Quand la parole fait place à la plume

Alban_erwann

Il l'avait rencontré dans une taverne à Saint Claude. Ils avaient discuté de choses diverses et variés, sans importance quelconque en somme, mais ce n'était pas dans un désintérêt total qu'il avait entretenu vivement cette conversation. Était ce pour ses jolies yeux ? Probablement. La candeur et la fraicheur de son visage avait laissé une petite marque dans son esprit, rien de bien affolant, mais de quoi à vouloir la rencontrer de nouveau, de pouvoir discuter une fois de plus. Était-ce encore une enfant ? Elle avait des traits puériles, cela ne faisait aucun doute, mais sa maturité dans sa façon de parler l'avait troublé, il n'arrivait pas à cerner son âge, il lui donnait dans la quinzaine, voir peut être moins, mais cela il le saurait plus tard.

Héloïse Marie de Sparte, c'était donc son nom. Il ne l'avait pas oublié, bien au contraire, il l'avait noté dans un coin de sa tête, sûr de sa mémoire qui ne lui avait jusque là, jamais joué de mauvais tour. Il saisit donc une plume et un parchemin vierge, tout en se frottant légèrement le menton où l'on pouvait distinguer une courte barbe d'adolescent, le jeune Von Frayner pensait à la forme ainsi qu'au contenu de sa lettre. "Il faudra tout d'abord que je me rende chez un barbier si je veux être présentable" pensa t-il. Puis l'inspiration lui vint, après tout ce n'était pas bien difficile d'écrire une lettre pour un rendez vous "galant".

Citation:

Dame Héloïse Marie de Sparte,
Nos salutations distinguées,

Dans l'attente de votre réponse,
Avec nos humbles respects,

Alban Erwann Von Frayner.

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Heloise_marie

Les mains. Les mains étaient un bijou. Quelque chose dont il fallait prendre soin, quelque chose à chouchouter autant que les cheveux, les yeux ou les robes. Elles étaient utiles pour tant de choses. Se recoiffer, faire signe de la main, laisser passer un message entendu, faire une menace, de la couture… Des tas et des tas de choses auxquels la jeune Sparte s’adonnait lors de ses temps libres. Là, il fallait en prendre soin. Surtout après avoir vu ; lors d’une escapade rapide dans une ou l’autre taverne, les mains de certaines personnes, usées, pleines de durillons, brunies et sales, les ongles repoussants.

Après avoir pu constater que le peuple avait tant d’estime pour son corps, elle avait eu subitement une démence quant à ses propres mains et à leur beauté. Cet organe, destiné à saisir des objets à sentir des objets, à manipuler toutes sortes de choses. Assise au bout de son fauteuil devant son miroir, Héloise prenait grand plaisir à se couvrir d’une lotion à la lavande, destinée tant à purifier qu’à nettoyer de tous microbes, sa paume, son pouce, index majeur annulaire et auriculaire. Méticuleusement, et jusqu'à la dernière sensation grasse elle massa ses deux mains et soupira d’aise. C’est que parfois, la vue de certaines choses pouvait la dégouter et elle devenait insatiable, jusqu’à ce qu’elle assouvisse le désir qu’elle éprouvait alors.

Rassurée et apaisée, elle se laissa aller dans son fauteuil dans une pose légèrement outrageante et sans aucune tenue. Puis quoi, il n’y avait personne avec elle et elle avait parfois le droit de se laisser aller à quelques folies enfantines. Observant sa chambre à travers le miroir qui se tenait devant elle, ses yeux glissèrent d’abord sans la voir, sur une lettre posée sur la tablette à côté de son lit. Il fallut quelques secondes à Héloise pour réaliser qu’elle n’avait point encore ouvert de courrier aujourd’hui et que cette lettre n’était pas là avant qu’elle ne s’en aille courir les ruelles pour espionner les adultes. D’abord tiraillée par la fainéantise, elle soupira, refusant de se lever pour un courrier.
Pourtant elle se sentait irrésistiblement attirée par ce bout de papier qui, sans le vouloir, attisait la si grande curiosité qui l’habitait. Grommelant contre cette maitrise d’elle-même inexistante, elle se leva et prit du bout des doigts la lettre. Un sceau qu’elle ne connaissait pas. Mais qu’importe le sceau, ce qui comptait était dedans.

Déchirant la lettre avec hâte et sans pour autant déchirer de bout en blanc tout le papier ou couper la peau de ces mains qu'elle avait pris tant de temps à dorloter, la jeune fille resta pantoise en lisant le courrier. Elle se souvenait très bien, d’Alban Erwann. Un des premiers à lui donner une image de son père positive en Franche Comté. Un sourire s’afficha à une des commissures de ses lèvres. Ainsi donc il voulait la revoir. La jeune fille tenta tant bien que mal de se remémorer la scène de la taverne dans sa tête, mais elle ne parvenait pas à se souvenir des émotions qu’elle avait ressentit ou même celles qu’elle avait tenté de faire passer. Sans doute était-elle passée pour une sotte devant son incompréhension du discours qu’il tenait.

Ou pour une jeune pucelle qu’on pouvait aisément manipuler par son âge et son innocence. Mais non, il avait plutôt l’air sincère.
Hâtivement, elle se plaça derrière son bureau et réfléchit à la meilleure manière de lui répondre. Ce n’était pas à son âge que l’on maniait les mots à la perfection, mais elle ne voulait pas faire jeune gamine a peine sortie de l’enfance non. Prenant sa plume avec résolution, elle gratta ces quelques mots…

Citation:

A vous, Alban Erwann Von Frayner,
Futur chevalier de l’ordre des Lames,
Et tant de choses que je ne sais point encore,
Le bonjour,

Avant de vous donner réponse à vostre requeste, laissez-moi-vous dire que je fus fortement étonnée d’avoir tant marqué votre esprit. Mais j’avoue en estre flattée. Je vous remercie donc de m’avoir écrit pour poursuivre ladite discussion. Je ne vous tiens bien sur pas grès de m’avoir écrit lors que nous ne nous connaissons point. Sinon, comment pourrions-nous, dans un futur proche, devenir un jour des amis.

J’accède donc à vostre demande et serais ravie de vous tenir compagnie lors d’une balade. Je ne connais point les recoins de Poligny et vous désigne alors comme mon guide. Vous avez dès lors toute ma confiance quant aux endroits secrets ou non, agréables à visiter lors d’échanges verbaux.

J’attends avec impatience vostre courrier m’indiquant l’heure à laquelle nous pourrions nous rejoindre et l’endroit où nous pourrons nous retrouver.

Avec toute ma confiance et,
Cordialement,
Héloise Marie De Sparte,
Damoiselle de Mesnay.

Elle relu son courrier, contente d’elle. Elle avait même réussi à y introduire le terme d’amitié. Pourquoi pas, après tout ? Elle n’avait pas encore spécialement d’amis par ici et ne pouvait pas considérer la petite gueuse de son âge avec laquelle elle avait faillit se battre comme amie. Cherchant du regard la cire et son sceaux elle jura. Où était encore ce fichu sceaux, l’avait-elle emporté quelque part et oublié par la suite.
Tant pis, pas de sceau. Elle avait trop hâte de recevoir une réponse pour encore devoir courir partout chercher son sceau. Se glissant en dehors de sa chambre, elle héla un domestique et le pria, en vitesse, de remettre cette lettre à la personne demandée. Maintenant, il fallait tout de suite penser à sa tenue…

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Alban_erwann

Alban se prélassait tranquillement dans sa chambre, l'auberge où il s'était installé n'étais pas des plus luxueuses, mais bon, après deux mois de guerre, il pouvait se passer de luxe, et qui plus est elle n'était pas si mal en fin de compte cette chambre, il y avait un fauteuil confortable de couleur ocre, un vaste bureau en chêne avec tout ce qui pouvait être nécessaire à la rédaction, les rideaux d'une couleur initialement blanche avait légèrement jaunie on ne sait pourquoi. Il n'y avait que le lit qui faisait défaut, bien qu'il fût plutôt grand, il ne lui plaisait pas, et qui plus est, ces derniers temps, le Von Frayner était pourchassé par des insomnies fréquentes ou quand il arrivait à s'endormir il était secoué par d'atroces cauchemars. Et oui ... La guerre laissait bien plus de séquelles qu'une large cicatrice au flanc droit.

On toqua, s'était un domestique venant de la part de la Damoiselle de Mesnay. Alban sourit, il remercia le laquais, puis le congédia en lui laissant un écus pour la course. Il posa délicatement la lettre sur le bureau. Puis, il se tourna pour prendre une chaise et s'assit, tout cela dans un calme exemplaire digne d'un militaire. Qu’attendait-il de cette lettre ? Une réponse positive, certes, mais le ton employé lors des premiers échanges est significatif de la considération que la personne peut vous porter. Tout cette théorie était issu des longues réflexions qu'il avait eu lors de son immobilité à Arles alors qu'il était blessé. Il saisit donc un ouvre lettre, ces fins couteaux qu'il trouvait inutile, mais bon, autant l'utilisé puisqu'il était à porté de main. Lorsque la lettre fut ouverte, il l'a lu, attentivement, pesant le poids de chaque mot, analysant chaque phrase. Lorsque la lecture fut finalement achevée, le Von Frayner sourit, il était content.

