Sadnezz
[Patience et longueur de temps...]
Cheveux courts coupés à la lame dissimulés sous le capuchon d'une houppelande grise, port droit, mains gantées et baguées, la Corleone observe le va et vient des clients d'une auberge Alençonnaise...
Attablée face à l'entrée, elle ressemblerait à n'importe quelle cliente venue boire sa solitude. Son corset enserre une poitrine qui se veut rebondie et fière, cher artifice qui lève le poids de quelques bonnes années à des atouts que le temps n'a pas épargné. Les doigts se jouent d'une chope tournant entre des phalanges qui paraitraient presque douces et les jambes se croisent et se décroisent au gré d'une impatience savamment dissimulée. *
Chaque individu de la pièce est détaillé silencieusement, visages passés au crible et attitudes décortiquées par ses prunelles noires , les minutes passent inexorablement, dans le ballet incessant des noctambules qui n'ont pas trouvé le repos ailleurs que dans leur chopes.
Sa senestre vient délivrer une fiole chauffée par la peau halée de ses deux mamelles, au coeur de son corsage . Soupir. Tuer l'agacement, avant que ce ne soit lui qui vous tue. Quelques gouttes d'opiacées viennent se mêler à la bière, tendre poison duquel la Corleone ne peut plus se défaire.
Ses premières amours avec l'apaisement de la drogue étaient pourtant médicinaux, soignant le corps et l'esprit, chassant les douleurs sous toutes leurs formes d'un simple inhalation évanescente... Mais l'abus de toute chose a des conséquence. Du vaporeux au buvable la limite est vite franchie, ou comment embrasser l'addiction.
Le breuvage tiédi est porté à l'ourlet de ses lèvres, titillant de ses dernières bulles le palais de la brune... Pupilles dilatées, le plaisir est sourd et lent, mais les effets sont déjà détectables. Les mains cessent de trembler, l'impatience s'envole comme toute notion d'attente...
Dans le chambranle d'une porte les traits d'un homme attirent son attention, la détournant de sa délétère délectation. L'espace de quelques secondes, Sadnezz le dévisage, bien plus précautionneusement qu'elle a pu le faire avec les autres. Un fin rictus s'étire et s'étiole sur son visage... Il est des détails délateurs qui exaltent plus que tout poison bienfaiteur...
* Aux bons gouts Milosiens
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"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
Cheveux courts coupés à la lame dissimulés sous le capuchon d'une houppelande grise, port droit, mains gantées et baguées, la Corleone observe le va et vient des clients d'une auberge Alençonnaise...
Attablée face à l'entrée, elle ressemblerait à n'importe quelle cliente venue boire sa solitude. Son corset enserre une poitrine qui se veut rebondie et fière, cher artifice qui lève le poids de quelques bonnes années à des atouts que le temps n'a pas épargné. Les doigts se jouent d'une chope tournant entre des phalanges qui paraitraient presque douces et les jambes se croisent et se décroisent au gré d'une impatience savamment dissimulée. *
Chaque individu de la pièce est détaillé silencieusement, visages passés au crible et attitudes décortiquées par ses prunelles noires , les minutes passent inexorablement, dans le ballet incessant des noctambules qui n'ont pas trouvé le repos ailleurs que dans leur chopes.
Sa senestre vient délivrer une fiole chauffée par la peau halée de ses deux mamelles, au coeur de son corsage . Soupir. Tuer l'agacement, avant que ce ne soit lui qui vous tue. Quelques gouttes d'opiacées viennent se mêler à la bière, tendre poison duquel la Corleone ne peut plus se défaire.
Ses premières amours avec l'apaisement de la drogue étaient pourtant médicinaux, soignant le corps et l'esprit, chassant les douleurs sous toutes leurs formes d'un simple inhalation évanescente... Mais l'abus de toute chose a des conséquence. Du vaporeux au buvable la limite est vite franchie, ou comment embrasser l'addiction.
Le breuvage tiédi est porté à l'ourlet de ses lèvres, titillant de ses dernières bulles le palais de la brune... Pupilles dilatées, le plaisir est sourd et lent, mais les effets sont déjà détectables. Les mains cessent de trembler, l'impatience s'envole comme toute notion d'attente...
Dans le chambranle d'une porte les traits d'un homme attirent son attention, la détournant de sa délétère délectation. L'espace de quelques secondes, Sadnezz le dévisage, bien plus précautionneusement qu'elle a pu le faire avec les autres. Un fin rictus s'étire et s'étiole sur son visage... Il est des détails délateurs qui exaltent plus que tout poison bienfaiteur...
* Aux bons gouts Milosiens
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"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "