Rix

Rix attendait du haut des remparts. Il attendait une réaction. Il attendait quelques mots bien choisis. Il attendait et il reçut du vent. Une légère brise qui courait sur le chemin de ronde et qui accentuait le vide ambiant, il tendit encore l’oreille mais rien, la plupart des politiques avaient l’habitude de se cacher derrière les mots, celui-là, même pas, se cachait derrière le rien, peut-être avait-il un défaut de langue, normal pour un Languemolle, ou un accent à découper au couteau ? Alors, il s’adressa à la foule :
-Quelqu’un l’a entendu causer, le Comte ? L’a quelque chose à dire ou l’est juste là pour la déco ?
Une rumeur puis quelques paroles hésitantes, on ne savait pas trop, on n’avait pas tout compris, il avait dit qu’il acceptait le défi mais on l’emmenait quand même en prison, hérauderie, il avait dit, on n’avait aucune idée de ce que c’était mais bon ça sonnait bien, ce devait être important.
Rix partit dans un grand rire puis se pencha côté cour :
-Eh, le comte, finalement, t’es un vrai politique, toi, avare en mot mais assez loquace pour noyer le poisson ! Hérauderie ? Fumisterie, oui ! La réalité est toute simple, tu te dégonfles, coco, tu pisses dans tes braies, alors cinq jours de cabane pour elle, comme ça elle ne peut plus rien faire, plus te casser les bonbons, et d’autres procès à venir, oui oui, tu le dis pas ça, hein ? Et quand elle sera bien mourante, quand elle sera à ramasser à la petite cuillère, peut-être que là enfin tu seras prêt à combattre ?
Et puis encore ce rire, ce rire de brigand goguenard, Rix le brigand, il n’en n’était pas un, pas vraiment, il n’avait jamais, et il ne le ferait jamais, détrousser quiconque sur un nœud, comme Sofio d’ailleurs, et comme la majorité de ses complices en Languedoc, il se moquait des écus, des trésors jalousement cachés dans les coffres ou les mandats, il était là parce qu’il voulait défier les puissants, les gens-foutres, remuer ce monde qui s’endormait, qui s’enfermait dans ses certitudes, ses idées bien pensantes, qui voulait gommer tous les défauts, toutes les aspérités, histoire de pouvoir bien s’emmerder après.
-Oyé oyé, les pas méchants, écoutez le silence, écoutez le vent, écoutez Klanacier la carpe, le muet, et faites-vous une idée !
-Quelqu’un l’a entendu causer, le Comte ? L’a quelque chose à dire ou l’est juste là pour la déco ?
Une rumeur puis quelques paroles hésitantes, on ne savait pas trop, on n’avait pas tout compris, il avait dit qu’il acceptait le défi mais on l’emmenait quand même en prison, hérauderie, il avait dit, on n’avait aucune idée de ce que c’était mais bon ça sonnait bien, ce devait être important.
Rix partit dans un grand rire puis se pencha côté cour :
-Eh, le comte, finalement, t’es un vrai politique, toi, avare en mot mais assez loquace pour noyer le poisson ! Hérauderie ? Fumisterie, oui ! La réalité est toute simple, tu te dégonfles, coco, tu pisses dans tes braies, alors cinq jours de cabane pour elle, comme ça elle ne peut plus rien faire, plus te casser les bonbons, et d’autres procès à venir, oui oui, tu le dis pas ça, hein ? Et quand elle sera bien mourante, quand elle sera à ramasser à la petite cuillère, peut-être que là enfin tu seras prêt à combattre ?
Et puis encore ce rire, ce rire de brigand goguenard, Rix le brigand, il n’en n’était pas un, pas vraiment, il n’avait jamais, et il ne le ferait jamais, détrousser quiconque sur un nœud, comme Sofio d’ailleurs, et comme la majorité de ses complices en Languedoc, il se moquait des écus, des trésors jalousement cachés dans les coffres ou les mandats, il était là parce qu’il voulait défier les puissants, les gens-foutres, remuer ce monde qui s’endormait, qui s’enfermait dans ses certitudes, ses idées bien pensantes, qui voulait gommer tous les défauts, toutes les aspérités, histoire de pouvoir bien s’emmerder après.
-Oyé oyé, les pas méchants, écoutez le silence, écoutez le vent, écoutez Klanacier la carpe, le muet, et faites-vous une idée !