Il saisit la même plume qu'il avait utilisé quelques heures avant, mais tout en tentant de se concentrer sur sa réponse, il se perdit dans d'innombrables pensées. L'image de Jade lui revint à l'esprit. Jade ... Elle qui était restée en permanence à son chevet quand il était dans un état d'inconscience ... Elle qui avait su s'occuper de lui quand il était miraculeusement revenu à la vie après une blessure diagnostiquée comme mortel. Elle l'avait aimé, et lui aussi. Se fut un défilement de souvenirs qui lui apparurent dans son esprit, pour finir tristement sur la mort de cette dernière, retrouvé après un sanglant combat contre les félons provençaux, par terre, inanimée, sans aucun espoir de pouvoir la ramener à la vie, contrairement à lui qui avait eu de la chance. Un frisson parcouru son corps. Il tenta de chasser ses souvenirs, mais il savait une chose, c'est que jamais il ne pourrait les oublier, jamais il ne cesserait de re-penser à ce moment où il la tenait dans ses bras, lui vivant, couvert de sang, et elle morte, couverte de sang. Ce jour là il avait pleuré. On pense toujours qu'un soldat est une brute sans cœur pouvant subir les pires atrocités physiques comme psychologiques, mais c'est faux, un soldat, un guerrier, est un homme comme un autre, tout autant sensible qu'un autre. Sa fougue et sa jeunesse l'avait mainte fois aidés sur les champs de bataille, mais face à cette perte qui lui avait déchiré l'âme, il n'avait su se contenir.

Un bruit de porte le sortit brusquement de ses tristes pensées. Toujours avec sa plume dans sa main, il se rendit compte qu'il était resté immobile pendant un bon bout de temps. Le crépuscule de ces mois d'été faisait son apparition. Il reprit la lettre qu'il examina une seconde fois, puis il se lança dans la rédaction de sa réponse, avec une certaine mélancolie après ce flash back sur son passé, mais aussi avec un certain enthousiasme pour cette rencontre qui allait bientôt se produire.

Citation:

Damoiselle de Mesnay,

À demain‎,
Cordialement,
Alban Erwann Von Frayner.

Il descendit de sa chambre et croisa un coursier à qui il remit la lettre en lui demandant de la porter le plus rapidement possible à la dame dont il était question. Après cela, il retourna dans sa chambre et tout en prenant quelques dossiers importants dont il devait s'occuper pour la Garde Impériale, il se dit qu'il ne se coucherait pas trop tard ce soir, s'il voulait être en bonne forme pour le lendemain.
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Heloise_marie

Essayer des robes est une tâche ardue et qui demande patience, force mentale et force physique également. Là, la jeune Sparte était aidé d’Anne, sa demoiselle de compagnie du moment. Passant de l’ocre à la pêche, de l’azur au rouge, des dentelles à la soie et de la soie au tissu plus classique, la jeune fille ne savait plus où se donner de la tête. Chaque fois qu’une lui plaisait, aucune coiffe ne l’accompagnait. L’une mettait trop peu ses formes naissantes en valeurs tandis que l’autre le faisait trop. L’une jurait avec ses cheveux ou ses yeux… C’était une bataille de tissus et de dentelles. Les bras brulants, la tête bourdonnant et les jambes déjà en compote, Héloise n’en pouvait plus de se déshabiller et se s’habiller sans cesse.
Finalement, une de ses robes lui sauta aux yeux et accrocha son envie. D’un bleu profond orné de quelques dentelles saumon, elle était juste parfaite. Pas trop épaisse, d’une soie résistante, sans manches trop longues, bref, tant pis pour la coiffe cette fois ce serait celle-ci et aucune autre. Mais bon, il se fallait d’être belle pour un rendez-vous, quel qu’il soit. L’austérité de sa robe prouvait tout de même qu’elle gardait un minimum de fierté et d’amour propre. Qu’elle n’était point dévergondée.

Lors qu’elle se vêtit derrière son paravent, d’abord la chemisette à réajuster, un doute lui parvint. La jeune fille glissa son visage de derrière son paravent.
Anne ? Pourrais-tu me relire la lettre du sieur Von Frayner ? J’ai un doute quant à l’heure du rendez-vous.
Sa demoiselle de compagnie, légèrement plus âgée qu’elle, se leva avec hâte et pris un courrier qui avait été ouvert la veille au soir. Elle n’avait pas daigné répondre. Après tout, qui ne dit mot consent. Et de plus, sa mère semblait roder, tel un vautour, autour des domestiques qu’elle envoyait quérir quelqu’un pour une lettre.
Bien ma Dame... Damoiselle de Mesnay, Se fut un plaisir de lire les paroles gravées par votre main sur cette lettre que vous m'avez envoyé comme réponse.
La cotte du dessous était boutonnée. La jeune fille prit les jupons principaux de la robe et les glissa par-dessus sa tête, en prenant garde de ne point déranger ses longues mèches blondes.

Vous n'avez pas à me remercier, et même, c'est moi qui vous remercie de m'accorder cette joie que de pouvoir vous rencontrer une seconde fois et qui, je l'espère débouchera sur une amitié.
Sourire légèrement volé, puis elle se surprit à penser à ce qu’ils allaient bien pouvoir se dire. Bien sur qu’elle était intéressante et trouverait toujours à parler d’elle ou de sa famille. Mais voulait-il vraiment en entendre parler ? Héloise avait hésité à parler à sa mère de ce rendez-vous lorsqu’elle eut l’heure et la date.

Finalement, lors du souper, elle se résolu à garder le silence, n’en parlant qu’à Aurore, sa jumelle et son âme, lui confiant tout de bout en blanc. De toute manière, sa mère lui aurait sans aucun doute demandé un courrier du jeune homme réclamant une autorisation de pouvoir voir la jeune fille seule.
Quoique sa mère l’aurait fait surveiller. Et puis, ils n’auraient pas pu se voir avant des jours et des jours, des leçons de morales sur la vie, les garçons, les fiançailles le mariage, les avantages et ce qu’elle devait amener à la famille…
Vous pouvez avoir entièrement confiance en moi, Poligny est une ville que je connais bien, et je peux vous dire dès maintenant que l'endroit où je vais vous emmener vous enchantera.

A nouveau, presque un ricanement sortit de sa bouche. Elle se demandait bien s’il imaginait ne fusse qu’une seconde, quels étaient les endroits qui l’enchantaient. Sans doute n’imaginait-il pas un moment, que tout ce dont elle rêvait, était un beau castel aux oriflammes magnifiques aux domestiques obéissants et aux gardes robes florissantes de robes en toute sorte. En bref, des gens qui satisfaisaient les moindres de ses désirs et les plus folles de ses requêtes. C'est qu'à douze ans, on en a des envies et des rêves. Une jeune demoiselle comme vous doit certainement aimer les endroits féeriques que l'on trouve parfois dans ces contes légendaires, et bien attendez vous à en découvrir un.
Là, cela l’intéressait légèrement plus. Elle qui avait lu plein de livre de conte de fée, et avait une imagination débordante, se demandait vraiment si un tel endroit pouvait exister. Une pointe d’excitation naquit au creux de son estomac. La journée s’annonçait pleine de rebondissements. Ajustant quelques plis dans les jupons de sa robe elle guetta la suite.
Je vous propose de nous retrouver demain, juste après l'heure du déjeuner, donc dans les alentours de treize heures, à l'apogée du soleil. Si cela vous convient, nous nous rejoindrons devant l'église où nous entamerons notre promenade. À demain‎, Cordialement, Alban Erwann Von Frayner.
Dernier nœud à sa robe, ses manches bien ajustées, ses pieds se glissèrent dans ses chaussons en soies renforcé. Elle était prête. Sortant de derrière le paravent, elle guetta le regard d’admiration d’Anne puis, satisfaite, s’assit à son miroir pour se faire coiffer.
Merci Anne. Bien, allons-y alors, je pense qu’il est l’heure. Tu m’accompagneras jusque là puis, une fois qu’il sera là, je ne veux plus te voir.
Elle lui lança un regard noir et la pointa du doigt. Et je te somme de ne rien dire à personne ou tu gouteras du fouet ! Glissant sa main sur un collier devant elle d’un air distrait, elle l’agrippa de ses doigts et le porta à son cou pour qu’Anne l’attache. Si on me demande, dis que je suis chez Debenja pour affaires.
Bien ma demoiselle. Légèrement courbure du cou, puis sourire satisfait en se regardant dans le miroir. On aurait presque dit une adulte et elle jouissait de ce statu d’adulte qu’elle utilisait et qu’elle contrôlait et maitrisait presque. Quoiqu’il en soit, ses douze années semblaient loin derrière elle et tant mieux. Se levant elle se dirigea vers la porte, adressant secrètement une prière aux Saints du camouflage pour ne pas croiser sa mère, son père ou tout autre représentant Sparte.

Devant l’Eglise.

Telle une fleur ayant poussée en quelques minutes, une ombrelle posée sur son épaule et cachant son visage du soleil, la jeune fille observait le lierre qui poussait le long du mur de l’Eglise. Faire semblant qu’elle n’attend personne. Faire comme si elle guettait simplement un endroit ou se poser pour lire un bouquin. Un léger coup de vent la fit frissonner et tout à coup elle eut un affreux doute. Après tout elle était même incapable de se défendre. Et s’il lui voulait du mal ? Elle n’était qu’une petite gamine affable elle serait incapable de s’échapper…
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Alban_erwann

Le Von Frayner avait mal dormi, le réveil s’effectua relativement tard, lorsqu’il fut debout il s’empressa de régler les quelques affaires qu’il avait laissé de côté la veille. Certes les galanteries avaient une certaine importance, mais dans le contexte actuelle des choses, il se devait d’apporter une présence exemplaire à la Garde Impériale, et pour cela, il se devait de ne pas laisser traîner les dossiers. Lorsque tout ceci fut réglé, il se précipita chez le barbier du coin, il ne voulait pas de la courte barbe qu’il s’était laissée pousser en Provence, cela ne ferait pas bonne impression. L’employé lui tailla la barbe au millimètre près, lorsque le nettoyage fut achevé, le jeune homme passa sa main sur la peau de son visage, il ne l’avait jamais senti aussi lisse. Il était très satisfait et monnaya fort bien le jeune barbier.

