pour calmer les pillards du Dragon. Cependant, vint un jour où il n’y eut plus de bêtes à sacrifier, et Nahf recommença ses ravages. Désespéré, le roi de cette contrée accepta que l’on donne chaque jour une jeune femme tirée au sort aux brigands pour satisfaire leurs vils appétits.

    Les semaines et les mois s’écoulèrent, et vint le jour où la propre fille du roi, la princesse Alcyone, fut choisie pour être jetée en pâture aux pillards. Elle fut attachée à un pieu en bois face aux marais et abandonnée ainsi à son triste sort. Quelques instants après, alors qu’Alcyone pleurait à chaudes larmes, un grondement se fit entendre. Croyant sa dernière heure venue, quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit que le bruit venait, non pas des marais, mais de la plaine s’étendant derrière elle. Alcyone se tourna et pu apercevoir un cavalier de haute taille, revêtu d’une armure étincelante et portant une longue lance, qui dirigeait sa monture vers elle. Arrivé à sa hauteur, il mit pied à terre et s’approcha d’Alcyone qui pu distinguer, ainsi, la grande croix rouge qui ornait son plastron blanc. La princesse le pria de partir loin d’elle pour sauver sa vie, mais le cavalier refusa et la détacha. Il disait s’appeler Georges et qu’il consacrait sa vie à servir Dieu et à répandre Sa parole parmi les Hommes. Pour Georges, Nahf était un homme perverti la Créature sans nom, faisant preuve des Vices qu’il avait juré de combattre et d’anéantir avec l’aide des Vertus enseignées par Aristote et Christos.

    Soudain, un rugissement résonna à travers les marais et cent hommes montés sur des chevaux à la robe noirâtre apparurent, avançant en colonne tel un corps gigantesque ondulant entre les flaques d’eau putride. Tous portaient des armures de mailles semblables à des écailles d’un vert olive, et brandissaient leurs épées comme des centaines de crocs acérés, prêts à se refermer sur Georges et Alcyone. A leur tête, un homme massif leur fit faire halte à quelques toises des deux silhouettes qu’il regarda furieusement. Georges n’avait jamais vu un homme aussi immonde et repoussant, sa barbe hirsute avalait la plus grande partie de son visage cuivré où seuls ses yeux injectés de sang perçaient à travers son casque de cuir. Il détourna les yeux pour se préserver de ce spectacle abject, mais sa résolution d’affronter ces pillards infâmes n’avait pas faibli. Il leva sa lance vers les cieux et éperonna vivement son cheval qui s’élança au galop vers le « Dragon ». Des hurlements terrifiants s’élevèrent des rangs adverses et comme un seul homme, les pillards se lancèrent à l’assaut du guerrier solitaire. Georges se retrouva pris au milieu d’un tourbillon d’yeux enflammés de rage et de lames. Partout où son regard se posait, il y avait un pillard prêt à fondre sur lui, mais il tint bon pendant que le cercle se refermait sur lui, continuant à éperonner sa monture vers celle de Nahf. Alors qu’il allait être submergé par la marée humaine, Georges mobilisa toutes ses forces et sa Foi, pour lever à nouveau son bras et plonger sa lance au milieu du tourbillon d’hommes et de lames qui se dressaient face à lui. Un cri terrifiant retentit, auquel répondirent des hurlements affolés. Terrifiés, les pillards s’enfuirent aussi soudainement qu’ils étaient apparus, laissant leurs armes derrière eux.

    Sortant de son exaltation guerrière, Georges vit Nahf qui gisait à ses pieds, mortellement blessé par sa lance qui s’était figée en travers de sa gorge. Georges attacha le chef des pillards, noirci autant de péché que de terre, à son cheval et regagna Béryte avec la princesse Alcyone, traînant le « Dragon » derrière eux. Ils furent accueillis par la liesse et les acclamations des habitants enfin délivrés de cette terrible calamité. George amena la dépouille de Nahf devant le roi qui se prosterna devant Georges et jura que lui et ses sujets se convertiraient à la Foi aristotélicienne. Le héros reprit ensuite la route de la Cappadoce.