Lorsqu’il fut de retour à l’auberge, la priorité était désormais de déjeuner, les douze coups de midi sonnaient déjà, et s’il ne voulait pas être en retard, il se devait de faire vite, voir très vite. Heureusement l’auberge était situé à quelques pas de l’église, lieu qu’il avait choisi connaissant ses retards légendaires, et ne voulant dors et déjà pas être vu comme quelqu’un de malpoli, on ne fait pas attendre une dame, c’est bien connu. Il commanda une belle entrecôte, accompagnée de quelques pommes de terre à la périgourdine, le cuisinier avait un certain talent, et, le jeune homme dévora son repas en quelques bouchées, que ce soit à cause de l’empressement, mais aussi de la faim qui l’accablait depuis son réveil. Lorsque le délice fut définitivement englouti, le Von Frayner monta dans sa chambre pour se préparer.

Là se posa la question de se qu’il allait mettre. La présentation était un point crucial du rendez-vous ; il hésitait entre sa tenue militaire, dans laquelle on l’avait complimenté plus d’une fois et qui en avait émoustillé plus d’une, ou bien entre une tenue de civile, plus chic, plus distinguée, plus raffinée, mais sans ce charme du guerrier haut gradé. Le Von Frayner indécis, s’accorda de passer à sa toilette qui lui laisserait plus amplement le temps de songer à son habillement. Il se lava de la tête aux pieds, tout cela dans un temps record, il ne négligeait rien et au contraire frottait plus d’une fois toutes les parties de son corps pour s’assurer d’une hygiène irréprochable et dont l’odeur en ravirait plus d’une. Finalement, lorsqu’il fut sec, il trancha sur la question vestimentaire, la tenue civile lui convenait plus, après tout il ne voulait pas effrayer la jeune femme. Tout ceci achevé, content de lui, le jeune homme descendit tranquillement les escaliers, en oubliant presque qu’il serait peut être en retard, de légers sifflotements émanèrent de ses lèvres, il sortit de l’auberge.

Dès qu’il eut mis un pied dehors, les cloches de l’église commencèrent à sonner, indiquant qu’il allait être dans quelques instants treize heures pile. La cadence de ses pas accéléra. Un doute survint pourtant au moment même où il apercevait la bâtisse religieuse, n’allait il pas s’attirer les foudres de la famille de Sparte en allant rencontrer et même courtiser une de leur descendance ? Après tout il s’en fichait, rares étaient les personnes qui l’effrayait, n’est il pas dit qui plus est que la marche du vertueux est semé d’embuches ? Il ne se considérait pas comme un vertueux, loin de là, sa vie avait été rythmé par de nombreux vices, dont un qui était considéré comme faisant parti de la célèbre liste des pêchés capitaux : l’orgueil. Lorsque le dernier coup des cloches résonna, signifiant qu’il était au moment même treize heures, Alban se trouva face à face avec la jeune Sparte. Tout en lançant un charmant sourire il fixa les blanches et magnifiques mains de la demoiselle, comme s'il attendait que cette dernière en lève une pour qu'il y pose le fameux "baise-main".

-"Bonjours Demoiselle de Mesnay. Je suis ravi d'enfin vous revoir. Comment allez vous ?"

La main se tendit, et le Von Frayner y déposa un léger baiser. Il lui lança un regard dans les yeux et lui sourit une fois de plus.
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Heloise_marie

Et voilà que les cloches sonnent ; faisant sursauter la jeune fille qui porta une de ses mains à son cœur affolé. Lors qu’elle était en train de s’imaginer toutes sortes de scénarios divers découlant du fait qu’elle ait accepté, sans mettre au courant quiconque de sa famille, un rendez-vous galant avec une personne qu’elle ne connait qu’à peine. Qui plus est un jeune homme, Aristote semblait lui avoir envoyé le son de ces cloches pour la rappeler à l’ordre. Rien de fâcheux n'allait lui arriver. Du moins, c’est ainsi qu’elle expliqua la raison de son sursaut soudain alors qu’il ne s’agissait que d’un son, rien de plus qu’un son. Son regard se porta sur le côté droit de l’Eglise, où Anne faisait semblant de se reposer à l’ombre d’un arbre enchanteur. Un sourire passa brièvement sur le visage de la demoiselle de Mesnay. Cette Anne était décidément trop bonne. Et elle avait l’air dévouée. Restait à voir si aujourd’hui elle allait tenir parole ou non. Avec un haussement de sourcil, Héloise commença à compter dans sa tête le tintement des cloches, se demandant si Alban tarderait encore ou arriverait bientôt.

Lors qu’elle fit un pas en avant et un demi tour tout en finesse en prévoyant d'un regard de se glisser à l’ombre d’un arbre –oui même malgré l’ombrelle, le soleil tape et la jeune fille n’a point l’habitude de rester autant de temps au soleil- Surtout qu’elle ne voudrait pas attraper ce teint halé qu’ont ces personnes travaillant au soleil tout au long de la journée. Non, elle voulait garder cette peau pâle et pure contrastant à peine avec ses cheveux or. Donc, alors qu’elle accomplissait son demi-tour et que la cloche annonçait son dernier tintement, il était là, devant-elle, apparu comme par magie… Enfin, surtout que la jeune Damoiselle ne faisait point attention à ce qui l’entourait.

Un sourire charmeur, qu’elle accepta comme une invitation à l’après midi qui allait s’offrir à eux était affiché sur le visage d’Alban. Elle tenta en vain de croiser son regard, peut-être y déceler le même sentiment ou la même observation que celle de sa demoiselle de compagnie lorsqu’elle sorti de derrière son paravent. L’émerveillement, la beauté, la pureté, l’agencement de ses atours, ses bijoux, soit, de l’admiration, mais elle fut directement prise sur le fait lorsqu’il la salua. D’abord un silence pesant se posa entre eux. Enfin, un silence surtout pour elle qui semblait durer,… durer.

Ressaisit toi ma fille, pensa-t-elle en se maudissant. Secouant légèrement la tête et clignant des yeux d’une manière penaude, la jeune fille sortit enfin de sa transe espérant ne point être passée pour une illuminée et offrit son plus beau sourire au Von Frayner ainsi que sa main qu’elle tendit pour qu’il puisse y appliquer le dit « baise-main » qu’elle ne maitrisait point encore, ou n’en comprenait point encore l’utilisation. Quoi qu’il en soit, c’était là chose plaisante et elle s’y prêtait volontiers.
Bonjour messire Alban.
A nouveau clignement des yeux et repositionnement de son ombrelle pour pouvoir lui parler correctement, sans pour autant laisser passer un quelconque rayon de ce soleil qui brûlait de chaleur ses vêtements en soie. Je vais fort bien je vous remercie, bien que cette chaleur soit accablante. Léger regard vers le ciel avec une moue offusquée s’installant sur le visage elle regrettait de ne point avoir prit de quoi se désaltérer. N’étant jamais vraiment sortie seule, sans domestiques, demoiselles de compagnie, sa sœur ou sa mère, elle n’avait rien prévu du tout outre sa tenue et son ombrelle. Habituellement il y a toujours quelqu’un qui s’occupait de penser à tous ce dont elles pourraient avoir besoin. Cette fois, il lui faudrait jouer ses meilleures cartes pour ne point passer pour une faible fille incapable de la moindre action osée. Reportant son regard sur lui un sourire toujours affublé à ses lèvres, elle lui retourna la question, plus par politesse. Allez-vous bien vous aussi ? Son regard se posa instinctivement sur la tenue d’Alban, qu’elle n’avait point encore observé jusqu’ici. Il était plaisant à regarder, le jeune homme. Enfin, plaisant pour elle du moins. Et il avait du gout au niveau vestimentaire, cela lui plaisait. Elle rougit en remarquant qu’elle était occupée à le dévisager, se demanda un moment s’il fallait le complimenter ou non, puis, de la manière la plus naturelle dont elle était capable tendit son bras vers lui.
M’offrez-vous vostre bras messire ? J’ai hâte de voir quels sont ces endroits si féériques dont vous m’avez parlé, et puis, je ne refuserais pour rien un brin d’ombre. Qu’en pensez-vous ?
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Alban_erwann

Ils étaient désormais face à face. "Alea Jacta Est". Tout reposait désormais entre les mains du Von Frayner, aurait il assez de talent pour réussir à charmer la Sparte ? Saurait il faire jaillir les bons mots de sa bouche ? Pour le moment Dieu seul pouvait le savoir. La chaleur faisait rage, le soleil était désormais devenu un ennemi redoutable, on l'avait tant attendu pendant ces durs et froids mois d'hiver qu'à peine il était de retour on en venait déjà à le haïr. C'était un cycle répétitif, une chose prouvant une fois de plus montrer que l'Homme pour ne pas dire l'humanité, n'était qu'un indécis désireux d'avoir se qu'il n'avait pas, et se lassant rapidement de se qu'il possédait. Le climat était en soit un bon exemple, bien que cela pouvait paraître comme une évidence, le Von Frayner, lui, constatait, les simples banalités l'intéressait, et il aimait disserter dessus. Il répondit pour commencer, aux courtoisies monotones rythmant les débuts de conversation :

-"Je me porte bien merci."

Il observa la jeune fille de la tête au pied. Ce n'était pas une inspection, il n'avait juste pas eu encore le temps de s'attarder sur sa tenue. Qu'elle était mignonne pour ne pas dire belle, son jeune âge qui pouvait être considéré comme un défaut apparaissait là comme la petite touche en plus, la cerise sur le gâteau. Son visage d'enfant candide et encore innocente aurait plu à n'importe quel homme quel qu'aurait pu être son âge, elle respectait ces critères de beauté universelle, elle n'aurait pu déplaire, elle ne pouvait que plaire. Sa tenue mettait en valeur le tout, bien que les formes n'étaient encore que peu présentes, l'harmonie des couleurs, la robe taillé sur mesure et d'un style unique et estivale, ces cheveux blonds éclatant aux rayons du soleil, tout cela donna l'impression au Von Frayner d'avoir une sorte de poupée parfaite devant lui. Cette petite poupée frêle lui proposait maintenant son bras, comment aurait il pu refuser alors qu'il était tant charmer par la jeune fille, la réponse était évidente. Il tendit son bras et le courba quelque peu pour que la jeune fille puisse y glisser un des siens.

-"Bien sûr, je vous en prie. Je tenais aussi à vous dire que je vous trouve particulièrement ravissante."

Il le prononça comme une évidence, comme si cela allait de soit, le ton qu'il avait employé était des plus banales, il n'avait pas voulu laisser paraître son enthousiasme. Les femmes n'aiment pas les hommes qui s'enthousiasment dès le début d'un rendez vous, il fallait savoir rester stoïque et ne laisser transparaître aucune émotion, comme pour attirer un peu plus l'attention, la rendre curieuse, lui laisser en soit faire le premier pas, qu'elle commence, indirectement, à charmer l'homme par des actes ou des sous entendus quelconque. L'homme se doit de courtiser, mais avec sagesse et cynisme, si l'on se montre trop vite admiratif et dévoué, la femme vous prend comme un jouet et fait de vous un objet répondant et cédant à tous ses caprices; l'analyse des faits et gestes des femmes était une compétence qu'Alban avait acquis avec le temps et les relations. Les bras étaient désormais liés, le Von Frayner dit :

-"Allons-y, je ne voudrai pas que votre teint délicat ne s'imprègne de quelque couleur rougeâtre. Nous trouverons là-bas un répit contre ce soleil accablant ainsi qu'un petit vent des plus plaisant, la chaleur ici commence à m'être insupportable."

Il lui adressa un simple sourire, tout deux se mirent en route vers la petite forêt. Lieu féerique par excellence. Les contes et légendes débutaient souvent dans des bois, pourquoi ? Certainement à cause de cette nature mystérieuse cachant en son sein de nombreuses formes de vies inconnues. L'homme ne peut être que par définition curieux, et il mystifie tout se qu'il ne connaît pas. Voilà pourquoi les forêts étaient des endroits adulés, lieux paisibles et pourtant énigmatiques, pouvant entretenir aussi un sentiment de peur lorsque l'on s'y trouve que ce soit pour la faune quelles peuvent contenir, mais aussi pour la flore, parfois surprenante que l'on peut y découvrir.

-"J'ai appris que vous étiez au collège Saint Louis ? Prestigieuse institution culturelle française. Dommage qu'en empire nous n'en ayons point de semblable. Qui plus est, vous n'êtes pas issue de familles quelconques, Vous devez certainement avoir de grands projets et des vastes ambitions pour l'avenir ? Faîtes moi donc part de vos rêves et désirs sur votre futur, je suis curieux de les découvrir."
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Heloise_marie

Un léger, tout léger coup de vent balaya les cheveux d’Héloise dans son dos et elle frissonna au contact de ses cheveux sur nuque. Enfin, était-ce le coup de vent et la caresse de ses cheveux, ou la présence du jeune homme à côté d’elle qui la faisait frissonner, elle ne le savait. Quoi qu’il en soit, c’est avait gaieté et bonne humeur qu’elle marcherait à ses côtés. Lors que leurs bras s’entrecroisèrent, il la complimenta sur sa tenue. Avec une moue boudeuse elle remarqua qu’elle n’avait point saisit le regard tant attendu. De quoi se sentir belle, importante et désirable aux yeux des autres. Même si elle ne doutait pas l’être tout de même, la manière dont il avait dit qu’elle était ravissant était tant d’un banal, qu’elle pensa un moment qu’il se jouait d’elle.

Refusant de céder au caprice, elle se contenta de cette réplique pour le moment, se promettant de revenir à la charge plus tard. Là, la chaleur, le soleil, la moue boudeuse, tous des éléments empêchant le bon dialogue avec autrui étaient présents et elle préféra donc se concentrer sur la suite du parcours. Comme s’il lisait dans ses pensées, il l’invita à prendre la route et marcher vers ces dits endroits. Gardant toujours rancœur, tant contre elle-même et son manque d’observation et contre lui, qui semblait moins enthousiasme que dans ses courriers, elle garda le silence lors de leurs premiers pas. Les bois, la forêt, l’ombre, la fraicheur, tous ces éléments semblaient l’appeler à grands cris et elle y répondrait volontiers lorsqu’elle les rencontrerait. Pour l’heure, il faudrait se concentrer sur le dialogue.
Que pourrait-elle bien lui dire. Tout d’abord elle faillit s’arrêter pour lui demander, vraiment, le fond de sa pensée quant au qualificatif de ravissante qu’il lui avait donné. Se ravisant en se disant que ça n’était point là une attitude digne d’une Dame, elle réfléchit alors à la meilleure attaque pour lui faire dire sans avoir besoin de le lui demander. Et puis quoi ? S’il voulait la voir c’était pour l’admirer, la couvrir de compliment, la voir sourire –chose qu’elle fit expressément lorsqu’elle se rendit compte qu’elle tirait la tête depuis quelques secondes- bref en apprendre plus, apprendre à la connaitre. Bien sur qu’il y aurait un retour, mais bien moindre. Bien sur qu’il l’intéressait aussi et qu’elle avait envie d’en savoir plus, mais pour le moment, toute son attention était focalisée sur elle et sur quoi faire pour qu’il daigne l’admirer.

Alors qu’un soupire lui échappa, comme enfuis depuis trop longtemps au creux de son ventre, lorsqu’ils pénétrèrent à l’orée de la forêt, à l’ombre des grands et petits arbres, la jeune fille laissa glisser son ombrelle sur le côté, ne craignant plus pour son teint, sa peau ou ses cheveux. Alban prit alors le premier la parole. Chose qu’elle n’avait point pensé à faire. Quoiqu’elle avait déjà préparé quelques sujets bien précis. Sujet qu’il ne s’empressa pas de lui demander.

Habituellement, c’étaient là un des sujets les plus en vues : le collège. Bien sur, c’était un établissement prestigieux. Bien sur que c’était top classe d’y être admis et de pouvoir y suivre des cours et certes, quelques fois, elle attirait jalousie des enfants de son âge alors qu’elle se ventait d’apprendre telle ou telle chose à Paris. Deuxième sujet : les ambitions. Comme si tous les Spartes devaient avoir des ambitions les mêmes que les autres Sparte. La jeune fille haussa un sourcil, amusée, puis tourna son visage poupin et ses yeux bleu clair vers le jeune homme.
Est-ce vraiment là ce que vous voudriez savoir en premier sur moi ? Elle lui sourit à nouveau et battit des cils. Non point une parade de séduction ou toute autre action illicite, non, Héloise était encore bien trop innocente pour ça. Juste de quoi éveiller quelques chose d’autre que du blabla chez son partenaire. Ne voudriez-vous pas plutôt savoir… huumm. Portant sa main à son menton, elle fit mine de réfléchir tout en bougeant ses yeux de tous côtés… ma couleur préférée ? Ce que j’aime petit-déjeuner le matin ? Les bijoux que j’aime porter ? Le livre que j’ai préféré, qui est par ailleurs, une histoire tellement divertissante, que je pourrais vous la raconter ici même. Sourire à nouveau, tantôt enjôleur, tantôt un sourire de défit. Partirait-il dans on jeu ? Ou couperait-il court à toute cette comédie. Elle n’avait vraiment pas envie de parler ambitions, projets, avenir. Son avenir, ce n’était pas elle qui l’avait en main de toute manière. Et pourquoi parler si sérieusement, lors que c’était là une balade de divertissement.

Quoi que, peut-être que c’était là ce dont il aimait parler, après tout, c’était un chevalier, il avait donc un minimum de sérieux, alors qu’elle ne pensait encore qu’à s’amuser. Mais bon, tant pis, elle n’en avait pas fini avec lui. Ca c’était sur. Enfin, je ne voudrais point vous vexer, je pourrais vous parler de mes rêves durant des heures si vraiment ça vous intéresse. Du reste, je m’attendais à d’autres questions, mais soyons honnête, je n'ai point l'habitude de converser en de pareilles situations. J’y avais d’ailleurs déjà préparé un tas de réponses. Ce qui était faux, bien sur, mais elle savait et aimait improviser. Voilà, le sort en était jeté, il avait lancé les bases d’un dialogue, elle y avait répondu à sa manière. Les yeux brillants et les joues rougies par l’excitation de l’instant, elle fit quelques plus grands pas et tourna vers lui un visage interrogateur.