    III - Le martyre de Georges :

    Quelques années plus tard, l’empereur de Rome convoqua à Nicomédie tous les gouverneurs des Provinces d’Orient afin de leur communiquer ses décrets contre les disciples d’Aristote et Christos. Georges, sentant que l’heure était venu de confesser publiquement sa Foi, distribua ses biens aux pauvres, affranchit ses esclaves et fit route vers Nicomédie pour se rendre à la cour impériale. Il se présenta au milieu de l’assemblée et reprocha à l’empereur de verser injustement le sang innocent des fidèles aristotéliciens. Stupéfait, l’empereur fit interroger Georges sur sa croyance. Georges répondit qu'il croyait au seul et unique vrai Dieu, celui qu'Aristote et Christos avaient professé, et que c'est cette croyance qui l'avait guidé ici sans crainte, pour adresser ses reproches au souverain. L’empereur, craignant l’agitation, proposa à Georges de le couvrir d’honneurs s’il acceptait de sacrifier au culte impérial. Georges refusa en lui répondant :

    « Ton règne se corrompra et disparaîtra rapidement dans le brouillard lunaire, sans te procurer aucun profit ; mais ceux qui offrent un sacrifice de louange au Très-Haut siègeront avec Lui pour l’éternité dans le Soleil ! »

    L’empereur donna l’ordre à ses gardes de frapper Georges et ils le rouèrent de coups. Le sang se mit à couler à flot, mais Georges refusa d’abjurer sa foi. Excédé, l’empereur le fit jeter en prison, avec une lourde pierre sur la poitrine, mais le lendemain, quand il fut mené devant le souverain, le héros continua à refuser avec la même fermeté. On l’attacha donc sur une roue suspendue au-dessus d’une foule d’instruments tranchants et on le fit tourner. Les lames le blessèrent un millier de fois, tranchant et meurtrissant sa chair, mais Georges resta inflexible, surmontant sa douleur grâce à sa Foi en l’Amour de Dieu. Devant tant de courage, deux soldats s’agenouillèrent pour confesser l’Aristotélisme et furent aussitôt décapités. L’impératrice elle-même se déclara aristotélicienne, aussi on l’enferma dans le palais.

    L’empereur ordonna qu’on jette Georges fit dans une fosse de chaux vive. La chaux attaquait ses chaires, brûlant atrocement son corps, les vapeurs nauséabondes envahissaient son nez et le faisaient suffoquer mais, il refusa encore d’abjurer sa foi. La foule admirative devant sa bravoure sans limite l’acclama et se mit à louer le Seigneur et Ses prophètes. On le força ensuite à marcher avec des chaussures garnies de pointes rougies au feu, mais Georges triompha à nouveau grâce à sa Foi.

    Le lendemain, l’empereur fit comparaître Georges au temple d'Apollon, en présence d'une foule considérable. Feignant de vouloir sacrifier en l’honneur de la divinité, Georges entra dans le temple et s'adressa à l'idole en se signant. L'essence même de l'acédie habitait ces statues, mais à la présence et aux mots de Bienheureux Georges, celles-ci éclatèrent en morceaux, laissant échapper une odeur putride qui disparut avec un sifflement. Les prêtres et les païens chassèrent alors Georges à grands cris et le ramenèrent au palais. Attirée par le tumulte, l'impératrice sortit, fendit la foule en criant : « Dieu de Georges, viens à mon aide ! » et elle tomba aux pieds du Bienheureux. Ne pouvant plus contenir sa rage le tyran, dont le coeur s'était endurci après tant d’impiété et de cruauté, ordonna de les décapiter tous les deux. Mais, la veille de l'exécution, l’impératrice remit paisiblement son âme à Dieu dans la prison et put ainsi mourir en paix le lendemain.

    Le jour venu, Georges se rendit sur les lieux de l'exécution, suivi d'une grande foule. Il rendit grâce à Dieu, à Aristote et Christos pour tous leurs bienfaits et, demandant leur assistance en faveur de tous ceux qui invoqueront, avec confiance, son intercession dans la suite des siècles, il inclina la nuque sous le glaive et partit pour remporter au Soleil les trophées de la gloire éternelle. Dès ce moment, une grande lumière se fit sur la place, tandis que l'âme rejoignait peu à peu la vie éternelle et heureuse qui l'attendait.