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Alban_erwann

Un sourire amusé. Voilà la première réaction du jeune homme quand il finit d’écouter les propos de la Sparte. Il raya dans sa tête la notion « sérieuse » pour la jeune fille, après tout il « tâtait » le terrain comme on dit si bien. Il essayait de la connaître plus amplement, de déceler ses défauts et qualités, et surtout de voir son vrai caractère. C’était donc une enfant joyeuse et franche, tant mieux, il préférait cela qu’à une jeune fille déjà profondément marquée par la morale et l’éducation que l’on donnait aux nobles dans leur enfance, une de ces futurs bigotes ou encore Sainte Nitouche qu’il ne pouvait supporter. Elle avait l’air extraverti, ouverte, se démarquant des autres nobles. Était ce l’âge ? Peut être … Il ne l’espérait pas, après tout la jeunesse porte en son sein de nombreux idéaux et une façon de vivre à part entière qui s’effacent et disparaissent quand on « murit ». La jeune fille était gâtée, sur ce point il n’y avait aucun doute, l’égocentrisme dont elle faisait preuve devait certainement être une marque de fabrique, après tout ce n’était pas mieux chez lui, et ce défaut ne le dérangeait pas car lui aussi, au fond, l’était.

-«Vous ne me vexez pas ma mignonne. Je veux vous connaître. Ne vous cachez pas derrière des manières. Je veux déceler les différentes facettes de votre personnalité, une à une. Ne prenez pas cela comme une déclaration subite n’ayant pas vraiment de cohérence avec ce que vous venez de me dire, mais vous me demandez ce que je veux réellement savoir, et bien voilà, à vous d’avisez et de me dire ce qui vous semble être le plus intéressant. Pour commencer … Avez-vous peur des insectes ? Car les forêts en regorgent. »

Petite ironie accompagnée d’un regard amusé. Bien sûr que les jeunes filles de son âge détestaient les insectes, ne voulait il pas juste l’apeurer ? Certainement. Se qu’il venait de lui dire était sincère, il voulait découvrir cette personnalité d’enfant qui cachait peut être bien des choses. Il n’en restait pas moins charmé par ce caractère puéril qu’elle adoptait avec lui, il avait même envie parfois de la serré dans ses bras, pourquoi de telles poussées affectueuses qu’il n’exprimait pas physiquement ? Et bien, il ne savait pas, était ce son charme, son caractère, sa petite tête d’enfant au boucle d’or, il n’en savait rien. L’amour était une chose bien complexe, bien qu’il l’ait déjà vécu, il savait qu’à chaque nouvelle expérience c’était une nouvelle découverte, on ne se lasse jamais de devenir amoureux, mais on se lasse parfois de l’être. Il pensa tout d’abord à lui poser une série de questions, après tout s’il voulait un jour lui offrir quelques cadeaux, il fallait qu’il connaisse ses goûts, ses préférences, et pour cela il pensa à un petit jeu.

-« Faisons un petit jeu s’il vous plaît. Tout d’abord vous allez mettre de côté votre nature humaine pendant quelques instants. Et répondre instinctivement et le plus rapidement possible à mes questions. »

Ils avançaient, après avoir passé l’entrée de la forêt, le futur chevalier qui guidait la marche menait la fille vers l’endroit désiré, mais il se rendit compte qu’il n’aurait pas assez de temps pour faire son petit jeu car il était très proche du lieu mystique. Il décida donc de faire un petit détour dans cette forêt de chênes épais, après tout comment le saurait elle ? Elle ne devait surement pas connaître le bois, en plus elle le lui avait dit dans la missive qu’elle lui avait envoyé, il était son guide, et donc il la mènerait où bon lui semble sans qu’elle ne s’aperçoive de rien. Marchant en ses sentiers de terre sèche couvert d’herbe folle, il faisait attention à éviter les zones pouvant être salissantes, cela serait fatale à la jeune fille qui ne supporterait pas d’avoir quelques tâches de boues sur sa robe ou ses souliers. La conversation était rythmé par les mouvements de tête des deux protagonistes, elle la regardait parfois avec de grands yeux laissant, il lui lançait en réponse des sourires ironiques ou charmeurs accompagné de ses réponses orales. Bref tout allait bon train et le Von Frayner commença donc le jeu tant attendu :

-« Si vous étiez une fleur, que seriez vous ? Si vous étiez une pierre précieuse, que seriez-vous ? Si vous étiez un animal, que seriez-vous ? Si vous étiez un tissu que seriez-vous ? Si vous n’étiez point aussi belle que vous l’êtes, que feriez vous ?»

Seconde ironie, cette fois accompagnée par un sourire des plus charmeurs montrant toutes les dents blanches du jeune homme, ce genre de sourire que l’on fait quand on est joyeux et qu’on s’amuse ou qu’on rit, ce genre de sourires qui sont souvent considérés comme les plus « beaux ». Le court détour qu’il avait prit les mènerait à l’endroit féerique lorsqu’elle aurait répondu, au fond dans cet esprit de théoricien tout était calculé pour tendre à la perfection, n’était ce pas une de ses meilleurs qualités, son perfectionnisme ? Donc quand elle aurait fini de répondre elle pourrait être émerveillée par l’endroit, ce genre de clairière magique où dans ces forêts épaisses, passe un vaste faisceau de lumière inondant l’endroit d’une luminosité surprenante, excitante ; et qu’y avait il au milieu de cette clairière ? Un puits, bien évidemment, dont l’eau était peut être potable, cela resterait à vérifier, mais le mieux était que tout autour de ce petit puits, siégeaient, comme par magie, de petit banc en pierre ayant tout juste de la place pour deux obligeant donc aux visiteurs potentiels de devoir se « serrer » très légèrement, une sorte de nid d’amoureux connu surtout par les hommes pour la féerie qu’il produisait sur les femmes. Mais tout cela, la mignonne Sparte le découvrirait quand elle aurait répondue aux interrogations du Von Frayner.
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Heloise_marie

Les bois semblaient gorgés de soleil, de chaleur mais aussi de fraîcheur et d’ombre. Ces deux derniers éléments qui étaient le fort bienvenu lors de cette balade au soleil tapant. Fort en elle-même, la jeune fille souhaitait que la journée se finisse pour pouvoir profiter de la fraicheur de la soirée. Du reste, il fallait faire bonne figure en cet instant précis. De fait, elle attendait de voir quelle serait la réaction du jeune homme fasse à ce premier affront qu’elle lui tendait. De toute manière elle n’avait pas envie, par cette chaleur, par cette robe qui commençait doucement à lui couper le souffle à cause de la canicule d’entamer un profond débat sur ses options politiques ses désirs de conquête du monde et ses appropriation d’autrui...

Quoique là ça allait quelque peu mieux. Rêvant à des atours moins lourds, à la lune et les étoiles bien visibles dans le ciel et à un courant d’air frais dans son cou, elle sourit. Lors il lui répondit. Tout de suite après qu’elle ait parlé bien entendu, mais tous ces éléments accrocheurs de la forêt la rendait déjà quelque peu rêveuse et enjouée. Jetant les longues mèches de ses cheveux qui avaient osées s’aventurer vers l’avant de son corset d’un geste coutumier, elle fronça le nez lorsqu’il l’appela « ma » mignonne. Depuis quand était-elle la propriété de quelqu’un ? Sa mère l’appelant ma fille, passait encore, après tout, c’était à sa mère et à son père qu’elle appartenait jusqu’au jour de son mariage. Mais se faire surnommer comme tel par quelqu’un qu’elle ne connaissait point encore l’avait profondément choquée. Bien entendu, très vite adouci par le mignonne. Avouerait-il enfin que la petite Sparte était jolie ? Guettant sur son visage une quelconque émotion pouvant le laisser transparaitre, elle eut presque un mouvement de recul lorsqu’il lui annonça qu’il y avait des insectes. Sans doute l’avait-il senti puisqu’ils se tenaient bras dessous bras dessus depuis tout à l’heure. Mais les insectes, évidemment qu’elle détestait ça.

Ces espèces de bestioles courants partout gigotant, poilues parfois lorsqu’il s’agissait d’araignées. Et ces sales mouches ennuyantes qui fort heureusement collaient plus les classes paysannes que celle qu’elle occupait. Soit, elle eut une grimace et guettait tout autour d’eux, l’arrivée subite d’un gros nuage d’insecte. Car oui, la manière dont il l’avait annoncée, la jeune fille avait de suite assimilé tout ça à une attaque subite d’un peloton de toute sorte de bêtes grouillantes et elle frissonna. Enfin, au moins cette entrée en la matière lui avait fait oublier un temps soit peu le ma mignonne qui lui avait trotté dans la tête outre tout ça. Souriant d’une manière désinvolte en réponse à son sourire amusé du à la réplique à propos des insectes, la jeune fille haussa les sourcils.
Fort bien, je ne vous dirais que ce que je juge intéressant de vous apprendre alors. Et pour suivre, est-ce qu’une série d’insectes pullulent en vos endroits féériques ? Si tel est le cas, je doute qu’ils ressemblent à ce dont je m’imagine.
Sourire à nouveau puis regrets d’avoir prononcé ces paroles. Ca ne servait pas à grand-chose en fait, c’était là chose claire qu’elle n’allait dire que ce qu’elle voulait bien dire et non plus. Après tout, elle avait son jardin secret. Ces choses que personne ne saurait jamais et qu’elle préférait garder pour elle quoi qu’il arrive. Puis, pour les insectes, elle s’en irait bien vite si elle en voyait de trop comme il avait l’air de dire qu’il y avait. Tant pis pour le rendez-vous. Enfin, ils n’en étaient point encore là et avec un pincement au cœur et un instant de conflit intérieur évident, la jeune Sparte pensa a sa sœur Aurore et se demandait bien ce qu’elle faisait, tandis qu’elle se baladait.
Lors, voilà qu’elle se rendait compte que ça faisait un petit temps qu’ils marchaient et que quelques fois, la marche n’était point chose aisée. Avec des petits chaussons de soies, racines feuilles mortes ou talus en mousses, branches cassées en tout genre ça n’était point chose aisée que de circuler. Et bien qu’Héloise prenne un malin plaisir à se faire passer pour plus fort qu’elle ne l’était en quelques circonstances, comme par exemple les joutes verbales ou l’essayage et la couture de robes, là elle prenait un tout autre plaisir : celui d’être la jeune pucelle en quête d’un preux chevalier prêt à l’aider en toute circonstance. La jeune Damoiselle avait besoin qu’on s’inquiète de sa santé et de son état sans arrêt. Soit, elle montrait avec évidence qu’elle peinait à s’acclimater aux sols de ce bois.

Grommelant de temps à autres lorsqu’il fallait enjamber telle ou telle toute petite branche, s’accrochant un peu plus solidement au bras d’Alban lors qu’elle glissait à peine sur un petit talus de mousse, sursautant ou portant sa main à sa poitrine alors qu’un oiseaux où un renard surpris et apeuré s’enfuyait à grands cris… puis souriant chaque fois comme si c’était là la chose la plus naturelle du monde. Et puis quoi, elle n’était pas une fille des bois et hormis à cheval ou en carrosse, c’est à peine si elle y mettait le bout de son nez. On contait quelques fois sur les forêts des histoires tant malsaines qui arrivaient aux jeunes pucelles, qu’elle prenait bien garde de s’y aventurer seule. Soit, elle préférait garder en tête l’image de ses contes et histoires et romans. Et aussi, au moins, il évitait les zones plus boueuses et d’un regard conciliant elle le remercia, même si elle n’était pas sur qu’il en comprenne le sens véritable.

Alors qu’ils bifurquaient vers la droite, il lui proposa une activité qu’elle ne connaissait alors aucunement. D’abord, intriguée elle imagina la situation. N’était-ce point là osé de poser n’importe quelle question ? Elle voulu aller à l’encontre de cette idée mais rapidement il lui posa les questions et elle sourit. De fait, ça n’était pas osé. C’était même plutôt attirant et distrayant. Peut-être qu’elle pourrait lui renvoyer les questions prochainement. Respirant un bon coup et se remémorant les questions dans sa tête, la jeune fille pencha son visage en arrière et ferma les yeux une seconde. Bien que c’était étrange de se comparer avec un animal. Une fleur, d’accord, une pierre précieuse, certes, un tissu, pourquoi pas bien qu’elle ne s’y associe pas vraiment…
Voilà là une activité plaisante… Sourire plus pour elle-même alors qu’elle préparait ses réponses puis, tout en jetant des regards vers son voisin et en portant quelques fois sa main vers son visage pour dégager les petites mèches qui l’y chatouillaient…
Si j’étais une fleur je serais l’Iris, ce serait là une histoire longue à vous conter, mais il se trouve que j’aime lire et qu’un de mes héroïne portait ce prénom. Depuis lors j’ai découvert qu’il s’agissait d’une fleur magnifique au parfum envoutant. Sourire. Puis non elle ne portait point ce parfum là, préférant le jasmin ou quelques chose de plus délicat. Si j’étais une pierre précieuse… Léger mouvement du visage. Quoi, n’était-elle déjà pas assez précieuse en elle-même pour devoir en plus s’associer à une pierre ? Considérant la pierre comme précieuse, je pense que si je dois m’associer à une, je puis m’associer à toutes. Là, une lueur s’alluma dans le fond de ses yeux. S’il n’y voyait rien à répliquer, elle garderait cette réponse. Puis elle ne voyait pas pourquoi elle devait en préciser une lors qu’elle les aimait toutes. Si j’étais un tissu… je serais… un brocart, ou du moins un damas. Enfin, quoiqu’il en soit de la soie. Je ne sais si cette matière vous est familière, mais c’est là une des plus agréables à porter. Du moins, lorsque la robe n’était pas trop lourde des couches et des couches.

Elle tourna son visage vers lui et lui sourit en se souvenant de la dernière question. Cette fois un sourire franc, un de ceux qu’elle attribuait que rarement, lors qu’elle était flattée, ou qu’elle se trouvait dans l’embarras. Ce n’était n l’un ni l’autre là, c’était plutôt une victoire qui lui rongeait le cœur et lui faisait rougir les joues et cligner des yeux. Oui, elle aimait qu’on lui vante sa beauté. Et oui elle appréciait que le jeune homme l’avoue enfin de manière claire et précise. D’un mouvement du visage modeste elle le remercia d’avoir écouté ses réponse et sous entendu bien sur de son compliment.

J’espère que mes réponses vous auront apporté satisfaction… Maintenant j’aimerais à mon tour vous po… Arrêt total de tout. Respiration rythme cardiaque, blablatage incessant et inintéressant. Lâchant le bras du jeune homme, Héloise fit quelques pas au milieu d’une superbe petite clairière où la fraicheur était plus que palpable malgré quelques rayons de soleils qui osaient braver les imposants arbres qui, de leurs branches fortes et épaisses semblaient les protéger du monde extérieur. Sans voix, elle s’arrêta au centre où un petit puits trônait, tel un gardien de ce paisible tableau. Sa main se posa sur la pierre froide et la jeune fille tourna ses yeux bleus pâles vers Alban pour lui sourire.

Je constate que vous ne m’avez point menti, cet endroit est tout ce qu’il y a de plus féérique. Je ne sais comment vous avez réussi à le trouver. A nouveau, elle dévora du regard tous ces éléments, les moindres détails des branches, des arbres, un petit banc non loin, le sol, le puits, puis Alban.
Est-ce là le seul endroit, ou comptez vous me satisfaire avec d’autres délicieux coins ? Laissant glisser sa main contre le puits, elle posa son ombrelle à même le sol. Celle-ci se posa sans un bruit dans la mousse délicate. La jeune fille fit un pas en direction du petit banc dans l’espoir de pouvoir soulager ses pieds et ses jambes, puis, sans même y prendre garde, se prit les pieds dans une petite touffe d’herbe et bascula en avant dans un cris d’effroi.
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Alban_erwann

Il avait eu les réponses à ses questions, il se disait qu'après tout il ne devait pas être bien dur d'y répondre. Il ne dit rien lorsqu’elle eut fini de parler, il voulait laisser le charme de l’endroit opérer sans qu’il n’ait mot à dire. Se fut un franc succès puisque la jeune fille en resta bouche-bée au point qu’elle ne finit même pas une des phrases qu’elle avait commencé. Un sourire, juste un sourire à afficher lorsqu’elle lui jetait de temps en temps quelques coups d’œil, étant trop occupé à examiner chaque partie de cette petite clairière qui avait en effet quelque chose de magique sur les femmes, la nature fait parfois bien les choses, si bien que, pour une jeune fille de cette caste qui aime surtout et avant tout le faste et le luxe, elle en reste tant émerveillé comme si on lui avait présenté une des plus belles ou des plus coûteuses parures existantes. N’était ce pas là sa première victoire, il l’avait jusqu’ici charmé avec quelques sourires et quelques remarques bien placées sans pourtant trop s’avancer, maintenant qu’ils étaient dans ce coin magique, tout deux seraient certainement moins complexés, cet endroit isolé faisait tomber les tabous et permettait, en soit, plus de libertés.

-« Oui, je connais bien d’autres endroits féeriques qui pourrait tout autant vous plaire, mais ils sont différents. Si un jour vous m’honorerez de partir avec moi en voyage, je vous emmènerai en Provence, là-bas les paysages sont époustouflants, j’en reviens après cette longue guerre que nous avons mené contre ce peuple opprimé. La capitale, Aix-La-Chapelle, n’est pas non plus une ville sans charme, la ville des « Kaiser » est surprenante pour ne pas dire intrigante. Enfin bref, j’ai parcouru bien des contrées et je serai ravi un jour de pouvoir vous montrer ce qui m’a marqué. »

Le jeune homme s’approcha d’elle. La jeune fille était droite devant le puits, où elle avait posé sa petite main. Elle regardait, Alban voyait dans ses yeux bleus la fascination de cet endroit mystique, étrange et si beau. Un sourire, une fois de plus, les sourires sont choses courantes après tout quand on veut courtiser comme il se doit. Elle avança lentement vers le petit banc, encore envoutée par le lieu, ses fins pieds se frayaient un chemin entre ces épaisses touffes d’herbes jusqu’au moment où elle perdit l’équilibre et que son corps bascula vers l’avant. Que se passa t-il ? Certainement un miracle que le Très-Haut vous envoie une fois tout les trente-six du mois, oui, un miracle : Alban exécuta une sorte d’action divine, lorsqu’il vit le corps de la Sparte perdre l’équilibre, dans un élan rapide et précis il glissa son bras autour de la taille de la jeune fille, frôlant sa poitrine, et n’appuyant pas sur le ventre, et le tout en gardant un équilibre incroyable, lui empêcha une chute qui aurait pu être fatale pour le rendez-vous et qui aurait mit la jeune fille d’humeur fâcheuse et gênée. Il la tenait fermement entre son bras, et peu après vint se glisser le second pour assurer une sécurité totale à la ravissante fillette. Elle, encore légèrement sous le choc de cette perte d’équilibre ne comprenait pas grand-chose. Lui avec une certaine grâce et finesse, la serrant dans ses bras sans lui faire de mal, la posa au milieu du banc, s’asseyant lui-même à une extrémité, pour qu’elle reprenne ses esprits. Elle avait la tête légèrement baissée, lui approcha la sienne et d’un geste délicat de la main repoussa en arrière une large mèche de ses blonds cheveux qui s’étaient glissés sur son visage empêchant à un de ses yeux de voir distinctement. La proximité des deux visages le fit très légèrement frémir, quelques centimètres distançaient les lèvres de ces jeunes personnes, il eut envie de poser les siennes sur celle de la jeune fille, mais il se retint, il ne pouvait pas, tout du moins pas encore. Il sentit son léger souffle parcourir son visage. Et il lui murmura doucement pour ne pas la troubler :