    Conformément à la recommandation du Bienheureux, son serviteur transporta ensuite sa précieuse relique dans sa patrie, Lydda en Palestine, où d'innombrables miracles s'accomplirent dans la vaste église que l'on construisit en son honneur.




    Symbolique:

    Il est traditionnellement représenté à cheval, souvent blanc, ayant un dragon à ses pieds, revêtu d’une armure, une lance à la main, portant un écu et une bannière d'argent à la croix de gueules. La lance et la croix de gueules sur fond d’argent sont ses symboles les plus répandus.

    Le dragon est une représentation de Nahf, le chef de l'armée de pillards perses ravageant Béryte que bienheureux Georges vainquit pour sauver Alcyone et libérer les habitants de la région. Cette image trouve son origine dans le nom-même de Nahf qui signifie "serpent" en Phénicien et qui fut surnommé "le Dragon" par les habitants de Béryte à cause des ravages qu'il causait et de sa grande cruauté. Petit à petit, le symbolisme de cette victoire va s'étoffer, notamment après le martyre de bienheureux Georges, le Dragon devenant une allégorie du Vice, la victoire de Georges devient celle de la Foi sur le Mal. Victoire d'autant plus importante et forte en signification, puisque elle apportera la Lumière au royaume de Beyrouth qui se convertit à l'Aristotélicisme grâce à Georges de Lydda.



    Fête:

    Il est fêté le 23 avril.


    Les reliques :

    Le crâne de bienheureux Georges à Lydda (Palestine), son armure dont on ignore qu’elle fut son sort, ainsi que la lance avec laquelle il terrassa Nahf, également perdue.


Voici l'Hagiographie de notre patron, Georges de Lydda, que le Cénacle des Théologues du Saint-Office a béatifié il y a peu. En attendant que le procès en canonisation se termine, sous le regard et le contrôle de la Curie Romaine, qu'il soit su que le Lyonnais-Dauphiné peut déjà célébrer le culte de son bienheureux patron. Une copie a déjà été remise à la Grande Bibliothèque du Palais Saint-Pierre, afin que tous puissent la consulter. Celle-ci est pour vous mon suzerain.


Puis il ajouta à voix basse, pour que seuls le Gouverneur, Messire Zwyrowsky et Dauphiné puissent l'entendre.

Je souhaitais également vous entretenir d'une certaine affaire de défi, lancé par notre ami le Vicomte Jean Zwyrowky, mais je pense que le moment est mal choisi pour cela... Je viendrai donc vous présenter ma requête en salle des doléances après la cérémonie.
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pnj
Le jeune garçon était en retard, il le savait pertinemment mais la pluie battante avait quelque peu ralentit son voyage depuis la lointaine Normandie et l'autorisation de quitter la forteresse de Ryes n'avait été délivrée qu'au tout dernier moment, empêchant de partir quelques heures plus tôt comme cela avait été prévu. Finalement après deux semaines, le cavalier arrivait aux portes de Lyon, majestueuse capitale des Gaules et de ce cher Lyonnais-Dauphinois.

Peu de monde dans les rues, chose inhabituelle pour une telle cité mais qui se comprenait aisément quand on savait que l'heure était aux cérémonies d'allégeance. Approchant du château de Pierre Scize, il aperçu deux jeunes gens qui sortaient bras dessus bras dessous. Malgré la distance, le Vicomte ne pouvait s'y tromper, une pareille chevelure, une telle tenue malgré la proclamation du deuil de la Reyne de France, une attitude aussi décontractée qu'arrogante, ce ne pouvait être nulle autre que sa sœur. Le garçon qui l'accompagnait en revanche lui était inconnu, il était blond, jeune, élégant mais son visage bien que familier ne lui disait rien.

Retard pour retard, maintenant s'en était fait, personne ne l'attendrait sinon une personne à l'intérieur alors autant prendre des nouvelles fraiches et se renseigner secrètement sur l'identité de cet homme qui ose toucher sa sœur adorée.


Holà ma demoiselle ! Pouvez-vous me renseigner, je vous prie ?
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