-« Tout va bien ? Vous ne vous êtes pas fait mal j’espère ? »

Il l'espérait oui. Il s'attarda, en attendant la réponse de la jeune fille, sur le visage de celle-ci. Il plongea ses yeux dans les siens, leurs bleus le fascinait, de si beaux yeux ... Que pouvait il demander de plus que des cheveux d'or et des yeux azur ? C'était l'archétype même de la femme qu'il voulait épouser si un jour il épouserait quelqu'un. Ses traits fins, son petit nez, sa fine bouche, son menton mignon, ses pommettes d'enfant. Ce visage le laissait admiratif, il ne s'en lassait pas, et il savait que même avec le temps il ne s'en lasserait jamais de l'admirer. Son choix était fait, il voulait cette jeune femme et il ferait tout son possible -et même l'impossible- pour l'obtenir. Une fois de plus il se retint de l'embrasser, bien que ce désir le brûlait, le torturait. Mais il savait que ce geste trop précipité pourrait sceller bien des choses. Alors non, l'embrasser il ne pouvait pas, mais l'envie elle ne s'en allait pas. Ses yeux finirent par observer le cou de la jeune femme, là, il n'hésita pas, après tout son acte héroïque lui donnait bien quelques droits, il avança doucement son visage et y posa un petit baiser qui ferait certainement frémir de tout son corps la jeune Héloïse.
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Erine

A Salins-les-Bains

La Comtesse s'occupait de donner quelques directives à ses gens. Elle agissait d'une voix lasse et agacée. Rien n'allait assez vite à son goût et sa surprise pour l'anniversaire de ses filles risquait d'être gâchée par un retard.
Alors ils exécutaient dans la hâte, de façon désordonnée, nerveux devant l’impatience d’habitude mesurée de la jeune femme.

Une voix la tira de sa contemplation lointaine de tout ce petit remue-ménage au milieu de la salle. Elle se retourna brusquement, surprise de cette soudaine apparition. Elle ne l’avait pas vu venir, ni même entendu.

Tristan. lâcha-t-elle dans un souffle. Souffle court, qui traduisait son embarras : il l’avait peut être vue laisser libre cours à son irritation et cela la mettait mal à l’aise. Elle avait pour principe de toujours contrôler ses excès devant ses enfants.
Se contentant d’adoucir ses réactions excessives, de mesurer ses paroles, ses gestes, de paraître posée en n’importe quelle circonstance. Toute en retenue, discipline et modération.

Avait-elle besoin, ici, de faire paraitre son anxiété et de l'infliger à son fils de 10 ans?Non. Elle n’allait pas infliger cela à Tristan. D’ailleurs, elle ne l’infligerait à personne.

Que faites-tu donc, mon enfant? articula-t-elle en souriant.

Maman, je suis allé chercher Heloïse pour faire un jeu et j'ai vu çà ...

Son fils lui tendit un parchemin qu'elle saisit de sa main.
Erine laissa ses yeux errer alentour, réfléchissant à ce qu'elle venait de lire.
Soudain, son visage changea. Son expression rêveuse laissa place à une réelle interrogation, et avec une once d'impudence, elle s'approcha de la fenêtre vitrée et se mit à scruter le ciel.

Mais elle est impossible !!! C'est insensé. ponctua-t-elle de manière énervée.

Redressant le front, elle secoua la tête devant le regard interrogateur de Tristan. Le pauvre enfant, on imaginait sa peur, son angoisse, ses craintes face à l'attitude de sa mère.

Puis, elle eut une petite moue ennuyée et, posant sa main sur l'épaule du jeune garçon afin d’insister sur l’importance des mots qu’elle venait de dire. Elle lui sourit légèrement, c'est tout ce qui voulait encore bien paraitre d'amical sur son visage.

Ne t'en fais pas, mon chéri. Je vais me charger de retrouver ta sœur et de la ramener ici. Elle va m'entendre...

Et la jeune mère laissa son fils là, avec pour seule et unique réponse de ramener l'une de ses sœurs ainées.

Bien entendu, Anne, la damoiselle de compagnie d'Héloïse allait se faire taper sur les doigts. Depuis quand une enfant de 12 ans, bientôt 13, avait le droit de se pavaner sans l'autorisation de sa mère.
Oh mais la jeune Héloïse profitait de la situation que son père était absent du domaine familial pour faire telle ou telle péripétie des plus grotesque qu'il pouvait y avoir.

Mais le pire de tout, était de savoir qu'un jeune homme avait osé écrire à sa fille. Depuis quand, les jeunes hommes de bonne famille s'exécutent de la sorte. Et à une enfant, qui plus est.
Pas de doute à avoir, ces von Frayner ne reculent devant rien. Pas la moindre décence de s'adresser aux parents comme tout jeune homme, un tant soit peu éduqué, le ferait.
Celà va de soit, ils n'agissaient pas tous de la même manière chez les VF. Le jeune Flavien avait toute l'estime de la Comtesse. Il ferait un mari formidable pour une autre Sparte qui lui était promise depuis quelques temps déjà.

De rage, Erine chiffonna la lettre du Alban Erwann. Elle serra les poings et fit ordonner qu'on attèle son carrosse.
Une tuile de plus pour la Comtesse, Héloïse avait emprunté le carrosse de sa mère.
C'est donc avec le carrosse de Bobyzz qu'Erine se rendit au lieu de rendez-vous.

Quelque part, proche de Poligny

Et arrive le convoi qui mène la Comtesse de Salins jusqu’aux abords de Poligny.
Seule, sans l’être tout à fait, accompagnée de ses dames de compagnies et de quelques hommes armés qui chevauchaient aux côtés du carrosse. Ça n’aurait été que pure folie de laisser voyager une Comtesse, enceinte et de si haute noblesse, sans bonne escorte pour la veiller.

La voiture fit halte lorsque les gardes trouvèrent le carrosse de la Comtesse. Un tout jeune homme de sa garde, tout en courbettes et bredouillements incompréhensibles, vient aider la jeune femme à mettre pied à terre.

La route avait réveillé de vieilles courbatures et c’est la nuque raide et les jambes engourdies qu’elle descend de la voiture.
Ce voyage-ci serait sans nul doute moins agréable que celui fait en Lorraine dernièrement. Même si la lettre trouvée ne lui laissait pas présager le meilleur quant à la suite de ce qu'il allait se produire.

A quelques pas, son carrosse fut découvert. Le cocher et Anne, la dame de compagnie de sa fille s'y trouvaient. La colère de la Comtesse s'éveilla en voyant cette dernière. Mais où était donc sa fille?!?

ANNE ! Où se trouve ma fille? Je vous ordonne de me répondre!!

Et d'un geste brusque et violent, Erine gifla Anne.
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Fondatrice de MCPP (Mouvement Comtois Pour le Peuple)

Heloise_marie

Stupéfaite, abasourdie, sous le choc, incroyablement désorientée, tant et tant de mots pouvaient qualifier l’état d’esprit dans lequel se trouvait la jeune fille ce jour. Alors qu’elle voyait arriver l’instant fatal de la honte, de l’humiliation et de la raillerie, qui aurait sans aucun doute rendu sa journée, non, sa semaine voire même son mois horrible, l’instant fatal qui unissait son parfait visage, ses délicates mains et la broderie impeccable de sa robe avec l’herbe boueuse, l’herbe humide, le sol crasseux et grouillant d’insectes en tout genre, Aristote semblât entendre la prière qu’elle pensa une demi seconde à peine. L’air semblait être irrespirable en cet endroit. La jeune fille sentit comme au ralenti le devant de son pied se prendre dans la maudite touffe d’herbe, ses bras partir en avant pour chercher, en vain une protection, ses yeux guetter un endroit où tomber sans se faire mal. Et puis… Plus rien.
Oui, car non, elle ne se retrouva point à terre, telle une moins que rien, non, elle se retrouvait assise, comme par enchantement, sur le petit banc qu’elle venait d’observer, quelques minutes auparavant, minutes qui lui paraissaient être des heures. Légèrement déboussolée, ne comprenant plus qui elle était, qui est la personne à côté d’elle ni l’endroit où elle se trouvait, elle se remémora le tout lorsqu’un malaise incroyable lui prit. Son visage étonné se tourna vers Alban, qui était relativement proche d’elle. Trop proche à son goût d’ailleurs puisque leurs deux visages se touchaient presque et qu’elle pouvait sentir le souffle du jeune homme dans les mèches de ses cheveux. Mèches qui ne restèrent point d’ailleurs puisqu’une main, venue de nulle part, vint dégager la chevelure blonde des yeux bleu clair d’Héloise. Un léger frisson lui parcourut l’échine. Un frisson qui révelait un sentiment qu’elle ne parvenait pas à définir. Était-ce la peur ? La crainte? L’excitation ? La curiosité ? Il lui parlait.

Héloise cligna des yeux pour revenir à la surface du monde. Avait-elle mal ? Elle aurait facilement pût le simuler, et l’aurait fait volontiers en d’autres occasions. Simuler un mal quelconque était toujours la bonne excuse pour ensuite se faire désirer, se faire plaindre et se voir couverte d’attentions. Un instant, son visage d’ange se transforma en une légère grimace qui feignit la douleur, ou du moins un semblant de douleur. Sa main eut même un réflexe pour se porter à sa cheville, et, alors que tout son corps se penchait vers la dites cheville, Alban approcha son visage de son cou pour y déposer un baiser.

La sensation fit l’effet d’une décharge électrique dans le corps de la jeune fille. Et elle se leva d’un bon en s’éloignant à reculons, le regard fixé sur le jeune homme. Personne encore n’avait osé être aussi proche d’elle. Hormis sa sœur, personne ne l’avait encore touchée de la sorte, personne ne pouvait prétendre avoir souillé son corps de ses lèvres hormis les mains, bien sur. Son cœur battant à mille à l’heure, elle respira profondément pour se calmer, gardant une main tendue devant-elle pour imposer, ou du moins demander dans un geste, au jeune homme de rester là où il était. Les arbres, le banc, le puits, les oiseaux qui gazouillaient ci et là, tout ça lui semblait tout à coup comme trop proche. Trop étouffants, trop autour d’elle. Sa main tendue fini par se poser sur son cou à l’endroit même où Alban avait osé poser ses lèvres, et elle s’en voulu d’avoir réagit aussi violemment. Bien qu’il méritât cet excès de folie soudain. Durant quelques secondes, elle réajusta son souffle et glissa ses deux mains le long de son corset, silencieuse les yeux clos. Puis, son regard de saphir se posa à nouveau sur le jeune homme. Elle était calme enfin.

Elle se rapprocha du jeune homme, d’une démarche assurée et planta son regard dans le sien.
Sachez Alban que vous venez là de m’accorder bien peu de respect. Je ne suis pas n’importe quelle demoiselle, je ne suis pas une de celle qui se laisse si facilement avoir. Elle ne savait que trop peu pourquoi elle lui disait ça en fait, elle voulait surtout le tester, elle voulait savoir s’il la respectait vraiment où si c’était un jeu pour lui. Après tout, il est séduisant, plutôt charmeur et ne devait sans aucun doute n’avoir aucun mal à charmer n’importe quelle demoiselle. Elle n'était pas n'importe quelle demoiselle. Il lui faudrait la mériter. Jouant le jeu, jouant son jeu, un jeu auquel elle ne savait pas grand-chose, elle cligna des yeux et fit quelques pas autour de l’endroit où il était assit. Autour de ce petit banc où elle s’était trouvée quelques secondes auparavant, sur lequel elle avait vécu une des premières expériences excitantes de sa vie. Cherchant toujours son regard pour y planter ses yeux elle gardait cependant les lèvres pincées. Je ne sais quels sont vos désirs, je ne sais ce que vous attendez de moi, mais si vos ambitions dépassent ce que je puis vous offrir pour le moment, je vous serais grès de demander une permission pour me revoir. Ainsi, je viendrais à vous avec un chaperon. Et… tournant toujours autour du petit banc, elle posa délicatement sa main sur son épaule. Non point aguicheur, non point non plus une provocation, juste… un signe peut-être. Quoiqu’il en soit, elle poursuivit d’une voix plus faible. Plus un défit, plus une assurance qu’autre chose… je vous remercie de m’avoir rattrapée de justesse avant que je ne me répande en humiliation à vos pieds. Glissant sa main dans son corset elle en sortit un foulard bleu pâle. De la même couleur de ses yeux lorsque le soleil posait un rayon dessus. Acceptez en guise de bonne foi et en échange de mon amitié ce foulard. Qu’il soit signe de notre rencontre, qu’il soit ce que vous voudrez en faire à présent. Jetez-le, si tel est vostre désir. Gardez-le, si vraiment vous me désirez. Peut-être qu’un jour il vous sera d’une quelconque utilité. Elle respira calmement et posa délicatement le foulard sur le banc. Puis, sans attendre de réponse, elle tourna les talons. Se retrouver dans cette forêt ne sera point chose simple, mais elle refusait de lui demander son aide, elle refusait qu’il l’accompagne aussi. Le souvenir brulant dans son cou témoignait de l’événement et témoignait aussi de cette solitude qu’elle avait tant besoin. Tout ça avait été tellement rapide, tellement précipité, elle n’avait pas attendu un signe ou une parole de lui, non. Elle avait été outrée, mais en même temps charmée, passionnée, heureuse que son charme opère, heureuse de se savoir si puissante, heureuse de savoir qu’elle plaisait et que peut-être, elle pourrait plaire encore plus. Elle lui avait rendu la perche qu’il lui avait tendue par le baiser. Peut-être était-elle plus prude, mais elle était consciente des risques, consciente que son avenir ne dépendait pas d’elle. Il voulait l’avoir ? Elle souhaitait le voir essayer. Elle souhaitait être courtisée telle une vraie jeune fille de haute noblesse. Elle souhaitait être traitée comme une princesse, délicate, précieuse, fragile… Une lueur rouge attira son regard. Dans un dernier sursaut et juste avant de quitter la clairière enchanteresse, endroit qu’elle regretterait aussitôt partie, elle se tourna vers le jeune homme. Son sourire ne put être ravalé cette fois lorsqu’elle le vit seul au milieu de cette clairière. Mais soit tant pis, un sourire est toujours le bienvenu non ? Une de ses mains se posa sur le tronc d’un arbre et elle se mordit la lèvre avant de parler.
A ce propos, messire Alban, je me suis honteusement fourvoyée tout à l’heure. Je vous ai dit que si j’étais une fleur je serais un Iris. Elle secoua la tête pour prouver la négation de ses paroles. Oubliez cela. Si j’étais une fleur, je serais un coquelicot… car cette fleur à une particularité qui me ressemble fort… Lorsqu’on la cueille, elle fâne. Dernier sourire, puis elle quitta la clairière. Un poids étrange sur le cœur, mais satisfaite.

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Alban_erwann

Avait il réfléchi aux conséquences de son acte ? Sans doute. Mais le Von Frayner était ainsi, il ne pouvait s'empêcher de n'en faire qu'à sa tête. La réaction de la Sparte lui avait semblé plus ou moins normal, à vrai dire il s'était attendu à pire, des hurlements, une demande de ne plus jamais la revoir, tout se qu'on peut imaginer lorsqu'on choque une si jolie jeune fille d'une si noble caste. Sa réaction n'avait pas non plus été de sauter dans ses bras et de l'embrasser, mais elle n'avait pas été très, ou trop sévère. Elle lui avait expliqué qu'il lui avait manqué de respect, que ce n'était pas bien, qu'il était allé trop vite. Mais surtout, ce qui l'avait surpris était ce foulard bleu pâle. Qu'entendait elle par tout ceci ? Après tout ce léger baiser dans le cou ne l'avait pas laissé indifférente. Était ce un jeu ? Oui, probablement. Elle voulait se faire désirer. Oui il était allé trop vite, mais Alban n'est pas ce genre de garçon à faire la court à une jolie jeune fille pendant des années. Il n'essaye pas d'ouvrir une forteresse par la diplomatie, il la prend d'assaut sans attendre. Était ce la bonne méthode ? Peut être pas, mais il était comme ça. Après tout derrière une femme se cache bien des mystères, et pourquoi n'apprécierait elle pas ses façons ?

Il n'avait rien répondu à la jeune fille et l'avait laissé partir sans dire mot. Le silence était la meilleure des réponses. Il ne l'avait pas quitté des yeux lorsqu'elle lui avait parlé, c'était en quelque sorte le moyen de lui faire comprendre qu'il ne regrettait en aucun cas son acte. Il aurait aimé pouvoir la saisir encore une dernière fois et lui poser un baiser de plus dans le cou, mais il le savait, ce serait là signer la fin de leur amitié naissante. Un outrage était suffisant, il ne fallait pas en rajouter. Lorsqu'elle lui avait tendu le foulard il avait fait mine d'hésiter comme s'il ne comprenait pas un tel défit. Le jeter ? Et pourquoi donc. Il la désirait. Il prit donc ce bout de tissu et le garda serré dans sa main. C'était donc le moyen de lui prouver qu'elle lui plaisait. Il saurait en faire bon usage, il en était sûr. Il la vit donc s'éloigner petit à petit, finalement elle disparut dans la forêt. Il avait hésité à lui proposer de la raccompagner, mais après se qu'il venait de lui faire, il savait qu'elle refuserait sans condition. Après tout ce petit bois n'était pas bien grand, elle saurait retrouver son chemin. Lui resta quelques instants à réfléchir sur ce petit banc. Il observa la flore qui l'entourait, oubliant presque se qu'il venait de se passer. La nature, n'est ce pas une chose passionnante que de rester devant et d'observer se qui a été créé par le Très-Haut ? Non, tout cela ennuyait le Von Frayner, la nature il n'en avait que faire. Il revint donc rapidement à ses esprits. Le foulard qu'il avait dans sa main le fit sourire. "Je te désire, et je t'aurai." pensa t-il d'un air déterminé. Il se leva, glissa le cadeau de la charmante jeune fille dans sa poche, et marcha pour retourner vers Poligny. Son adoubement à Aix-La-Chapelle l'attendait, et il devait s'y rendre dans les plus brefs délais.
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Alban_erwann

Citation:

Dame Héloïse Marie de Sparte,
Nos salutations distinguées,

Dans l'attente de votre réponse,
Avec nos humbles respects,

Alban Erwann Von Frayner.

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Heloise_marie

Citation:

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Alban_erwann

Citation:

Damoiselle de Mesnay,

À demain‎,
Cordialement,
Alban Erwann Von Frayner.

Heloise_marie

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Alban_erwann

Heloise_marie

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Alban_erwann

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Alban_erwann

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Alban_erwann

Erine

Fondatrice de MCPP (Mouvement Comtois Pour le Peuple)

Heloise_marie

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Alban_erwann

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